AG/EF/3383

Le Président de l’Assemblée générale encourage la Deuxième Commission à contribuer à la définition des objectifs du programme de développement pour l’après-2015

5/11/2013
Assemblée généraleAG/EF/3383
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Deuxième Commission                                        

29e & 30e séances – matin & après-midi


LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENCOURAGE LA DEUXIÈME COMMISSION À CONTRIBUER À LA DÉFINITION DES OBJECTIFS

DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) doit contribuer utilement à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, a déclaré ce matin M. John Ashe, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, qui intervenait devant cette grande Commission de l’Assemblée alors que celle-ci poursuivait le débat entamé hier sur le développement durable en entendant une cinquantaine de délégations.  Il a invité la Commission à formuler des recommandations en matière de politique macroéconomique, de dette, de technologies, et en ce qui concerne le système financier international.


Se félicitant de l’accélération du rythme de mise en œuvre du Document final de la Conférence Rio+20, M. Ashe a précisé que les présidents du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et du Comité d’experts intergouvernementaux sur le financement durable espéraient voir aboutir ce processus d’ici à septembre 2014.


Un groupe d’États est particulièrement vulnérable face aux nouveaux défis mondiaux, a relevé M. Ashe en faisant référence aux petits États insulaires en développement (PEID).  Il a appelé la communauté internationale à saisir l’occasion de la Conférence internationale sur les PEID, qui se tiendra en 2014 à Apia, capitale de Samoa, pour reconnaître les besoins spécifiques de ces pays.


Cette Conférence sera l’occasion de débattre des obstacles qui entravent la mise en œuvre complète du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice, a fait remarquer le représentant de la Jamaïque.  Son homologue des États-Unis a espéré qu’elle aboutirait à un véritable partenariat pour le développement des petits États insulaires, insistant pour qu’on n’y ressasse pas des choses déjà dites au cours des rencontres précédentes.  Le représentant de Samoa, pays hôte de cette Conférence, a estimé que l’Année internationale des PEID, qui sera célébrée l’an prochain, fournira un cadre stratégique aux Nations Unies pour pouvoir traiter la résilience de ces pays et faire preuve d’innovation en leur faveur.


De nombreux représentants des PEID ont pris la parole aujourd’hui, relayant l’appel lancé pour que soient véritablement traités les problèmes dont leurs pays ne sont pas responsables et qu’ils sont dans l’incapacité de résoudre seuls.  Ainsi, la délégation des Îles Salomon a parlé de la hausse du niveau des mers qui menace la survie des petites îles, ainsi que de l’acidification des océans qui altère les récifs coralliens.  Elle les a qualifiés de « drame » pour les populations des PEID qui voient ainsi disparaître l’une de leurs sources essentielles de revenus.  Le représentant des Tonga a demandé expressément qu’un des futurs objectifs de développement durable soit consacré à la mer et aux océans.


Le partage des connaissances techniques est une des façons dont la communauté internationale peut contribuer à résoudre les problèmes des PEID.  À cet égard, le représentant des Pays-Bas a indiqué que son pays était prêt à partager l’expérience technique qu’il a acquise en matière de gestion de l’eau tout au long de son histoire.


Le volet environnement du développement durable a été également abordé sous les angles de la lutte contre la dégradation des terres et les pertes en biodiversité, de la sécheresse et des catastrophes naturelles.  Le représentant du Cameroun a fait part des mesures prises par son pays en matière de protection des forêts, notamment par la création de réserves forestières et la conduite de campagnes de reboisement.  De plus, comme son homologue du Gabon, il s’est inquiété du phénomène accru du braconnage et du commerce illicite des espèces protégées.


Les effets des changements climatiques constituant une entrave avérée au développement durable, beaucoup de délégations ont souligné la nécessité de lutter contre sa principale cause, à savoir les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines.  Cette lutte passe par la promotion des énergies renouvelables, a-t-il été maintes fois souligné.  Le représentant des Maldives, parmi d’autres, a donné l’exemple de son pays qui cherche à éliminer ses émissions d’ici à 2020.


Les intervenants ont appelé les pays développés, parce qu’ils sont en premier responsables de ce problème, à assumer leurs responsabilités.  Cependant, face au manque de volonté politique qui a été dénoncé, des appels ont été lancés pour faire avancer les négociations en vue de l’adoption d’un nouvel instrument juridique international contraignant qui remplacerait le Protocole de Kyoto.  Le représentant du Maroc, à l’instar de plusieurs intervenants, a appelé la communauté internationale à mener avec succès la dix-neuvième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 19), qui a lieu la semaine prochaine à Varsovie.


La Deuxième Commission tiendra demain, mercredi 6 novembre, à 10 heures, une séance conjointe avec le Conseil économique et social (ECOSOC) sur le thème: « Trouver des solutions afin de relever les défis du développement durable et d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ».


Allocution du Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale


M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a déclaré qu’il espérait que le programme de développement pour l’après-2015 serait élaboré sur la base du développement durable, d’une part, et de l’autre, sur celle de l’élimination de la pauvreté.  Les délibérations de la Deuxième Commission seront l’occasion de voir dans quelle mesure nous avons progressé sur cette voie, a-t-il dit.  La Deuxième Commission est bien placée pour savoir où il est nécessaire d’intensifier les efforts, a estimé M. Ashe.  Le lancement du Forum politique de haut niveau pour le développement durable a été un succès, s’est-il réjoui.  Il a souhaité que les travaux de la Deuxième Commission aboutissent à des recommandations politiques et thématiques dans ce domaine.  Il a aussi parlé de l’évènement spécial consacré aux objectifs de développement durable organisé en septembre dernier, qui s’est concentré sur le volet social du développement.  Au-delà de 2015, il faudra aller plus loin, a-t-il recommandé, souhaitant que les dimensions économique et environnementale du développement soient consolidées.


Après une mise en œuvre assez lente du Document final de Rio+20, on commence à accélérer le rythme, a observé le Président de l’Assemblée générale.  Il s’est félicité des avancées que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable a effectuées dans ses travaux.  Il a estimé que la Deuxième Commission pouvait formuler des recommandations utiles dans les domaines de la politique macroéconomique, de la dette, des technologies, et en ce qui concerne le système financier international.  M. Ashe a également assuré que l’Assemblée générale était maintenant plus à même de choisir entre les différentes options qui se présentent pour l’établissement d’un mécanisme de facilitation de transferts et d’usage de technologies propres.


Les ressources sont essentielles pour mettre en œuvre efficacement le nouveau programme de développement, a prévenu le Président de l’Assemblée générale.  Il a souligné qu’il est important d’honorer les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD).  Il faudra aussi trouver de nouvelles sources de financement innovantes et renforcer la coopération Sud-Sud pour compléter les formes traditionnelles de coopération, a-t-il dit.  Le Président de l’Assemblée a ensuite plaidé en faveur d’un commerce international plus juste qui garantisse aux pays une croissance économique et un développement durable.  À cet égard, il a demandé que soit mené à terme le Cycle de négociations commerciales de Doha menées sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Un groupe d’États est particulièrement vulnérable face aux nouveaux défis mondiaux, a ensuite relevé M. Ashe en faisant référence aux petits États insulaires en développement (PEID).  Il a appelé la communauté internationale à saisir l’occasion de la Conférence internationale sur les petits États insulaires, qui se tiendra à Samoa en 2014, pour reconnaître les besoins spécifiques de ces pays sur le plan des politiques internationales.


DÉVELOPPEMENT DURABLE (A/68/79–E/2013/69, A/68/258, A/68/278, A/68/308, A/68/309, A/68/383, A/68/544, A/C.2/68/3 et A/C.2/68/5


a) Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable ( A/68/310 , A/68/321 et A/68/322 )


b) Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement ( A/68/316 ) No 2013/211


c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes ( A/68/320 )


d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/68/260)


e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/68/260)


f) Convention sur la diversité biologique (A/68/260et A/C.2/68/2)


g) Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa première session universelle (A/68/25)


h) Harmonie avec la nature ( A/68/325 et A/68/325/Corr.1)


i) Développement durable dans les régions montagneuses (A/68/307)


j) Le rôle de la communauté internationale dans la prévention des risques radiologiques en Asie centrale (A/68/143/Rev.1)


Suite du débat général


M. ABBDALLAZIZ MOHAMED AL-SADA (Qatar) a indiqué que la protection de l’environnement est spécifiquement prescrite par l’article 33 de la Constitution du Qatar.  Il a également évoqué les mesures prises par son pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de protection de l’environnement.  Il a rappelé que le Document final de la Conférence Rio+20 notait que la désertification et la dégradation des terres sont des défis planétaires.  Il s’est félicité ensuite du fait que tous les Qataris ont accès à l’eau potable grâce à de nouvelles technologies de purification de l’eau que ce pays désertique a mises en place.  Le représentant a par ailleurs rappelé l’importance des trois piliers du développement durable que sont ses composantes environnementale, économique et sociale.  Il a noté que la question de l’énergie est cruciale pour le développement, car elle peut permettre de sauver des vies et améliorer la qualité de vie des populations.  Le représentant a aussi relevé le lien étroit existant entre les sources d’énergie, l’eau et la sécurité alimentaire.  Il a enfin salué la création du Forum politique de haut niveau, et a souligné l’importance du respect du principe de responsabilité commune mais différenciée qui devrait guider les actions de la communauté internationale en matière de développement durable et de lutte contre les changements climatiques.


