SC/11586-AFR/2984

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la République démocratique du Congo

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, Mme María Cristina Perceval (Argentine):

Les membres du Conseil de sécurité ont relevé qu’au 2 octobre s’était écoulée la moitié du délai de six mois octroyé aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), lors de la réunion conjointe du 2 juillet des ministres de la défense de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et de la Communauté de développement de l’Afrique australe, pour déposer volontairement les armes.  Ils se sont dits particulièrement préoccupés par le fait que, depuis cette date, aucun autre membre des FDLR ne se soit spontanément rendu et que celles-ci ne se soient pas volontairement démobilisées, comme elles s’y étaient publiquement engagées.

Les membres du Conseil ont rappelé que la neutralisation rapide des FDLR était une priorité absolue pour pouvoir instaurer la stabilité et protéger les populations civiles de la République démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs, conformément aux engagements plus vastes pris dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région. Ils ont rappelé que des dirigeants et des membres des FDLR étaient au nombre des auteurs du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis au Rwanda, au cours duquel des Hutus et d’autres personnes opposées au génocide avaient également été tués, et que les FDLR étaient un groupe soumis à des sanctions imposées par l’ONU, opérant en République démocratique du Congo, qui continuait de promouvoir et de commettre des tueries fondées sur des facteurs ethniques et d’autres massacres au Rwanda et en République démocratique du Congo.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien aux engagements pris au niveau régional par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté de développement de l’Afrique australe d’éradiquer la menace que représentent les groupes armés et de faire le point à trois mois de l’avancement du processus de désarmement des FDLR.  Ils ont souligné l’importance que ce processus soit rapidement mené à bien, assorti d’objectifs clairs et appuyé par une action militaire crédible de la République démocratique du Congo, avec le soutien de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  Ils ont précisé que seul l’accomplissement de progrès substantiels sur la voie d’une démobilisation pleine et entière, telle qu’exigée par la région et comme les FDLR s’y étaient engagées, pourrait justifier tout nouveau report des opérations militaires contre les FDLR. Ils ont indiqué que le Conseil ferait le bilan du processus de démobilisation au vu des progrès accomplis sur le terrain, y compris le nombre de combattants s’étant constitués prisonniers, en particulier chez les dirigeants, le nombre d’armes en état de fonctionnement remises, l’accord des prisonniers d’être transférés vers des zones d’attente définies par le Gouvernement congolais, en coordination avec la MONUSCO, et le transfert du contrôle des territoires aux autorités du pays.  Ils ont de nouveau appelé le Gouvernement congolais, agissant en coordination avec la MONUSCO, à mener des opérations militaires contre les dirigeants et membres des FDLR qui ne participent pas au processus de démobilisation ou qui continuent de se livrer à des atteintes aux droits de l’homme.  Ils ont rejeté tout appel à l’ouverture d’un dialogue politique avec les FDLR et réaffirmé que les auteurs de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité devaient être arrêtés et traduits en justice.

Les membres du Conseil ont rappelé que le Gouvernement congolais devait veiller à ce que des conditions humaines règnent dans les camps de désarmement, démobilisation et réintégration, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils soutenaient sans réserve la MONUSCO et encouragé toutes les parties à pleinement coopérer avec elle.

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