Soixante-douzième session,
3e séance – matin
AG/DSI/3572

Première Commission: les États Membres affichent leurs divergences au sujet du nouveau Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

Sous fond des préoccupations suscitées par le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le deuxième jour du débat général de la Première Commission a été l’occasion, ce matin, pour de nombreuses délégations d’expliquer les raisons de leur adhésion, ou non, au nouveau Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui a été adopté le 7 juillet de cette année.

La représentante du Honduras a salué l’adoption de ce nouvel instrument, y voyant notamment une contribution majeure à la concrétisation de cet « objectif commun » qu’est l’interdiction universelle des armes nucléaires.  Elle a d’ailleurs expliqué que son pays avait signé le Traité le jour de son ouverture à la signature, le 20 septembre, afin de répondre à « l’angoisse croissante » des peuples face à l’augmentation et au perfectionnement des stocks d’armes nucléaires et au risque accru et réel de détonations. 

Son homologue de la Norvège a en revanche justifié le refus de son pays de signer ce traité « irréaliste » par son attachement à l’élimination totale des armes nucléaires, une tâche qui réclame à ses yeux patience, détermination et réalisme. Or, ce traité, semble avoir été rédigé pour ne pas bénéficier de la coopération active des États dotés de l’arme nucléaire, s’est inquiété le représentant, avant de plaider pour le renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et des accords existants. 

Abondant dans ce sens, la représentante des États-Unis a affirmé, de son côté, que la situation internationale actuelle rend la dissuasion nucléaire nécessaire. Dans ces conditions, a-t-elle argué, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires n’est pas seulement inutile mais contreproductif, en cela qu’il divise politiquement les corps existants et sape la légitimité et les capacités des traités de non-prolifération et de désarmement.  Il serait donc « irresponsable » pour les États-Unis de signer ce traité, a expliqué la déléguée, appuyée par le représentant d’Israël.

À l’instar de nombreuses délégations, la représentante des États-Unis a également dénoncé les multiples essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques effectués par le régime de Pyongyang. Qualifiant la RPDC de « la plus grande menace sécuritaire à laquelle le monde doit faire face », la déléguée américaine a toutefois démenti toute intention, de la part de son gouvernement, de vouloir faire tomber le régime de Pyongyang ou de chercher une quelconque excuse pour intervenir militairement.

Pour trouver une issue diplomatique à cette crise, plusieurs pays ont cité en exemple l’accord obtenu sur le programme nucléaire iranien, le Plan d’action global commun, comme porte de sortie possible. Cette négociation démontre, selon le représentant de l’Autriche, que la diplomatie multilatérale peut arriver à une solution « même quand la situation semble inextricable ».

Ce dernier a également estimé nécessaire de se demander pourquoi un état comme la RPDC craint pour sa sécurité au point de se doter de l’arme nucléaire, rappelant que les négociateurs du TNP ont prouvé par le passé qu’il y avait un lien de cause à effet entre la détention des armes nucléaires par certains pays et leur prolifération dans le reste du monde.

L’exigence de dialogue et de coopération était aussi au cœur de l’intervention du représentant de l’Australie qui a mis en garde la communauté internationale contre le risque d’une polarisation grandissante dans les rapports multilatéraux, en raison de l’impatience liée au rythme du désarmement et des désaccords sur la manière de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.

« Ces États doivent reconnaître que le principe de non-prolifération ne suffit plus », a ajouté la représentante de Cuba, qui a par ailleurs dénoncé les sommes « indécentes » qui sont consacrées à la modernisation des 15 000 armes nucléaires déployées dans le monde. À ses yeux, il faudrait promouvoir le développement durable au lieu d’investir dans l’industrie de la guerre.

Le représentant du Pérou a par ailleurs constaté que les armes légères et de petit calibre sapent elles aussi la réalisation du développement durable à l’échelle de régions entières et a plaidé en faveur de l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant de traçage de ces armes qui tuent et exacerbent la pauvreté.

Il a été rejoint par son homologue norvégien qui a souhaité que la prochaine conférence d’examen sur la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies à ce sujet soit l’occasion d’améliorer la coopération régionale en matière de contrôle des armes et de la sécurité.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 4 octobre, à partir de 10 heures.

POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Suite du débat général

M. FRANCISCO TENYA HASEGAWA (Pérou) a indiqué que son pays avait récemment déposé les instruments de ratification de son pays relatifs au Traité sur le commerce des armes.  Nous devons répondre collectivement aux graves conséquences humanitaires de l’utilisation d’armes à feu, notamment par des acteurs non étatiques, a-t-il ajouté.  Le représentant a également plaidé en faveur de l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant de traçage des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Ces armes tuent, blessent et exacerbent la pauvreté, sapant la réalisation du développement durable à l’échelle de régions entières, a-t-il rappelé. 

