Soixante-douzième session
24e séance – après-midi
AG/DSI/3590

Désarmement nucléaire: les États Membres peinent à s’entendre sur les moyens de réaliser un désarmement nucléaire complet et irréversible

La Première Commission réaffirme son appui à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a soutenu, cet après-midi, l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient tout en exprimant, de nouveau, de profondes divergences sur les moyens de parvenir à un monde sans armes nucléaires.  En tout, les États Membres ont adopté 18 projets de résolution et de décision sur les armes nucléaires, le vote sur certains textes, marqué par un nombre record d’abstentions, ayant mis á jour des divisions exprimées maintes fois au cours du débat général et de la discussion thématique sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération.  

Par un texte adopté sans vote, « l’Assemblée générale prierait instamment toutes les parties directement intéressées d’envisager sérieusement de prendre d’urgence les mesures concrètes voulues pour donner effet à la proposition tendant à créer une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient ».  Les pays de la région seraient aussi invités à s’abstenir, en attendant la création de la zone, de mettre au point, de fabriquer, de mettre à l’essai ou d’acquérir de toute autre manière des armes nucléaires. 

Si ce texte a fait l’objet d’une adoption à l’unanimité, le représentant des États-Unis a toutefois relevé que son préambule mentionne le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires un instrument qui, aux yeux de la délégation de ce pays, « ne constitue pas une initiative qui conduira vers un désarmement nucléaire complet et irréversible ». 

L’adoption de cet instrument le 7 juillet 2017, à l’Assemblée générale, en dehors donc du mécanisme onusien de désarmement, a été largement commentée par les délégations.  Se référant au projet de résolution intitulé « Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire », adopté par 118 voix pour, 39 contre et 11 abstentions et qui « se félicite de l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires », les opposants à ce texte ont retiré toute légitimité à cet instrument. 

La Fédération de Russie, en particulier, a asséné que ce traité « sape les fondations du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et n’apporte en rien une contribution au processus du désarmement nucléaire ».  Pour le représentant russe, l’interdiction des armes nucléaires n’est envisagée par ce traité que sous l’angle humanitaire, « sans tenir compte des réalités du monde actuel ». 

« Saluer l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, dont le fond a été élaboré par des activistes antinucléaires, équivaudrait à appeler à sortir toute discussion de fond sur le désarmement nucléaire du cadre du TNP, de la Conférence du désarmement, de la Commission du désarmement et de la Première Commission », a tranché le représentant pour qui le désarmement nucléaire ne peut être réalisé qu’à travers une approche progressive « qui préserve le principe de sécurité non diminuée pour tous et qui recueille la contribution des États dotés d’armes nucléaires ». 

Des États ayant participé aux négociations, largement ouvertes à la société civile, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ont fait part de leur déception quant à la version 2017 du projet de résolution intitulé « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires ».  Adopté par 144 voix pour, 4 contre (Chine, République populaire démocratique de Corée (RPDC), Syrie, Russie) et 27 abstentions, ce texte, dont le principal auteur est le Japon, a fait l’objet de pas moins de huit votes séparés. 

Des États habituellement en désaccord sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération comme la Nouvelle-Zélande et la RPDC ont rejeté, en invoquant des raisons distinctes, ce projet de résolution.  La représentante néo-zélandaise, de son côté, a vivement regretté que le texte ne mette pas assez en avant la nécessité d’une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), « ce qui affaiblit sa portée ». 

En effet, cette année, le document publié sous la cote L.35  ne mentionne plus explicitement les huit États qui, en refusant de ratifier le TICE, bloquent son entrée en vigueur.  Absence de mention de l’article VI du TNP relatif à l’élimination des armes nucléaires, introduction de nouvelles conditionnalités, réinterprétations des obligations au titre de ce même traité: telles ont été les autres lacunes signalées par des délégations n’ayant pas appuyé le texte.  Le représentant de la RPDC a, quant à lui, jugé que le Japon, auteur principal du texte, « a des visées politiques et que le libellé de la résolution comporte nombre de préjugés inacceptables contre mon pays ». 

D’autre part, la Commission s’est prononcée à l’unanimité en faveur d’un projet de résolution aux termes duquel l’Assemblée générale rappellerait que le 29 août a été proclamé Journée internationale contre les essais nucléaires.  Cette journée, souligne le texte, « a pour objectif d’éduquer le public et de le sensibiliser aux effets des explosions expérimentales d’armes nucléaires et autres explosions nucléaires et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir à l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires ».  

La Première Commission poursuivra l’adoption de tous ses projets de résolution et de décision, lundi 30 octobre, à 10 heures.

Suite des déclarations avant les votes sur les projets de résolution relatifs aux armes nucléaires

Le représentant de l’Égypte s’est opposé à l’ensemble du projet de résolution L.35 « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires », constatant la présence de plusieurs paragraphes problématiques.  Jugeant que le message global de la résolution penche vers une responsabilisation des États non dotés, il a estimé qu’il y avait au contraire une responsabilité particulière à faire peser sur les États cités à l’annexe 2 du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Parmi les paragraphes qui posent problème, l’Égypte a cité les paragraphes 2, 3, 17, 20, 21 et 28. 

S’agissant du projet de résolution L.41 « Désarmement général et complet: application de la Convention sur les armes à sous-munitions », le représentant a fait savoir que l’Égypte votera en faveur, mais s’abstiendra sur le paragraphe préambulaire 4 car elle s’oppose au recours au Conseil de sécurité pour intervenir sur des domaines qui ne relèvent pas directement de son mandat.  Il a aussi mis en garde contre les tentatives de référence sélective. 

Enfin, l’Égypte s’abstiendrait de voter pour le projet L.50 « Traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires », car elle estime que tout traité à venir doit inclure des éléments sur les stocks d’armes afin de parvenir au désarmement et pas seulement à la non-prolifération.  

