105e séance plénière – après-midi
AG/11680

L’Assemblée générale termine une session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur »

Le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, de l’Ouganda, a passé, cet après-midi, le marteau à son successeur M. Mogens Lykketoft, du Danemark, terminant ainsi une soixante-neuvième session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur » et dont le succès majeur, comme l’a confirmé le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a été sans contexte l’accord sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Avant d’achever les travaux, M. Kutesa a présidé l’adoption de la résolution intitulée « Promouvoir des services publics ouverts à tous et responsables en faveur du développement durable »*.  Dans ce texte sur lequel les représentants des États-Unis et de l’Union européenne ont expliqué leur position, l’Assemblée générale réaffirme que des institutions publiques transparentes, ouvertes à tous, participatives et responsables et des services publics de qualité, soucieux des règles d’éthique, réactifs et informatisés constituent les fondements d’un développement durable à tous les niveaux.

Après 105 séances plénières et 327 résolutions, nous voilà aujourd’hui réunis pour évaluer le travail accompli et celui, important, qu’il reste à faire, a déclaré M. Sam Kutesa, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, à l’issue d’une session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur ».  L’accord sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été sans contexte le succès majeur, a-t-il estimé. 

Ce nouvel agenda est le fruit d’un sentiment de solidarité qui nous inspire, a commenté le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.  Les 17 objectifs et 169 cibles n’ont pas été fixés en une nuit.  Il a fallu plusieurs cycles d’intenses négociations, a reconnu M. Ban qui a remercié le Président de l’Assemblée générale pour la manière très « douée » dont il a conduit les choses jusqu’au consensus.  Le nouveau Programme illustre la manière dont l’Assemblée générale s’est ouverte de manière sans précédent à un éventail de voix sans précédent.  C’est un héritage important qui ne saurait souffrir le moindre recul.

Le pilier de notre partenariat renouvelé est désormais l’agenda d’Addis-Abeba sur le financement du développement, a dit le Président de l’Assemblée générale.  Mais, a-t-il prévenu, notre course vers le développement durable restera vaine si nous ne relevons pas le défi du changement climatique, avec un nouvel accord universel et contraignant.  M. Sam Kutesa a conclu avec les mots de Nelson Mandela: « J’ai découvert un secret.  Je sais maintenant qu’après avoir escaladé une montagne, on apprend qu’il y a encore beaucoup d’autres montagnes à escalader ».

Le Secrétaire général de l’ONU s’est dit certain que la grande habileté et l’esprit de collégialité qui ont prévalu, au cours de cette session, vont se poursuivre avec M. Mogens Lykketoft, Président de la soixante-dixième session.

Ce dernier ayant reçu le mandat de faciliter les consultations sur la résolution 24/24 du Conseil des droits de l’homme relative à « la coopération entre les Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme », le représentant du Sénégal a, au nom du Groupe des États d’Afrique, retiré son projet de résolution par lequel l’Assemblée générale aurait décidé de reporter à sa prochaine session l’examen de ladite résolution.  L’examen d’une cinquantaine d’autres points a aussi été reporté à la soixante-dixième session.

 

* A/69/L.81/Rev.1

 

Adoption de la résolution intitulée « Promouvoir des services publics ouverts à tous et responsables en faveur du développement durable » (A/69/L.81/Rev.1)

Dans cette résolution, adoptée sans vote, telle qu’oralement amendée oralement, l’Assemblée générale réaffirme que des institutions publiques transparentes, ouvertes à tous, participatives et responsables et des services publics de qualité, soucieux des règles d’éthique, réactifs et informatisés constituent les fondements d’un développement durable à tous les niveaux.  Elle encourage tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption et à y adhérer et la communauté internationale, à adopter de bonnes pratiques pour la restitution d’avoirs.  L’Assemblée réaffirme qu’il faut s’efforcer d’éliminer les paradis fiscaux qui incitent à transférer à l’étranger les avoirs volés et encouragent les flux financiers illicites.

