AG/11420

Les chefs d’État et de gouvernement réaffirment leur engagement à réaliser les objectifs de développement pour les personnes handicapées

23/09/2013
Assemblée généraleAG/11420
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-huitième session

3e & 4e séances plénières

matin & après-midi


LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT RÉAFFIRMENT LEUR ENGAGEMENT À RÉALISER

LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES


« Le handicap n’est pas l’incapacité », déclare

le Secrétaire général qui appelle à garantir une « vie de dignité pour tous »


Les chefs d’État et de gouvernement, réunis aujourd’hui au Siège de l’ONU, ont, lors d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le handicap et le développement, réaffirmé leur engagement à réaliser les objectifs de développement en faveur des personnes handicapées pour 2015 et au-delà. 


Les personnes handicapées, selon les estimations, représenteraient 15% de la population mondiale, soit 1 milliard de personnes, dont 80% vivant dans les pays en développement.


« Le handicap n’est pas l’incapacité », a lancé le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, en ouverture de cette réunion, qui, à la veille du débat général de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a rassemblé plusieurs dizaines de dignitaires.  Comme il l’avait déjà relevé dans son rapport intitulé « Une Vie de dignité pour tous », « les personnes handicapées font intégralement partie de notre marche vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et vers le programme de développement pour l’après-2015 », a-t-il déclaré.


« Ensemble, nous devons tourner une nouvelle page de l’histoire des Nations Unies en donnant son plein sens au document final de cette réunion », a poursuivi le Secrétaire général.  « Faisons avancer le développement sans exclusion du handicap, inspirons le changement sur le terrain et assurons une vie de dignité pour tous. »


Dans le document final* intitulé « La voie à suivre: programme de développement qui tient compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà », qu’ils ont adopté par acclamation, les chefs d’État et de gouvernement réaffirment leur « détermination à œuvrer ensemble à un développement attentif à la problématique du handicap et la volonté de la communauté internationale de promouvoir les droits de toutes les personnes handicapées ». 


Ils réaffirment en outre la nécessité de « réaliser, pour 2015 et au-delà, les Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement arrêtés au niveau international en faveur des personnes handicapées », et de considérer celles-ci « à la fois comme des agents et comme des bénéficiaires du développement, reconnaissant à sa juste valeur la contribution qu’elles apportent au bien-être, au progrès et à la diversité de la société en général ».


Auparavant, le Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, M. John Ashe, avait mis l’accent sur l’avancée significative qu’a constituée l’adoption, en 2006, par l’Assemblée générale, de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. 


Pour M. Ashe, cet instrument juridique est un « symbole fort de la volonté de la communauté internationale d’intégrer la perspective du handicap dans tous les aspects de la société et du développement ».  « Un développement qui exclut la participation des personnes handicapées à la vie économique, sociale ou politique ne peut être ni inclusif, ni durable », a-t-il prévenu.


MM. Ban et Ashe ont ainsi appelé les États Membres qui ne l'ont pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, à laquelle 134 pays sont actuellement parties.


Présidente du Comité des droits des personnes handicapées, Mme Maria Soledad Cisternas Reyes a exprimé l’espoir de celui-ci de voir le document final de la réunion refléter « le sens de la Convention qui devrait fixer le modèle des droits de l’homme au XXI siècle, basé sur la non-discrimination, l’inclusion et la diversité des personnes handicapées ».


Voix d’un milliard d’individus, le chanteur et Messager de la paix Stevie Wonder s’est dit convaincu que les Nations Unies étaient en mesure d’améliorer la vie des personnes handicapées si la communauté internationale œuvrait ensemble à réaliser les objectifs de développement en leur faveur pour 2015 et au-delà.


Pour Stevie Wonder, le premier besoin des handicapés est de bénéficier d’un accès égal à l’éducation, à la connaissance et à l’information.  Reconnaissant que sa situation était bien plus enviable que l’écrasante majorité des personnes handicapées, il a entonné une chanson qu’il chantait quand il était enfant et expliqué que ce don lui avait permis de voyager et de profiter des meilleures technologies permettant de surmonter sa cécité. 


Cette Réunion de haut niveau s’articulait autour de deux tables rondes, la première intitulée « La coopération internationale et régionale et les partenariats en faveur de la prise en compte de la problématique du handicap dans le développement », la seconde « Le programme de développement pour l’après-2015 et le développement sans exclusion pour les personnes handicapées ».


Coprésident de la première table ronde, le Secrétaire à la planification économique et sociale des Philippines, M. Arsenio Balisacan, a observé que cette Réunion de haut niveau offrait une occasion en or pour faire en sorte que, dans le programme de développement pour l’après-2015, aucun secteur de la société ne soit tenu à l’écart et pour apporter une indispensable visibilité au handicap dans le processus du développement.


« Ne pas œuvrer à la protection des droits des handicapés ne revient pas seulement à les priver de leurs droits mais également à priver les sociétés de leur contribution précieuse », a estimé la Ministre du développement international de la Finlande, Mme Heidi Hautala, qui coprésidait la seconde table ronde.


La dignité de chaque être humain, l’égalité des chances et la pleine participation sont des principes directeurs au cœur de la Charte des Nations Unies, a déclaré en conclusion le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson.  Cette réunion historique est un pas dans la bonne direction, mais il convient de respecter les engagements pris à cette occasion.


