SC/12613

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Libye

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, M. Román Oyarzun Marchesi (Espagne):

À la suite de la réunion d’information tenue le 6 décembre par le Représentant spécial du Secrétaire général, Martin Kobler, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur soutien aux efforts qu’il déployait et à ceux consentis par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, et ils les ont invités à redoubler d’efforts pour faciliter l’application de l’Accord politique libyen.

Les membres du Conseil se sont déclarés profondément inquiets de la situation difficile qui prévalait en Libye, tant sur le plan politique qu’au niveau de la sécurité, ainsi que de la forte polarisation politique qui conduisait à une détérioration de la situation économique et humanitaire et des conditions de sécurité.  Ils ont également exprimé leur vive préoccupation face à la récente escalade de la violence entre les groupes armés à Tripoli et exhorté les parties à répondre sans délai à l’appel à l’arrêt des combats lancé par le Conseil de la présidence.  Ils ont en outre condamné les actions de ceux qui appelaient à la violence, y compris à l’encontre du Conseil de la présidence.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils soutenaient sans réserve l’Accord politique libyen et engagé les parties à hâter son application. Notant qu’une année s’était écoulée depuis la signature de l’Accord, ils ont exhorté la Chambre des députés à approuver l’amendement à la Déclaration constitutionnelle, une étape nécessaire à sa pleine application.  Ils ont également exhorté le Premier Ministre à présenter à la Chambre des députés la liste complète des membres du Gouvernement d’entente nationale et son programme gouvernemental, de sorte que la Chambre puisse approuver le Gouvernement, lui voter sa confiance et adopter son programme, ainsi qu’il est prévu dans l’Accord politique libyen.

Les membres du Conseil ont redit leur profonde inquiétude face à la menace terroriste en Libye, en particulier celle posée par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL, également connu sous le nom de Daech), les groupes ayant fait allégeance à l’EIIL et les groupes affiliés à Al-Qaida.  Ils se sont félicités des progrès accomplis dans la lutte contre les groupes terroristes, notamment l’EIIL, à Syrte et à Benghazi, tout en notant avec préoccupation les informations faisant état d’une possible dispersion d’éléments de l’EIIL dans d’autres parties du pays.  Ils ont vivement engagé les Libyens, par-delà les clivages politiques et leurs divisions en matière de sécurité, à se rassembler et à agréger leurs forces sous un commandement unifié pour combattre l’EIIL dans l’intérêt de leur pays, et ils ont exhorté les acteurs armés à cesser leurs violences contre la population civile.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il importait que l’Accord politique libyen continue d’associer toutes les parties et demandé de nouveau instamment à toutes les parties en Libye d’y adhérer et d’y participer de manière constructive, de bonne foi et avec une volonté politique ferme.  Ils ont exhorté toutes les parties prenantes libyennes, en particulier celles qui ne participent pas pleinement au processus, à collaborer avec le Conseil de la présidence pour régler les questions en suspens et à concentrer leurs efforts sur la reconstruction du pays.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur détermination à mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil, notamment la résolution 2259 (2015).  Ils ont à nouveau déclaré qu’ils souscrivaient au Communiqué de Rome du 13 décembre 2015, par lequel le Gouvernement d’entente nationale a été reconnu comme le seul gouvernement légitime de Libye, et exhorté le Conseil de la présidence à poursuivre les efforts visant à élargir le soutien dont il disposait et à prendre les décisions nécessaires pour remédier à l’insécurité et aux difficultés politiques, humanitaires, économiques et institutionnelles du pays, notamment à fournir d’urgence des services de base à la population partout dans le pays et à faire en sorte de protéger les droits de tous les Libyens.

Les membres du Conseil ont vivement engagé les institutions politiques et économiques libyennes à s’attaquer aux problèmes économiques, partout dans le pays et dans l’intérêt de tous les Libyens, comme énoncé dans l’Accord politique libyen.

Les membres du Conseil ont rappelé toutes les résolutions du Conseil sur les exportations illicites de pétrole brut depuis la Libye, notamment les résolutions 2146 (2014) et 2278 (2016), ainsi que toutes les mesures prises en rapport avec elles pour renforcer l’autorité du Gouvernement d’entente nationale et les institutions économiques libyennes.

Les membres du Conseil ont réitéré leur détermination à appuyer la mise en œuvre de l’Accord politique libyen en vue d’atténuer les souffrances du peuple libyen.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Libye.

 

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