AG/11566

L’Assemblée générale clôt son débat général, « un partage des succès, des ambitions, des espoirs et des peurs » face à un monde où « l’espoir est peu visible »

30/9/2014
Assemblée généraleAG/11566
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-neuvième session

20e séance plénière - matin                                


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CLÔT SON DÉBAT GÉNÉRAL, « UN PARTAGE DES SUCCÈS, DES AMBITIONS, DES ESPOIRS ET DES PEURS »

FACE À UN MONDE OÙ « L’ESPOIR EST PEU VISIBLE »


L’Assemblée générale a terminé aujourd’hui son débat général annuel, entamé le 24 septembre dernier.  Face à un monde où « l’espoir est peu visible », selon les mots du Secrétaire général de l’ONU, 117 chefs d’État et de gouvernement sur 194 orateurs sont venus « sous un même toit, partager les succès, les ambitions, les espoirs et les peurs », comme l’a dit le Président d’une soixante-neuvième session placée sous le signe de l’élaboration d’« un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015 ».


Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, avait commencé par souligner la gravité de la situation actuelle.  « Cette année, l’espoir est peu visible à l’horizon.  Des actes indescriptibles ont été commis, des innocents sont morts.  Le spectre de la guerre froide est revenu nous hanter.  Le printemps arabe a en grande partie été emporté par un vent de violence. » 


Outre les réponses à apporter aux multiples crises, à Gaza, en Iraq, en Libye, au Mali, en République centrafricaine, en Ukraine, au Soudan du Sud ou en Syrie, les orateurs ont appelé la communauté internationale à s’engager avec détermination contre les changements climatiques et l’épidémie d’Ébola.  Ces deux questions ont d’ailleurs fait l’objet d’un sommet et d’une réunion parallèles de haut niveau.


L’avancée du terrorisme au Moyen-Orient ou dans des pays comme le Nigéria a été dénoncée.  Les atrocités commises par l’« État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL ») ont révulsé les États Membres.  « Les États-Unis travailleront avec une large coalition en vue de démanteler ce réseau de la mort », a annoncé le Président américain.  « Nous allons mener des frappes aériennes et former et équiper les forces qui luttent contre ces terroristes au sol.  Nous allons œuvrer à couper leur financement et à arrêter le flux de combattants dans et hors de la région », a promis M. Barack Obama. 


« J’ai aussi décidé de répondre à la demande des nouvelles autorités iraquiennes de disposer d’un appui aérien.  Des opérations sont en cours », a promis, à son tour, le Président de la France, M. François Hollande.  Le Premier Ministre du Royaume-Uni, M. David Cameron, a appelé à la nomination d’un nouveau représentant spécial sur l’extrémisme, tandis que de nombreux pays se sont engagés à contrer la menace posée par des idéologies fanatiques qui n’ont rien à voir avec la religion.


Le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M. Sergey Lavrov, a, en revanche, reproché à Washington d’avoir « ouvertement déclaré son droit d’user unilatéralement de la force n’importe où pour défendre ses intérêts ».  La Fédération de Russie, critiquée pour son intervention en Ukraine, a vu une contradiction entre la nécessité de faire des efforts collectifs pour trouver des réponses aux défis qui interpellent la communauté internationale et l’aspiration de quelques États à affirmer leur domination et à faire revivre des « blocs archaïques » basés sur les conquêtes militaires et la logique erronée du « ami ou ennemi ».


Conseillant de s’attaquer aussi aux fléaux qui alimentent l’extrémisme et le terrorisme, plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont insisté sur la nécessité de concentrer les efforts sur l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités.  Le thème choisi pour cette soixante-neuvième session par le Président de l’Assemblée, M. Sam Kahamba Kutesa, « Élaborer et concrétiser un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015 », a donc suscité beaucoup de commentaires.


Après avoir fait un bilan de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les pays ont demandé que leurs divers points de vue soient pris en compte dans le processus d’élaboration de la nouvelle génération d’objectifs.  L’efficacité du programme de développement pour l’après-2015 dépendra, entre autres, ont estimé certains, des résultats de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, en juillet 2015.


Notre plus grande responsabilité, a en effet insisté le Président de l’Assemblée générale, sera d’assurer des moyens adéquats de mise en œuvre, en termes de financement, de technologies et de capacités humaines.


Particulièrement préoccupés par les changements climatiques qui menacent leur existence même, les petits États insulaires en développement sont revenus sur l’adoption récente de « Samoa, la Voie à suivre », programme d’action de leur troisième Conférence internationale.  « Il y a aujourd’hui plus de catastrophes causées par l’homme que de cataclysmes naturels », avait acquiescé le Secrétaire général de l’ONU, à l’ouverture du débat général.  Le rendez-vous a été fixé l’année prochaine, au Sommet de Paris sur le climat, qui sera précédé cette année par la Conférence de Lima.


Le débat général, a conclu le Président de l’Assemblée générale, est l’occasion de se réunir sous le même toit pour examiner l’état du monde et partager, devant une audience mondiale, les succès, les ambitions, les espoirs et les peurs.  Ce débat est aussi l’occasion unique de rappeler la valeur intrinsèque de notre engagement mutuel en faveur de l’ONU.  « Abordons notre travail dans un esprit de coopération et d’optimisme, inspirés par la conviction qu’ensemble, nous pouvons faire la différence », a encouragé le Président.



