Soixante et onzième session,
27e séance plénière – matin
AG/11838

Assemblée générale: conscient des défis qui l’attendent, M. António Guterres place son mandat de Secrétaire général sous le signe de la diplomatie pour la paix

Sur recommandation du Conseil de sécurité, le 6 octobre dernier, l’Assemblée générale a officiellement nommé, aujourd’hui, M. António Guterres du Portugal, Secrétaire général de l’ONU pour un mandat de cinq ans à partir du 1er janvier 2017.  Après l’adoption par acclamation de la résolution*, le Secrétaire général-élu a placé son futur mandat sous le signe de la « diplomatie pour la paix », à ses yeux la priorité majeure de l’ONU dans ce contexte marqué par de fortes tensions.

Sous une salve nourrie d’applaudissements, M. Guterres a traversé la salle de l’Assemblée, accompagné à la tribune par le chef du protocole comme le veut la tradition, pour faire sa déclaration après le Secrétaire général actuel, le Président de l’Assemblée générale, les représentants des cinq groupes régionaux et celle du pays hôte. 

Exprimant sa « gratitude » et son « humilité » après sa nomination consensuelle à la tête de l’Organisation, le Secrétaire général-élu s’est engagé à être au service de tous, avec comme seuls objectifs ceux de la Charte des Nations Unies.

Il s’est d’emblée dit pleinement conscient des défis auxquels fait face l’ONU mais aussi des limites de son nouveau poste.  Les problèmes dramatiques que connaît le monde ne peuvent inspirer qu’une « approche humble », dans laquelle le Secrétaire général « n’a pas toutes les réponses et ne peut pas imposer toutes ses opinions », a-t-il observé.  Pour l’ancien Premier Ministre portugais, qui a également dirigé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de juin 2005 à décembre 2015, la fonction de secrétaire général impose d’être un « rassembleur », un « médiateur » et un « courtier honnête » à la recherche de solutions dans l’intérêt de toutes les parties.

Tout en assurant qu’il placerait le devenir de la dignité humaine au cœur de son action et du travail en commun des États Membres, de même que la protection et l’émancipation des femmes, il a déclaré vouloir faire de la paix la priorité de sa mandature.  « Sans la paix, la vie est vidée de son sens.  Sans paix, on ne peut garantir le développement durable et le respect des droits de l’homme, qui sous-tendent à leur tour l’enracinement de la paix », a-t-il lancé en français, plaidant pour une « diplomatie de la paix », qui permette à l’ONU, malgré ses divisions, de s’ériger en forum de dialogue et de faire émerger des solutions pacifiques aux conflits.

L’expérience et la stature de M. Guterres, soulignées par tous les intervenants, a clairement fait l’unanimité au sein des États Membres.  Le représentant du Chili, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, a dit voir en lui « la personne la plus indiquée pour ce poste exigeant » au moment où la communauté internationale a pris l’engagement de libérer l’humanité de la pauvreté, comme indiqué dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La déléguée des États-Unis, pays hôte, a salué « un candidat qui va s’impliquer pleinement, comme il l’a prouvé sur tous les plans à la tête du Haut-Commissariat pour les réfugiés » même si, a-t-elle relevé, non sans humour, « la qualité de femme ne figure pas parmi celles, nombreuses, de M. Guterres ».  

Mais ce sont les conditions de sa désignation qui ont le plus marqué les délégations.  Comme l’a souligné, en ouverture de cette séance plénière, le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, le processus ayant conduit à la nomination de M. Guterres est « historique » à plus d’un titre: pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, la sélection et la nomination du nouveau Secrétaire général ont été guidées par les principes de transparence et d’ouverture.  Les 13 candidats retenus, dont 7 femmes, ont eu l’occasion de dialoguer, de manière informelle, avec tous les États Membres de l’ONU, un processus qui a été enrichi par la participation de la société civile et du grand public.

Un message a commencé à se faire jour, a-t-il poursuivi: il fallait un secrétaire général tout aussi « indépendant et courageux » que le précédent, capable de pleinement exploiter les pouvoirs que lui confère la Charte des Nations Unies.  Il fallait aussi une personne soucieuse que l’ONU embrasse et illustre l’égalité entre les sexes à tous les niveaux, quelqu’un doté des compétences pour innover et adapter les structures, les capacités et la culture de l’ONU aux défis actuels.

