Soixante-douzième session,
29e séance plénière - matin
AG/11960

Assemblée générale: l’ECOSOC doit être plus que la « somme de ses parties », estime son Vice-Président

L’impact du système du Conseil économique et social (ECOSOC), dans son ensemble, doit être plus que la « somme de ses parties », a estimé, aujourd’hui, le Vice-Président du Conseil qui présentait à l’Assemblée générale le rapport annuel d’un des cinq organes principaux des Nations Unies.

Pour M. Cristián Barros Melet, l’ECOSOC est plus que l’addition de ses segments, forums, commissions techniques, commissions régionales et comités d’experts.  L’ECOSOC, a souligné son Vice-Président, est le forum de choix pour repositionner les activités de développement menées par le système des Nations Unies.  L’ECOSOC, a-t-il ajouté, « n’a pas son pareil » pour réunir les différentes parties prenantes, comme en attestent les 460 ONG qui, seulement l’année dernière, ont demandé et obtenu leur statut consultatif auprès du Conseil, « ce qui constitue un nouveau record ».  Le Vice-Président n’a pas oublié la mobilisation des jeunes, avant de se résumer: « l’ECOSOC maintient son rôle de chef de file dans l’identification des problèmes émergents et la promotion d’une réflexion, d’un débat et d’une pensée novatrice et intégrée ».

Il nous faut, en effet, a renchéri l’Éthiopie, un partenariat mondial authentique et redynamisé pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, l’Accord de Paris sur les changements climatiques et le Nouveau Programme pour les villes. 

Nous attendons de l’ECOSOC, a précisé l’Inde, qu’il relève les défis du développement durable en plaçant l’éradication de la pauvreté au cœur de tout.  L’ECOSOC doit se montrer plus dynamique, plus pertinent et plus réactif aux intérêts des pays en développement pour que ses recommandations conduisent à un changement positif sur le terrain.  L’objectif ultime est, après tout, de mettre fin à la pauvreté dans tous ses aspects, a ajouté le représentant du Koweït, soulignant que l’ECOSOC demeure une plateforme où tous les États sont sur un pied d’égalité et qui, en ce sens, ne peut avoir qu’un impact positif sur la mise en œuvre des objectifs agréés.

Toujours ce matin, l’Assemblée générale a adopté, sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, une résolution* dans laquelle elle autorise les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie à participer à ses votes jusqu’à la fin de cette session, convenant ainsi que le non-paiement par ces pays de la totalité du montant minimum requis pour éviter l’application de l’Article 19 de la Charte « est dû à des circonstances indépendantes de leur volonté ».

L’Assemblée a aussi noté** que le Prix 2017 des Nations Unies en matière de population a été décerné, à titre posthume, au médecin, chercheur et enseignant suédois, Hans Rosling, qui s’est illustré par son dévouement et son attachement indéfectible à la santé publique, aux dynamiques démographiques et à l’élimination de la pauvreté.  Le prix de la catégorie « institutions » est allé à l’Association des chefs traditionnels du Niger (ACTN) pour avoir fait en sorte que les problèmes démographiques et leurs solutions soient mis au cœur du développement du Niger, non seulement au sein des populations, mais également au niveau national.

L’Assemblée tiendra sa prochaine réunion jeudi 12 octobre, à partir de 10 heures.  

 

*     A/72/519
**    A/72/255

RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (ECOSOC) (A/72/3) et (A/72/255)

Présentation du rapport

Le Vice-Président du Conseil économique et social pour la session 2017, M. CRISTIÁN BARROS MELET, a présenté le rapport sur la session de fond de l’ECOSOC, qui s’est déroulée entre le 28 juillet 2016 et le 27 juillet 2017.  Il a souligné que l’ECOSOC avait amorcé la phase initiale de suivi et d’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des engagements y afférents ainsi que des enseignements tirés, depuis l’adoption du Programme.  C’est un très bon début mais davantage de travail, de coordination et d’innovation seront nécessaires, a avoué le Vice-Président.  Il faut faire en sorte, s’est-il expliqué, que l’impact du système de l’ECOSOC, dans son ensemble, soit plus que la « somme de ses parties », dont ses segments et forums, ses commissions techniques et régionales et ses comités d’experts.

