7705e séance – matin
CS/12389

Conseil de sécurité: l’Union européenne renouvelle sa foi dans le multilatéralisme, élément clef de sa nouvelle stratégie sur la politique étrangère et la sécurité

La Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Federica Mogherini, a réaffirmé ce matin l’engagement de l’Union européenne en faveur du système multilatéral international dont les Nations Unies constituent le cœur.  À l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité sur « la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales », Mme Mogherini a annoncé la présentation, dans les prochaines semaines, d’une nouvelle stratégie mondiale sur la politique étrangère et la sécurité dont le multilatéralisme sera un des éléments clefs.

« L’unilatéralisme n’est pas payant », a affirmé Mme Mogherini, pour qui il ne s’agit pas, face aux multiples défis auxquels le monde est confronté, d’avoir des policiers planétaires ou des pays qui font cavalier seul.  Si le but est de mettre fin aux crises et de prévenir l’explosion d’autres, notre seul espoir est de vraiment travailler en tant que « nations unies ».  Plus la tâche est difficile, plus cette coopération doit être forte, a insisté la Haut-Représentante.  Le multilatéralisme sera d’ailleurs un des éléments clefs de la nouvelle stratégie mondiale en matière de politique étrangère et de sécurité que l’Union européenne compte présenter dans quelques semaines, a-t-elle annoncé.

En passant en revue les nombreuses crises mondiales qui affectent d’une manière ou d’une autre l’Union européenne, Mme Mogherini s’est félicitée de l’excellente coopération avec les Nations Unies.  Elle a rappelé le rôle de l’Union européenne dans chacune d’elle et mis en avant sa convergence de vues avec l’ONU.  Ainsi, alors que le Quatuor, relancé l’an dernier par l’Union européenne, s’apprête à rendre son rapport sur l’état du conflit israélo-palestinien, la Haut-Représentante a estimé qu’il ne peut y avoir de statu quo: « si la situation actuelle ne s’améliore pas, elle s’aggravera », a-t-elle mis en garde, appelant à « ne pas attendre la prochaine guerre ouverte israélo-palestinienne, qui arrivera si les parties ne reviennent pas maintenant à des négociations de fond ».   

De même, Mme Mogherini a rappelé le rôle des pays européens dans l’accord conjoint sur le nucléaire iranien, leur action humanitaire en Syrie où l’Union européenne et ses États membres financent les deux tiers des opérations de secours.  Elle a aussi parlé des initiatives de l’Union européenne en Libye, dans de nombreux États africains -y compris au sein des opérations de maintien de la paix des Nations Unies- en Ukraine ou dans les Balkans occidentaux, mais aussi en Colombie, en Afghanistan ou au Myanmar: l’Union européenne est perçue comme un acteur mondial, a rappelé la Haut-Représentante.

Mme Mogherini a cité la question des migrants et des réfugiés comme exemple à la fois de la coopération entre l’Union européenne et les Nations Unies et de l’action à long terme de l’Union européenne.  Elle a ainsi remercié le Conseil de sécurité d’avoir autorisé au printemps 2015 l’opération européenne Sophia contre les réseaux de trafiquants en Méditerranée, tout en lui demandant de soutenir avec la même unanimité son renouvèlement pour un an.  Elle a annoncé qu’elle présenterait demain devant la Commission européenne un plan pour un nouveau « partenariat sur la migration » avec les États africains.

Lors du débat, les pays de l’Union européenne, membres du Conseil, ont abondé dans le sens de Mme Mogherini.  La France a mis l’accent sur le rôle de partenaire « central » du Conseil de sécurité que joue l’Union dans la recherche de solutions durables aux grandes crises.  Le Royaume-Uni a insisté sur les valeurs de paix et de développement que partagent les Nations Unies et l’Union.  L’Espagne a rappelé que l’opération Sophia avait permis de sauver près de 15 000 vies en une année.  Ces pays ont rappelé que l’Union européenne est la première pourvoyeuse d’aide humanitaire aux réfugiés dans le monde et que ses membres participent à plusieurs opérations de maintien de la paix tout en apportant un soutien à d’autres, ainsi qu’à diverses missions politiques.  

Tous les autres membres du Conseil ont aussi salué le rôle de l’Union européenne.  L’Angola a noté que la coopération tripartite entre l’Union européenne, l’ONU et l’Union africaine représentait un élément clef de la stabilité en Afrique.  Le Venezuela a jugé « remarquable » l’action de l’Union et salué en particulier ses efforts au sein du Groupe P5+1, qui ont permis la signature de l’accord sur le dossier nucléaire iranien.  L’Uruguay a rappelé que la construction européenne dont l’Union européenne est l’aboutissement avait permis de restaurer la paix entre les pays de l’Union européenne et était, à ce titre, « un véritable modèle ».  Pour les États-Unis, l’Union européenne montre comment on peut utiliser les différents outils diplomatiques et militaires pour prévenir des crises ou intervenir quand elles éclatent, en faisant pression de manière efficace sur des États qui menacent la paix et la sécurité internationales, citant eux aussi l’accord sur le nucléaire iranien ainsi que les Accords de Minsk sur la crise ukrainienne, ainsi que leur suivi.