En sa qualité de Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, le Représentant permanent de la Fédération de Russie s’est réjoui que ce processus ait respecté les délais impartis: le Secrétaire général-élu aura « suffisamment de temps pour se préparer à ses nouvelles fonctions », a-t-il dit, rappelant l’appui inconditionnel exprimé par le Conseil à M. Guterres.**

À l’instar des autres orateurs, M. Guterres a tenu à rendre un hommage appuyé au Secrétaire général sortant, M. Ban Ki-moon, qu’il a étreint avec émotion à la tribune de l’Assemblée.  « J’ai eu l’honneur de travailler à vos côtés pendant de longues années et j’ai vu votre dévouement sans faille à la cause de la fonction publique internationale », lui a-t-il dit, affirmant vouloir « faire de son mieux » pour honorer cet héritage, notamment la mise en œuvre du Programme 2030 et le suivi de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Tout aussi ému que son successeur, cette cérémonie se tenant 10 ans, jour pour jour, après son élection, M. Ban Ki-moon a qualifié la nomination de M. Guterres d’« excellent choix pour diriger cette Organisation au moment où nous exploitons les progrès de la dernière décennie, tout en répondant à l’insécurité et aux incertitudes du monde d’aujourd’hui ».  À l’adresse de son successeur, auquel il a exprimé ses « meilleurs vœux de grand succès », il a assuré que les États Membres, le personnel de l’ONU et le peuple du monde entier « attendent votre mandat avec confiance et enthousiasme ».

La séance avait débuté par une minute de silence à la mémoire du Roi de Thaïlande, décédé le 13 octobre.  Un hommage solennel de l’Assemblée lui sera rendu à une date ultérieure.  

A/71/L.4

S/2016/2311

NOMINATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Lettre adressée au Président de l’Assemblée générale par le Président du Conseil de sécurité (A/71/531)

En sa qualité de Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) s’est déclaré honoré de pouvoir faire part de la recommandation du Conseil de nominer M. António Guterres au poste de Secrétaire général de l’Organisation.  Il a rappelé qu’à sa 7782séance, le 6 octobre 2016, le Conseil a adopté par acclamation la résolution 2311 relative à cette nomination.  Il s’est réjoui que ce processus ait respecté les délais impartis, conformément à la lettre conjointe des Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, en date du 15 décembre 2015.  M. Guterres aura « suffisamment de temps pour se préparer à ses nouvelles fonctions ».

M. Churkin a exprimé sa gratitude à tous les États Membres qui ont présenté des candidats et salué le fait que cette fois-ci, les États aient pu, grâce à des dialogues informels, « évaluer » les hautes compétences professionnelles et l’engagement des parties en faveur des buts et principes des Nations Unies.  En adoptant la résolution 2311 (2016), a-t-il conclu, les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur « appui inconditionnel » à M. António Guterres qui prendra les commandes de l’ONU à partir du 1er janvier 2017 pour un mandat de cinq ans.

Le Président de la soixante-onzième session de l’Assemblée générale, M. PETER THOMSON, a souligné que depuis 1946, l’Assemblée générale n’a nommé un secrétaire général que neuf fois.  Le processus qui a conduit à la décision d’aujourd’hui, a-t-il estimé, est « historique »: pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, la sélection et la nomination du nouveau secrétaire général ont été guidées par les principes de la transparence et de l’ouverture.  Aussi les 13 candidats retenus dont 7 femmes ont-ils été exposés au grand public et eu l’occasion de dialoguer, de manière informelle, avec tous les États Membres de l’ONU, un processus qui a été enrichi par la participation de la société civile et du grand public.

Un message a commencé à émerger: il fallait un secrétaire général tout aussi « indépendant et courageux » que le précédent, capable de pleinement exploiter les pouvoirs que lui confère la Charte des Nations Unies.  Il fallait aussi une personne soucieuse que l’ONU embrasse et illustre l’égalité entre les sexes à tous les niveaux.  Il fallait quelqu’un doté des compétences pour innover et adapter les structures, les capacités et la culture de l’ONU aux défis actuels et il fallait une personne qui reconnaisse l’importance de l’équilibre géographique et entre les sexes dans les postes de direction. 

Le Président a donc félicité M. António Guterres, ancien Premier Ministre du Portugal et ancien Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui a émergé comme meilleur candidat idéal à l’issue d’un processus « historiquement rigoureux et complet ».