À son tour, le représentant du Costa Rica a fait savoir que cette année, il ne pourrait pas voter en faveur du projet de résolution L.35 « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires ».  À ses yeux, l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en 2017 est un point tournant qui devrait être reconnu comme un instrument fondamental et complémentaire du désarmement.  Il a aussi noté des manques dans le texte sur l’impact humanitaire, la destruction des stocks et les conditions pour cette destruction.  Si aucun changement n’est apporté, nous nous abstiendrons, a-t-il précisé. 

Le représentant de la Fédération de Russie a annoncé que son pays voterait contre les projets de résolution L.4, L.5, L.6, L.17, L.18, L.19, L.28,  L.45 et L.57.  Il a notamment expliqué, s’agissant du projet de résolution L.6, « Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire », que son pays considérait que l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires était une « erreur ».  Ce document, a-t-il dit, sape les fondations du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et n’apporte en rien une contribution au processus du désarmement nucléaire.  Pour le délégué, l’interdiction des armes nucléaires est envisagée par ce traité uniquement sous l’angle humanitaire et au prisme d’impératifs moraux et éthiques, cela sans tenir compte des réalités du monde actuel.  Il a jugé que les négociations du Traité avaient été lancées à partir de paramètres inacceptables, et que, par conséquent, « le texte qui en a découlé n’instaure pas une nouvelle norme du droit coutumier international de désarmement ».  Il a souligné que tout progrès réel en matière de désarmement nucléaire ne pouvait être réalisé qu’à travers une approche progressive, qui préserve le principe de sécurité non diminuée pour tous et qui recueille la contribution des États dotés d’armes nucléaires.  Pour lui, saluer l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, dont le fond a été élaboré par « nos activistes antinucléaires », équivaudrait à appeler à sortir toute discussion de fond sur le désarmement nucléaire du cadre du TNP, de la Conférence du désarmement, de la Commission du désarmement et de la Première Commission.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a indiqué que son pays voterait contre le projet de résolution L.35, « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires ».  « Le Japon, auteur principal du texte, a des visées politiques et le libellé de ce projet de résolution comporte nombre de préjugés inacceptables contre mon pays », a-t-il affirmé.

Le représentant du Mexique a expliqué les préoccupations de son pays vis-à-vis du projet de résolution L.35 « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires ».  Il a jugé que certaines de ses affirmations vont à l’encontre des discussions de la communauté internationale et constituerait un obstacle pour faire avancer le désarmement.  Il a mis l’emphase sur les paragraphes 2 et 10 du dispositif qui obligent les États à créer les conditions propices à la réduction de ce type d’armes et sur le paragraphe 14 qui restreint la concession de garanties de sécurité négatives pour les États non dotés.  Il a ajouté au rang de ses préoccupations le paragraphe préambulaire 19 ainsi que le paragraphe 18 du dispositif qui changent la nature de la préoccupation sur les conséquences catastrophiques du nucléaire.  

À propos du projet de résolution L.35 « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires », le représentant de la Nouvelle-Zélande a rappelé qu’il avait voté pour précédemment, mais qu’il allait s’abstenir cette année en raison des modifications apportées au texte.  Selon lui, certains libellés peuvent provoquer des ruptures sur certains accords et aspects fondamentaux de l’approche du désarmement nucléaire, notamment l’intégrité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a aussi estimé que le L.35 ne met pas assez en exergue l’importance vitale de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il a aussi noté avec préoccupation les divergences du L.35 par rapport aux conséquences humanitaires des armes nucléaires.  

La représentante de l’Ukraine a annoncé son abstention sur les projets de résolution L.19 et L.6 qui font mention du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste la pierre angulaire du désarmement nucléaire, en dépit de ce que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) mais aussi la Fédération de Russie aient violé ses dispositions, a-t-elle dit.  Le TNP stipule en effet que les parties au traité doivent s’abstenir d’attenter à la sécurité d’un État également partie à ce traité, a-t-elle commenté.  

Le représentant du Venezuela a indiqué que son pays s’abstiendrait cette année sur le projet de résolution L.35, la version 2017 ne faisant plus du désarmement nucléaire une priorité de l’ordre du jour international.  Il a en outre déploré que certains engagements convenus de longue date, y compris à l’issue des conférences d’examen du TNP, ont été purement et simplement supprimés, ceux notamment exigeant des États dotés d’armes nucléaires d’aller plus loin et plus rapidement vers l’élimination de leurs arsenaux, a expliqué le délégué.  

Au sujet de ce même projet de résolution L.35, le représentant de l’Algérie a indiqué que son pays ne soutiendrait lui non plus la version 2017 du texte, « qui n’a pas tenu compte de nos demandes ».  D’année en année, ce texte s’éloigne des positions de principe que l’Algérie défend de longue date, a-t-il souligné, en particulier en matière de non-prolifération et en ce qui concerne le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il a noté que l’appel à l’entrée en vigueur de ce traité est affaibli par la suppression des demandes expresses faites aux huit États figurant dans l’annexe II du TICE.  

Le représentant du Nigéria, au sujet du projet de résolution L.35 « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires », a regretté que cette année certains libellés n’aillent pas dans le sens du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et qu’il ne reflète pas non plus l’adoption du Traité d’interdiction des armes nucléaires.  À ses yeux, le texte est affaibli et a été modifié avec un langage qui n’encourage pas le désarmement.  Certains passages sont conformes à nos idéaux, a-t-il insisté, mais globalement ce projet ne reprend pas nos vues et nous nous abstiendrons. 

Le représentant de la Mongolie a expliqué qu’il allait s’abstenir lors du vote des paragraphes 2 et 8 du projet de résolution L.35 ainsi que pour le vote du paragraphe 19 du préambule.  Selon lui, les libellés ne reprennent pas ceux du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Ainsi modifiés, ces libellés peuvent affaiblir le texte et avoir des répercussions, a-t-il expliqué. 

