CS/11218

Afghanistan: le Chef de la MANUA et de nombreuses délégations demandent la finalisation de l’accord de sécurité bilatéral avec les Etats-Unis

17/12/2013
Conseil de sécuritéCS/11218
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

7085e séance – matin


AFGHANISTAN: LE CHEF DE LA MANUA ET DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS DEMANDENT

LA FINALISATION DE L’ACCORD DE SÉCURITÉ BILATÉRAL AVEC LES ÉTATS-UNIS


Au cours de la séance trimestrielle du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Afghanistan, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Ján Kubiš, et de nombreuses délégations ont appelé, ce matin, à la finalisation de l’accord de sécurité bilatéral entre l’Afghanistan et les États-Unis.  Dans un contexte marqué par le retrait, en 2014, des forces internationales, ils ont estimé que cet accord était crucial pour renforcer le partenariat entre la communauté internationale et l’Afghanistan au-delà de cette date.


Cet accord, qui vient d’être approuvé par la Loya Jirga constitutionnelle, permettra de sauvegarder les intérêts du pays à long terme, a affirmé la déléguée des États-Unis.  Son homologue afghan a précisé que cet accord dont la signature est imminente, devrait garantir la fin des raids militaires sur les maisons afghanes et ouvrir la voie aux négociations avec les Taliban.


Le Représentant spécial et l’ensemble des 24 délégations qui ont pris la parole au cours de cette réunion ont souligné l’état d’avancement des préparatifs techniques des élections présidentielle et provinciales de 2014.  Les enjeux de la coopération régionale, l’élimination des violences faites aux femmes et la production de pavot ont également été au cœur des interventions.


M. Kubiš, qui est aussi le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), présentait devant le Conseil le dernier rapport* du Secrétaire général.  Dans ce rapport, le Secrétaire général relève notamment que les élections de 2014, « transition politique historique », constituent le moyen le plus sûr d’asseoir la légitimité du Gouvernement afghan tant au niveau national qu’au niveau international.


Le Représentant spécial a estimé que le nombre de candidats, 11 pour la présidence et 2 713 pour les conseils provinciaux, et la délivrance de plus de 3,2 millions de nouvelles cartes d’électeur -dont un tiers pour des femmes- étaient la preuve de l’intérêt profond ressenti parmi la population.


Citant les défis sécuritaires qui se posent pour l’organisation de ces élections, M. Kubiš a insisté sur la nécessité de prendre des mesures qui visent à renforcer la confiance parmi les électeurs.  Un processus électoral légitime, a-t-il soutenu, est dans l’intérêt de tous.  Il a également souhaité que des efforts soient déployés pour créer un environnement propice à la paix et à un soutien aux négociations directes de paix entre le Gouvernement afghan et les éléments antigouvernementaux


« Mon pays a mis en place une stratégie visant à garantir la sécurité le jour du scrutin », lui a répondu le délégué de l’Afghanistan.  Un règlement politique du conflit dans son pays implique, a-t-il dit, que le Gouvernement tende la main à l’opposition et rétablisse la confiance entre les parties, afin que celles-ci s’engagent dans des pourparlers crédibles.  L’Afghanistan, a-t-il affirmé, œuvre pleinement pour parvenir à la réconciliation « à l’intérieur du pays et avec son voisin, le Pakistan ».


« Un Afghanistan stable est dans l’intérêt du Pakistan », a, pour sa part, déclaré le délégué pakistanais, qui a indiqué que les liens entre les deux pays demeureront solides.  Le Pakistan, a-t-il ajouté, se félicite que le Représentant spécial ait cité, dans son exposé, l’intensification du dialogue entre les deux pays, comme en témoignent les récentes visites de hauts responsables pakistanais et afghans.  Évoquant la tentative qui visait à établir un dialogue, à Doha (Qatar), avec les Taliban, le représentant du Pakistan a souhaité que le potentiel d’un tel processus soit exploré plus avant.


Le Représentant spécial a ensuite mis en garde contre l’instabilité qui pourrait résulter d’un vide politique après 2014, un vide qui, de l’avis de sa délégation, risque d’encourager les activités terroristes liées au réseau Al-Qaida et autres activités criminelles.  Cette mise en garde a été partagée par le représentant de la Fédération de Russie qui a critiqué l’absence, dans le rapport, du Secrétaire général, d’une analyse réaliste des différentes menaces terroristes.


« De quoi sera réellement fait le contexte sécuritaire après le départ des forces internationales? » s’est interrogé le délégué russe.  La Fédération de Russie, a-t-il insisté, ne partage pas l’optimisme de la communauté internationale sur la situation en Afghanistan.  Le Représentant spécial a, quant à lui, appelé les forces de sécurité afghanes, qui ont désormais la responsabilité principale de la sécurité dans le pays, à agir avec plus de professionnalisme. 


Les délégations ont également été nombreuses à aborder le défi que constitue la production de pavot, laquelle a atteint, en 2013, un niveau record en Afghanistan.  Le Représentant spécial a déclaré, à ce propos, que la lutte contre les drogues était à la fois un impératif sécuritaire et de santé publique.  Le délégué de l’Iran a, pour sa part, demandé qu’une attention particulière soit accordée au financement des groupes terroristes par la culture de l’opium.


Concernant le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, le Chef de la MANUA a souligné qu’il était important d’appliquer, de manière effective, la loi sur l’élimination des violences à l’encontre des femmes.  À l’instar des délégués du Luxembourg et de l’Australie, il a déploré que les poursuites contre les auteurs de telles violences ne soient pas menées avec plus de diligence.


