AG/EF/3382

Deuxième Commission: la promotion du développement durable doit respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée, soulignent les délégations

4/11/2013
Assemblée généraleAG/EF/3382
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

27e & 28e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DOIT RESPECTER LE PRINCIPE

DE RESPONSABILITÉ COMMUNE MAIS DIFFÉRENCIÉE, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé aujourd’hui l’examen du point de son ordre du jour consacré au développement durable, une question qui a plusieurs sous-thèmes connexes. 


Plusieurs rapports du Secrétaire général ont servi de base à ce débat qui intervient alors que la communauté internationale réfléchit à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 qui devra prendre le relais des mesures préconisées ou mises en place pour parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et indiquer la voie à suivre pour un développement mondial inclusif, durable et sans laissés-pour-compte.


En droite ligne des deux Conférences des Nations Unies sur le développement durable de Rio, dont celle dite du « Sommet de la Terre », tenue en 1992, et celle de Rio+20, qui a eu lieu  en 2012, de nombreuses délégations ont rappelé que le développement durable, bien qu’étant une œuvre collective, requiert un partage des tâches et des responsabilités des pays, comme prescrit par le principe de responsabilités communes mais différenciées. 


Ce principe, adopté à Rio en 1992, relève qu’« étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées » en matière de sauvegarde de l’environnement et de promotion du développement durable.  Selon ce principe, les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent, de très longue date, sur l’environnement de la planète et des techniques et des ressources financières dont ils disposent.


Si les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable étaient plus systématiquement prises en compte, le système des Nations Unies serait mieux à même d’aider les États Membres à progresser dans la réalisation du programme de développement pour l’après-2015, a remarqué le Secrétaire général dans son rapport sur l’intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies.


Les participants aux travaux d’aujourd’hui ont dans l’ensemble salué les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations et engagements contenus dans le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), comme la création du Groupe de travail à composition non limitée et la mise sur pied du Forum politique de haut niveau et du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.


Selon certaines délégations, le Forum doit jouer un rôle de chef de file et favoriser la cohésion des différents processus en cours, tout en renforçant les trois dimensions du développement durable, comme l’a relevé le représentant de l’Indonésie qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  L’élimination de la pauvreté reste le plus grand défi à relever, a estimé, parmi d’autres intervenants, le représentant de l’Éthiopie, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique.  Il a invité la communauté internationale à aider les pays africains dans ce domaine. 


Les changements climatiques ont également été au centre de plusieurs interventions parmi lesquelles celle de la représentante de Nauru, qui s’exprimait au nom des petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a souhaité que la troisième Conférence internationale sur les PEID qui aura lieu en 2014 à Apia, au Samoa, soit l’occasion de mettre en place des partenariats solides pour permettre à ces petits États insulaires en développement de faire face aux défis qu’ils rencontrent, notamment le risque de disparition qui menacent certains PEID qui n’ont pas les moyens de s’adapter aux changements climatiques. 


La situation dramatique à laquelle sont confrontés les petits États insulaires en développement a conduit la représentante de la Barbade, qui parlait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), à exhorter les pays développés à atteindre l’objectif qui a été arrêté à la quinzième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 15), tenue à Copenhague, au Danemark, en 2009.  Il y avait alors été décidé que les pays riches devaient financer, à hauteur de 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, le Fonds vert pour le climat, dont la création vise à permettre aux États de lutter contre les effets des changements climatiques.


D’autres points tels que la prévention de catastrophes, la question de la désertification ou encore celle de la Convention sur la diversité biologique ont été évoqués.  Sur ce dernier point, le représentant des Fidji, qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué les actions visant à promouvoir l’accès juste et équitable de tous les pays et personnes aux ressources génétiques. 


Demain, mardi 5 novembre, à 10 heures, la Deuxième Commission accueillera le Président de la soixante-huitième Assemblée générale des Nations Unies, M. John Ashe.  Elle poursuivra ensuite l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable.


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Présentation de rapports


Rapport du Secrétaire général sur l’intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies (A/68/79–E/2013/69)


Dans ce rapport, le Secrétaire général veut démontrer que si les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable étaient plus systématiquement prises en compte, le système des Nations Unies serait mieux à même d’aider les États Membres à progresser dans la réalisation du programme de développement pour l’après-2015.


À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), les chefs d’État et de gouvernement et représentants de haut niveau ont renouvelé leur engagement en faveur du développement durable.  Le concept du développement durable s’est transformé en une bonne pratique, mais l’impact des interventions du système des Nations Unies n’a pas été systématiquement analysé pour faciliter l’apprentissage institutionnel.  On n’a pas encore totalement saisi ce que signifie le développement durable pour l’ensemble des activités du système, estime le Secrétaire général.


Pour pallier cette situation, le Secrétaire général suggère d’adopter une feuille de route visant à accélérer l’intégration des trois dimensions du développement durable dans les travaux du système des Nations Unies.  M. Ban propose aussi de présenter un rapport au forum politique de haut niveau sur les progrès réalisés par le système des Nations Unies s’agissant d’intégrer les trois dimensions du développement durable dans ses travaux.


Rapport du Secrétaire général sur les mesures de coopération permettant d’évaluer et de faire mieux connaître les effets sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer (A/68/258)


Le Secrétaire générale indique que la Lituanie et la Pologne ont organisé conjointement le Colloque international sur les effets sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer, le 5 novembre 2012, à Gdynia (Pologne).


Les participants au Colloque ont examiné les répercussions sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer et les risques qui y sont associés dans diverses régions du monde, ainsi que les remèdes qui y sont apportés aux niveaux national et international.  Ils ont réaffirmé l’importance de la coordination des mesures et de la coopération par la mise en commun volontaire des données pertinentes sur la question.  Certains ont proposé de créer une base de données sur les munitions chimiques immergées en mer qui regrouperait des informations soumises à titre volontaire concernant notamment les sites d’élimination, les effets sur l’environnement enregistrés, les meilleures mesures à prendre en cas de contact accidentel ou encore les techniques de destruction disponibles.


Enfin, sachant que les pays en développement concernés par les déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer ont besoin d’une aide financière et technique, certains participants aux colloques ont proposé de créer un fonds d’affectation spéciale international alimenté par des dons.  


Rapport du Secrétaire général sur les technologies agricoles au service du développement (A/68/308)


Le rapport rappelle qu’à la Conférence Rio+20, les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur détermination à affranchir d’urgence l’homme de la faim et de la pauvreté.  Dans son « Défi Faim zéro », le Secrétaire général exhorte les États Membres et tous les partenaires à redoubler d’efforts pour inscrire dans la réalité cette initiative visant à mettre fin à la faim en réalisant les objectifs suivants: 100% d’accès à une alimentation adéquate toute l’année; pas d’enfant de moins de 2 ans souffrant d’un retard de croissance du fait de la malnutrition; tous les systèmes agroalimentaires doivent être rendus durables; 100%  d’augmentation de la productivité et des revenus des petits exploitants et pas de gaspillage ni de pertes de produits alimentaires.


Le rapport relève que les technologies agricoles au service du développement ont un rôle capital à jouer à cet égard.  L’accès aux technologies à forte intensité de capital est inégalement réparti, en particulier dans les pays en développement, d’où la nécessité d’accroître la capacité d’utilisation des technologies à forte intensité de connaissances.  Le Secrétaire général plaide en faveur d’approches améliorées et innovantes à l’égard du développement, et du transfert et de la diffusion de pratiques agricoles durables qui soient résilientes, accessibles et bénéfiques pour les personnes les plus vulnérables, notamment les hommes et les femmes petits exploitants agricoles.  Il est donc impératif de créer un environnement favorable et de mettre en place les mesures d’incitation appropriées, recommande-t-il.


Le Secrétaire général indique qu’il faudra consacrer davantage de travaux de recherche à une croissance agricole qui soit écologiquement durable, conserve la biodiversité et les écosystèmes et assure la disponibilité de sols fertiles pour les générations actuelles et futures. Il note par ailleurs que l’accès aux marchés par la libéralisation des échanges commerciaux peut ouvrir des perspectives plus vastes aussi bien aux pays en développement qu’aux pays développés si les conditions favorables à cet effet sont réunies.  Il suggère de faire avancer les accords commerciaux multilatéraux, en particulier dans le cadre du Cycle de Doha de l’OMC, sur la voie d’un système commercial multilatéral ouvert, juste, équitable et fondé sur des règles.