Elle engage la communauté internationale à continuer de promouvoir l’échange d’informations, de données d’expérience, d’enseignements et de pratiques optimales pour consolider la mise en place d’institutions et services publics, qui soient ouverts à tous et responsables.  Elle encourage les États Membres, les États observateurs et les observateurs à promouvoir une direction efficace et responsable, un niveau élevé de professionnalisme, l’éthique, l’intégrité, la transparence, la responsabilisation, la réactivité, l’efficacité et l’efficience.

L’Assemblée souligne que la prestation de services aux citoyens doit être au cœur de la transformation de l’administration publique et qu’elle requiert des cadres institutionnels appropriés, une direction compétente et intègre, le respect de la diversité et de l’égalité des sexes, l’exploitation des technologies de l’information et des communications, la volonté d’innover, le sens des responsabilités et le renforcement des capacités du secteur public.  Elle prend note, à cet égard, de la contribution positive des peuples autochtones et des communautés locales, notamment les principes andins « ama suwa, ama llulla et ama qhila », qui condamnent respectivement le vol, le mensonge et la paresse, les valeurs Inupiat « pitqiksiġautaiññiq et qiksiksrautiqaġniq », qui préconisent l’honnêteté et le respect d’autrui et la valeur « tukuki » des Blackfoot, qui prône l’impartialité et l’incorruptibilité.

Le représentant des États-Unis s’est félicité de la résolution qu’il a qualifiée d’« outil pour aider à parvenir aux objectifs de développement durable, en particulier l’objectif visant l'avènement de sociétés pacifiques et ouvertes.  Il s’est tout de même demandé pourquoi la résolution fait une distinction entre « États Membres » et « États observateurs » alors tout dépend des obligations auxquels les pays sont tenus en vertu des traités dont ils sont parties.  Le représentant a aussi reconnu la contribution des cultures autochtones mais il a tenu à souligner que l’adhésion de son pays à la résolution ne saurait être interprétée comme l’acceptation des valeurs et pratiques traditionnelles contraires aux droits universels dont l’égalité entre les sexes et les droits des personnes handicapées.  Pourquoi privilégier certaines cultures et traditions au détriment d’autres? s’est demandé le représentant.

Son homologue de l’Union européenne s’est interrogé sur la valeur de la résolution adoptée aujourd’hui.  Il faut, a-t-il plaidé, simplifier au maximum le travail de l’Assemblée générale et éviter de lui soumettre des questions qu’elle a déjà confiées à ses organes subsidiaires, en l’occurrence la Deuxième Commission chargée des questions administratives et financières.   Le représentant a aussi regretté la manière dont se sont déroulées les négociations. 

Comment traiter en profondeur d’une question aussi complexe alors que tout le monde préparait activement la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement et la transmission au Sommet de septembre du programme de développement pour l’après-2015?  En conséquence, l’Union européenne ne peut qu’exprimer des réserves face à certaines « formules politiques » de la résolution et à ses lacunes.  Pour l’Union européenne, il est essentiel que tous les droits de l’homme soient respectés.

Retrait du projet de décision sur le Rapport du Conseil des droits de l’homme (A/69/L.93)

Par ce texte, l’Assemblée générale, rappelant sa décision 68/668 du 15 septembre 2014, aurait décidé de reporter l’examen de la résolution 24/24 du Conseil des droits de l’homme, en date du 27 septembre 2013, à sa soixante-dixième session.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Sénégal a dit avoir retiré le texte parce que le Président de l’Assemblée général a eu mandat de faciliter les consultations sur la résolution 24/24 relative à « la coopération entre les Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme ». 

Le Groupe des 77 et la Chine, a dit le représentant, attend des clarifications sur certains points dont la faisabilité de la proposition visant à ce que le Secrétaire général « désigne, au sein des structures existantes et pour l’ensemble du système, un point focal principal dont la mission sera de mobiliser  toutes les parties prenantes, en particulier les États Membres, aux fins d’encourager la prévention des actes de représailles et d’intimidation auxquels expose la coopération avec l’Organisation des Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes ».  

