7516e séance – matin
CS/12031

Le Conseil de sécurité dresse le bilan d’un mois d’août caractérisé par « une unité retrouvée » autour du dossier syrien

Faisant le bilan des travaux mensuels du Conseil de sécurité, plusieurs de ses membres ont salué, ce matin, au cours de la dernière séance publique du mois, une « unité retrouvée » qui a permis l’adoption de décisions importantes les 7, 17 et 28 août.

La plupart des 15 membres du Conseil de sécurité qui se sont livrés à cet exercice visant à améliorer les pratiques et capacités de réaction de cet organe principal des Nations Unies ont salué une « unité retrouvée » autour du dossier syrien avec l’adoption de la résolution 2235 (2015) du 7 août, établissant une mission d’investigation et d’attribution sur l’usage de chlore comme arme chimique en Syrie. 

Ils ont cité l’adoption de la déclaration présidentielle du 17 août exhortant les parties syriennes à continuer de participer aux consultations initiées par l’Envoyé spécial du Secrétaire général et priant le Secrétaire général à leur rendre compte dans un délai de 90 jours des résultats de la prochaine phase de consultations. 

Les délégations ont aussi fait état de la déclaration présidentielle du 28 août par laquelle le Conseil a salué la signature de l’Accord de paix par le Président Salva Kiir, du Soudan du Sud et menacé de sanctions toute partie qui ne l’appliquerait pas.

La Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’août, Mme Joy Ogwu, du Nigéria, s’est félicitée de l’accent mis sur trois thèmes que constituent le renforcement du secteur de la sécurité et de la mise en œuvre de la résolution 2151 (2014), la coopération entre l’ONU et les organisations régionales en matière de maintien de la paix et de la sécurité et les leçons et expériences tirées de la Mission de lutte contre Ebola. 

De son côté, le représentant de la Fédération de Russie, dont le pays assumera la présidence du Conseil au mois de septembre, a indiqué qu’il saisirait cette opportunité pour étendre le mandat de l’équipe d’enquête créée par la résolution 2235 (2015) à l’Iraq en notant des allégations de recours à des armes chimiques par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL).  Estimant que la situation au Moyen-Orient ne présentait aucun motif de satisfaction, le représentant russe a déclaré que « les conflits au Moyen-Orient ne pourront être résolus que par le biais du droit international, sans deux poids deux mesures ». 

« Si tout ne s’est pas passé comme nous avons souhaité », a dit le représentant de la Nouvelle-Zélande, dont le pays présidait le Conseil de sécurité au mois de juillet, « nous avons pu parvenir à des résultats importants grâce à l’unité retrouvée autour des décisions prises ».

Outre des exposés sur les situations humanitaires en Syrie, en Iraq, au Soudan du Sud, en République centrafricaine, au Yémen et en Libye, le Conseil était aussi saisi d’un exposé du Chef des affaires politiques, lequel, le 19 août, a préconisé une nouvelle approche globale « à trois niveaux » pour avancer vers une situation à deux États sur la question de la Palestine.

Si des délégations ont rappelé que le Conseil de sécurité avait été saisi de la situation en Guinée-Bissau qui est à nouveau plongée dans une « zone de turbulences politiques », d’autres, dont les représentants de la France et des États-Unis, se sont aussi inquiétés de l’absence de dialogue au Burundi, en rappelant toutes les conséquences que cette crise pouvait avoir sur la stabilité régionale. 

Le 26 août, les délégations ont aussi discuté de la « situation sécuritaire mitigée » en Libye, un mois et demi après la signature, sous l’égide de l’ONU, de l’Accord politique libyen, qui prévoit un cadre de négociations futures relatif à la formation d’un gouvernement d’entente nationale.  

Soulignant la situation catastrophique de l’Iraq et de la Libye, le représentant du Venezuela a estimé que le Conseil de sécurité devrait approfondir son examen des conséquences de l’effondrement des institutions de ces pays en matière de proliférations des groupes terroristes.  À l’instar du représentant du Tchad, ce dernier a aussi regretté le manque de transparence dont ont fait preuve les membres permanents du Conseil de sécurité pour rédiger la déclaration présidentielle du 17 août sur la Syrie. 

S’agissant des allégations d’exploitation sexuelle par des Casques bleus en République centrafricaine, l’ensemble des intervenants a appelé à la politique de tolérance zéro.  « Ce mois d’août a vu la liste des allégations d’abus sexuels en République centrafricaine s’étendre.  Ce Conseil a pu exprimer son émotion et sa colère, et soutenir l’action résolue du Secrétaire général pour la mise en œuvre de la politique de tolérance zéro », a dit le représentant de la France, avant d’exprimer l’entière détermination de son pays à faire la lumière sur les allégations qui concernent les soldats français. 

Des délégations ont salué la tenue le 24 août de la première réunion en « formule Arria », à l’initiative des États-Unis et du Chili, qui a porté sur les attaques sélectives de l’EIIL contre des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGTB).

L’ensemble des membres du Conseil de sécurité ont saisi l’opportunité de cette séance pour rendre hommage au défunt général brésilien José Luiz Jaborandy, Commandant de la force de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). 

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