FEM/1895

Commission de la condition de la femme: l’impact de l’éducation, de l’exode rural et des nouvelles technologies sur la vie des femmes rurales au centre du débat général

2/03/2012
Conseil économique et socialFEM/1895
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme                     

Cinquante-sixième session                                  

10e et 11e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: L’IMPACT DE L’ÉDUCATION, DE L’EXODE RURAL ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

SUR LA VIE DES FEMMES RURALES AU CENTRE DU DÉBAT GÉNÉRAL


La poursuite du débat général de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion pour la quarantaine de délégations qui ont pris la parole de discuter de tout un éventail de thématiques, allant du problème de l’exode rural à l’importance de l’éducation en passant par les mérites de l’accès aux nouvelles technologies.


« Pour que les femmes rurales deviennent des agents du changement et du développement, elles doivent recevoir une éducation de qualité dès le plus jeune âge », a ainsi souligné le représentant de la Grèce.


Son homologue de la Suisse a insisté sur la nécessité d’éduquer les jeunes dès leur plus tendre enfance aux vertus de l’égalité entre garçons et filles et hommes et femmes.  Elle a fait observer que les jeunes suisses considèrent que l’égalité est déjà réalisée dans leur société, alors que le pays fait encore face à une forte ségrégation dont pâtissent les filles et les femmes dans le choix des formations et dans le parcours professionnel.  Faisant le point sur la situation dans les zones rurales, elle a en effet indiqué que le secteur agricole suisse était constitué « d’un bon tiers » de femmes, mais que du fait du système successoral, « mais surtout du fait des mentalités », les femmes sont rarement propriétaires et ne représentent que 5% des exploitantes, sans compter leur sous-représentation dans les organisations agricoles.


Le représentant de l’Espagne a expliqué de son côté que parmi les défis majeurs qu’ont rencontrés les femmes espagnoles dans l’histoire, celui de la migration vers les agglomérations urbaines était le plus récent.  Le Gouvernement espagnol a par conséquent déployé un Plan stratégique pour l’égalité des sexes dans le développement rural durable pour 2011-2014 qui vise à combattre la masculinisation et le vieillissement des zones rurales et à lutter contre la double discrimination dont souffrent les femmes vivant et travaillant dans les zones rurales.


Dans une même veine, la représentante de l’Estonie a indiqué que même si seulement 20% de la population estonienne vivent dans des villages, des programmes ont été créés pour souligner l’attrait de la vie rurale et ses bienfaits.


À son tour, le représentant de la Lituanie, à l’instar de son homologue du Kazakhstan, a noté que l’accès aux nouvelles technologies avait contribué à l’amélioration de la situation des femmes rurales en leur facilitant la recherche d’emploi et l’accès aux services bancaires, notamment, mais également en améliorant la vie culturelle de ces régions.


La représentante des Îles Salomon a observé de son côté que les phénomènes climatiques et la fréquence des catastrophes naturelles, dont souffrent énormément  les petits États insulaires, représentaient des défis supplémentaires pour les droits des femmes rurales. 


Abondant dans ce sens, la représentante du Japon a fait savoir que le séisme qui a secoué son pays, suivi d’un tsunami il y a bientôt un an, avait permis de repenser l’appréciation du rôle des femmes dans la réduction et la gestion des risques et des effets des catastrophes naturelles ou créées par l’homme.  Elle a annoncé que le Japon présentera un nouveau projet de résolution axé sur l’égalité des femmes et la promotion de leur rôle en cas de catastrophes naturelles. 


Le représentant de la Colombie a abordé de son côté la question des conflits armés en zone rurale, expliquant que ceux-ci avaient eu un impact considérable sur la vie des femmes à cause de l’éclatement des familles et des déplacements forcés qu’ils provoquent, entre autres.  Il a expliqué que son gouvernement s’était par conséquent doté d’une politique de restitution de terres après des périodes de violence, qui accorde une attention particulière aux femmes rurales, voyant en elles les chefs de fil du développement local et du processus de modernisation des zones rurales.


La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux lundi, le 5 mars, à partir de 10 heures.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Suite du débat général


M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) a remarqué que le développement rural durable ne peut avoir lieu que s’il offre des opportunités égales et des droits égaux aux femmes et aux hommes et s’il reconnait le rôle stratégique des femmes dans sa réalisation.  Rappelant les défis majeurs qu’ont rencontrés les femmes espagnoles dans l’histoire, il a ajouté celui de la migration urbaine, qui est plus récent.  Dans ces circonstances, l’Espagne a lancé un Plan stratégique pour l’égalité des sexes dans le développement rural durable pour 2011-2014.  Les objectifs de ce Plan sont de lutter contre la double discrimination dont souffrent les femmes vivant et travaillant dans les zones rurales, de mettre fin à l’exode des femmes rurales vers les villes, de combattre la masculinisation et le vieillissement des zones rurales et d’encourager l’accès des femmes au marché du travail.  Le représentant a aussi mentionné une loi sur la propriété partagée des établissements agricoles, adoptée en octobre 2011.  Il a assuré que son pays s’attachait aussi à lutter contre la violence à l’égard des femmes, en particulier contre le « fémicide ».  L’Espagne se penche aussi sur les conditions des femmes handicapées vivant dans les zones rurales, a-t-il ajouté.


Mme BEATRIZ RAMÍREZ (Uruguay) a prôné une approche intégrale de l’autonomisation des femmes rurales pour leur garantir l’éducation, la santé, ainsi que l’accès à la propriété foncière, aux nouvelles technologies et au crédit.  L’Uruguay dispose d’un Institut national de la femme qui met en œuvre le Plan pour l’égalité des chances et des droits, a-t-elle indiqué.  Elle a expliqué que son pays a notamment intégré les perspectives socioéconomiques du genre dans les mesures visant les femmes rurales et mis en place un système national de soins de santé.  Ce système jouera un rôle crucial dans la formation de personnes assurant des services à domicile, a-t-elle notamment indiqué.  La représentante a ajouté que le Gouvernement uruguayen donne la priorité aux populations vulnérables sur le plan social et lancera en 2012 des expériences pilotes à leur égard.  Elle s’est enfin préoccupée du nombre de décès de femmes qui succombent aux violences domestiques et a mentionné l’existence en Uruguay de services itinérants qui sont proposés aux femmes victimes de cette violence, notamment celles qui vivent dans les régions les plus reculées.


