AG/DSI/3478

Première Commission: les intervenants appellent à l’élimination des armes de destruction massive et demandent des garanties de sécurité négatives

11/10/2013
Assemblée généraleAG/DSI/3478
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

7e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: LES INTERVENANTS APPELLENT À L’ÉLIMINATION DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE ET DEMANDENT DES GARANTIES DE SÉCURITÉ NÉGATIVES


« La communauté internationale finira par comprendre la nécessité d’une concertation sur le désarmement nucléaire et chimique, en raison de la puissance destructrice de ces armes », a déclaré, ce matin, le représentant du Nigéria, résumant ainsi la position de nombre de délégations qui se sont exprimées ce matin au cinquième jour du débat général de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale).


Pour la Mongolie, les États dotés de tels arsenaux n’ont aucun intérêt à mettre en danger l’existence de l’humanité.  « Nous avons confiance dans le fait qu’ils honoreront leurs engagements et assumeront leurs responsabilités en vue de parvenir à l’établissement d’un monde sans armes nucléaires », a-t-il assuré.


L’usage récent d’armes chimiques en Syrie apporte une nouvelle fois la preuve de la responsabilité de la communauté internationale pour renforcer le désarmement général et le régime de non-prolifération de toutes les armes de destruction massive, a fait remarquer le délégué du Monténégro.  Au vu de ce que l’on a vu en Syrie, elle devrait en effet réfléchir aux conséquences sur l’humanité de toutes ces armes et les détruire où qu’elles se trouvent dans le monde, a pour sa part insisté le Népal.  Il s’agit d’un impératif urgent qui exige la création de courants de pensée opposés à ces armes, notamment au sein de la société civile, a enjoint la délégation du Chili.


En raison de tous ces dangers potentiels, les pays membres du Traité de Tlatelolco (Chili, Équateur), ceux du Traité de Pelindaba (Zambie, Nigéria, Burkina Faso) et du Traité de Bangkok (Indonésie, Népal) établissant respectivement des zones exemptes d’armes nucléaires en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie du Sud-Est, ont appelé les puissances nucléaires à octroyer aux États non dotés, des garanties de sécurité négatives.


Il faut dans ce contexte avancer sur l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant à la Conférence du désarmement et réfléchir à l’élargissement et à la composition de ses membres, ont plaidé ces États.  Les puissances nucléaires doivent par ailleurs retirer leurs réserves interprétatives au Traité de Tlatelolco et adhérer à son protocole qui assure à cette zone des garanties de sécurité négatives, ont réclamé les pays signataires.  Il faut enfin organiser une conférence sur l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, ont demandé à l’unanimité les délégations.


Mais la menace nucléaire ou chimique ne doit pas éclipser le danger réel que posent les armes légères et de petit calibre.  Leur présence massive au plan régional accroît le risque d’escalade des violences et de guerre civile.  Cette violence armée tue chaque année un demi-million de personnes dans le monde, en particulier en Afrique, ont souligné les délégations des Maldives, de la Zambie et du Burkina Faso.  Dans ces conditions, la communauté internationale doit soutenir les efforts des organisations sous-régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou le Processus de Bangkok pour la mise en œuvre du Programme d’action pour l’éradication du trafic illicite d’armes légères et de petit calibre par le biais de formations et d’un appui technique et financier.


Le Nicaragua, qui s’était abstenu lors de l’adoption du Traité sur le commerce des armes, en raison notamment des ambigüités et lacunes constatées dans ledit instrument, a affirmé qu’il continuerait néanmoins à examiner le texte.


Enfin, la Syrie, qui a récemment rejoint la Convention sur les armes chimiques, a estimé que l’usage de telles armes ne pouvait rester impuni, mais que l’obligation redditionnelle devait s’appliquer à tout le monde, sans discrimination, ni deux poids deux mesures.  Pour cette délégation, il était temps que les Nations Unies enquêtent sur l’utilisation d’armes chimiques par des groupes terroristes agissant sur son territoire, notamment dans la région d’Alep.