M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) s’est félicité des étapes déjà franchies dans la mise en œuvre du Document final de Rio+20.  Il a souligné la détermination de son pays à poursuivre sa participation active à ce processus, la Jamaïque étant d’ailleurs membre du Comité d’experts intergouvernementaux sur le financement durable.  Le Document final issu des travaux de l’évènement spécial de septembre dernier consacré aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) est un document fondamental, a estimé le représentant.  Il a placé beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui se tiendra en septembre 2014, à Apia, capitale de Samoa, expliquant que ce serait l’occasion de débattre des obstacles qui entravent la mise en œuvre complète du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice.  Le but est d’accroître la résilience des PEID et de parvenir à leur développement durable, a-t-il précisé.  Il a dit que son pays comptait sur l’engagement de la communauté internationale dans les activités qui seront organisées dans le cadre de l’Année internationale des PEID, qui sera célébrée en 2014.  La Jamaïque a organisé la sixième réunion régionale sur les mécanismes d’assistance humanitaire internationale, en octobre 2013, a-t-il indiqué.  Il a insisté sur l’importance des mesures à prendre pour contrer les effets du changement climatique et espéré, à cet égard, que la prochaine conférence organisée sur cette question permettrait d’aboutir à un accord en 2015. 


M. DENIS PIMINOV (Fédération de Russie) a indiqué que la priorité première de la communauté internationale doit être la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a ensuite noté l’attachement de la Fédération de Russie à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et a dit que son pays soutenait les travaux en cours pour la négociation d’un nouvel instrument international qui devrait remplacer le Protocole de Kyoto, et dont les termes seraient contraignants en ce qui concerne les responsabilités des principaux pollueurs de la planète.  Le représentant a ensuite souhaité le renforcement de la coordination des activités du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui, a-t-il souligné, joue un rôle central dans la mise en œuvre des programmes internationaux de protection de l’environnement.  Il a également estimé que le Forum politique de haut niveau est un organe clef pour la définition et la promotion du développement durable.


M. SHAVENDRA SILVA (Sri Lanka) a relevé que la réduction des risques de catastrophe va de pair avec la lutte contre les effets des changements climatiques.  À cet égard, le Sri Lanka a appelé à la négociation d’un accord mondial sur les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophes «  en les intégrant dans le programme de développement pour l’après-2015 » et en appliquant le Cadre d’action de Hyōgo sur la résilience face aux catastrophes, a indiqué M. Silva.  Le représentant du Sri Lanka, pays dont la situation géographique et les perturbations climatiques intensifient la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, a rappelé les informations contenues dans le rapport relatif à la situation économique mondiale en 2013, qui annonce que le monde verra les pertes dues aux catastrophes doubler d’ici à 2030 « si les investissements de développement ne tiennent pas compte des risques liés aux catastrophes ».  C’est pourquoi le Forum politique de haut niveau nouvellement créé pour le développement durable doit aussi aborder les questions liées à ce domaine de manière efficace, a demandé M. Silva.


Mme MAHA EL KOULAIB (Koweït) a indiqué que son pays contribuait au développement durable notamment par des mesures d’autonomisation des femmes et des jeunes et en investissant dans le capital humain.  Elle a aussi souligné l’importance du commerce international comme moteur de développement.  Nous avons déployé des efforts pour relever notre niveau de développement et pour aider des pays en développement afin qu’ils parviennent au développement durable et qu’ils puissent mobiliser leurs ressources nationales, a poursuivi la représentante.  Même si nous somme considérés comme un pays en développement, nous fournissons une aide aux pays qui en ont besoin, notamment par le biais du Fonds arabe pour le développement économique, a-t-elle souligné.  La ville de Koweït va recevoir ce mois-ci le troisième Sommet afro-arabe sur le thème « Partenaires dans le commerce et le développement », a-t-elle indiqué.  Venant aux problèmes économiques et sociaux qui s’aggravent dans le monde, notamment les effets négatifs des changements climatiques, elle a jugé important de trouver un équilibre entre les défis de l’atténuation de ces effets et les moyens qui sont donnés pour surmonter les obstacles.  Elle a donc lancé un appel au renforcement de la résilience des pays les plus affectés.  Elle a aussi invité l’ONU à créer un haut-commissariat ou tout autre poste de haut-représentant chargé de promouvoir la solidarité internationale entre les générations.


M. TIM MAWE (Irlande) a tenu à rappeler que chaque jour, « 18 000 enfants meurent inutilement de maladies qu’on aurait pu leur épargner », d’où la nécessité de traduire, en actes concrets, la volonté exprimée par les chefs d’États de créer « un monde libéré de la dégradation de la pauvreté et de la faim, et d’assurer une vie digne à tous les êtres humains ».  Parce que tous les pays sont touchés par les problèmes liés au développement durable, M. Mawe a insisté sur le fait que beaucoup reste encore à faire pour parvenir à cet objectif.  Il a donc indiqué que sa délégation appréciait les efforts déployés par le groupe de travail sur les objectifs de développement durable, qui est devenu un forum utile pour faire le point sur les défis posés pour la promotion du développement durable.


M. IBRAHIM AL KHALIL SECK (Sénégal) a constaté que la dégradation avancée de l’environnement continue de compromettre la réalisation du développement durable.  De ce fait, le représentant a indiqué que le Sénégal salue la réflexion engagée pour définir un programme de développement cohérent pour l’après-2015, qui accorde une place prépondérante aux objectifs de développement durable.  Le Sénégal est toutefois d’avis que « cette dynamique ne doit point détourner de l’impérieuse nécessité de se focaliser sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement », a souligné le représentant.  Pour mieux intégrer la problématique du développement durable, le Sénégal estime « fondamentale la pleine application des objectifs stratégiques contenus dans le Cadre d’action de Hyōgo sur la résilience des pays face aux catastrophes », a indiqué le représentant.  Il a aussi demandé de veiller à l’application des accords conclus sur les changements climatiques et des engagements pris, notamment la mise en place du Fonds vert pour le climat, le transfert de technologies écologiquement rationnelles et la création de mécanismes de lutte contre la déforestation.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a souhaité que les engagements internationaux agréés à la Conférence Rio+20 soient concrétisés dans les programmes menés par les entités du système des Nations Unies.  Elle a relevé que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) peut jouer un rôle central dans la coordination de la problématique environnementale au sein des Nations Unies.  Elle a ensuite suggéré la mise en place de mécanismes nationaux visant à améliorer la conscience environnementale des citoyens, par exemple en mettant en place un système récompensant les innovations, a-t-elle noté.  Elle a ajouté que les États-Unis ont mis en place un programme pour stimuler l’innovation mondiale, et que cette initiative est notamment implantée dans 54 pays.  La représentante a, par ailleurs, indiqué que l’innovation technologique est cruciale dans le contexte des mutations opérées vers l’usage de sources d’énergies vertes.  Elle a également déclaré que la création d’une banque des technologies en faveur des pays les moins avancés (PMA), telle que prescrite par le Programme d’action d’Istanbul, mérite l’attention de la communauté internationale.  Les médias sociaux apportent aussi de nouvelles idées qui peuvent stimuler les innovations, mais il faut que les gouvernements soutiennent les échanges d’idées, a-t-elle relevé. 


Mme Robl a, en outre, indiqué, parlant de la réduction des catastrophes, que le cadre de l’après Hyōgo devrait encourager une participation active de tous les acteurs sociaux, y compris les personnes handicapées et les plus vulnérables qui sont les plus touchées par les catastrophes.  Elle a également dit que son pays soutient la promotion de la viabilité des océans et a dit attendre avec impatience le rapport sur l’évaluation des océans, qui sortira en 2014.  Elle a ensuite émis l’espoir que la troisième Conférence internationale sur les PEID puisse offrir au monde l’occasion de mettre en place un véritable partenariat pour le développement de ces pays, et que l’on n’y aille pas pour ressasser des choses déjà dites dans des conférences précédentes.


