Soixante-douzième session,
17e séance – matin
AG/AB/4257

Cinquième Commission: De plus en plus complexes, les missions politiques spéciales nécessitent un « compte spécial distinct », selon les États d’Afrique

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a poursuivi, ce matin, l’examen des demandes de fonds pour les missions politiques spéciales, conduisant le Groupe des États d’Afrique à s’étonner des coupes proposées pour 2018-2019, soit 14,8 millions de moins que le montant figurant dans l'esquisse budgétaire, alors même que les mandats de ces missions sont « de plus en plus complexes ». 

Avec ses 140,4 millions de dollars proposés pour 2018, le budget de la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA)* baisserait de 16,9%.  Une diminution qui s’explique par le changement opéré après l’examen stratégique de la Mission, en juillet 2017.  Le Secrétaire général a en effet proposé que la MANUA axe son activité non plus sur l’appui à la consolidation de la paix mais sur « la contribution à un processus de paix piloté par l’Afghanistan et impliquant d’éventuelles négociations directes avec les Taliban ».  En conséquence, la Mission diminuerait de 708 300 dollars ses dépenses militaires et de police, supprimerait 291 postes et réduirait ses coûts opérationnels de 8,9 millions de dollars.

Quant au Groupe d’experts sur le Mali**, dont l’objectif est d’assurer l’application intégrale des sanctions énoncées dans la résolution 2374 (2017) du Conseil de sécurité, la demande de fonds est de 1,3 million de dollars.

Comme le budget des missions politiques spéciales a été réduit de 14,8 millions par rapport à l'esquisse budgétaire pour tomber à 1,1 milliard de dollars en 2018-2019, le Groupe des États d’Afrique a demandé des clarifications sur les réductions proposées alors même que les missions sont « de plus en plus complexes ».  Toutes les missions de paix, a insisté le Groupe, doivent être financées adéquatement pour ne pas mettre en péril leurs mandats, en particulier en Afrique. 

Mais préoccupé par une enveloppe totale qui représente plus de 20% du budget ordinaire de l’ONU fixé à 5,4 milliards de dollars, le Groupe des États d’Afrique a insisté sur la création d’un « compte spécial et distinct ».  Ces missions sont financées par le budget ordinaire mais elles ne suivent pas le cycle budgétaire de l’ONU, a fait observer le Groupe, avant de préciser que le « compte spécial et distinct » devrait être budgété et financé sur une base annuelle allant du 1er juillet au 30 juin, à l’instar du compte des opérations de maintien de la paix.

En règle générale et compte tenu du rôle de supervision de la Cinquième Commission, le Groupe des États d’Afrique a jugé « inacceptable » que les délégations n’aient eu que cinq jours pour prendre des décisions sur une enveloppe dépassant le milliard de dollars.  Le Groupe a donc insisté sur la mise en place d’un mécanisme permettant de demander des comptes aux responsables des retards dans la publication des documents officiels.  Le mécanisme, s’est expliqué le Groupe, devrait veiller à ce que les contrats des hauts fonctionnaires de l’ONU comprennent une date limite pour la publication des documents.

La Cinquième Commission se réunira, jeudi 30 novembre, à partir de 10 heures, pour examiner le plan de réhabilitation de l’Office des Nations Unies à Genève.

* A/72/7/Add.14

** A/72/7/Add.16

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