SC/12287

Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur la situation au Liban

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, M. Ismael Abraão Gaspar Martins (Angola):

Les membres du Conseil de sécurité ont entendu, le 16 mars 2016, un exposé de la Coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Sigrid Kaag, sur l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil et un autre exposé présenté par le Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité au Département des opérations de maintien de la paix, Dimitry Titov.

Les membres du Conseil ont réaffirmé la vive inquiétude que leur inspiraient la vacance de la présidence libanaise, qui durait depuis 21 mois, et l’impasse politique actuelle, deux facteurs qui limitaient considérablement l’aptitude du pays à remédier à l’insécurité et aux problèmes économiques et sociaux et humanitaires.  Ils ont demandé à tous les dirigeants libanais de respecter la Constitution, les Accords de Taëf et le Pacte national, et de faire passer la stabilité du Liban et les intérêts du pays avant les politiques partisanes.  Ils ont aussi demandé instamment à toutes les parties de faciliter le fonctionnement des institutions de l’État et la prestation des services publics.  Ils se sont dits préoccupés par le fait que le Parlement n’était pas en mesure d’élire un président faute de quorum et ont de nouveau exhorté tous les dirigeants libanais à se montrer souples et responsables et à exercer leur autorité pour convoquer le Parlement d’urgence et procéder à l’élection d’un président.  Ils ont noté avec satisfaction que le Gouvernement libanais avait fixé les dates des élections locales et ont également exhorté les autorités libanaises à respecter ce calendrier.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’indépendance politique du Liban.  Ils ont souligné le rôle crucial que jouent l’armée et les services de sécurité libanais pour ce qui est d’étendre et de maintenir l’autorité de l’État et de promouvoir la stabilité du pays.  À cet égard, ils ont de nouveau invité la communauté internationale à continuer d’appuyer l’armée libanaise en octroyant une assistance supplémentaire et rapide dans les domaines où le soutien à cette armée libanaise est des plus cruciaux, en particulier la lutte antiterroriste et la protection des frontières.

Les membres du Conseil ont déclaré qu’ils demeuraient préoccupés par les conséquences néfastes de la crise syrienne pour la stabilité du Liban et la menace imminente qu’elle constituait pour sa sécurité. Ils ont noté avec une vive inquiétude toutes les violations transfrontières, y compris la présence de groupes terroristes et extrémistes violents à l’intérieur du territoire libanais, la participation accrue de certaines parties libanaises aux combats en Syrie et les risques qui en résultent pour la stabilité du Liban et pour le peuple libanais.  Ils ont rappelé l’importance de la politique libanaise de dissociation et invité instamment toutes les parties libanaises à se garder de toute immixtion dans la crise syrienne, conformément à l’engagement qu’elles ont pris dans la déclaration ministérielle du Gouvernement actuel et dans la Déclaration de Baabda du 12 juin 2012.

Les membres du Conseil restent profondément préoccupés par les conséquences de l’accueil de plus d’un million de réfugiés syriens enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Liban.  Ils ont souligné qu’il était crucial d’aider le Liban dans les efforts qu’il déploie pour gérer les conséquences de l’afflux de réfugiés, notamment sur la fourniture de services dans des domaines essentiels tels que l’éducation et la santé, ce afin de préserver la stabilité et la sécurité du pays.  Ils se sont félicités des annonces de contributions faites à la Conférence de Londres, le 4 février 2016, et ont demandé instamment à la communauté internationale de verser d’urgence ces contributions et exprimé le vœu que les engagements communs soient honorés.

Les membres du Conseil ont, une nouvelle fois, réaffirmé leur appui sans réserve à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et engagé toutes les parties à s’acquitter scrupuleusement de leur obligation de respecter la sécurité de la FINUL et des autres membres du personnel des Nations Unies.  Ils ont aussi exhorté toutes les parties à n’épargner aucun effort pour prolonger la cessation des hostilités.

Les membres du Conseil ont exprimé leurs remerciements au Groupe international d’appui au Liban et l’ont prié instamment de continuer de s’attacher, en coordonnant son action avec celle de la Coordonnatrice spéciale des Nations Unies, à chercher des moyens de concourir au règlement des nouveaux problèmes qui menacent la sécurité et la stabilité du Liban.

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