7563e séance – après-midi
CS/12129

Le Représentant spécial souligne la détermination de Belgrade et de Pristina de normaliser leurs relations, « au-delà des défis à court terme et des postures politiques »

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, M. Zahir Tanin, qui s’exprimait pour la première fois en cette qualité, a souligné, cet après-midi, devant le Conseil de sécurité, la détermination des autorités à Belgrade et à Pristina de régler, « au-delà des défis à court terme et des postures politiques », les questions difficiles affectant leurs relations.  Il a salué les accords conclus le 25 août, dans le cadre du dialogue mené sous les auspices de l’Union européenne, portant notamment sur la création d’une association/communauté des municipalités à majorité serbe au Kosovo.

M. Tanin, appuyé en ce sens par les membres du Conseil de sécurité, a déploré les récentes interruptions violentes des travaux de l’Assemblée du Kosovo causées par l’opposition politique.  Celle-ci, a-t-il dit, rejette ces accords.  Les membres du Conseil ont également discuté du rejet, il y a quelques jours, de la candidature d’admission du Kosovo à l’UNESCO, au cours d’une séance marquée par l’interruption de l’allocution de Mme Vlora Çitaku, du Kosovo, par le Premier Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Serbie, M. Ivica Dačić.

Le rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), portant sur la période allant du 16 juillet au 15 octobre 2015, que présentait M. Tanin, souligne que la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe constitue un pas essentiel vers la mise en œuvre intégrale de l’accord historique du 19 avril 2013 relatif à la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.  

« Les dirigeants serbes et kosovars continuent de faire montre d’un engagement qui place les intérêts du peuple kosovar au-dessus de toute autre considération », s’est félicité le Représentant spécial, avant d’insister sur les difficultés qui subsistent.  Il a ainsi rappelé que la Cour constitutionnelle du Kosovo avait suspendu temporairement cet accord, en attendant de statuer dans les 60 jours.  « Ce délai, a-t-il prévenu, risque d’entraîner des retards dans la mise en œuvre de cet accord. »

M. Tanin a déploré les tactiques violentes, notamment la projection de cartouches de gaz lacrymogène, qui avaient été utilisées par des membres de l’opposition politique pour interrompre les travaux de l’Assemblée.  « Il incombe aux responsables politiques d’adopter un ton qui encourage à la réconciliation et à la normalisation des relations », a insisté le Représentant spécial.

« La décision de la Cour constitutionnelle de suspendre l’accord illustre le peu d’importance accordé à ce jour aux accords conclus sous les auspices de l’Union européenne », a jugé, à ce propos, le Ministre serbe des affaires étrangères.  Le poids de la décision prise par les autorités de Pristina, dont les « motivations sont, de toute évidence, politiques », est encore plus lourd car, a-t-il dit, elle avait été annoncée immédiatement après la signature de l’Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne en octobre dernier.

Pristina n’a pas l’intention d’améliorer les conditions de vie des Serbes de la province, a accusé M. Dačić, appuyé ainsi par le représentant de la Fédération de Russie.  Ce dernier a rejeté l’argument selon lequel les accords ne peuvent pas être commentés pour des raisons juridiques.  « Comment peut-on à la fois respecter la soi-disant constitution du Kosovo et avoir un tel mépris pour la loi fondamentale de la Serbie? » s’est interrogé le délégué russe.

« La Cour constitutionnelle doit être en mesure de faire son travail afin de déterminer la constitutionnalité de l’accord », leur a répondu Mme Çitaku, qui a affirmé que l’avenir européen du Kosovo, « pays libre et indépendant », était irréversible.  Revenant sur le rejet de la demande d’admission du Kosovo à l’UNESCO, elle a accusé la Serbie d’avoir mené une « campagne très brutale, malhonnête, factuellement fausse et raciste ».

Cette allégation a été rejetée par le Ministre serbe des affaires étrangères qui a, au contraire, qualifié d’actes racistes les actes de « christianophobie » perpétrés contre des sites religieux serbes au Kosovo.  « Vous ne pourrez pas tout régler par la force », a-t-il martelé, en reprenant la parole.  « Ce n’est pas parce qu’en l’absence de 3 voix, nous n’avons pas réussi à devenir membre de l’UNESCO que nous ne pourrons pas réussir la prochaine fois », a soutenu Mme Çitaku, dont l’allocution a été interrompue par le Ministre serbe.

Certaines délégations, dont celle des États-Unis, se sont réjouies, à l’instar du Représentant spécial, des progrès réalisés dans le processus visant à créer une chambre spéciale chargée de connaître les dossiers présentés par l’Équipe spéciale d’enquête de l’Union européenne.  Le Kosovo est actuellement en discussion avec les Pays-Bas pour qu’ils puissent accueillir cette juridiction, a précisé Mme Çitaku.  Les délégations, dont celles du Tchad, ont été nombreuses à saluer les mesures prises par le Gouvernement du Kosovo pour lutter contre l’extrémisme violent.

