ECOSOC/6535

L’ECOSOC passe au crible les dysfonctionnements du plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement et du système des coordonnateurs résidents

16/07/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6536
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de fond de 2012

31e & 32e séances – matin & après-midi


Conseil économique et social: débat consacré aux activités opérationnelles


(Le résumé complet de la réunion sera disponible plus tard dans la journée.)


Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement


Dialogue avec les directeurs des fonds et programmes des Nations Unies sur le thème « Le système des Nations Unies pour le développement est-il plus utile, plus efficace et plus efficient qu’il y a cinq ans?  Quelles seront ses priorités stratégiques pendant le prochain cycle quadriennal? »


Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a souligné les avantages que le système des Nations Unies offre aux pays en développement, y compris sa présence universelle, sa légitimité, son rôle opérationnel dans l’assistance aux programmes de développement, ainsi que son rôle moteur dans la promotion d’un développement durable et équitable. 


Elle a ensuite indiqué que les Nations Unies avaient accompli des progrès substantiels depuis 2007 et l’adoption de l’examen quadriennal complet, en rappelant dans le droit fil du rapport du Secrétaire général que près de 85% des gouvernements pensent que le système des Nations Unies pour le développement est devenu plus efficace dans leur pays ces quatre dernières années.  Elle a ensuite affirmé que l’examen quadriennal complet devrait faire en sorte que le système des Nations Unies pour le développement soit bien positionné pour appuyer la mise en place des nouvelles priorités de développement au niveau des pays, y compris celles découlant du Document final de la Conférence Rio+20 et garantisse que le système des coordonnateurs résidents soit doté des outils nécessaires pour fournir une coordination efficace dans chaque pays concerné.


L’examen quadriennal doit promouvoir la flexibilité et l’appropriation nationale des programmes de pays, tout en appelant à un financement stable et prévisible des activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement, a-t-elle poursuivi.  Elle a indiqué que les États Membres devraient faire fond sur l’appui apporté par l’initiative « Unis dans l’action » dans le renforcement du leadership des pays et une programmation de plus grande qualité, tout en limitant les coûts.  Mme Clark a ensuite fait part de l’engagement du PNUD à intensifier ses efforts dans la prévention des crises, l’éradication de la pauvreté et l’appui apporté aux gouvernements pour la promotion de stratégies intégrées pour le développement durable.  Enfin, elle a plaidé pour la rationalisation des procédures de gouvernance, afin de réduire les doublons, et la garantie d’un financement pérenne et prévisible pour les activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement.  En conclusion, Mme Clark a souligné que les États membres du PNUD devraient contribuer au financement du système des coordonnateurs résidents, tout en précisant que les modalités de ce financement devraient être flexibles et transparentes.


M. ANTHONY LAKE, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a expliqué que l’engagement de fournir des résultats durables, de manière équitable et en mettant l’accent sur l’égalité des sexes, demeurait au cœur des priorités de développement.  Dans ce contexte, il a considéré que l’examen quadriennal des activités opérationnelles de développement de l’ONU, ainsi que le prochain cycle de l’examen quadriennal complet, devraient mettre l’accent sur la fourniture de résultats de manière efficace.  « Le développement de nouvelles technologies et de nouveaux vaccins, par exemple, permettra de toucher les personnes qui n’y accèdent pas facilement et nous pourrons le faire de manière plus rapide et moins coûteuse », a-t-il expliqué. 


M. Lake a ensuite mis l’accent sur l’équité qui est, a-t-il dit, essentielle pour atteindre une croissance durable.  La Banque mondiale, a-t-il rappelé, a démontré que des investissements en faveur de la nutrition pouvaient contribuer à augmenter le produit intérieur brut (PIB) de 2 à 3%.  Il a également estimé qu’en maintenant les filles à l’école, au moins une année supplémentaire, pouvait leur permettre d’obtenir, sur le marché du travail, des salaires plus élevés, soit de 10 à 20% à ce qu’elles gagneraient avec une année scolaire en moins, et améliorer ainsi leurs conditions de vie.  « Dans le climat actuel, aucun pays ne peut se permettre de se priver de ce retour financier », a estimé le Directeur exécutif d’UNICEF. 


L’ONU, a-t-il ensuite souligné, devrait jouer un rôle clef dans la mise en œuvre de nouveaux cadres.  Il a souligné que les engagements pris dans le cadre de la coopération Sud-Sud et triangulaire pourraient offrir des solutions inestimables pour les défis auxquels sont confrontés, chaque jour, des millions d’individus.  Il faudrait que de nouveaux partenariats soient établis, afin d’explorer de nouveaux domaines en matière de coopération et encourager le développement de l’économie verte.  Avant de conclure, M. Lake a noté que l’un des points positifs des mesures d’austérité mondiales était de poursuivre les efforts visant à assurer une meilleure efficacité et à obtenir des résultats.  Il a noté que le meilleur moyen pour y parvenir était de grouper les institutions par domaine de compétence pour qu’elles soient en mesure de réaliser des résultats concrets dans leur domaine d’expertise.