*    A/68/L.1


DÉVELOPPEMENT SOCIAL: DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX PERSONNES HANDICAPÉES ET À LA FAMILLE: RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT ET AUTRES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT ADOPTÉS AU NIVEAU INTERNATIONAL POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES (A/68/L.1)


Déclarations liminaires


M. JOHN ASHE, Président de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a déclaré que l’inclusion de la question du handicap dans les politiques de développement n’était pas une idée nouvelle puisque la Charte des Nations Unies était elle-même fondée sur le respect des libertés fondamentales pour tous les êtres humains.  « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits », a déclaré M. Ashe, en citant la Déclaration universelle des droits de l’homme.


Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que le monde comptait, aujourd’hui, un milliard de personnes handicapées, dont la majorité vit dans les pays en développement.  Il a regretté que les personnes handicapées soient confrontées à un grand nombre d’obstacles et que nombre d’entre elles se voient toujours refuser le droit à l’éducation, à la sécurité sociale, à l’emploi ou à la santé.   


Il a aussi regretté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adoptés en 2000 par l’Assemblée générale, n’aient pas pris suffisamment en compte les besoins spécifiques des personnes handicapées.  Notant que les personnes handicapées n’ont pas bénéficié autant que les autres de la réalisation des OMD, il a assuré que les mesures visant à corriger ce déséquilibre étaient en cours. 


La communauté internationale, a-t-il noté, a pris conscience que les OMD ne pourront être atteints sans y intégrer les droits, le bien-être et les perspectives des personnes handicapées.  En effet, a-t-il expliqué, comment atteindre des objectifs aussi ambitieux sans tenir compte de la situation d’un milliard d’êtres humains?


Il a mis l’accent sur l’avancée significative qu’a constituée l’adoption en 2006 par l’Assemblée générale de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées.  Il a estimé que cet instrument juridique était un symbole fort de la volonté de la communauté internationale d’intégrer la perspective du handicap dans tous les aspects de la société et du développement.  Un développement qui exclut la participation des personnes handicapées à la vie économique, sociale ou politique ne peut être ni inclusif ni durable, a-t-il prévenu.


Le Président de l’Assemblée générale a jugé essentiel que les efforts de la communauté internationale se traduisent par des actions et des engagements politiques spécifiques aux niveaux national et régional.  Une des améliorations critiques et urgentes est de s’assurer que tous les bâtiments, infrastructures et espaces soient spécifiquement aménagés pour en faciliter l’accès aux personnes handicapées et que plus de technologies soient créées pour améliorer leur qualité de vie, a insisté M. Ashe. 


M. Ashe s’est réjoui de l’ambition partagée par les États Membres de placer la soixante-huitième session de l’Assemblée générale sous le signe du programme de développement pour l’après-2015 afin de construire un monde plus juste et plus inclusif pour tous.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a indiqué que les dirigeants du monde étaient réunis pour concentrer leur attention sur la paix et la sécurité, le développement et les droits de l’homme, en précisant que cette Réunion de haut niveau historique constituait la meilleure façon de donner un élan à cette semaine particulière. 


Le Secrétaire général, qui a entamé son allocution en français, a rappelé que plus d’un milliard de personnes vivaient avec une forme de handicap, 80% d’entre elles étant en âge de travailler, et 80% vivant dans des pays en développement.  Beaucoup trop de personnes handicapées sont pauvres.  Beaucoup trop d’entre elles souffrent de l’exclusion sociale.  Beaucoup trop sont dans l’impossibilité d’avoir accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et aux systèmes de soutien social et juridique, a-t-il rappelé.


Les femmes et les filles font souvent face à une double discrimination, a-t-il poursuivi, en soulignant l’importance d’insister sur les dimensions de genre. 


Nous devons, a-t-il déclaré, éliminer les obstacles à l’égalité des chances pour que tous les êtres humains soient à l’abri de la pauvreté et de la discrimination.


Pour M. Ban, le handicap n’est pas l’incapacité.  Comme il l’a relevé dans son rapport intitulé « Une Vie de dignité pour tous », les personnes handicapées font intégralement partie de notre marche vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et vers le programme de développement pour l’après-2015.


Le Secrétaire général a noté que la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées constituait un outil puissant pour le développement inclusif et a demandé instamment à tous les pays qui ne l’auraient pas encore fait de la ratifier sans retard. 


En outre, M. Ban a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le cadre normatif international sur le handicap et le développement, de renforcer les capacités et d’améliorer les données et les statistiques sur les personnes handicapées, d’agir maintenant pour supprimer les obstacles à l’accès aux environnements physiques, aux transports, ainsi qu’à la communication et à l’information. 


Il faut non seulement lever les obstacles physiques, mais aussi les obstacles dans les attitudes qui alimentent la stigmatisation et la discrimination, a-t-il insisté.


« Ensemble, nous devons tourner une nouvelle page de l’histoire des Nations Unies en donnant son plein sens au document final de cette réunion », a affirmé le Secrétaire général.  « Faisons avancer le développement sans exclusion du handicap, inspirons le changement et assurons une vie de dignité pour tous », a conclu M. Ban.


Se félicitant de cette réunion historique, la Présidente du Comité des droits des personnes handicapées, Mme MARIA SOLEDAD CISTERNAS REYES, a rappelé que les personnes handicapées représentaient 15% de la population mondiale, soit un milliard de personnes.  La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées consacre leurs droits et leurs libertés fondamentales sur les plans juridique, social et politique, pour garantir leur pleine participation dans la société, « dans le respect de leur dignité inhérente ».