L’Ukraine, pour sa part, a dit apprécier la position « inflexible » de l’Union européenne et sa politique constante visant à appliquer toute la gamme des outils politico-diplomatiques conjuguée à des mesures économiques et commerciales adéquates pour restaurer la justice et corriger les torts que lui cause la Fédération de Russie.  Cette dernière a plutôt espéré que Bruxelles veillera à ce que l’Ukraine honore ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk, dont seule l’application permettra de régler le conflit au Donbass.

Malgré « la crise » de ses relations avec l’Union européenne, la Fédération de Russie a insisté sur la contribution de cette dernière au règlement des défis mondiaux.  Elle a dit compter que l’Union européenne participera de manière constructive aux efforts internationaux visant un règlement politique en Syrie et restera un canal ouvert pour le dialogue avec les autorités syriennes. ».  Il a reproché aux partenaires européens de défendre trop souvent des approches « unilatérales et destructives », de manipuler les décisions du Groupe international de soutien et de faire de la propagande plutôt que d’effectuer un travail « conjoint, patient et précis ».  Il faut comprendre qu’on n’obtiendra pas l’effet souhaité en faisant pression sur Damas, a-t-il tranché.  La Fédération de Russie s’est aussi demandée s’il est sage d’élargir le mandat de l’opération Sophia pour y inclure le contrôle des flux d’armes illégaux vers la Libye, comme le souhaite l’Union européenne. 

Enfin, la Chine a dit appuyer l’Union européenne dans la poursuite de son rôle constructif avec les Nations Unies et le Conseil de sécurité, sous réserve toutefois que soient respectés les principes de règlement pacifique des différends et de respect de l’indépendance et de l’intégrité territoriale des États. 

COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES - UNION EUROPÉENNE

Déclarations

Mme FEDERICA MOGHERINI, Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a d’abord rappelé l’importance des échanges entre l’Union européenne et le système des Nations Unies dans son ensemble, et notamment avec le Conseil de sécurité, ajoutant que c’était la quatrième fois qu’elle venait s’adresser au Conseil de sécurité.  C’est sans doute la seule façon pour les Européens de procéder dans cette période difficile, dont un Moyen-Orient en ébullition, le creusement des inégalités dans le monde, les questions liées aux changements climatiques et les mouvements de populations dans  le monde.  Ces questions, a rappelé Mme Mogherini, concernent le monde entier.

Il est toutefois vrai que l’Europe est confrontée à un grand nombre de défis, a-t-elle avoué.  Elle a rappelé qu’il y a un an, elle avait dit que l’Union européenne croyait dans les Nations Unies et dans le multilatéralisme.  Aujourd’hui, a-t-elle dit, je peux ajouter que le multilatéralisme sera un des éléments clefs de la nouvelle stratégie mondiale en matière de politique étrangère et de sécurité, que l’Union européenne compte présenter dans quelques semaines.  Mme Mogherini, qui s’est félicitée de l’excellente coopération de l’Union européenne avec les Nations Unies, a rappelé que « l’unilatéralisme n’est pas payant ».  Il ne s’agit pas d’avoir des policiers du monde ou des pays qui font cavalier seul.  Il s’agit de mettre fin aux crises et de prévenir l’explosion d’autres, notre seul espoir étant de vraiment travailler en tant que « nations unies ».  Plus la tâche est difficile, plus cette coopération doit être forte, a-t-elle insisté.

La Haut-Représentante a ainsi mis l’accent sur « un conflit ancien, vieux de près de huit décennies ».  N’attendons pas la prochaine guerre ouverte israélo-palestinienne, qui arrivera si les parties ne reviennent pas maintenant à des négociations sensées.  Les autres événements dans la région rendent le problème encore plus pressant, a-t-elle ajouté, en présentant ensuite les différents avantages qu’aurait un règlement du conflit israélo-palestinien pour les autres crises du Moyen-Orient.  La perspective de la solution à deux États s’estompe et avec elle la perspective de paix, a encore affirmé Mme Mogherini, qui a rappelé notamment que la poursuite de la politique de colonisation israélienne érodait systématiquement les perspectives de la solution à deux États viables, de même que les désaccords entre les parties palestiniennes.  Il n’y a actuellement aucun processus de paix, s’est alarmée Mme Mogherini, pour qui il ne peut y avoir de statu quo: « si la situation actuelle ne s’améliore pas, elle s’aggravera ».  La Haut-Représentante a remercié les États-Unis et la Fédération de Russie pour leur travail et a rappelé que le Quatuor présentera prochainement son rapport.  Il faut susciter la confiance entre les parties, car l’impasse n’est viable pour personne, a encore déclaré Mme Mogherini.