Concernant les armes nucléaires, le représentant a souligné que le Pérou était un promoteur actif de la création de zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde, et qu’il attachait une importance particulière à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il a d’ailleurs demandé à tous États de l’annexe II au Traité de ratifier sans délai cet instrument.  Réaffirmant ensuite la pertinence du régime instauré par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le représentant a condamné les essais nucléaires conduits par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et exhorté les autorités de ce pays à autoriser l’AIEA à contrôler ses installations nucléaires.  Pour ce qui est du mécanisme onusien de désarmement, il a notamment demandé aux États Membres siégeant à la Conférence du désarmement de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour permettre à cette instance de reprendre la négociation d’instruments multilatéraux.  Il a par ailleurs indiqué que le Pérou présenterait un projet de résolution sur le lien entre désarmement régional et développement.

M. MAURO VIEIRA (Brésil) a déclaré que l’existence même d’armes nucléaires, aux effets potentiellement aussi dévastateurs, « va à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies et contredit le droit international humanitaire ».  Il a estimé que l’adoption, le 7 juillet 2017, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires permettra de renforcer les régimes internationaux de non-prolifération du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et les garanties de l’AIEA.  Ce traité aura une incidence sur nos travaux, qui deviendront plus ambitieux, a-t-il poursuivi, ajoutant que les parties au Traité devront mettre au point une feuille de route plus concrète vers la réalisation d’un désarmement nucléaire général et complet.

Le représentant brésilien a rappelé l’attachement de son pays à l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde et formé le souhait que les armes nucléaires cessent de figurer au cœur des doctrines nationales et de sécurité.  Concernant la nucléarisation de la péninsule coréenne, il a déclaré que les essais nucléaires du régime de Pyongyang « sapent le régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et retardent l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ».  Or, a-t-il souligné, le TICE est un instrument qui a été conçu pour faire pleinement partie d’un cadre juridique devant mener au désarmement nucléaire général et complet.  M. Vieira a également jugé que la militarisation de l’espace extra-atmosphérique était incompatible avec le développement d’activités durables à ce niveau.  Il a ainsi indiqué que son pays se porterait coauteur de la résolution sur la sanctuarisation de l’espace extra-atmosphérique.  « De nouveau, par ce texte, nous demanderons la création d’un groupe d’experts gouvernementaux chargés de réfléchir à la création d’un instrument juridiquement contraignant de prévention du placement d’armes dans l’espace », a-t-il expliqué.

Mme ANITA E. FRIEDT (États-Unis) a défendu le bilan du désarmement nucléaire américain indiquant notamment que le nombre total de têtes nucléaires dont dispose son pays avait été réduit de 87% depuis le pic de la guerre froide.  « Nous espérons atteindre les niveaux fixés par le nouveau Traité de réduction des armements stratégiques (START) lorsqu’ils entreront en action au mois de février 2018 », a-t-elle ajouté.  Elle a aussi affirmé que son pays avait cessé de produire des matières fissiles dans les années 1990 et qu’il en avait retiré des « centaines de tonnes » de ses programmes nucléaires. Ces efforts sont la preuve de la volonté américaine de se conformer aux exigences de l’article 6 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a encore affirmé la représentante.  Mme Friedt a toutefois rappelé les activités de désarmement, qui ont découlés de ces accords, s’étaient déroulé à une époque où les conditions étaient particulièrement propices.  À l’heure actuelle, a-t-elle souligné, les défis de sécurité sont autrement plus préoccupants.

La représentante des États-Unis a notamment cité le cas de la « Corée du Nord », qu’elle a qualifié de « plus grande menace sécuritaire à laquelle le monde doit faire face ».  Les multiples essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques au-dessus du Japon effectués par le régime de Pyongyang violent plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, et menacent non seulement l’Asie du Nord-Est, mais le monde tout entier, a-t-elle dénoncé.  Citant le Secrétaire d’État américain, M. Rex Tillerson, elle a assuré la communauté internationale de la volonté de son gouvernement de trouver une issue diplomatique à cette crise, démentant notamment toute intention de vouloir faire tomber le régime de Pyongyang ou de chercher une quelconque excuse pour intervenir militairement.  « Nous continuerons de travailler avec la Corée du Sud et le Japon pour prendre toutes les mesures nécessaires afin de prévenir une éventuelle attaque nord-coréenne, a-t-elle cependant affirmé.  La récurrence des attitudes provocatrices de la Corée du Nord soulignent l’importance pour chaque pays réuni dans cette pièce à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité. »