Rapport du Secrétaire général sur la Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (A/68/309)


Le rapport indique que la Décennie des Nations Unies 2014-2024, relative à l’énergie durable pour tous, offre une occasion opportune et unique à toutes les parties prenantes concernées de se réunir autour d’une tribune commune pour prendre d’autres mesures afin de garantir effectivement l’accès à l’énergie durable pour tous.


Les parties prenantes concernées ont commencé à collaborer avec l’ONU pour élaborer un plan d’action mondial mieux coordonné, et dans le cadre duquel les activités se complèteront les unes les autres et des synergies seront créées, relève le Secrétaire général.  Il précise que les programmes relatifs à la Décennie seront aussi axés sur les synergies qui peuvent être créées en raison du lien étroit entre l’énergie et les autres facteurs du développement, notamment l’eau, la nourriture, la santé, l’éducation, l’égalité des sexes et la pauvreté.


Le rapport note que des objectifs ambitieux et des programmes et projets stimulants existent déjà ou sont en cours de planification ou envisagés à l’appui du programme de la Décennie, de l’initiative et du programme de développement pour l’après-2015.  Néanmoins, est-il souligné dans le rapport, il est évident que beaucoup d’États Membres et d’organisations nationales et internationales en sont encore au stade de l’élaboration de plans spécifiques pour le long terme, y compris la période prenant fin en 2024.  Il est prévu que ces plans et programmes seront encore au stade de la mise au point en 2014, première année de la Décennie.


Le Secrétaire générale indique que dans le cadre de l’initiative Énergie durable pour tous, la Fondation pour les Nations Unies collabore avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) pour des objectifs ambitieux et que des programmes et projets stimulants existent déjà ou sont en cours de planification ou envisagés à l’appui du programme de la Décennie, de l’initiative et du programme de développement pour l’après-2015.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/68/544)


Ce rapport fournit des informations et notamment des estimations préliminaires des coûts de la dégradation causée à l’environnement par la marée noire causée par la destruction par l’armée de l’air israélienne, le 15 juillet 2006, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh (Liban).  La marée noire s’est répandue sur toutes les côtes libanaises et au-delà.


Le Secrétaire général salue les efforts déployés actuellement par le Gouvernement libanais pour maîtriser les effets de la marée noire.  Il salue aussi l’engagement manifesté par le passé par la communauté internationale des donateurs d’apporter un soutien financier et autre au Liban, et il l’invite à le renouveler, ce qui permettrait d’engager les actions nécessaires pour mesurer et quantifier les dégâts écologiques en question, en vue de remettre en état le milieu endommagé.


Compte tenu du caractère particulier de la cause de la marée noire et des circonstances qui prévalaient au moment de l’incident et par la suite, il prie instamment les États Membres, les organisations internationales, les institutions financières internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé de continuer à apporter leur appui au Liban dans ce domaine, en particulier dans ses activités de remise en état de la côte libanaise et dans ses efforts de reconstruction en général.  Cet effort international doit être intensifié, car le Liban continue de traiter des déchets, et de mener des efforts en vue du relèvement de la zone affectée.  Les États Membres et la communauté internationale des donateurs sont donc invités à verser des contributions au Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, dans le cadre du Fonds pour le relèvement du Liban.


a) Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable


Rapport du Secrétaire général sur des options pour faciliter la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement ( A/68/310 )


Le présent rapport du Secrétaire général complète l’analyse, les conclusions et les recommandations figurant dans le rapport transmis par M. Ban Ki-moon sur les options pour la mise en place d’un mécanisme de facilitation technologique (A/67/348).  Il propose d’autres informations de référence et des détails sur les options concernant la marche à suivre pour faciliter la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement.  Il rend compte notamment des délibérations qui se sont déroulées lors des ateliers sur la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement dans les pays en développement, organisés par le Président de l’Assemblée en 2013.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (A/68/321)


Dans ce rapport le Secrétaire général actualise le suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et la mise en œuvre de la résolution pertinente.  Il montre le rôle joué par le Forum politique de haut niveau sur le développement durable en passant en revue le suivi donné globalement à la Conférence et, d’une manière plus générale, les progrès du développement durable et en examinant les questions nouvelles et celles qui se font jour.


Le Document issu de la Conférence Rio+20, intitulé « L’avenir que nous voulons », lançait plusieurs processus intergouvernementaux, qui sont à divers stades de leur mise en œuvre.  Ainsi, en janvier 2013, l’Assemblée générale a créé le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable qui a tenu quatre sessions sous la coprésidence de M. Macharia Kamau, Représentant permanent du Kenya, et de M. Csaba Körösi, Représentant permanent de la Hongrie.  Il en tiendra quatre autres et vise à parachever la phase d’inventaire et de collecte d’information en février 2014.  Par la suite, le Groupe devrait commencer à préparer sa proposition d’objectifs de développement durable.


Par ailleurs, la communauté internationale a progressé dans le suivi de la Conférence Rio+20, note le Secrétaire général, précisant que le Forum politique de haut niveau sur le développement durable et le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable ont déjà été créés.


Rapport du Secrétaire général sur la solidarité intergénérationnelle et les besoins des générations futures (A/68/322)


Le Secrétaire général relève dans ce rapport que le souci de protéger les générations futures s’observe partout dans le monde et dans la diversité de ses cultures.  Il s’agit d’une valeur universelle, commune à l’humanité toute entière.  Il ajoute que cette valeur occupe une place fondamentale dans les constitutions et traités internationaux.  Elle constitue un élément moteur de l’économie et, dans chaque foyer, les croyances religieuses, les traditions et la culture s’en font l’écho.


Les membres vivants d’une communauté bénéficient des sacrifices et des investissements des générations précédentes, note M. Ban.  Les responsabilités du monde à l’égard de ses enfants et petits-enfants s’imposent aux yeux de tous, tout au moins sur le plan moral, si ce n’est dans les textes juridiques. 


Le Secrétaire générale rappelle la proposition de créer un poste de haut-commissaire pour les générations futures, afin qu’il soit le défenseur de la solidarité intergénérationnelle dans ses rapports avec des États Membres et autres parties prenantes, ainsi qu’au sein des organismes et institutions spécialisés des Nations Unies.  Dans le même ordre d’idées, une autre possibilité consisterait à désigner un envoyé spécial du Secrétaire général pour les générations futures. 


b) Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement ( A/68/316 )


Ce rapport rend compte des faits nouveaux concernant la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice, ainsi que les préparatifs de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui se tiendra en 2014 à Apia, Samoa.  Au titre de ces préparatifs, des consultations nationales ont été organisées dans les petits États insulaires en développement (PEID), donnant lieu à l’établissement de rapports nationaux puis de rapports de synthèse régionaux, ainsi que des réunions de groupes d’experts.


Dans ce rapport, le Secrétaire général donne des exemples de ce qu’ont fait les PEID pour accélérer la mise en œuvre nationale et régionale du Programme et de la Stratégie.  Les Seychelles, par exemple, ont adopté un plan complet de développement des infrastructures d’approvisionnement en eau, lancé en 2011 avec l’appui du Fonds africain pour l’eau, afin de remédier aux pénuries durables d’eau durant la saison sèche, notamment en augmentant la capacité des réservoirs.  Au Guyana, la stratégie de développement à faible intensité de carbone, actualisée pour 2010, constitue un cadre national faîtier pour la transformation de l’actuelle économie du pays en une économie « à faible émission de carbone ».


De leur côté, les entités du système des Nations Unies axent davantage leurs travaux sur les PEID.  Ce rapport du Secrétaire général présente notamment ce que font le Groupe des petits États insulaires en développement du Département des affaires économiques et sociales, le Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, ainsi que les commissions régionales.


c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/68/320)


Le rapport donne un aperçu des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes pour l’exercice allant du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013.  Les pertes économiques imputables à ces catastrophes, soit plusieurs centaines de milliards de dollars chaque année, devraient doubler d’ici à 2030, indique le Secrétaire général.  Ces pertes résultent de décisions d’investissement pour lesquelles les risques de catastrophes n’ont pas été pris en compte et menacent la vie et les moyens de subsistance de milliards de personnes, tout en compromettant l’aspiration de nombreux pays à une croissance et un développement viables.


M. Ban Ki-moon indique ensuite que sous réserve d’une décision officielle de l’Assemblée générale, le Gouvernement japonais a proposé d’accueillir la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes au Japon, dans la ville de Sendai, du 14 au 18 mars 2015.  Des consultations ont été tenues pour déterminer la forme que prendrait le futur dispositif de réduction des risques de catastrophes pour l’après-2015, qui doit remplacer le Cadre d’action de Hyōgo.