Mme FANNY GARROS (Monaco) a jugé impératif que les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) s’accordent avant 2015 sur un nouvel instrument juridique englobant toutes les parties.  Monaco devrait atteindre, voire dépasser, son objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre pour la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, a-t-elle annoncé, grâce à son plan « Énergie Climat ».  L’État monégasque montre aussi l’exemple en compensant les émissions engendrées par les déplacements professionnels de son administration, a indiqué la représentante monégasque.  Elle a également parlé du programme de maîtrise de la consommation d’électricité et de développement des productions locales d’énergie renouvelable mis en place à Monaco.  Elle a ensuite présenté les politiques adoptées à Monaco concernant la préservation de la biodiversité marine et terrestre et celles de la gestion des ressources en eau et de contrôle de la pollution.  Mettant également l’accent sur les mesures à prendre pour garantir la sécurité alimentaire, elle a invité la communauté internationale à améliorer le transfert des technologies de l’information et des communications, ainsi que l’autonomisation des femmes.  Enfin, elle a indiqué que Monaco soutient la tenue de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui se tiendra en 2014 aux Samoa, avant de rappeler l’engagement de son pays dans la promotion du rôle des océans.


M. PENDAPALA A. NAANDA (Namibie) a annoncé, que le 5 septembre 2013, les représentants permanents aux Nations Unies de la Namibie et de l’Islande, ainsi que ceux de 16 autres États Membres, ont lancé le Groupe des amis de la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.  « L’objectif principal du groupe est d’agir comme un groupe d’intérêt informel » a-t-il précisé, avant d’inviter tous les États Membres à se joindre à ce groupe.  M. Naanda a aussi salué la création du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, qui remplace la Commission du développement durable (CDD).  « Les leçons tirées de la Commission du développement durable devraient servir de point de départ pour donner forme et contenu au Forum politique de haut niveau », a souhaité M. Naanda.  Il a par ailleurs estimé que le Forum devrait jouer un rôle de chef de file pour renforcer les fonctions et rôles des organes de l’ONU dans le domaine dont il traite, et contribuer à une meilleure intégration des trois dimensions du développement durable dans une approche holistique et intersectorielle à tous les niveaux.


M. ROBERT G. AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), parlant au nom des petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique, a identifié des zones clefs vitales pour le développement social, économique et environnemental de ces États.  Il s’agit notamment de l’acidification des océans qui « menace l’ensemble de la chaîne alimentaire des océans », a précisé M. Aisi.  Ainsi, les pêches côtières, qui fournissent une partie substantielle de l’approvisionnement alimentaire des îles du Pacifique, sont affectées.  Il en résulte une baisse de production de la pêche côtière qui met des millions d’habitants dans une situation d’insécurité alimentaire, et sape les efforts déployés pour éliminer la pauvreté, a déploré le représentant des PEID du Pacifique.


Rappelant que les industries des PEID reposent essentiellement sur l’exploitation et la transformation des ressources et des écosystèmes marins, M. Aisi a expliqué que la pêche au thon, par exemple, fournit 10% du produit intérieur brut (PIB) de la région, et fournit des emplois directs et indirects à des millions de personnes dans le monde.  « Cette industrie mondiale, estimée à 10 milliards de dollars par an, est directement menacée par l’acidification des océans », a-t-il averti.  L’acidification des océans n’est pas seulement une menace pour les petits États insulaires, a estimé M. Aisi. « Il s’agit d’une menace mondiale qui exige une action internationale urgente et concrète ».  Il a préconisé la mise en place d’un groupe de développement des systèmes océaniques et marins, qui soit autonome dans le programme de développement pour l’après-2015.


Mme SUCHAYA TANCHAROENPOL(Thaïlande) a plaidé pour que le développement durable soit intégré, de manière transparente, au programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.  Elle a également salué la mise en place du Forum politique de haut niveau, et a dit espérer que ce nouvel organe deviendra un forum universel qui aidera à mettre sur pied une politique de développement véritablement durable.  En tant que membre du groupe de travail sur la définition des objectifs de développement durable, la Thaïlande a désigné un certain nombre de domaines comme prioritaires, a dit la représentante.  Il s’agit de l’accès à l’eau, de la couverture universelle de santé et de l’état de droit, a-t-elle précisé.  La Thaïlande attache aussi une grande importance aux moyens devant concourir à la mise en œuvre du développement durable.


M. GHOLAMHOSSEIN DEGHANI (République islamique d’Iran) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 puisse véritablement conduire chaque pays et chaque peuple vers la prospérité, et que l’éradication de la pauvreté soit au cœur de ce programme.  Il a également souhaité que le principe des responsabilités communes mais différenciées soit pris en compte dans le processus de mise en place du nouveau programme international de développement.  Il a ensuite salué la création du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, et a souhaité que ce nouvel organe puisse prendre en compte les lacunes observées lors de la réalisation des OMD, notamment le déficit de coordination et de cohésion qui a marqué la mise en œuvre des programmes concernés.  Il a ensuite relevé que la désertification, la dégradation des sols, la sécheresse et les tempêtes de sable représentent un problème majeur pour les pays en développement.  Le représentant a noté que la République islamique d’Iran fait face à de nombreux problèmes, tels que la perte des terres arables, la réduction de ses réserves d’eaux souterraines, la désertification et la déforestation.  Il a rappelé que son pays est situé dans une région à forte activité sismique, et que la République islamique d’Iran est le sixième pays au monde le plus touché par les catastrophes.  Il a relevé que le pays a mis en place une politique de réduction des risques de catastrophes.


M. JÓN ERLINGUR JÓNASSON (Islande) a indiqué que 18 États Membres s’étaient réunis en septembre dernier pour lancer le Groupe des amis de la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.  L’objectif de ce groupe est de maintenir l’élan donné par la Conférence Rio+20 et de sensibiliser davantage sur ces questions.  M. Jónasson a exhorté les États Membres à prendre des mesures vitales pour inverser la tendance à la désertification et à la dégradation des terres observée dans beaucoup de pays menacés par la sécheresse.  Le représentant a ensuite abordé la question de la préservation des océans, rappelant qu’un milliard de personnes vivant dans les pays en développement dépendaient du poisson comme source principale de protéine et que 350 millions de personnes avaient un emploi lié à l’exploitation ou à la transformation des ressources des océans.  Nous avons des structures de gouvernance et il nous faut maintenant mettre en œuvre les objectifs internationaux adoptés depuis 1992, a-t-il recommandé.   Il a appelé les États Membres à assurer l’universalité de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, avant de prôner aussi l’autonomisation des femmes et la parité entre les sexes, afin notamment de résoudre les problèmes liés aux changements climatiques.


M. SAÚL WEISLEDER (Costa Rica) a appelé la communauté internationale à tout faire pour restaurer l’équilibre écologique mondial qui a été perdu, ce qui exige une intensification des efforts et de la volonté politique à tous les niveaux.  Les questions de changements climatiques et de la prévention des risques de catastrophes naturelles sont d’une importance particulière pour le Costa Rica, a-t-il dit.  Il a mis l’accent sur la responsabilité qui incombe à la communauté internationale de faire avancer les objectifs de développement durable pour tous.  Il faut aussi mettre en place des mécanismes qui garantissent un financement adéquat et prévisible des programmes arrêtés, a-t-il ajouté.  M. Weisleder a demandé aux pays principaux émetteurs de gaz à effet de serre de jouer le rôle de chef de file dans le processus de lutte contre les effets des changements climatiques.  En matière de réduction des risques de catastrophes naturelles, il a donné l’exemple de la région d’Amérique centrale, qui est une région particulièrement touchée par le phénomène, et où chaque catastrophe naturelle place de nouveaux obstacles sur la voie du développement durable.  À cet égard, il a dit que le Costa Rica plaçait beaucoup d’espoir dans la conférence qui se tiendra sur cette question au Japon en 2015.  Enfin, il a indiqué que son pays avait récemment adhéré à l’Accord international sur les bois tropicaux (AIBT).