Poursuivant, la représentante des États-Unis s’est préoccupée de l’utilisation des armes chimiques en Syrie.  Rappelant que son pays condamne avec fermeté tout usage de ces armes, elle a accusé le régime de Bashar Al-Assad de continuer à les utiliser de manière « odieuse », notamment le 4 avril 2017, à Khan Cheikhoun.  À ses yeux, les agissements du régime d’Assad démontrent son mépris envers les lois internationales.  Elle a ensuite exhorté le régime de Damas à mettre fin à son programme chimique et à collaborer avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et ses différentes missions d’enquête conjointes et de vérification des faits.

Mme Friedt a ensuite indiqué que les États-Unis présenteront cette année leur résolution sur le respect des accords et obligations en matière de non-prolifération, de limitation des armements et de désarmement, disant comprendre le désir de faire des progrès en matière de désarmement nucléaire. Elle a toutefois souligné que «la situation internationale rend la dissuasion nucléaire nécessaire.  Dans ces conditions, a-t-elle affirmé, « le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires n’est pas seulement inutile mais contreproductif », en cela qu’il divise politiquement les corps existants et sape la légitimité et les capacités des traités de non-prolifération et de désarmement. Il serait donc « irresponsable » pour les États-Unis de signer ce traité, a expliqué la représentante.  Elle a ensuite appelé les États Membres à en faire de même et à travailler plutôt au renforcement de la législation existante et à la poursuite des efforts de désarmement tels que définis dans le TNP.

M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que cette année n’avait pas été ordinaire, citant notamment le vote, par 122 États, du Traité « historique » sur l’interdiction des armes nucléaires, et évoquant le travail d’une « large coalition d’activistes, de survivants, d’intellectuels et de politiciens » qui ont résolument ignoré les « instances cyniques qui propagent le défaitisme ».  Tout en reconnaissant que ce traité ne permettra pas d’éliminer immédiatement les armes nucléaires, le représentant a souligné que ce texte pourra délégitimer ces armes et renforcer les normes juridiques et politiques contre leur emploi.  M. Rattray s’est par ailleurs félicité du fait que la Commission du désarmement ait réussi à se mettre d’accord sur l’adoption de recommandations concernant des mesures de rétablissement de la confiance dans le domaine des armes classiques, ainsi que de l’adoption, par consensus, de l’ordre du jour de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.  Il s’est en revanche inquiété des actes terroristes dont les pays continuent d’être la cible.

Que ce soit dans la lutte contre le terrorisme, le crime transnational organisé ou la cybercriminalité, M. Rattray a ensuite mis en évidence la nécessité d’une réponse collective et internationale.  Il a également indiqué qu’il fallait accorder une attention prioritaire à la prévention de l’armement de l’espace, s’inquiétant notamment du fait que sur 1 400 satellites en orbite, environ un quart ont des applications militaires.  Rappelant qu’il faut aussi traiter des causes profondes qui mènent aux conflits, le représentant a en outre jugé impératif d’accorder une plus grande attention aux liens entre désarmement et développement.  Il a indiqué que le Centre régional pour la paix, le désarmement et le développement fournit une assistance aux pays d’Amérique latine et des Caraïbes dans les domaines législatif et politique, ainsi qu’en matière de renforcement des capacités, et a appelé à lui accorder un plus important soutien financier.  

Mme EVA WALDER (Suède) a constaté que le désarmement fait face à de nombreux défis, citant notamment la course à l’armement nucléaire en Asie du Sud, le programme nucléaire « nord-coréen », l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement, ou encore l’impunité dans l’utilisation des armes chimiques.  Elle a appelé à mettre l’accent sur la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et la tenue, en 2020, de la Conférence des Parties chargée de son examen.  Les États dotés d’armes nucléaires doivent reconnaître que ce traité ne leur donne pas le droit de posséder des armes nucléaires pour toujours, a-t-elle affirmé.

La représentante a ensuite appelé la communauté internationale à « ne pas répondre » aux « actions provocatrices » de la République populaire démocratique de Corée, soulignant que c’est non seulement illégal, et qu’accélérer tout programme nucléaire ou balistique représente une claire menace pour la paix et la sécurité internationales et exacerbe les tensions régionales.