Suite et fin du débat général


M. WINSTON GUNO LACKIN, Ministre des affaires étrangères du Suriname, a regretté de voir, là où l’interdépendance, l’autodétermination et la non-ingérence devraient être des principes directeurs, un désir « incroyable » de dominer au nom de quelques « intérêts nationaux » d’ailleurs mal définis.  Les petits États vulnérables comme le Suriname sont pour le moins « éboulis » par le manque de cohérence et les arguments purement opportunistes des grandes puissances.  Nous avons, s’est expliqué le Ministre, écouté les arguments qui ont justifié l’invasion de la Grenade et nous les avons comparés à ceux utilisés pour l’implication militaire en Ukraine.  « Quelle similarité. » 


Nous avons étudié les raisons invoquées pour reconnaître l’indépendance du Kosovo et nous les avons comparées à celle expliquant la prétendue invasion de la Crimée.  Nous avons essayé de comprendre la valeur du referendum aux îles Malvinas et la valeur de celui organisé en Crimée.  « Les États, comme nous, qui ont des médias, des armées et une économie vulnérables ne peuvent que se sentir mal à l’aise devant des slogans fait-main et le manque de valeur morale qui ne visent qu’à nous faire avaler des plats précuits. » 


Les Nations Unies, a-t-il proposé pour contrer cette tendance, doivent se ressaisir, se restructurer et se démocratiser pour se prémunir de l’influence des grandes puissances dotées du droit de veto et mettre en place des institutions juridiques inclusives qui peuvent effectivement appliquer et surveiller l’adhésion aux dispositions de la Charte des Nations Unies.


Le Ministre a constaté un « contraste frappant » avec l’Amérique latine et les Caraïbes, « une région unique de paix et de tranquillité » parce que zone exemple d’armes nucléaires, terre des relations bilatérales et multilatérales et terrain de politiques socioéconomiques centrées sur l’homme.


Le Ministre s’est d’ailleurs attardé, à cet égard, sur le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) qui attribue au Suriname un revenu par habitant d’environ 10 000 dollars.  Il a expliqué les raisons de ce succès qui ont d’ailleurs conduit à classer le pays dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire élevé, avec un index du développement humain amélioré. 


Toutefois, a souligné le Ministre, le classement dans les pays à revenu intermédiaire a pour conséquence de limiter l’accès aux financements concessionnels, ce qui compromet les aspirations du pays en matière de développement.  Très franchement, s’est-il emporté, nous voyons ce classement comme « une punition », car il n’est basé que sur des statistiques et non sur les réalités socioéconomiques.  Il a donc appelé les institutions bilatérales et multilatérales à adapter leurs politiques. 


Le Ministre a abordé une autre question celle de la vulnérabilité du Suriname aux changements climatiques alors que c’est un pays « à carbone négatif ».  Il a donc jugé troublant de voir le manque de sérieux de la communauté internationale face à cette question.


M. OSMAN MOHAMMED SALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a insisté sur la nécessité de « réformer fondamentalement, reconstruire et démocratiser les Nations Unies ».  Cette réforme est en discussion depuis près de deux décennies, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’aucun pays n’en contestait le bien fondé.  M. Saleh a déploré qu’aucun changement ne soit pour l’heure en vue, en raison « de l’opposition entêtée et cynique des puissances dominantes ».  Les chances d’aboutir à une réforme sont minces, a-t-il poursuivi, jugeant vital que tous les pays, peuples et forces politiques qui défendent la paix, le droit international, la justice, l’équité et le développement durable présentent un front commun sur ce dossier.


Il a indiqué que l’histoire récente de son pays illustrait la nécessité de cette réforme des Nations Unies.  Il a ainsi rappelé que le droit à la décolonisation et l’indépendance des Érythréens avait été nié pour satisfaire, comme l’a dit l’ancien Secrétaire d’État américain, John Foster Dulles, « les intérêts stratégiques des États-Unis en Afrique de l’Est et dans la région de la mer Rouge ».  Puis, M. Saleh a mentionné la lutte armée longue de 30 ans livrée par son peuple pour arriver à l’indépendance et, une fois celle-ci atteinte, pour être de nouveau traité de manière inégale.


« Les Nations Unies, une fois de plus, ont échoué à faire respecter une sentence arbitrale internationalement agréée, définitive et contraignante », a-t-il déclaré.  Il a aussi déploré que des sanctions injustes aient été prises contre son pays, ce qui ajoute l’insulte au préjudice.  En conclusion, le Ministre a de nouveau appelé les Nations Unies et le Conseil de sécurité à prendre les mesures concrètes afin que cesse l’occupation illégale du territoire de l’Érythrée.


M. YOUSEF BIN ALAWI BIN ABDULLAH, Ministre des affaires étrangères d’Oman, a indiqué que la crise la plus urgente au Moyen-Orient était la question palestinienne, « au cœur de tous les conflits de la région ».  Il a déploré qu’Israël ne se soit pas engagé dans un véritable partenariat de paix avec les Palestiniens, préférant recourir à la force pour assurer sa sécurité.  Le Ministre a appelé les deux parties à reprendre les négociations afin de parvenir à un accord juste qui apporte paix et sécurité à Israël tout en répondant aux aspirations du peuple palestinien.


Se tournant vers la crise syrienne, le Ministre a encouragé le Gouvernement syrien et la Coalition nationale des forces de la révolution et de l’opposition syriennes à retourner à la table des négociations.  Abordant ensuite la situation au Yémen, il a exhorté toutes les parties à renoncer à la violence et à appuyer la Conférence pour le dialogue national.  Il a confié son espoir que la Présidence du Yémen s’acquittera des mesures importantes requises par ce dialogue national, en particulier la tenue d’un referendum sur une nouvelle constitution.


Condamnant les actes terroristes perpétrés par le soi-disant État islamique de l’Iraq et du Levant, il a indiqué que les meilleurs moyens de combattre l’extrémisme étaient la bonne gouvernance et le développement durable, qui, seuls, permettront aux jeunes des pays arabes de trouver un emploi et de participer à la prise des décisions qui les concernent.


Enfin, le Ministre a indiqué que son pays avait parcouru un long chemin afin d’assurer la pleine participation des femmes au sein de la société omanaise.  « Des lois ont été adoptées pour renforcer les droits des femmes et les mettre sur un pied d’égalité avec les hommes », s’est-il félicité. 