M. JULIO RAFAEL ESCALONA OJEDA (Venezuela) a évoqué les effets négatifs des changements climatiques, comme les inondations qui se multiplient, les périodes de sécheresses de plus en plus fréquentes, les incendies forestiers, la destruction des calottes polaires ou encore l’élévation du niveau des mers.  Il a réaffirmé la solidarité de son pays à l’égard des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID), indiquant que le Venezuela était déterminé à les aider à faire face à ces problèmes.  Nous soutenant, à cet égard, le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice, ainsi que le Programme d’action d’Istanbul, a-t-il précisé.  Il a ensuite dénoncé la distribution inégale des richesses dans le monde, et les politiques qui excluent du marché mondial les pays les plus pauvres.  Il a aussi déploré l’accumulation de capitaux financiers dans les pays développés, qui a pour contrepartie l’augmentation de la pauvreté dans le reste du monde.  Les Nations Unies doivent mener à terme le débat lancé sur l’imposition de taxes sur les transactions financières spéculatives, a-t-il demandé, arguant que ce genre de taxe permettrait de financer les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le développement durable.


M. HASSAN HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a indiqué qu’au vu de l’expansion des effets des changements climatiques, les projections scientifiques relèvent qu’à l’horizon 2100, le niveau des mers se sera élevé de 1 à 3 mètres, par rapport à son niveau d’aujourd’hui.  Il a rappelé que les Maldives sont un archipel constitué de 1 190 îles et que 80% de leur territoire national se situent à seulement à 1 mètre d’élévation au dessus du niveau des eaux de l’océan Indien, ce qui rend le pays extrêmement vulnérable aux aléas climatiques.  Il a ensuite souligné que les Maldives ont mis en place un plan d’action national stratégique de lutte contre les changements climatiques et de réduction des risques de catastrophes pour la période 2010-2020.  M. Shihab a, en outre, souhaité que les objectifs de développement durable soient une continuité des OMD, et il a estimé que le développement durable est inséparable de la question de l’adaptation aux changements climatiques.  Le représentant a ensuite indiqué que l’une des ambitions des Maldives est de devenir un pays sans émission de dioxyde de carbone d’ici à 2020.  Il a enfin appelé à la protection des océans, d’où les Maldives tirent la majorité de leurs ressources.


M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a souhaité que les objectifs de développement durable, en cours d’élaboration par la communauté internationale, puissent intégrer la problématique de l’eau, et notamment de l’accès des populations à cette ressource, et les questions de sanitaires.  Il a rappelé qu’en 2010, le Tadjikistan était l’un des parrains de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a fait de l’année 2013 l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau.  Il a salué le succès de la Conférence internationale de haut niveau organisée à cet effet par le Gouvernement du Tadjikistan et les Nations Unies en août dernier dans la ville de Douchanbé.  Il a ensuite relevé que la Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (2014-2024) offre une opportunité unique de renforcer l’accès aux sources d’énergie durable pour tous, notamment par des investissements idoines et le transfert de technologies innovantes.  Le représentant a noté que l’usage de l’énergie hydraulique, comme c’est le cas au Tadjikistan, offre la possibilité d’avoir une source d’énergie propre, ce qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et partant de lutter contre les changements climatiques. 


M. Aslov a par ailleurs indiqué que les changements climatiques représentent un obstacle à l’essor des pays en développement qui n’ont pas toujours les moyens de mettre en place des politiques d’adaptation à leurs effets, du fait souvent du manque de technologies adéquates, que détiennent pourtant les pays développés.  Il a appelé à un renforcement des mécanismes internationaux de soutien aux pays en développement dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques, et dans celui de la réduction des risques de catastrophes naturelles ayant pour origine les phénomènes climatiques extrêmes.  M. Aslov a, en outre, invité la communauté internationale à accorder une attention particulière à la fonte des glaciers, qui a un impact direct sur les cours d’eau et fleuves d’Asie centrale en y causant des crues dévastatrices.


Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a rappelé que les petits États insulaires en développement (PEID) sont des pays particulièrement vulnérables, du fait de leur taille et de leur fragilité face aux changements climatiques.  Elle a noté que la hausse du niveau des mers et l’acidification des océans, et son corollaire qu’est la perte de récifs coralliens, constituent un drame pour les populations des PEID qui voient ainsi disparaître l’une de leurs sources essentielles de revenus.  Elle a regretté que le manque de volonté politique pour faire face aux changements climatiques mette ainsi en péril les PEID.  Elle a également déploré le manque d’attention des Nations Unies et des partenaires au développement qui n’accordent pas assez de place à la question des infrastructures, qui est cruciale pour le développement des PEID.  Elle a en outre indiqué que l’accès aux technologies est important pour les pays en développement, et elle a dit attendre avec impatience la mise en place de la banque des technologies en faveur des pays les moins avancés (PMA), institution dont la création a été recommandée par le Programme d’action d’Istanbul.  Elle a enfin rappelé l’attachement étroit des PEID à l’économie bleue, et a souhaité que la protection des océans soit parmi les cibles du futur programme de développement pour l’après-2015.


M. SUKA MANGISI (Tonga) a indiqué que les petits États insulaires en développement (PEID) pouvaient apporter une contribution importante à la communauté internationale, notamment en partageant les leçons apprises dans la réaction aux catastrophes naturelles.  Ces pays doivent donc être vus comme des leçons pour l’avenir, plutôt que comme des cas particuliers, a-t-il suggéré.  Les PEID souffrent des conséquences de la crise économique mondiale, a-t-il poursuivi, avant d’expliquer ce que font les Tonga pour y faire face.  Il a dit que son pays avait notamment adopté une feuille de route énergétique pour la période 2010-2020.  Les habitants des Tonga concentrent leurs efforts sur l’amélioration de la résilience, a-t-il dit, en se félicitant de la mise au point du « profil vulnérabilité et résilience » des PEID.  Selon la Banque mondiale, les Tonga subissent 6,6% des pertes annuelles moyennes dues aux catastrophes naturelles, a aussi indiqué M. Mangisi, avant d’appeler à une action plus ciblée et plus audacieuse pour prévenir les risques futurs.  La réduction des risques de catastrophes doit être prise en compte dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il demandé.  Enfin, il a mis l’accent sur l’importance de la solidarité entre les nations.  Il a aussi demandé qu’un objectif de développement durable soit consacré uniquement à la mer et aux océans.


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc) a relevé que les progrès réalisés dans le suivi des recommandations de la Conférence Rio+20 contribueront à l’élaboration d’un programme de développement pour l’après-2015 qui soit cohérent, applicable, mesurable, et qui réponde aux préoccupations, besoins et spécificités des États Membres.  Il a indiqué qu’en raison de leur niveau de développement et de l’insuffisance des moyens dont ils disposent, ce sont surtout les pays du Sud qui continuent de souffrir le plus des effets néfastes des changements climatiques et de la fréquence et de l’intensité des évènements météorologiques extrêmes.  Il a appelé la communauté internationale à déployer les efforts nécessaires afin de faire en sorte que la dix-neuvième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 19), qui aura lieu la semaine prochaine à Varsovie en Pologne, soit un succès.  Il a appelé les pays développés, compte tenu de leur responsabilité historique, à prendre l’initiative de relever ce défi climatique en conformité avec les principes et dispositions arrêtés au niveau multilatéral, notamment les principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées.


M. ZWELETHU MNISI (Swaziland) a indiqué que son pays mettait en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté, afin d’arriver à une réduction de 50% du taux de pauvreté d’ici à 2015 et à l’éradication de ce mal d’ici à 2022.  Il a demandé que le futur programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte les causes de la pauvreté.  Il faut aussi que les pays développés tiennent leurs engagements en termes d’aide public au développement (APD), a dit M. Mnisi.  Le représentant a aussi souligné l’importance de l’agriculture durable et de la sécurité alimentaire.  Le programme de développement pour l’après-2015 devra aussi tenir compte de la déforestation, de la désertification, de la sécheresse, des changements climatiques et des pertes en biodiversité, a-t-il ajouté.  Il a indiqué, à cet égard, que son pays avait adopté, en 1998, un programme d’action national pour lutter contre la dégradation des sols.


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a relevé que les catastrophes naturelles ont un impact négatif sur les économies des pays en développement.  Il a également noté que la situation géographique du Mozambique, dont le territoire est ouvert sur la mer, rend le pays particulièrement vulnérable aux effets néfastes des changements climatiques, notamment les cyclones tropicaux, les inondations et les sécheresses.  À partir de ce constat, a-t-il indiqué, le pays a mis en place un plan national de réduction des catastrophes en 2006.  Ce plan met l’accent, entre autres, sur la sécurité des infrastructures municipales, le renforcement des capacités et l’usage des technologies des communications pour la prévention des catastrophes.  Il a enfin souhaité le renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération régionale en matière de gestion et de prévention des effets des catastrophes naturelles.