Mme DIARRA KADIATOU SAMOURA, Secrétaire générale du Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du Mali, a rappelé que le Mali fait face à une situation difficile à cause d’un conflit fratricide qui vient d’éclater dans le nord du pays et qui continue d’endeuiller de nombreuses familles.  Le Mali adhère, a-t-elle dit, au rapport du Secrétaire général sur l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, et au règlement des problèmes actuels.  Le Mali dispose, a ajouté Mme Diarra, d’un programme de développement économique et social et de la volonté d’investir dans le secteur rural pour en faire le moteur de la croissance économique et ouvrir ainsi la voie à la modernisation de l’agriculture familiale.  Elle a révélé qu’au Mali 77% des femmes vivent en milieu rural et presque 75% interviennent dans les activités agricoles; elles sont très actives dans le maraîchage où elles représentent 37,66% des producteurs et plus de 55% du nombre des maraîchers.  À l’Office du Niger, qui est une exploitation agricole en Afrique de l’Ouest, environ 7% des chefs d’exploitation sont des femmes et 785 ha de superficies rizicoles sont exploitées par elles.  Par ailleurs, a dit la Secrétaire d’État, le Gouvernement du Mali a appuyé la mise en place de la Fédération nationale des femmes rurales (FENAFER) et a créé un Fonds d’autonomisation de la femme et de l’épanouissement de l’enfant (FAFE) alimenté par les ressources de l’État et de ses partenaires financiers.  Elle a réitéré que les obstacles à l’autonomisation de la femme rurale sont nombreux dont, le manque de qualification, la faible performance des organisations féminines rurales et le faible niveau de financement des activités des femmes rurales.  Enfin, pour réduire la pauvreté et parvenir à une croissance rurale, Mme Diarra a suggéré de renforcer les approches à prendre face aux effets néfastes du changement climatique et de la crise économique sur le monde rural. 


Mme GENOVEVA DA CONCEIÇAO, Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a indiqué que l’égalité entre hommes et femmes était consacrée par la Constitution de l’Angola.  Des programmes ont été adoptés pour protéger le bien-être des femmes et, depuis l’instauration de la paix en 2002, les femmes sont de plus en plus visibles dans les structures gouvernementales.  Mme Da Conceiçao a précisé qu’entre 2002 et 2007, la représentation des femmes au Parlement était passée de 14% à 38%, et de 11% à 29% pour ce qui est des fonctionnaires au niveau du Gouvernement.  Une loi sur la violence domestique a été adoptée en juin 2011, et le Conseil des ministres étudie actuellement un projet de loi nationale sur le genre ainsi que la révision du Code de la famille et du Plan d’action pour les femmes rurales.  La loi sur la propriété foncière permet par ailleurs aux femmes d’acquérir ou d’hériter des terrains.  La Ministre a également évoqué les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation.


Mme EMERINE KABANSHI, Vice-Ministrepour l’égalité des sexes et le développement de l’enfant de la Zambie, a mis l’accent sur la violence sexiste, qui constitue l’une des menaces à l’avancement de la femme dans son pays.  Elle a souligné que le Parlement zambien avait adopté, en 2011, une législation en la matière, qui fournit notamment protection et soutien aux victimes à travers des foyers d’accueil.  Bien que cette législation soit la pierre angulaire de la lutte contre les violences à l’égard des femmes, elle a rappelé la nécessité de disposer de ressources pour la mettre en œuvre et a demandé une assistance des Nations Unies et des partenaires de coopération pour mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de cette loi.  S’agissant de l’autonomisation économique des femmes, Mme Kabanshi a expliqué que la Zambie avait créé un Fonds d’autonomisation économique des citoyens qui attribue 30% de ses ressources à des femmes entrepreneures.  En plus de ces fonds, son gouvernement a également alloué, lors de l’exercice budgétaire 2012, un total de 4,3 millions de dollars aux divisions et ministères en charge du développement des enfants, des communautés, de la santé maternelle et infantile en ciblant tout particulièrement les femmes rurales, a-t-elle conclu. 


M. TSELISO ‘MOKELA, Secrétaire principal du Ministère du genre, des sports et des loisirs du Lesotho, a indiqué qu’en 2006 son pays avait adopté une loi sur la capacité juridique des personnes mariées qui vise à protéger les femmes, notamment celles vivant en milieu rural.  De plus, une nouvelle loi sur la propriété foncière, adoptée en 2010, permet aux femmes mariées d’hériter de terres et d’être copropriétaires, avec leurs époux, de biens immuables.  Il a indiqué que les citoyennes du Lesotho avaient créé des réseaux de lutte contre la pauvreté qui mènent un plaidoyer pour la bonne gouvernance et une distribution équitable des services, entre autres actions.  Par ailleurs, afin de remédier aux pénuries en combustible que connaissent les femmes rurales, le Gouvernement du Lesotho a lancé un projet de fabrication de rouleaux de papier et de galettes de bouse dans certains districts.  Un projet d’électrification rurale est également en cours.  M. Tseliso‘Mokela a ensuite passé en revue plusieurs projets lancés par le Lesotho en collaboration avec ses partenaires de développement, notamment dans les domaines de l’alimentation, du textile, de l’élevage et de l’agriculture.


Mme KELEBOGILE P. KGABI, Secrétaire permanente adjointe du Ministère du travail et des affaires domestiques du Botswana, a indiqué que l’élimination de la pauvreté était une des priorités principales de son gouvernement, précisant que le taux de pauvreté était passé de 59% entre 1985 et 1986 à 20,6% entre 2009 et 2010.  Le Gouvernement botswanais a investi dans l’infrastructure rurale afin d’appuyer les secteurs de l’agriculture et de la production et de favoriser l’accès aux marchés.  De plus la politique de diversification économique, qui a été adoptée en 2010, met l’accent sur l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages, ceci dans les milieux ruraux notamment, tandis que le programme de gestion des cheptels et de développement de l’infrastructure ambitionne d’améliorer le statut économique des femmes rurales.


Mme Kgabi a ensuite indiqué que depuis l’adoption, en 2008, d’une loi sur la violence domestique, le Botswana était en train de créer un système de références en matière de violences sexistes et de mettre sur pied une série de règlements pour faciliter la bonne mise en œuvre de cette loi.  Il existe également un système de discrimination positive dans les communautés rurales les plus reculées, et les femmes rurales ont également accès à des programmes d’alphabétisation, a-t-elle indiqué.


Mme RARINTHIP SIRORAT, Ministre du développement social et de la sécurité humaine de la Thaïlande, a fait observer que l’éducation était le moyen le plus puissant d’atteindre l’autonomisation des femmes et des filles.  C’est pourquoi le système d’éducation nationale de son pays prévoit l’accès universel à l’école.  Elle a souligné qu’en 2010, 2,5 millions de femmes et de filles avaient par ailleurs bénéficié de programmes d’éducation informels.  Des centres de télé-éducation avaient été lancés, au cours de la même année, dans les communautés.  Ceux-ci mettent l’accent sur l’apprentissage de technologies et, en 2011, 65% des utilisateurs des 880 centres créés à travers le pays étaient des femmes, a-t-elle précisé.  Elle a souligné que la Thaïlande organisait, chaque année, des assemblées de femmes aux différents niveaux de pouvoir: provincial, régional et national, qui se penchent sur des thèmes correspondant aux 12 objectifs prioritaires ciblés par la Plateforme d’action de Beijing.  Au final, ces assemblées envoient vers le Gouvernement des suggestions et des recommandations qui seront incorporées dans les mesures nationales de développement, a-t-elle ajouté. 