Intervenant également au nom de la Suède, le représentant de la Suisse a indiqué qu’il ne pourrait pas voter pour l’ensemble du projet de résolution L.35.  S’il appuie l’ajout de libellés plus fort concernant les programmes balistiques et nucléaires de la République populaire démocratique de Corée, il a considéré que l’objectif de désarmement total et un certain nombre d’engagements ne sont pas repris comme il faudrait.  Il a aussi émis des préoccupations sur un certain nombre de paragraphes qui pourraient être considérés comme une interprétation des dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), notamment le paragraphe 2 qui devrait selon lui être révisé.  Il a aussi cité le paragraphe 19 du préambule et le paragraphe 8 du dispositif, regrettant que le libellé ne reprenne pas celui de la Conférence des parties chargé de l’examen du TNP de 2010.  À ses yeux, les paragraphes 10, 13, 14 et 21 posent également problème.  Sur le projet de résolution L.2 « Le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient », la Suisse s’est exprimée à titre individuel en assurant que l’explication qu’elle a donnée précédemment est toujours valable.

DÉCISIONS SUR L’ENSEMBLE DES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION PRESENTÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR

Armes nucléaires

Création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient (A/C.1/72/L.1)

Par ce texte, adopté sans vote, l’Assemblée générale prierait instamment toutes les parties directement intéressées d’envisager sérieusement de prendre d’urgence les mesures concrètes voulues pour donner effet à la proposition tendant à créer une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient, conformément à ses résolutions sur la question et, dans la poursuite de cet objectif, inviterait les pays intéressés à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  

Elle inviterait par ailleurs les pays de la région à s’abstenir, en attendant la création de la zone, de mettre au point, de fabriquer, de mettre à l’essai ou d’acquérir de toute autre manière des armes nucléaires ou d’autoriser l’implantation sur leur territoire, ou sur des territoires placés sous leur contrôle, d’armes nucléaires ou de dispositifs explosifs nucléaires. 

Le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (A/C.1/72/L.2)

Par ce texte, adopté par 150 voix pour, 4 voix contre (Israël, États-Unis, Canada, Micronésie) et 19 abstentions, l’Assemblée générale rappellerait les conclusions concernant le Moyen-Orient formulées par la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010 et demanderait qu’il soit donné effet rapidement et intégralement aux engagements qui y sont énoncés. 

Elle soulignerait que la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la Conférence de 1995 des Parties au Traité chargée d’examiner le Traité et la question de sa prorogation est un document essentiel de la Conférence de 1995, sur la base duquel le Traité a été prorogé en 1995 pour une durée indéfinie sans que la question soit mise aux voix. 

Elle rappellerait aussi que la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la Conférence de 1995 des Parties au Traité chargée d’examiner le Traité et la question de sa prorogation demeure applicable tant que ses buts et objectifs n’ont pas été atteints, et elle demanderait que des mesures soient prises immédiatement en vue d’assurer la pleine mise en œuvre de ladite résolution.

L’Assemblée générale réaffirmerait qu’il importe qu’Israël adhère au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et place toutes ses installations nucléaires sous le régime des garanties généralisées de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour que l’objectif de l’adhésion de tous les États de la région au Traité puisse être atteint. 

Elle demanderait à cet État d’adhérer sans plus tarder au Traité, de ne pas mettre au point, fabriquer, mettre à l’essai ou acquérir d’aucune autre manière des armes nucléaires, de renoncer à posséder de telles armes et de placer sous les garanties généralisées de l’Agence toutes ses installations nucléaires qui ne le sont pas, ce qui ferait beaucoup pour renforcer la confiance entre tous les États de la région et serait un pas vers la consolidation de la paix et de la sécurité.

Votes séparés

Le maintien du paragraphe 5 du préambule a été approuvé par 164 voix pour, 3 contre (Inde, Israël, Pakistan) et 2 abstentions (Bhoutan et République populaire démocratique de Corée (RPDC)).

Le maintien du paragraphe 6 du préambule a été approuvé par 161 voix pour, 3 contre (Inde, Israël, Pakistan) et 3 abstentions.  (Bhoutan et République populaire démocratique de Corée (RPDC)).

Suivi des obligations en matière de désarmement nucléaire contractées à l’issue des conférences des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires chargées d’examiner le Traité en 1995, en 2000 et en 2010 (A/C.1/72/L.4)

Par ce texte, adopté par 112 voix pour, 44 contre et 15 abstentions, l’Assemblée générale demanderait à tous les États dotés d’armes nucléaires de prendre des mesures concrètes menant au désarmement nucléaire d’une manière qui renforce la stabilité internationale, comme il a été convenu à la Conférence des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires chargée d’examiner le Traité en 2000. 

Elle leur demanderait également de renforcer la transparence en ce qui concerne leurs capacités nucléaires militaires, d’opérer de nouvelles réductions des armements nucléaires non stratégiques, sur la base d’initiatives unilatérales et dans le cadre du processus de réduction des armes nucléaires et de désarmement nucléaire, et d’adopter des mesures concrètes permettant de réduire encore la disponibilité opérationnelle des systèmes d’armes nucléaires.  

L’Assemblée générale demanderait aussi à ces États de diminuer l’importance des armes nucléaires dans les politiques de sécurité, afin de réduire au minimum le risque de voir ces armes utilisées et de faciliter le processus aboutissant à leur élimination totale et de s’engager, dès lors qu’il y aura lieu, dans un processus débouchant sur l’élimination totale de leurs armes nucléaires.

Vote séparé

Le maintien du paragraphe 6 du préambule a été approuvé par 115 voix pour, 5 contre (États-Unis, Micronésie, Israël, Canada, Inde) et 45 abstentions.  

Conséquences humanitaires des armes nucléaires (A/C.1/72/L.5)

Par ce texte, adopté par 134 voix pour, 15 contre et 25 abstentions, l’Assemblée générale affirmerait qu’il importe, pour la survie de l’humanité, que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, quelles que soient les circonstances.  Elle soulignerait que le seul moyen de garantir que les armes nucléaires ne seront plus jamais utilisées est de les éliminer totalement.