La Première Commission continuera son débat général lundi 14 octobre, à 15 heures, dans la salle de conférence 3.



DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. DEEPAK DSITAL (Népal) a déclaré que le désarmement est un impératif moral de la communauté internationale, non seulement parce qu’il contribue à la paix, mais aussi parce que les fonds ainsi dégagés pourraient servir à atteindre les objectifs de développement.  Pour la délégation, la communauté internationale devrait réfléchir aux conséquences sur l’humanité de ces armes, telles qu’elles ont été observées en Syrie.


Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays était favorable à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.  Le Népal appelle par ailleurs à l’élimination de toutes les armes chimiques dans le monde, où qu’elles se trouvent, a-t-il précisé.


M. Dsital a également fait valoir que si le contrôle du commerce d’armes était nécessaire et légitime, les États n’en avaient pas moins le droit de s’armer pour défendre leur sécurité.  Le délégué a précisé qu’en tant que pays hôte du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement, le Népal estimait que le processus de Katmandou aurait besoin d’une revitalisation destinée à renforcer le dialogue et la coopération et à mieux faire connaître les problématiques liées à la paix et au désarmement dans sa région.


M. JÜRI SEILENTHAL (Estonie) s’est félicité du nombre croissant d’États ayant signé le Traité sur le commerce des armes, tout en les appelant à le ratifier pour permettre son entrée en vigueur au plus vite.  Il a également déploré que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ne soit pas encore entré en vigueur, invitant les pays membres à en accélérer le processus.


Le représentant de l’Estonie, pays candidat à l’adhésion à part entière à la Conférence du désarmement, a par ailleurs estimé, que compte tenu de la nature universelle des Nations Unies, il était inacceptable qu’un État ne soit pas autorisé à participer de manière équitable aux débats de cet organe.  Il a demandé la nomination d’un Rapporteur spécial chargé d’examiner cette question.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a estimé que l’adoption du Traité sur le commerce des armes contribuerait à « un commerce des armes plus responsable ».  Rappelant les ravages des armes légères sur les populations civiles, il a également salué le renforcement, l’année dernière, du Programme d’action pour l’éradication du trafic illicite d’armes légères et de petit calibre, le considérant comme un instrument essentiel de la lutte contre le trafic.


Revenant sur le Programme d’action en 64 points, adopté lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010, M. Cancela a déploré que celui-ci n’ait pas été pleinement mis en œuvre, appelant à de nouveaux efforts, notamment pour l’organisation d’une Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


Le délégué a également réclamé le lancement de négociations simultanées au sein de la Conférence du désarmement, pour parvenir à un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires.  Concluant sur l’impasse qui persiste au sein du seul organe multilatéral de désarmement, faute de pouvoir


adopter un programme de travail, il a estimé que « l’une des manières de relancer ses travaux est d’élargir sa composition ».  « L’Uruguay a depuis longtemps indiqué sa volonté de rejoindre la Conférence du désarmement », a-t-il rappelé.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a déclaré que le désarmement chimique et nucléaire était un impératif urgent, faisant référence aux récents évènements qui se sont déroulés en Syrie.  On a vu l’impact humanitaire de ces armes en Syrie, a-t-il observé, soulignant qu’il fallait créer des courants de pensée opposés à ces armes, notamment au sein de la société civile.


Le représentant a, par ailleurs, jugé inacceptable la paralysie qui frappe les instances de désarmement, soulignant que la majorité des délégations et des membres de la société civile partageaient cette indignation.  Dans ce contexte, il a plaidé pour un processus de revitalisation ciblé permettant la reprise des négociations à la Conférence du désarmement dans les plus brefs délais.  Il faut trouver un consensus pour que cet organe adopte un programme de travail équilibré, faisant montre d’une volonté politique sur toutes les questions à l’ordre du jour, dont la production de matières fissiles ou les garanties de sécurité négatives, a-t-il poursuivi.


En tant que membre du Traité de Tlatelolco, première zone densément peuplée exempte d’armes nucléaires, le Chili appelle les États nucléaires à retirer leurs réserves interprétatives à ce Traité et à adhérer à son Protocole facultatif, dans le but de garantir à cette zone des garanties de sécurité négatives, a conclu le délégué.