La Thaïlande a également mis en place 95 301 organisations communautaires qui permettent aux femmes de bénéficier de formations, et de soutien à la création d’emplois et à la création de projets de bien-être locaux.  C’est un outil qui a déjà contribué à réduire la faim et la pauvreté, a-t-elle conclu.  Elle a ajouté que son pays menait un projet pilote dans le domaine de la budgétisation de l’égalité des sexes qui réunit pour l’instant 19 administrations publiques


Mme ZURAIDAH AMIRUDDIN, Sous-Secrétaire de la Division des politiques du Ministère de la femme, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, a indiqué que le secteur agricole avait permis à son pays de faire passer le taux de pauvreté de sa population de 49,3% en 1970 à 2,8% en 2010.  Elle a indiqué que la loi sur la propriété terrienne avait été amendée en 2002 afin de permettre aux épouses et aux ex-épouses de devenir copropriétaires avec leurs maris.  Elle a expliqué qu’un appui financier était accordé par des institutions financières telles que l’Agro Bank, SME Bank et Amanah Ikhtiar Malaysia, un modèle établi sur la base de la banque Grameen, du Bangladesh.  La Malaisie dispose également de programmes de formation entrepreneuriale destinés aux femmes, et 42 centres Internet ruraux ont été établis dans l’ensemble du pays à leur intention.  Mme Amiruddin a également indiqué que la loi sur la violence domestique avait été révisée en 2011 et pénalisait dorénavant les blessures émotionnelles et psychologiques.


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que la famille était l’unité de base de la communauté humaine et que c’était sous cet angle de l’approche familiale que les organes des Nations Unies, en particulier la Commission de la condition de la femme, devraient aborder les stratégies en vue de l’avancement des femmes.  Il a souligné que son pays avait participé aux efforts à cet égard à travers l’organisation de la troisième Conférence des femmes ministres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en décembre 2010 à Téhéran.  Il a ensuite cité plusieurs initiatives destinées à identifier les questions prioritaires à l’égard des femmes, notamment en matière de formation.  M. Al-Habib a affirmé que l’Iran s’était efforcé de respecter les perspectives sexospécifiques dans les politiques et les processus de son plan de développement national.  Il a aussi cité la création d’un comité national des femmes et de la famille en vue de mettre en œuvre le principe de la Constitution iranienne qui vise à renforcer l’union sacrée familiale et les relations familiales en vertu du droit islamique.  Il s’est également félicité du taux d’espérance de vie des femmes iraniennes, qui atteint 76 ans


M. PATRIKAS SKRUDUPIS (Lituanie) a indiqué que son pays avait proposé sa candidature à la Commission de la condition de la femme dans le souci de contribuer plus avant aux objectifs de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et parvenir à une égalité de fait entre hommes et femmes.  Mettant l’accent sur le rôle des femmes rurales, la Lituanie participe activement au Groupe de travail sur la famille et le développement rural de la FAO, a-t-il précisé.  Soulignant les développements ayant contribué à l’amélioration de la situation des femmes rurales en Lituanie, M. Skrudupis a cité la promotion de l’accès aux technologies de l’information et de la communication dans les zones rurales, dont l’accès à Internet et aux téléphones portables, qui a contribué à améliorer la vie culturelle et la qualité de vie en général.  Cela a aussi facilité l’accès à des services bancaires, postaux et sanitaires.  Si des progrès ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire en faveur des femmes rurales, a dit M. Skrudupis, en reconnaissant la persistance de disparités locales sur la situation des femmes en Lituanie.  


Mme BADRAA DOLGOR, Conseillère du Premier Ministre de la Mongolie, a considéré qu’une stratégie de développement ciblée élaborée avec la participation active des femmes rurales pouvait s’avérer efficace pour faire avancer le sort des femmes rurales partout dans le monde.  Elle a rappelé qu’au niveau international, son pays avait été l’un des principaux coauteurs de la résolution de l’Assemblée générale sur la situation des femmes rurales, tandis que sur le plan national, la Mongolie avait intégré les questions de genre, ainsi que la réalisation des Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) dans ses stratégies de développement.  Elle a expliqué que, ces dernières années, la Mongolie s’était concentrée sur l’autonomisation économique des femmes par le biais d’un appui aux ménages et à la production à moyenne échelle.  En 2011, 300 millions de dollars ont ainsi été alloués à des prêts aux petites et moyennes entreprises, dont 70% sont gérées par des femmes.  Les efforts du Gouvernement mongol à l’égard des femmes rurales ont aussi été axés sur l’éducation, la santé reproductive, l’accès aux services, ainsi que la lutte contre la violence sexiste, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite mis l’accent sur la nécessité de faire face aux catastrophes naturelles, qui constituent une menace grandissante pour les femmes rurales et méritent l’attention de tous. 


Mme MARIE-JOSÉE BONNE, Conseillère spéciale au Ministère du développement social et de la culture des Seychelles, a fait savoir que la pauvreté extrême n’existe pas aux Seychelles et que les indicateurs du développement sont positifs, comme dans les pays développés.  Elle a ajouté que son pays concentre ses efforts pour atteindre l’OMD 1 qui est de réduire les inégalités.  Elle a révélé ensuite que le concept d’émancipation des femmes rurales n’a jamais été entendu aux Seychelles et que les « femmes rurales » en tant que telles n’existent pas aux Seychelles.  Il n’y a pas de distinction officielle entre les concepts « urbain » et « rural » car « nous sommes une population urbaine », a indiqué Mme Bonne.  De même, la terminologie de sécurité alimentaire est nouvelle dans le pays et elle n’a pas été prise en compte dans la Constitution de 1993.  Mais elle va être prise en considération dans la politique nationale de genre actuellement en projet.  Aux Seychelles, a dit Mme Bonne, quand nous parlons d’émancipation des femmes, nous parlons d’émancipation de nos femmes, de nos hommes, de nos garçons et de nos filles dans leurs responsabilités individuelles contre la pauvreté.


Mme YANIRA ARGUETA, Directrice exécutive de l’Institut pour le développement des femmes d’El Salvador, a indiqué qu’en zone rurale, 6 femmes sur 10 étaient victimes de pauvreté, et que les femmes représentent plus de 15% des travailleurs agricoles.  Elle a expliqué que la loi sur l’égalité et l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes mettait l’accent sur la situation des femmes rurales en favorisant notamment le respect de la liberté syndicale, en appuyant le travail des coopératives agricoles et de pêche, et en encourageant la participation des femmes au processus de prise de décisions.  Elle a expliqué que le programme de solidarité des communautés rurales entendait améliorer la situation des ménages vivant dans l’extrême pauvreté.  Un programme d’appui est également destiné aux femmes chefs de famille vivant dans la pauvreté extrême.  La représentante a également fait savoir que des efforts considérables ont été déployés pour répondre à la situation des femmes rurales victimes de situation d’urgence ou de catastrophes naturelles suite, notamment, au passage de la dépression tropicale 12E.