Mme Cisternas Reyes a souligné le lien étroit qui existe entre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les droits de l’homme.  Or, les personnes handicapées ont toujours constitué un secteur de la population « sous-protégé », « les pauvres parmi les pauvres », dont 80% vivent dans les pays en développement.  De plus, 20% des personnes les plus pauvres du monde sont handicapées.


Les OMD rentrent directement dans le cadre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et le développement social est guidé par les principes de la Convention, a assuré la représentante.  Le Comité des droits des personnes handicapées espère que le document final de cette réunion « reflètera le sens de la Convention qui devrait fixer le modèle des droits de l’homme au XXIe siècle, basé sur la non-discrimination, l’inclusion et la diversité des personnes handicapées ».


Les États parties à la Convention doivent assumer leurs obligations juridiques en rendant des comptes et en compilant des données, a indiqué Mme Cisternas Reyes.  La coopération internationale multidirectionnelle est vitale.  Le Comité offre son travail et ses connaissances pour aider à ce processus historique de connexion des droits de l’homme et du développement social. 


M. YANNIS VARDAKASTANIS, Président d’International Disability Alliance, a affirmé que cette réunion suscitait de fortes attentes pour que les preneurs de décision s’attaquent à un problème structurel qui ne figurait pas en tant que priorité dans les ordres du jour politiques nationaux et mondiaux.  Aujourd’hui, a-t-il expliqué, 15% de la population mondiale, soit un milliard de personnes handicapées, nous regardent, en particulier ceux qui prennent les décisions aux niveaux national et international.


Pour M. Vardakastanis, le développement des droits des personnes handicapées signifie qu’aucune décision ne doit être prise sans une pleine consultation et un plein engagement avec elles à travers leurs organisations représentatives, et conformément à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.


M. STEVIE WONDER, artiste et Messager de la paix des Nations Unies, s’est dit convaincu que les Nations Unies pourront construire un monde où les personnes handicapées seraient en mesure de mieux vivre leur handicap si la communauté internationale œuvrait de concert.  Selon lui, le premier besoin des personnes handicapées est de bénéficier d’un accès égal à l’éducation, à la connaissance et à l’information.  Il a déploré que seulement 5% des publications soient disponibles en braille pour les personnes aveugles.


Stevie Wonder a tenu à reconnaître que sa situation était bien plus enviable que l’écrasante majorité des personnes handicapées.  Pour ce faire, il a entonné une chanson qu’il chantait quand il était enfant et expliqué que ce don lui avait permis de voyager et de profiter des meilleures technologies permettant de surmonter sa cécité.  Il a enjoint les États Membres à rendre la technologie dite de reconnaissance vocale plus accessible et émis le vœu de pouvoir écrire une chanson décrivant un monde plus juste et plus ouvert à tous grâce aux efforts de la communauté internationale.


Table ronde 1: La coopération internationale et régionale et partenariat en faveur d’un développement incluant le handicap


Cette table ronde, qui était coprésidée par M. ARSENIO M. BALISACAN, Ministre de la planification économique et sociale des Philippines et M. JOSE MANUEL GARCIA MARGALLO, Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, visait à explorer les moyens de renforcer la coopération internationale et régionale en faveur des personnes handicapées, à travers des partenariats avec le secteur privé.


M. ARSENIO BALISACAN, Ministre de la planification économique et sociale des Philippines, a rappelé que c’est la première fois que l’ONU tenait une réunion sur le handicap et le développement au niveau des chefs d’État et de Gouvernement.  Cette réunion, a-t-il estimé, offre une occasion en or pour éliminer ce fossé dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, de garantir que dans le programme de développement pour l’après-2015 aucun secteur de la société ne soit tenu à l’écart et d’apporter une indispensable visibilité au handicap dans le processus du développement. 


M. Balisacan a souhaité que la résolution -contenant le document final de la Réunion de haut niveau- qui vient d’être adoptée ne soit pas qu’un autre morceau de papier mais qu’elle incitera les États Membres, les institutions des Nations Unies, la société civile, le monde universitaire, le secteur privé et les autres parties prenantes à mettre en œuvre les actions concrètes qu’elle préconise et à établir un partenariat et une collaboration solides en faveur d’un développement inclusif pour les personnes handicapées.


M. JOSE MANUEL GARCIA MARGALLO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, a exprimé l’attachement de son pays à la situation des personnes handicapées.  Il a rappelé que les personnes handicapées représentaient 15% de la population mondiale et enjoint les États Membres à faire des droits des handicapés un objectif clef du programme de développement pour l’après-2015.  En effet, a-t-il ajouté, 80% des personnes handicapées vivent dans les pays en développement, par définition, disposent de moins de moyens pour leur venir en aide. 


Il a par ailleurs insisté sur l’article 12 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées selon lequel ces dernières doivent pouvoir jouir du plein exercice de leur capacité juridique et, de ce fait, prendre librement des décisions relatives à leur intégrité physique.  Il a également estimé que les personnes handicapées devraient être en mesure de prendre part à la vie démocratique et institutionnelle de leur pays, notamment en jouissant du droit de vote et de présenter leur candidature à des élections ainsi que de remplir des fonctions officielles. 


Le Ministre s’est également réjoui de l’adoption d’un document final qui appelle à concrétiser les objectifs d’éducation, d’accès au travail et à la vie publique, l’égalité entre les sexes pour les personnes handicapées.  Ce document appelle en outre les États Membres à mettre en place des mécanismes d’évaluation des progrès réalisés et établit un lien direct entre les droits des personnes handicapées et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a par ailleurs estimé que la société civile avait un rôle fondamental à jouer pour offrir aux handicapés les opportunités qu’ils méritent.