Il faut identifier les difficultés mais il faut aussi reconnaitre les signes d’espoir quand ils apparaissent, a-t-elle poursuivi, en rappelant qu’en juillet dernier, le Conseil de sécurité avait fait sien l’accord obtenu sur le programme nucléaire iranien, qui est aujourd’hui mis en application.  Elle a rappelé que, de même, les différentes parties au conflit syrien se sont retrouvées en novembre dernier à Vienne autour d’une même table.  Reconnaissant tout de même que le processus syrien est très fragile, elle a rendu hommage au travail remarquable de l’Envoyé spécial, M. Staffan de Mistura, tout en jugeant « vital » que l’aide humanitaire atteigne davantage de zones.  Il n’y a pas d’autres solutions pour rétablir la paix en Syrie et vaincre Daech, a-t-elle ajouté, en rappelant que l’Union européenne avait rouvert un bureau humanitaire à Damas et était devenue le premier donateur d’assistance humanitaire à ce pays.  Les divisions au sein de la communauté internationale sur le dossier syrien ne peuvent profiter qu’à Daech et contribuer au chaos.

De même, l’Iraq doit rester au premier plan du programme de travail de la communauté internationale, a estimé Mme Mogherini, qui s’est félicitée de la libération de zones autrefois contrôlés par Daech, tout en ajoutant que cette libération doit être rapidement suivie de l’accès des populations aux services sociaux de base.  L’Union européenne reste attachée à l’intégrité et à la souveraineté territoriale de l’Iraq, a-t-elle rappelé.

Mme Mogherini a également salué le travail de l’Envoyé spécial pour la Libye et mis l’accent sur les efforts de l’Union européenne en faveur de ce pays, notamment la reprise de son soutien au Gouvernement d’union nationale et le début de la mobilisation d’un train de mesures de 100 millions d’euros pour appuyer le redressement du pays.  Elle a cité le projet sur la formation des gardes-côtes libyens qui permettra aux Libyens de sauver des vies en mer, de démanteler les organisations criminelles de la traite des êtres humains et de contrôler efficacement les eaux territoriales.  Elle a aussi remercié le Conseil de sécurité d’avoir autorisé au printemps 2015 l’opération navale Sophia de l’Union européenne contre les réseaux de trafiquants.  Rappelant que l’Union européenne avait décidé le 23 mai dernier de prolonger d’un an cette opération, elle a demandé au Conseil de sécurité d’entériner cette décision, qui permettra d’appliquer l’embargo sur les armes imposé par les Nations Unies en haute mer au large de la Lybie.

Mme Mogherini s’est également attachée à d’autres crises, en rappelant notamment que la situation au Yémen mérite toute l’attention de la communauté internationale et la priorité absolue que constitue pour l’Union européenne la situation dans l’est de l’Ukraine.  Elle a salué à cet égard le travail de cartographie des besoins humanitaires et de coordination de l’assistance effectué par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  L’Union européenne travaille en outre en étroite coopération avec l’Ukraine pour l’aider à mener les réformes dont elle a besoin, par exemple en matière judiciaire, a poursuivi Mme Mogherini. 

La Haut-Représentante a aussi rappelé que la coopération entre les Nations Unies et l’Union européenne allaient bien au-delà des marges du continent.  L’Union européenne est perçue comme un acteur mondial, a-t-elle rappelé, en citant son travail dans le processus de paix en Colombie et en Afghanistan.  Sur ces différents dossiers, l’unité du Conseil de sécurité est l’atout le plus puissant que la communauté internationale peut avoir, a insisté Mme Mogherini, qui a également suggéré une action coordonnée de l’Union européenne et des Nations Unies au Burundi, rappelé le soutien de l’Union européenne à la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) et souligné la nécessité de faire davantage en matière de prévention des conflits. 

Mme Mogherini a également mis en avant l’action de l’Union europééenne à long terme.  Elle a rappelé la convergence de vue entre l’Union européenne et les Nations Unies lors de l’adoption des objectifs de développement durable, en particulier sur le fait qu’il ne peut y avoir de développement sans sécurité ni de sécurité sans développement.  Elle a cité l’Accord de Paris sur le climat comme un résultat « historique » de la coopération entre l’Union européenne et les Nations Unies.  Affirmant que ces deux succès sont un moyen de dépasser le concept de sécurité à court terme, la Haut-Représentante a déclaré que la même approche s’appliquait désormais à la réponse de l’Union européenne à la crise des réfugiés et à la question des migrants. 

Au-delà des opérations FRONTEX et Sophia, la Haut-Représentante a annoncé qu’elle présentera demain à la Commission européenne un plan pour un nouveau « Partenariat sur la migration » avec les États africains.  La réponse que l’Union européenne apporte à cette crise est la mesure de son humanité, a-t-elle affirmé, avant de citer plusieurs situations humanitaires « parfois oubliées » que l’Union européenne suit de près en partenariat avec les agences des Nations Unies, comme en Éthiopie ou au Kenya.

