AG/EF/3349

Deuxième Commission: garantir la sécurité alimentaire des populations contribue à l’élimination de la pauvreté, soulignent les délégations

05/11/2012
Assemblée généraleAG/EF/3349
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

20e & 21e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: GARANTIR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DES POPULATIONS CONTRIBUE À L’ÉLIMINATION

DE LA PAUVRETÉ, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS


Dans un monde qui compte 1,4 milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, parmi lesquelles 925 millions souffrent de la faim, et au sein duquel on dénombre près de 200 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans affectés par la malnutrition, il faut renforcer et soutenir les efforts nationaux et internationaux déployés pour développer le secteur agricole et améliorer la production alimentaire.  C’est le message qu’ont lancé, ce matin, les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), en concluant leur débat sur le développement agricole et la sécurité alimentaire, avant d’entamer une discussion sur l’élimination de la pauvreté.


S’il appartient en premier chef aux différents gouvernements d’assurer la sécurité alimentaire de leur population, le soutien des partenaires de développement est crucial dans ce domaine, a souligné le représentant de l’Éthiopie, dont le gouvernement a entrepris d’augmenter la productivité agricole et a mis en place des filets de sécurité alimentaire.  La plupart des délégations qui sont intervenues sur ce sujet ont indiqué qu’elles appréciaient le lancement de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, qui vise à accélérer le flux des capitaux privés en faveur de la productivité agricole, ainsi que l’initiative « Défi Faim zéro » lancée par le Secrétaire général, en juin dernier, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).


Le rôle essentiel des femmes dans l’agriculture a été souligné par de nombreuses délégations, ainsi que par trois agences de l’ONU travaillant dans ce domaine: le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Si elles avaient le même accès, que les hommes, aux terres, aux semences, aux outils de production et aux crédits dans les zones rurales, les femmes pourraient faire baisser considérablement la faim, a pour sa part relevé la représentante d’Israël.  Son homologue de la Namibie a, lui, plaidé en faveur de l’intégration de la sexospécificité dans les programmes de sécurité alimentaire.


La sécurité alimentaire est un élément essentiel des efforts visant à l’élimination de la pauvreté, qui était le deuxième point examiné aujourd’hui par la Commission.  L’élimination de la pauvreté est elle-même un facteur crucial de la réalisation du développement durable dans les pays en développement, a relevé le représentant de l’Algérie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  À cet égard, il a averti de nombreux pays couraient le risque de ne pas atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté d’ici à 2015.


Si l’objectif consistant à diviser par deux, entre 1990 et 2015, la proportion de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté a été atteint à la fin de 2010, le recul de l’extrême pauvreté dans le monde a concerné surtout l’Asie de l’Est et le Pacifique, indique le Secrétaire général dans son rapport* sur la mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), qui a été présenté par Mme Daniela Bas, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement au Département des affaires économiques et sociales (DAES). 


Pour atteindre ces objectifs, plusieurs délégations ont appelé à renverser la tendance au déclin des flux de ressources internationales en faveur des pays en développement, notamment l’aide publique au développement (APD).  Elles ont aussi plaidé en faveur de l’allègement de la dette comme outil de lutte contre la pauvreté.


Les intervenants ont aussi attiré l’attention de la Commission sur le rôle de l’emploi dans l’élimination de la pauvreté.  Il manque toujours 50 millions d’emplois dans le monde par rapport à la situation prévalant avant la crise, selon les chiffres de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a fait remarquer la représentante de l’Indonésie, qui parlait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), en plaidant en  faveur de mesures visant à garantir un emploi productif et décent pour tous.  Dans son rapport pertinent, le Secrétaire général a recommandé de donner la priorité à ces mesures, en visant en particulier les jeunes, et d’appliquer des politiques et des programmes centrés sur la qualité des emplois.


L’élimination de la pauvreté passe aussi par le développement industriel, a observé le représentant du Bélarus qui a salué les activités menées à cet égard par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), dont le Directeur du Bureau de New York, M. George Assaf, a présenté le rapport**.  La délégation du Bélarus a appelé à donner aux pays en développement et aux pays à revenu intermédiaire un véritable accès aux nouvelles technologies durables et vertes.  Le représentant du Brésil a souhaité que les politiques macroéconomiques promeuvent le développement industriel et notamment le secteur manufacturier, l’agro-industrie, l’énergie et le secteur minier.


La Commission était également saisie d’une note*** du Secrétaire général ayant pour sujet « la promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement », qui a été présentée par M. Kazi AfzalurRahman, Vice-Représentant spécial du Bureau de New York de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).  Dans cette note, le Secrétaire général de l’OMT souligne que le tourisme contribue à l’élimination de la pauvreté.  Il invite les gouvernements, les organismes internationaux et les autres organisations compétentes à procéder à des évaluations de l’efficacité des divers types de tourisme, notamment l’écotourisme, le tourisme de nature, le tourisme rural et le tourisme communautaire.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 6 novembre, à partir de 10 heures.  Un dialogue avec les commissions régionales aura lieu dans la matinée, avant que la Commission débatte dans l’après-midi de la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».