« La façon dont nous traitons les personnes handicapées ou non handicapées montre nos valeurs et définit qui nous sommes », a fait valoir M. JOHN KERRY, Secrétaire d’État des États-Unis.  « Nos sociétés sont plus fortes quand chaque citoyen peut vivre son plein potentiel. »  M. Kerry a encouragé la communauté internationale à émuler la loi américaine de 1990 grâce à laquelle près d’un Américain sur cinq est protégé contre la discrimination dans tous les aspects de la vie quotidienne.  Aux États-Unis, 60% des étudiants handicapés se trouvent dans des classes ordinaires.  Dans les pays en développement, en revanche, 9 enfants handicapés sur 10 ne vont pas à l’école.  « Nous sommes ici car le potentiel de la diplomatie et les promesses du développement existent », a conclu M. Kerry. 


L’Uruguay encourage l’inclusion des personnes handicapées dans sa stratégie nationale de développement et continue de sensibiliser la société au respect de leurs droits, a dit en bref M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay.  Dans ce pays, 40% des personnes handicapées appartiennent à des foyers de moindre revenu.


Pour Mme SELJA KUMARI, Ministre de la justice sociale de l’Inde, « il faut démanteler les barrières existantes et donner aux personnes handicapées les moyens de s’affirmer », en renforçant leur accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi.  L’Inde récompense les contributions exemplaires de la société civile dans ce domaine.


Mme BATHABILE DLAMINI, Ministre du développement social de l’Afrique du Sud, a reconnu que les chiffres, qui soulignent un milliard de personnes handicapées dans le monde, révèlent le lien entre le développement et le handicap.  Les droits de ces personnes doivent être inclus dans les négociations sur le développement.  À cet égard, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées constitue le cadre de l’intégration des droits de l’homme dans l’ordre du jour du développement mondial.


Le Maroc aussi dispose de tout un arsenal juridique pour protéger les droits des personnes handicapées et lutter contre la discrimination, a souligné M. SAAD-EDDINE EL OTHMANI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc.  Cette question est intégrée dans la nouvelle Constitution adoptée en 2011 et le pays travaille à l’harmonisation de la loi marocaine et de la Convention.


Quant au Nigéria, il s’est fait « le champion du progrès vers une participation inclusive des personnes handicapées » à la vie sociale, économique et politique, s’est félicitée Mme HAJIYA ZAINAB MAINA, Ministre des affaires féminines et du développement social du Nigéria.  Ainsi, leur participation dans des évènements sportifs internationaux et régionaux a-t-elle augmenté.


M. EVANGELOS VENIZELOS, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a reconnu que cette Réunion de haut niveau permettait d’achever de façon constructive le cadre institutionnel et de renforcer le lien entre handicap, droits de l’homme et développement.  Malgré la crise, la Grèce s’efforce d’aider les personnes handicapées sur le plan national et de lutter contre la discrimination.


« Il est urgent d’intégrer le handicap au programme de développement pour l’après-2015 », a insisté Mme NETUMBO NANDI-NDAITWAH, Ministre des affaires étrangères de la Namibie.  Son pays s’est engagé à mettre en œuvre les dispositions de la Convention sur lesquelles il a aligné ses lois nationales.  La Constitution interdit toute forme de discrimination et garantit la protection de tous les citoyens.  En conséquence, le nombre d’enfants et adolescents handicapés scolarisés a augmenté.


Dans le même esprit, M. JOSEPH KATEMA, Ministre du développement communautaire et de la santé maternelle et infantile de la Zambie, a indiqué que son pays s’efforce de réaliser les divers objectifs de développement internationaux pour les personnes handicapées et a entrepris de mesurer la portée du handicap au niveau national.


M. MASHAIR AHMED ELAMIN ABDALLA, Ministre du bien-être et de la sécurité sociale du Soudan, a assuré que son pays fera tout ce qui est possible pour assurer les droits des personnes handicapées, en plus de sa coopération avec les États Membres.


De même, M. OMAR SEY, Ministre de la santé et du bien-être social de la Gambie, a expliqué que son pays avait mis en œuvre un plan national d’action pour les personnes handicapées, notamment les enfants, car 5% de la population de moins de 18 ans se trouve affectée.


Avec 10% de la population touchée par un handicap, le Ghana est le premier pays africain à fournir un cadre juridique pour les personnes handicapées, a expliqué Mme NANA OYE LITHUR, Ministre de l’égalité des sexes, des enfants et de la protection sociale du Ghana.


« Nous voulons un Chili inclusif », a souhaité M. BRUNO BARANDA, Ministre du développement social du Chili, en reconnaissant que la concrétisation de cet engagement nécessitait un changement culturel.


« Nous ne permettrons plus un programme de développement qui ne prendrait pas compte des besoins des personnes handicapées », a déclaré à son tour M. RICARDO PATINO AROCA, Ministre des affaires étrangères de l’Équateur.  Il faudrait, a-t-il ajouté, inclure des objectifs quantifiables concernant les personnes handicapées et leurs familles dans le programme pour l’après-2015.


Mme PAVENA HONGSAKULA, Ministre du développement social et de la sécurité humaine de la Thaïlande, a proposé que le Comité des droits des personnes handicapées mette l’accent sur le renforcement des capacités techniques et les partenariats régionaux et internationaux dans l’exercice de son mandat.