M. JAN KANTORCZYK (Allemagne) a déclaré que, pour relever les défis actuels, il convenait d’œuvrer à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation des trois dimensions du développement durable qui sont économique, environnementale et sociale.  Un engagement politique mondial et une véritable coopération entre toutes les parties prenantes s’avèrent être des conditions préalables indispensables pour atteindre un tel objectif, a-t-il déclaré.


Le représentant a réitéré que son pays était prêt à travailler avec ses partenaires dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, au centre duquel figurent l’élimination de la pauvreté et le développement durable.  Un tel agenda vise à satisfaire les besoins fondamentaux de toutes les personnes, a-t-il dit, en précisant que celui-ci devait être composé d’une série d’objectifs cohérents et solides.  Il a salué le fait que des éléments importants avaient finalement été développés pour parvenir à l’adoption d’une feuille de route axée sur un cadre universel et une série d’objectifs à la fin de 2015.  Il s’agit là d’une tâche complexe, et de nombreuses questions en suspens exigent encore un examen approfondi, a-t-il estimé.


Soulignant l’importance de la participation de toutes les parties prenantes à la préparation d’un nouveau programme de développement, le représentant a considéré que le nouveau Forum politique de haut niveau sur le développement durable avait insufflé un nouvel élan à ces travaux en mettant l’accent sur la nécessité d’une forte participation au plus haut niveau politique.  Il a espéré dès lors que les réunions tenues par le Forum, sous l’égide de l’Assemblée générale, contribuent à l’intégration du développement durable dans tous les domaines, de façon à ancrer les trois dimensions de ce développement dans toutes les politiques nationales, tant dans les pays du Nord que dans ceux du Sud.  Concernant les préparatifs en vue de la tenue de la Conférence de Varsovie sur les changements climatiques, le délégué allemand a appelé de ses vœux la conclusion d’un accord, à Paris, qui soit juridiquement contraignant et applicable à tous.  Cela relève de notre responsabilité commune, a-t-il souligné.  


Mme LIDIJA BUBANJA (Serbie) a souhaité que les objectifs de développement durable soient cohérents et qu’ils soient intégrés dans le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a précisé que les objectifs devraient être mondiaux tout en tenant compte des réalités de chaque pays.  Elle s’est félicitée du fait que la Serbie fasse partie du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, et elle a souligné que le développement durable devrait pouvoir prendre en compte des questions telles que l’éradication de la pauvreté, le changement des modèles de production et de consommation non durables et la gestion des ressources naturelles.  Mme Bubanja a, par ailleurs, rappelé qu’en tant que candidat à l’entrée dans l’Union européenne, la Serbie a adapté ses politiques à celles de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne la gestion environnementale. 


La représentante a ensuite appelé au renforcement de la gouvernance internationale sur les questions d’environnement.  Elle a de ce fait rappelé que, conformément aux résolutions de la Conférence Rio+20, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a tenu, en février dernier, une séance de son conseil d’administration à laquelle ont pris part des représentants de gouvernements, des milieux scientifiques, de la société civile et du secteur des affaires.  Cette réunion a débouché sur une décision qui invite l’Assemblée générale des Nations Unies à rebaptiser le Conseil d’administration du PNUE pour l’appeler « Assemblée des Nations Unies pour l’environnement », a-t-elle indiqué.


M. KAREL J.G. VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a expliqué que son pays était favorable à l’adoption d’une approche cohérente pour la définition du cadre de développement pour l’après-2015.  Celui-ci doit intégrer les trois dimensions du développement durable, et avoir l’élimination de la pauvreté en son cœur.  Ce cadre unique et universel devrait également porter sur la paix et la sécurité, l’égalité entre les sexes, les droits de l’homme, l’état de droit et la gouvernance démocratique, a-t-il précisé.


La devise adoptée à cet égard par le Gouvernement néerlandais est: « le Royaume des Pays-Bas, votre partenaire pour la paix, la justice et le développement », a dit M. Van Oosterom.  En effet, les Pays-Bas souhaitent partager autant que possible leur expertise et leurs expériences dans ces domaines avec les Nations Unies et les autres pays dans le but d’accélérer l’action en faveur du développement durable et de contribuer au programme de développement pour l’après-2015, a expliqué le représentant.  La délégation des Pays-Bas estime que les dossiers non bouclés concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) doivent faire intégralement partie du nouveau programme de développement pour l’après-2015, et il faut faire un maximum pour éviter que certains pays ne restent à la traîne.  Les Pays-Bas soulignent que les changements climatiques et l’élimination de la pauvreté sont les deux défis majeurs à relever par le développement durable.  Par conséquent l’objectif devrait être de promouvoir des économies à faible émission de carbone et des schémas de développement résistants au climat.  Les Pays-Bas saluent l’initiative du Secrétaire général d’organiser un sommet des chefs d’État sur les changements climatiquesen 2014 auquel participeraient toutes les parties prenantes en vue de promouvoir une économie sans émissions de carbone, a dit le représentant.  En ce qui concerne les changements climatiques, et en particulier la montée du niveau de la mer, le représentant a rappelé que son pays avait développé tout au long de son histoire des solutions innovantes et une expérience technique pour la gestion de l’eau et qu’il est prêt à partager cette expérience avec d’autres pays et partenaires.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a annoncé que son pays avait mobilisé des ressources non négligeables d’investissement dans les technologies nouvelles et novatrices en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et dépensé près d’une centaine de millions de dollars dans la conversion de 17 000 véhicules pour les faire fonctionner au gaz naturel comprimé.  Dans le cadre de la stratégie nationale sur les changements climatiques, le pays a, en outre, mis en place des structures institutionnelles pour intégrer cette problématique dans la planification pour le développement.  Il s’efforce également de concevoir une stratégie de réduction des émissions de dioxyde de carbone dans le secteur énergétique.


En tant que petit État insulaire très vulnérable aux effets des changements climatiques, Trinité-et-Tobago a indiqué qu’il fallait prendre, au niveau mondial, des mesures urgentes, globales, ambitieuses et sensibles aux souffrances des plus vulnérables, a rappelé le représentant.  Nous assumons nos responsabilités, a affirmé le représentant en appelant tous les autres pays à s’abstenir de faire de grands discours et à s’engager, en toute bonne foi, dans les négociations sur les changements climatiques afin de trouver un accord sur des actions qui soient à la mesure de l’envergure du problème.  Il s’est pleinement associé à la déclaration de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) quant aux priorités identifiées pour la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 19) et il a salué l’initiative du Secrétaire général relative à la convocation d’un sommet de haut niveau des chefs d’État, pour débattre des changements climatiques l’année prochaine. 


M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a déclaré que le Cameroun accueille favorablement la proposition du Secrétaire général visant la mise en place d’un mécanisme de facilitation technologique mondial, sous les auspices du Forum politique de haut niveau, et il a émis le vœu que les différentes modalités de ce mécanisme soient étudiées au plus vite.  M. Biya a estimé, par ailleurs que la désertification, la sécheresse et la dégradation des sols représentaient, aujourd’hui, les plus graves menaces posées aux pays et populations concernées, notamment en Afrique, car elles posent un défi à la fois environnemental, économique et social.  Il a indiqué que l’intégration des principes de développement durable dans les politiques du Cameroun a permis à son pays d’atteindre des résultats palpables dans le cadre de l’accroissement et de la préservation des aires protégées, ce qui a eu pour résultat que la proportion des zones destinées à la préservation de la diversité biologique atteigne 20% du territoire national camerounais.


Mettant l’accent sur la gestion durable des ressources forestières et fauniques, et sur le fait que le Cameroun est la deuxième grande nation forestière d’Afrique, avec ses 22 millions d’hectares de forêts, soit 42% de la superficie du pays, M. Biya a indiqué que le Gouvernement camerounais s’était engagé dans l’aménagement des forêts, la création des réserves forestières, les campagnes de reboisement, ainsi que dans la création d’unités forestières d’aménagement, dont l’objectif est la préservation des fonctions écologiques, environnementales et sociales du milieu forestier, et notamment la pérennisation des savoirs traditionnels.  Le représentant a déclaré, à cet égard qu’il y a lieu de trouver des solutions urgentes et adéquates pour concilier les initiatives de préservation de l’environnement prises par le Gouvernement camerounais et les légitimes aspirations des populations du pays au bien-être.  Il a réitéré la nécessité d’un soutien plus accru de la communauté internationale à une juste rétribution des efforts de gardiennage, de conservation et de régénération des forêts déployés par le Cameroun qui, pour l’intérêt général, a pris la courageuse option de renoncer à la pleine utilisation de ressources pourtant nécessaires à son développement.