Enfin, plusieurs membres du Conseil de sécurité, dont la Nouvelle-Zélande, la Jordanie et le Royaume-Uni, ont proposé d’alléger le travail du Conseil en examinant le rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) tous les six mois.  « C’est au sein de l’Union européenne que des progrès seront réalisés et non pas au sein de ce Conseil », a ainsi estimé le représentant du Royaume-Uni.

RÉSOLUTIONS DU CONSEIL DE SÉCURITÉ 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999)

Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (S/2015/833)

Déclarations

S’exprimant pour la première fois devant le Conseil, M. ZAHIR TANIN, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo, a indiqué que des progrès tangibles avaient été accomplis, le 25 août dernier, avec la signature, dans le cadre du dialogue mené sous les auspices de l’Union européenne entre Belgrade et Pristina, de plusieurs accords, en particulier ce qui concerne les principes généraux de la création d’une association/communauté des municipalités à majorité serbe au Kosovo.  Les dirigeants serbes et kosovars continuent de faire montre d’un engagement qui consiste à mettre les intérêts du peuple kosovar au-dessus de toute autre considération, a-t-il dit.  « Je perçois, au-delà des défis à court terme et des postures politiques, une détermination sous-jacente à surmonter les questions les plus difficiles affectant les relations entre Pristina et Belgrade. »  Il a néanmoins insisté sur les difficultés qui risquent de mettre en cause la mise en œuvre des accords dans les délais requis.

La Cour constitutionnelle kosovare, a rappelé M. Tanin, a suspendu temporairement l’accord précité, en attendant de statuer dans les 60 jours, ce qui pourrait occasionner des retards dans la mise en œuvre de cet accord.  « J’appelle toutes les parties prenantes à faire en sorte que les engagements pris soient examinés dans les délais requis », a affirmé M. Tanin.  Saluant la signature d’un Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne à la fin d’octobre, il a affirmé que cet Accord témoignait de l’engagement du Kosovo sur la voie de l’intégration européenne, mais aussi, de manière toute aussi importante, de l’engagement européen en faveur du Kosovo.  La ratification de cet Accord par l’Assemblée du Kosovo atteste de la capacité des institutions du Kosovo de privilégier la satisfaction d’intérêts stratégiques à long terme, a-t-il déclaré.

Soulignant la gravité des défis politiques qui se posent au Kosovo, le Représentant spécial a déploré les tactiques violentes utilisées par des membres de l’opposition politique qui ont interrompu par la force les travaux de l’Assemblée à plusieurs reprises.  Au cours du dernier incident, ayant eu lieu il y a deux jours, des cartouches de gaz lacrymogène avaient été utilisés.  Les partis d’opposition ont fait part de leur intention de continuer à perturber les sessions de l’Assemblée, a-t-il déploré, avant de condamner les actions violentes commises.  Il a en outre appelé les parties à participer à un dialogue qui est crucial pour le Kosovo, avant de noter avec préoccupation la persistance d’une rhétorique incendiaire.  « Il incombe aux responsables politiques d’adopter un ton propice à la réconciliation et à la normalisation des relations. »

Rappelant le poids que la candidature du Kosovo à lOrganisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a fait peser sur le débat public, le Représentant spécial a déploré que les luttes diplomatiques et les réactions publiques aient eu pour effet de brouiller les véritables enjeux de cette question.  La protection et préservation du patrimoine culturel et religieux doivent rester un sujet prioritaire des échanges entre Pristina et Belgrade, y compris par le biais du dialogue de Bruxelles, a déclaré M. Tanin.  Il a plaidé pour que davantage d’efforts soient entrepris afin de régler la question des personnes disparues lors du conflit dont le nombre est estimé à 1 600.  Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, des progrès continus ont été réalisés dans le processus de création d’une juridiction spéciale chargée de connaître des faits déférés par l’Équipe spéciale d’enquête de l’Union européenne, a assuré M. Tanin.

En ce qui concerne le retour au Kosovo des personnes déplacées à la suite du conflit, le Représentant spécial a expliqué que, selon les dernières tendances, le nombre de ces retours en 2015 devrait être le plus bas depuis 2000.  Au mois d’octobre dernier, selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), seulement 427 individus sont revenus au Kosovo, a-t-il regretté, avant d’encourager les parties prenantes à faciliter ces retours.