« Parabéns ».  C’est en portugais que M. BAN KI-MOON, Secrétaire général sortant de l’ONU, a félicité M. António Guterres pour sa nomination.  Il a remercié les États Membres non seulement pour leur choix mais aussi pour la manière avec laquelle ils y sont parvenus, avec pour commencer des auditions publiques inédites durant lesquelles des femmes et des hommes hautement qualifiés ont eu l’occasion unique de partager leur vision et de répondre aux questions de la communauté diplomatique et de la société civile.  Ces nouvelles étapes ont créé un nouveau critère d’ouverture et de participation.

M. António Guterres est très connu de nous tous.  Mais il est peut-être mieux connu là où cela compte le plus: sur les lignes de front des conflits armés et des souffrances humanitaires.  Pendant la dernière décennie, le travail du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et des autres acteurs humanitaires a été une bouée de sauvetage pour les millions de gens qui ont été forcés de fuir de chez eux.  Le HCR et ses partenaires ont aussi offert autre chose: la compassion, et c’est la même solidarité qui a été au cœur du plaidoyer efficace qu’a mené le Haut-Commissaire à travers le monde. 

M. António Guterres apporte avec lui une vaste et solide expérience, comme en attestent ces deux mandats de Premier Ministre du Portugal.  Son instinct politique est celui des Nations Unies: la coopération pour le bien commun et la responsabilité partagée pour le peuple et la planète.

Il reconnait le rôle crucial de l’autonomisation des femmes, des tables de négociations de paix aux murs de cette « Maison ».  Ayant été membre actif du Conseil de direction et du Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination, il connaît bien le travail interne de notre Organisation.

« J’ai toujours apprécié ses conseils et admiré son dévouement.  Il est un excellent choix pour diriger cette Organisation maintenant que nous exploitons les progrès de la dernière décennie, tout en répondant à l’insécurité et aux incertitudes du monde d’aujourd’hui », a déclaré M. Ban Ki-moon.

Se tournant directement vers le Secrétaire général-élu, M. Ban Ki-moon a ajouté: « vous avez souvent partagé votre sentiment d’avoir le privilège d’être membre de la famille des Nations Unies.  En dépit des défis, vous avez dit: « c’est toujours le meilleur lieu de travail au monde ».  Après 10 ans, je ne peux qu’être d’accord, a confié à son tour M. Ban Ki-moon qui a avoué que cette la cérémonie est tout aussi émouvante pour lui puisqu’elle se déroule 10 ans, jour pour jour, après son élection. 

Au moment où je me prépare à passer le bâton de maréchal, je sais que les États Membres, les femmes et hommes remarquables qui travaillent aux Nations Unies et le peuple du monde entier attendent de vous voir à l’œuvre avec confiance et enthousiasme.  Je vous présente mes meilleurs vœux de grands succès », a conclu M. Ban Ki-moon.  « Parabéns. »

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. ABDALLAH WAFY (Niger) s’est félicité de ce que le Président de l’Assemblée générale ait entendu l’appel des États Membres à la transparence et l’ouverture dans la sélection et la nomination du secrétaire général, conformément à l’Article 97 de la Charte.  Il a félicité M. António Guterres pour sa désignation « à la barre » des Nations Unies où il apportera son immense expérience dans les affaires mondiales.  Il a remercié M. Ban Ki-moon, pour son travail « remarquable » en dépit des circonstances difficiles, citant l’héritage qu’il laisse sous la forme du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.   

Au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, M. MANSOUR AYYAD SH A ALOTAIBI (Koweït) a d’abord remercié le Secrétaire général actuel, membre de son Groupe, pour sa dignité et son humilité.  M. Ban Ki-moon, a-t-il estimé, a inspiré le développement du monde grâce à la promotion de l’autonomisation des femmes, de l’égalité des sexes, des droits de l’homme et de la lutte contre les changements climatiques.  Ses efforts inlassables dans ce dernier domaine ont abouti à l’Accord de Paris sur les changements climatiques qui entrera en vigueur le 4 novembre 2016.  Le représentant a aussi parlé du Programme 2030, avant de tirer son chapeau à Mme Ban Soon-taek qui a toujours été aux côtés de son mari pendant ces 10 années et qui a joué un rôle actif dans la défense des idéaux des Nations Unies. 

