Conférence de presse

Conférence de presse de la Ministre des affaires étrangères du Rwanda, sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo

25/06/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU RWANDA,

SUR LA SITUATION DANS L’EST DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


La Ministre rwandaise des affaires étrangères et de la coopération, Mme Louise Mushikiwabo, a appelé les médias à faire leur travail au lieu de prendre pour argent comptant les allégations sur l’implication du Rwanda dans le conflit qui oppose, depuis le 30 avril dernier, les mutins du M-23 aux forces congolaises dans les provinces du Kivu en République démocratique du Congo (RDC). 


Mme Mushikiwabo a lancé cet appel, au cours de la conférence de presse qu’elle a donnée aujourd’hui au Siège des Nations Unies à New York, aux côtés de M. Patrick Karuretwa, Conseiller en matière de sécurité du Président rwandais.


La Ministre rwandaise des affaires étrangères, qui a exhorté les médias à privilégier les faits, a prévenu que cette « campagne de désinformation » contre le Rwanda conduit à des actes de violence sur les Rwandais vivant en RDC. 


Le 4 juin dernier, l’ONG « Human Rights Watch » annonçait que les enquêtes menées dans l’est de la RDC ont révélé que des responsables militaires rwandais ont fourni des armes, des munitions ainsi qu’environ 200 à 300 recrues à la mutinerie du M-23 dirigée par Bosco Ntaganda, lui-même sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir recruté et utilisé des enfants soldats.  


À cause de ces allégations, 11 jeunes Rwandais ont été rudoyés en RDC, la semaine dernière, avant d’être déposés à la frontière avec le Rwanda, a déploré Mme Mushikiwabo.  Cette rhétorique anti-rwandaise rappelle tristement celle qui avait prévalu avant le génocide de 1994, a insisté la Ministre des affaires étrangères, en soulignant que son gouvernement suit attentivement l’évolution de la situation. 


Le Rwanda, a-t-elle affirmé, ne soutient aucun groupe armé en RDC et ne voit aucun intérêt à déstabiliser la région.  La Ministre a dit ne pas comprendre pourquoi, après les réunions bilatérales qu’elle a eues à Kinshasa, les 18 et 19 juin derniers, sur la situation dans l’est de la RDC, les autorités congolaises ont quand même jugé bon de saisir le Conseil de sécurité.


Dans une lettre datée du 22 juin, le Gouvernement congolais, qui dit avoir « diligenté une enquête pendant qu’étaient mis en œuvre, parallèlement, les mécanismes conjoints institués par la RDC et le Rwanda » demande au Conseil de sécurité de « rappeler son voisin à ses obligations internationales et d’exiger le retrait immédiat et sans conditions des membres de ses forces armées qui se dissimileraient dans les rangs de la rébellion ».


« Le vrai ennemi de la RDC ne sont pas les groupes armés qui pullulent dans la région mais bien Human Rights Watch », a commenté M. Patrick Karuretwa, Conseiller du Président rwandais en matière de sécurité.  Il a dénoncé les « rapports fallacieux » de l’ONG, une source de désinformation dont le travail crée plus de conflits que de solutions. 


La Ministre des affaires étrangères a estimé que la solution ne peut provenir que d’une analyse approfondie des causes sous-jacentes du conflit.  Elle a expliqué que les mutins du M-23 qui, avant leur intégration dans l’armée congolaise, faisaient partie du groupe rebelle « Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) », disent vouloir rester à l’est de la RDC afin d’y protéger les populations d’origine rwandaise contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).  Les mutins du M-23, du nom de l’Accord signé à Goma le 23 mars 2009, s’opposent ainsi à la permutation des troupes décidée par le Gouvernement congolais.


La semaine dernière, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a rappelé que les dirigeants du M-23 figurent parmi les pires auteurs de violations des droits de l’homme en RDC.  Depuis le début des combats, près de 218 000 personnes ont dû fuir leur domicile, a-t-elle ajouté. 


Les deux personnalités rwandaises ont mis en cause la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) qui, en 13 ans, n’est pas parvenue à mettre fin aux souffrances de la population civile dans l’est de la RDC. 


Le mandat de la Mission devrait être prorogé dès demain pour une nouvelle période d’un an.  En attendant, le Conseil de sécurité, par son Comité des sanctions imposées en RDC, a été saisi d’un rapport intérimaire du Groupe d’experts qui affirmerait avoir des preuves que trois des plus hauts gradés de l’armée rwandaise soutiennent la mutinerie du M-23.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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