La Haut-Représentante a aussi mis l’accent sur les grands partenariats régionaux dans lesquels l’Union européenne investit, consciente que les grands défis d’aujourd’hui sont tous transfrontières et que personne ne peut les affronter seul.  Elle a parlé notamment de l’Union africaine, mais aussi l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et de la Ligue des pays arabes.  Parfois, il faut renforcer les organisations existantes, parfois faire preuve de créativité et créer de nouveaux formats, a-t-elle constaté.  Mais, par-delà les échecs, les changements institutionnels, la paix et la sécurité dans le monde  n’ont de chance que si nos nations et nos régions travaillent dans l’unité.  C’est pourquoi l’Union européenne reviendra toujours vers les Nations Unies, le cœur du système multilatéral international, a conclu la Haut-Représentante.

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a cité la Haut-Représentante selon laquelle personne ne peut seul porter le monde sur ses épaules.  Malgré « la crise » qui se poursuit dans les relations entre la Fédération de Russie et l’Union européenne, la coopération ne s’arrête pas pour autant, notamment dans le contexte de l’ONU.  Le représentant a insisté sur la contribution de cette dernière au règlement des défis mondiaux, tels que le terrorisme, l’extrémisme religieux, la piraterie, le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée et la migration clandestine.  Il a dit compter que l’Union européenne participera de manière constructive aux efforts internationaux visant un règlement politique en Syrie sur la base de paramètres concertés qui doivent être mis en œuvre pleinement et sans condition préalable.  La fin du conflit dans ce pays serait une base « sérieuse » pour la détente au Moyen-Orient.  Plusieurs États de l’Union européenne faisant partie du Groupe international de soutien à la Syrie, le représentant a dit attendre d’eux un travail « impartial et honnête » qui enrichisse nos efforts collectifs.  Il a jugé important que l’Union européenne reste un canal ouvert pour le dialogue avec les autorités syriennes. 

Il s’est réjoui de la rencontre entre la Haut-Représentante et le principal négociateur du Gouvernement syrien, en marge des entretiens du mois de mars à Genève.  De tels contacts sont « absolument indispensables ».  Cependant, la réalité et les discussions du Conseil de sécurité montrent que les partenaires européens se permettent souvent de défendre des approches « unilatérales et destructives », de manipuler les décisions du Groupe international d’appui et de faire de la propagande plutôt que d’effectuer un travail « conjoint, patient et précis ».  Il faut comprendre, a poursuivi le représentant, qu’on n’obtiendra pas l’effet souhaité en faisant pression sur Damas. 

Toutes les parties doivent faire montre de souplesse, a-t-il insisté, en ajoutant que le principal obstacle d’un règlement politique est la position du Haut Comité des négociations: les représentants de l’aile radicale refusent tout compromis et restent attachés au renversement des autorités en place.  À Bruxelles, on est arrivé à la conclusion que ce sont précisément « ces Messieurs » qui sont les seuls à exprimer l’avis de l’opposition syrienne, ce qui est à tout le moins « une exagération ».  Il est important de veiller au caractère représentatif de l’opposition syrienne et donc d’y inclure les Kurdes du Parti de l’union démocratique, ce à quoi s’oppose ouvertement la Turquie.  Le représentant a dit attendre des partenaires européens d’user de leur influence pour régler ce problème et d’autres problèmes graves liés à la « politique égoïste et destructrice » d’Ankara.  Il faut obliger la Turquie à cesser d’attenter à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie, à fermer les canaux qui alimentent les terroristes et à fermer enfin la frontière avec la Syrie.  Il a noté l’effet néfaste des sanctions unilatérales de l’Union européenne contre Damas. 

Après avoir également douté de l’efficacité des sanctions en Libye, le représentant a dit avoir appuyé la décision du Conseil de sécurité d’autoriser l’opération Sophia mais s’est demandé à quel point il est sage d’élargir le mandat pour y inclure le contrôle des flux d’armes illégaux.  S’agissant de l’Ukraine, il a regretté le rôle néfaste de Bruxelles qui a imposé l’accord d’association et encouragé ceux qui sont allés jusqu’à prendre le pouvoir par la force.  Le représentant a espéré que Bruxelles analysera cette expérience « malheureuse » et prendra des mesures constructives.  La tâche essentielle est de veiller à la mise en œuvre des Accords de Minsk.  L’application de ces Accords est la seule manière de régler le conflit au Donbass et les problèmes associés.