Mme SYLVIE DURRER (Suisse) a indiqué que le secteur agricole suisse qui produit environ 60% des aliments consommés dans le pays, était caractérisé par des exploitations familiales de petite taille, et reste constitué « d’un bon tiers » de femmes.  Cependant, a-t-elle indiqué, du fait du système successoral, « mais surtout du fait des mentalités », les femmes sont rarement propriétaires et ne sont que 5% à être exploitantes.  Elle a indiqué que les femmes rurales suisses assument souvent une triple charge et que des progrès devaient être réalisés en matière de partage des tâches au sein du couple.  Elle a déploré le manque de reconnaissance du rôle des femmes dans l’agriculture, ainsi que leur sous-représentation dans les organisations agricoles.  Elle a encouragé ces organisations à une plus grande mixité.  Afin de répondre au fait que les femmes ont un accès souvent plus restreint que les hommes aux moyens financiers, la Suisse à mis en œuvre des formations et des documents spécifiquement adressés aux femmes, notamment l’initiative « Paysanne en toute conscience », a dit Mme Durrer.  La représentante a cependant reconnu que la Suisse devait intensifier ses efforts dans ce domaine.


Mme Durrer a ensuite affirmé que son gouvernement appliquait de façon systématique la budgétisation sensible au genre et privilégiait les actions qui engendrent une amélioration durable des conditions de vie des petites exploitations et qui comprennent des activités ciblées pour l’autonomisation économique, politique et sociale des femmes.  La Suisse s’est par ailleurs engagée à verser près de 9 millions de dollars à ONU-Femmes.  Enfin, la représentante a observé que les jeunes suisses considèrent que l’égalité est réalisée, alors que le pays fait encore face à une forte ségrégation dans le choix des formations et dans le parcours professionnel, et alors que la violence domestique est toujours présente.  C’est pourquoi, il importe de poursuivre l’éducation à l’égalité des jeunes, a-t-elle souligné.


Mme HIROKO HASHIMOTO (Japon) a expliqué que le séisme qui a secoué son pays, il y a bientôt un an, avait permis de repenser l’appréciation du rôle des femmes dans la réduction et la gestion des risques et des désastres.  Dans ce contexte, le Japon présentera, au cours de cette cinquante-sixième session de la Commission de la condition de la femme, un nouveau projet de résolution axé sur l’égalité des sexes et la promotion de leur rôle en cas de catastrophes naturelles, a-t-elle expliqué.  Elle a émis l’espoir que, par le biais des discussions autour de ce projet de texte, les délégations pourront approfondir leurs connaissances de cette question et mettre en place un système de gestion tenant compte de l’égalité des sexes.  « Alors que le Japon se remet de ce séisme, il construit aussi une société inclusive qui tient compte de tous ses acteurs, aussi bien les femmes, les enfants que les personnes âgées et les plus vulnérables », a-t-elle ajouté. 


Elle a noté que le troisième plan en faveur de l’égalité des sexes avait été adopté par son gouvernement en décembre 2010 et que la loi japonaise sur l’alimentation, l’agriculture et les zones rurales encourageait la promotion des femmes dans les activités de production et de gestion agricoles.  Pour atteindre cet objectif, elle a mis l’accent sur la participation des femmes aux processus de prise de décisions.  Elle a expliqué que des objectifs, quotas et proportions de femmes ont été établis au sein des conseils des organisations et comités agricoles.  Plusieurs quotas ont aussi été instaurés dans les comités formulant les plans agricoles locaux (avec 30% de sièges attribués aux femmes), ainsi que dans des systèmes de subventions aux activités agricoles (où un quota de 10% de femmes entrepreneures est appliqué), a-t-elle conclu. 


Mme DOROSDAY DHRESSEN KENNETH, Directrice du Département des affaires féminines de Vanuatu, a indiqué que la nouvelle version de l’Agenda d’action prioritaire 2012-2015, le plus important document de planification dont dispose le Gouvernement du Vanuatu, reflétait dorénavant l’engagement de ce dernier en matière de promotion de la parité et d’autonomisation de la femme.  La loi sur la protection de la famille est entrée en vigueur en 2009 après 15 ans de lobbying et la parité a par ailleurs été réalisée au niveau de l’éducation primaire, a dit Mme Kenneth.  La représentante a néanmoins indiqué que le taux d’analphabétisme demeurait élevé chez les femmes rurales.  Elle a ensuite expliqué que ces dernières avaient accès à un système de microcrédit, le Vanwods, qui leur permettait de créer des entreprises et de subvenir à des besoins de base, liés notamment à la scolarisation de leurs enfants et à l’équipement des ménages.  Mme Kenneth a cependant fait savoir que l’inégalité de l’accès aux services de sécurité alimentaire et aux perspectives d’emploi et de création d’entreprise demeurait un défi pour les femmes rurales, ajoutant que la complexité du problème exigeait une attention accrue en matière de planification des politiques.


Mme TANJA SALECL (Slovénie) a indiqué qu’avec 32% de femmes au Parlement, la Slovénie, sur les 144 pays membres de l’Union interparlementaire, se trouvait au vingt-troisième rang, ce qui souligne ainsi une participation active des femmes au processus de prise de décisions politiques.  Elle a précisé que les conclusions de la première étude sur la prévalence de la violence domestique, publiée en Slovénie en décembre 2011, contribueront à assurer une mise en œuvre plus effective de la loi sur la prévention de la violence domestique, adoptée en 2008, et du programme national de prévention de la violence domestique, établi en 2009.  Elle a précisé que la Slovénie procédait actuellement à la ratification de la Convention européenne de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des femmes.


Le troisième plan d’action (2005-2013) de mise en œuvre du programme national pour l’égalité des opportunités entre hommes et femmes a été complété en 2011, en mettant l’accent sur l’amélioration de l’inclusion sociale, les conditions de vie et de travail des femmes rurales, a précisé la représentante.  Elle a ajouté que le Gouvernement slovène avait adopté, en 2006, un programme d’intégration du genre dans le développement de l’agriculture et des régions rurales avec comme principal objectif la promotion de la sécurité alimentaire et le développement durable de ces régions par une participation plus active des femmes rurales.  Tout en assurant que le principe d’égalité entre les sexes était au centre du programme de développement rural 2007-2013, la représentante de la Slovénie a fait observer que les résultats obtenus demeuraient faibles par rapport aux engagements ambitieux pris dans le cadre du Programme d’action de Beijing et en vertu des dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.


M. JULIO COLONIA, Directeur général du Ministère de la femme, de la famille et de la cohésion sociale de la Guinée-Bissau, a souligné que malgré la situation de conflit militaire qu’a connue son pays en 1998, plusieurs progrès ont pu être enregistrés en faveur de l’autonomisation des femmes.  Elle a cité, en termes de processus institutionnels, la création d’un Ministère de la femme et d’un Institut pour la femme et l’enfant, ainsi que l’adoption de lois interdisant les mutilations génitales féminines et d’autres textes portant sur la santé féminine.  Ces textes permettent une protection effective de la femme et le renforcement de leurs droits, a-t-elle souligné.  Elle a également mis l’accent sur le plan d’action politique national de l’égalité et de l’équité du genre qui, a-t-elle souligné, va permettre d’obtenir des résultats à moyen terme dans ce domaine, notamment en offrant aux femmes un accès aux services de base tels que l’eau, l’agriculture, la pêche et l’éducation.  Elle a aussi expliqué que des centres pilotes avaient été créés dans le pays afin de permettre aux femmes d’accéder à la justice.  Par ailleurs, dans le but d’augmenter la représentation des femmes dans tous les processus de prise de décisions, le Gouvernement de la Guinée-Bissau a mis en place une plateforme des femmes, a-t-elle conclu.


