ECOSOC/6587

La science, la technologie et l’innovation sont des éléments cruciaux du Développement durable, souligne la déclaration ministérielle de l’ECOSOC

16/12/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6587
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Conseil économique et social

Session de fond de 2013                                    

93e séance – matin


LA SCIENCE, LA TECHNOLOGIE ET L’INNOVATION SONT DES ÉLÉMENTS CRUCIAUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, SOULIGNE LA DÉCLARATION MINISTÉRIELLE DE L’ECOSOC


Les délégations dialoguent avec le Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a, cet après-midi, approuvé la Déclaration ministérielle de sa session de fond de 2013, portant sur « La science, la technologie et l’innovation au service de la promotion du développement durable et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et les perspectives ouvertes par la culture en la matière ».  L’ECOSOC a ainsi clos le débat de haut niveau de 2013 « le plus long de son histoire », a fait remarquer son président, M. Néstor Osorio, de la Colombie.


Au cours de la séance de travail tenue cet après-midi, l’ECOSOC a également élu la Croatie comme membre du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix, afin de pourvoir le siège auparavant occupé par la Bulgarie, pour un mandat de deux ans démarrant le 1er janvier 2014.  Le Conseil a aussi pris note de plusieurs rapports et a entendu un exposé du Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat.


Dans la Déclaration ministérielle de 2013, adoptée aujourd’hui, les ministres et chefs de délégation qui ont participé au débat de haut niveau de l’ECOSOC, en juillet dernier, affirment que « la science, la technologie et l’innovation constituent, comme les perspectives ouvertes par la culture, des catalyseurs et des moteurs essentiels pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et la promotion des trois dimensions du développement durable, ainsi que pour l’élimination de la pauvreté ».  Ils recommandent donc que « toute la place qu’elles méritent leur soit accordée lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 ».


Les ministres et chefs de délégation expriment aussi, dans cette déclaration, leur avis selon lequel « la culture est une composante essentielle du développement durable ».  Ils encouragent le développement des industries culturelles, du tourisme culturel, et des microentreprises à vocation culturelle. 


Cette déclaration souligne également l’importance des politiques éducatives et des établissements d’enseignement pour ce qui est de promouvoir la science, la technologie et l’innovation.  Les ministres y réaffirment qu’il importe de faire en sorte que les femmes et les filles aient accès, sur un pied d’égalité avec les hommes, et participent au même titre qu’eux, à l’éducation et à la formation dans le domaine de la science, de la technologie et de l’innovation.


Le Président de l’ECOSOC s’est félicité de cette déclaration qui, a-t-il remarqué, envoie le message très clair que la science, la technologie et l’innovation joueront un rôle crucial dans le programme de développement pour l’après-2015.  Le terme « autodétermination » a suscité des différends marqués  entre les délégations et entraîné des négociations intenses, a-t-il indiqué.


L’adoption de ce texte a été suivie des déclarations de quatre délégations, dont le représentant de Fidji, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui a apporté tout l’appui de ce groupe de pays au paragraphe 32 de la Déclaration de 2012 relatif à l’autodétermination, auquel la déclaration de 2013 fait référence.  Souscrivant à cette Déclaration, son homologue du Pakistan a cependant regretté que la Déclaration de 2013 ne mentionne pas de manière explicite l’autodétermination.  Il a espéré que la formulation de 2013 ne constituera pas un précédent en la matière.


Le représentant de la Bolivie a indiqué avoir une réserve à émettre quant au paragraphe 4 du dispositif de la Déclaration ministérielle, ainsi qu’à toute référence à « l’économie verte » qui pourrait être comprise comme un « outil de privatisation de la société ».  Il a rappelé le paragraphe 56 du Document final de Rio+20, « L’avenir que nous voulons », qui reconnait le droit souverain des pays de choisir leurs outils de développement durable.  La Bolivie a choisi le bien-être et l’harmonie avec la terre nourricière, en respectant les droits des peuples autochtones et le droit à l’autodétermination, a-t-il expliqué.  Le transfert et le financement des technologies ne doit pas être soumis à la conditionnalité de l’économie verte, a-t-il insisté.