Le représentant a ensuite salué la nomination de M. António Guterres, « signe d’un changement d’ère aux Nations Unies », avec un processus de sélection « mémorable » marqué par des auditions publiques, des dialogues informels, des réunions publiques et des discussions avec les groupes régionaux.  Insistant sur ce processus qu’il a qualifié « de plus ouvert et de plus transparent », le représentant a souligné que ce sont les connaissances étendues et l’expérience certaine que M. Guterres a démontrées pendant son dialogue avec les États Membres de l’Assemblée générale qui lui ont fait gagner ce soutien unanime.  Le nouveau Secrétaire général, a-t-il dit, a présenté une vision claire du rôle des Nations Unies, une vision qui redonne espoir. 

Nous souhaitons tous mettre fin aux conflits prolongés et nous sommes prêts à aider le nouveau Secrétaire général-élu.  Avec son leadership, nos efforts communs et les principes et objectifs de la Charte comme outils, les solutions aux conflits sont à portée de main.  Le représentant s’est aussi dit confiant dans la détermination du nouveau Secrétaire général à promouvoir les objectifs de développement durable.  Son habileté et son expérience diplomatique favoriseront aussi la réforme de l’ONU pour la rendre capable de relever les défis du siècle.  Le terrorisme, l’extrémisme violent, la xénophobie, le racisme, l’intolérance religieuse et ses ramifications sont de redoutables menaces partout dans le monde.  Le nouveau Secrétaire général doit sensibiliser le monde à ces menaces qui s’imposent à la coopération internationale.  Le représentant a conclu en paraphrasant Isaac Newton: « nous construisons trop de murs et pas assez de ponts ».

Au nom du Groupe des États d’Europe orientale, M. KAHA INMADZE (Géorgie) a, à son tour, félicité M. António Guterres qui a emporté avec succès la course.  Son expérience exceptionnelle, acquise dans de très hautes fonctions nationales et internationales, et sa vision d’un multilatéralisme effectif, nous rassurent sur sa faculté à diriger « magistralement » cette Organisation.  Nous le savons courageux et sage, et capable de faire une contribution importante et durable à notre quête commune d’un développement pacifique, inclusif et durable, dans lequel le droit international, la dignité et la valeur humaine sont pleinement respectés.

La sélection de M. Guterres est d’autant plus importante que la transparence et l’ouverture ont prévalu au cours du processus de sélection.  Nous reconnaissons, a dit le représentant, les hautes qualités professionnelles de tous les candidats, en particulier ceux du Groupe des États d’Europe de l’Est.  M. Inmadze a estimé qu’il faut explorer des moyens d’améliorer encore le processus, y compris pour parvenir à un meilleur équilibre géographique et à l’égalité des sexes parmi les candidats aux postes de direction aux Nations Unies.

Le leadership du Secrétaire général sera essentiel pour la mise en œuvre du Programme 2030 et de l’Accord de Paris.  Son rôle de diplomate en chef de l’ONU sera crucial dans la lutte contre les crises humanitaires et les négociations de paix.  Au service de sept milliards d’individus dans le monde, sa détermination sera décisive pour promouvoir le respect des droits de l’homme.  Nous soutenons, a conclu le représentant, une approche holistique pour connecter les points, relever les défis liés aux trois piliers des Nations Unies que sont la paix et la sécurité, le développement durable et les droits de l’homme, et renforcer le rôle et la pertinence de l’ONU.

Au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a également félicité le Secrétaire général-élu.  Sa stature, ses compétences diplomatiques et sa grande expérience font de lui la personne la plus indiquée pour ce poste exigeant au moment où la communauté internationale a pris l’engagement historique de libérer la race humaine de la pauvreté comme indiqué dans le Programme 2030.

Ses 10 années d’expérience comme Haut-Commissaire pour les réfugiés sont encore plus pertinentes aujourd’hui et maintenant que nous faisons face aux déplacements massifs de réfugiés et de migrants, l’un des défis les plus urgents.

Nous sommes confiants que M. Guterres assumera son rôle avec un leadership fort et une indépendance réelle, en inculquant les normes les plus élevées d’intégrité au système des Nations Unies et en promouvant l’unité et la compréhension pour trouver les meilleures solutions mondiales.