Elle exprimerait sa ferme conviction qu’une meilleure compréhension des conséquences catastrophiques des armes nucléaires doit être le fondement de toutes les démarches et entreprises ayant pour objet le désarmement nucléaire. 

L’Assemblée générale demanderait en outre à tous les États de prévenir, en appliquant le principe de la responsabilité partagée, l’utilisation d’armes nucléaires, de lutter contre la prolifération verticale et horizontale de ces armes et de procéder au désarmement nucléaire. 

Elle exhorterait enfin les États à n’épargner aucun effort pour éliminer totalement la menace que représentent ces armes de destruction massive. 

Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire (A/C.1/72/L.6)

Avec ce texte adopté par 118 voix pour, 39 contre et 11 abstentions, l’Assemblée générale se féliciterait de l’adoption, le 7 juillet 2017, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires par la conférence des Nations Unies pour la négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète, tenue en application de la résolution 71/258.  

Elle recommanderait que, conformément au Traité, des efforts supplémentaires soient faits en vue d’élaborer les mesures juridiques concrètes et efficaces, les dispositions juridiques et les normes nécessaires à l’instauration d’un monde exempt à jamais d’armes nucléaires, et estimerait que la recherche de telles mesures, dispositions et normes devraient compléter et renforcer le régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires, y compris les trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Conclusion d’arrangements internationaux efficaces visant à garantir les États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace d’emploi de ces armes (A/C.1/72/L.10/Rev.1)

Par ce texte adopté par 118 voix pour, 0 contre et 59 abstentions, l’Assemblée générale engagerait tous les États, en particulier les États dotés d’armes nucléaires, à œuvrer activement à la conclusion rapide d’un accord sur une approche commune, en particulier sur une formule commune qui pourrait figurer dans un instrument international ayant force obligatoire. 

Elle recommanderait aussi que la Conférence du désarmement poursuive activement des négociations intensives en vue de parvenir rapidement à un accord et de conclure des accords internationaux efficaces propres à garantir les États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace d’emploi de ces armes. 

Impératifs éthiques pour un monde exempt d’armes nucléaires (A/C.1/72/L.17)

Aux termes de ce texte adopté par 122 voix pour, 36 contre et 14 abstentions, l’Assemblée générale déclarerait que la menace mondiale que font peser les armes nucléaires doit être éliminée de toute urgence; que les débats, décisions et mesures relatifs aux armes nucléaires doivent porter en priorité sur les effets de ces armes sur l’homme et l’environnement et tenir compte des souffrances indicibles et intolérables qu’elles peuvent causer; et qu’il faut accorder une plus grande attention aux conséquences qu’une explosion nucléaire pourrait avoir sur les femmes et souligner l’importance de leur participation aux débats, décisions et mesures relatifs aux armes nucléaires. 

L’Assemblée déclarerait aussi que tous arguments avancés en faveur du maintien des armes nucléaires nuisent à la crédibilité du désarmement nucléaire et du régime de non-prolifération; que les plans à long terme de modernisation des arsenaux d’armes nucléaires vont à l’encontre des engagements et obligations relatifs au désarmement nucléaire et font penser que les États dotés d’armes nucléaires en posséderont indéfiniment; et que, dans un monde où les besoins essentiels de l’être humain n’ont pas encore été satisfaits, les ressources considérables consacrées à la modernisation des arsenaux nucléaires pourraient être réaffectées à la réalisation des objectifs de développement durable. 

L’Assemblée générale déclarerait encore qu’étant donné qu’elles frapperaient sans discrimination et pourraient anéantir l’humanité, les armes nucléaires sont intrinsèquement immorales.  

Vote séparé

Le maintien du paragraphe 11 du préambule a été approuvé par 118 voix pour, 37 contre et 11 abstentions.  

Désarmement nucléaire (A/C.1/72/L.18)                     

Par ce projet de résolution adopté par 127 voix pour, 32 contre et 14 abstentions, l’Assemblée générale exhorterait tous les États dotés d’armes nucléaires à prendre des mesures effectives de désarmement pour que toutes ces armes soient totalement éliminées dès que possible.  Elle réaffirmerait que le désarmement nucléaire et la non-prolifération des armes nucléaires sont intimement liés et se renforcent mutuellement, que les deux doivent aller de pair et qu’un processus systématique et progressif de désarmement nucléaire est réellement nécessaire. 

L’Assemblée générale exhorterait les États dotés d’armes nucléaires à mettre immédiatement un terme au perfectionnement qualitatif, à la mise au point, à la fabrication et au stockage de têtes et de vecteurs nucléaires. 

Elle exhorterait  également les États dotés d’armes nucléaires, à titre transitoire, à lever immédiatement l’état d’alerte de leurs armes nucléaires, à les désactiver et à prendre d’autres mesures concrètes pour réduire encore la disponibilité opérationnelle de leurs systèmes d’armes nucléaires, tout en soulignant qu’une réduction du nombre d’armes déployées et de la disponibilité opérationnelle des armes ne sauraient remplacer une diminution irréversible des armements nucléaires et leur élimination totale. 

L’Assemblée générale demanderait que, sur la base d’un programme de travail concerté, équilibré et complet, s’ouvrent immédiatement à la Conférence du désarmement des négociations sur un traité multilatéral, non discriminatoire internationalement et réellement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et d’autres dispositifs explosifs nucléaires.  

L’Assemblée demanderait aussi que soit adopté un instrument juridique international apportant des garanties de sécurité inconditionnelles aux États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace d’emploi d’armes nucléaires en quelque circonstance que ce soit.  Elle demanderait par ailleurs que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires entre en vigueur rapidement et de manière universelle et qu’il soit rigoureusement appliqué, puisque cela contribuerait au désarmement nucléaire. 