S’agissant du rôle futur de la MANUA, M. Kubiš a considéré qu’il était crucial de faire une place plus grande aux domaines où une action politique intégrée des Nations Unies pourrait contribuer utilement à la transformation de l’Afghanistan après 2014.  Il a cité, à cette fin, les bons offices destinés à appuyer les processus politiques menés par l’Afghanistan, ainsi que le suivi de la situation en matière des droits de l’homme, en particulier les droits des femmes et des enfants.


Le représentant de la France a, pour sa part, souligné que la MANUA, « placée dans une situation plus visible, mais aussi plus complexe », devrait impérativement voir son rôle politique renforcé.  « À cette fin, il nous semble notamment important d’en simplifier le mandat », a-t-il déclaré.  La déléguée des États-Unis a souhaité que le Conseil approuve le renouvellement du mandat de la MANUA en 2014.  À ce stade, a-t-elle estimé, le mandat de la Mission ne doit pas être révisé.


*     A/68/645–S/2013/721


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2013/721)


Déclarations


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), M. JÁN KUBIŠ, a indiqué que les éléments fondamentaux pour renforcer la stabilité du pays et de la région étaient en voie de consolidation.  L’approbation, par une loya jirga constitutionnelle, de l’accord de sécurité bilatéral avec les États-Unis a accru les attentes entourant la finalisation de cet accord qui est crucial pour un partenariat à long terme avec l’Afghanistan, a-t-il affirmé.


L’élection présidentielle de 2014 marquera une transition politique historique, a souligné M. Kubiš, qui a précisé que les préparatifs techniques de cette élection étaient bien avancés.  Il a en particulier cité la mise en place des trois organes concourant à la supervision du processus électoral.  Le nombre de candidats (11 pour la présidence et 2 713 pour les conseils provinciaux) et la délivrance de plus de 3,2 millions de nouvelles cartes d’électeur -dont un tiers pour des femmes- sont la preuve de l’intérêt ressenti tant au niveau politique qu’au sein de la population, a-t-il affirmé.


Le Représentant spécial a ensuite mentionné les défis en matière de sécurité soulevés par l’organisation de ces élections et plaidé pour la mise en place de mesures permettant de renforcer la confiance parmi les électeurs.  Il a ensuite salué les efforts des candidats pour parvenir à un accord sur des « règles du jeu », en ajoutant qu’un processus électoral légitime était dans l’intérêt de tous.


Une bonne coopération régionale est l’élément clef pour la future stabilité de l’Afghanistan et des pays voisins, a estimé le Chef de la MANUA, qui s’est en particulier félicité de l’intensification du dialogue entre l’Afghanistan et le Pakistan.  « Les récentes visites de haut niveau témoignent, a-t-il assuré, de la volonté des deux pays d’instaurer la confiance et la coopération dans tous les domaines d’intérêts mutuels. »  Il a indiqué qu’il y avait désormais un large consensus parmi les pays de la région que seules des solutions politiques permettraient de ramener la paix et la stabilité.  La promotion d’un environnement propice à la paix et à un soutien aux pourparlers directs de paix entre le Gouvernement afghan et les éléments antigouvernementaux demeure essentielle, a-t-il estimé.


M. Kubiš a mis l’accent sur le potentiel du Processus d’Istanbul, en précisant que l’engagement politique des pays de la région devrait désormais se traduire par des mesures concrètes visant à rétablir la confiance.  Les progrès enregistrés concernant le programme nucléaire iranien sont suivis à Kaboul avec beaucoup d’attention et pourraient contribuer à créer un environnement plus propice pour la paix et la stabilité en Afghanistan et dans la région, a-t-il déclaré.


Il a ensuite mis en garde contre l’instabilité qui pourrait résulter d’un vide politique après 2014, un vide qui pourrait encourager les activités terroristes liées au réseau Al-Qaida et les activités criminelles.  La culture du pavot a atteint un niveau sans précédent en Afghanistan et a des conséquences négatives sur la santé publique et la sécurité pour la région et la communauté internationale.  M. Kubiš a également cité l’intensification du conflit dans les provinces de l’ouest et du nord qui étaient auparavant relativement calmes.  « Face à ces défis, j’ai été impressionné par le calme et les réponses mesurées des partenaires régionaux de l’Afghanistan », a-t-il affirmé, en citant une récente réunion au Tadjikistan de hauts responsables régionaux de la lutte contre les stupéfiants.


« Entre le 16 août et la fin novembre, la MANUA a enregistré 2 730 civils tués et 5 169 autres blessés, soit une augmentation de 10% par rapport à la même période en 2012 », a-t-il indiqué.  Les groupes d’opposition, a-t-il dit, sont responsables de la vaste majorité des victimes parmi la population civile.  Les forces de sécurité afghanes, qui ont la responsabilité principale de la sécurité dans le pays, doivent agir avec plus de professionnalisme, a-t-il insisté.  Le Chef de la MANUA a souligné les défis que constituent la corruption rampante et la pauvreté endémique dans le pays.  Il a aussi condamné avec fermeté la recrudescence des incidents visant le personnel humanitaire dans le pays, dont le nombre a atteint 237 en 2013.  Concernant le cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, il a souligné l’importance de la bonne mise en œuvre de la loi visant l’élimination des violences faites aux femmes, tout en déplorant que les poursuites contre les auteurs de telles violences ne soient pas menées avec plus de diligence.