M. Ban note, que depuis 1992, plus de 4,4 milliards de personnes ont été touchées par des catastrophes recensées dans le monde entier.  Les dommages causés ont été évalués à 2 000 milliards de dollars en tout, soit l’équivalent d’environ 25 années d’aide extérieure au développement, et plus de 1,3 million de vies humaines ont été perdues.


Le Secrétaire général souligne que certains pays aux capacités d’investissement limitées, qui subissent chaque année des catastrophes qui leur infligent de lourdes pertes, notamment les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés (PMA), absorbent difficilement ces chocs récurrents.  À la Jamaïque, par exemple, les pertes subies représentaient en moyenne, pour la période 1991-2011, l’équivalent de 2,6% du montant moyen de l’investissement annuel du pays, tandis qu’au Mozambique, le montant des pertes économiques liées aux catastrophes dépasse chaque année 1% du produit intérieur brut (PIB), chiffre qui peut aller jusqu’à 20% en cas de catastrophe majeure, comme lors des inondations survenues en 2000 et en 2013.


Le Secrétaire général propose de continuer, au cours des deux prochaines années, d’axer les efforts sur la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyōgo et l’obtention de nouveaux résultats concrets dans les domaines de la sécurité des écoles, des hôpitaux et d’autres établissements essentiels, de la création de bases de données sur les pertes dues aux catastrophes, de la diffusion d’informations sur l’évaluation des risques, de la sensibilisation du public et du secteur privé et de la création de mécanismes d’alerte rapide. 


d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/68/260)


e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/68/260)


f) Convention sur la diversité biologique (A/68/260 et A/C.2/68/2)


g) Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa première session universelle (A/68/25)


h) Harmonie avec la nature ( A/68/325 et Corr.1)


Aux termes de ce rapport, le Secrétaire général propose aux États Membres de renforcer le réseau des savoirs d’éminents spécialistes, intellectuels et universitaires dont les recherches se situent à l’avant-garde de leurs domaines dans les sciences naturelles et sociales, notamment en physique, en chimie, en biologie, en écologie, en économie, en sociologie, en droit, en éthique, en anthropologie, en médecine et en linguistique.


Il leur recommande aussi d’encourager les universités et les établissements de recherche à diffuser plus largement une conception contemporaine de l’économie, prenant en compte le bien-être de toute l’humanité et de la nature, en accord avec la science et l’éthique.  Il leur faudrait aussi reconnaître le devoir de vigilance à l’égard de la nature ainsi que les interconnexions fondamentales entre l’humanité et la nature, en introduisant notamment, selon les besoins des situations nationales, des textes législatifs et des dispositions constitutionnelles applicables, conformément aux principes de Rio et au Document final de Rio+20.


Le Secrétaire général recommande de soutenir et promouvoir les cultures autochtones qui vivent déjà en harmonie avec la Terre et de tirer parti de leur expérience.  Il propose d’appuyer, au moyen du site Web des Nations Unies « Harmonie avec la nature » (www.harmonywithnatureun.org), les travaux entrepris par les États Membres, les grands groupes et autres parties prenantes ainsi que le réseau des savoirs de plus en plus développé sur le sujet, conformément au paragraphe 40 du Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « L’avenir que nous voulons ».


i) Développement durable dans les régions montagneuses


Rapport du Secrétaire général sur le développement durable dans les régions montagneuses ( A/68/307 )


Ce rapport, établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), décrit l’état du développement durable dans les régions montagneuses aux niveaux national, régional et international, et présente une analyse générale des problèmes à régler.  Il formule à l’intention de l’Assemblée des recommandations sur les moyens de continuer à promouvoir et à assurer efficacement le développement des régions montagneuses du monde entier dans le cadre des politiques existantes.


Parmi ses nombreuses recommandations, le Secrétaire général suggère d’assurer une participation accrue des autorités locales et des autres parties intéressées, en particulier des populations rurales, des peuples autochtones, de la société civile et du secteur privé, à l’élaboration et à l’exécution des programmes de développement durable des régions montagneuses.  Il recommande par ailleurs d’accroître les flux d’investissement et de financement pour le développement durable des régions montagneuses grâce à des mécanismes de financement novateurs tels que la participation du secteur privé, des fondations et des autorités locales.


j) Le rôle de la communauté internationale dans la prévention des risques radiologiques en Asie centrale (A/68/143/Rev.1)


Cette lettre datée du 16 septembre 2013, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Kirghizistan auprès de l’ONU, contient les versions révisées du mémoire explicatif et du projet de résolution proposé par la République kirghize sur « Le rôle de la communauté internationale dans la prévention des risques radiologiques en Asie centrale ».


La lettre explique que, pour régler les problèmes liés à l’héritage laissé par les activités d’extraction et de traitement de l’uranium dans les pays d’Asie centrale, il faut que les efforts des pays de la région soient soutenus par une aide ciblée et coordonnée de la part de la communauté internationale.


Débat général


M. LUKE DAUNIVALU(Fidji), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que le nombre des personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde ne cesse d’augmenter.  Il a rappelé que le droit au développement et le principe de responsabilité commune mais différenciée sont les bases du développement mondial, telles qu’agréées à la Conférence Rio+20.  Il a ensuite souligné le rôle crucial que joue la communauté internationale en matière de transfert des technologies et d’assistance financière en faveur des pays en développement.  Le représentant a plaidé en faveur de la mise en œuvre complète du Programme d’action pour un développement durable (Action 21), adopté à la Conférence des Nations Unies pour le développement durable (Sommet de la Terre), tenue en 1992.  Il a également salué la mise en place du Forum politique de haut niveau des Nations Unies qui doit, a-t-il rappelé, assurer le suivi des résolutions adoptées au cours des conférences et autres réunions internationales en matière de développement durable, notamment les deux Conférences de Rio.


Le représentant a par ailleurs noté que la communauté internationale a reconnu la vulnérabilité spécifique des petits États insulaires en développement (PEID), et il a souhaité que des efforts supplémentaires soient faits pour assister ces pays, notamment en respectant les engagements pris dans le cadre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice en faveur des PEID.  En ce qui concerne les catastrophes naturelles, il a relevé que ces phénomènes ne cessent de prendre de l’ampleur, et il a invité les gouvernements à investir davantage dans la réduction des risques, afin d’éviter aux populations de subir des dommages catastrophiques.  Il a souhaité que la troisième Conférencemondiale sur la prévention descatastrophes (CMPC), prévue en 2015 au Japon, soit l’occasion, pour la communauté internationale, de trouver un accord sur la suite à donner au Cadre d’action de Hyōgo (2005-2015) afin de promouvoir les moyens rendant les nations et les collectivités plus résilientes face aux catastrophes.


Le représentant des Fidji a ensuite relevé que les changements climatiques sont l’un des défis majeurs de notre époque.  Il a souhaité que la communauté internationale renforce ses engagements en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre, et il a appelé les pays développés à respecter leurs promesses de financement des programmes d’adaptation.  Il a ainsi souhaité que le Fonds vert pour le climat soit effectivement opérationnel en 2014.  Il a en outre rappelé l’importance de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, et a plaidé pour une mobilisation de ressources plus soutenue, en vue de soutenir les communautés les plus touchées par les phénomènes de la désertification et de la dégradation des terres.  Le représentant a par la suite, évoquant la question de la Convention sur la diversité biologique, salué les actions visant à promouvoir l’accès juste et équitable de tous les pays et personnes aux ressources génétiques. 


Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mme JULIETTE RILEY (Barbade) a exhorté les pays développés à atteindre l’objectif qui a été arrêté à Copenhague de verser 100 milliards de dollars de contributions annuelles au Fonds vert pour financer la lutte contre les effets des changements climatiques d’ici à 2020.  Elle a demandé une rapide opérationnalisation du Fonds vert pour le climat et a souhaité que le mode de travail visant la lutte contre les effets des changements climatiques et les efforts de promotion du développement durable soit plus concentré sur les recommandations faites par le Groupe de travail spécial de la plate-forme de Durban.  Elle a demandé la mise en œuvre de programmes permettant de faire des progrès concrets sur la décision à prendre concernant le niveau exact d’augmentation de température que le monde peut se permettre sans faire courir de risques extrêmes à certains pays.  Tout en notant que le futur Sommet mondial sur les changements climatiques, septembre 2014, à New York, ne constituera pas une étape en lui-même du processus de négociations, la représentante des États de la CARICOM a espéré que ce sommet servira de catalyseur pour des actions à prendre lors de la tenue de la Conférence de 2015 sur la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). 