M. Tanin a ensuite indiqué que la stabilité de la région était également mise au défi par l’afflux de réfugiés et de migrants dans les Balkans occidentaux.  « Selon le HCR, au 5 novembre, 650 000 personnes sont arrivées en Grèce par la mer depuis le début de l’année, la grande majorité des migrants transitant par les Balkans occidentaux avant de se rendre dans le nord de l’Europe », a-t-il dit.  Tout en reconnaissant que le Kosovo était moins affecté que d’autres pays, il a fait observer que la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) continuait de suivre cette situation avec attention.  M. Tanin a salué l’adoption par le Kosovo d’une stratégie de prévention de l’extrémisme violent.  Avant de conclure, le Représentant spécial a remercié le Conseil de sécurité pour le soutien continu qu’il a apporté à la MINUK, qu’il a jugé essentiel pour préserver le processus politique en cours.

M. IVICA DAČIĆ, Premier Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a rappelé que son gouvernement avait démontré, dans la pratique, son engagement entier en faveur du dialogue sous la facilitation de l’Union européenne.  « Belgrade est décidée à conclure l’Accord de Bruxelles par le manque de progrès substantiels dans la réalisation des droits fondamentaux des communautés serbes et non albanaises au Kosovo et à Metohija, ainsi qu’à contribuer, à travers d’une approche constructive, à la solution aux questions en suspens dans l’intérêt de la stabilité de la région et de son intégration à l’Union européenne », a-t-il déclaré.  Nous regardons l’Accord comme la garantie qu’un mécanisme sera établi pour rendre possible pour les Serbes du Kosovo et de Metohija une vie normale et digne, a précisé M. Dačić, pour qui l’établissement d’une communauté de municipalités à majorité serbe répondrait aux intérêts de la population serbe.

Le rapport du Secrétaire général plaide en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de Bruxelles dès que possible, a-t-il rappelé.  Toutefois, la décision de la Cour constitutionnelle du Kosovo de suspendre l’Accord illustre le peu d’importance accordé à ce jour aux accords conclus avec la facilitation de l’Union européenne.  Le poids de cette décision de Pristina, aux motivations politiques évidentes, est encore plus lourd quand on sait qu’elle a été annoncée immédiatement après la signature de l’Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne, a-t-il regretté.  « Ce faisant, Pristina a adressé un message sans équivoque à la communauté serbe, à l’Union européenne et aux Nations Unies: qu’elle ne respecte pas les accords et les obligations auxquels elle a adhéré et n’a pas l’intention de rendre la vie des Serbes de la province meilleure », a accusé M. Dačić, qui a déclaré qu’il attendait de voir la réaction de la Commission européenne et du Conseil de sécurité à cette attitude.

En outre, a-t-il continué, Kosovo et Metohija continuent d’être privés des conditions de base pour un retour sans entraves et durable des personnes déplacées internes, un problème auquel le rapport, malheureusement, n’accorde pas l’attention qu’il mérite.  Toute aussi trompeuse, a estimé M. Dačić, est la situation des droits de l’homme des Serbes et des autres communautés non albanaises dans la province, qui est loin d’être satisfaisante.  Pour sa délégation, les droits à la propriété des Serbes continuaient d’être violés dans l’ensemble du Kosovo, en particulier la vente d’entreprises leur appartenant.  Dénonçant les attaques contre les sites religieux et culturels serbes, M. Dacic a appelé la communauté internationale à renforcer son engagement à garantir leur intégrité physique et juridique. 

Le Ministre a toutefois assuré que son gouvernement était engagé à dialoguer avec les représentants de Pristina, avec la facilitation de l’Union européenne, en précisant que des accords avaient déjà été conclus dans le cadre de cette facilitation.  Les tentatives unilatérales, comme celle du Kosovo de briguer un siège à l’UNESCO, ne sont pas des étapes dans la bonne direction et constituent un désaveu à ces mêmes accords, a-t-il regretté, avant de conclure.

Mme VLORA ÇITAKU, du Kosovo, s’est félicitée de la signature de l’Accord de stabilisation et d’association avec l’Union européenne le mois dernier.  Notre avenir européen est irréversible, a-t-elle dit, ajoutant que l’Accord permettrait d’améliorer la vie des Kosovars.  Elle a souligné que le processus d’intégration européenne serait long et a souhaité une recommandation positive de l’Union européenne s’agissant du processus d’exemption de visas.

À la lumière de l’Accord, Mme Çitaku a déclaré que le temps était venu de revoir la relation entre le Kosovo et l’ONU, y compris s’agissant du format du débat de ce jour.  « À partir de maintenant, le Kosovo sera représenté devant cette auguste assemblée au niveau d’un ambassadeur », a-t-elle dit, ajoutant qu’il n’y avait plus le besoin que le Conseil se réunisse tous les trois mois pour « répéter les mêmes positions ».  « Vous gaspillez votre précieux temps avec les tentatives désespérées de notre voisin du nord de projeter une image de la situation qui ne correspond pas à la réalité, d’injecter artificiellement l’idée que le statut du Kosovo n’est pas encore réglé et que notre indépendance est toujours en chantier », a poursuivi Mme Çitaku.