Pour ce qui est du rôle futur de la MANUA, M. Kubiš a considéré qu’il était crucial de faire une place plus grande aux domaines où une action politique intégrée des Nations Unies peut contribuer utilement à la transformation de l’Afghanistan après 2014, à savoir les bons offices destinés à appuyer les processus politiques menés par l’Afghanistan et le suivi et la promotion des questions relatives aux droits de l’homme.  Une attention particulière doit être accordée aux droits des femmes et des enfants, a-t-il rappelé.  « Les Nations Unies en Afghanistan restent engagées en faveur d’un partenariat de long terme avec le pays », a-t-il assuré avant de conclure.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a assuré que son pays avait réalisé des progrès considérables.  « Plus de 6 millions de réfugiés afghans sont retournés dans leur foyer, notre État est basé sur une Constitution démocratique, des millions d’Afghans ont désormais accès à l’éducation et à la santé et, de manière générale, le peuple jouit de plus de liberté et de droits qu’au cours des décennies précédentes », a ainsi énuméré le représentant. 


Reconnaissant l’ampleur des défis auxquels continuent de faire face le Gouvernement et le peuple afghans, M. Tanin a insisté sur le fait que son pays était sur la voie de reprendre en main son destin et de parvenir à un Afghanistan pacifique et sûr.  Le représentant a déclaré que 2013 avait été marquée par le succès de la transition, « qui a laissé place à la décennie qui s’ouvre, celle de la transformation ».  « Depuis le mois de juin, les Forces nationales de sécurité assument pleinement et avec détermination leurs responsabilités sur tout le territoire », a-t-il ajouté.  M. Tanin a ensuite indiqué que la décennie de la transformation reposerait sur un partenariat international renouvelé, notamment entre son pays et les États-Unis.  « Le mois dernier, à Kaboul, 2 500 représentants afghans ont endossé l’accord de sécurité bilatéral, la résolution adoptée à l’issue de la Jirga réaffirmant que l’accord doit garantir développement, sécurité et paix au pays. »  Pour être entériné, a-t-il précisé, l’accord doit donner toutes les garanties qu’il sera mis fin aux raids militaires dans des maisons afghanes et il doit prévoir le lancement de négociations entre le Haut Conseil pour la paix et les Taliban.  Il s’est dit convaincu que l’accord sera bientôt signé.  Son pays, a indiqué M. Tanin, est prêt à entamer des négociations formelles sur un accord sur le statut des forces pour préparer les conditions dans lesquelles sera maintenue la présence de l’ONU après 2014.  

Concernant les élections présidentielle et provinciales qui auront lieu l’année prochaine, le représentant de l’Afghanistan a assuré que la Commission électorale indépendante avait finalisé la liste des candidats, qui comporte 11 postulants et qu’à ce stade, plus de 3 millions d’électeurs s’étaient inscrits, dont un tiers sont des femmes.  Son pays, a-t-il ajouté, a mis en place une stratégie visant à garantir la sécurité le jour du scrutin.  M. Tanin a également déclaré que l’avenir de l’Afghanistan passait par un règlement politique du conflit, « ce qui implique de tendre la main à l’opposition, de rétablir la confiance entre les parties et que celles-ci s’engagent dans des pourparlers crédibles ».  Il a martelé que son pays œuvrait pleinement pour parvenir à la réconciliation, « à l’intérieur du pays et avec le voisin pakistanais ».  « Le Président Karzai discute avec les dirigeants régionaux des moyens de renforcer la coopération en matière de sécurité, comme le préconise le Processus de Kaboul », a-t-il dit.  « La paix et la stabilité dans le pays sont essentielles pour maintenir la paix et la stabilité dans la région. »  Il a conclu en affirmant que son pays restait déterminé à honorer les engagements pris au titre du Cadre de responsabilités mutuelles de Tokyo, ceux relatifs en particulier à la promotion des droits des femmes et des filles, à l’état de droit et à la transition économique. 


M. GARY QUINLAN (Australie) s’est félicité des progrès significatifs réalisés par les forces internationales et afghanes au cours de la dernière décennie.  « Nous avons réduit la capacité d’Al-Qaida de lancer des attaques terroristes et limiter la part du territoire contrôlé par les Taliban », a-t-il dit.  M. Quinlan a ajouté que l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays a créé les conditions permettant d’améliorer les services de santé et d’éducation.  Il a ajouté que cette année avait été marquée par le transfert des responsabilités aux Forces de sécurité nationales afghanes, en précisant qu’elles conduisaient désormais 95% des opérations conventionnelles et assuraient 100% de la planification.  Le représentant de l’Australie a estimé qu’un accord de sécurité bilatéral entre l’Afghanistan et les États-Unis était essentiel pour permettre à son pays de s’engager dans le cadre d’une assistance après 2014. 


Par ailleurs, M. Quinlan a déclaré que des élections crédibles, libres et transparentes de 2014 constitueront un élément décisif et la mise en œuvre d’un engagement clef du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.  Dans le domaine des droits de l’homme, il a exhorté l’Afghanistan à préserver les progrès réalisés au cours des 12 dernières années.  Il a appelé l’Afghanistan à finaliser et à mettre en œuvre le plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité, avant de souligner la nécessité de protéger toutes les personnes, dont les enfants, les journalistes et les détenus. Il a salué l’engagement du Pakistan et de l’Afghanistan de travailler ensemble sur le processus de paix.  L’Australie, qui assure la présidence du Comité des sanctions créé en vertu de la résolution 1988, œuvre pour promouvoir le rôle du régime de sanctions contre les Taliban afin de faciliter ce processus.  Citant l’enquête 2013 sur la production d’opium en Afghanistan menée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), il a appelé à adopter une approche globale incluant des mesures sécuritaires et judiciaires et la création de moyens de subsistance alternatifs.