M. FERNANDO LUQUE MÁRQUEZ (Équateur) a estimé que l’usage d’armes de destruction massive constituait purement et simplement un crime contre l’humanité.  Dans ce contexte, il a émis le souhait que les États nucléaires honorent leurs engagements en matière de désarmement, ce qui ne s’est produit jusqu’à présent.  Au contraire, a-t-il constaté, la Conférence du désarmement était paralysée en raison de l’absence de volonté politique de ces États.


Il en est de même, a-t-il déploré, pour la Commission du désarmement des Nations Unies.  Dans ces conditions, le représentant a plaidé pour la tenue d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement afin d’examiner les possibilités d’une éventuelle modification de ces organes chargés du désarmement.


En tant que pays signataire du Traité de Tlatelolco, l’Équateur invite les États nucléaires à renoncer à leurs observations interprétatives de ce Traité, en sorte que l’Amérique du Sud devienne véritablement une zone exempte d’armes nucléaires et pour favoriser la création d’autres zones similaires, notamment au Moyen-Orient.


M. NAJEEM SULAIMAN AL-ABRI (Oman) a réaffirmé l’attachement de son pays aux différentes initiatives visant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive, tout en soulignant le droit de tous les États à accéder à l’énergie nucléaires à des fins pacifiques et civiles.  Cette question ne peut se régler par des actions coercitives et des sanctions, mais plutôt par le biais d’une diplomatie innovatrice, a-t-il indiqué, avant d’inviter la communauté internationale, et en particulier les pays signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), à faire pression sur les autres pays du Moyen-Orient pour qu’ils souscrivent à ce Traité et soumettent leurs installations nucléaires au régime de contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).


Le délégué omanais a dit regretter que la Conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui avait été recommandée lors de la Conférence de revue du TNP en 2010, n’ait pas pu avoir lieu en raison du refus de certaines parties, « ce qui reflète leur manque de compréhension des conditions, objectifs et aspirations des peuples du Moyen-Orient ».  Soulignant l’importance d’une zone exempte d’armes nucléaires pour la stabilité et la sécurité de la région, le délégué a invité Israël à souscrire au TNP et à soumettre ses facilités nucléaires au contrôle de l’AIEA, comme stipulé dans la résolution de 1995.


Il a par ailleurs salué la décision syrienne d’adhérer à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction.


M. DER KOGDA (Burkina Faso)a salué la résolution du Conseil de sécurité organisant la destruction des stocks d’armes chimiques en Syrie après l’adhésion de ce pays à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction.  « La communauté internationale devra afficher davantage de détermination à respecter ses engagements pris pour l’élimination complète des armes chimiques, nucléaires et autres armes de destruction massive », a-t-il insisté, rappelant l’engagement de l’Afrique dans ce domaine, comme l’atteste l’adoption du Traité de Pelindaba qui a fait du continent une zone exempte d’armes nucléaires.


S’agissant des armes conventionnelles, il a rappelé que la violence armée tuait chaque année un demi-million de personnes dans le monde, soulignant en particulier ses conséquences dévastatrices en Afrique.  « Les armes légères et de petit calibre alimentent les guerres, nourrissent les activités criminelles et terroristes, freinent les efforts de développement et mettent à mal le respect des droits de l’homme », a-t-il affirmé, avant de saluer l’adoption cette année du Traité sur le commerce des armes en avril dernier.


Il a lancé « un vibrant appel » à la communauté internationale pour qu’elle soutienne la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les organisations sous-régionales dans la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects (PoA) par le biais de formations et d’un appui technique et financier.


