SC/12042

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Yémen

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, M. Vitaly I. Churkin (Fédération de Russie):

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de l’annonce faite par l’Organisation des Nations Unies et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen concernant les pourparlers qui devraient débuter prochainement dans la région, avant la fête de l’Aïd.  Ils ont salué la décision prise par le Gouvernement du Yémen de participer à ces pourparlers de paix aux côtés des autres parties.  Ils ont exprimé leur reconnaissance pour les efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, et réaffirmé qu’ils les soutenaient sans réserve.

Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé les résolutions 2014 (2011), 2051 (2012), 2140 (2014), 2201 (2015) et 2216 (2015) du Conseil, soulignant que le processus de transition devait être pacifique, ordonné, sans exclusive et piloté par les Yéménites.  Ils ont une nouvelle fois demandé que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité soient pleinement appliquées et réitéré l’appel lancé à toutes les parties yéménites dans la résolution 2216 (2015) pour les inciter à reprendre les consultations politiques sans exclusive menées sous l’égide de l’ONU et les faire avancer plus rapidement.

Les membres du Conseil de sécurité ont à nouveau demandé à toutes les parties yéménites de participer en toute bonne foi et sans conditions préalables aux pourparlers annoncés et à toutes les négociations qui pourraient s’engager par la suite, et notamment de choisir la voie du dialogue et de la concertation pour régler leurs différends, de renoncer à recourir à la violence à des fins politiques et de s’abstenir de toute provocation et de toute mesure unilatérale de nature à compromettre la transition politique.  Ils ont fermement condamné tous les actes de violence et toutes les tentatives et menaces de violence visant à intimider les participants aux consultations menées sous les auspices de l’ONU, insistant sur le fait que pareils actes étaient inacceptables.

Les membres du Conseil de sécurité ont souligné que le dialogue politique sans exclusive sous l’égide de l’ONU devait être piloté par les Yéménites et rechercher une solution politique consensuelle à la crise au Yémen qui soit conforme à l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe et à son Mécanisme de mise en œuvre, aux décisions issues de la Conférence de dialogue national sans exclusive et aux résolutions pertinentes du Conseil.

Les membres du Conseil ont rendu hommage et exprimé leur soutien aux efforts déployés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, qui continuera à maintenir le contact avec les parties prenantes afin de progresser en vue de la conclusion d’un cessez-le-feu durable et de la mise en place d’un mécanisme de retrait des forces, de la libération des prisonniers politiques et de la reprise d’un processus politique sans exclusive conformément à la résolution 2216 (2015) du Conseil.  Ils se sont déclarés conscients qu’il était important, pour appuyer ce processus, de veiller à ce que les Nations Unies aient les moyens de surveiller le respect du cessez-le-feu.

Les membres du Conseil de sécurité se sont dits vivement préoccupés par la détérioration de la situation humanitaire au Yémen; ils se sont notamment inquiétés de l’insécurité alimentaire à laquelle doivent d’ores et déjà faire face des millions de Yéménites dans l’ensemble du pays, ainsi que du risque de famine de plus en plus marqué.

Ils ont accueilli avec satisfaction l’appel révisé lancé par les Nations Unies sollicitant 1,6 milliard de dollars au titre de l’aide humanitaire.  Constatant cependant qu’il n’était pour l’instant financé qu’à hauteur d’environ 24 %, ils ont engagé la communauté internationale à verser des contributions.

Les membres du Conseil de sécurité ont instamment demandé à toutes les parties de prendre immédiatement des mesures pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence et du carburant à des fins civiles dans toutes les régions du Yémen, ainsi que des mesures permettant de donner accès rapidement, en toute sécurité et sans entrave aux acteurs humanitaires afin qu’ils puissent atteindre ceux qui ont besoin de cette aide, notamment par les différents ports du pays, rappelant que toutes les parties devaient se conformer aux dispositions pertinentes du droit international humanitaire et respecter les principes directeurs des Nations Unies concernant l’assistance humanitaire.

Les membres du Conseil de sécurité ont appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, en prenant toutes les précautions possibles pour limiter au maximum les dommages qui pourraient être causés aux civils et aux installations civiles, à cesser de recruter et d’utiliser des enfants en violation du droit international en vigueur, et à s’employer sans plus attendre, avec les organismes des Nations Unies et les organisations d’aide humanitaire, à faire parvenir les secours à ceux qui en ont besoin partout dans le pays.  Ils ont également souligné que, le Yémen et ses habitants étant fortement tributaires des importations de denrées alimentaires et de carburants, il était impératif, pour des raisons humanitaires, de permettre l’entrée sur le territoire de fournitures commerciales, de médicaments et autres produits de première nécessité.

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