M. OLIVIER NDUHUNGIREHE(Rwanda) a condamné les attaques récentes ayant provoqué la mort de neuf travailleurs humanitaires.  Il a ensuite salué la participation accrue des femmes à la préparation des élections présidentielles de 2014 et appelé les Forces nationales de sécurité à assurer la sécurité de ces dernières lors du scrutin.  Concernant la lutte contre le trafic de drogues, le représentant a appelé l’Afghanistan à coopérer plus avant avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en vue d’éradiquer la culture de l’opium « dans le cadre d’une réponse intégrée et globale ».  Il s’est par ailleurs réjoui de la conclusion d’accords bilatéraux de coopération entre le pays et ses voisins.  « La réconciliation est un préalable au développement économique », a-t-il noté, avant de demander aux donateurs internationaux d’honorer leurs engagements financiers.  Enfin, le représentant du Rwanda a salué le rôle de la MANUA d’avoir assisté le Gouvernement afghan dans ses efforts en vue de rétablir la paix dans le pays.


M. LIU JEIYI (Chine) a souligné les défis formidables auxquels fait face l’Afghanistan.  Il a appelé les autorités afghanes à prendre toutes les mesures permettant le bon déroulement des élections de 2014.  Préoccupé par la recrudescence des incidents impliquant des civils, il a plaidé pour une transition ordonnée des tâches de sécurité aux forces afghanes.  La communauté internationale, a-t-il insisté, doit appuyer les efforts de développement de l’Afghanistan, en particulier dans le domaine de la santé.  La coopération régionale doit respecter les préoccupations des pays et des organisations de la région, y compris l’Organisation de coopération de Shanghai, a-t-il estimé.  En conclusion, le délégué a indiqué que la Chine et l’Afghanistan entretenaient de bonnes relations de voisinage, avant d’ajouter que son pays continuera d’œuvrer pour que la stabilité et la prospérité soient rétablies en Afghanistan.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a souligné qu’il était essentiel pour l’Afghanistan et la communauté internationale de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris à Tokyo.  Il a indiqué que les élections présidentielle et provinciales de 2014 permettraient de consolider les fondements politiques de la paix et appelé les autorités afghanes à prendre toutes les mesures permettant le bon déroulement de ces élections.  Il a regretté que peu de progrès aient été réalisés pour établir un véritable processus de paix.  Un tel processus doit respecter la Constitution afghane et être conduit par les Afghans eux-mêmes, a-t-il rappelé.  Aucune tentative visant à saper la souveraineté du pays ne devrait être tolérée, a-t-il martelé.


Une bonne coopération des pays de la région est cruciale pour la stabilité du pays et de la région, a-t-il déclaré.  Le Processus d’Istanbul est une plateforme régionale unique de dialogue pour renforcer la confiance et la coopération, a-t-il rappelé.  Avant de conclure, il a assuré que, dans le contexte d’un retrait des forces internationales, son pays continuera à contribuer au renforcement des capacités nationales de l’Afghanistan. 


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) s’est félicité de ce que les bases de la préparation d’élections générales crédibles aient été jetées.  « Le processus doit être juste et participatif », a-t-il insisté.  « Le succès des élections constituera une étape importante pour l’avenir du pays. »  Le représentant a déploré l’augmentation des attaques terroristes, en estimant qu’il faudrait compenser le départ de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en renforçant les capacités des forces nationales de sécurité.  Il a ensuite souligné que tout processus de paix était « long et difficile ».  Il est nécessaire de garder ses réalités à l’esprit en ne ménageant aucun effort pour parvenir à la réconciliation nationale, a-t-il estimé.  Le représentant a par ailleurs indiqué que, conformément au Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, le développement futur du pays exigerait le développement des droits fondamentaux des femmes et des filles et le respect du droit international humanitaire.  S’agissant de la MANUA et du prochain renouvellement de son mandat, l’Afghanistan, a-t-il estimé, aura besoin d’une présence internationale solide pour épauler les efforts de stabilité du prochain gouvernement et pour l’aider à mettre en œuvre les feuilles de route de la décennie de la transformation.


M. ALEXANDER A. PANKIN(Fédération de Russie) a déploré que le rapport du Secrétaire général « comme le précédent », était entaché de nombreuses lacunes.  Il a notamment critiqué l’absence d’analyse réaliste des différentes menaces terroristes tandis que l’opposition armée, a-t-il précisé, contrôle de nombreuses zones situées aux portes de Kaboul.  « Nous ne partageons pas l’optimisme confiant exprimé par la communauté internationale », a-t-il fait remarquer.  Le représentant russe s’est ensuite demandé dans quelle mesure le transfert de responsabilité aux forces nationales de sécurité pourrait être accéléré et un calendrier de retrait artificiel des forces internationales serait établi.  De quoi sera réellement fait le contexte sécuritaire après le départ de la FIAS? s’est-il interrogé, en rappelant que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) doit répondre de manière détaillée au Conseil de sécurité avant la fin de 2014.  Le représentant a exhorté tous les partenaires pertinents de l’Afghanistan à examiner les moyens de mettre fin à la culture de l’opium, la principale source de financement du terrorisme régional. 


« Nous ne pouvons plus nous cacher derrière l’argument selon lequel la FIAS n’a pas été mandatée pour lutter contre ce fléau », a-t-il dit, en rappelant que 3% de la population afghane, dont 300 000 enfants, sont des toxicomanes, ce qui représente une menace à la fois`à la stabilité nationale et à la stabilité régionale.  Pour ce qui est du processus de réconciliation, il a rappelé que les éventuels pourparlers entre le Haut conseil de la paix et des Taliban étaient conditionnés au respect des trois principes suivants: dépôt des armes des combattants, reconnaissance par ces derniers de la Constitution et abandon de tout lien éventuel avec Al-Qaida.  Le représentant a plaidé pour un renforcement de la coopération régionale afin de faire de l’Afghanistan un pays prospère sur le plan économique.  Il a conclu en soulignant que son pays appuyait le rôle de la MANUA, qui, a-t-il dit, ne fera que croître avec le retrait des forces étrangères.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a salué la remarquable transformation du pays au cours de la décennie écoulée.  Les Forces armées afghanes ont désormais la responsabilité principale des tâches de sécurité, a-t-elle rappelé.  La représentante a précisé qu’à l’avenir les forces internationales assumeraient des tâches de formation et de conseil des forces de sécurité afghanes.  Citant l’approbation par la Loya Jirga de l’accord de sécurité bilatéral entre l’Afghanistan et les États-Unis, elle s’est félicitée que la population afghane appuie le partenariat à long terme avec son pays.  Une finalisation de cet accord permettra de préserver à long terme les acquis en Afghanistan, a-t-elle ajouté.