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a fait part de la vive préoccupation de son pays quant à l’usage récent d’armes chimiques en Syrie, estimant qu’il apportait une nouvelle fois la preuve de la responsabilité de la communauté internationale de renforcer le désarmement général et le régime de non-prolifération de toutes les armes de destruction massive. Concernant les armes nucléaires, il a souligné qu’en dépit de la réduction des arsenaux, les progrès étaient toujours limités en matière de désarmement.  Il a également estimé que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires devait rester la priorité, avec le renforcement de l’adhésion des États parties aux Protocoles additionnels de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a également regretté le report de la Conférence prévue en 2012 pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, appelant à son organisation le plus tôt possible.


Abordant l’impasse persistant à la Conférence du désarmement et déplorant la frustration qu’elle provoque, le représentant a appuyé fermement tous les efforts déployés pour surmonter la paralysie et adopter un programme de travail qui puisse être mis en œuvre.  Il a également fait part de l’intérêt de son pays pour un élargissement de la composition de la Conférence du désarmement.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a déploré qu’un État, non signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), puisse se présenter en défenseur de la non-prolifération devant la tribune des Nations Unies.  « Qu’en est-il de la complaisance face au délit et comment peut-on donner du crédit à un État délictuel? » s’est-il interrogé. 


Il a également observé que des pays, petits ou non, participaient au transfert d’armes vers des acteurs non étatiques, dont des groupes terroristes, dans le but de déstabiliser d’autres pays et servir leurs propres intérêts.  Pour le représentant, les groupes terroristes armés, qui agissent en Syrie, ne pourraient le faire sans le soutien actif de certains pays arabes qui leur transfèrent des armes.  Tous les pays qui soutiennent le terrorisme verront que ce phénomène finira par les toucher sur leurs territoires, a-t-il mis en garde. 


Le délégué a par ailleurs affirmé que l’usage d’armes chimiques ne peut rester impuni.  L’obligation redditionnelle doit cependant s’appliquer à tout le monde, sans discrimination ni deux poids deux mesures, a-t-il précisé.  Cette obligation doit donc s’appliquer, à son avis, aux pays qui entraînent, financent et arment des terroristes, y compris en armes chimiques.  Pour sa part, le Gouvernement syrien s’est engagé à détruire tous ses stocks chimiques et a rejoint la Convention sur les armes chimiques, et ce, avant Israël, a précisé le représentant syrien.


Pour le représentant syrien, le fait qu’Israël, qui refuse d’adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, soit passé d’un discours ambigu à des menaces explicites d’utilisation de ses armes nucléaires, devrait inquiéter la communauté internationale.  La création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient ne peut dans ces conditions se réaliser sans l’adhésion d’Israël au TNP, a-t-il demandé.


En conclusion, le représentant a estimé qu’il était temps pour que l’ONU mène des enquêtes sur l’utilisation d’armes chimiques par des groupes terroristes en Syrie, notamment dans la région d’Alep.


M. AHMED SAREER (Maldives) a souligné que la menace nucléaire avait tendance à éclipser le danger réel que posent les armes légères et de petit calibre (ALPC).  « La présence excessive des ALPC au plan régional accroît le risque d’escalade des violences et de guerre civile », a-t-il noté.


Après avoir estimé que l’adoption du Traité sur le commerce des armes permettrait de mieux encadrer les transferts d’armes à feu vers des pays où elles peuvent tomber entre de mauvaises mains, il a annoncé que son pays signerait bientôt le Traité.


M. Sareer a par ailleurs plaidé pour l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, y compris dans l’océan Indien, ajoutant que les accords portant création de telles zones contribuaient au développement d’une culture de la paix.  « Chaque dollar dépensé dans les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive est un dollar qui devrait être consacré à l’éradication de la pauvreté dans nos pays », a-t-il encore déclaré.


M. JOHN EJINAKA (Nigéria) s’est déclaré convaincu que la communauté internationale finirait par comprendre la nécessité d’une concertation sur le désarmement, en raison, notamment, de la puissance destructrice de ces armes.  L’existence et la production d’armements vont à l’encontre de l’intérêt international, du fait que leur possession permette à leurs détenteurs d’imposer leur loi aux pays non détenteurs par définition condamnés, a-t-il dit.  Il est donc essentiel d’avancer sur la question des garanties de sécurité négatives, y compris par le biais d’un instrument juridiquement contraignant, a poursuivi le délégué.