Pour Mme ALICE AMAFO, Ministre des affaires sociales et du logement du Suriname, toutes les personnes handicapées sont des membres à part entière de la société et doivent exercer les mêmes droits que les autres.  Elle a souligné le besoin d’une coopération internationale et régionale accrue, compte tenu notamment de la crise économique et financière internationale et des catastrophes naturelles qui affectent la région des Caraïbes.


« Nous ne pourrons jamais parvenir aux objectifs universels de développement si les personnes handicapées sont exclues du programme de l’après-2015 », a insisté M. HEIKKI EIDSVOLL HOMAS, Ministre du développement international de la Norvège.  La Norvège est engagée à éliminer la discrimination et à constituer une société inclusive, sur la base du principe: « des possibilités égales pour tous ».


« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser de côté les personnes handicapées dans le programme de développement international », a renchéri Mme JULIE BISHOP, Ministre des affaires étrangères de l’Australie.  « Dans les pays en développement, le handicap accroît le risque de pauvreté et la pauvreté accroît le risque de handicap ».  L’Australie a travaillé avec ses partenaires dans la région de l’Asie et du Pacifique pour inclure les personnes handicapées dans les plans de développement nationaux.


M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV, Ministre du travail et de la protection sociale de la population du Tadjikistan, a estimé qu’il faudrait redoubler d’efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) alors que la crise mine les progrès dans le monde, même si le niveau de pauvreté a diminué.  Son pays a établi un cadre juridique favorable pour se joindre à la Convention en 2014 ou 2015.


M. JACQUES ULRICH ANDRIANTIANA, Ministre des affaires étrangères de Madagascar, a averti que « chacun de nous est un candidat potentiel au handicap » et qu’il est « injuste d’ignorer les personnes handicapées et de les juger comme un boulet improductif pour la société ».  Selon lui, les partenariats régionaux et internationaux doivent être renforcés pour les pays à faible revenu.  Les personnes handicapées à Madagascar, pays signataire de la Convention depuis 2007, représentent 7,7% de la population nationale.


M. ROBERTO GALLARDO, Ministre de la planification et de la politique économique du Costa Rica, a fait des propositions en faveur d’une coopération internationale pour le développement plus inclusive, basée sur l’approche des droits de l’homme consacrée par la Convention des Nations Unies relative aux personnes handicapées.


Le représentant du Nicaragua a réaffirmé l’importance de la solidarité internationale pour réaliser les objectifs de la Convention.  Les résultats positifs enregistrés par son pays prouvent que « lorsqu’il y a une volonté politique, des priorités peuvent être établies pour protéger les personnes handicapées ».


Par ailleurs, M. PARK YONG HYUN, Ministre adjoint de la politique du bien-être social au Ministère de la santé et du bien-être de la République de Corée, a évoqué les objectifs concrets et les indicateurs de la Décennie Asie-Pacifique pour les personnes handicapées 2012-2022, qui vise à mettre sur pied dans la région une société à large participation.


M. VALERIU CHIVERI, Vice-Ministre des affaires étrangères et de l’intégration européenne de Moldova, a fait remarquer qu’en dépit des défis de la transition et de la crise mondiale, son pays avait prouvé qu’il était déterminé à créer un environnement propice au respect des droits des personnes handicapées.


De même, la Bulgarie est engagée à réaliser toutes les modalités de la Convention, avec un cadre législatif adapté, le principe étant que les personnes handicapées ont la même capacité juridique que les autres dans tous les aspects de la vie, a noté Mme DEYANA KOSTADINOVA, Secrétaire pour les politiques sociales, la jeunesse et les sports de la Bulgarie.


La Roumanie, quant à elle, a finalisé une stratégie pour l’intégration sociale des personnes handicapées pour la période 2006-2013 et s’apprête à lancer une nouvelle stratégie pour 2014-2020, a déclaré M. CODRIN SCUTARU, Ministre du travail, de la protection sociale, de la famille et des personnes âgées de la Roumanie.


Mme HADJA MARIAMA CAMARA COUMBASSA, Vice-Ministre des affaires sociales de la Guinée, a indiqué que son pays avait publié un guide sur les droits des personnes handicapées pour former plus de 700 cadres en vue de la prise en compte de la dimension handicap dans la planification sociale à tous les niveaux.


Mme SILVIA BERSANELLI, Présidente de la Commission nationale consultative pour l’intégration des personnes handicapées de l’Argentine, a prôné la prise en compte transversale du handicap dans les OMD et le programme de développement pour l’après-2015.  L’Argentine tient à mieux définir la coopération pour un développement inclusif en tenant compte de la coopération Sud-Sud et triangulaire et pour encourager le développement des capacités.


M. ABBAS ARAGHCHI, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran, a noté qu’une large proportion de personnes handicapées en Iran avaient été victimes d’armes chimiques suite à la guerre imposée par l’Iraq dans les années 1980.  L’Iran a adopté des lois qui couvrent toute une gamme de droits des personnes handicapées, et s’est en outre bien classé dans les jeux para-olympiques en 2008 et 2012.


Mme VIOLETA MENJIVAR, Vice-Ministre de la santé d’El Salvador, a réitéré la volonté politique de son gouvernement de mettre en œuvre la Convention, conjointement avec des organisations de la société civile.