M. VLADIMIR MAKEI, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a regretté que « les puissants de ce monde persistent à croire que seuls leur vision et leur modèle de développement sont universels ».  Ceux qui résistent sont punis, a-t-il déploré.  Sujets à des attaques extérieures depuis des années, des pays comme le Bélarus, Cuba, l’Iran et le Venezuela subissent plus de pressions que les autres. 


De même, le Ministre a dénoncé les tentatives d’imposer des préférences culturelles.  « Certains cherchent à nous priver de notre âme propre », a-t-il insisté.


« Abandonnez votre politique insignifiante et vaine! » s’est exclamé M. Makei en s’adressant à « ceux qui forcent d’autres à faire des choses que ceux-ci jugent étrangères et désagréables ». 


Le Ministre a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit complet et réaliste, l’objectif principal étant de rendre la mondialisation plus équitable.  Ainsi, la communauté internationale doit-elle faire tout ce qui est en son pouvoir pour éliminer la pauvreté.  Pour sa part, le Bélarus attache une grande importance à la lutte contre la traite des êtres humains et au renforcement de la famille traditionnelle.  L’État doit rester « un pilier central » du développement et l’ONU doit garder le rôle universel qui est le sien.


À ce sujet, M. Makei a estimé qu’il fallait trouver des solutions pratiques pour « les situations où les principes des Nations Unies se contredisent les uns les autres ».  Enfin, il a souligné que trop souvent des activités entreprises dans le cadre d’un mandat onusien servent les objectifs politiques de certains. 


M. WILFRED ELRINGTON, Procureur général et Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur du Belize, a fait remarquer que les petits pays comme le sien étaient désavantagés par un manque de ressources et de capacités humaines, financières, scientifiques et technologiques.  Sans l’appui des pays développés et des agences multilatérales, le Belize aura du mal à réaliser les objectifs de développement pour l’après-2015.  Or, depuis la crise financière de 2008, il y a une lassitude des donateurs et une tendance à l’isolationnisme et à l’égocentrisme qui menace le financement du nouveau programme de développement, a-t-il averti.


Particulièrement préoccupé par le phénomène « apocalyptique » et les menaces existentielles des changements climatiques, M. Elrington a regretté l’absence de volonté politique des gros émetteurs de gaz à effet de serre.  Le Belize est déjà frappé par le blanchiment des coraux, l’érosion des côtes et les inondations et, l’année prochaine, le pays connaîtra une sécheresse grave.  Il a toutefois espéré qu’un accord solide sera signé à Paris en 2015.


Compte tenu de ses ressources limitées, le Belize a donné la priorité aux logements, à l’éducation, à la santé et à l’emploi.  Il s’est également employé à trouver une solution pacifique à son différend territorial avec le Guatemala en saisissant la Cour internationale de Justice (CIJ).  Par ailleurs, le Ministre a salué la décision récente de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) de désigner la région comme « Zone de paix ».  Pour sa part, le pays vit dans la paix et l’harmonie depuis 33 ans.


Grâce à sa collaboration avec le Venezuela et l’initiative Petrocaribe, le Gouvernement a pu investir dans des infrastructures et des programmes sociaux qui bénéficient à l’ensemble de la population.  En outre, la première Banque nationale du Belize a été inaugurée il y a un an.  Le pays cherche à promouvoir l’investissement étranger direct dans les domaines de l’extraction du pétrole, de l’agrobusiness et de l’énergie et du tourisme renouvelables.


Il y a quelques jours, a indiqué M. Elrington, l’Envoyé spécial de son pays a organisé l’une des plus grandes réunions de premières dames et épouses de chefs d’État et de gouvernement sur le thème de l’autonomisation des femmes et des filles. 


Mme MAXINE PAMELA OMETA MCCLEAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a estimé que les 17 objectifs et cibles proposés par le Groupe de travail à composition non limitée sur les objectifs de développement durable doivent servir de base pour l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, afin, a-t-elle souligné, de pouvoir créer un programme véritablement transformateur.  La Ministre a également voulu que celui-ci réponde en priorité aux vulnérabilités et aux défis uniques et propres aux petits États insulaires en développement (PEID) avec pour objectif de renforcer leur résilience.  Le programme de l’après-2015, a-t-elle ajouté, doit également prendre en considération la situation de pays comme la Barbade qui sont à la fois des PEID et des pays à revenu intermédiaire lourdement endettés.


Mme McClean a expliqué que son pays continue de subir les conséquences de la crise économique.  Les exportations sont en baisse, les pressions financières et fiscales pèsent sur les dépenses publiques et le service de la dette sape les progrès réalisés en matière de développement durable.  Elle a souligné que le PIB ne peut pas servir de critère unique pour accéder à des financements concessionnels.  Les vulnérabilités sociales, économiques et environnementales de nos pays doivent être prises en considération, a-t-elle souligné, et de nouvelles approches doivent être définies pour aider les pays à revenu intermédiaire qui ne bénéficient plus de l’accès à des ressources concessionnelles.  La Ministre a également voulu que le document final de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui doit se tenir à Addis-Abeba, au mois de juillet prochain, accorde une place aux besoins spécifiques de PEID et des pays à revenu intermédiaire.


Poursuivant, Mme McClean a parlé de l’initiative pour l’économie verte qui a été mise en place par la Barbade et qui met l’accent sur la protection des ressources naturelles, le développement humain et l’élaboration de stratégies d’exportation.  Elle a averti que les efforts déployés par son pays en la matière seront mis à mal à moins d’une action urgente et immédiate de la part de la communauté internationale pour répondre au problème des changements climatiques. Elle a réclamé un accord juridiquement contraignant en la matière à Paris, en 2015.  La Ministre a aussi souligné que la question des moyens de mise en œuvre doit figurer au cœur du nouveau programme de développement.  Elle a appelé à des partenariats durables afin de fournir des sources de financement adéquats, de faciliter l’accès équitable aux marchés et d’appuyer le transfert de technologies et le renforcement des capacités.