Affirmant avec force que le Kosovo était libre et indépendant, la représentante a affirmé que le droit à exister de son pays en tant que membre de la famille du monde libre n’était pas négociable.  Elle a indiqué que le Kosovo continuerait de chercher à adhérer à des organisations internationales.  Revenant sur le rejet par l’UNESCO de la demande d’adhésion du Kosovo, elle a affirmé que le Kosovo avait mené une campagne modérée, mais avait dû faire face à une campagne très brutale, malhonnête, factuellement fausse et en dernière analyse raciste de la part de la Serbie, ajoutant que cette campagne allait à l’encontre de l’esprit de dialogue  entre Belgrade et Pristina.  Mme Çitaku a également déploré l’instrumentalisation de l’Église orthodoxe serbe lors de la campagne politique de la Serbie et les discours haineux émanant des plus hauts responsables serbes.  « Nous avons vu où cela nous a menés il y a 16 ans », a-t-elle dit, avant de souligner l’engagement du Kosovo en faveur de la paix, du dialogue et de la tolérance.  Affirmant que la protection de l’Église orthodoxe serbe au Kosovo avait été constitutionnalisée, elle a indiqué que cette question ne serait donc plus soumise aux discussions dans le cadre du dialogue de Bruxelles.  Elle a remercié les 92 pays qui avaient soutenu la candidature du Kosovo à l’UNESCO, précisant que le Kosovo serait de nouveau candidat en 2017.

Mme Çitaku a ensuite souhaité que la Serbie fasse montre du même engagement que le Kosovo en faveur du dialogue de Bruxelles, déplorant que le Ministre des finances kosovar n’ait pas pu se rendre dans les bureaux douaniers au nord du Kosovo, en dépit de l’accord signé par la Serbie dans laquelle elle s’engageait à démanteler ses structures parallèles.  « Nous pensons que la décision de notre Président de se saisir de la question relative à l’association de municipalités serbes examinée par la Cour constitutionnelle apportera de la clarté », a-t-elle expliqué.  Pour elle, la Cour doit être en mesure de faire son travail et d’évaluer la constitutionnalité de l’accord.  Enfin, Mme Çitaku a affirmé que le Kosovo était à la dernière étape des négociations avec les Pays-Bas visant à l’ouverture d’une chambre spéciale du Kosovo à La Haye. 

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a regretté la rhétorique, employée aujourd’hui, par la « représentante du Kosovo », en rappelant que la situation y est toujours préoccupante et que l’Accord concernant la création des municipalités serbes est resté lettre morte.  Il a rejeté les affirmations selon lesquelles il n’est pas possible de commenter les accords pour des raisons.  « Comment peut-on combiner un respect pour la soi-disant constitution du Kosovo et tenir dans un tel mépris la loi fondamentale de la Serbie? » s’est-il interrogé.  En outre, le fait que le Kosovo ait présenté sa candidature pour siéger à l’UNESCO alors que, parallèlement, Pristina refuse de se pencher sur la question de la protection du patrimoine culturel et religieux serbe, est préoccupante. 

Ce qui est dangereux, a poursuivi le représentant russe, c’est que les antagonismes intérieurs politiques se reflètent dans la rue, les manifestants ayant lancé, il y a quelques jours, de la peinture, des projectiles et des cocktails Molotov sur la police, qui a répliqué par de gaz lacrymogène.  M. Churkin a également dénoncé les tentatives de mainmise sur des propriétés serbes et s’est dit préoccupé par les incidents au cours desquels des attaques auraient été perpétrées par des combattants kosovars à la frontière avec l’ex-République yougoslave de Macédoine.  Pour la délégation russe, la résolution 1244 (1999) reste d’actualité et le Conseil de sécurité doit continuer de se réunir pour examiner cette question à l’ordre du jour.

Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie) s’est déclarée heureuse de la signature de l’Accord de stabilisation et d’association par l’Union européenne et le Kosovo, même si elle s’est dite inquiète des tensions politiques parfois très vives qui émaillent le débat public au Kosovo et des violences qui les accompagnent.  La représentante s’est également félicitée de l’approbation, le 3 août, par l’Assemblée du Kosovo, des amendements constitutionnels nécessaires pour créer les chambres spéciales appelées à statuer sur les actes d’accusation découlant des enquêtes de l’Équipe spéciale.  Elle a en outre salué la stratégie quinquennale dont le Kosovo s’est doté pour prévenir la radicalisation et le terrorisme en septembre dernier.  Regrettant que la candidature du Kosovo à l’UNESCO n’ait pas abouti, à « trois voix près », elle a estimé qu’un siège au sein de cette organisation aurait permis au Kosovo d’assurer une meilleure protection des sites culturels et religieux dans le pays.  La Malaisie a en conclusion demandé qu’une attention particulière soit accordée au patrimoine serbe.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a fait part de sa préoccupation après les récentes attaques contre des dirigeants politiques au Kosovo, attaques qui peuvent entraver le fonctionnement normal des institutions démocratiques, et a prié les responsables politiques de s’abstenir de toute rhétorique enflammée ou de toute méthode antidémocratique pour exprimer leurs positions.  S’il a reconnu les progrès réalisés au Kosovo dans la prévention de l’extrémisme et de la radicalisation, le représentant a mis en avant la nécessité de poursuivre les efforts sur les questions socioéconomiques, la situation facilitant le recrutement par des groupes extrémistes.  Il a également insisté sur la nécessaire coordination entre la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour traiter du financement du terrorisme. 