S’agissant de la Conférence du désarmement, le représentant a estimé que la revitalisation de ses travaux doit inclure une refonte de la composition de ses membres et envisager l’entrée de membres de la société civile.


M. Ejinaka a également estimé que l’absence de régulation sur le commerce des armes conduirait inévitablement au transfert et à la possession d’armes par des acteurs non étatiques et des groupes armés.  En tant que pays ayant signé et ratifié le Traité sur le commerce des armes, le Nigéria salue les conclusions de la deuxième Conférence d’examen pour la mise en œuvre du programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre et se félicite à l’avance de la Conférence sur cette question qui se tiendra l’année prochaine, a-t-il conclu.


Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande) s’est dite confiante que le Traité sur le commerce des armes contribuera à la protection des populations civiles et au renforcement de la sécurité mondiale et régionale.  Après avoir appelé à l’universalisation des autres mécanismes de lutte contre les armes classiques, notamment la Convention sur les armes à sous-munitions, il a évoqué la situation en Syrie.  Qualifiant d’« extraordinairement inhumain » l’emploi d’armes chimiques contre les civils syriens, elle s’est réjouie du fait que l’arsenal d’armes chimiques du régime du Président Assad soit actuellement démantelé sous supervision internationale.  « Désormais, seules les armes nucléaires ne sont pas interdites par un traité international », a-t-elle observé.


La déléguée a par ailleurs noté que la Conférence d’Oslo sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, qui s’est tenue en mars dernier, aura permis à la fois d’encourager les efforts en cours de revitalisation de la Conférence du désarmement et « de placer la problématique de l’impact humanitaire au cœur des discussions sur le désarmement nucléaire ».  Mme Higgie a annoncé en conclusion que, cette année encore, sa délégation présenterait pour adoption un projet de résolution appelant à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN).


M. OD OCH (Mongolie), rappelant le statut de zone exempte d’armes nucléaires de son pays, s’est dit convaincu que les États dotés de tels arsenaux n’ont aucun intérêt à mettre en danger l’existence de l’humanité.  « Nous avons confiance dans le fait qu’ils honoreront leurs engagements et assumeront leurs responsabilités en vue de parvenir à l’établissement d’un monde sans armes nucléaires », a-t-il ajouté.


Le représentant a également plaidé pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen- Orient, pour l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) ainsi que pour la revitalisation de la Conférence du désarmement.  « La Mongolie a répondu favorablement à l’appel des Nations Unies pour faire du 26 septembre la Journée internationale de l’élimination totale des armes nucléaires », a-t-il indiqué.  Sur la Syrie, le représentant a souhaité que l’Accord américain0-russe ouvre la voie vers une solution pacifique au conflit.  « Nous saluons l’adoption de la résolution 2118 du Conseil de sécurité », qui considère que l’utilisation, partout dans le monde, d’armes chimiques constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales », a-t-il conclu.


M. NEGASH KEBRET (Éthiopie) a rappelé que l’Afrique était devenue une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) depuis l’entrée en vigueur, en juillet 2009, du Traité de Pelindaba, précisant que le texte interdisait notamment la fabrication d’armes nucléaires et le déversement de déchets radioactifs, tout en encourageant l’emploi de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.


Le représentant a vu dans la création de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) un moyen de renforcer l’action en faveur d’un désarmement nucléaire « complet ».  Il a souligné que le Traité sur la ZEAN africaine fonctionnait également comme un outil efficace de renforcement de la confiance.


Après avoir souligné que son gouvernement s’était engagé à veiller à la bonne application des mesures relatives à la protection contre la radiation et au contrôle réglementaire nucléaire, M. Kebret a estimé que la revitalisation de la Conférence du désarmement était « plus urgente que jamais » et exhorté les États Membres à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre leurs engagements en matière de désarmement.