Mme MICHELLE BACHELET, Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a souligné les nouveaux défis auxquels le monde est confronté depuis cinq ans, comme la crise économique.  Grâce à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), « un paysage nouveau » naîtra, a expliqué Mme Bachelet, avant de se féliciter du consensus atteint à Rio concernant l’agenda pour le développement après l’échéance de 2015.  L’examen quadriennal complet doit renforcer la cohésion du système des Nations Unies pour le développement, en se concentrant sur l’appui à fournir aux programmes clefs et en soulignant les avantages comparatifs des Nations Unies dans le champ du développement, a-t-elle expliqué.  Elle a ensuite affirmé que l’évaluation des projets s’était améliorée, avant d’indiquer que l’initiative « Unis dans l’action » avait permis un renforcement du leadership des pays, tout en promouvant une plus grande efficacité opérationnelle des Nations Unies.


Mme Bachelet a ensuite indiqué que la création d’ONU-Femmes avait permis une revitalisation de l’engagement des Nations Unies pour l’émancipation des femmes, tout en permettant une meilleure évaluation des actions entreprises par les Nations Unies dans ce domaine.  Des indicateurs de performance sur l’égalité des sexes sont de plus en plus largement intégrés dans l’action des institutions, fonds et programmes du système des Nations Unies, a-t-elle expliqué.  Mme Bachelet a ensuite plaidé pour une refonte du plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD), avant d’insister sur le rôle clef des coordonnateurs résidents dans la cohérence du système des Nations Unies pour le développement.  Pour leur permettre de s’acquitter efficacement de ce rôle, il faudrait leur assurer des ressources adéquates et prévisibles, a-t-elle insisté avant de conclure.


Mme ANNE-BIRGITTE ALBRECTSEN, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a d’abord rappelé qu’il s’agissait, au cours de ce dialogue interactif, d’examiner, d’une part, si le système de développement de l’ONU s’était montré plus efficace qu’il y a cinq ans, et de discuter, d’autre part, des priorités stratégiques pour le nouveau cycle de l’examen quadriennal complet.  Elle s’est dite convaincue que le système était plus cohérent et efficace que dans le passé et elle a, par exemple, constaté que la santé maternelle et les droits de la santé génésique avaient trouvé une voix très forte grâce à l’initiative « Unis dans l’action ». 


Le renforcement de l’efficacité du système des coordonnateurs résidents, a estimé Mme Albrectsen, pourrait être renforcé à travers le processus de recrutement.  Elle a suggéré de faire preuve de créativité pour attirer et retenir des candidats talentueux.  Beaucoup de candidats internes, par exemple, sont découragés par le sentiment que leur carrière pourrait souffrir au sein de l’institution qui les emploie, car celle-ci n’est pas en mesure de maintenir, pour ce poste, le cadre qu’ils ont atteint.  Notant ensuite que le système de gestion et de responsabilité du Groupe des Nations Unies pour le développement avait accru les relations de travail entre le Coordonnateur résident et l’équipe pays, elle a souligné la nécessité de pleinement mettre en œuvre celui-ci et de réaffirmer son importance au sein de l’ensemble du système de l’ONU.  En ce qui concerne les procédures en vigueur, Mme Albrectsen a fait remarquer que leur simplification et leur harmonisation, tant au Siège de l’Organisation qu’au niveau du pays, amélioraient grandement les opérations sur le terrain.  Elle a salué les éléments identifiés, à cet égard, par le Comité de haut niveau sur la gestion.


M. AMIR ABDULLA, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que les institutions spécialisées, les fonds et programmes des Nations Unies devraient établir des liens plus robustes entre les résultats atteints, les ressources allouées et le principe de responsabilité.  Chaque décision que nous prenons doit être évaluée à l’aune du bénéfice qu’elle apporte aux personnes que nous servons, a-t-il expliqué.  C’est pourquoi, il a plaidé pour un renforcement des capacités d’évaluation des bureaux de pays afin d’améliorer la qualité de l’information opérationnelle nécessaire à l’exécution du plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD).  Il a également appelé de ses vœux la levée des barrières qui empêchent les institutions spécialisées, fonds et programmes de travailler ensemble au sein d’un système gouverné par l’évaluation de la performance.