L’Assemblée générale demanderait que soit convoquée, au plus tard en 2018, une conférence internationale de haut niveau des Nations Unies sur le désarmement nucléaire pour faire le point sur les progrès accomplis.

Votes séparés

Le maintien du paragraphe 10 du préambule a été approuvé par 118 voix pour, 37 voix contre et 10 abstentions.  

Le maintien du paragraphe 14 du dispositif a été approuvé par 157 voix pour, 4 voix contre (Inde, Israël, Pakistan, États-Unis) et 6 abstentions (France, Hongrie, Royaume-Uni, Allemagne, Bhoutan, Albanie). 

Le maintien du paragraphe 22 du dispositif a été approuvé par 121 voix pour, 37 voix contre et 10 abstentions.  

Réduction du danger nucléaire (A/C.1/72/L.22)

Aux termes de ce texte, adopté par 116 voix pour, 49 contre et 10 abstentions, l’Assemblée générale demanderait que les doctrines nucléaires soient réexaminées et que des mesures d’urgence soient prises immédiatement pour réduire les risques d’emploi involontaire ou accidentel d’armes nucléaires, notamment en levant l’état d’alerte des armes nucléaires et en les dépointant.  

Elle prierait les cinq États dotés d’armes nucléaires de prendre des mesures pour donner suite au paragraphe ci-dessus. 

Elle demanderait aussi aux États Membres de prendre les mesures propres à empêcher la prolifération des armes nucléaires sous tous ses aspects et à favoriser le désarmement nucléaire, l’objectif étant l’élimination des armes nucléaires.  

Hémisphère Sud et zones adjacentes exempts d’armes nucléaires (A/C.1/72/L.28)

Aux termes de ce projet de résolution adopté par 142 voix, 4 voix contre (France, États-Unis, Royaume-Uni et Fédération de Russie) et 29 abstention, l’Assemblée générale se déclarerait de nouveau convaincue du rôle important que jouent les zones exemptes d’armes nucléaires dans le renforcement du régime de non-prolifération nucléaire et l’extension des régions du monde exemptes d’armes nucléaires, et demanderait que davantage de progrès soient faits dans l’élimination totale des armes nucléaires. 

Elle demanderait à tous les États intéressés de continuer d’œuvrer de concert afin de faciliter l’adhésion de tous les États concernés qui ne l’ont pas encore fait aux protocoles relatifs aux traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires. 

L’Assemblée générale demanderait, en outre, aux États dotés d’armes nucléaires de retirer toute réserve ou déclaration interprétative contraire à l’objet et au but des traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires. 

Vote séparé

Le maintien du paragraphe 6 du préambule a été approuvé par 121 voix pour, 35 voix contre et 11 abstentions.  

Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires (A/C.1/72/L.35)

Par ce texte, adopté par 144 voix pour, 4 contre (Chine, République populaire démocratique de Corée (RPDC), Syrie, Fédération de Russie) et 27 abstentions, l’Assemblée générale renouvellerait la détermination de tous les États à agir de concert en vue de l’élimination totale des armes nucléaires grâce à la promotion de la détente internationale et au renforcement de la confiance entre les États afin de faciliter le désarmement, comme prévu dans le préambule du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 

Elle réaffirmerait à cet égard la résolution formelle prise par les États dotés d’armes nucléaires d’appliquer le TNP dans son intégralité, en vue d’un monde plus sûr pour tous et de la paix et la sécurité dans un monde exempt d’armes nucléaires. 

Elle encouragerait les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie à s’efforcer de créer les conditions qui permettraient d’entamer rapidement des négociations sur la poursuite de la réduction de leurs stocks d’armes nucléaires, et à conclure ces négociations dans les meilleurs délais. 

Elle demanderait à tous les États de promouvoir la détente internationale et le renforcement de la confiance entre États et de créer des conditions qui permettraient de réduire davantage les arsenaux nucléaires, et engageraient tous les États dotés d’armes nucléaires à déployer des efforts supplémentaires en vue de réduire et, à terme, d’éliminer tous les types d’armes nucléaires, déployées ou non, notamment par des mesures unilatérales, bilatérales, régionales et multilatérales.  

L’Assemblée générale encouragerait le déploiement de nouveaux efforts en vue de la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive ainsi que de leurs vecteurs. 

Elle soulignerait combien il est important et urgent que tous les États adhèrent aux moratoires sur les explosions expérimentales d’armes nucléaires et toute autre explosion nucléaire, compte tenu des essais effectués par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Consciente en outre que cette dernière fait partie des États visés à l’annexe 2 du TICE et que celui-ci ne pourra par conséquent pas entrer en vigueur tant qu’elle continuera de procéder à ce type d’essais, elle engagerait la RPDC à signer et à ratifier le Traité sans plus tarder.  

L’Assemblée générale soulignerait également combien il est important et urgent que tous les États qui ne l’ont pas encore fait déclarent et appliquent des moratoires sur la production de matières fissiles destinées à la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires en attendant que débutent, sur la base du document CD/1299 du 24 mars 1995 et du mandat qui y est énoncé, les négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et d’autres dispositifs explosifs nucléaires. 

Elle condamnerait par ailleurs avec la plus grande fermeté tous les essais nucléaires et tirs de missiles balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui ne peut en aucun cas avoir le statut d’État doté d’armes nucléaires sous le régime du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, et demanderait instamment à la République populaire démocratique de Corée de s’abstenir de procéder à de nouveaux essais nucléaires et de cesser immédiatement toutes ses activités nucléaires en cours de façon complète, vérifiable et irréversible. 

Votes séparés

Le maintien du paragraphe 19 du préambule a été approuvé par 141 voix pour, 1 voix contre (Afrique du Sud) et 19 abstentions. 

Le maintien du paragraphe 20 du préambule a été approuvé par 155 voix pour, 2 voix contre (Afrique du Sud et Fédération de Russie) et 10 abstentions.

