SC/11764

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité concernant le meurtre de Muath Al-Kasasbeh

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, M. Liu Jieyi (Chine):

Déplorant le meurtre du pilote jordanien Muath Al-Kasasbeh qu’aurait apparemment perpétré l’État islamique d’Iraq et du Levant, les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné cet acte odieux et lâche.  Ce crime démontre une fois de plus la brutalité de l’EIIL, qui est responsable de milliers de crimes et d’exactions commis contre des personnes de toutes confessions, ethnies et nationalités, sans le moindre égard pour les valeurs humaines les plus fondamentales.

Les membres du Conseil ont souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs de tels actes de terrorisme.  Ils ont insisté sur le fait que ceux qui étaient responsables de l’assassinat de Muath Al-Kasasbeh devraient rendre compte de cet acte lâche et criminel, exhortant tous les États, conformément aux obligations qui sont les leurs en vertu du droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil, à coopérer activement avec le Gouvernement jordanien et toutes les autres autorités compétentes dans ce domaine.

Les membres du Conseil ont témoigné leur profonde sympathie et leurs condoléances à la famille de la victime, au Gouvernement jordanien, ainsi qu’aux familles de toutes les victimes de l’EIIL.

Les membres du Conseil ont salué les efforts résolus que déploie le Gouvernement jordanien pour contrer la menace du terrorisme.  Le Conseil a exhorté la communauté internationale à œuvrer en étroite collaboration avec les autorités jordaniennes à l’appui de ces efforts.

Les membres du Conseil ont souligné que ce nouveau crime de l’EIIL montre bien que le terrorisme est un fléau pour l’ensemble de l’humanité et pour toutes les personnes, quelle que soit leur région ou leur religion.

Les membres du Conseil ont souligné de nouveau que l’EIIL doit être vaincu et qu’il faut éliminer l’intolérance, la violence et la haine qu’il véhicule.  Ils ont également indiqué que, loin de les intimider, les actes de barbarie répétés commis par l’EIIL ont plutôt pour effet de durcir leur position selon laquelle les gouvernements et les institutions, notamment ceux de la région la plus touchée, doivent conjuguer leurs efforts pour combattre l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises ou entités associés à Al-Qaida, ainsi que le Conseil en a décidé dans sa résolution 2170 (2014).

Les membres du Conseil ont exigé la libération immédiate, en toute sécurité et sans condition de tous ceux qui sont gardés en otage par l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises ou entités associés à Al-Qaida.

Les membres du Conseil ont rappelé qu’ils exigent de toutes les parties à un conflit armé qu’elles respectent pleinement les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire.

Les membres du Conseil ont rappelé par ailleurs que l’EIIL était inscrit sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et était donc soumis au gel des avoirs et à l’embargo sur les armes imposés dans la résolution 2161 (2014) et fait observer que tout individu ou entité qui fournit un soutien financier ou matériel au groupe, y compris la fourniture d’armes ou de recrues, est passible d’inscription sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et risque de se voir appliquer les sanctions.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il fallait combattre par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations Unies, les menaces contre la paix et la sécurité internationales causées par des actes terroristes, et que tout acte de terrorisme était criminel et injustifiable, indépendamment de sa motivation, du lieu et du moment où il a été commis ou de son auteur.

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