M. Biya a, en outre, exprimé l’inquiétude ressentie par son pays face à la pratique criminelle du braconnage, notamment après le massacre, il y a plus d’un an, de plus de 200 éléphants dans le parc national de Bouba Njidda, situé dans le nord du Cameroun.  Il a signalé que les autorités camerounaises avaient mobilisé des ressources financières, juridiques et même militaires, à travers le déploiement des 600 soldats de l’opération « Paix à Bouba Ndjidda », menée en novembre 2012, afin d’éviter une incursion de braconniers étrangers dans la zone concernée.  


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a déclaré que les changements climatiques constituaient un immense problème pour son pays.  Il a dit que le Kirghizistan est un pays enclavé en développement dont 90% du territoire sont montagneux.  Il a précisé que les glaciers kirghizes avaient perdu 30% de leur volume en raison du réchauffement mondial et qu’ils allaient totalement disparaître d’ici à 2100 si rien ne change.  Il a exhorté les pays développés à s’engager en faveur d’objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et à consacrer aux pays en développement les moyens financiers et techniques dont ils ont besoin pour s’adapter aux changements climatiques et atténuer ses effets. 


M. Kasymov a indiqué que le Kirghizistan s’est engagé à réduire ses émissions de dioxyde de carbone de 20% d’ici à 2020.  Il a ajouté que son pays donnait la priorité à la coopération régionale aux fins du développement de l’hydro-électricité.  « Étendre le potentiel des sources d’énergie renouvelable, des énergies alternatives, de l’électricité solaire et de la production de biogaz fait partie des priorités du Kirghizistan », a insisté M. Kasymov.  Il a particulièrement appelé à fixer des objectifs de développement pour la période de l’après-2015 prenant en compte les problèmes et défis spécifiques aux pays montagneux.  Par ailleurs, il a exhorté la communauté internationale à aider le Kirghizistan à sécuriser les 8 millions de mètres cubes de déchets radioactifs présents sur son territoire.  Il a précisé que 800 millions de tonnes de déchets radioactifs étaient ainsi stockées dans l’ensemble de la région de l’Asie centrale, souvent dans des zones inondables avec des risques sérieux pour la santé de millions d’habitants. 


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a relevé que le développement durable est au centre des politiques de développement du Monténégro, un choix qui fait que le cadre de sa mise en œuvre y est constamment amélioré.  Il a noté que le pays compte un Conseil national pour le développement durable qui est dirigé par le Chef de l’État monténégrin, et également des conseils de développement durable intégrés dans les municipalités.  M. Šćepanović a annoncé l’ouverture, en début d’année prochaine, d’un Centre pour le développement durable au Monténégro, en collaboration avec les Nations Unies.  Il a indiqué ensuite que le développement durable offre la seule voie de sortie de la crise actuelle, car elle promeut un équilibre entre un usage efficace des potentialités économiques et des capacités sociales des pays, tout en y ajoutant le plein respect des principes environnementaux.  Il a, en outre, déclaré que l’éradication de la pauvreté et les Objectifs non réalisés de liste des OMD devraient être intégrés dans le programme de développement pour l’après-2015.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a rappelé que deux tiers du continent africain étaient constitués de terres arides et de déserts, et il a souligné les problèmes à résoudre en termes de lutte contre la dégradation des sols et la sécheresse.  Située dans une région semi-aride de la Corne de l’Afrique, l’Érythrée est affectée par des sécheresses cycliques et la dégradation des sols, a-t-il dit, soulignant ainsi la vulnérabilité de son pays aux changements climatiques.  L’Érythrée a adhéré à plusieurs instruments internationaux relatifs à l’environnement, notamment la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique, a indiqué M. Desta Il a assuré que son pays avait préparé les mesures d’application de ces Conventions.


Le représentant a aussi parlé de l’initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel, menée sous l’égide de l’Union africaine (UA), qui vise à stopper l’avancée de ces déserts en plantant des arbres tout au long de la zone sahélienne.  L’Érythrée a également adopté un plan d’action quinquennal, qui vise notamment à augmenter y la production agricole, et qui comprend un volet « viabilité ».  Nous avons en outre pris des mesures pour améliorer nos connaissances sur la sécheresse et la désertification, a aussi indiqué le représentant, ajoutant que l’Institut national de recherche agricole érythréen avait été créé.  Enfin, le représentant a mentionné les mesures d’adaptation prises par son pays pour faire face à ces problèmes.


Mme ADRIANA PACHECO (Bolivie) a relevé que nul ne peut prétendre imposer un modèle unique de développement dans le monde, comme l’a reconnu la Conférence Rio+20 dans son Document final intitulé « l’Avenir que nous voulons ».  Elle a dit ne pas être d’accord avec la tendance mondiale actuelle qui promeut la mutation vers l’économie verte.  Elle a expliqué que cette vision conduit à la monétisation des ressources naturelles et à la commercialisation de la nature.  Elle a également noté que le capitalisme a créé une génération de gens adeptes du gaspillage et du consumérisme, et que ce modèle doit aujourd’hui être changé.  Elle a proposé la mise en place d’un programme de développement qui respecte le principe de l’harmonie avec la nature, et qui prône un équilibre entre l’homme et le milieu qui l’entoure en tenant compte des équilibres dont ont besoin les générations futures.  Fort de ce constat, elle a souligné que le Gouvernement bolivien a promulgué une loi-cadre sur la Terre nourricière.


M. FRANÇOIS GAVE (France) a jugé nécessaire d’apporter une réponse internationale qui soit à la hauteur du défi climatique actuel en adoptant un nouvel accord international en 2015, afin que celui-ci puisse entrer en vigueur en 2020.  Cet accord devra être capable de limiter l’augmentation moyenne de la température mondiale pour la garder en-dessous de 2 degrés, a dit le représentant de la France en formant le vœu d’un accord inclusif, ambitieux, juridiquement contraignant et applicable à tous.  « La France souhaite que la COP 21 que nous proposons d’accueillir à Paris, soit la conférence des solutions sur les changements climatiques, pour que la réduction des émissions de gaz à effet de serre soit compatible avec une croissance vertueuse », a insisté M. Gave.  Il a jugé indispensable une mobilisation des financements publics et privés pour aider les États vulnérables aux changements climatiques, tout en notant que le dérèglement du climat menace d’y effacer les fruits d’un demi-siècle de développement.  Le représentant a précisé que le conseil d’administration du Fonds vert qui s’est réuni à Paris au début du mois d’octobre, a permis des avancées notables qui rapprochent la communauté internationale d’un objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020.  Il a estimé que le sommet des chefs d’État sur les changements climatiques, que le Secrétaire général de l’ONU propose de tenir en septembre 2014, sera une occasion unique de mobilisation, ceci, quelques mois avant la COP 20 prévue au Pérou, et un an avant la COP 21. 


Par ailleurs, M. Gave a salué l’importance de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en se félicitant que la Conférence de Windhoek, en Namibie, de septembre 2013 ait permis de trancher plusieurs débats institutionnels qui remettaient en cause la crédibilité de cette Convention sur la scène internationale.  Il s’est félicité de la création d’une interface entre la science et la politique permettant de renforcer durablement les bases scientifiques de la Convention.  En outre, le représentant de la France a appelé à approfondir la réflexion sur les instruments de mise en œuvre de la lutte contre la désertification en mettant l’accent sur des financements innovants tels que le microcrédit et l’implication renforcée des acteurs privés. 


Mme ALIYA BAISABAYEVA (Kazakhstan) a noté l’introduction du rapport final de la première session universelle du Conseil d’administration et du Forum ministériel mondial sur l’environnement dans le programme de la Deuxième Commission.  C’est une approche confirmant le sérieux que les Nations Unies accordent à l’environnement en tant que composante du développement durable, a estimé la représentante.  Elle a souligné que le Document final de la Conférence Rio+20 insistait sur le fait que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUE) devait être aux avant-postes pour faire triompher la diplomatie multilatérale en matière de sauvegarde de l’environnement.  À cet effet, elle a rappelé que le Conseil d’administration exhortait les États à mettre en œuvre une économie verte en vue de réaliser le développement durable et éliminer la pauvreté.  C’est un concept approuvé par le Kazakhstan, qui l’appliquait au niveau national à travers un programme de transition stimulant et ambitieux adopté en mai dernier, a affirmé la représentante.  Par ailleurs, a-t-elle ajouté, le Kazakhstan a pris volontairement des engagements en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre au sein de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et investit actuellement dans le développement de technologies à faible émission de carbone.  Indiquant que son pays était affecté par la désertification, elle a assuré qu’il avait commencé à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et était prêt a prendre des mesures coordonnées aux niveaux national et international pour procéder à un suivi mondial de la dégradation et de la restauration des sols.