La déléguée a ensuite souligné combien le Plan d’action global commun démontrait le potentiel de la diplomatie multilatérale.  Sa pleine mise en œuvre est essentielle, et il importe de même d’éviter toute action susceptible de saper la confiance mutuelle.  Elle a ajouté qu’une ratification rapide du Protocole additionnel par l’Iran et l’accession d’autres États qui ne répondent pas aux standards de vérification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires renforceraient grandement le travail de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Elle a également appelé les États-Unis et la Russie à prendre le leadership sur cette question, indiquant qu’une « relation difficile n’était pas une excuse à l’inaction ».

Mme Walder est ensuite revenue sur la question des armes chimiques.  Malgré les grands progrès accomplis, notamment la destruction par la Russie, le mois dernier, de ses dernières armes chimiques déclarées, leur usage se poursuit, a regretté la déléguée en donnant l’exemple de l’attaque au gaz sarin à Edleb, en avril dernier.  Elle a également regretté l’échec de la dernière Conférence de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction. La représentante s’est par ailleurs préoccupée de l’impact des armes légères et de petit calibre sur le développement social et économique de nombreuses régions du monde et a appelé les État Membres à mieux les contrôler, ainsi que leurs munitions.

Mme TATIANA ZELAYA (Honduras) a déclaré que les zones exemptes d’armes nucléaires représentaient « une base solide pour obtenir une interdiction universelle des armes nucléaires ».  À cet égard, elle a estimé que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, adopté le 7 juillet, était une contribution majeure à la concrétisation de cet objectif commun.  « Nous l’avons signé le 20 septembre dernier pour répondre, aux côtés d’une cinquantaine d’autres États, à l’angoisse croissante des peuples face à l’augmentation et au perfectionnement des stocks d’armes nucléaires et au risque accru et réel de détonations, y compris accidentelles », a expliqué la représentante.  Elle a ensuite appelé à l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et de la Convention sur les armes à sous-munitions.  L’emploi d’armes de destruction massive et d’armes à sous-munitions multiplie les souffrances humaines au sein des populations les plus vulnérables, entravant ainsi leur développement socioéconomique, a-t-elle rappelé.  Elle a annoncé que sa délégation appuierait les projets de résolution de la Première Commission plaidant pour l’entrée en vigueur et le renforcement de ces conventions « qui ont aussi une visée humanitaire ».

M. ALON ROTH-SNIR (Israël) a souligné que le Moyen-Orient est devenu encore plus instable qu’auparavant, s’inquiétant notamment de l’augmentation « notable » des zones sous le contrôle d’organisations terroristes et de la nette prolifération des armes classiques et chimiques, en violation avec plusieurs résolutions des Nations Unies.  « Cette réalité perturbante a eu des conséquences dévastatrices qui vont bien au-delà du Moyen Orient », a souligné le représentant qui a affirmé qu’Israël appuie la vision d’un Moyen-Orient sans hostilités, signalant toutefois que cet horizon n’ira pas « sans reconnaissance mutuelle, réconciliation et cessation de tout acte d’hostilité, d’agression ou de terrorisme ».  Certains de ces agissements, a-t-il prévenu, sont conduits et appuyés par des États présents dans cette salle.

Le représentant a alors accusé l’Iran de tester régulièrement les limites des résolutions et accords du Conseil de sécurité.  Cette année, a-t-il affirmé, a vu l’Iran progresser dans le développement de ses capacités balistiques, avec plus de 20 essais de missiles capables d’embarquer des têtes nucléaires et dotés d’un rayon d’action maximal de 2 500 kilomètres.  Outre des tirs sur des cibles en Syrie, le représentant a affirmé que des missiles balistiques avaient également été « lancés sur une étoile de David dessinée sur le sol ».  Il a également accusé le régime de Téhéran de continuer à appuyer des organisations terroristes dans la région en leur fournissant armes et appui logistique et a engagé la communauté internationale à condamner sans équivoque le comportement de l’Iran.

Enchaînant sur la question des armes chimiques en Syrie, le représentant israélien a signalé que le dernier rapport de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) indique que l’agent qui a été utilisé le 4 avril dans la ville de Khan Cheikhoun contenait plusieurs composants chimiques qui n’existent que dans le gaz sarin fabriqué par le régime syrien.  « Il y a une érosion du tabou chimique, a poursuivi le représentant.  Et la communauté internationale doit y répondre en urgence afin d’éviter que des acteurs non étatiques n’utilisent une de ces armes. »

Concluant sur la question du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le représentant a indiqué que si son pays a refusé de participer aux négociations et de le signer, c’est qu’il considère que ce texte ne contribue pas efficacement au droit coutumier lié à la lutte contre ces armes.