L’ECOSOC a consolidé ses succès dans le suivi et l’examen du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a affirmé le Vice-Président.  Réuni au niveau ministériel avec la participation de 43 pays qui ont présenté leur rapport volontaire, le Forum politique de haut niveau pour le développement durable sur le thème « Éliminer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation » a eu pour dénominateur commun la nécessité de réunir toutes les parties prenantes autour d’une approche multipartite au plus haut niveau.

Le suivi du deuxième Forum de l’ECOSOC sur le financement du développement a démontré son importance de plateforme de discussions sur toute une gamme de sujets et le document final contient de nouveaux engagements sur des politiques et des actions, ce qui a envoyé un signal fort en faveur du multilatéralisme et du partenariat mondial pour le développement durable. 

De l’avis du Vice-Président, la session de 2017 a mis en avant une compréhension partagée des aménagements fondamentaux à apporter au système de développement de l’ONU.  À cet égard, les deux années de dialogue de l’ECOSOC ont jeté les bases de la résolution importante sur l’examen quadriennal des activités opérationnelles de développement qui a été adoptée en décembre 2016.  Comme la résolution demande au Secrétaire général d’être à l’avant-garde du changement, ce dernier a présenté ses propositions en juillet dernier. 

Le Vice-Président a souligné que l’ECOSOC demeure le premier forum de l’exercice de repositionnement des activités opérationnelles de développement.  Il a aussi mis en valeur le rôle de l’ECOSOC en tant que plateforme réunissant les différentes parties prenantes.  L’ECOSOC « n’a pas son pareil », a-t-il insisté, avant d’ajouter que l’année dernière 460 ONG ont obtenu leur statut consultatif, ce qui constitue un nouveau record.  La session du Comité des ONG est d’ailleurs transmise en direct sur le site Internet de l’ONU, ce qui en améliore la transparence.

Le Vice-Président a également évoqué le Forum des jeunes de l’ECOSOC qui a le potentiel de promouvoir la solidarité et l’action entre les jeunes du monde entier s’agissant du Programme 2030.  L’ECOSOC continue aussi à améliorer son rôle de chef de file dans l’identification des problèmes émergents et la promotion d’une réflexion, d’un débat et d’une pensée novatrice et intégrée.

Au niveau régional, l’ECOSOC s’est évertué à favoriser la réalisation de l’objectif 9 du développement durable en organisant une réunion spéciale et deux manifestations préparatoires en Afrique, ce qui a conduit à une amélioration de deux efforts concrets du système de l’ONU: le Programme de partenariat entre pays (PCP) de l’ONUDI et l’Initiative pour le développement (accéléré) de l’agrobusiness et des agro-industries en Afrique (ID3A), plus sous la houlette de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Fonds international de développement agricole (FIDA).

Parmi d’autres réalisations, l’ECOSOC a tenté d’approfondir la compréhension de la corrélation entre paix et développement durable et ce, grâce à la réunion conjointe tenue l’an dernier avec la Commission de consolidation de la paix.  Ainsi, la réunion conjointe sur la situation au Sahel a mis en évidence la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté, tout en atténuant l’accent mis trop souvent sur la seule question de la sécurité. 