Tout en se déclarant encouragée par les progrès des préparatifs techniques en vue des élections de 2014, la représentante des États-Unis a tenu à préciser que son pays ne soutenait aucun candidat.  « Les élections de 2014 devraient permettre de consolider l’unité nationale, ainsi que les acquis qui ont été récemment enregistrés », a relevé la déléguée.  Après avoir souligné l’importance du renforcement de la coopération entre l’Afghanistan et les pays voisins, elle a assuré du soutien de son pays à la candidature de l’Afghanistan à devenir membre de l’Organisation mondiale du commerce en 2014.  La déléguée des États-Unis a ensuite déploré la recrudescence des incidents impliquant les civils afghans, ainsi que le personnel humanitaire.  Avant de conclure, elle a souhaité que le Conseil approuve le renouvellement du mandat de la MANUA en 2014.  À ce stade, le mandat de la Mission ne doit pas être révisé, a-t-elle estimé avant de conclure. 


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a rappelé que l’Afghanistan était au seuil d’une année cruciale, avec la tenue notamment des élections de 2014.  Il a plaidé pour que les élections soient crédibles et transparentes et insisté sur la nécessité de régler les questions de sécurité liées à la tenue de ces élections.  Il a ensuite demandé à toutes les parties afghanes d’appuyer les efforts de paix afin de briser le cycle de la violence.  Le Pakistan ne prendra parti pour aucun candidat, a-t-il affirmé, en exhortant les autres pays à en faire de même.  Son pays, a-t-il rappelé, a récemment libéré des prisonniers afghans, a-t-il assuré, avant d’évoquer la tentative d’établir, à Doha, un dialogue avec les Taliban.  Le potentiel d’un tel processus devrait, a-t-il dit, être exploré plus avant.


Le retrait de la FIAS ne doit pas laisser un vide sécuritaire et des mesures concrètes doivent être prises à cet effet, a poursuivi le délégué.  Il a ensuite souligné les difficultés inhérentes au passage d’une économie de guerre à une économie de paix, en ajoutant que son pays contribuerait à hauteur de 500 millions de dollars au développement de l’Afghanistan.  « Les liens entre mon pays et l’Afghanistan demeureront solides », a-t-il affirmé, en précisant qu’un Afghanistan stable était dans l’intérêt du Pakistan.  Il s’est ensuite félicité de ce que le Secrétaire général ait reconnu dans son rapport l’intensification du dialogue entre les deux pays.  Il a fait mention des projets autoroutiers, ferroviaires et hydrauliques visant à améliorer la connectivité entre les deux pays. 


Le représentant a ensuite expliqué que son pays, qui compte 3 millions de réfugiés afghans, ne pourrait en absorber davantage.  Concernant la production record d’opium que souligne le Secrétaire général dans son rapport, il a souhaité que l’Afghanistan fasse davantage pour éliminer la culture du pavot.  Avant de conclure, il a souhaité une interaction accrue entre les armées afghane et pakistanaise pour renforcer la sécurité de leurs frontières communes.


M. EDAWE LIMBIYÈ KADANGHA-BARIKI (Togo) a constaté que l’Afghanistan continuait de faire face à de nombreux défis, citant notamment la situation sécuritaire et celle des droits de l’homme, le problème de la drogue ainsi que la situation politique qui, a-t-il affirmé, « reste quelque peu mitigée ».  Il a appelé tous les acteurs politiques à reprendre le processus de paix et de dialogue.  Le représentant du Togo a aussi salué l’engagement du Gouvernement afghan d’organiser les élections présidentielle et provinciales dans les délais prévus et dans de bonnes conditions.  Des mesures doivent être prises pour assurer la sécurité des électeurs et le personnel électoral, a-t-il insisté, en évoquant l’assassinat du responsable provincial des élections à Kunduz.


M. Kadangha-Bariki s’est dit très préoccupé par l’augmentation des incidents liés à la sécurité, enregistrés au cours de ces trois derniers mois.  Il a également regretté le nombre élevé de victimes parmi la population civile, qui représente une augmentation de 13% par rapport à l’année passée, et s’est dit plus particulièrement indigné par les souffrances indicibles infligées aux enfants.  Le représentant du Togo a salué l’accord de sécurité bilatéral conclu entre l’Afghanistan et les États-Unis, qui vient d’être approuvé par la Loya Jirga. Notant que la culture du pavot dans le pays avait atteint un niveau sans précédent avec une augmentation de 49%, M. Kadanga Barili a invité les pays voisins et les partenaires internationaux de l’Afghanistan à apporter à ce pays l’assistance nécessaire pour lui permettre de mieux faire face à ce fléau.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg), évoquant la tenue, le 5 avril 2014, des élections présidentielle et provinciales, s’est dite convaincue qu’en cas de réussite des élections, « le pays aura posé un jalon important sur la voie qui le conduira vers la pacification et la stabilisation ».  Elle a souligné qu’une élection réussie est une élection qui respecte le calendrier établi, où les candidats font campagne librement, « de manière pacifique et dans le respect de chacun » et où la participation de tous, y compris des femmes, est assurée sans exclusive.  La représentante a également souligné la sécurité physique des électeurs et des candidats et la nécessité pour les électeurs « et particulièrement les électrices » de se rendre aux urnes sans avoir à subir de pressions morales ou psychologiques, sans oublier l’importance d’effectuer le dépouillement des votes dans la transparence.