De son côté, la représentante des États-Unis a assuré que son pays continuerait à aider les pays développés à renforcer leurs capacités en matière de science et de technologie.  Concernant la Déclaration ministérielle, elle a estimé que le premier paragraphe du dispositif avait été mal rédigé.  Le Président a indiqué que ce paragraphe serait amendé en remplaçant « affirmons » par « réaffirmons », s’agissant de la Déclaration ministérielle de 2012.


L’ECOSOC a ensuite pris note des rapports examinés par le segment de haut niveau: le Rapport du Secrétaire général sur le thème de la session (E/2013/54) et un rapport établi pour servir de base au débat qui sera consacré au rôle de l’ECOSOC dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 (E/2013/72).


Par ailleurs, l’ECOSOC a décidé que les mandats de ses prochains président et vice-présidents commenceraient à la date de leur élection, soit le 14 janvier 2014, et ce jusqu’à l’élection de leurs successeurs, lors du prochain cycle en juillet 2015.


L’ECOSOC a, d’autre part, pris note du Rapport sur les travaux de la vingtième session de la Commission du développement durable, qui contient le résumé du dialogue de haut niveau intitulé « Enseignements tirés des travaux de la Commission du développement durable et orientations futures ». 


L’ECOSOC a aussi pris note de deux rapports qui n’ont été disponibles qu’après la session de fond: le rapport de la Dixième Conférence cartographique régionale des Nations Unies pour les Amériques; et le Rapport du Comité d’experts sur la gestion de l’information spatiale à l’échelle mondiale sur les travaux de sa troisième session.  L’ECOSOC a ainsi décidé que la quatrième session de ce Comité aurait lieu au Siège de l’ONU, à New York, du 4 au 6 août 2014.


P résentation du Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination


M. KIM WON-SOO, Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, s’est félicité de l’initiative qui a été prise pour lui permettre d’intervenir devant l’ECOSOC et a dit qu’il espérait que cette « tradition » durera pendant de longue années.  Il a indiqué que le Conseil s’était réuni il y a tout juste trois semaines, et que les chefs de secrétariat ont conscience de ce qui reste à faire avant la date butoir de 2015 afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement dans les temps impartis.  Il a précisé que le Conseil se sert de l’examen de l’état des OMD qui est fait au niveau des pays pour donner de l’élan aux progrès déployés en la matière.  M. Kim a aussi fait savoir qu’au cours de leur dernière retraite, les Chefs de secrétariat avaient examiné le rôle que peut jouer l’ONU pour aider les États Membres à définir, puis à mettre en œuvre, le programme de développement pour l’après-2015.


Abordant ensuite les questions substantielles dont était saisi le Conseil des chefs de secrétariat, M. Kim a fait savoir que le Comité de haut niveau sur la gestion redouble d’efforts pour coordonner les efforts du système de l’ONU en matière de préparatifs aux crises, de continuité des opérations, et de sécurité cybernétique.  Il a également indiqué que le Comité de haut niveau sur les programmes avait récemment accordé son appui à un cadre établi à l’échelle du système sur la cybersécurité et la cybercriminalité.  En outre, la vingt-sixième session de ce Comité, qui s’est tenue au mois d’octobre, a longuement examiné la question de l’intégration des droits de l’homme aux efforts de développement, a dit M. Kim.  Le Secrétaire du Conseil a aussi parlé des initiatives lancées par le Groupe de travail sur les changements climatiques du Comité de haut niveau sur les programmes pour mettre l’expertise technique du système onusien au service de la lutte contre les changements climatiques.


M. Kim a poursuivi sa présentation en se félicitant de la publication, le 27 septembre dernier, d’un document du Conseil des chefs de secrétariat consacré à thème: « Migration internationale et développement: Contributions et recommandations du système international ».  Il a aussi indiqué que les membres du Comité de haut niveau sur les programmes travaillent de près pour établir une politique à l’échelle du système afin de répondre au problème de la drogue, ainsi que pour appuyer les préparatifs de la Session spéciale 2016 de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue.  Plusieurs recommandations destinées à appuyer le Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement ont également été adoptées.