M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) s’est déclaré convaincu que le processus de désarmement passait « par la poursuite du dialogue, des mesures de confiance et une mise en œuvre par étape des engagements pris », avant de souligner le rôle de chaque État pour renforcer la convergence et les avancées au sein des mécanismes de désarmement, en particulier pour sortir la Conférence du désarmement de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis plus d’une dizaine d’années.  Dans ce contexte, il a appelé à l’organisation d’une quatrième Session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement dans les plus brefs délais.


Le délégué s’est prononcé pour un renforcement du régime de non-prolifération instauré avec l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), ratifié par son pays l’année dernière, et a plaidé en faveur de l’application intégrale du Programme d’action adopté lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010, notamment pour ce qui a trait à l’organisation d’une Conférence visant à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) au Moyen-Orient.


État partie au Traité de Bangkok instaurant une ZEAN en Asie du Sud-Est, l’Indonésie a par ailleurs appelé les puissances nucléaires à adhérer aux Protocoles du Traité qui organisent les garanties de sécurité négatives offertes aux États de la ZEAN.  Le délégué a également fait part du soutien de son pays aux efforts visant à la création d’un Traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires prévoyant notamment la destruction des stocks existants.


M.   JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a dit soutenir le droit de toute nation à utiliser le nucléaire pour ses besoins pacifiques, appelant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à jouer un rôle dans ce cadre.


Il a par ailleurs exprimé sa préoccupation causée par le report de la Conférence de 2012 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, avant de réclamer sa tenue dans les plus brefs délais.


Le représentant s’est également félicité de l’adhésion de la Syrie à la Convention sur les armes chimiques.  Dans ce contexte, il a invité les autres parties à cesser de livrer des armes, dont des armes chimiques, aux groupes armés qui agissent en Syrie.


En conclusion, il a rappelé que son pays s’était abstenu lors de l’adoption du Traité sur le commerce des armes, en raison notamment des ambiguïtés, lacunes et terminologies employées dans cet instrument, et qui ouvraient la porte à diverses interprétations.  Le Nicaragua continuera toutefois à examiner ce texte, a-t-il assuré.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a rappelé la nécessité de trouver un équilibre entre les objectifs visionnaires de désarmement et de non-prolifération et les mesures réalisables.  Pour lui, l’adoption du Traité sur le commerce des armes en avril dernier est un bon exemple d’un juste équilibre.


Il a en revanche déploré l’impasse qui perdure au sein de la Conférence du désarmement, estimant que la tenue de la première Réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire, le 26 septembre, avait souligné le besoin absolu de faire des progrès dans l’adoption et la mise en œuvre du programme de travail, ainsi que dans l’universalisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Il a aussi estimé que les puissances nucléaires avaient l’obligation de prendre en considération les demandes légitimes des États non dotés de réduire le statut opérationnel de leurs arsenaux nucléaires.


Tout en saluant le fait que le Conseil de sécurité ait répondu à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie en décidant de détruire son arsenal, le représentant a souhaité que l’importance accordé ces derniers temps aux armes de destruction massive ne fasse oublier que les armes conventionnelles, en particulier les armes légères et de petit calibre, causaient la majorité des dégâts au sein de la populations civile.  Dans ce contexte, il a salué l’adoption du Traité sur le commerce des armes en avril et appelé les États à accélérer son universalisation en signant et ratifiant le texte au plus vite.


Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a rappelé que son pays avait adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et au Traité de Pelindaba instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.


Déplorant l’impasse qui règne au sein de la Conférence du désarmement, la déléguée a salué la création d’un Groupe de travail à composition non limitée chargé de produire un programme de travail consensuel.  Elle a également apporté le soutien de son pays aux efforts internationaux pour mettre en place un instrument juridique international contraignant organisant les garanties de sécurité négatives données par les puissances nucléaires aux États non dotés jusqu’à l’élimination totales de ces armes.


En conclusion, la représentante s’est félicitée de l’adoption du Traité sur le commerce des armes et a salué l’importance de la mise en œuvre effective et complète du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects (PoA).  Elle s’est prononcée à ce sujet en faveur de la création d’un mécanisme international de financement pour aider les États à exécuter ce Programme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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