* rapport A/67/180

** rapport A/67/228

*** note A/67/223


DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE (A/67/86–E/2012/71 ET A/67/294)


Suite et fin du débat général


M. Raymond Harold Landveld (Suriname), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que la productivité agricole et le développement rural sont vitaux pour réduire la pauvreté.  C’est pour cette raison que les chefs d’État de la CARICOM ont créé l’Agence des Caraïbes pour la santé, le développement agricole et la sécurité alimentaire ainsi que d’autres mécanismes en faveur de la sécurité alimentaire, a-t-il indiqué.  Parmi ces initiatives régionales, menées en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le représentant a fait mention de tous les plans mis en œuvre pour la sécurité alimentaire, ainsi que de ceux qui se focalisent sur l’éducation à la nutrition et la participation de la société civile.


M. Landveld. a fait remarquer que certaines maladies chroniques non contagieuses sont en hausse dans la région des Caraïbes, en raison de la transition entre la consommation de produits de base locaux et celle des nourritures importées qui contiennent plus de sucre, de sel et de graisse, provoquant surpoids et obésité.  De plus, la hausse des prix des denrées alimentaires et la crise économique augmentent les inégalités, le chômage et la pauvreté, a-t-il souligné, et les pays de la région des Caraïbes, insulaires, font face aux coûts du transport et sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles.  La CARICOM manque de ressources pour affronter les changements climatiques et leur impact sur l’agriculture et demande de l’aide pour mettre en place des stratégies d’adaptation, a déclaré le représentant.  La CARICOM accueille favorablement les politiques des agences des Nations Unies en faveur d’un meilleur accès aux marchés des pays en développement, de la lutte contre le gaspillage d’aliments, des transferts de technologie et de l’aide au pays en développement pour atteindre les objectifs du  « Défi Faim zéro » lancé par le Secrétaire général des Nations Unies à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), parlant au nom des pays les moins avancés (PMA), a dit que sa délégation et les PMA partageaient les préoccupations exprimées par le Secrétaire général dans son rapport sur la sécurité alimentaire où il souligne qu’il y a 1,4 milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, parmi lesquelles 925 millions qui ont faim, et près de 200 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans qui souffrent de la malnutrition.  Les PMA ont déployé beaucoup d’efforts pour développer leur production et productivité alimentaires, a-t-il indiqué.  Malgré ces efforts, ils sont encore bien souvent confrontés à des pénuries alimentaires qui les contraignent à recourir à des importations de produits alimentaires et, dans les cas de catastrophes, à l’aide alimentaire internationale.  En outre, le changement climatique produit des effets dévastateurs en raison des faibles capacités d’atténuation et de résilience des PMA, hypothéquant ainsi leurs chances de sortir de la pauvreté, a déploré M. Zinsou.  Le Programme d’action d’Istanbul souligne le rôle fondamental de l’agriculture dans presque tous les PMA, notamment parce qu’elle représente une activité économique majeure et permet de sortir de la pauvreté et d’autonomiser les femmes, a-t-il rappelé.


Les PMA appellent leurs partenaires au développement à respecter les engagements qu’ils ont pris, notamment de fournir un appui financier et technique renforcé au développement du secteur agricole et d’honorer les engagements pris en vue de réaliser la sécurité alimentaire.  Il faut également que ces partenaires fournissent aux organismes des Nations Unies les compétences nécessaires pour élargir les programmes d’aide alimentaire et de protection contre la malnutrition.  En outre, il faut aider les PMA à renforcer leurs institutions de recherche et de développement des ressources marines et agricoles, a indiqué M. Zinsou.  Le représentant a appelé également à fournir aux PMA des variétés de semences résistantes aux changements climatiques, notamment à la sécheresse.  Seulement la moitié des montants promis au Sommet de l’Aquila en 2009 a été versé alors que nous sommes à deux mois de la fin de ce programme, a-t-il ajouté.  Il a appuyé l’initiative « Défi Faim zéro » et le mouvement SUN (Scale Up Nutrition - Renforcer la nutrition).  Mettant aussi en garde la communauté internationale contre le risque élevé de transmission de choc du secteur énergétique au secteur agricole, il a demandé que tout soit fait pour l’atténuer.  M. Zinsou a enfin soutenu les travaux menés par le Comité sur la sécurité alimentaire mondiale.