Mme Riley s’est par ailleurs réjouie que le Document final de Rio+20 reconnaisse que le niveau du produit intérieur brut (PIB) n’est pas forcément un indicateur de développement ou un signe de progrès pour un pays.  Elle a salué les travaux de la Commission de la statistique en matière d’identification de données et de mesures complémentaires qui peuvent servir à mesurer le niveau de développement d’un pays, en dehors du seul PIB.  Elle a exhorté la communauté internationale à appuyer le processus préparatoire de la Conférence internationale de 2014 sur les petits États insulaires en développement par des contributions au Fonds d’affectation spéciale créé par le Département des affaires économiques et sociales (DESA) pour y faciliter la participation des petits États insulaires en développement.  Elle s’est dite persuadée que la Conférence de 2014 sur les PEID, qui va avoir lieu à Apia, capitale de Samoa, sera essentielle pour intégrer les aspirations des PEID en matière de développement durable aux objectifs de développement mondiaux.


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a salué les mesures prises pour mettre en œuvre le Document final de la Conférence Rio+20, comme la création du Groupe de travail à composition non limitée, et celle du Forum politique de haut niveau et du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.  Il a dit que le Groupe des États d’Afrique appréciait le consensus sur l’idée qu’il faut baser le programme de développement pour l’après-2015 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’élimination de la pauvreté reste le plus grand défi à relever, a-t-il estimé, invitant à cet égard la communauté internationale à aider les pays africains dans ce domaine.  En ce qui concerne le Forum politique de haut niveau, il l’a invité à baser son travail sur celui accompli par la Commission du développement durable et à promouvoir la visibilité politique en termes d’objectifs de développement durable.  Le Forum doit jouer un rôle de chef de file et favoriser la cohésion des différents processus en cours, a dit M. Bame.  Le Forum doit aussi renforcer les trois dimensions du développement durable, a-t-il souligné.


Les États du Groupe soulignent, d’autre part, que les changements climatiques font toujours peser une grave menace sur le continent africain et sur d’autres pays en développement qui n’ont pas la capacité de s’adapter au phénomène et d’en atténuer ses effets, a dit le représentant.  Il a dès lors appelé les pays développés à tenir leurs promesses en mobilisant, comme ils s’y étaient engagés, 100 milliards de dollars par an en faveur du Fonds vert pour le climat, d’ici à 2020.  Il a aussi exhorté la communauté internationale à adopter sur la question un instrument juridiquement contraignant d’ici à 2015.  Le représentant a aussi plaidé en faveur du transfert de technologies, un des éléments clefs des recommandations issues de la Conférence Rio+20.  Il a demandé que soit donnée suite aux différentes options dans ce domaine, telles qu’elles sont recommandées par le Secrétaire général dans son rapport sur la question.  M. Bame a aussi salué la décision prise à Rio+20 de renforcer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui doit jouer un véritable rôle de leader dans le domaine de la sauvegarde de l’environnement.  Enfin, il a appelé à une bonne gestion des terres et à la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, grâce à la fourniture aux pays en développement des ressources dont ils ont besoin.


M. BASRI SIDEHABI (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a déclaré que l’ASEAN soutenait les différents processus engagés pour la mise en œuvre du programme de développement mondial.  Il a plaidé en faveur de la mobilisation de ressources financières, notamment pour faciliter le transfert de technologies.  Les pays de l’ASEAN soutiennent la proposition du Secrétaire général de créer un groupe de travail sur cette question, a indiqué le représentant qui s’est également dit encouragé par le climat positif qui a régné lors de la réunion inaugurale du Forum politique de haut niveau en septembre 2013.  Nous devons nous assurer que ce forum remplira ses fonctions en matière d’intégration systématique des trois dimensions du développement durable, de manière transparente, et conformément à son mandat, a dit le représentant.  Il faut, en outre, garantir la mise en œuvre du Document final de la réunion de suivi de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il aussi demandé.


Le représentant a invité la Commission et la communauté internationale à aider certains pays à rattraper le retard pris dans les domaines de la lutte contre la désertification et la perte de la biodiversité, entre autres questions.  Expliquant que les pays de l’ASEAN se trouvent dans une zone géographique où se produisent le plus grand nombre de catastrophes naturelles, il a plaidé en faveur du renforcement de la résilience des nations du Sud-Est asiatique.  Les changements climatiques représentent un des plus grands problèmes qui se posent au monde aujourd’hui, a noté le représentant.  Il a parlé à cet égard de l’initiative de l’ASEAN sur les changements climatiques.  Il a réitéré l’importance de parvenir à un résultat complet et équilibré dans ce domaine.  Il faut en outre honorer le principe de la responsabilité commune mais différenciée, ainsi que renforcer les capacités respectives de chacun dans le futur régime climatique que la communauté internationale doit mettre en place pour l’après-2015, a-t-il préconisé.  Enfin, notant que la pauvreté est toujours un obstacle au développement durable, il a invité les États Membres à tirer les leçons apprises dans la mise en œuvre des OMD.


M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, de l’Union européenne (UE) a indiqué qu’il fallait, cette année à Varsovie, faire fond sur les progrès enregistrés à Cancún, Durban et Doha en vue de l’adoption d’un accord global relatif aux changements climatiques qui soit juridiquement contraignant et applicable à toutes les parties en 2015.  Il faut que cet accord entre en vigueur en 2020, a souligné le représentant.  Il a en outre souhaité que les discussions relatives aux deux autres Conventions de Rio relatives à la diversité biologique et à la désertification et la dégradation des terres soient constructives, avant de souligner que la réduction des risques de catastrophes naturelles était cruciale pour la promotion du développement durable.


Le représentant de l’Union européenne a demandé que les réunions préparatoires à la troisième Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement soient menées dans l’optique d’aboutir à des résultats concrets à l’issue de ladite Conférence.  « Les pays membres de l’Union européenne présentent cette année un projet de résolution triennal relatif aux mesures coopératives pour évaluer et favoriser une prise de conscience sur les effets qu’a sur l’environnement le rejet dans la mer des déchets issus de munitions chimiques », a-t-il poursuivi, avant d’inviter tous les États Membres à se porter coauteurs de cette résolution.


Abordant la question du développement urbain, il a indiqué que l’Union européenne tient à souligner que la coopération au niveau des villes était cruciale pour la promotion du développement durable.  Enfin, il a souhaité que la Deuxième Commission poursuive les efforts qu’elle mène concernant l’amélioration de ses méthodes de travail, en vue de permettre aux délégations d’adopter une décision consensuelle sur ce sujet.  


Mme MARLENE MOSES (Nauru), s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a rappelé que cela fait déjà 20 ans que la première Conférence internationale sur les PEID a eu lieu à la Barbade.  Mais les prescriptions du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice en faveur des PEID ne sont à ce jour que partiellement mises en œuvre, a-t-elle regretté.  Elle a souhaité que la troisième Conférence internationale sur les PEID qui aura lieu en 2014 au Samoa soit l’occasion de mettre en place des partenariats solides pour permettre à ces petits États insulaires en développement de faire face aux défis qu’ils rencontrent.  Elle a, dans ce contexte, évoqué certains de ces défis, notamment les changements climatiques, les sécheresses extrêmes, les inondations, l’acidification des océans, l’érosion côtière et l’augmentation du niveau des mers.  Elle a ensuite relevé que la pêche, le tourisme côtier, l’exploitation des fonds marins et les sources d’énergies renouvelables sont parmi les fondements de l’économie bleue, basée sur les ressources des océans, qui pourraient permettre aux PEID de se développer.


M. ERICK ZINSOU (Bénin), intervenant au nom du Groupe des pays les moins avancés a insisté sur le fait que le Document final de la Conférence Rio+20, intitulé « L’Avenir que nous voulons », a mis en évidence trois dimensions essentielles du développement que les Nations Unies doivent prendre en considération de manière équilibrée.  Il s’agit des dimensions économique, sociale et environnementale.  Parlant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. Zinsou a rappelé l’engagement pris par les pays développés de consacrer « au moins 0,15 à 0,20% de leur PIB à l’aide au développement des PMA ».  Les PMA continuent à subir les effets néfastes des crises actuelles, comme en témoigne la chute du taux moyen de croissance annuelle de leur produit intérieur brut qui est passé « de 6,6% pendant la dernière décennie à 3,3% en 2012 », a déclaré M. Zinsou.  Ce taux est très éloigné des 7% visés par le Programme d’action d’Istanbul, a-t-il relevé.  Le Programme d’action d’Istanbul a pour but, entre autres, l’élimination de la pauvreté dans les PMA, a-t-il rappelé.  Pour ces économies déjà très fragiles, l’aide publique au développement (APD) reste la principale source de financement, a précisé le représentant.  Or, l’APD destinée aux PMA a diminué ces dernières années, passant de 0,11% du PIB des pays riches en 2010 à 0,10% en 2011, et « cette tendance risque de continuer pour les années à venir », s’est inquiété M. Zinsou.