M. Barros a par ailleurs estimé que retrouver les 1 600 personnes disparues pendant le conflit était une condition sine qua non à l’établissement de la vérité et de la justice.  Il s’est, à cet égard, félicité de l’accord d’échange d’information signé entre les Commissions sur les personnes disparues du Kosovo et du Monténégro, et a demandé aux autorités de Pristina d’encourager le Groupe de travail sur les disparus.  De plus, réparer le tissu social du Kosovo implique le retour et l’inclusion effective de ceux qui ont été déplacés par le conflit, a conclu M. Barros.

M. PHILIPPE BERTOUX (France) a salué le dialogue établi entre la Serbie et le Kosovo sous les auspices de l’Union européenne, qui s’est notamment matérialisé par la signature, le 25 août dernier à Bruxelles, de quatre accords bilatéraux.  La France se réjouit des premières mesures prises pour la mise en œuvre de ces accords, en particulier du lancement des travaux sur le pont de Mitrovica.  Elle juge par ailleurs crucial que les deux parties poursuivent leurs efforts de rapprochement, y compris en intensifiant le travail d’explication auprès des populations, a déclaré son représentant.  À cet égard, a-t-il indiqué, la France sera attentive aux suites données à la décision que doit prendre, en janvier prochain, la Cour constitutionnelle du Kosovo, sur la possibilité de créer une association des municipalités à majorité serbe.  Pour son pays, cette possibilité, si elle leur est offerte, permettra non seulement aux populations serbes de se sentir citoyens kosovars à part entière, mais elle  ne remettra nullement en cause le statut unitaire du pays, a assuré le représentant.

M. Bertoux a ensuite souligné que la consolidation de l’état de droit au Kosovo doit rester une priorité.  Elle passe notamment par le plein respect des institutions, a-t-il poursuivi, avant de déplorer la série d’incidents qui a marqué ces derniers mois la vie politique du pays, dont des violences contre les membres du gouvernement ou encore des entraves physiques au fonctionnement du parlement.  Ces actes sont inacceptables, en plus de mettre en danger les progrès accomplis au Kosovo depuis plus de 10 ans, a-t-il encore déclaré.  Le respect de l’état de droit passe aussi par la lutte contre l’impunité et contre la radicalisation, a ajouté M. Bertoux, avant de demander que les amendements constitutionnels, autorisant la création de chambres spécialisées chargées de donner une suite aux accusations de crimes contre l’humanité contenues dans le rapport Marty, soient rapidement mis en œuvre.  Il a en outre salué les mesures prises par le Gouvernement kosovar pour lutter contre l’extrémisme violent sur le terrain, de même que l’action de la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX).

M. JUAN MANUEL GONZÁLEZ DE LINARES PALOU (Espagne) s’est dit consterné par la rhétorique agressive et la violence des acteurs politiques à Pristina, le retard dans la mise en œuvre des accords conclus et le retour regrettable des autorités du Kosovo à l’unilatéralisme.  Il a en particulier déploré les incidents perpétrés à l’encontre des communautés non majoritaires du Kosovo et de leurs édifices.  Ces questions, a-t-il insisté, doivent recevoir toute l’attention nécessaire dans le cadre du dialogue de Bruxelles, « plutôt que d’autres points plus formels ».  Le représentant a appelé les autorités de Belgrade et de Pristina à renforcer le dialogue et demandé que des efforts accrus soient entrepris en vue de créer une juridiction spéciale chargée de connaître des dossiers présentés par l’Équipe spéciale d’enquête de l’Union européenne.  Les accords conclus sont, certes, complexes mais solides, car ils conditionnent la prospérité future des Kosovars, a-t-il estimé.  Réaffirmant la position de l’Espagne sur l’adhésion du Kosovo à l’UNESCO, le représentant a assuré que son pays appuyait tous les efforts visant l’obtention de résultats concrets dont tous les Kosovars puissent bénéficier. 