Le représentant a dit compter que l’Union européenne s’efforcera de faire en sorte que Kiev honore ses engagements en vertu des Accords de Minsk.  Il a rappelé à Bruxelles la situation grave en Ukraine, en particulier dans le domaine de l’état de droit, dont le manque de progrès dans les enquêtes sur les évènements de la place Maidan, de Mariopol et d’Odessa.  L’extension des zones de tensions dans le monde et l’apparition de nouveaux défis et menaces constituent en soi un argument indéniable en faveur du renforcement de la coopération internationale.  La Fédération de Russie souhaite une coopération pleine et orientée vers des objectifs stratégiques communs avec l’Union européenne mais cela doit se faire sur une base d’égalité, en prenant en compte les intérêts et les préoccupations de chacun, a conclu le représentant.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a dit que les efforts internationaux devaient être intensifiés pour raviver le processus de paix au Moyen-Orient.  Cela ne pourra se faire tant qu’Israël continuera d’affaiblir les Palestiniens.  Le représentant a espéré que la Conférence internationale sur le Moyen-Orient qui s’est tenue à Paris sera une étape importante vers la reprise des négociations.  En Libye, la création d’un Gouvernement d’union nationale n’est qu’une étape, a-t-il dit.  Il faut désormais renforcer les structures de l’État et obtenir de la communauté internationale un appui à la mise en place d’une armée libyenne capable de protéger tous les Libyens.  Le représentant a rappelé que l’effondrement de l’État a permis à des groupes terroristes de renforcer leur présence.  Il a appuyé la création par l’Union européenne d’un centre de sensibilisation aux défis de l’extrémisme.  Il a conclu en voulant que l’on tienne compte de la dimension humaine de la crise des réfugiés et que l’on trouve des solutions pérennes à cette crise.  Le représentant a aussi exhorté l’Union européenne de poursuivre son aide à la Somalie.

M. GORGUI CISS (Sénégal) a rappelé le rôle primordial de la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales, conformément au Chapitre VIII de la Charte.  Le Sénégal met l’accent sur un multilatéralisme efficace centré sur les Nations Unies, ce qui se transcrit par la présence de troupes sénégalaises dans de nombreuses missions des Nations Unies.  Il a constaté le développement par l’Union européenne de mécanismes de soutien aux opérations de maintien de la paix et de prévention des crises.  Il a rappelé, à cet égard, les deux Déclarations conjointes de 2007 et 2009 entre les Nations Unies et l’Union européenne sur la gestion des crises et le Plan adopté en 2012 par le Comité des politiques étrangères et de sécurité de l’Union européenne.

Le représentant a salué l’approche collective de l’Union européenne en matière de sécurité, qui se traduit par la présence des forces de ses pays membres dans de nombreuses missions de maintien de la paix, en particulier en Afrique, ou encore l’envoi d’une importante aide humanitaire et la contribution aux solutions politiques dans des États tels que l’Afghanistan.  Il a aussi relevé l’importante action de l’Union européenne en matière de prévention de conflits, citant en particulier son rôle au Sahel, ainsi que dans de nombreux autres domaines d’action, tels que les changements climatiques, l’action humanitaire, les droits de l’homme et le développement.  Il a salué notamment l’action importante de l’Union européenne en faveur de la paix en Afrique et a cité la coopération entre l’Union européenne et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  En conclusion, le représentant a estimé que le monde gagnerait à voir un renforcement encore plus important des relations entre les Nations Unies et l’Union européenne. 

M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) a insisté sur le partenariat fort entre l’Union européenne et son pays.  Nous avons des programmes de coopération en Afrique, en particulier au Niger, en Somalie et au Mali, a-t-il dit.  Au Mali, a-t-il insisté, l’Union européenne participe à la formation de la police et de la gendarmerie maliennes, tandis que le Japon fournit le matériel.  Le représentant a ensuite détaillé les efforts menés par son pays et l’Union européenne au Moyen-Orient afin, notamment, de remédier à la crise des réfugiés et de promouvoir la stabilité.  Il a appuyé la recherche de solutions politiques en Libye et au Yémen, et s’est, en conclusion,  félicité de l’étroite coopération entre l’Union européenne et l’ONU dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a souligné le rôle joué par l’Union européenne dans la mise en œuvre des Accords de Minsk et dans la concrétisation de l’objectif d’une résolution de la crise ukrainienne dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.  L’Union européenne, qui est membre du Quatuor, a un rôle clef à jouer dans la revitalisation du processus de paix au Moyen-Orient, a-t-il poursuivi, avant d’appeler le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à prendre les mesures nécessaires au retour des parties à la table des négociations.  Il a souhaité que ce Conseil examine avec attention les recommandations du Quatuor contenues dans le rapport qu’il devrait bientôt rendre public.  Concernant la Syrie, M. Van Bohemen a souligné la nécessité d’une reprise des négociations pour une transition politique dans ce pays.  Il est clair que cela est impossible tant qu’il n’y a pas d’améliorations immédiates sur le terrain, y compris une réduction des combats et une facilitation de l’accès humanitaire, a-t-il dit.  Enfin, il a salué l’appui fourni par l’Union européenne au Gouvernement et au peuple de la Libye pour restaurer la paix et la stabilité.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a mis en avant les valeurs de paix et de développement que partagent les Nations Unies et l’Union européenne.  Il a rappelé que les États membres de l’Union européenne participent directement à plusieurs opérations de maintien de la paix et que l’Union européenne joue aussi un rôle important de soutien à d’autres missions de ce type ainsi qu’à diverses missions politiques, comme en Somalie.  L’Union européenne et ses États membres s’impliquent également dans la médiation et la mise en œuvre des processus de paix, comme c’est le cas s’agissant de la Syrie.  À ce propos, le représentant a tenu à souligner que les annonces de contributions humanitaires de l’Union européenne et de ses membres représentent les deux tiers du total.  Il a également rappelé le soutien financier de l’Union européenne au Gouvernement libyen.  Il n’a pas oublié de souligner l’action de l’Union européenne dans la crise des migrants en Méditerranée et rappelé que son pays compte renforcer sa contribution à l’opération Sophia de l’Union européenne.