Mme Lucas s’est par ailleurs félicitée du fait que les forces de sécurité afghanes qui, a-t-elle fait observer, n’existaient pas il y 12 ans, sont à présent en charge de l’ensemble du territoire et que malgré l’ampleur de la tâche, « elles se montrent à la hauteur ».  Elle a toutefois fait remarquer que les défis à relever restent de taille et appellent À un renforcement des capacités en matière de sécurité.  Il est donc crucial de lever sans plus tarder toute incertitude concernant le cadre des futures missions internationales d’appui aux forces de sécurité afghanes.


La représentante du Luxembourg a aussi estimé qu’il était nécessaire d’agir résolument contre le niveau élevé de discrimination et d’abus dont continuent d’être victimes les femmes afghanes.  Elle a dit être extrêmement préoccupée par la mise en œuvre de la loi sur l’élimination de la violence contre les femmes.  Le faible taux d’inculpation en application de cette loi par rapport au nombre de plaintes déposées ne s’explique pas.  Elle s’est dite choquée de constater que l’impunité semble constituer la règle plutôt que l’exception.


M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a déclaré que la détermination des forces de sécurité afghanes avait permis au Gouvernement d’édifier un pays démocratique et stable.  « La communauté internationale sera essentielle pour assurer une stabilité durable », a-t-il ajouté, en notant que dès que l’accord bilatéral avec les États-Unis sera en place, « l’OTAN pourra jouer à nouveau son rôle ».   Le représentant a ensuite appelé à assurer le bon déroulement des élections présidentielle et provinciales qui doivent, a-t-il rappelé, être inclusives et crédibles.   « Nous encourageons le Gouvernement afghan à donner aux observateurs, en 2014, la possibilité de vérifier la manière avec laquelle se sont déroulées les élections ».  Le représentant a par ailleurs souligné que le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo était le guide des efforts de la communauté internationale pour aider le pays à consolider ses progrès économiques et en matière de droits de l’homme.  « Après le retrait des forces internationales, une forte présence des Nations Unies sera nécessaire pour préserver les acquis de la dernière décennie », a-t-il conclu, en appelant le Conseil à doter la MANUA d’un nouveau mandat clair. 


M. MARIO OYARZÁBAL(Argentine) a souligné que le peuple afghan et, en particulier, les femmes, devrait pouvoir exercer son droit de vote en toute sécurité.  « Au cours des 10 dernières années, les femmes ont gagné en autonomie et en pouvoir d’action », a-t-il soutenu.  « Leur participation aux processus de paix et de réconciliation est un enjeu d’ampleur stratégique en vue d’établir une société afghane stable et juste », a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs insisté sur le fait que les auteurs d’attentats devraient être poursuivis et traduits en justice.  « Rendre la justice aux victimes civiles sera l’une des conditions du succès de cette décennie de transformation », a-t-il considéré.  À son tour, il a estimé que la communauté internationale devrait rester aux côtés du peuple et du Gouvernement afghans pour renforcer leurs capacités nationales et accélérer la transition afin qu’ils puissent prendre en main leur avenir.


M. JOON OH (République de Corée), soulignant l’importance que revêt la tenue des élections de 2014 pour la future stabilité du pays, a demandé à ce que la MANUA fournisse un appui plus solide aux efforts en cours entrepris par les autorités afghanes.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, condamne fermement les attaques ciblant des civils, ainsi que le personnel humanitaire.  En ce qui concerne les droits de l’homme, il a rappelé que la pleine mise en œuvre de la loi visant l’élimination des violences faites aux femmes était cruciale pour la promotion du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.  Avant de conclure, le délégué de la République de Corée a souhaité que davantage d’efforts soient engagés pour combattre la production de pavot, qui a atteint, cette année en Afghanistan, un niveau sans précédent. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) s’est dit tout d’abord très préoccupé par les appels au boycott des élections de 2014 lancés par les Taliban et les autres groupes armés.  Le Maroc, a-t-il assuré, salue les efforts entrepris par la MANUA pour promouvoir le dialogue et dissiper les tensions ethniques et tribales.  Déplorant la poursuite des violences perpétrées par les éléments antigouvernementaux, le représentant a rappelé que la violence contre les civils avait connu une hausse de 13% au cours de la période considérée par rapport à l’année précédente.  Le délégué du Maroc s’est ensuite félicité du retour des réfugiés afghans, ce qui représente, a-t-il dit, un signe encourageant.  Il a également salué les efforts visant à étendre la campagne de vaccination contre la poliomyélite.  Les pays voisins devraient œuvrer pour renforcer la coopération avec l’Afghanistan afin d’assurer la sécurité et la stabilité de la région. 


M. ALEXIS LAMEK (France) a constaté que la préparation de l’élection présidentielle du printemps 2014 se déroulait de façon satisfaisante et a indiqué que cette élection sera le socle de la future légitimité du pouvoir afghan, ainsi que le signe que la démocratie s’est enracinée dans la vie publique afghane.  Il a toutefois souligné que le succès du rendez-vous électoral dépendra de la sécurité et que tout doit être fait pour que les forces afghanes relèvent ce défi avec succès.  La mobilisation contre la fraude doit également être pleine et entière, a-t-il affirmé.


