CS/11013

Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix appelle Israéliens et Palestiniens à saisir un « moment d’opportunité » capital

22/05/2013
Conseil de sécuritéCS/11013
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Conseil de sécurité                                        

6969e séance – matin                                       


LE COORDONNATEUR SPÉCIAL POUR LE PROCESSUS DE PAIX APPELLE ISRAÉLIENS

ET PALESTINIENS À SAISIR UN « MOMENT D’OPPORTUNITÉ » CAPITAL


Les semaines à venir seront déterminantes sur

les fronts diplomatiques au Moyen-Orient, déclare M. Robert Serry


Les risques qui pèsent sur la stabilité au Moyen-Orient augmentent et les semaines à venir seront déterminantes sur deux fronts diplomatiques, à savoir la recherche d’une solution au conflit syrien et la reprise des pourparlers israélo-palestiniens, a estimé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Robert Serry.


M. Serry, qui présentait l’exposé mensuel du Secrétariat sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à saisir « un moment d’opportunité qu’ils ne peuvent se permettre de perdre » et à renouveler leurs pourparlers vers une solution à deux États, au risque de « laisser passer la légère ouverture qui leur est offerte ces derniers mois », a-t-il ajouté.


« Le Moyen-Orient continue, en effet, de connaître une période de troubles graves avec des conséquences humaines tragiques et un résultat incertain », a-t-il dit.  « Les tensions régionales se poursuivent de manière dangereuse, tandis que le bain de sang brutal continue en Syrie alors que les combats traversent les frontières », a-t-il ajouté.


« Il est très urgent de mettre fin au conflit en Syrie mais, dans le même temps, il serait dangereux d’assumer que la résolution du conflit israélo-palestinien est de moindre importance », a prévenu le Coordonnateur spécial.


À cet égard, M. Serry a salué les efforts entrepris par les États-Unis en vue de sortir Israéliens et Palestiniens de l’impasse, notamment à travers l’engagement personnel du Secrétaire d’État américain, M. John Kerry, qui en est à sa quatrième visite dans la région, a-t-il précisé. 


M. Serry a également noté l’intérêt renouvelé des acteurs régionaux sur cette question, notamment grâce aux visites effectuées par le Secrétaire de la Ligue des États arabes, M. Nabil Al-Arabi, ainsi qu’une délégation de ministres et de dirigeants arabes, à Washington, fin avril.  Ces visites ont été l’occasion de réaffirmer l’importance de l’Initiative de paix arabe, proposée en 2002, a-t-il souligné.


Aujourd’hui, « le risque pour les deux parties est clair et il est essentiel qu’elles cessent toute tendance négative sur le terrain afin de restaurer la confiance mutuelle », a souligné le Coordonnateur spécial.  Il s’est, d’ailleurs, félicité d’une « certaine retenue » qu’elles exercent afin d’aider les efforts diplomatiques en cours.


Du côté israélien, il n’y a pas eu de nouvelles approbations ou constructions de colonies de peuplement depuis le mois de mars, en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, à l’exception « déconcertante », a-t-il dit, de la construction de 300 unités de logements approuvée à Beit El, en Cisjordanie. 


Pour leur part, les Forces de sécurité palestiniennes ont poursuivi leurs efforts en vue de maintenir la primauté du droit et de l’ordre sur le terrain, malgré les tensions.


M. Serry a fait part de plusieurs incidents, intervenus début mai, autour de la question délicate de Jérusalem, en particulier des restrictions d’accès imposées par Israël aux lieux saints et des détentions temporaires. 


« Le Secrétaire général continue de penser que la question du statut de Jérusalem doit être réglée par la négociation, en tant que capitale de deux États vivant côte à côte », a rappelé le Coordonnateur spécial.


S’agissant de la Cisjordanie, M. Serry a souligné que les heurts entre colons et Palestiniens s’étaient intensifiés, entraînant la mort d’un colon israélien.  « C’est la première fois qu’un colon est tué par un Palestinien depuis septembre 2011 », a-t-il noté.  Par ailleurs, 57 destructions de logements palestiniens ont eu lieu dans la zone C et à Jérusalem-Est, déplaçant 75 Palestiniens, dont 41 enfants.


Dans la bande de Gaza, malgré l’accord de cessez-le-feu conclu entre les parties il y a six mois, et qui avait pourtant amené quelques améliorations durant les trois premiers mois de sa mise en œuvre, la situation menace, à présent, de prendre le chemin inverse.  D’après les autorités israéliennes, 33 tirs de roquettes et 5 tirs de mortiers ont eu lieu depuis Gaza vers Israël.


En Syrie, M. Serry s’est alarmé de l’escalade de la violence alors que la crise humanitaire s’aggrave.  « Un Syrien sur quatre a été contraint de quitter son foyer et les pays voisins, qui accueillent désormais 1,5 million de réfugiés atteignent leur limite », a-t-il souligné.  Par ailleurs, les communautés en Syrie, y compris la population des réfugiés palestiniens qui compte parmi l’une des plus vulnérables, subissent un stress grave. 


« Les secours humanitaires ne sont pas une solution à long terme », a affirmé le Coordonnateur spécial, qui a salué l’initiative entreprise par les États-Unis et la Russie afin d’amener les parties à négocier.  « Les semaines à venir seront déterminantes », a estimé M. Serry, qui a exhorté tout le monde à coopérer.


Par ailleurs, la crise en Syrie met également le Liban sous une pression croissante sur le plan économique, politique et sécuritaire.  Des tirs d’obus ont eu lieu depuis la Syrie vers le territoire libanais et on constate une augmentation du nombre de combattants libanais en Syrie, en particulier le Hezbollah.  Cette situation a contraint le Président libanais à demander aux parties de respecter la souveraineté de son pays et la politique de dissociation du conflit syrien.


Compte tenu de l’ampleur des défis auxquels le Liban est confronté, M. Serry a estimé « essentiel » qu’un nouveau gouvernement soit mis en place sans délai et qu’un accord puisse garantir la tenue prochaine d’élections parlementaires.


« Tous les événements mentionnés, aujourd’hui, montrent les risques croissants pour la stabilité dans la région et combien il est impératif que tous travaillent à construire les bases pacifiques d’un avenir meilleur au Moyen-Orient », a conclu M. Serry.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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