Le représentant du Venezuela a prôné un nouvel ordre international pour corriger toutes les inégalités et éliminer la faim et la pauvreté dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  « Chavez vit et la lutte continue pour l’intégration des personnes handicapées dans la société et la famille », a-t-il dit.


La Chine a promu activement les droits des personnes handicapées dans la région Asie Pacifique, a assuré Mme ZHANG HAIDI, Présidente de la Fédération des personnes handicapées de la Chine.  Un certain nombre de projets de coopération internationale ont été mis en œuvre dans des régions éloignées et rurales. 


Mme SAIMA WAZED HOSSAIN, Présidente du Comité national sur l’autisme du Bangladesh, a assuré que son pays, où travaillent 300 organisations non gouvernementales, a fait beaucoup de progrès pour rendre visible la question du handicap, en combattant en particulier la stigmatisation du handicap mental comme l’autisme.


La représentante du World Network of Users and Survivors of Psychiatry a demandé que les personnes les plus marginalisées, celles qui ont des handicaps psychosociaux, soient prises en compte lors de l’établissement du programme de développement pour l’après-2015.


Le représentant de l’Union européenne a jugé inacceptable que « le handicap représente souvent un cercle vicieux pour les personnes handicapées ».  La Convention est centrale pour la stratégie pour le handicap et l’égalité des chances.  L’Union européenne, qui consacre 20% de ses activités au développement social, est pleinement engagée à contribuer à la réalisation des OMD.


Table ronde 2: Le programme de développement pour l’après-2015 et le développement sans exclusion pour les personnes handicapées


Mme HEIDI HAUTALA, Ministre du développement international de la Finlande, et M. KHALIL ZAOUIA, Ministre des affaires sociales de la Tunisie, coprésidaient cette deuxième table ronde qui tentait de proposer des solutions à la manière dont les besoins des personnes handicapées pourraient être intégrés efficacement au programme de développement pour l’après-2015. 


Mme HEIDI HAUTALA, Ministre du développement international de la Finlande, a déploré que les personnes handicapées n’aient pas été mentionnées dans les 8 Objectifs du Millénaire pour le développement et, ce, en dépit du fait qu’une personne sur 7 dans le monde souffre d’un handicap.  Il faudrait, a déclaré la Ministre, s’assurer que le nouveau cadre mis en place dans le programme pour l’après-2015 soit inclusif et reflète pleinement les besoins spécifiques des personnes handicapées.  « Ne pas œuvrer à la protection des droits des personnes handicapées ne revient pas seulement à les priver de leurs droits mais également à priver les sociétés de leur contribution précieuse », a-t-elle insisté.


M. KHALIL ZAOUIA, Ministre des affaires sociales de la Tunisie, a déploré que la situation des personnes handicapées ne fût pas satisfaisante en raison de leur marginalisation.  De ce fait, a-t-il poursuivi, la communauté internationale est convaincue de la nécessité de trouver une politique de développement pour l’après-2015.  Il a rappelé que la Tunisie avait revu sa politique de développement afin d’y inclure les personnes handicapées.  Le Gouvernement tunisien veut améliorer trois volets de la politique de développement en la matière.  En premier lieu, il faudrait veiller à la mise en place de politiques globales n’opérant aucune discrimination contre les personnes handicapées.  En second lieu, il faudrait assurer une meilleure protection des droits des personnes handicapées.  Enfin, il faudrait renforcer les efforts réalisés en matière d’éducation afin de leur permettre un accès à l’emploi égal et non entravé. 


Mme NAVI PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a estimé que le document final de la Réunion de haut niveau fournissait des réponses utiles et constructives pour inclure les personnes handicapées.  Elle a appelé tous les États Membres à reconnaître que le programme de développement pour l’après-2015 doit prendre en compte les besoins des handicapés.  « Nous devons reconnaître des droits universels, inclusifs et accessibles pour les personnes handicapées. » 


Pour Mme Pillay, des mécanismes d’évaluation doivent être mis en œuvre afin de vérifier la concrète application de ces droits.  « Saisissons cette occasion historique pour faire du programme de développement pour l’après-2015 une plateforme visant à mieux prendre en compte les besoins des personnes handicapées qui représentent un être humain sur sept, soit 1 milliard de personnes dans le monde.  Elle a en outre loué l’initiative « Rien sur nous, sans nous » afin de faire participer les personnes handicapées à l’élaboration des politiques de développement. 


Cette initiative, basée sur le dialogue entre les personnes handicapées et les gouvernements en charge d’adopter des mesures les concernant, a également reçu le soutien de plusieurs délégations qui ont enjoint les autres États Membres à ne plus adopter une approche paternaliste vis-à-vis des personnes handicapées.  Mme VESNA PUSIĆ, Ministre des affaires étrangères de la Croatie, a estimé qu’il appartenait aux personnes handicapées de lutter et de revendiquer leurs droits.  « Les États Membres doivent permettre à ces revendications de s’exprimer. »


En parallèle à cet appel en faveur d’une participation accrue des personnes handicapées à l’élaboration des politiques les concernant, de nombreuses délégations ont insisté sur l’importance de donner à la Convention relative aux droits des personnes handicapées une application concrète et la plus large possible. 


Mme MAXINE PAMELA OMETA MCCLEAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a indiqué que son pays allait à ce titre mettre en œuvre un comité d’évaluation de l’application de la Convention des Nations Unies relatives aux droits des personnes handicapées.