M. CARLOS RUIZ HERNÁNDEZ (Panama), qui s’exprimait au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), a souhaité que les objectifs de développement durable soient poursuivis dans le respect de la diversité ethnique et de la participation citoyenne, et ce par des actions menées en harmonie avec la nature.  En Amérique centrale, nous avons des ressources en biodiversité d’une valeur incalculable, a-t-il observé.  Le représentant a cependant indiqué que les pays de cette région avaient des indices de pauvreté élevés et que leur niveau de développement humain restait en dessous des objectifs assignés.  Les problèmes rencontrés sur la voie du développement durable sont accentués par le changement climatique, a-t-il ajouté.


Le représentant a rappelé que, lors de la Conférence Rio+20, les chefs d’État et de gouvernement avaient réaffirmé leur volonté politique en faveur de la promotion d’un développement durable.  Il a souligné l’importance des mesures prises dans le cadre de la coopération bilatérale, avec la participation du secteur privé.  Il faut échanger les connaissances dans les domaines où on en a besoin afin de permettre aux initiatives de développement de réussir, a-t-il recommandé.  Il a aussi expliqué que les pays d’Amérique centrale s’étaient engagés à mettre en place des politiques favorables au développement durable dans le domaine du transport, de la gestion des sols, du contrôle de la pollution et du tourisme, entre autres.  Le Secrétariat du Système d’intégration touristique centraméricain a adopté des principes de tourisme durable et le Code éthique mondial pour le tourisme, a-t-il indiqué à cet égard.


Mme NAGAT ALFORGANI (Libye) a salué la création du Forum politique de haut niveau qui est, a-t-elle noté, une étape importante vers le développement durable.  Elle a également salué la mise en place du Groupe intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable et du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  Elle a par la suite relevé que les changements climatiques représentent un obstacle à l’essor des pays en développement.  Elle a ainsi appelé au renforcement de la coopération internationale, sur la base du principe de la responsabilité commune mais différenciée, afin de lutter contre les changements climatiques et la perte de la biodiversité. 


La représentante a noté que les catastrophes naturelles que connaît le monde nécessitent plus de coordination de la part de la communauté internationale, et la mise en place de mécanismes d’alerte rapide, afin de minimiser leurs risques et conséquences.  La représentante a aussi relevé le lien étroit existant entre la désertification, la dégradation des terres et la pauvreté.  Elle a exhorté la communauté internationale à renforcer son soutien financier et technique en faveur du secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, afin que les pays en développement les plus touchés par la désertification puissent recevoir le soutien dont ils ont besoin.


M. MOHAMED EL KARAKSY (Égypte) a exhorté les pays développés à combler le fossé qui séparent leurs engagements verbaux et leurs réalisations concrètes en matière de développement durable et lutte contre le changement climatique.  Les efforts ne doivent pas seulement se concentrer sur l’atténuation des effets du changement climatique, mais aussi sur le financement, le transfert de technologie et l’appui au renforcement des capacités, a dit le représentant.  Il a exhorté les pays développés à s’entendre sur des objectifs robustes de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui soient conformes aux attentes de la science et des termes de la Convention-cadre sur les changements climatiques (CCNUCC).  Il a dit la nécessité de prendre des engagements quantifiés et qui soient  en phase avec les moyens nécessaires à l’application des recommandations prises au cours de la période précédant l’année 2020.  Il faut dans ce cadre assurer  l’opérationnalisation d’institutions comme le Fonds vert pour le climat, a-t-il souligné.  Il a espéré que la prochaine Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique serait couronnée de succès.


Le représentant a par ailleurs mis l’accent  sur les difficultés qui se posent à l’Égypte en matière d’accès à des sources d’eau.  Il manquera au pays 15,2 milliards de mètres cubes d’eau d’ici à 2017, a-t-il indiqué.  Il a précisé que l’Égypte était aussi frappée par les vagues de sécheresse qui touchent la côte d’Afrique de l’Est et le Sahel. C’est pourquoi, a-t-il jugé, il est indispensable que les futurs objectifs de développement durable et les objectifs de développement pour l’après-2015 comprennent des cibles relatives à l’accès sur à des sources d’eau et en matière de gestion durable des ressources en eau.  « Lutter contre  la dégradation des sols, la sécheresse et la désertification devrait être une priorité », a insisté le représentant de l’Égypte avant d’estimer que l’adaptation aux changements climatiques et assurer l’atténuation de ses effets ne seront pas possible sans on ne s’entend pas sur des objectifs de gestion durable des sols. 


M. LOH SECK TIONG (Malaisie) a souligné le besoin de cohérence entre les différents processus intergouvernementaux entrepris en vue d’élaborer le programme de développement pour l’après-2015.  Il a appelé le Secrétaire général à élaborer une feuille de route au sein du système des Nations Unies pour y intégrer les trois dimensions du développement durable.  Il faut que le Forum politique de haut niveau ait un mandat suffisamment solide pour pouvoir suivre et mettre en œuvre les engagements pris en faveur du développement, et en particulier après 2015, a-t-il demandé.  Il a ensuite fait part de l’expérience acquise par son pays dans le domaine du développement durable, en précisant d’abord que la Malaisie était en passe de devenir un pays développé d’ici à 2020.


Nous voulons devenir un pays à revenu élevé et arriver à mettre en place une économie à faible émission de carbone, a-t-il dit.  Nous cherchons à diversifier nos sources énergétiques, a-t-il précisé, en vue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% entre 2005 et 2020.  Le représentant a aussi indiqué que le portefeuille « technologies vertes » a été intégré au sein du ministère de l’énergie, des technologies vertes et de l’eau.  Il a aussi parlé du programme d’éco-étiquetage des produits mis en place en Malaisie, ainsi que des incitations fiscales qui permettent d’y renforcer l’utilisation des technologies et produits verts.  La Malaisie s’est aussi engagée à conserver au moins 50% de sa couverture forestière, a-t-il ajouté. 


Mme MARÍA E. RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a estimé qu’il est impossible que la communauté internationale puisse débattre du développement durable sans reconnaître l’échec du modèle actuel de développement qui « a débouché sur la crise que nous connaissons actuellement ».  La représentante du Nicaragua a relevé que « nous avons dépassé de 40% les capacités de reconstitution de notre planète, hypothéquant ainsi sérieusement la vie sur Terre ».  Il est donc « urgent de trouver une sortie à la crise mondiale », a insisté Mme Rubiales de Chamorro.


Rappelant que les pays en développement et les pays les moins avancés sont confrontés à de grands défis de manière urgente, Mme Rubiales de Chamorro a proposé que, pour réaliser les OMD, il fallait se concentrer sur une application complète des résolutions de la Conférence Rio+20.  Par conséquent, elle a appelé les pays développés à respecter leurs engagements, notamment en contribuant à l’aide au développement à hauteur de 0,7% de leur PIB, tel que convenu.


M. ELDAD GOLAN (Israël) a déclaré que le développement durable n’est viable que si tous les secteurs de la société y participent.  Les gouvernements, la société civile et le secteur privé doivent travailler en partenariat pour s’assurer que les résultats de la Conférence Rio +20 sont traduits par des progrès concrets, a souligné M. Golan.  Il a ajouté que des opportunités de contribuer au développement durable doivent aussi être données aux femmes.  Il faut réduire la mortalité maternelle, assurer aux femmes et aux filles un accès universel à la santé reproductive, et le programme de développement pour l’après-2015 doit avoir un objectif qui tient compte de la nécessité de promouvoir la parité homme-femme et d’assurer l’autonomisation des femmes, a indiqué le représentant.  Il a également insisté sur l’énorme potentiel de la jeunesse et sur le rôle qu’elle peut jouer dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Avant de conclure son intervention, M. Golan a dit que des solutions innovantes peuvent aussi conduire à l’accomplissement de changements réels.