M. Abdulla a indiqué que les principes d’efficacité, d’efficience, de responsabilité mutuelle et de transparence devraient être la base des activités des institutions du système des Nations Unies d’harmoniser leurs travaux et d’améliorer le compte-rendu de leurs performances.  Ces principes communs permettent d’assurer une meilleure compréhension des éléments contenus dans cette responsabilité horizontale que nous devons promouvoir à l’échelle du système des Nations Unies, a-t-il précisé.  Il a ensuite plaidé pour le renforcement des instruments à disposition pour la promotion de cette responsabilité horizontale, en faisant remarquer que les équipes de pays appliquant le PNUAD devaient pouvoir bénéficier des meilleures pratiques en la matière.


Le PAM, a assuré M. Abdulla, a adopté un cadre d’évaluation qui permet de mesurer les résultats obtenus et la manière dont ils ont été réalisés.  M. Abdulla a détaillé les défis représentés par la transition entre la fourniture d’une aide d’urgence et celle pour le développement, en ajoutant que 60% des dépenses totales du PAM pour 2011 concernaient les pays fragiles ou affectés par un pays.  Il a comparé cette transition à un mouvement pendulaire, avec des phases de progrès dans la voie du développement et de la paix et des phases de régression.  Dans un tel contexte, toute programmation doit avoir un effet incitateur pour les phases de progrès et un effet amortisseur lors des phases de régression, a-t-il dit, en ajoutant que cette transition se situait de plus en plus entre l’aide d’urgence et le développement.  Un modèle de financement plus intégré est nécessaire pour appuyer nos efforts, a-t-il affirmé.  En conclusion, il a déclaré que le prochain examen quadriennal complet devrait œuvrer au décloisonnement des différents types d’aide, en soulignant dans un second temps la nécessité d’intégrer la perspective sexospécifique à chaque phase du soutien apporté à un pays en transition.


M. JAN MATTSSON, Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets, a fait part d’une certaine impatience face au rythme des réformes et des changements.  En ce qui concerne le financement, il a fait remarquer que la part de l’aide publique au développement (APD) avait été soit réduite, soit avait stagné car les donateurs entrevoient, à présent, d’autres canaux de financement comme des facilités en matière écologique ou des programmes en matière de santé, a-t-il souligné.  M. Mattsson a également fait remarquer que, parallèlement à cette baisse de l’APD, on constatait aussi, depuis la fin de la décennie, une augmentation de l’appui bilatéral, ainsi qu’un rôle accru des entreprises privées pour le financement de certains projets.  S’agissant de l’efficacité, il a considéré que le moment était venu d’étendre l’initiative « Unis dans l’action » afin d’y inclure le Secrétariat de l’ONU.  Il a souligné qu’il était parfois plus aisé pour les six institutions spécialisées, fonds et programmes d’être partenaires de l’Union européenne, par exemple, plutôt que de travailler avec le Secrétariat des Nations Unies.  « Il faut à présent passer des projets pilotes à la réalisation et à la mise en œuvre des décisions prises », a-t-il conclu.


Mme NOELEEN HEYZER, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a souligné la nécessité de renforcer les partenariats pour la coopération dans le domaine du développement, y compris la coopération Sud-Sud et la coopération régionale, et de promouvoir des approches multisectorielles.  Les acteurs régionaux sont les maillons essentiels d’un système multilatéral plus efficace, a-t-elle poursuivi, avant de mettre en exergue le rôle pivot des Nations Unies dans la recherche des synergies entre les niveaux international, régional et national et la promotion de l’approche intégrée de développement durable réaffirmée dans le Document final de la Conférence Rio+20.  Mme Heyzer a souligné les méthodes de travail des commissions régionales qui, a-t-elle dit, sont basées sur des partenariats étroits avec des réseaux d’experts et les gouvernements.  Ces commissions apportent un appui politique substantiel à des initiatives clefs, tout en amenant les Nations Unies et les partenaires régionaux à coordonner davantage leurs efforts, a-t-elle précisé.


Concernant les priorités du prochain cycle de l’examen quadriennal complet, Mme Heyzer a indiqué que la dimension régionale du développement devrait être pleinement intégrée dans la mise en œuvre des priorités des Nations Unies, les commissions régionales servant, à ce titre, de pont entre les agendas régionaux pour le développement et l’agenda international pour le développement.  Les plateformes intergouvernementales fournies par les commissions doivent être utilisées à plein pour identifier les besoins en constante évolution des pays en transition économique et promouvoir les échanges de bonnes pratiques entre pays confrontés aux mêmes défis, a-t-elle expliqué.  Mme Heyzer a ensuite plaidé pour le renforcement des structures déjà existantes de coordination régionale, telles que les mécanismes de coordination régionale mandatés par le Conseil économique et social et qui sont mis en mouvement par les commissions régionales.  Avant de conclure, elle a appelé de ses vœux l’établissement d’un cadre stratégique pour l’aide au développement au niveau régional, par le biais des mécanismes de coordination régionale et avec l’appui de l’Équipe des directeurs régionaux.


À SUIVRE…

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