M. Kim a aussi expliqué à l’ECOSOC que le Plan stratégique pour 2013-2016 du Comité de haut niveau sur la gestion est lié de près au processus d’examen quadriennal complet.  Il a précisé que ce Comité établit les domaines prioritaires en matière d’innovation du modèle d’affaires du système sur la base des demandes émanant de l’examen quadriennal.  Le Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat a aussi fait savoir que le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) avait finalisé les procédures opérationnelles pour les pays prenant part à l’initiative « Unis dans l’action », et qu’il a l’intention d’adopter un Plan d’action pour le Siège d’ici à la fin de l’année.  Le Comité de haut niveau sur la gestion s’efforce également d’améliorer la capacité du système à présenter des données et à mettre en œuvre des normes de présentation de données, a-t-il précisé.  Il a aussi fait savoir que des progrès avaient été enregistrés pour établir un système de repérage des activités contribuant à l’égalité des sexes.  Le Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat a ensuite passé en revue les principaux changements apportés au site Internet du Conseil des chefs de secrétariat, notamment dans le but d’accélérer la diffusion des données concernant le système.


Dialogue avec les États Membres


Suite à une question du Président de l’ECOSOC, M. KIM WON-SOO, Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat, a précisé que le Conseil des chefs de secrétariat se réunit au niveau des chefs de secrétariat et de ses trois mécanismes subsidiaires deux fois par an, une fois au printemps et une autre fois pendant l’automne.


Le représentant du Cameroun  a jugé important de pouvoir évaluer les activités du Conseil par rapport à une « matrice dynamique » capable de prendre en compte les contributions de la famille des Nations Unies dans son ensemble.  C’est là le seul moyen de savoir si une institution avance ou pas.  Mais cette matrice n’est toujours pas mise au point, a-t-il déploré.  On apprend chaque année que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) fait beaucoup ou que le Programme alimentaire mondial (PAM) en fait de même, sans pour autant être en mesure de comprendre beaucoup par rapport à quoi, s’est-il notamment inquiété.


Il a également constaté que l’ONU est en retard en ce qui concerne l’application des normes IPSAS.  En outre, la coordination n’est pas au rendez-vous en ce qui concerne les normes technologiques.  Le représentant a aussi déploré le fait qu’Umoja ne soit pas encore au point.  Il a aussi reproché à l’ONU d’être « très en retard en ce qui concerne la continuité des opérations », pointant notamment du doigt le fait que l’ONU semblait avoir disparue dans la semaine qui a suivi le passage, l’an dernier, à New York, de l’ouragan Sandy.


À son tour, le représentant du Brésil s’est dit convaincu qu’il sera impossible de promouvoir la reddition de comptes et la responsabilisation si le système de l’ONU n’est pas considéré comme devant, lui aussi, rendre des comptes aux États Membres.  Un exemple criant de manque de bonne gouvernance est la participation de certains des fonds et programmes de l’ONU au processus de Busan, alors que, a-t-il relevé, la majorité d’entre eux n’y prennent pas part de manière effective.


La délégation du Brésil a également appelé l’ONU à réagir à l’« indignation » des populations face aux « atrocités » commises vis-à-vis des violations du droit à la vie privée.  Il a jugé capital pour l’ONU de répondre à cette question « vitale » et a regretté que le Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat n’ait pas abordé cette question dans son exposé.


Suite à ces commentaires, le Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat a précisé que ce Conseil n’est pas un organe de prise de décisions, mais un organe de coordination d’actions, et qu’il s’efforce d’identifier des problèmes et questions qui concernent une majorité des 29 entités qu’il représente.  Il a fait observer que plusieurs agences de l’ONU sont à différents stades de la mise en œuvre des normes IPSAS.  Il a aussi reconnu l’importance pour le Conseil d’être accessible et transparent vis-à-vis des États Membres, et d’être en mesure d’aborder et de débattre de la question de la cybersécurité.  En matière de protection de la vie privée, il importe néanmoins de ne pas prendre de court la politique des États Membres en la matière, mais de maintenir un équilibre délicat, a-t-il toutefois estimé.


Le Président de l’ECOSOC a ensuite insisté sur l’importance de définir un message commun quant à la nécessité d’intégrer les trois piliers du développement durable.  Il a aussi assuré que le Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat sera de nouveau invité à prendre part aux travaux de l’ECOSOC.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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