M. NADIMUL HAQUE (Inde) a dit que le développement durable était la préoccupation majeure du Gouvernement indien.  Il a rappelé que la Conférence Rio+20 avait reconnu la pertinence du principe de responsabilité commune mais différenciée, et avait également réaffirmé l’importance du respect des trois piliers du développement durable, à savoir ses composantes environnementale, économique et sociale.  M. Haque a ensuite souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit ambitieux, et qu’il soit un cadre international permettant aux pays développés et à ceux en développement de pouvoir changer leur manière de gérer les ressources naturelles.  Par ailleurs, le représentant a estimé que la technologie est la garantie d’un développement durable, et il a précisé que l’usage de technologies adéquates permettrait aux pays en développement d’éradiquer la pauvreté.  Il a cependant noté que la question des droits de propriété intellectuelle, qui conditionne le transfert de certaines technologies, pourrait trouver une solution par l’adoption d’une approche qui tienne compte, à la fois, des droits des auteurs détenteurs de brevets et de la nécessité de diffuser ces technologies dans les pays en développement.  Concernant les changements climatiques, il a dit que l’Inde regrette que la communauté internationale parle de la négociation d’un programme pour l’après-2015 qui soit universel et juridiquement contraignant en matière climatique, comme si la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le Protocole de Kyoto ne l’étaient déjà pas.  Il a ainsi souhaité que cette question soit parmi les grandes préoccupations du programme de développement pour l’après-2015.


M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a estimé que le délai de réalisation des OMD se rapprochant, il reste en effet moins de 800 jours, il faut intensifier les efforts mondiaux pour mener à terme ce qui reste en suspens, car des pays sont confrontés à des difficultés immenses en raison des changements climatiques.  Revenant sur l’importance des OMD, le représentant du Bangladesh a souhaité qu’ils soient une source d’inspiration dans la conception et l’énoncé des objectifs de développement durable, « de telle sorte que l’élimination de la pauvreté soit un fait irréversible ».  Cependant, les OMD eux-mêmes présentent des lacunes essentielles, puisqu’ils « manquent d’indications claires », a estimé le représentant du Bangladesh.  Il a aussi déploré que les objectifs fixés à l’aide au développement (APD), et notamment le niveau de flux financiers et de transferts de technologies promis il y a déjà plusieurs décennies, n’aient pas encore été atteints.


M. RABEE JAWHARA (Syrie) a relevé que la souffrance que ressentent les pays en développement ne cesse de s’accroître.  Il a ensuite salué la création du Forum politique de haut niveau qui a pour tâche d’effectuer le suivi des programmes de développement durable à l’échelle internationale.  Il a souhaité que la communauté internationale agisse pour mettre un terme à l’occupation de certains territoires par des puissances étrangères qui en exploitent les ressources naturelles.  Il a également lancé un appel pour que soit mis fin aux mesures économiques coercitives prises par certains États contre des pays en développement dans le but d’exercer une pression politique et économique sur ces derniers.  Il a également rappelé que les pays développés doivent respecter leurs engagements, notamment en matière de transfert de technologies en faveur des pays en développement, et la promesse qu’ils ont faite qu’ils alloueraient 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD).  Le représentant a ensuite évoqué le rapport du Secrétaire général relatif à la marée noire sur les côtes libanaises, et a invité Israël à respecter les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale sur la question en dédommageant les gouvernements libanais et syrien.


M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a rappelé les trois importants défis à relever en matière de développement durable.  Nous devons accélérer les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date butoir de 2015, a-t-il dit.  Nous devons aussi apprendre et tirer les leçons des erreurs et des lacunes actuelles en la matière, tout en poursuivant le travail nécessaire à la réalisation des OMD, en particulier dans des domaines tels que la parité homme-femme, la santé, et l’énergie durable pour tous, a dit M. Pedersen.  Nous devons également parvenir à une compréhension commune des principes relatifs aux objectifs de développement durable.  Enfin, nous devons établir des mécanismes de suivi et de reddition de compte dans la promotion de la mise en œuvre de ces objectifs, a-t-il préconisé.  À cet égard, nous devons en matière de gouvernance, nous pencher sur les enseignements tirés des modèles existants, notamment le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), a-t-il conclu.


Mme OKSANA MELNIKOVICH (Bélarus) a jugé qu’il est indispensable de renforcer la coopération internationale pour donner une nouvelle impulsion aux effets destinés à relever les défis qui se posent à la communauté internationale en matière de réchauffement de la planète et de développement durable.  Le Belarus estime qu’il est important de coopérer dans les domaines de la préservation de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques.  L’intensification de la coopération internationale doit notamment inclure toutes les catégories et groupes d’États, y compris les pays à revenu intermédiaire, a préconisé la représentante.  Dans la création d’un monde futur durable, a-t-elle estimé, « ces pays pourraient servir de passerelle entre les pays riches et les pays pauvres ».  Pour ce qui est l’efficacité énergétique, la recherche de solutions à long terme pourrait être facilitée en établissant une initiative intégrée au sein des Nations Unies en ce qui concerne les problèmes liés à l’énergie, a proposé la représentante du Bélarus.


M. BATTUNGALAG GANKHUURAI (Mongolie) a dit l’ambition de son pays de mettre en œuvre le « réseau asiatique pour un développement vert », afin de produire l’énergie renouvelable dont l’Asie a besoin.  Il a précisé que la Mongolie, qui vient d’inaugurer sa première unité de production d’électricité d’origine éolienne, disposait d’un potentiel de production d’électricité d’origine éolienne qui est capable satisfaire tous les besoins de ses voisins du sud.  « Si nous y ajoutons notre potentiel de production d’électricité solaire, nous pourrons répondre aux besoins en électricité de l’ensemble de l’Asie », a déclaré le représentant.  Dans ce contexte, il s’est inquiété de l’assèchement des lacs, rivières et cours d’eau d’Asie centrale avant d’appeler à une approche intégrée de la gestion des ressources en eau, telle qu’agréée à la Conférence Rio+20.  Il a dit que l’organisation en Mongolie, cette année, de la Journée mondiale de l’environnement  a constitué un événement important pour sensibiliser le public à la nécessité d’une transition internationale vers l’économie verte.    


M. RAJA ALI EJAZ (Pakistan) a estimé que, dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, il importe de s’abstenir d’accorder trop d’attention aux trois piliers du développement durable.  Bien que le développement durable soit un impératif inévitable, s’est-il expliqué, le nouveau cadre doit promouvoir sans équivoque un niveau de croissance économique essentiel pour la création d’emplois productifs et pour l’élimination de la pauvreté. Il a aussi proposé d’établir une série d’objectifs à atteindre à mi-parcours pour la réalisation des objectifs de développement durable.


M. Ejaz a également voulu que le programme de développement pour l’après-2015 soit l’occasion de promouvoir l’autonomisation et le commerce régional ainsi que l’exploitation des ressources autochtones.  Ce programme devra également  permettre de surmonter les limites liées à l’absence de sources fiables d’énergie et de services modernes et de garantir la transformation souhaitée pour permettre aux États de parvenir à la stabilité, à la bonne gouvernance et à la durabilité de l’environnement, ceci sans pour autant compromettre la croissance économique.


Le représentant a aussi souhaité que la dix-neuvième Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 19), qui doit se tenir la semaine prochaine à Varsovie, en Pologne, débouche sur un accord qui permettrait de reconfigurer les mécanismes du marché destinés à faciliter la transition vers une économie verte.  Il a également engagé les États parties à faire preuve d’un engagement politique fort pour financer le Fonds vert pour le climat.  M. Ejaz a ensuite appelé les délégations à intensifier leurs efforts pour préparer la troisième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, qui doit se tenir en 2015 au Japon, et de veiller à ce que son processus préparatoire soit « ouvert, représentatif et inclusif ».