M. USMAN SARKI (Nigéria) a pris note des progrès engrangés dans le cadre du premier accord de principe régissant la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie, encourageant les deux parties à y recourir pour résoudre toutes les questions en suspens.  Il s’est aussi félicité des amendements constitutionnels créant les chambres spéciales appelées à statuer sur les actes d’accusation découlant des enquêtes de l’Équipe spéciale.  Des efforts supplémentaires devraient être consentis en vue d’assurer la justice et la reddition des comptes, a-t-il toutefois ajouté en se disant inquiet des actions violentes perpétrées récemment par certains groupes d’opposition. 

Par ailleurs, le représentant a estimé que la stratégie quinquennale pour prévenir l’extrémisme violent et la radicalisation constituait un pas dans la bonne direction, avant d’ajouter que la réconciliation restait essentielle pour rétablir la paix et la sécurité.  Le Nigéria a en outre insisté pour que soit nommé rapidement le président de la délégation de Pristina pour le Groupe de travail sur les personnes portées disparues.  D’une manière générale, il a estimé que le rôle de la MINUK restait crucial pour renforcer les capacités institutionnelles du Kosovo et pour promouvoir la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme.

M. DAINIUS BAUBLYS (Lituanie) a estimé que, depuis la prise de fonction du nouveau Gouvernement au Kosovo, l’année dernière, le rapprochement entre Pristina et Belgrade prenait la forme d’actions concrètes et non pas de beaux discours.  Par ailleurs, le Kosovo a renforcé ses relations avec l’Union européenne, notamment avec la signature de l’Accord d’association et de stabilisation en octobre dernier, et a fait des progrès incontestables pour ce qui est de sa situation socioéconomique et du respect de l’état de droit.  La Lituanie a toujours soutenu le Kosovo sur son chemin vers l’Union européenne et reste disposée à partager son expérience de réforme, y compris par le biais du programme de jumelage de l’Union européenne.

« Les décisions historiques supposent du courage », a poursuivi le représentant, qui a salué les mesures concrètes des deux parties vers la normalisation dans le cadre du dialogue facilité par l’Union européenne pour la réalisation de l’Accord de Bruxelles de 2013.  À ce titre, il a mentionné les accords qui ont été rendus possibles grâce à ce dialogue dans les domaines de l’énergie, des télécommunications, ainsi que la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe au Kosovo et des arrangements relatifs à l’utilisation du pont principal de Mitrovica.  « Il faut maintenant mettre en application ces accords », a déclaré M. Baublys, qui a encouragé la Serbie et le Kosovo à normaliser leurs relations « parce que c’est au cœur du programme d’intégration européen et essentiel pour la stabilité et la prospérité régionale », selon lui.  Avant de conclure, il a estimé que la situation sur le terrain restait stable et que la MINUK, la Force de paix au Kosovo (KFOR) et l’EULEX continuaient de jouer un rôle important en termes de stabilisation, de sécurisation et du respect de l’état de droit.  La Lituanie poursuivra sa contribution à la KFOR et l’EULEX.  Convaincu que les autorités du Kosovo sont en mesure « de prendre les choses en main », le représentant a enfin estimé qu’il était grand temps, compte tenu des progrès sur le terrain, de réduire la fréquence des débats du Conseil de sécurité sur la MINUK.

Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) s’est réjouie des progrès significatifs enregistrés dans les relations entre la Serbie et le Kosovo, notamment après la signature d’accords entre les deux pays, en particulier celui qui porte sur les municipalités à majorité serbe au Kosovo.  Pour la Nouvelle-Zélande, c’est une claire démonstration de l’importance de la médiation européenne dans la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.  La représentante a ensuite déploré l’interruption par certains acteurs politiques des travaux du Parlement kosovar, qualifiant ces actes d’irresponsables et de nature à miner la confiance dans les institutions démocratiques, avant de les appeler à ne plus reproduire de tels comportements.  Mme Schwalger a également appelé les autorités kosovares à rapidement mettre en place les chambres criminelles censées examiner les allégations de crimes contre l’humanité contenues dans le rapport Marty.  Elle leur a également demandé de se pencher sur la question des personnes disparues, avec le Groupe de travail créé à cet effet, estimant que cette question représente un outil essentiel de la réconciliation nationale.  Enfin, elle s’est félicitée du plan stratégique de lutte contre l’extrémisme et la radicalisation adopté par le Gouvernement du Kosovo.  

M. LIU JIEYI (Chine) a dit comprendre les préoccupations légitimes de la Serbie concernant la question du Kosovo.  La résolution 1244 (1999) doit rester le cadre du règlement définitif de la situation au Kosovo, a-t-il affirmé.  Le représentant de la Chine a ensuite salué les progrès accomplis dans le cadre du dialogue de haut niveau entre les autorités à Belgrade et à Pristina.  Il a demandé la protection des droits de toutes les communautés au Kosovo et a souligné qu’il était nécessaire de désamorcer toute escalade de la situation au Kosovo.  Enfin, le représentant a émis l’espoir que la MINUK, EULEX et la KFOR œuvreront à la recherche de synergies pour mieux coordonner leurs efforts et continueront de jouer un rôle constructif au Kosovo.