Mme LIINA KANTER, Directrice du Département pour l’égalité entre les sexes du Ministère des affaires sociales de l’Estonie, a indiqué qu’en 2011, le Parlement avait engagé le Gouvernement estonien à préparer un plan d’action pour réduire l’écart salarial hommes/femmes.  Un plan d’action a par ailleurs été mis sur pied pour combattre la violence domestique, lequel a permis d’adopter une approche mieux coordonnée en matière de prévention.  Mme Kanter a ensuite indiqué que même si seulement 20% de la population estonienne vit dans des villages, des programmes ont été créés pour souligner l’attrait de la vie rurale.  De plus, le Plan estonien pour le développement rural 2007-2013 dispose de marqueurs pour promouvoir l’égalité entre les sexes, ceci notamment dans le domaine de l’emploi.  Mme Kanter a ensuite passé en revue les activités internationales de l’Estonie qui ciblent la promotion du droit des femmes, en Afghanistan et en Géorgie notamment.


Mme LUCIA ZACHARIASOVA, Directrice de l’Unité pour l’égalité entre les sexes du Ministère du travail et des affaires sociales de la République tchèque, a indiqué que son gouvernement accordait une attention particulière à la formation professionnelle des femmes, notamment celles vivant en milieu rural ou qui ont connu une longue période d’inactivité sur le marché du travail.  Elle a souligné l’importance de réconcilier les vies professionnelles et familiales et a expliqué que la distribution d’allocations parentales avait été modifiée de manière à permettre aux parents d’enfants en bas âge de reprendre plus rapidement leur activité professionnelle.  Mme Zachariasova a ensuite indiqué que l’égalité de l’accès à l’éducation et à la formation permettait aux femmes rurales de pleinement participer à la marche de la société.  Elle s’est enorgueillie du fait que le nombre de femmes tchèques vivant dans la pauvreté était en deçà de la moyenne européenne, observant néanmoins que des défis persistaient et que les femmes étaient plus susceptibles d’être victimes de pauvreté que les hommes.  La représentante a ensuite fait savoir que le Gouvernement tchèque s’était engagé, en 2010, à présenter la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale aux représentants des différents villages et villes du pays.


Mme POLOTU FAKAFANUA-PAUNGA (Tonga) a précisé que son gouvernement, qui est en place depuis décembre 2010, était le premier à avoir été élu démocratiquement dans le pays.  Ce nouveau Gouvernement a désigné une femme ministre de l’éducation, des affaires féminines et de la culture et a mis en place un cadre de développement stratégique pour la période 2010-2014, avec neuf axes principaux dont l’émancipation de la femme et une nouvelle formulation de programmes de développement rural et des communautés locales.  Le Gouvernement de Tonga prévoit aussi, a indiqué sa représentante, la création d’un schéma de protection sociale en faveur des plus vulnérables.  Le 7 mars prochain, il lancera une étude nationale sur la violence conjugale.  Pour faire face aux conséquences dévastatrices des changements climatiques, Tonga a également établi le Plan national d’action sur les changements climatiques et la gestion des risques pour la période 2005-2015, en application du Plan d’action de gestion et de réduction des risques du Pacifique et des îles du Pacifique. 


Mme DEB MORAN, Directrice des politiques au Ministère de la femme de la Nouvelle-Zélande, s’est réjouie, en tant que membre du Conseil d’administration d’ONU-Femmes en 2012, de l’année de coopération à venir pour faire progresser le sort des femmes.  Elle a estimé qu’il fallait toutefois accroître les attentes et trouver des moyens pour avancer de manière plus efficace.  S’agissant des femmes rurales en Nouvelle-Zélande, elle a souligné les changements observés au cours des dernières années dans leur rôle.  Dans de nombreuses communautés rurales, les femmes sont à présent agricultrices, deviennent des entrepreneures indépendantes ou mettent en place des entreprises en vue d’exporter leurs produits.  Elle a toutefois noté que ces dernières effectuaient aussi de nombreuses tâches non rémunérées, davantage que leurs homologues vivant dans les villes.  Elle a noté que son gouvernement soutenait l’accès aux services de santé, à l’éducation, ainsi qu’aux technologies pour ces femmes, y compris pour les femmes maories sur lesquelles il a particulièrement mis l’accent.  Mme Moran a souligné qu’un long chemin restait à parcourir et que certaines problématiques spécifiques devaient être prises en compte pour ces femmes rurales, notamment leur isolement géographique et le besoin de respecter la confidentialité quant elles sont notamment victimes de violences.  Ceci peut être difficile à garantir dans des communautés closes et restreintes, a-t-elle reconnu.


Mme MAZAL RENFORD, Directrice du Centre de formation international du MASHAV d’Israël, s’est enorgueillie du fait qu’Israël avait été le troisième pays du monde à avoir une femme Premier Ministre, Golda Meir, qui a créé l’Agence israélienne pour le développement (MASHAV).  Elle a observé que les femmes agricultrices faisaient face à un grand nombre de discriminations et a plaidé pour qu’elles obtiennent un accès égal aux ressources.  Cela équivaudrait à mettre un terme à la faim et à la malnutrition, a-t-elle souligné.  Elle a ensuite évoqué les programmes israéliens venant en appui aux capacités de certains pays en développement.  Un projet lancé au Sénégal a par exemple permis à des familles d’agriculteurs d’augmenter le rendement de leurs récoltes, s’est félicitée Mme Renford.


Mme MONIKA KSIENIEWICZ (Pologne) a affirmé que son gouvernement avait pris un certain nombre d’initiatives pour réduire les disparités qui touchent les femmes rurales et accroître leurs opportunités.  En raison notamment du manque d’études complètes sur les femmes dans l’agriculture et en milieu rural, le Ministère de l’agriculture et du développement rural polonais a mis sur pied un projet de recherche au plan national intitulé: « La situation des femmes dans l’agriculture et les zones rurales: spécificités, normes, quotas et attentes ».  Ce projet, a-t-elle dit, vise à disposer de la connaissance suffisante concernant les niveaux de vie et les attentes des femmes rurales en Pologne, à identifier leurs besoins et les obstacles importants qu’elles rencontrent dans leur vie sociale et professionnelle.  Sur la base de cette étude, des propositions seront faites en vue de mettre en œuvre des mesures ciblées sur les besoins des femmes dans le cadre de la nouvelle perspective financière de la politique agricole commune européenne, a-t-elle expliqué.