M. FELIPE GARCIA LANDA (Mexique) a indiqué que conformément aux objectifs de développement durable issus de la Conférence Rio+20, l’ONU doit tenir compte des exigences d’un programme qui prend en compte les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable, aussi bien au niveau institutionnel dans l’organisation du Secrétariat, que dans la programmation des activités de l’Organisation.  En ce qui concerne le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, le Mexique considère son établissement comme un pas dans la bonne direction.  Il est essentiel de maintenir le niveau élevé, ainsi que la nature politique du Forum, de sorte qu’il puisse effectivement être un espace d’intégration, d’évaluation et de prise de décision au niveau politique le plus élevé, a recommandé le représentant.  Ceci doit se faire, sur la base des recommandations et de l’expertise technique du système des Nations Unies, dans les trois dimensions du développement durable, a suggéré le représentant.  Le fonctionnement efficace du Forum politique de haut niveau permettra la coordination et la convergence des mandats, fonctions et programmes de l’ECOSOC et de l’Assemblée générale, dont fait partie la Deuxième Commission, a-t-il expliqué.  S’agissant du Mexique, notre pays s’est engagé à promouvoir la durabilité environnementale par la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et d’autres polluants, ainsi que par l’arrêt de la production excessive de déchets solides et des eaux usées non traitées, a déclaré le représentant.  Enfin, il a renouvelé l’appui de son pays aux petits États insulaires en développement et l’urgence  d’assurer la survie et la promotion du développement durable des pays de ce groupe.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a estimé que le prochain accord sur la lutte et l’adaptation aux effets des changements climatiques doit contenir des engagements juridiquement contraignants, notamment en établissant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  « Ces objectifs doivent être consistants et conformes aux exigences de la science », a souligné M. Grima. Il a également voulu que cet accord prenne en considération le fossé qui sépare les promesses et les engagements pris au sujet du niveau de réduction nécessaire des émissions de gaz à effet de serre pour s’assurer que la température moyenne de la planète n’augmente pas de plus de deux degrés centigrades.  Le représentant a aussi jugé nécessaire de prêter davantage d’attention à la question de l’atténuation des effets du réchauffement de la planète.


Mme BRIANNA PETERSON (Canada) a repris les propos du Président de l’Assemblée générale qui, lors de la réunion inaugurale du Forum sur le développement durable, estimait que « la poursuite du développement durable est le seul véritable pont entre notre passé, notre présent et notre avenir, et entre notre planète, nos peuples et notre prospérité ».


À l’heure où les États Membres des Nations Unies s’emploient à mettre en œuvre le Document final de Rio+20, la délégation du Canada a souhaité qu’une « croissance durable et inclusive soit au cœur d’un cadre de développement de portée internationale ».  Pour Mme Peterson, c’est le meilleur moyen d’œuvrer à la réduction de la pauvreté, à la promotion de la prospérité et à la création d’emplois.  « Malheureusement, même les pays dont l’économie croît rapidement ont de la difficulté à maintenir cette croissance, de sorte que les poches de pauvreté extrême peuvent persister malgré l’augmentation de la richesse », a-t-elle regretté.  Parce que le milieu naturel sert de support de production de denrées et fournit la plupart des produits de première nécessité dont ont besoin les populations pauvres, la représentante du Canada a estimé que la « viabilité environnementale continue d’être l’un des enjeux vitaux du développement ».


Mme SUZAN ABDULKODER (Iraq) a expliqué que son pays est confronté à un problème environnemental sans précédent: la désertification et les tempêtes de sable et de poussière qui en résultent.  Ainsi, les mouvements de dunes de sable entraînent des pertes en terres arables, tandis que la pollution cause des problèmes de santé aux habitants, notamment dans les grandes villes.  En Iraq, à cause des changements climatiques, le taux de dégradation des sols « a atteint 54,3% de la superficie du pays », a annoncé Mme Abdulkoder  Les décrues des fleuves Euphrate et Tigre ont réduit les superficies agricoles, créant un cadre propice aux tempêtes de sable, a-t-elle précisé.  C’est donc contre un phénomène de désertification que l’Iraq est en train de lutter, en créant notamment une cinquantaine d’oasis et en cultivant des plantes alimentaires consommant le moins d’eau possible.  Néanmoins, notre pays a encore besoin d’aide pour arriver à résorber le problème, a indiqué la représentante de l’Iraq.


M. YOSHIYUKI MIKAMI (Japon) a salué la mise en place du Forum politique de haut niveau, conformément aux recommandations de la Conférence Rio+20.  Il a rappelé que le programme de développement pour l’après-2015 doit être axé sur l’éradication de la pauvreté et la promotion du développement durable.  Il a ensuite relevé que les changements climatiques sont une question cruciale, et il a appelé au renforcement des mesures d’atténuation, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon des méthodes de comptabilité claires et applicables à tous.  Le représentant a, dans ce contexte, salué l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies qui organisera un Sommet spéciale en septembre 2014 sur les changements climatiques au Siège de l’ONU à New York. 


Le représentant a, par la suite, indiqué que la réduction des risques de catastrophes est une question importante, car a-t-il relevé, certaines catastrophes sont capables de détruire les progrès accomplis au cours de plusieurs années par un pays en matière de développement, ruinant ainsi de coûteux efforts consentis par sa population.  Il a en outre rappelé que la ville de Sendai, au Japon, va accueillir, en mars 2015, la troisième Conférence internationale sur la réduction du risque de catastrophes.  Il a appelé l’attention des délégations sur le fait que le Japon est un pays qui a énormément souffert des catastrophes naturelles, et il invité la communauté internationale à soutenir le renforcement de la résilience des pays en développement face aux catastrophes naturelles, citant notamment à cet égard les petits États insulaires en développement..


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est félicité de la tenue, au mois de septembre 2014, à Samoa, de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) et a souhaité que son issue contribue à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Il a également salué l’organisation, début 2015, au Japon, de la troisième Conférence mondiale sur la réduction du risque de catastrophes qui doit déboucher sur l’adoption d’« un successeur » au Cadre d’action de Hyōgo.


Le représentant a ensuite indiqué que la Nouvelle-Zélande avait coorganisé, en début d’année, le Sommet « énergie Pacifique » qui a permis, a-t-il précisé, de générer des promesses de dons d’une valeur de 525 millions de dollars pour financier 40 projets d’énergie renouvelables dans différents petits États insulaires en développement (PEID) de la région.  Il a estimé que l’examen des subventions, inefficaces, versées au secteur des énergies fossiles permettrait de dégager des gains substantiels sur le plan environnemental, fiscal et social.  M. McLay a par ailleurs assuré que la Nouvelle-Zélande contribuera de manière constructive à la Conférence qui se tiendra le mois prochain à Varsovie, en Pologne, dans le but de définir un accord sur les changements climatiques pour l’après 2020.


M. USMAN SARKI (Nigéria) a attiré l’attention sur le fait qu’un tiers de la surface de la terre souffre de sécheresse, ce qui affecte 1,5 milliard de personnes, notamment en Afrique.  Sur ce continent, la rudesse de la sécheresse entraîne une dégradation des terres qui va jusqu’à la désertification.  L’assèchement représente un grand sujet de préoccupation pour le Nigeria car, en plus de la perte de terres arables, l’Afrique est aussi confrontée à la perte de ses eaux de surface, a signalé M. Sarki.  Pour plusieurs pays d’Afrique, la lutte contre la désertification et la réduction des effets de la sécheresse « sont des préalables à la croissance économique et au progrès social », a-t-il insisté.


Au-delà de l’Afrique, les petits États insulaires en développement sont confrontés à des difficultés sans précédent pour parvenir au développement durable, a ensuite relevé le représentant du Nigéria.  Il a plaidé pour que les efforts mondiaux soient déployés de manière à répondre le mieux possible aux caractéristiques des pays bénéficiaires de cette aide, ceci en fonction de leurs vulnérabilités particulières.


Mme LU MEI (Chine) a rappelé que le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée avait été l’une des recommandations phares de la Conférence Rio+20.  Elle a souhaité que lorsque le Forum politique de haut niveau entrera dans le vif du sujet en matière de développement durale en février prochain, la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) soient au centre de ses délibérations.  La représentante a également souhaité que l’accent soit mis sur les mécanismes susceptibles de stimuler le développement, comme par exemple les transferts de technologies.  La représentante a en outre relevé que les changements climatiques sont un défi majeur à relever par l’humanité entière, et elle a souhaité que la prochaine dix-neuvième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui aura lieu à Varsovie la semaine prochaine, offre aux États Membres l’occasion de trouver un accord contraignant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’après 2020.  Elle a enfin indiqué que la Chine est dans un processus d’amélioration de ses lois en matière de gestion de l’environnement et de prévention des catastrophes.


M. FARIS ALUTAIBI (Arabie saoudite) a mis l’accent sur la nécessité de veiller à la consolidation des efforts déployés pour réaliser le développement durable « à tous les échelons et tous les domaines ».  Il a appelé la communauté internationale à réduire le fossé entre pays développés et pays en développement, et a dit qu’il est nécessaire d’appliquer les résolutions adoptées, notamment dans le domaine de l’énergie, pour en stabiliser le marché et soutenir l’économie mondiale, « loin de toute spéculation ».  Le représentant de l’Arabie saoudite s’est aussi prononcé en faveur de l’utilisation de l’énergie renouvelable, notamment l’énergie solaire.