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) s’est déclaré préoccupé par les actions lancées par des partis d’opposition du Kosovo pour empêcher la création de l’association/communauté des municipalités à majorité serbe.  Il a estimé que les parties devaient impérativement renouveler leur engagement en faveur d’une réconciliation nationale en promouvant les droits de l’homme et en appliquant les normes internationales en vigueur pour éviter toutes discriminations à l’égard des déplacés de retour.  En outre, les efforts déployés aux niveaux local et étatique doivent se poursuivre pour garantir le respect des droits fondamentaux des Serbes du Kosovo.  Les parties doivent également œuvrer de concert à la protection du patrimoine religieux et cultuel.  À cet égard, le représentant s’est dit préoccupé par les incidents, signalés dans le rapport, à l’encontre des communautés non majoritaires.

En matière de lutte contre l’impunité, le représentant s’est félicité de la création du tribunal spécial chargé d’enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis pendant le conflit armé au Kosovo.  Par ailleurs, le représentant a salué les efforts des autorités du Kosovo pour empêcher le recrutement de terroristes.

M. EIHAB OMAISH (Jordanie) a salué les progrès accomplis au Kosovo et les efforts consentis par les autorités kosovares.  Les succès engrangés par ces dernières montrent que les Kosovars sont capables de progresser sur la voie de l’édification d’un État moderne, a-t-il dit, avant de saluer l’adoption d’un plan pour lutter contre l’extrémisme religieux.  Il a appelé les autorités kosovares à traduire en justice tous ceux qui portent atteinte aux édifices religieux et a souhaité que des progrès accrus soient faits sur la question des personnes disparues.

Le représentant a ensuite appuyé les efforts de l’Union européenne en vue de la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.  La Jordanie soutient les efforts du Kosovo pour adhérer aux différentes organisations internationales et appelle la communauté internationale à en faire de même car cela ne peut qu’être favorable à la sécurité régionale et à la prospérité du Kosovo.  Enfin, M. Omaish a plaidé pour que la réunion du Conseil de sécurité relative à la situation au Kosovo se tienne à l’avenir tous les six mois, et non plus tous les trois mois.

M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) s’est félicité de la signature de l’Accord d’association et de stabilisation avec l’Union européenne à la fin du mois d’octobre.  Il a également rendu hommage à la police du Kosovo pour avoir permis à des membres de la communauté serbe de se rendre sur les lieux saints et de s’y recueillir.  Après avoir salué les accords conclus dans les domaines de l’énergie, des télécommunications, il s’est dit encouragé par la décision prise par la Chambre de commerce du Kosovo de tenir une réunion avec le Ministre du commerce de la Serbie pour discuter des perspectives d’avenir dans le secteur du bâtiment.  « Une telle décision aurait été inimaginable il y a encore quelques années », a fait remarquer le représentant.  La situation en cours au Parlement du Kosovo, où des échauffourées ont eu lieu, est indigne d’une institution démocratique, a toutefois estimé le représentant.  La création d’une chambre spécialisée à La Haye, aux Pays-Bas, permettra de traduire en justice les auteurs de crimes contre l’humanité, a-t-il estimé, en réaffirmant l’attachement de son pays à la lutte contre l’impunité.  Revenant sur la campagne menée par le Kosovo pour siéger à l’UNESCO, le représentant des États-Unis a réaffirmé que son pays était engagé à soutenir toute autre candidature du Kosovo.  Avant de conclure, le délégué américain a demandé que la périodicité de la réunion du Conseil consacrée à l’examen de la situation au Kosovo passe d’un rythme trimestriel à un rythme semestriel.  

M. TCHOULI GOMBO (Tchad) a salué les progrès accomplis dans le cadre du dialogue de haut niveau entre les autorités de Belgrade et celles de Pristina, y compris la signature, le 25 août dernier, de plusieurs accords, en particulier ce qui concerne les principes généraux de la création d’une association/communauté des municipalités à majorité serbe au Kosovo.  Il a encouragé les responsables serbes au Kosovo à appuyer cette dynamique et à mettre en œuvre toutes les dispositions de ces accords.  Les progrès consentis par les autorités kosovares en vue de la création d’une chambre spéciale chargée de connaître des dossiers soumis par l’Équipe spéciale d’enquête de l’Union européenne attestait de leur bonne volonté.  Le délégué a condamné les interruptions violentes des travaux de l’Assemblée du Kosovo, en qualifiant ces actes d’« inacceptables ».  À l’instar d’autres délégations, le Tchad est en faveur d’une réunion du Conseil de sécurité tous les six mois sur la situation au Kosovo, a indiqué son représentant.  Avant de conclure, il a salué l’adoption par les autorités kosovares d’un plan visant à lutter contre l’extrémisme religieux.