Le maintien du paragraphe 2 du dispositif a été approuvé par 128 voix pour, 7 contre (Autriche, Afrique du Sud, Equateur, Liechtenstein, Myanmar, Nouvelle Zélande et Suisse) et 27 abstentions. 

Le maintien du paragraphe 5 du dispositif a été approuvé par 161 voix pour, 4 contre (Inde, Israël, Pakistan et République populaire démocratique de Corée (RPDC)) et 3 abstentions (Angola, Bhoutan, Venezuela). 

Le maintien du paragraphe 8 du dispositif a été approuvé par 149 voix pour, 2 contre (Afrique du Sud, Fédération de Russie) et 16 abstentions.

Le maintien du paragraphe 20 du dispositif a été approuvé par 155 voix pour, 4 contre (Chine, Myanmar, Pakistan, République populaire démocratique de Corée (RPDC)) et 11 abstentions. 

Le maintien du paragraphe 21 du dispositif, tel qu’oralement amendé, a été approuvé par 143 voix pour, 4  contre (Autiche, Liechtenstein, Myanmar, Pakistan) et 22 abstentions. 

Le maintien du paragraphe 28 du dispositif a été approuvé par 155 voix pour, 2 contre (Myanmar, République populaire démocratique de Corée (RPDC)) et 9 abstentions (Angola, Brésil, Égypte, Inde, Israël, Libéria, Pakistan, Venezuela, Zimbabwe).

Journée internationale contre les essais nucléaires (A/C.1/72/L.36)

Par ce texte, adopté sans vote, l’Assemblée générale rappellerait que le 29 août a été proclamé Journée internationale contre les essais nucléaires, et qu’elle a pour objectif d’éduquer le public et de le sensibiliser aux effets des explosions expérimentales d’armes nucléaires et autres explosions nucléaires et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir à l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires.  

Elle inviterait les États Membres, le système des Nations Unies, la société civile, les milieux universitaires, les médias et les particuliers à célébrer comme il se doit la Journée internationale contre les essais nucléaires, notamment au moyen d’activités éducatives et de campagnes de sensibilisation.  

Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (A/C.1/72/L.37)

Aux termes ce texte adopté sans vote l’Assemblée générale, considérant que la création de zones exemptes d’armes nucléaires, en particulier au Moyen-Orient, renforcerait la sécurité de l’Afrique et la viabilité de la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, inviterait les États d’Afrique qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier le Traité de Pelindaba dès que possible.  

Elle demanderait, par ailleurs, aux États d’Afrique parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui ne l’ont pas encore fait de conclure des accords de garanties généralisées avec l’AIEA conformément au Traité. 

Interdiction de déverser des déchets radioactifs (A/C.1/72/L.38)

Aux termes de ce texte, adopté sans vote, l’Assemblée générale, consciente des dangers potentiels que présente tout emploi de déchets radioactifs qui constituerait un acte de guerre radiologique, prierait la Conférence du désarmement de considérer, dans toute négociation sur une convention interdisant les armes radiologiques, que la question des déchets radioactifs s’inscrit dans le cadre d’une telle convention.

Elle exhorterait également tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à prendre les dispositions voulues pour devenir parties à la Convention commune sur la sûreté de la gestion du combustible usé et sur la sûreté de la gestion des déchets radioactifs aussitôt que possible.  

Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (A/C.1/72/L.42)

Par ce texte, adopté par 172 voix pour, 1 voix contre (République populaire démocratique de Corée) et 4 abstentions (États Unis, Inde, Maurice, et Syrie), l’Assemblée générale soulignerait qu’il est extrêmement important et urgent que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires soit signé et ratifié sans retard ni condition, afin qu’il puisse entrer en vigueur le plus tôt possible.  

Elle se féliciterait de la contribution des États signataires aux travaux de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, en particulier aux efforts entrepris pour que le régime de vérification soit capable de satisfaire aux exigences du Traité concernant la vérification dès l’entrée en vigueur de celui-ci, comme le prévoit son article IV.  

L’Assemblée générale prierait instamment tous les États de s’abstenir de procéder à des explosions expérimentales d’armes nucléaires et à toutes autres explosions nucléaires, de maintenir leurs moratoires à cet égard et de s’abstenir de tout acte contraire à l’objet et au but du Traité.

Elle condamnerait dans les termes les plus énergiques les essais nucléaires auxquels la République populaire démocratique de Corée a procédé le 3 septembre 2017 et les 6 janvier et 9 septembre 2016, comme l’a fait le Conseil de sécurité dans ses résolutions, et demanderait instamment que les obligations qui en découlent soient intégralement respectées, notamment l’obligation qu’à la RPDC de ne procéder à aucun nouvel essai nucléaire.  Elle réaffirmerait son appui à l’objectif d’une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne de manière pacifique, y compris au moyen des pourparlers à six. 

L’Assemblée générale exhorterait également tous les États qui n’ont pas encore signé le Traité, en particulier ceux dont la ratification est nécessaire pour qu’il entre en vigueur, à accélérer leurs formalités de ratification de sorte qu’elles aboutissent au plus vite. 

Votes séparés

Le maintien du paragraphe 4 du préambule a été approuvé par 164 voix pour, 0 contre et 11 abstentions. 

Le maintien du paragraphe 7 du préambule a été approuvé par 167 voix pour, 0 contre et 7 abstentions (Pakistan, Syrie, Inde, République populaire démocratique de Corée (RPDC), États Unis, Maurice, Israël).  

Convention sur l’interdiction de l’utilisation des armes nucléaires (A/C.1/72/L.47)

Par ce texte, adoptée par 115 voix pour, 50 contre et 11 abstentions, l’Assemblée générale, réaffirmant que tout emploi d’armes nucléaires constitue une violation de la Charte des Nations Unies et un crime contre l’humanité et résolue à obtenir l’adoption d’une convention internationale interdisant la mise au point, la fabrication, le stockage et l’emploi des armes nucléaires et conduisant, à terme, à leur destruction, demanderait de nouveau à la Conférence du désarmement d’engager des négociations en vue de parvenir à un accord sur une convention internationale interdisant en toutes circonstances de recourir à des armes nucléaires ou de menacer d’y recourir. 

Traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires (A/C.1/72/L.50)

Par ce texte, adopté par 174 voix pour, 1 contre (Pakistan) et 4 abstentions (Iran, Israël, Syrie, République populaire démocratique de Corée (RPDC)), l’Assemblée générale déciderait de se féliciter du début des travaux du groupe d’experts de haut niveau chargé de l’élaboration d’un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires, qui a pour tâche de formuler des recommandations sur les éléments fondamentaux d’un traité multilatéral, non discriminatoire et effectivement vérifiable sur le plan international qui interdirait la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires. 

Vérification du désarmement nucléaire (A/C.1/72/L.55)

Aux termes de ce texte, adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-treizième session, au titre de la question intitulée « Désarmement général et complet », la question subsidiaire intitulée « Vérification du désarmement nucléaire ». 

DÉCLARATIONS APRÈS LES VOTES SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION RELATIFS AUX ARMES NUCLÉAIRES

Interventions à l’issue du vote

Le représentant du Pakistan s’est exprimé à propos du projet de résolution L.19 « Vers un monde exempt d’armes nucléaires: accélération de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire », disant avoir été surpris par l’appel lancé dans le paragraphe 14.  Il a rappelé que son pays ne pouvait pas souscrire à ce paragraphe et aux conclusions des conférences d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Le Pakistan s’est abstenu de voter pour l’ensemble de cette résolution ainsi que pour le paragraphe 10. 

Le représentant pakistanais s’est ensuite exprimé sur le projet de résolution L. 28 « Hémisphère Sud et zones adjacentes exempts d’armes nucléaires », précisant qu’il s’était abstenu sur le paragraphe 6 puisque son pays n’a pas participé au traité d’interdiction des armes nucléaires. 

S’agissant du projet de résolution L. 35 « Agir dans l’unité, avec une détermination renouvelée, en vue de l’élimination totale des armes nucléaires », il a indiqué que le Pakistan n’étant pas partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), il ne pouvait souscrire aux conclusions des conférences d’examen de ce Traité.  Il s’est dit aussi préoccupé par le fait que cette résolution ne s’intéresse qu’à la prolifération des matières fissiles.  Il a enfin expliqué que son pays n’était pas contre la mise en œuvre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) si celui-ci avait été isolé dans un paragraphe particulier.  C’est pourquoi il a aussi voté contre les paragraphes 20 et 21.

À propos du projet de résolution L.50 « Traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires », il a estimé que ce traité à venir ne ferait que renforcer le statu quo.  En Asie du Sud, cela ne ferait qu’accentuer les déséquilibres en créant un effet de deux poids deux mesures, a-t-il averti.  Voilà pourquoi le Pakistan a voté contre ce projet de résolution. 

Enfin, à propos du projet de résolution L.55 « Vérification du désarmement nucléaire », le représentant du Pakistan a jugé qu’en matière d’élimination des armes nucléaires, la crédibilité du multilatéralisme exige un mécanisme de vérification indépendant.  Il souhaiterait qu’un groupe d’experts soit nommé et que le sujet soit débattu à la Conférence du désarmement.  

Le représentant des États-Unis a indiqué qu’il appuie l’esprit de consensus entourant le projet de résolution L.1 « Création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient », tout en soulignant que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ne conduira pas vers un désarmement complet. 

Il a ensuite commenté le projet de résolution L.28 « Hémisphère Sud et zones adjacentes exempts d’armes nucléaires », considérant que l’objectif de ce texte est la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires qui couvre la haute mer, une « ambigüité » qui n’est selon lui pas assez précisée.  C’est pour cela que les États-Unis ont voté contre ce projet de résolution. 

Commentant pour sa part le projet de résolution L. 42 « Traité d’interdiction complète des essais nucléaires », le représentant de l’Équateur a assuré que le vote en faveur du maintien du paragraphe 4 du préambule de cette résolution est la manifestation de l’appui de l’Équateur à son entrée en vigueur universelle.  Cependant il a déploré qu’une référence soit faite à la résolution 2310 du Conseil de sécurité qui représente à ses yeux une tentative de cet organe de s’immiscer dans un traité de l’Assemblée générale.  À ses yeux, l’adoption de la résolution 2310 n’accélèrera aucunement l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ni ne facilitera son fonctionnement.  La prochaine fois que ce texte sera présenté, il faudrait éviter de mentionner cette résolution a conclu le délégué. 

À propos de la résolution L.47 « Convention sur l’interdiction de l’utilisation des armes nucléaires », il a déclaré avoir voté en faveur tout en soulignant qu’il aurait aimé que l’instrument d’interdiction des armes nucléaires soit directement mentionné.

La représentante de la Suède, au nom également de la Suisse, a indiqué au sujet du projet de résolution L.6 a affirmé que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires « né de la volonté commune de sortir du statu quo en matière de désarmement nucléaire », est compatible avec le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il les complète, ce que le texte du projet de résolution L.16 ne reflète pas assez vigoureusement, a–t-elle toutefois nuancé.

Le représentant du Chili a indiqué que son pays avait voté en faveur du projet L.35 dans son ensemble, « car nous octroyons la priorité à tous les efforts vers l’élimination des armes nucléaires et l’arrêt de la conduite d’essais nucléaire ».  Nous avons voté en faveur du projet de résolution L.47, les armes nucléaires étant la menace la plus grave pour l’humanité: le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires couvre les préoccupations de cette résolution, a-t-il aussi dit.  