Le représentant s’est ensuite inquiété de ce que la recrudescence des combats ait eu des conséquences dramatiques pour la population civile.  Il s’est dit alarmé par le nombre de victimes, en précisant qu’un civil sur cinq est tué lors d’accrochages sur le terrain,  M. Lamek a appelé les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire au minimum les répercussions de ces affrontements.  Il a également souligné que les droits des femmes ne doivent pas reculer à causes des incertitudes politiques et a qualifié de préoccupants les retards des autorités afghanes dans l’établissement du rapport de mise en œuvre de la loi pour l’élimination des violences faites aux femmes.


M. Lamek a par ailleurs fait observer que l’Afghanistan a connu, en 2013, une production record d’opium et qu’on observe aussi une diversification de la production de stupéfiants avec, notamment, l’apparition de cultures de cannabis et de centres d’élaboration de métamphétamines.  Il s’est dit profondément préoccupé par le fait que la population afghane compte près d’un million de toxicomanes.  La lutte contre les drogues est non seulement un impératif sécuritaire, mais également un impératif de santé publique, a-t-il souligné.  Le représentant a ensuite indiqué que le traité d’amitié et de coopération entre la France et l’Afghanistan prévoit un partenariat renforcé dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants.


La MANUA, qui est « placée dans une situation plus visible, plus centrale, mais aussi plus complexe », a-t-il fait remarquer, devra « impérativement » voir son rôle politique renforcé.  Elle devra aussi disposer de compétences accrues en matière de défense et de promotion des droits de l’homme et assumer un rôle de coordinateurs des Fonds, Programmes et institutions spécialisées des Nations Unies pour promouvoir, a-t-il expliqué, un modèle de développement répondant aux défis d’une économie alimentée par le trafic de drogues.  À cette fin, il est important, a-t-il estimé, d’en simplifier le mandat.  La France, a toutefois assuré M. Lamek, reste attachée au maintien de la présence de la MANUA sur l’entière étendue du territoire afghan.


M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a indiqué que la situation en matière de sécurité restait marquée par la perpétration de nombreux actes terroristes.  Contre les agissements « de ces forces négatives, liguées pour saboter la reconstruction », il a plaidé pour un engagement renouvelé de la communauté internationale de protéger le peuple afghan.  Il a préconisé le déploiement d’actions coordonnées afin d’isoler les groupes terroristes.  La lutte contre le financement des activités terroristes par la culture de l’opium ne doit pas être négligée, a-t-il dit.  S’agissant du remaniement du mandat de la MANUA, le représentant a souhaité qu’il s’effectue en tenant compte des changements sur le terrain.  Le nouveau mandat de la Mission devrait permettre à l’ONU de se concentrer sur l’appui au développement des institutions politiques.  Le processus politique doit être entièrement pris en charge par les dirigeants afghans, a-t-il précisé. 


M. HIROSHI ISHIKAWA (Japon) a souhaité que le prochain mandat de la MANUA lui permette de continuer à coordonner les efforts de la communauté internationale et de faciliter la mise en œuvre des engagements pris dans le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.  « Étape majeure de la transition politique, les élections doivent être légitimes et, pour ce faire, elles doivent se tenir dans le cadre juridique mis en place, en respectant le calendrier prévu », a-t-il insisté.  Le représentant du Japon a fait savoir que son pays avait versé 20 millions de dollars pour appuyer les travaux de la Commission électorale indépendante.  Il a également appelé à la conclusion rapide de l’accord de sécurité bilatéral entre l’Afghanistan et les États-Unis « compte tenu des délais de planification de tout engagement militaire futur des États-Unis et d’autres pays, y compris des États membres de l’OTAN ».


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a indiqué que la bonne tenue des élections de 2014 était cruciale pour la stabilité politique de long terme de l’Afghanistan.  Il a promis, à cet égard, l’appui de l’Union européenne.  Le processus de paix doit être conduit par les Afghans eux-mêmes et dans le respect de la constitution du pays, a-t-il affirmé.  Le délégué de l’Union européenne a ensuite rappelé l’importance de la finalisation de l’accord de sécurité bilatéral avec les États-Unis, lequel, a-t-il dit, constituera le socle de la sécurité et du développement du pays.  Se tournant vers le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, il a appelé le Gouvernement afghan à accroître ses efforts, notamment dans le domaine de la promotion des droits des femmes.  Il a ensuite apporté son appui aux efforts de la MANUA, qui aura un rôle encore plus important à jouer dans l’après-2014.  En conclusion, il a indiqué que la communauté internationale devrait rester engagée sur le long terme en Afghanistan, afin qu’y émerge une société prospère et pacifiée.


M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a déclaré que l’année 2014 sera marquée de jalons pour l’Afghanistan.  Des jalons qui verront les Afghans assumer des responsabilités croissantes pour la sécurité et le développement de leur pays et qui prépareront le terrain à un renforcement de la démocratie, de la stabilité et de la paix, a-t-il précisé.  L’élection présidentielle d’avril 2014 marquera la première passation démocratique du pouvoir d’un dirigeant à un autre dans l’histoire de l’Afghanistan.  L’annonce de la liste finale des candidats pour les élections présidentielles et celles des conseils provinciaux est une première étape.  Le représentant s’est réjoui de ce que la Commission électorale indépendante et la Commission indépendante des plaintes électorales ont fait un examen rigoureux pour le contrôle des listes des candidats.  Le Canada a-t-il annoncé, versera 1,8 million de dollars pour former des observateurs électoraux et, plus particulièrement, des femmes.