M. SAMUEL SANTOS LÓPEZ, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a demandé la fin du blocus qui viole le droit international et les droits du peuple de Cuba.  Condamnant les politiques anachroniques des États-Unis, il a demandé à ces derniers de retirer Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme international.  Il a également déploré le « harcèlement » dont est victime la République bolivarienne du Venezuela.


Le Ministre a réitéré sa totale solidarité avec le Gouvernement et le peuple de Syrie dans leur lutte contre le terrorisme international et pour la défense de leur souveraineté.  Il a déploré que les pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) agissent de manière unilatérale, en dehors du cadre onusien, pour régler ce conflit, plutôt que de recourir au dialogue.  Le Nicaragua rejette toute action visant à un changement de régime, a-t-il dit, indiquant que ces agissements avaient conduit en Ukraine à une perte en vies humaines et une crise humanitaire aux conséquences imprévisibles.


Le Ministre a ensuite apporté le soutien de son pays à l’Argentine dans sa lutte contre les fonds vautours, ainsi que dans le contentieux relatif aux îles Malouines.  Il a aussi exprimé sa solidarité avec le peuple du Sahara occidental et le Front Polisario.


En conclusion, M. López s’est félicité que le Nicaragua soit devenu le pays le plus sûr de la région, grâce à sa lutte farouche contre le crime organisé, le trafic de stupéfiants et la traite d’êtres humains. 


M. MOHAMED WAHEED HASSAN, ancien Président et Envoyé spécial du Président des Maldives, a rappelé que la démocratie avait été mise à l’épreuve dans son pays l’année dernière mais que les défis avaient été surmontés de façon pacifique.  Il s’est félicité de ce que la démocratie « fait maison » et « biologique » des Maldives, qui se consolide progressivement depuis huit décennies, soit en harmonie avec son héritage islamique et ses traditions.  Les valeurs démocratiques, a-t-il ajouté, doivent trouver leur place « dans le cœur et dans l’esprit des gens ».  En outre, les Maldives cultivent une culture de respect des droits de l’homme.


Dans la perspective du vingtième anniversaire du Programme d’action de Beijing, qui sera célébré l’année prochaine, M. Waheed Hassan a souligné que les femmes des Maldives étaient parmi les plus émancipées en Asie du Sud-Est et qu’elles ne rencontraient pas de barrières structurelles en matière d’éducation, d’emploi et de mobilité.  Le pays a adopté une politique de tolérance zéro pour ce qui est de la violence contre les femmes.


L’Envoyé spécial a espéré que le programme de développement pour l’après-2015 sera « inclusif, transparent et centré sur l’homme ».  Selon lui, c’est l’ignorance qui est la principale menace au développement.  « La violence, l’assujettissement et l’éternelle pauvreté ne font qu’alimenter la violence ».  L’identité de l’Islam, en tant que religion qui appuie l’innovation et le savoir, est en train de s’éroder, a-t-il regretté.  L’État islamique et les autres groupes terroristes sont « anti-islamiques », a-t-il affirmé.  « L’Islam, grande religion de paix, de compassion et de tolérance, est détournée par des éléments radicaux et extrémistes qui perpétuent la haine et la violence ».  M. Waheed Hassan a joint sa voix à celle des autres musulmans qui s’élèvent dans le monde entier pour dire: « Pas en mon nom ».


Préoccupé par les défis auxquels font face les petits États insulaires en développement, qui sont exacerbés par les changements climatiques, M. Waheed Hassan a salué l’adoption de « Samoa, la Voie à suivre », et souligné que les Maldives avaient contribué à la création de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS).


M. FREDERICK A. MITCHELL, Ministre des affaires étrangères et de l’immigration des Bahamas, a, à son tour, estimé que le programme de développement pour l’après-2015 doit être centré sur l’homme.  Dans le cas des Bahamas, les priorités du programme devraient être la nécessité pour les pays développés d’honorer leurs engagements financiers en matière de changement climatique, de lutte contre la criminalité et d’immigration illégale. 


En matière d’environnement, les Bahamas ont mis en place notamment le plan national sur l’environnement dès 2005, le fonds des aires protégées en 2007 et la loi sur les forêts en 2014.  Le Ministre a ajouté que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) reste le forum international et intergouvernemental de négociations sur les changements climatiques.


M. Mitchell a rappelé le rôle joué par les Bahamas dans les négociations et l’adoption du Traité sur le commerce des armes; les instruments de ratification ayant été déposés le 25 septembre dernier.  Dans le même temps, le pays continue de lutter contre le commerce illégal de drogues, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée. 


En matière de migration, les Bahamas ont travaillé avec Cuba, la République dominicaine et Haïti pour gérer les situations qui avaient perturbé leurs relations, y compris par des accords sur la pêche et la migration.


Les Bahamas attendent aussi le lancement de la Décennie des Nations Unies pour les personnes d’ascendance africaine dont le thème est « Peuples d’ascendance africaine: reconnaissance, justice et développement ».  Le thème est lié aux efforts des États membres de la Communauté des Caraïbes qui cherche une justice réparatrice pour 400 ans d’esclavage.


Les Bahamas saluent l’organisation de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui sera une occasion de démystifier la croyance selon laquelle le produit intérieur brut est le seul indicateur du développement durable. 


M. LYONPO RINZIN DORJI, Ministre de l’intérieur et des affaires culturelles du Bhoutan, a indiqué qu’à l’approche du soixante-dixième anniversaire de la création des Nations Unies qui va être célébré l’année prochaine, les avancées considérables que l’Organisation a connues sur les plans social, économique et politique donnent des raisons d’être optimiste.  Il a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015, en cours d’élaboration, prenne en compte les réalités profondes de chaque pays et qu’il promeuve le partenariat entre États et à l’intérieur des États.  Il a dit qu’une telle approche, pour produire des résultats durables, appelle à des changements de paradigme, notamment dans le cœur et l’esprit des êtres humains. 