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a insisté sur le rôle clef joué par l’Union européenne dans le programme « femmes, paix et sécurité » de l’ONU.  Il s’est félicité de l’inclusion dans la stratégie mondiale de l’Union européenne d’un volet « prévention des conflits » et a salué le rôle joué par l’Union européenne dans le dossier du programme nucléaire iranien.  Il a également appuyé la récente initiative française visant à revitaliser les efforts de paix au Moyen-Orient et a souhaité, une fois que le Quatuor aura publié son rapport, que le Conseil de sécurité « accompagne » ce processus.  En Libye, il a souligné la détermination de l’Union européenne à appuyer la stabilité et à lutter contre les trafiquants.  L’opération Sophia a permis de sauver près de 15 000 vies en une année, s’est-il réjoui, avant de souhaiter que ladite opération soit dotée d’une fonction « trafic d’armes ».  Le représentant a plaidé pour une coopération forte entre pays d’origine, de transit et de destination.  L’accord avec la Turquie aura des effets positifs, a-t-il estimé, avant de souligner, une nouvelle fois, que l’Union européenne poursuit un engagement de « portée planétaire », tout en gardant un lien fort avec l’ONU. 

M. WU HAITAO (Chine) a rappelé que le Conseil de sécurité avait la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité et que les Nations Unies avaient des relations avec diverses organisations régionales en matière de paix et sécurité internationales et de développement.  Il a également rappelé le rôle important joué par l’Union européenne dans ces deux domaines, notamment en Afrique.  La Chine appuie l’Union européenne dans la poursuite de son rôle constructif avec les Nations Unies et le Conseil de sécurité, sous réserve toutefois que soient respectés les principes de règlement pacifique des différends et de respect de l’indépendance et de l’intégrité territoriale des États.  Il a aussi insisté sur le fait que chaque pays a une histoire différente et un environnement culturel différent.  Dans ce contexte, il a demandé l’équilibre entre les objectifs de sécurité et ceux de développement.  La Chine considère les relations avec l’Union européenne dans une perspective stratégique et à long terme, a dit le représentant, en manifeste la disposition de son pays à renforcer son interaction avec l’Union européenne, dans le cadre des Nations Unies, dans une optique « gagnant-gagnant ».

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a espéré que la nouvelle stratégie mondiale de l’Union européenne ne reflétera pas seulement les causes sous-jacentes de l’instabilité dans le Partenariat est-européen mais fournira aussi des mécanismes de coopération et consolidera le rôle de l’Union européenne dans le règlement des conflits.  Le représentant a d’autant plus plaidé cette cause que son pays est victime d’une tentative d’annexion illégale de la Crimée et d’une agression russe dans la partie orientale.  Ce qui s’est passé ces deux dernières années dans mon pays représente la crise la plus sérieuse en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, a souligné le représentant.  Il s’agit d’une guerre hybride qui est d’ores et déjà menée contre nous tous et dont la riposte exige une stratégie cohérente et audacieuse basée sur nos efforts communs et une bonne compréhension des sources de la menace et des remèdes.  M. Yelchenko a dit apprécier la position « inflexible » de l’Union européenne et sa politique constante visant à appliquer toute la gamme des outils politico-diplomatiques conjuguée à des mesures économiques et commerciales adéquates pour restaurer la justice et corriger les torts de la Fédération de Russie.  Il a exhorté ce pays à respecter la Charte des Nations Unies, la résolution de l’Assemblée générale sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine et les traités internationaux.  La Fédération de Russie doit se retirer de la Crimée et honorer ses obligations en vertu des Accords de Minsk, y compris retirer son arsenal de l’Ukraine, ses forces militaires et ses mercenaires, a précisé le représentant.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a souhaité une revitalisation du Chapitre VIII de la Charte afin d’apporter une réponse internationale forte aux défis communs, tels que l’extrémisme violent, la crise migratoire ou bien encore la criminalité transnationale organisée.  Rappelant que son pays avait accueilli de nombreux réfugiés européens au siècle dernier, il a insisté sur la complexité des crises migratoires et souligné l’importance de respecter les droits de l’homme.  M. Rosselli a ensuite salué les efforts menés par l’Union européenne pour lutter contre le terrorisme au Mali et au Sahel en coopération avec l’ONU.  L’Union européenne a un rôle éminent à jouer pour parvenir à la paix au Moyen-Orient, a-t-il ajouté, avant de saluer sa contribution s’agissant du dossier nucléaire iranien.  En conclusion, le représentant a indiqué que la construction européenne avait permis de restaurer la paix entre les pays de l’Union européenne et est, à ce titre, « un véritable modèle ». 

Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a rappelé que l’Union européenne reste un des grands acteurs politiques et économiques des temps modernes.  Le fait est que l’Union européenne a créé une zone de sécurité et de prospérité sans précédent et que ses principes se sont propagés bien au-delà de ses frontières, a-t-elle observé, ajoutant que l’Union européenne restait un modèle pour les autres organisations internationales.  L’Union européenne, a poursuivi la représentante, a prouvé qu’on pouvait faire pression de manière efficace sur des États qui menacent la paix et la sécurité internationales, comme elle l’a fait avec l’Iran, jouant un rôle central à la fois pour parvenir à l’accord sur le nucléaire et pour en assurer le suivi.  La représentante s’est aussi remémorée de la réponse apportée par l’Union européenne à la crise ukrainienne et son rôle dans la signature des Accords de Minsk, ainsi que l’importance de ses pressions sur les différentes parties, y compris les sanctions contre la Fédération de Russie.

L’Union européenne, a poursuivi Mme Power, montre comment on peut utiliser les différents outils diplomatiques et militaires pour prévenir des crises ou intervenir quand elles éclatent.  Elle a ainsi cité le rôle de l’Union européenne au Kosovo, mais aussi son implication en Afrique dont la participation à de multiples opérations de maintien de la paix ainsi qu’à d’importants programmes de réformes, en particulier des secteurs de la justice ou de la sécurité.  Dans toutes ces crises, l’Union européenne a pu avoir un rôle beaucoup plus important que celui qu’auraient eu ses différents membres pris séparément.

Mme Power a en effet mis en garde contre les risques d’individualisme chez certains pays européens, visibles aujourd’hui face à la crise des migrants et des réfugiés.  Les voix hostiles à l’accueil des réfugiés syriens sont nombreuses en Europe, a-t-elle dénoncé, tout en admettant qu’il en va de même dans son pays.  Mais cette crise ne saurait pousser l’Union européenne et les États-Unis à renoncer à leurs idéaux au profit d’un individualisme aveugle.

M. ISMAEL ABRAAO GASPAR MARTINS (Angola) a indiqué que les défis régionaux exigeaient des actions communes dans le cadre de la Charte des Nations Unies.  Il a relevé que la coopération tripartite entre l’Union européenne, l’ONU et l’Union africaine représente un élément clef de la stabilité en Afrique.  Il a d’ailleurs salué l’engagement que vient de renouveler l’Union européenne en faveur de ce continent.  La participation de l’Union européenne a été pertinente en République centrafricaine, en Somalie et au Mali, a-t-il dit, insistant sur l’opération Atalante de l’Union européenne contre la piraterie au large de la côte somalienne.  Toutefois, le représentant n’a pas oublié de rappeler les graves répercussions de la crise libyenne sur le continent africain.  Parlant de la crise des migrants qui a transformé la Méditerranée en un « cimetière », il a demandé le renforcement de la coopération et salué l’aide de l’Union européenne au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et à l’Organisation internationale des Migrations (OIM).  Un partenariat fort entre l’Union européenne et l’ONU est dans l’intérêt de toute la communauté internationale, a-t-il conclu.

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) s’est dit convaincu du rôle positif des organisations régionales et sous-régionales, dans la prévention des conflits, le maintien et le rétablissement de la paix et le développement.  Il a rappelé la nécessité de respecter les principes de la Charte et jugé remarquable l’action de l’Union européenne, notamment ses efforts au sein du Groupe P5+1, qui ont permis de signer avec l’Iran l’accord conjoint sur le nucléaire.  Pour le Venezuela, un tel succès démontre que seul le dialogue politique constructif peut permettre de dénouer les crises internationales.  Cela démontre aussi que, face au conflit israélo-palestinien, le Conseil de sécurité et l’Union européenne doivent tout faire pour relancer les négociations entre les deux parties en vue d’une solution pacifique et durable à deux États.  Le Venezuela espère que la récente Conférence de Paris ouvrira la voie à une conférence internationale en vue d’un tel accord.  Le représentant a également jugé nécessaire que l’Union européenne se coordonne avec l’Union africaine pour mettre fin au conflit en Libye, qu’il a attribué à l’intervention militaire de 2011.

Le représentant a rappelé que la perte en vies humaines en Méditerranée du fait du trafic de migrants et de réfugiés par des organisations criminelles ne sera stoppée ni par la sécurisation ni par l’incrimination.  Cette question relève des droits de l’homme.  Il a salué, à cet égard, les initiatives de plusieurs pays de l’Union européenne pour accueillir de nombreux migrants.  Avant d’appuyer des politiques de changements de régimes, il faut tout faire pour trouver une solution politique aux conflits en cours et améliorer le sort des personnes qui vivent dans les pays ou régions marqués par de profondes inégalités économiques et sociales.  Le représentant a souhaité un renforcement des canaux de communications entre l’Union européenne et les Nations Unies .