M. NIKOLAI OVSYANKO (Bélarus) a souligné que l’AIEA était le seul garant de l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques et a appelé à l’entrée en vigueur sans délai du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il n’y a pas d’alternative à cet instrument, a-t-il souligné, arguant que les essais effectués par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) font peser de graves menaces sur l’existence même de la péninsule coréenne.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays présenterait un projet de résolution contre la fabrication de nouveaux types d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs, expliquant que ce texte vise à promouvoir la fin de la course aux armements.  Il a ensuite attiré l’attention sur les efforts consentis par son pays pour mettre en œuvre la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité sur les armes de destruction massive.  Le Bélarus compte notamment organiser prochainement un atelier sur l’amélioration de la mise en œuvre des dispositions phares de ce texte, y compris celles portant sur la circulation illégale de ces armes, a-t-il indiqué.  Au sujet des armes classiques, le représentant a fait savoir que son pays fournissait une aide technique aux États Membres qui en font la demande, cela en intégrant aux systèmes nationaux de contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC) un logiciel pour recenser ces armes.  Il a par ailleurs indiqué que son pays, « avec l’aide essentielle de l’Union européenne », avait détruit, au cours des dernières années, plus trois millions de mines antipersonnel qui étaient disséminées sur son territoire.

Mme MIRTHA GRANDA AVERHOFF (Cuba) a souligné que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires codifiait dans le droit international « l’illégalité des armes nucléaires ».  Cuba, a-t-elle ajouté, a signé ce traité le 20 septembre et appuie son entrée en vigueur rapide afin que nous puissions atteindre le noble objectif d’un monde sans armes nucléaires.  La représentante a plaidé pour la tenue, en 2018, d’une conférence internationale de haut niveau des Nations Unies pour discuter de mesures additionnelles et de la nécessaire réduction des dépenses militaires.  Les sommes astronomiques consacrées à la modernisation des 15 000 armes nucléaires actuellement déployées sont indécentes, et les États dotés de l’arme nucléaire doivent reconnaître que le principe de non-prolifération ne suffit plus, a estimé la représentante.  Pour elle, seule la destruction complète, vérifiée et irréversible de toutes les catégories d’armes de destruction massive annulera la possibilité que ces armes ne tombent entre les mains d’acteurs non étatiques, notamment des organisations terroristes. Par ailleurs, Mme Averhoff a déclaré que les « discours belliqueux comme l’annonce d’une multiplication prochaine des dépenses militaires » vont à l’encontre des principes et buts de la Charte des Nations Unies.  « Il faut promouvoir le développement durable au lieu d’investir dans l’industrie de la guerre, qui ne sert qu’à tuer », a-t-elle conclu.

M. TEODORO LOPEZ LOCSIN JR (Philippines) a déclaré que l’adoption, par 122 pays, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est une cure contre la « narcolepsie nucléaire », exhortant par ailleurs les États Membres à respecter leurs obligations vis-à-vis des différents traités de non-prolifération et de désarmement.  M. Locsin a aussi demandé d’arrêter de politiser ces discussions, constatant que cela paralyse les chances de réel progrès.  « La survie de l’humanité n’est pas une question politique », a-t-il souligné.

Le désarmement global ne restera qu’un objectif vague si le nombre d’États possédant des armes nucléaires continuent d’augmenter, a poursuivi le représentant des Philippines, qui a mis en garde face au risque que de telles armes se retrouvent aux mains d’acteurs non étatiques.  M. Locsin a également averti qu’un échec, en 2020, Conférence des Parties chargée de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pourrait provoquer « l’effondrement de l’architecture portant les efforts vers un monde libéré de l’arme nucléaire ».  Les Philippines ont signé ce traité dès le premier jour de son ouverture à la signature, a-t-il signalé.  Il a également rappelé que cette année coïncidait avec le vingtième anniversaire de la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est, et a invité les représentants à soutenir la résolution sur cet instrument que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est va présenter à cette session.  Enfin, M. Locsin a aussi mis en évidence l’important travail éducatif réalisé par l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, et a demandé aux États Membres de le soutenir.

M. ROBERT GERSCHNER (Autriche) a affirmé que le programme nucléaire de la « Corée du Nord » est aujourd’hui le problème le plus urgent à régler en matière de sécurité internationale.  Nous nous dirigeons vers « un point de non-retour », s’est-il inquiété, et il faut trouver une solution.  En la matière, le représentant a cité en exemple l’accord conclu avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien, estimant que celui-ci démontre que la diplomatie multilatérale peut arriver à une solution « même quand la situation semble inextricable ».  Il s’est dit persuadé que le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) étaient des pas dans la bonne direction et a regretté que tous les pays ne les aient pas signés.