Le Ministre a déclaré qu’un petit État en développement enclavé comme le Bhoutan, avec des indicateurs de développement peu reluisants, devrait voir ses priorités de développement figurer dans le nouveau programme international.  Il a estimé, au vu de l’expérience du Bhoutan, que le développement doit être guidé par une vision claire, et il a indiqué que celle du Bhoutan place le bien-être et le bonheur des populations au centre des objectifs nationaux.  Il a relevé que la bonne gouvernance permet de libérer le plein potentiel d’un pays et de son peuple dans l’optique du développement et de la paix.  Le Ministre a aussi noté qu’au-delà de tous les objectifs de développement, l’éradication de la pauvreté doit avoir une place centrale.


M. Dorji a par ailleurs affirmé que la protection et la préservation de l’environnement sont essentielles pour le développement, car, a-t-il expliqué, l’éducation, la santé et l’emploi sont certes importants pour un pays, mais si l’air, l’eau et la nourriture sont pollués, aucun objectif de développement ne pourra être réalisé de manière durable.  Il a ensuite appelé à la réforme des Nations Unies, notamment le Conseil de sécurité, et a conclu en appelant la communauté internationale à agir en synergie et en collaboration, car le « le monde doit progresser ensemble ou échouer ensemble », a—t-il averti.


M. ALVA ROMANUS BAPTISTE, Ministre des affaires extérieures, du commerce international et de l’aviation civile de Sainte-Lucie, a indiqué que la diplomatie doit rester l’instrument de normalisation des relations entre les États.  Le changement rapide de la nature des relations internationales nécessite un examen critique du système des Nations Unies à tous les niveaux pour qu’il reflète fidèlement la réalité géopolitique d’aujourd’hui. 


Nous devons tout faire, en tant que communauté internationale, pour éviter le retour de la guerre froide alors même que les dividendes de l’après-guerre froide ne se sont pas matérialisés.  Le temps est venu d’effacer les vestiges de la guerre froide comme le blocus de Cuba et son retrait de la liste des États terroristes.  Nous devons aussi accepter le principe des réparations, a suggéré le Ministre pour qui nous devons en outre tirer avantage des nouvelles opportunités de coopération et de partenariat non seulement avec les partenaires traditionnels mais aussi en mettant en place des nouvelles formes de partenariats comme avec Taïwan. 


M. Baptiste a aussi souhaité la mise en place d’une nouvelle stratégie claire et efficace qui permettrait aux petits États insulaires en développement de s’attendre à des résultats après la Conférence de Samoa.  Cette stratégie devrait renouveler les engagements internationaux existants et comprendre des moyens de mise en œuvre pour aider les efforts nationaux et régionaux de développement.     


M. RIMBINK PATO, Ministre des affaires étrangères de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a indiqué que les conséquences négatives des changements climatiques étaient au cœur des préoccupations des petits pays insulaires en développement.  Nombre de ces pays, en particulier dans la région Pacifique, sont arrivés à un point de basculement, a-t-il mis en garde.  Il a invité la communauté internationale à appuyer résolument les efforts de ces pays pour sauvegarder le cadre de vie des populations menacées par les changements climatiques.  La communauté internationale, y compris les Nations Unies, doit coopérer avec les petits États insulaires en développement « dans l’esprit d’un partenariat véritable et durable ».


M. Pato a ensuite détaillé les efforts de son pays en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier la mise en place de la gratuité dans le cycle primaire.  Il a indiqué que l’économie de son pays avait cru de 6 à 8% par an depuis 10 ans, ce qui représentait un nouvel âge économique et social pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  « Notre but est que les bénéfices de la croissance profitent à tous. »


Sur le plan international, le Ministre a indiqué que son pays avait l’intention de contribuer davantage encore aux efforts de paix des Nations Unies.  Il a également apporté son soutien à la résolution récemment adoptée par le Conseil de sécurité contre le terrorisme.  M. Pato a aussi exhorté la Puissance administrante en Nouvelle-Calédonie à poursuivre le processus de colonisation, conformément à l’Accord de Nouméa.  Enfin, le Ministre a appelé de ses vœux une réforme du Conseil de sécurité, afin que sa composition reflète les réalités géopolitiques d’aujourd’hui.


M. LEONARDO ARIZAGA, Vice-Ministre des affaires étrangères et de l’intégration politique de l’Équateur, a déclaré que les pays d’Amérique du Sud avaient choisi le chemin du droit et du dialogue pour construire un avenir meilleur pour leurs peuples.  Le concept du « bien-vivre » se situe au centre des politiques du Gouvernement de la révolution citoyenne en Équateur et va dans le sens des Objectifs du Millénaire pour le développement et du programme de développement pour l’après-2015.  Les progrès réalisés se reflètent dans l’indice de développement humain des Nations Unies, a expliqué le Ministre.  Par exemple, depuis sept ans, 10% de la population équatorienne est sortie de la pauvreté.  Quant au taux de chômage, il est passé à 4,9% en 2013, le plus bas d’Amérique latine.


L’objectif fondamental de la politique extérieure de l’Équateur est de promouvoir le développement interne du pays en équilibrant ses relations internationales.  Préoccupé par les changements climatiques, M. Arizaga a assuré que son pays s’efforçait de promouvoir des sources d’énergie renouvelables.  Toutefois, a-t-il averti, son développement après 2015 dépendra de l’aide financière des pays développés, y compris les contributions au Fonds vert pour le climat.


Par ailleurs, l’Équateur privilégie les relations Sud-Sud, pour « l’intégration souveraine des peuples et la construction de nouveaux espaces de gouvernance régionale », avec l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  M. Arigaza a précisé que le nouveau siège de l’UNASUR serait inauguré à Quito, la capitale de son pays. 