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) s’est félicité du rôle « objectif » joué par l’Union européenne au sein du Quatuor.  Il a souhaité qu’elle joue un rôle plus constructif encore au Moyen-Orient étant donné l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix et la « mort lente » de la solution à deux États.  Le défi de la crise des migrants en Méditerranée est trop redoutable pour être relevé par un seul pays, a-t-il poursuivi, avant de saluer l’engagement de l’Union européenne en faveur de son règlement.  Le délégué a ensuite insisté sur la pertinence de la stratégie globale de l’Union européenne pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Cette stratégie vise à lutter tant contre les symptômes que contre les causes profondes du terrorisme, a-t-il estimé.  Il a dénoncé l’islamophobie qui a conduit à la marginalisation des minorités musulmanes dans les pays européens, laquelle s’est accrue depuis les attentats qui ont frappé le continent.  Il a souligné le rôle stabilisateur joué par l’Union européenne dans les Balkans et sa contribution à la normalisation des relations entre Pristina et Belgrade.  Il a enfin salué l’appui fourni par l’Union européenne à la transition démocratique au Myanmar. 

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a estimé que l’Union européenne constituait un acteur majeur du maintien de la paix et un partenaire de tout premier plan des Nations Unies dans ce domaine.  Son rôle, a-t-il dit, devient de plus en plus central dans la mise en œuvre des opérations de maintien de la paix, qu’il s’agisse de leur financement, des contributions militaires ou encore de leur accompagnement politique. 

Plus largement, l’Union européenne intervient en faveur de la paix et de la sécurité en utilisant tous ses instruments, dans le cadre d’une approche globale.  Ainsi, les nombreuses missions déployées par l’Union européenne, militaires comme civiles, dans le cadre de sa politique de sécurité et de défense commune, contribuent à la mise en œuvre ou à l’accompagnement des décisions de ce Conseil dans diverses régions du monde.

Elle est également un partenaire central du Conseil de sécurité dans la recherche de solutions durables aux grandes crises qui occupent son ordre du jour, a souligné le représentant français, citant le processus de paix au Moyen-Orient, le dossier syrien, la Libye ou la crise en Ukraine.

L’Union européenne est par ailleurs, selon M. Delattre, un acteur de premier plan dans la réponse à la crise globale des migrants.  Face à ce qui s’apparente à la plus grande crise de déplacés et de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à l’égard de laquelle l’ensemble de la communauté internationale partage une égale exigence de solidarité et de responsabilité, l’action volontariste de l’Union européenne est trop souvent minorée ou mal comprise, a-t-il estimé, précisant que cette dernière demeurait, de loin, la première pourvoyeuse d’aide humanitaire aux réfugiés dans le monde.

L’Union européenne, a-t-il expliqué, n’oublie pas de s’attaquer aux causes profondes de la crise des migrants, comme en témoigne sa position au premier plan en matière de financement du développement, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, mais également l’effort financier conséquent qu’elle consent en faveur des pays d’origine et de transit.

Ainsi, a ajouté le représentant français, si l’Union européenne ne peut résoudre seule la crise des migrants, elle prend bien toute sa part de responsabilité, politique, sécuritaire, financière mais également morale et humaine, pour y répondre efficacement.

Reprenant la parole, la Haut-Représentante a estimé que les différents intervenants avaient bien montré les domaines dans lesquels la coopération entre les Nations Unies et l’Union européenne pouvait se développer.  Elle a rappelé qu’il serait difficile d’imaginer de meilleures relations entre les deux organisations et repris les exemples donnés sur le rôle joué par l’Union européenne dans différentes parties du monde, que ce soit dans les Balkans occidentaux ou le Myanmar.  Concernant la lutte contre le terrorisme, elle a suggéré à la communauté internationale de faire fond sur l’action de l’Union européenne, y compris quand elle insiste sur la diversité.  Mme Mogherini a également remercié le représentant de l’Ukraine pour l’hommage rendu à l’action de l’Union européenne.  

Face à la question des migrants, elle a déclaré que l’Union européenne faisait sa part, ajoutant que ce n’était pas toujours facile à l’intérieur d’une Union « qui ne veut voir mourir personne, que ce soit en Méditerranée ou dans le désert ».  L’Union européenne, a-t-elle insisté, ne cherche pas à contrer la migration mais à la gérer.  Pour l’Union européenne, la migration est un fait, d’ailleurs plus important dans d’autres régions du monde et qui peut avoir des effets très positifs.  Ce sera le sens du nouveau train de mesures sur la migration qui sera présenté demain à la Commission européenne.  Dialogue, diplomatie et multilatéralisme resteront la méthode de l’Union européenne, comme elles sont la méthode des Nations unies, a conclu Mme Mogherini.

 

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