Nous sommes aussi sûrs que M. Guterres imprimera un nouvel élan à la promotion de la paix et la sécurité internationales.  Le représentant s’est réjoui que son Groupe puisse poursuivre une relation de coopération étroite avec les Nations Unies dans des domaines aussi différents que le développement durable, les changements climatiques, la paix et la sécurité, la décolonisation, les droits de l’homme et la démocratie.

Il a conclu en insistant sur la nécessité de veiller à une répartition équitable des postes de direction au sein de l’ONU, dans le strict respect des principes d’égalité géographique et des sexes.  Le représentant n’a pas oublié de saluer la contribution du Secrétaire général sortant M. Ban Ki-moon, au succès des Nations Unies, ces 10 dernières années. 

Au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a salué la nomination de M. António Guterres et lui a promis son appui total dès le premier jour de son mandat.  Nous nous engageons à l’aider à maintenir les objectifs et les principes de la Charte et nous comptons sur lui pour gérer efficacement le Secrétariat et faire avancer les réformes nécessaires afin d’améliorer la faculté de l’ONU de faire face aux défis de ce siècle.  Le représentant s’est dit confiant, avant d’exprimer sa gratitude au Secrétaire général sortant pour son leadership dans les domaines du développement durable, de la lutte contre les changements climatiques, des droits de l’homme et autres. 

Le représentant a, à son tour, salué le rôle joué par l’Assemblée générale dans l’amélioration du processus de sélection du Secrétaire général, en particulier le niveau sans précédent de transparence, d’efficacité et d’ouverture.  Au Conseil de sécurité, a-t-il expliqué, la conclusion rapide du processus avec une décision consensuelle a offert une transition sans heurt et suffisamment de temps à M. Guterres pour se préparer à son nouveau rôle.  Pour sa part, l’Assemblée générale, qui a mis en place une nouvelle norme, devrait continuer d’encourager plus de transparence et plus d’équité. 

Le mandat de M. Guterres arrive à un moment où les défis posés à l’Organisation et au système multilatéral sont encore plus complexes.  Les crises de la paix et de la sécurité ont des impacts humanitaires, sur les droits de l’homme et le développement partout dans le monde.  Une ONU forte est plus que jamais nécessaire et aujourd’hui, nous avons choisi un Secrétaire général fort pour la diriger, s’est réjoui le représentant qui a demandé à tous les États Membres de soutenir ce dernier et de coopérer étroitement avec lui pour toute décision susceptible de maintenir, de renforcer et de consolider le rôle des Nations Unies face aux plus grands défis mondiaux.

Au nom du pays hôte de l’ONU, Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) s’est jointe à l’ensemble des États Membres pour féliciter M. António Guterres et a salué l’action du Secrétaire général sortant, M. Ban Ki-moon, jugeant qu’au cours de son double mandat, il avait donné « un nouvel élan » à l’ONU, matérialisé notamment par l’Accord « historique » de Paris sur les changements climatiques et les objectifs de développement durable. 

La représentante a qualifié l’unanimité entourant la nomination de M. Guterres de « résultat absolument remarquable, qui répond aux exigences du monde ».  Selon elle, le processus de sélection a « dépassé nos attentes » et peut devenir une « source d’inspiration pour l’avenir » compte tenu des divisions qui, souvent, empêchent l’ONU de mener des actions collectives.  Pour la première fois, s’est-elle félicitée, ceux qui étaient en lice ont pu défendre leur vision lors de dialogues informels que le monde entier a pu suivre en direct, ce qui a permis de se faire une idée précise de la qualité des candidats.  Elle a toutefois constaté qu’en dépit de la présence de 7 femmes parmi les 13 candidats, le processus, bien que consolidé, n’avait pas permis de désigner l’une d’elles.  « Si être une femme n’est pas l’une des qualifications de M. Guterres, il s’est sans équivoque engagé à respecter des principes clairs en matière d’égalité entre les sexes, comme il l’a fait en tant que Haut-Commissaire et en tant que Premier Ministre », a-t-elle commenté.

Alors que certains craignaient une absence de consensus et le recours au plus petit dénominateur commun, « nous avons le privilège de désigner un candidat éminemment compétent » et qui pourra s’appuyer sur son expérience pour soulager la souffrance humaine, a poursuivi la déléguée.  À cet égard, elle a souhaité que le nouveau Secrétaire général soit un « architecte de la paix » et un « défenseur du monde » pour le protéger des catastrophes.  « Aussi difficiles que soient ces rôles, nous sommes convaincus que vous serez à la hauteur de la tâche », lui a-t-elle lancé.