M. JULIO HELDER MOURA LUCAS (Angola) a rappelé que la MINUK continuait de jouer un rôle essentiel au Kosovo pour promouvoir la sécurité, l’état de droit et les droits de l’homme.  Jugeant à la suite du Secrétaire général dans son rapport que la situation est demeurée stable au cours de la période à l’examen, le représentant a toutefois relevé des incidents inacceptables, comme qui se sont produits à l’Assemblée du Kosovo.  Il a estimé que la mise en œuvre du premier accord sur les principes régissant la normalisation des relations était déterminante pour l’avenir d’un Kosovo multiethnique.  Le représentant a en outre salué Pristina et Belgrade pour les contacts qu’ils ont pris en vue de résoudre les problèmes relatifs au retour des personnes déplacées.  Il s’est enfin félicité de l’organisation d’une table ronde pour lutter contre les violences à l’égard des femmes et de l’adoption, en septembre dernier, de la stratégie quinquennale de prévention de l’extrémisme violent et de la radicalisation.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a salué la dignité avec laquelle les autorités du Kosovo avaient réagi au rejet de la candidature du Kosovo à l’UNESCO.  Le Royaume-Uni continuera d’appuyer le Kosovo malgré ce revers, a-t-il assuré.  Le délégué a ensuite salué les efforts entrepris par le Kosovo pour préserver le patrimoine culturel et religieux de toutes les communautés, tout en soulignant que les autorités kosovares devraient en faire davantage.  M. Rycroft s’est félicité des progrès accomplis en vue de créer une chambre spéciale chargée de connaître des dossiers soumis par l’Équipe spéciale d’enquête de l’Union européenne, notamment les discussions entamées avec les Pays-Bas.  La normalisation des relations entre Belgrade et Pristina est essentielle à la stabilité des Balkans, a-t-il souligné, en précisant que cette normalisation était également dans l’intérêt de tous les Kosovars.  Le représentant du Royaume-Uni a condamné la violence dont a récemment fait montre l’opposition, avant de dire que sa délégation était en faveur de la réduction des séances du Conseil consacrées à la situation au Kosovo.  « C’est au sein de l’Union européenne que des progrès seront réalisés et non pas au sein de ce Conseil », a-t-il estimé avant de conclure.

Reprenant la parole, le Premier Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Serbie s’est élevé contre l’intervention de Mme Vlora Çitaku, du Kosovo, en qualifiant le ton de son discours « particulièrement agressif ».  La « déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo » risque d’ouvrir la voie à d’autres actions du même ordre, a-t-il prévenu, en s’adressant aux membres du Conseil de sécurité ayant appuyé cette déclaration.  Il a demandé à certains pays de « s’abstenir d’insulter la Serbie », ou de porter atteinte à sa souveraineté nationale et à son intégrité territoriale.  Contrairement à ce que Mme Çitaku a déclaré, la Serbie n’a pas mené de campagne « raciste » contre la candidature d’admission du Kosovo à l’UNESCO.  Le Ministre a, au contraire, qualifié d’actes racistes les actes de « christianophobie » perpétrés contre des sites religieux serbes au Kosovo.  « Vous ne pourrez pas tout régler par la force », a-t-il martelé.  Le Ministre a demandé aux États membres de l’Union européenne d’ouvrir les yeux et de comprendre que le Kosovo n’est pas un pays indépendant.  « Pourquoi l’accord de Bruxelles a-t-il été suspendu?  Pourquoi seulement 1,5% des réfugiés sont-ils retournés à leur foyer? » s’est-il demandé, avant de réaffirmer que son gouvernement demeurait engagé en faveur du dialogue.

Mme VLORA ÇITAKU a repris la parole pour dire que le Kosovo était libre, souverain et indépendant.  « Vous devez accepter la réalité et lire l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur cette question », a-t-elle lancé au Ministre des affaires étrangères de la Serbie.  Elle l’a également invité à ne pas réécrire l’histoire.  La guerre du Kosovo s’est déroulée devant les yeux du monde entier, a-t-elle rappelé.  Mme Çitaku a assuré que l’accord actuellement négocié avec les Pays-Bas sera conclu sans que le Kosovo ait à demander la permission de la Serbie.  « Ce n’est pas parce que nous avons échoué, à trois voix près, à devenir membre de l’UNESCO que nous ne réussirons pas la prochaine fois », a-t-elle prévenu.  Enfin, elle a rappelé qu’elle était Ambassadrice du Kosovo aux États-Unis, avant d’annoncer que le Kosovo désignera prochainement un « observateur permanent » pour le représenter auprès des Nations Unies.

 

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