SC/12096

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Yémen

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Román Oyarzun Marchesi (Espagne):

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de l’annonce faite par l’Organisation des Nations Unies et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen concernant les pourparlers qui débuteront prochainement.  Ils ont salué la décision prise par le Gouvernement du Yémen de participer à ces pourparlers de paix aux côtés des autres parties.  Ils se sont déclarés satisfaits des efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, et réaffirmé qu’ils les appuyaient sans réserve.

Les membres du Conseil ont rappelé les résolutions 2014 (2011), 2051 (2012), 2140 (2014), 2201 (2015) et 2216 (2015) du Conseil et souligné que le processus de transition devait être pacifique, ordonné, sans exclusive et piloté par les Yéménites.  Ils ont une nouvelle fois demandé que les résolutions pertinentes du Conseil soient pleinement appliquées et ont réitéré l’appel lancé à toutes les parties yéménites dans la résolution 2216 (2015) pour qu’elles reprennent les consultations politiques sans exclusive menées sous l’égide de l’ONU et les fassent avancer plus rapidement.

Les membres du Conseil ont de nouveau demandé à toutes les parties yéménites de participer en toute bonne foi et sans conditions préalables aux pourparlers annoncés et à toutes les négociations qui pourraient s’engager par la suite, et notamment de choisir la voie du dialogue et de la concertation pour régler leurs différends, de renoncer à recourir à la violence à des fins politiques et de s’abstenir de toute provocation et de toute mesure unilatérale de nature à compromettre la transition politique.  Ils ont fermement condamné tous les actes de violence et toutes les tentatives et menaces de violence visant à intimider les participants aux consultations menées sous les auspices de l’ONU, insistant sur le fait que pareils actes étaient inacceptables.  Ils ont souligné que le dialogue politique sans exclusive tenu sous l’égide de l’Organisation devait être piloté par les Yéménites et viser à trouver une solution politique consensuelle à la crise au Yémen qui soit conforme à l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe et à son Mécanisme de mise en œuvre, aux décisions issues de la Conférence de dialogue national sans exclusive et aux résolutions pertinentes du Conseil.

Les membres du Conseil ont demandé à toutes les parties de s’investir avec souplesse et bonne volonté dans la préparation et la conduite de ces pourparlers, afin de permettre au Yémen de progresser sur la voie d’une paix durable.

Rappelant la résolution 2216 (2015), les membres du Conseil ont souligné l’importance des pourparlers pour la mise en œuvre de mesures concrètes visant à épargner de nouvelles souffrances au peuple yéménite, telles que la cessation des violences et l’acheminement et la distribution sans entrave de l’aide humanitaire et des importations commerciales dans tout le pays.

Les membres du Conseil se sont félicités des efforts déployés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, qui continuera à maintenir le contact avec les parties prenantes afin de progresser vers l’instauration d’un cessez-le-feu durable et la mise en place d’un mécanisme de retrait des forces, la libération des prisonniers politiques et la reprise d’un processus politique sans exclusive conformément à la résolution 2216 (2015) du Conseil. Ils ont déclaré qu’il importait, pour appuyer ce processus, de veiller à ce que l’ONU ait les moyens de surveiller le respect du cessez-le-feu.

Les membres du Conseil se sont dits vivement préoccupés par la détérioration de la situation humanitaire au Yémen, notamment l’insécurité alimentaire dont souffrent déjà des millions de Yéménites dans l’ensemble du pays ainsi que le risque de famine de plus en plus marqué.

Les membres du Conseil se sont félicités de l’appel révisé lancé par l’Organisation pour mobiliser 1,6 milliard de dollars au titre de l’aide humanitaire. Constatant cependant qu’il n’était pour l’instant financé qu’à hauteur de 47%, ils ont engagé la communauté internationale à verser des contributions.  Ils ont instamment demandé à toutes les parties de prendre immédiatement des mesures pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence et du carburant à des fins civiles dans toutes les régions du Yémen, ainsi que des mesures permettant de donner accès rapidement, en toute sécurité et sans entrave aux acteurs humanitaires afin qu’ils puissent atteindre ceux qui ont besoin de cette aide, notamment par les différents ports du pays, rappelant que toutes les parties devaient se conformer aux dispositions pertinentes du droit international humanitaire et respecter les principes directeurs des Nations Unies concernant l’assistance humanitaire.  Ils ont engagé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, et notamment à prendre toutes les précautions possibles pour réduire au minimum les dommages causés aux civils et aux installations civiles, à cesser de recruter et d’utiliser des enfants en violation du droit international applicable, et à s’employer d’urgence, avec l’Organisation des Nations Unies et les organismes d’aide humanitaire, à faire parvenir des secours à ceux qui en ont besoin partout dans le pays. Ils ont également souligné que, le Yémen et ses habitants étant fortement tributaires des importations de denrées alimentaires et de carburants, il était impératif, pour des raisons humanitaires, de permettre sans plus tarder l’entrée sur le territoire, par les différents ports du pays, de vivres, de médicaments, de carburants et d’autres produits de première nécessité.

 

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