Cette Convention prévoit un certain nombre de devoirs incombant aux États dans leur traitement des populations handicapées.  De nombreuses délégations ont cependant insisté sur la nécessité d’élargir les outils normatifs disponibles, notamment en incluant les droits des personnes handicapées au programme de développement pour l’après-2015.


Cette inclusion comprend entre autres objectifs un meilleur accès à l’emploi, a expliqué M. IGOR LUKŠIĆ, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’intégration européenne du Monténégro.  Il a estimé que les États Membres devraient mettre en œuvre des formations et des programmes de réinsertion afin de lever les obstacles existant encore. 


Partageant ce constat, Mme NATALIA KOROLEVSKA, Ministre des politiques sociales de l’Ukraine, a rappelé que son pays offrait des avantages sociaux et fiscaux aux entreprises qui emploient des handicapés.  Elle a indiqué que l’emploi des personnes handicapées avait augmenté de 61% au cours de ces dernières années.  Elle s’est en outre réjouie du nombre croissant de personnes handicapées créant leur entreprise grâce à des mesures incitatives.  « Nous leur donnons un capital de départ, des avantages fiscaux.  Les entreprises employant plus de 50% de personnes handicapées ne paient pas d’impôts », a-t-elle précisé.  


M. MOEKETSI MAJORO, Ministre du développement et de la planification du Lesotho, a rappelé que la période 2010-2019 avait été déclarée deuxième « Décennie africaine pour les personnes handicapées ».  « Nous devons faire en sorte que les actions remplacent la rhétorique.  Les besoins des personnes handicapées doivent être véritablement inclus dans les politiques de développement et, c’est pourquoi, nous devons supprimer toutes les discriminations sociales ».


Revenant sur les statistiques en matière de handicap et de développement selon lesquelles 80% des personnes handicapées vivent dans des pays en développement, les délégations ont été nombreuses à mettre l’accent sur l’éducation comme moyen de surmonter les obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées.  Elles ont par ailleurs déploré que, bien souvent, ce sont les pays qui ont les ressources les plus limitées qui comprennent mieux les besoins les plus importants en la matière.


M. JOE COSTELLO, Ministre d’état du commerce et du développement de l’Irlande, a enjoint les États Membres à venir en aide aux pays en développement à mettre en œuvre des politiques efficaces de développement.


Mme LYNNE FEATHERSTONE (Royaume-Uni) a indiqué que son gouvernement venait de décider que toutes les écoles subventionnées par le Royaume-Uni seraient équipées d’accès pour les enfants handicapés.  Une mesure qui, selon elle, témoigne de l’attachement de son pays à offrir aux enfants handicapés une pleine égalité d’opportunités.


À ce titre, SHEIKHA LUBNA AL QASIMI, Ministre de la coopération internationale et du développement des Émirats arabes unis, a estimé qu’il ne suffisait pas d’accepter des enfants handicapés à l’école mais qu’il fallait également leur offrir des conditions particulières leur permettant de surmonter leur handicap.


Invitée à s’exprimer sur les questions de santé liées au handicap, Mme MARGARET CHAN, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé, a qualifié d’historique l’opportunité qui est donnée aujourd’hui par la Réunion de haut niveau d’améliorer les conditions de vie des handicapés.  Elle a rappelé que les personnes handicapées étaient trois fois plus exposées au risque de ne pas trouver de soins médicaux en raison de leur situation géographique ou financière tandis qu’elles ont des besoins plus aigus.


M. FUMIO KISHIDA, Ministre des affaires étrangères du Japon, a exprimé l’attachement de son pays à l’égalité totale dont jouissent les personnes handicapées en matière de couverture santé universelle et de prévention des catastrophes.  


De son côté, M. TAAVI ROIVAS (Estonie), s’est réjoui de la refonte complète de l’assurance sociale couvrant les handicapés dans son pays.  Il a indiqué que son gouvernement allait compléter la réforme par des encouragements à un retour sur le marché du travail.  Il a également encouragé les États Membres à développer les technologies de l’information et, notamment Internet, dans la mesure où elles permettent un meilleur accès aux services sociaux et gouvernementaux pour les personnes handicapées.


Les délégations turque et iraquienne ont abordé la question des conflits armés.  Mme FATMA SAHIN, Ministre de la famille et des politiques sociales de Turquie, s’est émue de la persistance des guerres et de leurs conséquences néfastes.  « Toutes les guerres se traduisent par une augmentation du nombre de personnes handicapées et nous devons faire cesser les guerres.  Mon pays accueille de nombreux réfugiés syriens.  L’ONU doit être capable de dire: arrêtez-vous!», a-t-elle imploré.


Une émotion partagée par Mme GOUDOU (Côte d’Ivoire) qui a tenu à sensibiliser les États Membres sur la situation des pays sortant d’un conflit armé.  « Outre le nombre de morts résultant de ces conflits, les survivants souffrent de très nombreux handicaps » a-t-elle expliqué, en déclarant que son pays était particulièrement sensible à leur situation.


M. MOHAMED SHIRA AL SOUDANI (Iraq) a rappelé que de très nombreuses mines antipersonnel subsistaient dans son pays et étaient la cause des handicaps.  « En 2012, on estimait à 24% le taux de la population iraquienne souffrant d’un handicap, ce qui pousse notre pays à mettre en œuvre des politiques et stratégies globales et locales », a-t-il expliqué.