En 2016, a-t-il ensuite annoncé, l’Équateur accueillera le Sommet Amérique du Sud-Afrique (ASA).  L’Équateur a ainsi décidé d’ouvrir de nouvelles ambassades en Algérie, au Nigéria et en Angola.  De plus, a ajouté le Ministre, son pays est fier d’être le siège de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable, Habitat III, en 2016.


M. Arizaga a souhaité la réforme du système des Nations Unies, y compris du Conseil de sécurité, pour démocratiser la prise de décisions et accroître la transparence à tous les niveaux de gestion.  Après avoir évoqué la protection de la vie privée à l’ère du numérique, et l’adoption d’une résolution sur cette question à l’Assemblée en 2013, il a défendu la décision de l’Équateur d’offrir le droit d’asile au « dénonciateur d’abus » Julien Assange.  Le pays continue de chercher une solution dans cette affaire, a-t-il assuré, en espérant pouvoir compter sur la collaboration du Royaume-Uni et de la Suède.


Enfin, il a déploré les agissements des entreprises transnationales qui, à l’instar de Chevron-Texaco en Équateur, défendent leurs intérêts dans des tribunaux internationaux d’arbitrage, menacent l’équilibre financier des pays et remettent en question la légitimité des juridictions nationales des pays du Sud.


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin) a rappelé que le Programme d’action d’Istanbul sur les pays les moins avancés (PMA) s’est fixé comme objectif majeur de réduire le nombre des PMA à l’horizon 2020, et a placé au premier rang de ses priorités pour y parvenir le renforcement de leurs capacités productives.  Le Bénin a donc pris l’initiative d’organiser une conférence ministérielle sur cette question, en juillet dernier, laquelle a adopté l’Agenda de Cotonou, préconisé des approches innovantes et demandé l’inscription à l’ordre du jour de cette session de la question du renforcement des capacités productives des PMA.  L’Agenda de Cotonou, a estimé le représentant, constituera à coup sûr une feuille de route pour la dynamisation de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul. 


Faisant part des succès enregistrés par son pays dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant s’est félicité de la table ronde des partenaires pour le financement du développement du Bénin, tenue à Paris au mois de juin, et qui a donné lieu à des engagements financiers d’un montant d’environ 12 milliards de dollars sur une période de cinq ans.


M. Zinsou n’a pas manqué de rappeler que les États côtiers africains, notamment ceux du golfe de Guinée, sont confrontés à la piraterie et aux vols à main armée commis en mer ainsi qu’à la criminalité transnationale organisée, qui entravent considérablement leur essor économique.  Leur situation, a-t-il dit, exige une veille permanente et un soutien plus marqué de la communauté internationale, en vue d’un déploiement rapide du dispositif mis en place sur la base des décisions de la Réunion ministérielle tenue à Cotonou, en mars 2013 et du Sommet de Yaoundé, en juin 2013. 


Le représentant n’a pas non plus manqué de rappeler que son pays a organisé, en juillet dernier, une conférence régionale sur l’abolition de la peine de mort en Afrique.  Il s’est aussi attardé sur la décision de son gouvernement de soutenir une initiative du Centre panafricain de prospective sociale (CPPS) pour la tenue à Cotonou, en mars 2015, d’un symposium sur le dialogue islamo-chrétien pour promouvoir l’éducation des populations à la paix et au développement, dans le cadre d’une cohabitation harmonieuse des religions. 


M. COLLIN BECK (Îles Salomon) s’est dit soucieux de voir les conclusions de la troisième Conférence sur le financement du développement, prévue en milieu d’année prochaine, alimenter le processus de négociations sur les objectifs de développement durable pour l’après-2015.  Il a indiqué que les Îles Salomon ont un bilan mitigé en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), mais il a annoncé que son pays allait se servir des succès des OMD pour poursuivre son œuvre de développement dans le cadre du prochain programme de développement pour l’après-2015.  Il a souligné que la démocratie aux Îles Salomon est relativement jeune, et en cours de perfectionnement grâce, a-t-il précisé, à la coopération de la communauté internationale.  Il a rappelé que la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), qui a eu lieu en début du mois à Samoa, avait permis de rappeler la vulnérabilité de ces pays, tout en invitant les Nations Unies à renforcer leur coopération avec les PEID.  Il a, de ce fait, invité l’ONU à transformer la représentation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) aux Îles Salamon en un bureau pays.  Il a aussi relevé que son pays était sous-représenté dans le personnel des Nations Unies, et il a dit son vœu de voir son quota national être atteint.


M. Beck a appelé les États-Unis à lever le blocus économique et financier contre Cuba et les Nations Unies à reconnaître la République de Chine de Taïwan, vingt-septième économie du monde.  Il a aussi dit que la décolonisation reste une tâche inachevée des Nations Unies, et a déclaré que le Groupe du fer de lance mélanésien, formé de Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Vanuatu, des Îles Salomon et du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) reste concerné par la question de la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie.  Il a également fait part de son soutien au « droit inaliénable des populations de la Polynésie française à l’autodétermination ».  Le représentant a par ailleurs souligné que les changements climatiques étaient une question majeure du développement du pays, et il a dit son souhait de voir un accord global être adopté à la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de Paris (COP21) en décembre 2015.  Il a plaidé afin que cet éventuel accord garantisse la survie des PEID et des pays les moins avancés (PMA).  Il a expliqué en outre que les effets néfastes des changements climatiques aux Îles Salomon ont conduit à la baisse du produit national brut (PNB) de 9,2%, obligeant ainsi le Gouvernement à s’endetter davantage.  En dépit de cette adversité, a noté M. Beck, les Îles Salomon ont renforcé leur résilience face aux défis des désastres naturels, notamment avec la construction d’infrastructures telles que des aéroports locaux et 18 ponts afin de faciliter la mobilité de sa population éparpillée sur un territoire de 1,3 million de kilomètres carrés formé de petites îles.