« Si nous devons réfléchir aux moyens d’empêcher des pays d’accéder à l’arme nucléaire, il faudrait aussi se demander pourquoi un État veut se doter de l’arme nucléaire », a poursuivi le représentant.  Estimant que le programme atomique de Pyongyang est lié à une crainte pour sa propre sécurité, il a rappelé que les négociateurs du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ont prouvé par le passé qu’il y avait un lien de cause à effet entre l’existence des armes nucléaires et leur prolifération.  « Tant que les armes nucléaires existent, la sécurité de tous les états est remise en cause, a asséné M. Gerschner qui a vu dans l’adoption du nouveau Traité sur l’interdiction des armes nucléaires un jalon historique vers l’horizon d’un désarmement total, et une contribution à l’article 6 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a mis en garde contre le risque d’une polarisation grandissante dans les rapports multilatéraux, en raison de l’impatience liée au rythme du désarmement et des désaccords sur la manière de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  À cet égard, le Plan d’action global commun est un accord historique, a estimé la déléguée, appelant l’Iran et toutes les parties à mettre en œuvre ses mesures.  En ce trentième anniversaire du Traité de Rarotonga, la zone exempte d’armes nucléaires du Pacifique Sud, Mme Bird a aussi encouragé les efforts de collaboration au niveau régional.

La représentante a également mis en évidence le rôle critique joué par le Traité sur le commerce des armes dans la prévention des conflits et des atrocités ainsi que pour appuyer la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Mme Bird a ensuite encouragé les États Membres à soutenir la résolution sur les engins explosifs improvisés proposée par l’Afghanistan, l’Australie et la France.  Elle a aussi appelé la communauté internationale à démontrer sa volonté de tenir responsables les utilisateurs d’armes chimiques, notamment en Syrie.  La représentante de l’Australie s’est ensuite attardée sur la question de l’espace et de la cybersécurité.  Elle a rappelé que l’on fêtait, cette année, le quinzième anniversaire du Traité sur l’espace extra-atmosphérique et que l’Australie avait fait part de son intention de créer une agence spatiale dédiée afin de disposer d’un plan stratégique à long terme pour les activités spatiales.  Elle a par ailleurs regretté que le Groupe d’experts intergouvernemental sur le cyberespace n’ait pu se mettre d’accord sur un rapport.

M. DIEGO FERNANDO MOREJÓN PAZMIÑO (Équateur) s’est réjoui de l’adoption, le 7 juillet dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qualifiant cet instrument d’« outil en faveur de la démocratie mondiale ».  Nous sommes loin d’avoir obtenu un désarmement général et complet, a-t-il néanmoins reconnu, appelant les délégations de la Première Commission à redoubler d’efforts pour réaliser les objectifs de développement durable et les « objectifs de désarmement ».  Il a argué que ces deux objectifs sont liés et forment « l’ADN de l’ONU », donnant toute son actualité aux principes fondateurs et directeurs de la Charte des Nations Unies et du multilatéralisme.

M. Morejón Pazmiño a ensuite fait sienne la déclaration du Secrétaire général selon laquelle le monde connaît « son moment d’angoisse le plus vif depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».  Condamnant alors les essais nucléaires conduits au cours des derniers mois par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il a déclaré qu’il n’y avait pas « de bons ou de mauvais pays dotés de l’arme nucléaire ».  À cet égard, il a déploré les menaces de destruction d’un pays entier proférées dans l’enceinte même de l’ONU au cours du débat général.  Ces menaces, d’où qu’elles viennent, doivent cesser, a-t-il exhorté.

M. ROBBERT JAN GABRIËLSE (Pays-Bas) a estimé que les efforts de désarmement et la non-prolifération sont indispensables pour réduire les tensions, car « ils permettent non seulement de s’attaquer aux causes profondes, mais génèrent aussi de la confiance ».  Exhortant ensuite la République populaire démocratique de Corée à remplir ses obligations liées au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, il a rappelé combien ce dernier est la pierre angulaire d’un régime global de désarmement.  Sur un autre plan, M. Gabriëlse a souligné l’importance du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’ONU, qui a conclu que la Syrie a utilisé des armes chimiques dans deux cas sur lesquels il a enquêté. « Les responsables doivent rendre des comptes », a-t-il exigé.