Le sport peut être un facteur de développement et d’intégration, ont fait valoir plusieurs intervenants, dont Mme LORETTA CLAIRE, représentante de l’organisation Special Olympics International.  Elle a dénoncé la stigmatisation dont souffrent les personnes handicapées et les brimades dont elles font l’objet.  « Trop de gens m’ont dit que je n’avais pas de valeur en raison de mon handicap.  Trop de gens se concentrent sur ce que vous ne pouvez pas faire au lieu de mettre en valeur ce dont vous êtes capables.  Heureusement pour moi, j’ai rencontré des gens qui m’ont encouragé à capitaliser sur mes qualités ».


M. FUMIO KISHIDA, Ministre des affaires étrangères du Japon, a rappelé que son pays venait d’être nommé pays organisateur des Jeux olympiques de 2020 par le Comité international olympique (CIO).  Cette occasion, a-t-il dit, est une opportunité pour son pays de démontrer son attachement profond aux droits des personnes handicapées.  Il a assuré que son pays déploierait des moyens considérables pour permettre un accès plein et entier aux installations olympiques.  En outre, il a estimé que l’universalité de l’olympisme reflétait l’universalité des droits de l’homme.


Déclarations de clôture


M. ARSENIO BALISACAN, Ministre de la planification économique et sociale, Coprésident de la première table ronde intitulée « La coopération internationale et régionale et les partenariats en faveur de la prise en compte de la problématique du handicap dans le développement », a estimé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait transmettre un message très clair au monde sur la participation de tous, y compris des personnes handicapées.


Plusieurs intervenants ont fait remarquer que l’entrée en vigueur de la Convention relative aux droits des personnes handicapées doit servir de plateforme pour la mise en œuvre du cadre normatif international sur le handicap et le développement.  Or, il reste un écart entre la politique et l’application, et l’importance d’une ratification universelle de la Convention et du Protocole facultatif s’y rapportant a été soulignée, a résumé M. Balisacan.


Au cours de la table ronde, de nombreux États Membres ont réaffirmé leur volonté de renforcer leurs partenariats régionaux et internationaux.  Emploi, logement, droits des enfants ont souvent été mentionnés.  Il a été reconnu que le manque de données rendait difficiles la coordination et le suivi.  L’octroi d’une assistance technique, l’appui aux campagnes de mobilisation des opinions, le renforcement de la connaissance des situations des personnes handicapées, l’appui à la recherche, et l’accès aux appareils d’assistance ont été évoqués.  Différents participants ont également mis l’accent sur la coopération triangulaire Sud-Sud et sur le partenariat entre le secteur public et la société civile. 


Mme HEIDI HAUTALA, Ministre du développement international de la Finlande, Coprésidente de la deuxième table ronde intitulée « Le programme de développement pour l’après-2015 et le développement sans exclusion pour les personnes handicapées », a rappelé que l’article 32 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées indique que toute coopération en matière de développement devrait être inclusive des personnes handicapées.  Pour assurer l’égalité et lutter contre la discrimination, la communauté internationale devrait faire en sorte que celles-ci soient prises en compte dans le programme de développement pour l’après-2015 et fixer des cibles spécifiques pour lever les obstacles.


Mme Hautala a recommandé de prêter attention aux différents motifs d’exclusion.  Les personnes handicapées ne constituent pas un groupe homogène et les données doivent être ventilées par handicap.  Tous les États Membres devraient renforcer leur partenariat, notamment en matière de transfert de technologies.  L’éducation inclusive devrait être une priorité après 2015, de même que la création de mécanismes de suivi pour les plans nationaux. 


M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a salué cette réunion comme « une étape historique dans l’histoire des Nations Unies » avec l’adoption d’un outil nouveau, un document final orienté vers l’action.


« La valeur égale de tous les êtres humains a été de nouveau confirmée », s’est félicité M. Eliasson.  « Nous sommes tous conscients des défis mais, aujourd’hui, nous reconnaissons les immenses possibilités qu’offre le milliard de personnes handicapées. »


Reprenant les points saillants du document final de la Réunion de haut niveau, il a estimé qu’il était important pour les États Membres de réaffirmer leur détermination à réaliser les OMD en faveur des personnes handicapées et à mettre en œuvre des stratégies plus ambitieuses.  Ces personnes resteront vulnérables de façon disproportionnée face à la pauvreté si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte comme il se doit.


Le Vice-Secrétaire général a promis d’écouter les voix des personnes handicapées alors que l’on reformule le programme de développement pour l’après-2015.  On peut juger les sociétés à la façon dont elles traitent leurs groupes les plus vulnérables, a-t-il fait remarquer.


Les États Membres se sont engagés également à adopter des mesures audacieuses pour la pleine mise en œuvre du cadre normatif sur le handicap et le développement.  Il convient de promouvoir l’inclusion des personnes handicapées dans certains domaines, tels que l’éducation, la santé, l’emploi ou la riposte humanitaire, a poursuivi M. Eliasson.  Il convient aussi d’améliorer les données relatives au handicap et d’encourager la mobilisation des ressources sur une base durable.


En conclusion, M. Eliasson a demandé à tous les États Membres, à la société civile et aux autres acteurs de mettre en œuvre le cadre normatif sur le handicap et le développement, ainsi que le document final de cette Réunion de haut niveau.


« La dignité de chaque être humain, l’égalité des chances et la pleine participation, a-t-il rappelé, sont des principes directeurs au cœur de la Charte des Nations Unies ».  « C’est un pas dans la bonne direction, mais il convient de respecter les engagements que nous prenons », a-t-il ajouté.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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