Conférence de presse

Conférence de presse sur l’évaluation des travaux de la douzième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones

30/5/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’ÉVALUATION DES TRAVAUX DE LA DOUZIÈME SESSION

DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES


Des représentants des peuples autochtones ont souligné, au cours d’une conférence de presse aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, les points qui ont marqué les travaux de la douzième session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, réunie depuis le 20 mai.


Ils ont ainsi mis l’accent sur les besoins spécifiques des jeunes, la violence dont sont de plus en plus victimes les femmes et les filles, et les discriminations quotidiennes que continuent de subir les peuples autochtones.


La jeunesse autochtone, thème central de cette douzième session, est confrontée à de multiples formes de discriminations, notamment l’exclusion sociale, un faible taux de scolarisation et le chômage, a signalé le Vice-Président de l’Instance permanente sur les questions autochtones, le Chef Raja Devasish Roy, des Chittagong Hill Tracts au Bangladesh. 


Cette situation a conduit à une augmentation de suicides parmi les jeunes autochtones, une des préoccupations majeures de l’Instance permanente, a-t-il déclaré.  Sur les 370 millions d’autochtones dans le monde, les jeunes représentent 67 millions.   


De la même façon, la violence à l’encontre des femmes et des filles autochtones a atteint des degrés préoccupants, a-t-il indiqué, en précisant que l’Instance avait examiné cette question, de même que celle des violations des droits fondamentaux des autochtones.


« La violence à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, en particulier lorsqu’il s’agit de femmes, et des journalistes autochtones, figure également parmi les questions préoccupantes », ont renchéri deux autres membres de l’Instance permanente, Mme Mirna Cunningham Kain, de l’Australie et Miskita du Nicaragua.


Mme Cunningham a indiqué que dans toutes les régions du monde, les journalistes autochtones qui travaillent dans de petites communautés ou des stations de radio sont la cible d’attaques lorsqu’ils informent sur les industries d’extraction minière, les concessions foncières, la traite des personnes ou encore sur les mégaprojets.  Les femmes sont prises à partie si elles défendent leurs communautés, leur langue et leur terre, a-t-elle fait remarquer.


Pour cette raison, la douzième session de l’Instance permanente a examiné de près les préparatifs de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones -prévue les 22 et 23 septembre 2014-, qui prendra probablement la forme d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale.


Les préparatifs coïncident avec le débat actuel sur l’ordre du jour d’un programme de développement pour l’après-2015, qui succèdera aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle fait observer, avant de regretter que les OMD ne fassent « aucune mention » des peuples autochtones.


« Les peuples autochtones entendent bien veiller à ce que le même scénario ne se reproduise pas après 2015.  Ils comptent participer et exiger leur reconnaissance dans tous les pays », a encore déclaré Mme Cunningham, qui a aussi fait état d’une augmentation de la prévalence du VIH/sida et du diabète au sein des communautés autochtones.     


« L’Arctique est sexy mais les autochtones ne le sont pas », a ironisé pour sa part Mme Susann Funderud Skogvang, professeure associée à l’Université Tromso, qui appartient au peuple sami de Norvège.  Elle a ainsi fait allusion à l’intérêt soudain de certains pays lointains, comme la Chine, qui viennent d’obtenir le statut d’observateur auprès du Conseil de l’Arctique.


Émettant des doutes sur les visées réelles des pays intéressés par ce statut, Mme Skogvang a alerté sur les effets négatifs des nouveaux projets concernant la pêche sur les Inuits.  Il est nécessaire, a-t-elle insisté, d’adopter des mesures visant à respecter, à cet égard, les droits des autochtones.   


Les trois intervenants se sont félicités, par ailleurs, du débat de l’Instance permanente sur l’Afrique et de son premier dialogue avec la Banque mondiale et avec certaines banques régionales, telles que la Banque africaine de développement.


L’Instance permanente, dont les travaux prendront fin demain, le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones, et le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, sont les trois mécanismes de l’ONU relatifs aux peuples autochtones.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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