L’année 2014 verra également la fin du mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité ainsi que la transition des missions des États-Unis et de l’OTAN en Afghanistan, a rappelé le délégué du Canada.  Les Forces de sécurité nationale afghanes ont pris la relève afin d’assurer elles-mêmes la sécurité dans l’ensemble du pays.  Il faudrait que les Forces de sécurité nationale afghanes fassent preuve qu’elles sont capables de se professionnaliser davantage et de s’attaquer aux problèmes de sécurité qui prennent naissance aussi bien en Afghanistan que dans les pays voisins, comme le Pakistan, a indiqué M. Rishchynski, qui a ajouté que le Canada avait promis 300 millions de dollars pour la période 2015-2017 pour améliorer la capacité et la durabilité des forces de sécurité afghanes.  Il a toutefois précisé que pour que ce financement soit efficace, il doit s’accompagner d’un cadre clair pour l’aide internationale.  Il a aussi exhorté le Président de l’Afghanistan, M. Karzai, à signer l’accord de sécurité bilatéral avec les États-Unis afin que la planification de la mission de soutien post-2014 puisse aller de l’avant. 


S’agissant de la violence à l’égard des femmes et des filles, M. Rishchynski a souligné l’importance de mettre en œuvre intégralement la loi sur l’élimination de la violence contre les femmes.  Il est indispensable que le Gouvernement de l’Afghanistan prenne des mesures concrètes pour mettre en œuvre cette loi en fournissant de la formation aux policiers, aux procureurs et aux juges et en renforçant les unités d’enquêtes pour faire en sorte que les personnes responsables de l’application de la loi aient les outils nécessaires pour ce faire, a-t-il expliqué.  Le représentant du Canada a aussi déclaré qu’il ne faudrait pas perdre de vue les difficultés qui persistent notamment les zones non gouvernées qui demeurent des sanctuaires pour les terroristes.  Il a condamné les actions des États qui soutiennent le terrorisme comme prolongement de leurs politiques.  Sa délégation note que la culture du pavot a augmenté de plus d’un tiers au cours de l’année dernière.  Avant de terminer, il a salué la population afghane qui a fait preuve de résilience face à l’instabilité persistance tout en étant déterminée à bâtir un avenir meilleur pour elle-même et pour ses enfants.  C’est pourquoi, le Canada s’engage à verser 227 millions de dollars en aide au développement pour l’Afghanistan entre 2015 et 2017, a-t-il indiqué.


M. HALIT ÇEVIK (Turquie) a estimé que les solutions durables ne pouvaient être trouvées que dans le cadre de négociations inclusives dirigées par les Afghans eux-mêmes.  « L’ONU et les partenaires régionaux de l’Afghanistan doivent tenir un rôle d’appui et de facilitation », a-t-il souligné.  Le représentant turc a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération régionale au moment où les forces internationales préparent leur retrait.  À cet égard, il s’est félicité de l’élan dont bénéficie actuellement le Processus d’Istanbul.  « Nous attendons avec impatience la tenue de la prochaine conférence ministérielle du Processus qui aura lieu bientôt en Chine, et nous saluons le rôle constructif joué par l’Organisation de coopération de Shanghai en faveur du développement économique de l’Afghanistan ».  Avant de conclure, M. Cevik a assuré que, « comme dans le passé », la Turquie demeurerait aux côtés du pays en vue de contribuer à l’édification d’une Afghanistan sûre et prospère.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a, à son tour, insisté sur le fait que les processus de négociation et de réconciliation devraient être conduits par les Afghans eux-mêmes.  « Dans ce cadre, la Constitution afghane doit être rigoureusement observée et toute pression extérieure susceptible de servir les intérêts des groupes islamistes, évitée », a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé que la priorité doit être donnée au renforcement de la sécurité, qui est la condition préalable à la réalisation de progrès dans les autres domaines de développement en Afghanistan.  Concernant le prochain retrait des forces internationales, il a estimé que la communauté internationale devrait compenser ce départ en aidant les Forces nationales de sécurité à se doter des ressources nécessaires pour mieux répondre à la menace terroriste.   Il faudrait accorder une attention particulière aux revenus générés par la culture de l’opium qui servent à financer les activités terroristes, a-t-il recommandé.  À cet égard, il a mis l’accent sur les mesures prises dans le cadre de l’initiative triangulaire contre les stupéfiants, lancée par l’Afghanistan, le Pakistan et son pays. 


M. HEIKO THOMS (Allemagne) a rappelé que 2014 s’annonçait décisive avec la tenue des élections d’avril et le retrait prévu à la fin de l’année des troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  Il a souligné la nécessité de poser les fondements de l’ère qui suivra le départ de la FIAS.  Il a estimé qu’il était indispensable qu’un accord de sécurité bilatéral soit conclu rapidement entre les États-Unis et l’Afghanistan.  Il est important pour la MANUA de coordonner la transition politique en cours.  M. Thoms a insisté sur la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des engagements pris à Tokyo afin d’assurer la cohérence et le développement à long terme de l’Afghanistan.  Les bons offices de la MANUA, a-t-il estimé, demeureront nécessaires pour assurer la transparence et le caractère inclusif du processus politique dans le futur. 


Le représentant a aussi souligné le rôle de la Mission des Nations Unies pour soutenir un processus de paix et de réconciliation conduit par les Afghans eux-mêmes.  À la lumière des violations persistantes des droits de l’homme, le représentant de l’Allemagne a exhorté le Gouvernement afghan à faire de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous et sans discrimination une priorité nationale.  La Commission nationale indépendante des droits de l’homme reste un partenaire clef pour ces efforts, a-t-il dit.  Pour lui permettre de s’acquitter efficacement de son mandat, a souligné M. Thoms, la MANUA doit disposer les moyens et les ressources nécessaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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