Mme Ksieniewicz a souligné que le rôle des femmes en milieu rural était un sujet interdisciplinaire qui engageait plusieurs organes gouvernementaux, dont le Ministère du travail et des politiques sociales, lequel a élaboré un programme d’appui aux femmes rurales en Pologne dans le but de faire émerger des dirigeants locaux.  Les participants à ce programme comprenaient 90% de femmes.


Mme YANIRA KUPER, Membre du Comité national de la Fédération des femmes cubaines, s’est dite convaincue que les progrès réalisés par ONU-Femmes profiteraient à l’ensemble des femmes.  Notant que la communauté internationale vivait une époque critique où les guerres entravent les progrès de l’humanité, elle a rappelé que les femmes subissaient plus cruellement les effets des conflits, ainsi que la faim et la pauvreté, et ce, en particulier dans les zones rurales.  Elle a fait remarquer que, d’après le rapport 2011 sur la pauvreté rurale, 1 milliard 400 millions de personnes vivent toujours dans une situation de pauvreté extrême.  Elle a ensuite estimé que les engagements pris à Beijing ne sont pas pleinement appliqués et a mis l’accent sur la volonté politique et les ressources nécessaires à la réalisation des objectifs fixés.


S’agissant de la situation de Cuba, elle s’est félicitée de plusieurs progrès enregistrés en faveur des femmes, malgré le blocus financier et commercial imposé par le Gouvernement des États-Unis.  Elle a expliqué que son pays avait ainsi pu assurer l’égalité des salaires entre hommes et femmes, assurer la présence des femmes au Conseil d’État et faire en sorte que les femmes rurales jouissent des mêmes droits que celles vivant dans les villes en matière d’éducation, de formation et de maternité.  Elle a précisé que 10 000 femmes étaient à présent propriétaires terriennes, ce qui favorise la production d’aliments.  Elle a conclu en soulignant qu’il n’y avait plus, à Cuba, de discrimination à l’égard des femmes rurales, mais qu’il restait encore beaucoup de défis à relever pour atteindre une égalité complète entre hommes et femmes. 


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a indiqué que le Gouvernement colombien était en train d’élaborer une politique publique nationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes.  Il a également fait savoir qu’en 2010, une loi avait été adoptée qui reconnait la contribution du travail non rémunéré des femmes au développement social et économique, suivie, en 2011 de l’adoption d’une loi sur la restitution des terres aux femmes après un conflit armé.  M. Ruiz a ensuite passé en revue différentes avancées réalisées par le Gouvernement de la Colombie dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la représentation politique des femmes, entre autres.


Il a par ailleurs expliqué que les femmes représentaient 43% des habitants des zones rurales, et que 34% d’entre elles participent à des activités productrices.  Mais seules 23% d’entre elles sont rémunérées, soit en argent soit d’une autre manière.  Qui plus est, 61% des femmes rurales vivent dans la pauvreté, a-t-il déploré.  M. Ruiz a également indiqué que les conflits armés en zone rurale avaient eu un impact considérable sur la vie des femmes à cause de l’éclatement des familles, des déplacements forcés, de l’abandon de leur propriété, mais encore des actes de violence dirigés contre elles.  Il a précisé que la politique de restitution de terres après des périodes de violence considère les femmes rurales comme des chefs de file du développement local et du processus de modernisation des zones rurales.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a souligné l’importance du travail agricole pour ensuite évoquer nombre des défis que connaissent les femmes rurales, notamment les mariages précoces, le travail non rémunéré et le manque d’accès aux services, sans compter la pauvreté.  Il a indiqué que le Chili avait l’intention de renforcer sa réglementation en matière d’attribution des titres de propriété foncière rurale et qu’un projet de loi vise par ailleurs à créer des registres de travailleurs agricoles temporaires. 


M. RAYMOND LANDVELD (Suriname) a reconnu le rôle important que jouent les femmes dans la vie socioéconomique.  C’est la raison pour laquelle dans le Plan de développement 2012-2016, le Gouvernement du Suriname s’est engagé à accorder une grande attention aux questions de parité et reconnaît la nécessité d’améliorer la situation des femmes rurales, a-t-il souligné.  Dans ce contexte, il s’est félicité du fait que, pour la première fois, une femme rurale ait été élue à un poste de responsabilité au niveau d’un gouvernement local au Suriname.  Il a souligné que le Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage avait établi des centres de développement dans tout le pays, afin de former les ressortissants des communautés locales, en particulier les femmes, « car celles-ci sont les plus importantes productrices », a-t-il précisé.  Il a souligné que ces centres travaillaient notamment à faciliter l’accès au crédit et formaient les femmes à la création d’entreprises.  Des formations agricoles ont ainsi été dispensées dans les districts de Para, de Coronie et de Nickerie, a-t-il poursuivi.  Il a salué le rôle joué par les ONG dans la sensibilisation aux questions d’égalité des sexes dans son pays et a précisé que le plan national surinamien visait à renforcer les capacités de ces organisations.     


Mme JACQUELINE LOFULO WAYELA, Secrétaire générale au Ministère du genre, de la famille et de l’enfant de la République démocratique du Congo, a fait observer que, dans certaines régions de son pays, les femmes travaillent à 75% la terre mais ne peuvent pas la posséder ou y avoir droit de succession.  Elle a noté que le Gouvernement avait, dans sa politique nationale du genre, adopté plusieurs objectifs de réduction du temps et de la corvée des tâches domestiques, ainsi que des stratégies pour accroître les rendements, la productivité et la qualité des productions réalisées par les femmes.  D’autres objectifs concernent la lutte contre les violences basées sur le genre ainsi que la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, a-t-elle poursuivi.  Elle a ensuite évoqué la création de plusieurs structures de mise en œuvre de cette politique, notamment l’Agence de lutte contre les violences faites à la femme, et le Fonds national pour la promotion de la femme et la protection de l’enfant. 


Mme Wayela a aussi précisé que les stratégies de son gouvernement à l’égard du monde rural visaient, entre autres, à mettre en place des caisses populaires, des mutuelles, des coopératives de microcrédit et des institutions de microfinance.  Les principales actions à développer en faveur des femmes rurales doivent viser le développement de technologies et le renforcement de leur accès aux ressources énergétiques, ainsi qu’au renforcement de leur participation à tous les secteurs d’activité, a dit la représentante.  Elle a conclu en disant que les femmes congolaises étaient en faveur de la paix et non de la guerre ou des violences basées sur le sexe.


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce) a estimé qu’afin que les femmes rurales deviennent des agents du changement et du développement, elles devaient recevoir une éducation de qualité dès le plus jeune âge.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’appuyer leur participation aux associations paysannes et leurs activités entrepreneuriales par l’intermédiaire de mécanismes de financement novateurs.  Le représentant a ensuite indiqué que le Gouvernement grec encourageait les activités entrepreneuriales des femmes rurales et favorisait leur accès au marché du travail.  Il a cependant indiqué que les efforts déployés étaient compromis par la crise qui traverse la zone euro, et notamment la Grèce.  L’autonomisation économique des femmes, a-t-il souligné, est un élément impératif pour réaliser une croissance économique durable.