M. MILAN JAYA NYAMRAJSINGH MEETARBHAN (Maurice) s’est demandé si le cadre institutionnel envisagé il y a 70 ans était toujours valable, dans un monde où les inégalités entre nations sont toujours très prononcées.  Selon lui, le programme de développement pour l’après-2015 doit faire du respect des droits de l’homme, de l’égalité et de la viabilité des priorités, en s’appuyant sur quatre piliers: un développement social et économique inclusif, la viabilité environnementale, ainsi que la paix et la sécurité.  Mais pour soutenir le développement au niveau international, encore faudrait-il disposer d’un régime international fondé sur une coopération qui facilite le transfert de technologies, a souligné le représentant, qui a jugé cela tout particulièrement pertinent pour les petits États insulaires en développement (PEID). 


« Nous devons nous appuyer sur l’élan impulsé par le Sommet sur le climat de la semaine dernière pour relever les défis qui se posent au niveau mondial et auxquels nos nations sont particulièrement exposées », a-t-il dit.  M. Meetarbhan s’est félicité sur ce point de la décision des chefs de gouvernement du Commonwealth d’établir un « Centre pour le financement du climat », qui sera basé à Maurice.  Jugeant que les océans étaient la dernière frontière du développement économique, il a annoncé que son pays s’était doté d’une feuille de route sur l’économie des océans, afin de réaliser le potentiel des ressources halieutiques tout en veillant au respect des écosystèmes marins.  La délégation a souhaité que les Nations Unies adoptent une stratégie mondiale pour les océans, qui fournirait des directives générales et un cadre institutionnel pour les plans élaborés au niveau national. 


En conclusion, le représentant s’est élevé contre le fait que son pays serait toujours sous domination coloniale.  « En effet, le démembrement, par le Royaume-Uni, d’une partie de Maurice, avant son indépendance, était et continue d’être une violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies. »  C’est pourquoi nous avons exhorté, l’an dernier, les États-Unis à ne pas maintenir sa présence sur l’atoll de Diego Garcia, en vertu d’un arrangement illégal avec le Royaume-Uni.  Ces deux puissances, a ajouté M. Meetarbhan, devraient s’engager dans des pourparlers de bonne foi avec notre gouvernement pour que soit reconnue la souveraineté de Maurice sur ce territoire.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a dit que le Gouvernement du Paraguay avait à cœur de promouvoir le bien-être social de sa population.  Il a indiqué que le patrimoine culturel du pays est riche de savoirs autochtones, et que la préservation de cette richesse est inscrite dans la Constitution du pays.  Il a également dit sa fierté de voir que les langues ancestrales sont toujours en usage dans la vie quotidienne des Paraguayens.  Le représentant a en outre lancé un appel aux organes de coopération des Nations Unies afin qu’ils renforcent leur présence dans le pays.  Il a aussi annoncé la candidature du Paraguay au Conseil des droits de l’homme pour la période de 2015 à 2017, une première dans l’histoire du pays, a-t-il relevé.  Sur le plan national, le représentant s’est félicité d’une nouvelle loi censée renforcer la bonne gouvernance au Paraguay, notamment, a-t-il expliqué, par des dispositions qui garantissent l’accès des citoyens à toutes les informations publiques, leur permettant ainsi de pouvoir assurer le suivi des programmes et projets mis en œuvre par le Gouvernement. 


M. dos Santos a estimé que pour être efficace, le programme de développement pour l’après-2015 doit favoriser une meilleure répartition des ressources financières à l’échelle internationale.  Il aussi rappelé que la coopération Sud-Sud ne remplace pas la coopération Nord-Sud et la coopération triangulaire, mais qu’elle les complète.  Au sujet des changements climatiques, le représentant a appelé à une riposte mondiale urgente et responsable, conforme au principe de responsabilité commune mais différenciée qui en appelle à plus d’implication des pays ayant le plus contribué au réchauffement de la planète.  Il a en outre déclaré que les pays sans littoral, comme le Paraguay, ont des difficultés pour accéder aux échanges commerciaux internationaux.  Il a souhaité que des solutions idoines soient adoptées sur cette question, au cours de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral qui se tient en novembre prochain à Vienne, Autriche.  Il a promis, parlant des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, que le Paraguay augmentera ses contingents de soldats de la paix dans les années à venir.  Il a aussi salué la participation des Casques bleus paraguayens en Haïti, dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Il a appelé à des réformes au sein de l’ONU, notamment afin d’avoir un Conseil de sécurité plus transparent et plus représentatif, et il a souhaité que l’Assemblée générale adopte, au cours de son prochain débat général, des méthodes plus justes pour la confection de la liste des orateurs.


M. FERNANDO WAHNON FERREIRA (Cabo Verde) a voulu que les négociations qui auront lieu en décembre prochain à Lima se traduisent par des progrès tangibles et par conséquent, par un nouvel accord à Paris sur les changements climatiques et par une sensibilisation renforcée à la nécessité de réduire les niveaux du réchauffement de la planète et à promouvoir les économies à faible émission de carbone.  Nous appuyons, a-t-il précisé, un plafond de 1,5 degré Celsius pour l’augmentation de la température terrestre et nous demandons le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée ainsi qu’un instrument de compensation pour la pleine mise en œuvre du Mécanisme international de Varsovie pour les pertes et dommages.  Si rien n’est fait, a prévenu le représentant, les conséquences des changements climatiques nous affecteront tous et nous paierons tous le prix de l’inaction car « nous sommes tous sur le même bateau ».


Le représentant a aussi espéré des directives et des engagements clairs à la prochaine Conférence sur le financement du développement, en 2015, pour pouvoir parachever l’OMD nº8 relatif aux partenariats.  La Conférence devrait aussi redéfinir les critères d’allocation des ressources financières fondés sur les principes de l’efficacité de l’aide consacrés à Paris et à Busan.  Pour Cabo Verde, un pays qui vient de sortir de la catégorie des PMA pour entrer dans celle des revenus intermédiaires alors que le revenu est en réalité intermédiaire inférieur, il est important que des mécanismes innovants soient élaborés pour assurer une plus grande cohérence dans le financement du développement et un appui plus ferme à la viabilité économique. 