L’ONU, a fait remarquer le représentant, a déjà des mécanismes, dont les organes des droits de l’homme qui traitent de ces questions.  Par ailleurs, qu’en est-il du pouvoir des 47 membres de Conseil des droits de l’homme de nommer ou de créer des points focaux avec lesquels toutes les autres entités sont obligées de coopérer?  Le Groupe des États d’Afrique est prêt à mener des consultations constructives au cours de cette session, des consultations globales, transparentes et sans exclusive, a insisté le représentant.

Déclarations sur la clôture de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale

L’accomplissement majeur de cette soixante-neuvième session est bien évidemment le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a estimé le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON.  Ce nouvel agenda est le fruit d’un sentiment de solidarité qui nous inspire.  Les 17 objectifs et 169 cibles n’ont pas été fixés en une nuit.  Il a fallu plusieurs cycles d’intenses négociations, a reconnu le Secrétaire général, qui a remercié le Président de l’Assemblée générale pour la manière très « douée » dont il a conduit les choses jusqu’au consensus.  Le nouveau programme illustre la manière dont l’Assemblée générale s’est ouverte de manière sans précédent à un éventail de voix sans précédent.  C’est un héritage important qui ne saurait souffrir le moindre recul.

Le Secrétaire général s’est félicité que la même attitude ait prévalu en juillet à Addis-Abeba, lors de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Là encore, il a félicité le Président d’une session dont la première résolution a été celle sur Ebola.

L’Assemblée a aussi convoqué un débat important sur la promotion de la tolérance et la réconciliation contre l’extrémisme violent et fait des progrès dans sa propre revitalisation.  Après avoir mentionné le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale que l’Assemblée a dûment commémoré, le Secrétaire général a estimé que toutes ces activités ont montré une grande habileté et un esprit bienvenu de collégialité.   « Je suis sûr que cette tendance va se poursuivre avec M. Mogens Lykketoft, Président de la soixante-dixième session », a-t-il conclu.

M. SAM KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a parlé d’une session qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur.  Après 105 séances plénières et 327 résolutions, nous voilà aujourd’hui réunis pour évaluer le travail accompli et celui, important, qu’il reste à faire.  L’accord sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été sans contexte le succès majeur de cette session, a estimé à son tour le Président.  Il a rappelé que dès février, il avait convoqué un débat de haut niveau sur les moyens de mise en œuvre du futur programme.  Le pilier de notre partenariat renouvelé en faveur du développement est désormais l’agenda d’Addis-Abeba, a souligné le Président. 

Mais, a-t-il prévenu, notre course vers le développement durable restera vaine si nous ne relevons pas le défi du changement climatique, avec un nouvel accord universel et contraignant.  Ici aussi, le Président a rappelé qu’il avait convoqué en juin dernier, une manifestation de haut niveau sur le changement climatique.  À son tour, il a souligné combien l’Assemblée générale a su se montrer réactive à l’actualité, dont l’épidémie d’Ebola et l’extrémisme violent. 

Nous avons lancé en décembre, a aussi rappelé le Président, la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et en mars, inauguré le Mémorial permanent en hommage aux victimes de la traite transatlantique.  Nous avons, a poursuivi le Président, commémoré le vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes et pour la première fois, le Bureau d’un Président de l’Assemblée a organisé la commémoration mondiale de la Journée internationale de la femme.  Au cours de cette session, l’Assemblée n’a pas non plus oublié les jeunes.

Maintenant que nous en sommes au soixante-dixième anniversaire de l’ONU, nous devons, a insisté le Président, profiter de cette occasion pour examiner la manière dont l’Organisation peut se transformer et améliorer sa capacité de répondre aux défis de notre temps.  C’est la raison pour laquelle, durant cette session, un débat sur le renforcement de la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales a eu lieu. 

S’agissant de la revitalisation de l’Assemblée générale elle-même, le Président a rappelé que les États Membres ont plaidé pour que l’Assemblée ait un plus grand rôle dans l’élection du prochain Secrétaire général.  M. Kutesa a conclu avec les mots de Nelson Mandela: « J’ai découvert un secret.  Je sais maintenant qu’après avoir escaladé une montagne, on apprend qu’il y a encore beaucoup d’autres montagnes à escalader ».

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