Le représentant de l’Inde a notamment rappelé que son pays n’étant pas partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), « il n’est donc pas lié aux obligations découlant des documents finaux issus des conférences d’examen de ce traité ».  L’Inde n’a pas non plus soutenu la négociation du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et n’est donc pas non plus liée aux obligations découlant de ce traité.  Le représentant a également noté que son pays n’avait pas répondu, cette année encore, aux appels lancés à l’Inde d’adhérer au TNP figurant dans le projet de résolution L.19. 

La représentante de l’Australie, au nom d’un Groupe de pays, a indiqué, au sujet du projet de résolution L.28, que les zones exemptes d’armes nucléaires pouvaient contribuer à la création d’un monde sans armes nucléaires.  Concernant les projets L.5 et L.17, elle a noté que ces textes étaient déséquilibrés et ne reflétaient pas les impératifs éthiques autour du désarmement nucléaire. 

Le représentant du Canada a indiqué que son pays s’était abstenu sur le projet de résolution L.19, les changements apportés au libellé au fil des années ayant éloigné le texte du cadre du TNP.  La résolution ainsi modifiée diminue l’importance accordée à la Conférence d’examen de 2010 et du plan d’action qui s’y rattache, a-t-il regretté.  Concernant le projet de résolution L.28, il fait savoir que son pays avait soutenu l’adoption du texte même si il a des réserves s’agissant du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Ceci dit, nous partageons le sentiment ayant motivé l’élaboration de ce traité, à savoir que les progrès en matière de désarmement nucléaire sont trop lents, a-t-il dit.  

Le représentant de la Norvège a déploré que son pays n’ait pas pu, cette année, appuyer le projet de résolution L.28, n’étant pas convaincu que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires contribuera à la réalisation du désarmement nucléaire et à la non-prolifération.  

Le représentant du Brésil a indiqué, au sujet du projet de résolution L.10 Rev.1 que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) a fixé de nouvelles normes et il aurait fallu inclure une référence à ce traité dans le texte.  C’est pourquoi le Brésil, contrairement aux années précédentes, n’a pas pu voter pour ce projet de résolution et s’est abstenu.  

À propos du projet de résolution L.42, en faveur duquel le Brésil a voté, il a regretté la référence à la résolution 2310 du Conseil de sécurité.  C’est pour cette raison qu’il s’est abstenu lors du vote du paragraphe 4 du préambule.

Droits de réponse

Le représentant des États-Unis a déclaré, à l’intention de la République populaire démocratique de Corée que le problème actuel était entre ce pays et la communauté internationale.  Il a ensuite soutenu que les propos de la Fédération de Russie n’avaient aucun sens.  Si le délégué russe a dit qu’il était important de ne pas oublier l’histoire, les États-Unis estiment qu’il était également important de ne pas déformer l’histoire.  Au représentant de la République islamique d’Iran, le délégué a affirmé que le document final de la Conférence des parties chargée de l’examen du TNP de 2015 était biaisé. 

À son tour, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a jugé les remarques des États-Unis « ridicules ».  « J’ai déjà dit à plusieurs reprises quelles étaient les racines du problème dans la péninsule: l’attitude hostile des États-Unis », a-t-il asséné.  Si les États-Unis veulent la paix dans la péninsule, a-t-il expliqué, il leur suffit de démanteler leurs arsenaux et de respecter le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant qu’État non doté. 

Le délégué de la Fédération de Russie a ensuite répondu à l’Ukraine expliquant qu’il ne pouvait pas laisser ses « petites remarques » sans réponse.  Selon lui, dire que la Russie ne respecte pas le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), « ce n’est pas sérieux ».  Tout en assurant comprendre les difficultés de l’Ukraine qui subit les répercussions d’un coup d’état appuyé par les États-Unis et l’Union Européenne, il a considéré que cela ne justifiait pas pour entendre ces « bêtises honteuses », appelant par ailleurs la délégation de l’Ukraine à se comporter de manière responsable. 

Le représentant de la République islamique d’Iran a lui aussi affirmé, à l’intention du délégué des États-Unis, qu’il ne faut pas déformer l’histoire.  Il a rappelé que la conduite des travaux de la Conférence des parties chargé de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2015 avait été jugée acceptable pour tous les États Parties du TNP au Moyen-Orient, mais que deux ans après, « on est venu dire ici que ce n’était pas le cas ».  « C’est inacceptable », a–t-il lâché.  Il a affirmé qu’Israël est le seul pays opposé au texte et que ce pays était passé par les États-Unis pour le faire rejeter.  « C’est un fait indéniable connu de tout le monde dans cette salle », a-t-il assuré. 

Reprenant la parole, le représentant des États-Unis a affirmé que c’est la République populaire démocratique de Corée qui ne respecte pas la loi et viole les résolutions du Conseil de sécurité et qui est dénoncée encore et encore.  « C’est votre état qui doit désarmer », a-t-il répété dans une longue anaphore.  Il a ensuite réagi aux remarques de la République islamique d’Iran, assurant qu’aucune conférence ne sera couronnée de succès tant qu’il n’y aura pas une volonté de la part de tous les États du Moyen-Orient de discuter entre eux.  Sans dialogue régional direct, a-t-il souligné, il n’y aurait jamais de zones exemptes d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

Le représentant de l’Ukraine a répondu à la Russie qu’il était fatigué d’entendre ses déclarations.  « Personne ne peut changer la couleur du ciel, la Fédération de Russie a envahi mon pays, et y a commencé la guerre », a-t-il lâché.  

Le représentant de la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) a ensuite dénoncé les propos provoquants des États-Unis.  Rappelant que c’est le seul pays à avoir eu recours à l’arme nucléaire, il a affirmé que les États-Unis essaient de perpétrer le même crime dans la péninsule coréenne.  Il a aussi assuré que le programme nucléaire de la République populaire et démocratique de Corée est un programme de dissuasion.  

Le représentant de la Fédération de Russie a fait part au représentant de l’Ukraine de la douleur que lui inspirent les évènements en Ukraine. « C’est une blessure pour la Russie », a-t-il soutenu, appelant à une stabilisation de la situation.  

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