M. Mitsialis a poursuivi son intervention en insistant sur l’importance d’impliquer les jeunes et de combattre les stéréotypes véhiculés par les médias.  Il a également parlé de la représentation des femmes en politique, y voyant un facteur déterminant pour répondre aux défis qu’elles rencontrent, notamment en ce qui concerne l’augmentation de la violence à leur encontre.


M. MOHAMED ERFANI AYOOB (Afghanistan) a indiqué que 85% de la population afghane dépendaient de l’agriculture, secteur dans lequel travaillent en majorité les femmes rurales.  Il a évoqué les efforts déployés par le Gouvernement intérimaire afghan pour faire respecter les droits des femmes, notamment l’adoption de six objectifs clefs en matière de santé, d’éducation, d’emploi, de participation politique et d’accès à la justice.  Le pays s’est doté d’un plan d’action décennal pour la femme afghane, qui fournit un cadre commun pour le Gouvernement, la communauté internationale et le secteur privé, a-t-il ajouté.  M. Ayoob a ensuite indiqué que le Gouvernement avait lancé plusieurs initiatives pour autonomiser les femmes rurales par l’intermédiaire du Ministère pour la reconstruction et le développement rural.  Le Programme de solidarité nationale a par ailleurs permis une importante participation des femmes rurales au processus de prise de décisions, et il est estimé que plus de 30% de femmes profiteront du programme national d’accès rural qui entend faciliter l’accès aux services dans les zones rurales.  Le représentant a également fait savoir que l’Afghanistan disposait d’un système de microfinancement.


M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a indiqué que son gouvernement avait lancé la Décennie de la femme africaine, laquelle accorde une attention particulière aux problèmes de la violence, des grossesses précoces, du chômage, de la mortalité maternelle et du VIH/sida, sans oublier la représentation politique des femmes.  Une association commerciale de femmes est en train d’être mise sur pied en Namibie et le Gouvernement appuie par ailleurs la participation des femmes rurales aux foires commerciales, tant aux niveaux national, sous-régional, qu’international, a dit M. Emvula.  Le représentant a également expliqué que le Gouvernement namibien gérait un programme d’octroi de crédit qui appuie les idées novatrices génératrices de revenus.  Un programme de réformes agraires a par ailleurs profité à 28% de femmes et ces dernières ont également accès à des activités génératrices de revenus dans les domaines du jardinage, de l’aquaculture, de l’extraction minière à petite échelle et de la gestion des ressources.  M. Emvula a ensuite signalé que les femmes assumaient une charge disproportionnée de la responsabilité d’aider les victimes du VIH/sida, ce qui diminuait leurs perspectives de participation à des programmes de développement socioéconomique.


Mme GRETA GUNNARSDOTTIR (Islande) a fait remarquer que son pays était, pour la troisième année consécutive, au sommet de l’indice sur l’égalité entre les sexes publié par le Forum économique mondial.  Le Gouvernement islandais, qui a pour la première fois à sa tête une femme Premier Ministre, a également incorporé dans ses politiques une budgétisation sexospécifique, a-t-elle souligné.  De nombreux progrès ont également été enregistrés dans le domaine de la lutte contre la violence sexuelle, notamment grâce à l’appui de l’ONG « Stigamot », qui a établit un centre d’accueil et d’aide aux victimes de ces violences, ainsi qu’aux victimes de la traite des êtres humains.  La représentante a cependant noté que des défis persistaient, ainsi que des inégalités en matière de parité dans le secteur privé et qu’à cette fin, le Parlement avait adopté une législation imposant au moins 40% de femmes dans les conseils d’administration d’ici à la fin 2013.  S’agissant des femmes rurales, elle a considéré qu’un accès équitable à l’éducation et aux ressources, ainsi que la capacité de contrôler leur reproduction, étaient des éléments fondamentaux de leur autonomisation.  


M. THOMASLAMBERT (Belgique) s’est félicité du thème prioritaire de cette cinquante-sixième session et s’est dit convaincu qu’une approche complète de l’autonomisation des femmes rurales était indispensable à la lutte contre la faim et la pauvreté.  Il a souligné qu’en 2011, l’autonomisation des femmes rurales avait été le quatrième pilier de la stratégie belge en matière de coopération au développement, qui a été centrée sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.  Il a ajouté que la Belgique était, par ailleurs, en train d’augmenter la part de l’agriculture dans son aide publique au développement (APD) pour la porter à 15% de cette APD d’ici à 2015.  Il a réaffirmé que les femmes rurales demeureraient parmi les priorités des actions.  


S’agissant des progrès réalisés au niveau national, le représentant de la Belgique a rappelé que l’un des défis avait concerné la sous-représentation des femmes à des fonctions exécutives et de direction.  Il a expliqué que son pays avait enregistré d’énormes progrès à cet égard en adoptant notamment une loi qui introduit des quotas pour leur assurer une présence dans les conseils d’administration des sociétés: 1 siège sur 3, a-t-il précisé.  Comme dans plusieurs pays européens, l’un des enjeux concernait aussi les écarts de salaires entre hommes et femmes, a-t-il poursuivi, notant que cette question avait constitué la priorité du Centre pour l’égalité entre hommes et femmes.  Il a ensuite cité plusieurs autres avancées en matière d’égalité de sexes ou de lutte contre les discriminations basées sur le sexe.  Il a notamment cité l’exemple du Plan d’action 2010-2014 de lutte contre la violence entre partenaires et contre toute forme de violence domestique, dont la portée a été élargie afin d’inclure de nouvelles formes de violence, telles que le mariage forcé, le crime d’honneur ou les mutilations génitales. 


Mme MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a indiqué que le programme de développement des zones rurales de son pays ciblait la modernisation, la lutte contre la pauvreté et l’assistance sociale.  La participation politique des femmes rurales ainsi que leur accès aux soins de santé sont également privilégiés, a-t-elle ajouté.  Le Kazakhstan dispose de cliniques mobiles pour répondre à l’absence de services de santé de qualité dans les campagnes, et il est prévu d’acheter 16 hélicoptères pour intervenir dans les situations d’urgence.  Elle a observé que l’éducation en milieu rural laissait à désirer et a expliqué que le Gouvernement kazakh avait lancé différentes initiatives pour assurer la bonne qualité de la formation qui y est dispensée.  Il est également prévu d’élargir les perspectives d’emploi pour les femmes dans le secteur agricole.  La représentante a ensuite cité les mérites du microcrédit dont bénéficient les femmes et qui leur permet d’acquérir des terres et de se lancer dans la création de microentreprises.  L’accès à l’Internet en zone rurale devrait par ailleurs favoriser l’obtention d’un emploi en zone rurale, a-t-elle estimé.