M. DOEVI ABBEKOE DODZI (Togo) a rappelé que le développement durable suppose avant tout la préservation d’un monde viable pour les générations futures.  « L’Afrique compte aujourd’hui plus d’un milliard d’habitants; les jeunes de moins de 25 ans en représentent 50% de cette population, et la tendance, au regard du taux de croissance de la population, présuppose un accroissement énorme des besoins en termes de production et de consommation à satisfaire », a-t-il déclaré.  Au-delà de l’Afrique, « d’ici à 2050, le monde comptera 9 milliards de personnes » pour lesquelles il faut créer les conditions nécessaires pour garantir la paix et une vie décente, a souligné M. Dodzi.


La délégation du Togo a ensuite expliqué que son pays fait face à des problèmes de dégradation des terres et de son écosystème, de déforestation, d’inondation et d’érosion côtière « avec une avancée de la mer qui atteint cinq mètres tous les ans à certains endroits de la côte ».  Face à cette situation, le Togo a adopté une stratégie nationale de réduction des risques et catastrophes naturels en 2009, qu’il a actualisée en avril 2013, a dit M. Dodzi.  Cette stratégie a pour objectifs, entre autres, « de réduire la pauvreté qui touche 58,7% de la population » et de créer des emplois décents, surtout pour les jeunes qui représentent 60% de la population.


M. AIIOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) a jugé crucial de renforcer la résilience des petits États insulaires en développement (PEID) pour garantir leur survie, précisant que cela devrait être un objectif commun pour toutes les nations.  Il a espéré que le Forum politique de haut niveau sur le développement durable tirerait les leçons des défaillances qu’a connues l’ancienne Commission du développement durable.  Le Forum devra jouer le rôle de catalyseur pour promouvoir et soutenir des efforts concertés en faveur des PEID, et pour appliquer les accords pris à la Barbade en 1994 et à Maurice en 2005, ainsi que ceux qui seront décidés lors de la troisième Conférence internationale sur les PEID, qui se tiendra à Apia, aux Samoa, en 2014.


Le représentant a, en outre, estimé que l’Année internationale des PEID, qui sera célébrée en 2014, fournira un cadre stratégique aux Nations Unies pour traiter de la résilience de ces pays, ainsi qu’une opportunité pour faire preuve d’innovation et prendre des engagements forts en soutien aux aspirations légitimes des PEID.  Il a souligné que les petits États insulaires ne peuvent pas, seuls, faire face aux défis du développement durable.  Il a insisté sur le caractère crucial du soutien qui leur est fourni par leurs partenaires, du monde développé et en développement.  Il s’est, à cet égard, félicité du soutien apporté par les délégations au processus de préparation de la Conférence de Samoa, les invitant à l’exprimer aussi sur le plan financier en contribuant au Fonds d’affectation spéciale pour le financement des activités du Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les PEID.


M. MAMADOU COULIBALY (Burkina Faso) a rappelé que la sécheresse affecte 40% de la surface de la Terre, et il a indiqué qu’il est important de renforcer la résilience des pays et des populations à la sécheresse et au stress hydrique.  Il a ensuite noté qu’en tant que pays sahélien, le Burkina Faso connaît une dégradation continue de son environnement naturel, du fait notamment d’une pluviométrie erratique et de plusieurs facteurs connexes.  Il a souligné que malgré les efforts nationaux pour trouver des solutions à ce phénomène, les solutions durables ne pourraient être efficaces qui si un cadre global sous-régional, régional et international approprié est mis en place pour faire face à la sécheresse et à la désertification.  Il a souhaité la mise en place d’un processus multilatéral permettant d’atteindre l’objectif « taux zéro de dégradation des terres à l’horizon 2020 ».  Il a de ce fait salué l’initiative du Groupe des amis de la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, lancée par l’Islande et la Namibie avec le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, le 5 septembre dernier à New York.  Il a enfin appelé à l’intégration de ces questions dans le programme de développement pour l’après-2015, et a précisé que les objectifs de développement de l’Afrique seront compromis tant que les problèmes de sécheresse et de désertification ne trouveront pas de réponse adéquate.


Mme MARIANNE BIBALOU (Gabon) a appelé à la définition d’objectifs de développement durable et d’un cadre de développement pour l’après 2015 qui accordent une attention particulière à l’Afrique en intégrant les OMD non réalisés, notamment ceux relatifs à l’élimination de la pauvreté et de la faim.  Elle a souhaité qu’ils prennent en compte les questions spécifiques telles que l’énergie, l’accès à l’eau potable, et la promotion de l’agriculture durable.  Elle a espéré que la communauté internationale parviendra à un accord contraignant post-Kyoto avant de saluer l’initiative du Secrétaire général de convoquer un sommet des chefs d’État sur les changements climatiques.  Mme Bibalou a jugé nécessaire une grande mobilisation des ressources financières, humaines et techniques pour permettre  l’application efficace du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020.  Elle s’est inquiétée du phénomène accru du braconnage et du commerce illicite des espèces protégées, en indiquant que le Gabon a initié une réflexion sur cette question en collaboration avec l’Allemagne le 26 septembre dernier.  S’agissant de l’initiative « Énergie durable pour tous d’ici 2030 », elle s’est réjouie de la croissance des investissements à l’échelle mondiale dans les énergies renouvelables.  Elle a précisé que la production d’électricité par l’usage d’énergies renouvelables atteindra 80% des besoins du pays d’ici 2016 au Gabon, grâce principalement au développement de l’hydro-électricité.  « Mon pays dispose d’un plan national de développement et d’une stratégie d’industrialisation à faible émission de gaz », a ajouté Mme Bibalou en précisant que le taux de gaz brulé dans les torchères, principale source d’émissions de gaz à effet de serre, a été réduit de 10% depuis 2009 et devrait être réduit de 60% d’ici à 2015. 


M. DMYTRO KUSHNERUK (Ukraine) a estimé que la onzième session de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification tenue récemment en Namibie a permis des avancées significatives.  Néanmoins, il a jugé indispensable que cette Convention s’attaque à toutes les formes de dégradation du sol partout, sans se limiter à certaines parties du monde.  Il a dit que le caractère impératif d’une application universelle de cette Convention devait guider la préparation du plan-cadre stratégique décennal (2008-2018) visant à renforcer la mise en œuvre de cette Convention.  Par ailleurs, le représentant de l’Ukraine a salué les décisions ambitieuses adoptées par la onzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique qui s’est tenue à Hyderabad, en Inde, en particulier celles liées au renforcement des capacités et à l’appui financier nécessaires à la mise en œuvre des Objectifs d’Aichi pour la biodiversité.  Il a indiqué que l’Ukraine avait intégré à son plan d’action de nombreux objectifs du plan stratégique 2011-2020 de mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique ainsi que les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité.  L’Ukraine a aussi signé en 2012, le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, ainsi que le Protocole additionnel de Nagoya-Kuala Lumpur sur la responsabilité et la réparation, relatif au Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques. 


M. RYAN NEELAM (Australie) a estimé indispensable de s’inspirer des leçons tirées du processus de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement car, a-t-il indiqué, un programme de développement mondial comprenant des objectifs négociés peut être un point de ralliement pour les efforts à déployer en la matière.  Conscient de ce qu’une croissance économique soutenue, le commerce, et une gouvernance effective ont un rôle crucial à jouer pour dynamiser le développement et aider à faire sortir les populations de la pauvreté, il a noté le besoin d’appuyer les pays en termes de promotion de l’état de droit, de création d’institutions civiles et politiques, et de renforcement d’un secteur privé fort.  L’Australie est d’avis que la libéralisation des échanges, des accords commerciaux multilatéraux et bilatéraux équitables, ainsi que des investissements dans les infrastructures de développement permettraient de débloquer le potentiel économique des pays en développement.  Le représentant de l’Australie a pointé du doigt les catastrophes naturelles qui ont un cout économique et humain important et sont capables de réduire à néant des gains de développement durement acquis tout en menaçant les progrès accomplis en matière de développement durable.  En ce qui concerne les changements climatiques, l’Australie est en faveur de la conclusion en 2015 d’un nouvel accord mondial couvrant toutes les questions à l’ordre du jour, dont les émissions de gaz à effet de serre.  S’agissant du programme de développement pour l’après-2015, le délégué a lancé un appel pour que les besoins de tous les peuples soient pris en compte, y compris la recherche d’opportunités en vue de promouvoir le leadership des femmes et leur autonomisation économique.