Déclarations

M. ASHISH KUMAR SINHA (Inde) s’est félicité du travail de l’ECOSOC, qui a élargi son champ d’activités dans la perspective du Programme 2030.  Comme 42 autres pays, l’Inde s’est soumise cette année à l’examen national volontaire pour partager ses expériences, ses succès, ses défis et les enseignements qu’elle a tirés.  L’Inde a dûment intégré les objectifs de développement durable dans sa stratégie nationale de développement.  Les succès qu’elle enregistre dans la lutte contre la pauvreté ne peuvent que contribuer à la mise en œuvre globale de ces objectifs, a souligné le représentant, avant d’ajouter que son pays continue à renforcer les partenariats, en particulier pour apporter sa pierre à l’édifice au renforcement des capacités dans les pays en développement, et ce, dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  En juin 2017, un Fonds de partenariat au développement Inde-ONU a été créé pour renforcer la contribution de l’Inde à la coopération Sud-Sud au service du Programme 2030.

Le représentant a dit attendre de l’ECOSOC qu’il relève les défis du développement durable en plaçant l’éradication de la pauvreté au cœur de tout.  Il a aussi demandé à l’ECOSOC de se montrer plus dynamique, plus pertinent et plus réactif aux intérêts des pays en développement pour que ses recommandations conduisent à un changement positif sur le terrain.

M. ABDULLAH A KH A KH ALSHARRAH (Koweït) a estimé que la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement a été « un grand pas en avant » et que la vingt et unième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) avait permis de prendre des mesures concrètes, conformément au principe de la responsabilité partagée mais différenciée.  L’objectif ultime consiste à mettre fin à la pauvreté dans tous ses aspects, a-t-il ajouté, soulignant que l’ECOSOC demeure une plateforme équitable qui en ce sens ne peut avoir qu’un impact positif sur la mise en œuvre des objectifs agréés.

Le représentant a demandé que l’on prête main-forte aux États confrontés à des difficultés particulières dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il convient, s’est-il expliqué, de créer des conditions favorables et de trouver des financements innovants pour faciliter les progrès des pays en développement.  Dans ce cadre, les pays industrialisés devraient parvenir à l’objectif de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD).

Le représentant s’est enorgueilli du Fonds arabe pour le développement qui a permis d’aider les pays voisins et arabes à exécuter leurs projets de développement.  Le Koweït a aussi mis en place une série de politiques et mesures pour intégrer le Programme 2030, dont « Vision Koweït » qui veut faire du pays un chef de file mondial en matière sociale, économique et culturelle.  Il a salué les propositions et initiatives du Secrétaire général à cet égard et appelé tous les États à tenir leurs engagements.

Reconnaissant les résultats mitigés dans l’application du Programme 2030, Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a souligné que les objectifs de développement durable ne seraient jamais atteints d’ici à 2030, en particulier dans les pays les moins avancés, si la communauté internationale ne tente pas d’en surmonter les défis.  La représentante, qui n’a pas voulu sous-estimer les problèmes auxquels nous sommes confrontés, a tout de même prévenu que si la communauté internationale ne parvient pas à traduire les programmes universels ambitieux en actes concrets, elle aura manqué une occasion unique, avec les conséquences que l’on sait pour des millions de personnes dans le monde.  Ces dernières ne croiront pas plus en l’ONU qu’en la capacité et la volonté de ses États Membres de tenir leurs promesses.

Avec la même détermination que celle qui a conduit à l’adoption des programmes intergouvernementaux, il est possible, a affirmé la représentante, d’en finir avec la pauvreté, de combattre les changements climatiques et de mobiliser les ressources nécessaires.  Il nous faut un partenariat mondial authentique et redynamisé pour mettre en œuvre le Programme 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, l’Accord de Paris sur les changements climatiques et le Nouveau Programme pour les villes.  Dans ce cadre, la représentante a jugé essentiel de renforcer la coordination et la cohérence dans le suivi des décisions prises par les forums et les conférences de l’ONU.

Les pays développés, a-t-elle ajouté, devraient respecter leurs engagements d’octroyer une aide financière suffisante et de promouvoir le transfert des technologies.  Elle a conclu en soulignant l’importance de continuer à élargir les synergies entre les entités de l’ONU et les autres organismes mondiaux pour soutenir les États dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  En ce sens, la représentante a dit soutenir le programme de réforme du Secrétaire général.

 

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