SC/11261-AFR/2802

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud

23/1/2014
Conseil de sécuritéSC/11261
AFR/2802
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

DÉCLARATION À LA PRESSE FAITE PAR LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LE SOUDAN DU SUD


On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein (Jordanie):


Le 23 janvier, les membres du Conseil de sécurité ont entendu des exposés sur la situation au Soudan du Sud présentés par la Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et Représentante spéciale du Secrétaire général, Hilde Johnson, par vidéoconférence depuis Djouba, et le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, Ivan Simonovic.


Les membres du Conseil se félicitent que les parties aient signé aujourd’hui un accord de cessation des hostilités et les appellent à le mettre en œuvre intégralement et sans délai, première étape d’un long processus visant à assurer une paix durable et l’état de droit au Soudan du Sud et à s’attaquer aux causes profondes du conflit grâce à un dialogue politique global et sans exclusive, la réconciliation nationale et la création d’institutions publiques efficaces.  Les membres du Conseil saluent les efforts inlassables déployés par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) afin de parvenir à la signature de cet accord, ainsi que les mesures que l’IGAD et ses partenaires ont prises pour accélérer la libération des détenus et faire en sorte que ceux-ci participent réellement à un dialogue politique ouvert à tous.  Les membres du Conseil réaffirment leur ferme appui aux efforts de médiation de l’IGAD dans le cadre de la recherche d’un règlement durable à la crise au Soudan du Sud.  Ils saluent la visite effectuée le 20 janvier à Djouba par la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, et les initiatives menées par l’Union africaine pour trouver une solution durable à la crise qui se poursuit au Soudan du Sud ainsi qu’à ses causes profondes.


Les membres du Conseil réaffirment leur appui sans faille à la MINUSS et au travail vital qu’elle accomplit au nom de la communauté internationale pour protéger les civils au Soudan du Sud, y compris les ressortissants étrangers, surveiller les violations des droits de l’homme et mener des enquêtes à leur sujet, et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.  Ils expriment leur gratitude aux membres du personnel de la MINUSS, qui, tous les jours, mettent leur vie en danger dans l’exercice de ce mandat, et aux 67 pays fournisseurs de contingents militaires et de personnel de police, dont les forces continuent de s’acquitter admirablement de leurs fonctions dans des conditions difficiles.  Les membres du Conseil rappellent qu’en 2011, le Conseil a créé la MINUSS au titre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies et l’a chargée de s’acquitter de ces tâches importantes.


Les membres du Conseil notent qu’en raison de ce conflit, il y a actuellement 494 000 personnes déplacées à travers le Soudan du Sud, qui ont besoin d’une aide humanitaire, dont 73 000 civils qui cherchent asile et protection sur les bases de la MINUSS.  Ils félicitent la Mission d’avoir étendu ses patrouilles de maintien de la paix pour mieux protéger la population civile au Soudan du Sud.


Les membres du Conseil condamnent fermement toutes les mesures prises par le Gouvernement et les forces de l’opposition qui empêchent ou entravent les activités de la MINUSS et menacent son personnel, et soulignent que ces actes doivent cesser.  Ils exhortent à nouveau toutes les parties à coopérer pleinement avec la MINUSS et à respecter l’inviolabilité des sites de protection de la Mission.  Ils soulignent que les menaces et les attaques contre le personnel et les installations de l’Organisation des Nations Unies sont inacceptables et constituent une violation du droit international.  Ils condamnent les violations de l’accord sur le statut des forces, notamment le fait que l’Armée populaire de libération du Soudan et des hauts responsables du Gouvernement sud-soudanais aient tenté de pénétrer de force dans le complexe de la MINUSS, à Bor, le 19 janvier.


Les membres du Conseil condamnent vivement les tueries ciblées et aveugles, les violences sexuelles et sexistes généralisées, le recrutement et l’utilisation d’enfants en violation du droit international, et les détentions arbitraires, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et soulignent que les auteurs de violations des droits de l’homme et autres exactions doivent en répondre.  Ils affirment que les activités de surveillance, d’enquête et d’information concernant ces violations doivent être menées de manière indépendante et publique si l’on veut appliquer le principe de responsabilité, et qu’elles peuvent contribuer à jeter les fondements de la justice, la transparence, la réconciliation et l’apaisement entre toutes les communautés du Soudan du Sud.  À cet égard, les membres du Conseil se félicitent que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ait décidé de mettre en place une commission chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme et autres exactions commises durant le conflit.  Les membres du Conseil soulignent par ailleurs que la communauté internationale et la MINUSS apporteront leur appui à ces enquêtes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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