Mme KHAULA AL-SHAMSI (Émirats arabes unis) a salué la création du Forum politique de haut niveau et celle du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable dont elle a dit attendre avec intérêt les prochaines recommandations, notamment en ce qui concerne le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a également salué la création du Comité d’experts intergouvernementaux sur le financement durable.  Consciente du besoin en énergie des pays en développement, elle a invité à trouver des solutions innovantes et efficaces.  Cela exige des efforts conjoints de la part de la communauté internationale qui doit offrir aux pays des sources d’énergie renouvelables et durables.  Les Émirats arabes unis participent à l’initiative « Énergie pour tous », a-t-elle aussi indiqué, ajoutant que son pays avait adopté des lois et pris des mesures pour inverser les conséquences nocives des changements climatiques.  En mars 2013, a-t-elle poursuivi, le plus grand projet d’énergie solaire au monde a été lancé à Abou Dhabi pour satisfaire la demande croissante en énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre.  En termes de coopération internationale, elle a parlé d’un programme solaire développé en Afghanistan par les Émirats arabes unis et d’un don effectué par son pays pour développer des centrales énergétiques dans les petites îles du Pacifique.  En janvier 2014, les Émirats arabes unis accueilleront en outre le plus grand forum jamais tenu sur l’énergie et l’eau.


M. AUNG KYAW ZAN (Myanmar) a estimé qu’il fallait que les efforts en faveur du développement durable soient guidés par les termes du Document final de la Conférence Rio+20.  Compte tenu des ressources limitées et de l’augmentation de la population mondiale, il ne fait pas de doute que la réalisation du développement durable posera un défi majeur au monde dans les années à venir.  La notion de développement durable a dépassé les frontières nationales pour devenir une des préoccupations les plus pressantes de la communauté internationale, a-t-il souligné.  Par conséquent, il est d’autant plus vital de poursuivre une coopération internationale efficace pour permettre la réalisation des objectifs de développement durable tout en préservant le respect du principe des responsabilités communes mais différentiées comme base des efforts de développement actuels et futurs, a-t-il souligné.  Le Myanmar salue l’évaluation du Secrétaire général sur la manière dont les Nations Unies pourraient jouer un rôle essentiel dans la promotion de la solidarité intergénérationnelle, une notion qui est profondément ancrée dans le concept de développement durable et dans les traités, déclarations et résolutions existants.


Le Myanmar espère que le Comité intergouvernemental pour le financement du développement durable sera en mesure de faire une contribution significative à la mobilisation des ressources financières nécessaires notamment dans des domaines comme l’énergie durable, les infrastructures urbaines et les partenariats public- privé innovateurs, a dit M. Zan.  La technologie est l’épine dorsale de la mise en œuvre du développement durable, a estimé le représentant qui a mis l’accent sur les besoins spécifiques des pays en développement en la matière.  Il va falloir réduire le fossé technologique Nord-Sud, et promouvoir l’industrialisation durable et la croissance inclusive à l’échelle mondiale.  Le Myanmar espère que les efforts pour mettre en place un Groupe de travail intergouvernemental sur un mécanisme mondial de facilitation technologique se matérialiseront sous peu. 


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a rappelé que la Conférence Rio+20 a consacré le développement durable comme la voie à suivre par l’humanité, et il a souligné que ses trois piliers environnemental, économique et social, sont d’égale importance.  Il a indiqué que l’Éthiopie entend renforcer sa résilience face aux effets néfastes des changements climatiques, et que le pays envisage aussi de devenir un pays à revenu intermédiaire doté d’une économie verte, et un système de production neutre en matière de production de carbone à l’horizon 2015.  Il a déclaré qu’en tant que pays sévèrement touché par la dégradation des terres, l’Éthiopie a engagé un ensemble de mesures visant à mettre en application la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Dans ce contexte, a-t-il noté, un plan d’action national a été mis sur pied, avec des activités subséquentes telles que la réhabilitation des terres ayant subi l’érosion, la stimulation de la production agricole et de la biomasse, et la conservation de la biodiversité.  Il a en outre souhaité que l’industrialisation soit au centre du programme de développement pour l’après-2015, car, a-t-il noté, sans industrialisation, il ne peut y avoir d’éradication de la pauvreté de manière durable.


M. HAKAN KARAÇAY (Turquie) a mis l’accent sur la nécessité de traiter rapidement et de manière appropriée les défis que rencontrent les petits États insulaires en développement (PEID), plaçant beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence international sur les PEID, qui se tiendra aux Samoa en 2014.  La Turquie s’est engagée à soutenir les efforts des pays en développement en vue de parvenir au développement durable, en partageant sa propre expérience, a-t-il assuré.  Il a rappelé que son pays avait accueilli la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) en 2011 et qu’il proposait d’accueillir la conférence d’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.


M. AJAY MADIWALE, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que 319 millions de personnes très pauvres vivront dans des zones très vulnérables aux catastrophes naturelles d’ici à 2030.  Il a rappelé que le coût des dégâts causés par les catastrophes naturelles a dépassé 100 milliards de dollars pour la troisième année consécutive.  Il a indiqué que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a engagé un partenariat avec l’Union européenne pour mettre en exergue les effets des catastrophes naturelles sur les populations les plus vulnérables et assurer qu’elles obtiennent le soutien nécessaire.  Rappelant que 100 millions de personnes souffrent des conséquences de la sécheresse, il a exhorté les États à respecter leur engagement de consacrer 1% de l’aide publique au développement (APD) à la réduction des risques de catastrophe.  Il s’est dit heureux de constater que le Document final de Rio+20 ait reconnu que les catastrophes naturelles constituent un défi clef au développement durable.        


Mme AMBER BARTH, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré la création de millions de nouveaux emplois, notamment des « emplois verts », est une étape pour répondre aux défis posés par les changements climatiques.  Les emplois verts contribuent à réduire l’impact environnemental de l’activité économique, minimisent les déchets et la pollution et augmentent l’efficacité énergétique des ressources naturelles, tout en protégeant et restaurant l’écosystème.  Les recherches menées par l’OIT ont démontré que ce type d’emplois a déjà été créé à travers le monde et que la transformation vers une économie verte peut générer entre 15 et 60 millions d’emplois supplémentaires dans les 20 ans à venir, a-t-elle poursuivi. 


Alors que le Document final de la Conférence Rio+20 sur le développement avait conclu à la nécessité de créer des emplois, notamment pour les jeunes, la représentante a estimé qu’un accent particulier mis sur les emplois verts, peut significativement accélérer les progrès vers le développement durable.  Pour atteindre cet objectif et en ce qui la concerne, l’OIT continue de renforcer sa coopération avec le système des Nations Unies et ses institutions pertinentes, a indiqué Mme Barth, soulignant par ailleurs que le Partenariat pour l’action sur l’économie verte, soutenu par de nombreux donateurs, est en train de jouer un rôle majeur en matière d’assistance technique. 


L’observateur de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), M. NARINDER KAKAR, a relevé que le monde fait face à deux grands défis en ce moment.  Le premier est la crise économique qui fait que des millions de personnes sont à la recherche d’un emploi décent, et que les gouvernements sont confrontés au défi de l’amélioration des conditions de vie de leurs populations.  Le second défi est celui de la dégradation continue de notre environnement physique, notamment avec la perte de la biodiversité et la détérioration des écosystèmes nécessaires pour le bien-être de nos sociétés et l’essor de nos économies, a dit M. Kakar.  Il a indiqué que le Forum politique de haut niveau offre le dynamisme nécessaire pour le renforcement de la gouvernance institutionnelle pour le développement durable, de façon à intégrer ses trois dimensions de manière équilibrée.  Il a, par ailleurs, dit la disponibilité de l’UICN à soutenir le système des Nations Unies dans ses programmes en matière de développement durable, et il a déclaré que l’avenir ne sera durable que si la communauté internationale reconnaît l’interconnexion entre l’homme et la nature, et le besoin d’une croissance économique inclusive visant à éliminer la pauvreté.


M. CHRIS RICHTER,de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé la communauté internationale à reconnaitre le rôle des migrations comme facteur de développement.  Il a précisé que les migrations ont pour cause majeure des raisons économiques, et il a relevé qu’elles ont un impact sur les économies des pays de départ, de transit et d’accueil.  Il a ainsi souhaité que les migrations soient intégrées dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a également noté que les catastrophes conduisent parfois aux migrations des personnes affectées, et a souhaité que les stratégies de réduction des risques de catastrophes prennent en compte la question du sort des populations déplacées.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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