Venant à la situation régionale, le représentant a souligné que la question de la sécurité en général, et de la sécurité maritime, en particulier, est une préoccupation évidente pour les autorités de son pays.  Situé au confluent des continents africain, européen et américain, Cabo Verde est dans une situation vulnérable puisque toutes les routes qui l’entourent sont celles qu’utilise la criminalité organisée.  Avec d’autres États et des organisations de l’ONU, le pays a tenté de combattre les activités illégales comme le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains mais aussi la piraterie, le terrorisme et la pêche illégale. 


Cette criminalité étant transnationale, Cabo Verde sait qu’aucun pays de la sous-région n’a les moyens de la combattre efficacement sans une coopération internationale et la conjugaison des efforts, des moyens et des stratégies.  Nous voudrions pouvoir compter sur un appui plus ferme de la part de la communauté internationale, a conclu le représentant. 


Droits de réponse


Le représentant de l’Ukraine a d’abord remercié les délégations qui ont exprimé leur appui à son pays.  Il a accompagné sa gratitude par un CD contenant les images des événements en Ukraine.  Il a ensuite dénoncé les tentatives de la délégation russe de convaincre les délégations que la crise en Ukraine était provoquée par les pays occidentaux.  C’est la Fédération de Russie qui a violé le droit international et c’est le Kremlin qui a déclenché cette crise en Ukraine, un pays faible qui fut dirigé à l’époque par un dirigeant corrompu.  L’Assemblée générale a adopté dès 1981 une résolution contre les changements non démocratiques de pouvoir et contre l’ingérence dans les affaires intérieures des États, a rappelé le représentant.  Il est temps pour la Fédération de Russie de respecter les résolutions de l’Assemblée générale et le droit international.  « Le temps remettra tout à sa place », s’est-il dit convaincu.  « Les peuples russe et ukrainien resteront unis et continueront de partager les valeurs des nations civilisées. » 


Après avoir rejeté ces accusations, le représentant de la Fédération de Russie a répondu que le règlement de la crise en Ukraine pourrait se faire dans le cadre du processus de Minsk et par le dialogue.  Il a invité l’Ukraine à s’y engager.  


Discours de clôture


M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a déclaré que les délégations se réunissent, depuis la semaine dernière, dans cette salle rénovée, pour partager leurs espoirs et leur vision de l’avenir.  Ensemble, elles ont réfléchi aux défis et aux chances qu’il faut saisir, comme sociétés mais aussi comme membres de la communauté mondiale.


Cette année, s’est enorgueilli le Président, 117 chefs d’État et de gouvernement, trois vice-présidents, huit vice-premier ministres, 56 ministres, le chef d’un gouvernement observateur et un observateur ont témoigné de l’importance qu’ils attachent à cette Organisation.


Le Président a fait le tour des questions abordées au cours de cette semaine écoulée et qui mériteront une attention accrue, pendant les 12 prochains mois.  Il a cité la nécessité d’élaborer pour l’après-2015, un programme de développement ambitieux, inclusif et porteur de transformations, qui aurait des bénéfices concrets pour tous.  Un programme, a-t-il précisé, qui mettrait l’accent sur l’élimination de la pauvreté et de la faim et qui serait doté des moyens adéquats de mise en œuvre, en termes de ressources financières, de technologies et de capacités.  Le Président a cité les appels au respect des engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD) et à un partenariat au développement renforcé, reconnaissant le rôle du secteur privé, de la société civile et d’autres parties prenantes.


Les appels à un système commercial international équitable et à la réforme aboutie des institutions internationales de gouvernance économique et financière, attentives aux besoins de tous les pays, ont aussi été relevés par le Président.  Les questions de la paix et de la sécurité ont également suscité des commentaires, a-t-il poursuivi, compte tenu en particulier des menaces posées par l’EIIL, Al-Qaida, Al-Chabab ou Boko Haram. 


Sur le front de la santé, la propagation du virus Ebola en Afrique de l’Ouest a causé de vives préoccupations, compte tenu de son impact sur les progrès politiques et socioéconomiques des pays concernés, a rappelé le Président, en insistant sur l’appui unanime de la nouvelle mission des Nations Unies pour la réponse d’urgence à Ebola (UNMEER).  Le Président a néanmoins ajouté que nombreuses ont été les délégations qui ont insisté sur la nécessité de rester tout aussi déterminés face au VIH/sida, au paludisme, à la tuberculose et aux autres malades transmissibles et non transmissibles.


Les problèmes du chômage, de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation de la femme ont aussi été au centre des interventions, tout comme la nécessaire action contre les changements climatiques et l’engagement attendu en 2015 au Sommet sur le climat de Paris.  La promotion de l’état de droit, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme a été placée au cœur de la paix et de la sécurité internationales, a dit le Président, et s’agissant des droits de l’homme, en particulier, de nombreux intervenants ont souligné le rôle central de l’ONU, notant que la discrimination basée sur la religion, le genre ou toute autre considération ne saurait être tolérée.  Comme auparavant, les questions de la revitalisation de l’Assemblée générale et de la réforme du Conseil de sécurité n’ont pas été oubliées.


Le débat général, a conclu le Président, est toujours cette occasion de se réunir sous un même toit pour examiner l’état du monde et partager devant une audience mondiale, les succès, les ambitions, les espoirs et les peurs.  Il est cette occasion unique de rappeler la valeur intrinsèque de l’engagement mutuel en faveur de l’ONU.  « Abordons notre travail avec un esprit de coopération et d’optimisme, inspirés par la conviction qu’ensemble, nous pouvons faire la différence », a encouragé le Président. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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