M. JOSEPH GODDARD (Barbade) a indiqué que l’initiative « Femme entrepreneurs » de la Barbade avait été remise sur pied afin de fournir une formation et des perspectives aux femmes créatrices de microentreprises.  Une politique de tolérance zéro est maintenue à l’égard de la violence domestique, et une enquête nationale a été déployée pour mesurer l’ampleur du phénomène dans le pays et la législation en la matière sera révisée, a indiqué M. Goddard.  Le représentant a également indiqué que la traite des êtres humains était punie au pénal.  En matière de santé, un programme de sensibilisation met l’accent sur l’aspect genre de la pandémie de VIH/sida, ainsi que sur la corrélation entre la violence sexiste et cette maladie.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a constaté que son pays avait atteint un changement de paradigme dans sa politique nationale en faveur de l’égalité et que de bons résultats avaient été réalisés grâce à des stratégies qui ont principalement ciblé des secteurs traditionnellement « invisibles », comme le travail domestique, l’emploi en zone rurale et l’artisanat.  Il a ajouté que les efforts du Gouvernement paraguayen s’étaient aussi concentrés sur la professionnalisation des femmes, ainsi que sur leur accès aux services de base.  Il a aussi fait part de l’initiative baptisée « SOS Femmes », à savoir une ligne téléphonique accessible 24 heures sur 24 aux victimes de violences sexuelles ou domestiques.  Rappelant la nécessité d’assurer le fonctionnement des mécanismes mis en place au niveau national en faveur de la lutte contre la faim et la pauvreté, il a appelé l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à fournir à son pays des conseils basés sur l’expérience acquise dans la région.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a évoqué l’existence à Malte de la Commission nationale pour la promotion de l’égalité qui cible en premier lieu la parité dans le domaine de l’emploi en encourageant les employeurs à promouvoir l’égalité des chances et des traitements entre hommes et femmes.  Le plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale met l’accent sur l’inclusion sociale des enfants et des jeunes, l’emploi et l’égalité des chances, a dit M. Grima.  Il a également parlé des services de soins qu’octroie Malte, en précisant que son gouvernement était convaincu que les enfants « non-nés » auraient dû jouir également du droit à la vie et que ceux en conception devaient donc être protégés.


M. VLADIMIR TRUBIN (Fédération de Russie) a expliqué que les femmes rurales russes représentaient une tranche active de la société.  Une loi fédérale sur le développement de l’agriculture et le plan de développement à long terme de la Fédération de Russie les ciblent en particulier.  Il s’est félicité du fait que dans son pays, un chef d’entreprise sur trois était une femme et la qualité de vie s’est beaucoup améliorée dans les zones rurales.  Le secteur de la santé profite d’allocations gouvernementales, et le réseau d’associations des femmes rurales russes est actif, a-t-il par ailleurs fait savoir.  M. Trubin a ensuite estimé qu’ONU-Femmes devait être un mécanisme professionnel administratif complet capable de s’adapter en fonction des tâches qui lui sont assignées.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a indiqué que pour accroître l’émancipation et l’indépendance économiques des femmes rurales, l’Agence de développement de son pays appuie plusieurs projets dont un centre pour les femmes rurales au Zimbabwe.  Le représentant a aussi parlé de la violence sexiste à laquelle, a-t-il estimé, les femmes rurales sont particulièrement vulnérables compte tenu de leur accès limité à la justice par rapport aux femmes urbaines.  Il s’est donc félicité des projets pionniers comme l’Unité des personnes vulnérables que la Police des Nations Unies a mise en place au Timor-Leste. 


Actives au niveau de leur communauté, les femmes rurales, a poursuivi le représentant, sont exclues des processus de rédaction des lois et des constitutions.  Les États doivent tout faire pour relayer la voix de ces femmes dans les capitales, a-t-il dit, avant de se féliciter de ce que ONU-Femmes ait fait de la participation politique des femmes, une de ses priorités de l’année 2012.  Pour appuyer les efforts du Conseil de sécurité visant à intégrer dans tous les efforts la thématique « femmes, paix et sécurité », le Liechtenstein, a rappelé le représentant, a organisé, du 28 au 30 janvier 2012, un atelier sur l’intégration de cette thématique en Afghanistan.  Il a annoncé que les résultats de cet atelier seront présentés le 29 mars prochain, ici même au Siège de l’ONU, à New York.


M. KANYA KHAMMOUNGKHOUN (République démocratique populaire lao) a indiqué que les femmes représentaient 25% des 115 parlementaires du pays.  Les Laotiennes peuvent faire figurer leur nom à côté de celui de leurs époux sur les titres de propriété, garder leur nom de jeune fille après le mariage et jouir de leur droit à l’héritage.  Le taux de filles scolarisées est passé de 81,2% en 2005 à 90,4% en 2009.  Le représentant a également indiqué qu’un projet pilote avait été lancé pour assurer la gratuité des accouchements dans les hôpitaux centraux et qu’il était prévu de l’étendre aux niveaux provincial et local.  M. Khammoungkhoun a ensuite fait savoir que la deuxième stratégie nationale pour l’avancement de la femme 2011-2015 avait été adoptée, mais que le Gouvernement devait disposer de suffisamment de ressources financières et matérielles pour assurer sa mise en œuvre effective.


Mme HELEN BECK (Iles Salomon) a expliqué que 80% de la population de l’archipel vivaient dans des zones rurales, dont une grande majorité de femmes.  Elle a regretté que celles-ci ne puissent pas encore prendre part aux processus de prise de décisions sur des questions qui les concernent directement.  Elle a souligné que la violence à l’égard des femmes était l’une des préoccupations nationales majeures et que des activités de sensibilisation étaient orientées, à cet égard, vers les communautés rurales.  Elle a ensuite fait remarquer que les phénomènes climatiques et la fréquence des catastrophes naturelles avaient augmenté et représentaient des défis supplémentaires pour les droits des femmes rurales.  Elle a appelé la communauté internationale à une réduction des émissions de gaz à effet de serre pour protéger l’autonomisation de ces femmes.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a fait remarquer que les femmes avaient représenté 30% des rangs de l’Armée de libération de l’Érythrée durant la lutte pour l’indépendance du pays et que, pour cette raison, la question des femmes occupait une place de premier plan dans la société.  Il a précisé que pour accroître l’autonomisation des femmes rurales en Érythrée, les politiques macroéconomiques avaient été axées sur l’amélioration des services sociaux et de la santé dans les communautés rurales.  Le Gouvernement est ainsi parvenu à réduire la mortalité maternelle dans les villages.  Rappelant que 80% des accouchements en milieu rural avaient lieu sans l’assistance d’un médecin ou d’une sage-femme, il a expliqué que le Gouvernement érythréen avait mis l’accent sur la formation des mères et des sages-femmes traditionnelles, afin de les préparer aux accouchements difficiles.  Ces initiatives ont été couronnées de succès et ont permis à l’Érythrée d’atteindre l’objectif 5 des OMD en faveur de la santé maternelle, s’est-il félicité.  En ce qui concerne l’éducation, il a rappelé que la majorité des communautés rurales étaient nomades et a cité un projet de construction d’écoles, ainsi qu’un projet de 100 écoles mobiles qui a augmenté la participation des jeunes filles aux activités scolaires. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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