Le représentant a ensuite regretté que les résultats de la huitième Conférence de la Convention sur les armes biologiques n’aient pas rencontré les attentes de son pays.  Il s’est également inquiété de l’annulation de la première rencontre du Groupe d’experts de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques, soulignant que le débat international sur la « question complexe » des systèmes d’armes létales autonomes était essentiel pour « l’avenir de la sécurité mondiale ».  En matière de déminage, le représentant a appelé à poursuivre les efforts face à l’augmentation des victimes provoquée par ce type d’armes, s’inquiétant aussi des « défis immenses liés à la contamination, en raison notamment de la présence de Daech au Moyen-Orient ».  Il s’est également préoccupé du fait que le cyberespace est utilisé à la fois par des acteurs étatiques et non étatiques pour menacer la sécurité internationale, dénonçant notamment l’échec du Groupe d’experts gouvernementaux à s’accorder sur l’application du droit international dans le cyberespace.  Il a également jugé bénéfique d’élaborer un traité sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace et a appelé les États Membres à envisager, dans un premier temps, des mesures volontaires capables d’être mises en œuvre immédiatement.  M. Gabriëlse s’est par ailleurs dit sérieusement préoccupé par les problèmes financiers que connaissent plusieurs conventions en raison des arriérés de plusieurs pays.  Plusieurs rencontres ont dû ainsi être annulées. Le délégué a demandé aux États concernés d’honorer leurs traites.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a indiqué que son pays était un « fier signataire » du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, appelant par ailleurs à tenir des discussions sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires.  Les zones exemptes d’armes nucléaires sont également un outil important dans le régime global de non-prolifération, a-t-elle poursuivi, invitant les États dotés d’armes nucléaires à ratifier les protocoles de la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est et à appuyer la résolution bisannuelle que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) va soumettre cette année.  Elle a indiqué que son pays avait beaucoup souffert des armes à sous-munitions et autres engins explosifs abandonnés suite aux guerres prolongées et qu’il met activement en œuvre le Plan d’action 2010-2025 pour le déminage et l’assistance aux victimes.  Sur un autre plan, la représentante s’est réjouie de voir que la Commission du désarmement avait, pour la première fois depuis 1999, adopté par consensus le rapport du Groupe de travail II qui contient des recommandations sur les mesures de confiance dans le domaine des armes classiques.  Elle a aussi salué la tenue de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement.

M. TORE HATTREM (Norvège) a rappelé l’attachement de longue date de son pays à l’élimination totale des armes nucléaires.  Il a estimé que pour atteindre un tel objectif, la confiance interétatique devait être renforcée afin d’envisager des mesures réellement transparentes de vérification de la réduction équilibrée, irréversible et juridiquement encadrée des stocks d’armes nucléaires.  Réaliser l’objectif d’élimination totale des armes nucléaires nécessitera détermination, réalisme et patience, a-t-il noté, expliquant que « pour cette raison », la Norvège « ne signera pas le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ».  M. Hattrem a qualifié d’irréaliste un traité interdisant les armes nucléaires, affirmant que cet instrument était destiné à ne pas bénéficier de la coopération active des États dotés de l’arme nucléaire.  Le représentant norvégien a par conséquent plaidé pour le renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et, de manière générale, des accords existants, « qu’il s’agisse du nouveau Traité de réduction des armements stratégiques ou encore du Traité entre les États-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques socialistes soviétiques sur l’élimination de leurs missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée ».  Nous exhortons les États dotés de l’arme nucléaire à consentir des efforts supplémentaires pour réduire encore davantage le stock de toutes les catégories d’armes nucléaires en leur possession, a ajouté le représentant.  Concernant les armes classiques, il a notamment souhaité que la prochaine conférence d’examen sur la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) soit l’occasion d’améliorer la coopération régionale dans les domaines du contrôle des armes et de la sécurité. 

Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) a exprimé son pessimisme face à la situation internationale.  Citant l’utilisation des armes chimiques en Syrie et le programme nucléaire nord-coréen, elle a estimé qu’il fallait « sauver les résolutions prises par les Nations Unies » sur ces sujets.  La représentante a aussi appelé à en finir avec la paralysie dont pâtit la question du désarmement. Soulignant que l’Amérique du Sud célèbre les 50 ans de la signature du traité de Tlatelolco qui a institué une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes, elle a confirmé que l’Argentine partageait tous les appels lancés pour que les pays dotés de l’arme nucléaire s’engagent davantage en faveur du désarmement.  Elle s’est dit convaincue que l’adoption d’un accord capable de définitivement désarmer la planète ne passera que par un dialogue entre États dotés et non dotés d’armes nucléaires.  Elle s’est inquiétée du risque réel de voir des armes de destruction massive utilisées par des groupes terroristes et a exhorté la communauté internationale à veiller à ce que cela ne se produise pas.  Concluant sur la question des armes classiques, la représentante de l’Argentine a estimé que leur prolifération allait à l’encontre des objectifs de développement durable.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a rejeté l’argument selon lequel les armes nucléaires seraient utiles pour la défense de certains États et pas pour d’autres.  Il a appelé l’ensemble des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à honorer sans conditions leurs obligations, y compris celles relatives à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a également souligné l’importance de renforcer la prévention de la militarisation de l’espace, avertissant que toute course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique sape la stabilité entre États et menace les équilibres stratégiques.  S’agissant des armes classiques, le représentant a appelé à l’universalisation de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel et de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Le volet assistance de ces instruments doit être renforcé, en particulier par un appui aux capacités des États le plus soutenu de la part des pays qui possèdent les catégories d’armes visées par ces conventions, a-t-il précisé.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a rejeté de manière catégorique les allégations proférées par les États-Unis à l’encontre de son pays.  Si nous possédons des armes nucléaires, c’est uniquement pour faire face à la menace constante que les États-Unis font peser sur nous, a-t-il affirmé, soulignant que c’est une question de « légitime défense ».  Notant que les États-Unis produisent des armes nucléaires et sont les seuls à les avoir utilisées, il a rappelé que, dans les années 1950, ils avaient aussi menacé de les utiliser contre la RPDC.  Dénonçant les exercices militaires américains qui, a-t-il affirmé, menacent régulièrement son pays, il a indiqué que le programme nucléaire de la RPDC découlait d’une décision stratégique à laquelle son pays ne renoncera pas, « à moins que les États-Unis n’abandonnent leur stratégie agressive ».  Il a également affirmé que la RPDC ne pourra ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires tant que les États-Unis refuseront de le signer. 

Le représentant de l’Iran a rejeté « les allégations sans fondements » de son homologue israélien, des propos visant selon lui « à détourner l’attention des agissements à visée expansionniste du régime sioniste ».  Ce régime commet des brutalités, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, et rien ne peut faire oublier sa réalité, a dénoncé le représentant qui s’est demandé « comment l’on pouvait accuser l’Iran, insulter l’ONU alors qu’on a mené des dizaines de guerres depuis sa courte existence, qu’on a envahi tous ses voisins sans exception, qu’on commet et promeut des actes terroristes, qu’on possède des armes de destruction massive et qu’on refuse d’adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ». 

Le représentant de la Syrie a estimé que les propos des États-Unis « regorgeaient de contradictions et d’oublis ».  Il a appelé les États-Unis à attendre la fin de l’enquête de l’équipe du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU avant de lancer des accusations au nom de la communauté internationale.  « L’État qui viole le plus le droit international et la Charte des Nations Unies, qui est-il, sinon celui qui a commis les méfaits que l’on sait au Japon, au Viet Nam, en ex-Yougoslavie et ailleurs », a dénoncé le représentant.  Le représentant syrien a par ailleurs accusé Israël d’avoir historiquement fait pénétrer le terrorisme au Moyen-Orient et d’avoir utilisé des armes chimiques et biologiques contre les peuples de la région depuis 1948.

À son tour, le représentant des États-Unis a accusé la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de violations répétées des résolutions du Conseil de sécurité « qui stipulent clairement que ce pays est une menace pour l’humanité ».  Nous ne souhaitons pas menacer ce pays, des accords ont été signés mais ils sont bafoués, a indiqué le représentant qui a assuré que les États-Unis protégeront « toujours nos alliés ».  Au représentant de la Syrie, le représentant américain a répondu que « tout le monde sait que vous avez utilisé des armes chimiques contre votre peuple, et que vous devrez répondre de ces actes ».  Le délégué américain a souhaité que le mandat du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU soit prorogé afin de maintenir la pression contre le régime syrien.

Le représentant du Venezuela a ensuite accusé l’Argentine de nier le droit souverain du Venezuela à utiliser des armes pour sa défense nationale.  « La déclaration de l’Argentine est interventionniste et s’éloigne de l’esprit de coopération et de dialogue qui prévaut dans cette commission », a-t-il notamment asséné. Il a par ailleurs rappelé que si le Venezuela n’a pas adhéré au Traité sur le commerce des armes, c’est parce qu’il craignait qu’une utilisation frauduleuse soit faite de ce traité en réservant le droit de s’armer uniquement à certains pays.  Il a enfin souligné que la situation politique interne du Venezuela relève du seul peuple vénézuélien.

Le représentant des États-Unis a ensuite qualifié de « ridicules » les « attaques du régime syrien ». 

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