Avec M. Guterres, a-t-elle conclu avec enthousiasme, « nous avons retenu un candidat qui va s’impliquer pleinement, comme il l’a prouvé sur tous les plans à la tête du Haut-Commissariat pour les réfugiés.  Nous avons choisi un candidat prêt à laisser de côté les jargons, les acronymes et les réunions stériles » pour se projeter sur le terrain.  Félicitant à nouveau M. Ban pour ses efforts inlassables et le service qu’il a rendu à l’ONU, elle a remercié M. Guterres de « prendre cette responsabilité monumentale ». 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général-élu de l’ONU, a souhaité exprimer sa « gratitude » et son « humilité » après sa nomination à la tête de l’Organisation par l’Assemblée générale, sur recommandation du Conseil de sécurité.  Il a salué la transparence et l’ouverture du processus de sélection et la qualité des candidatures déposées, lesquelles font que « le vrai vainqueur, aujourd’hui, est la crédibilité des Nations Unies ».  En tant que Secrétaire général, choisi par tous les États Membres, il a dit vouloir être au service de tous, avec comme seuls objectifs ceux de la Charte de l’ONU.  Il s’est dit pleinement conscient des défis auxquels fait face l’ONU et des limites du poste de secrétaire général.  Les problèmes dramatiques que connaît le monde ne peuvent inspirer qu’une « approche humble », dans laquelle le Secrétaire général « n’a pas toutes les réponses et ne peut pas imposer toutes ses opinions », a-t-il observé.  À ses yeux, cette fonction impose d’être un rassembleur, un médiateur, un courtier honnête à la recherche de solutions dans l’intérêt de toutes les parties.

Rappelant qu’au cours des 10 dernières années, il a pu voir de ses propres yeux les souffrances des gens les plus vulnérables au monde, notamment dans des zones de guerre et des camps de réfugiés, il s’est interrogé sur le devenir de la dignité humaine, une valeur qui sera, a-t-il dit, au cœur de son action et du travail en commun des États Membres.  Il a souligné l’importance de l’égalité des sexes et, conscient des obstacles auxquels se heurtent les femmes et des violences dont beaucoup d’entre elles sont victimes, il a assuré que la protection et la responsabilisation des femmes continueraient d’être une priorité sous son mandat. 

Pour le Secrétaire général-élu, la paix demeure néanmoins la priorité majeure des Nations Unies.  « Sans la paix, la vie est vidée de son sens.  Sans la paix, on ne peut garantir le développement durable et le respect des droits de l’homme, qui sous-tendent à leur tour l’enracinement de la paix », a-t-il lancé, passant pour l’occasion de l’anglais au français.  Or, a-t-il ajouté, la paix est aujourd’hui, et malheureusement, la grande absente dans notre monde ».  Plaidant pour une « diplomatie de la paix », qui permette à l’ONU de s’ériger en forum de dialogue et de faire émerger des solutions pacifiques aux conflits, il a fait valoir que les menaces pesant sur notre sécurité collective et sur la survie de la planète « sont telles que notre intérêt commun doit s’imposer contre tout ce qui nous divise ».

M. Guterres a tenu, cette fois en espagnol, à saluer les « infatigables soldats de la paix » qui défendent les principes des Nations Unies.  Il a toutefois assorti cet hommage d’un appel à tous les États Membres et à toutes les structures de l’ONU pour qu’il ne soit plus permis que des « comportements répugnants » viennent entacher l’héroïsme des Casques bleus au service de l’Organisation.

Le Secrétaire général-élu a enfin rendu un hommage appuyé à l’actuel Secrétaire général, M. Ban Ki-moon.  « J’ai eu l’honneur de travailler à vos côtés pendant de longues années et j’ai vu votre dévouement sans faille à la cause de la fonction publique internationale », a-t-il déclaré, affirmant vouloir « faire de son mieux » pour honorer cet héritage, notamment la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le suivi de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Se disant « enchanté » de faire à nouveau partie du personnel de l’ONU, il a conclu en français son intervention en soulignant que, si « beaucoup a été fait », « le rêve des fondateurs des Nations Unies reste à accomplir » avec pour horizon « le bien-être de l’humanité ». 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.