M. SHATRUDHWAN P. S. POKHAREL (Népal) a relevé que la pauvreté demeure le plus grand défi de notre époque, et que cette question doit être placée au centre du Programme de développement pour l’après-2015.  Il a noté que l’agriculture durable est la clef vers la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement.  Il a en outre souligné que les changements climatiques constituent un frein au développement des pays les moins avancés, et il a souhaité que le Fonds vert pour le climat devienne rapidement opérationnel.  M. Pokharel a également appelé au soutien renforcé de la communauté internationale à l’initiative « Énergie durable pour tous » du Secrétaire général des Nations Unies, et il a plaidé pour que le programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte la question de la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles, ainsi que celle de la vulnérabilité des écosystèmes des montagnes.


M. KUM HANSEUNG (République de Corée) a demandé que le Forum de haut niveau sur le développement durable puisse répondre aux défis émergents, et permettre la réalisation des objectifs de développement durable.  Après avoir souligné l’importance du financement du développement durable, le représentant de la République de Corée aconseillé que l’on garantisse une certaine cohérence entre les différents processus liés à la promotion du programme de développement pour l’après-2015.  Parce que « le changement climatique est la plus grande menace pour le développement durable », la République de Corée a suggéré que soit établi un seuil maximal de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre, a dit le représentant.  Pour y arriver, il convient de faire preuve d’engagement politique au plus haut niveau, a-t-il souligné.


M. TLHALEFO BATSILE MADISA (Botswana) a déclaré que son pays reste préoccupé par le taux alarmant de la dégradation environnementale et d’appauvrissement de la planète.  Il est incontestable que les  modes de consommation et de production, résultant de la surexploitation de nos ressources naturelles menacent de dépasser la capacité de la planète à se régénérer et à supporter la vie humaine, a expliqué le représentant.  Il a ajouté que dans le nouveau programme de développement pour l’après-2015, l’accent devra être mis sur les domaines prioritaires qui peuvent sortir de nombreux citoyens du monde de la misère, de la pauvreté et des maladies, et qui peuvent transformer leur vie.  Nous devons aussi garder à l’esprit que des multitudes de gens luttent pour satisfaire leurs besoins de base comme ceux relatifs à la nourriture, à la santé, à un toit et à la dignité, a-t-il rappelé.  La poursuite d’un programme de développement durable sans disposer de moyens forts de mise en œuvre sera un exercice futile, a-t-il encore indiqué.  S’agissant de la biodiversité, le représentant a dit que 17% du territoire du Botswana sont mis de coté pour en faire des parcs nationaux, des zones de gestion durable de la flore et de la faune, et des réserves forestières.  « En ce qui concerne les changements climatiques, nous attendons avec impatience le succès de la prochaine Conférence des Parties, prévue à Varsovie en Pologne, à la fin du mois », a-t-il conclu.


M. AUNESE MAKOI SIMATI (Tuvalu) a appelé à tirer des leçons de la crise financière mondiale, qui « résulte des inégalités, des égoïsmes et des cupidités » des uns et des autres.  Tuvalu demande qu’un accent particulier soit mis sur la coopération, car « le partenariat est la clef du succès du développement durable », a dit M. Simati.  Toutefois, pendant que les pays développés essaient de respecter leurs engagements, malgré les mesures d’austérité et les contraintes budgétaires qu’ils connaissent, les pays qui reçoivent l’aide doivent eux aussi mettre de l’ordre dans leur maison en faisant preuve de bonne gouvernance, a estimé le représentant de Tuvalu.  Pour que l’aide soit efficace, Tuvalu recommande que l’ONU et les donateurs s’abstiennent d’homogénéiser les stratégies à mettre en place.  « Nous pouvons nous inspirer du FMI et de la Banque mondiale et faire une distinction entre les petits États, les micro-États et les pays à faible revenu », a suggéré le représentant.


Mme ANGELINE CHUI (Singapour) a jugé essentiel pour les États Membres d’avoir des échanges sur le financement du développement durable, puisqu’il est « évident que le travail sur la mise en œuvre du développement durable ne se fera pas sans un débat franc sur les moyens nécessaires pour cette mise en œuvre ».  Parce que le développement durable commande de « ne laisser aucun pays à la traîne, encore moins les plus petits et les plus vulnérables », Singapour a approuvé et soutient la tenue de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, qui doit avoir lieu à Apia, capitale de Samoa en 2014.


Mme DIANA ALI AL-HADID (Jordanie) a relevé que la mise en place du Forum politique de haut niveau et la récente réforme du Conseil économique et sociale (ECOSOC) sont deux faits majeurs qui contribuent à la prise en compte des trois piliers du développement durable.  Elle a souhaité que le Forum de haut niveau reçoive les ressources et le soutien nécessaires pour mener à bien les tâches qui lui sont dévolues.  Elle a ensuite relevé que la Jordanie est l’un des pays parmi les plus arides du monde, et que le Gouvernement a pris des mesures pour faire face à cette situation, notamment avec l’adoption du Programme national d’action contre la désertification.  Elle a également indiqué que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le Protocole de Kyoto doivent demeurer les principaux instruments internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques. 


Mme Al-Hadid a par ailleurs relevé que la Jordanie soutient la plate-forme de Durban, adoptée à l’issue de la dix-septième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (C0P 17), tenue en 2011 à Durban en Afrique du Sud.  Elle a souhaité que le prochain accord sur le climat s’inspire de la plate-forme de Durban, et soit respectueux du principe de responsabilité commune mais différenciée.  La représentante a en outre proposé que la lutte contre les changements climatiques et les catastrophes puisse inclure le renforcement du Cadre d’action de Hyōgo pour 2005-2015.  Elle a enfin plaidé afin que la question des sources d’énergie durables occupe une place centrale dans le programme de développement pour l’après-2015.


M. LAWRENCE XOLANI MALAWANE (Afrique du Sud) a souligné que les changements climatiques « représentent une menace et pourraient anéantir les acquis de développement » réalisés ces dernières années, en particulier dans les pays en développement.  C’est pourquoi, a-t-il dit, l’Afrique du Sud appelle les principaux pollueurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de manière à pouvoir se conformer à la prévision d’une augmentation de 2 degrés de température de l’atmosphère de la planète.


M. Malawane a aussi appelé les principaux pollueurs à contribuer au Fonds vert pour le climat, car « la mobilisation de ressources financières demeure d’une importance critique pour la réalisation du développement durable ».  Par ailleurs, l’Afrique du Sud trouve inadmissible que l’Afrique n’ait que 3% de part dans les échanges commerciaux mondiaux, « alors qu’elle représente une source principale de matières premières transformées à travers le monde », a indiqué le représentant.  Il a donc demandé que des transferts de technologies soient effectués « de sorte que les pays du Sud aient accès aux technologies indispensables pour transformer leurs produits de base et répondre à leurs besoins en matière de développement ».


Droits de réponse


Le représentant d’Israël a exercé son droit de réponse et a condamné les attaques lancées par le représentant de la Syrie contre son pays, « dans le but de distraire l’Assemblée et de masquer les lacunes de on pays en matière de développement durable ».  Le moins que la Syrie puisse faire est d’arrêter de massacrer son propre peuple », a dit le représentant. 


Exerçant à son tour son droit de réponse de la Syrie a dit qu’Israël est coupable de la pire occupation de l’histoire de l’humanité et est mal placé pour parler de massacres en Syrie.  « Le représentant d’Israël ignore le droit du peuple arabe, qui vit sous occupation israélienne, de parvenir à un niveau de développement comme tout autre peuple du monde », a-t-il accusé.  « Israël essaie de détourner l’attention de la communauté internationale en ce qui concerne ses manquements en matière de développement durable », a dit le représentant de la Syrie.  « Les Forces d’occupation israéliennes ne tiennent pas compte des résolutions de cette assemblée.  Israël doit répondre des conséquences de son occupation et de ses activités au Liban et en Syrie », a-t-il souligné.  Il a accusé Israël de refuser de prendre ses responsabilités concernant la marée noire qui pollue les côtes libanaises et qui a été causée par des bombardements de l’aviation israélienne.  Les autorités israéliennes n’envisagent pas de payer de dommages au Liban et à la Syrie pour ces dégâts.  « C’est une situation que cette Assemblée a déjà condamnée », a insisté le délégué syrien.


À cela le représentant d’Israël, reprenant la parole, a accusé « le régime d’Assad » d’être « expert en exportation de mensonges ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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