M. FAIÇAL Souissi (Maroc) a rappelé que la difficile conjoncture économique mondiale pèse lourdement sur les pays en développement et que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en garde contre la possibilité d’une nouvelle crise alimentaire, notamment en Afrique subsaharienne.  La Conférence Rio+20 a réitéré la nécessité d’un nouvel agenda du développement durable, qui comprend la sécurité alimentaire, a souligné le représentant.  Au Maroc, la prospérité du secteur agricole demeure subordonnée au climat, à la surexploitation des sols et des ressources hydriques et à la spéculation qui affecte les marchés mondiaux.  Pour faire de l’agriculture l’un des principaux moteurs de croissance au cours de la prochaine décennie, le Maroc a revu sa stratégie agricole, notamment en remplaçant des céréales par des arbres fruitiers résistants à la sécheresse et en modifiant les systèmes d’irrigation pour faire des économies d’eau, a expliqué le représentant.  La protection des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques sont essentielles à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, compromise par les dysfonctionnements actuels des marchés, a ajouté le représentant, précisant que le Maroc est très préoccupé par la volatilité des prix des denrées de base sur les marchés mondiaux.  Le Maroc adhère au « Défi Faim zéro » lancé à Rio et soutient les recommandations de la FAO pour la sécurité alimentaire et la nutrition, notamment la création d’un fonds spécial pour la sécurité alimentaire en Afrique.  Les États Membres et le système onusien doivent renforcer la coopération mondiale en termes de développement agricole et de sécurité alimentaire, nécessités impérieuses dans la conjoncture actuelle, a conclu M. Souissi.


M. WILFRIED EMVULA (Namibie) a rappelé que son pays, dont les terres sont arides et semi-arides, doit faire face à des pénuries alimentaires.  Une grande part de la population namibienne dépend de l’agriculture et est ainsi vulnérable aux effets des changements climatiques, à la rareté de l’eau et à la dégradation de la terre.  En outre, seule une minorité de la population est propriétaire des terres agricoles.  Le Gouvernement continue de soutenir l’agriculture en tant que secteur stratégique, a indiqué M. Emvula.  Le représentant a expliqué qu’un des buts poursuivis dans ce domaine est la diversification des cultures, ainsi que la création d’emplois ruraux.  Le Gouvernement namibien subventionne aussi l’approvisionnement en eau, a-t-il ajouté.  La Namibie soutient les efforts menés au plan international en matière de sécurité alimentaire, notamment dans le cadre de l’initiative « Défi Faim zéro » lancée à Rio en juin dernier.  Le Premier Ministre namibien est aussi impliqué dans la stratégie SUN (Scale Up Nutrition - Renforcer la nutrition), a précisé le représentant.  M. Emvula a également soulevé le problème de l’accès aux marchés internationaux des produits de son pays, espérant la conclusion de négociations bilatérales, à cet égard, et d’accords commerciaux multilatéraux.  Enfin, il a attiré l’attention sur le rôle important joué par les femmes dans le secteur agricole et dans la production alimentaire dans le monde, avant de plaider en faveur de l’intégration de la sexospécificité dans les programmes de sécurité alimentaire.


Mme COURTNEY NEMROFF (États-Unis) a rappelé que la sécurité alimentaire et la nutrition sont devenues des questions importantes dans les fora internationaux, depuis la Conférence de l’Aquila en 2009.  Le Président Obama s’est engagé dans ce domaine, notamment par le biais de l’initiative américaine « Feed the Future », qui cherche à résoudre les causes sous-jacentes de la malnutrition et de la faim.  Mme Nemroff a ensuite évoqué la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition qui vise, en particulier, les personnes souffrant de la faim en Afrique.  Ce programme a été récemment élargi au Burkina Faso, à la Côte d’Ivoire et au Mozambique, a-t-elle précisé.  Elle a souligné la nécessité de concrétiser les engagements pris par tous les partenaires en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, rappelant qu’un des objectifs est de réduire la déficience nutritionnelle des enfants de 40% d’ici à 2015.  Les États-Unis sont impliqués dans un partenariat visant à renforcer le cadre de nutrition dans un grand nombre de pays, a-t-elle indiqué.  La représentante a ensuite rappelé que les femmes sont au centre du développement des zones rurales, sachant qu’elles représentent 43% de la force de travail agricole et qu’elles jouent un rôle clef dans l’agriculture de subsistance.  Des programmes sexospécifiques continueront à être au cœur des activités menées dans le cadre de « Feed the Future », a assuré la représentante.  Elle a aussi demandé d’axer les investissements dans la recherche et le développement, afin de relever les défis qui se posent dans le domaine agricole. 


M. SHARIF AHMAD WAHEEDI (Afghanistan) a souligné les liens inextricables existants entre le développement agricole et la pauvreté et rappelé que les pays les plus pauvres dépendent totalement de leurs activités rurales et agricoles.  En Afghanistan, 80 à 85% de la population travaillent dans l’agriculture et les conflits récents ont causé d’immenses dégâts dans les exploitations, les infrastructures et les systèmes d’irrigation, a expliqué le représentant.  La Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan est d’utiliser les investissements publics et privés pour transformer l’agriculture en source de croissance et de bien-être pour la population qui, actuellement, souffre de la faim et de la malnutrition dans de nombreuses régions.  Le changement climatique est aussi un problème majeur pour la sécurité alimentaire dans le monde, a par ailleurs relevé M. Waheedi.  Pour faire face à ce défi, il a appelé tous les États Membres à prendre des mesures efficaces et immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Pour conclure, le représentant a remercié les Nations Unies, en particulier le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de leur soutien au peuple d’Afghanistan.


Mme RONIT BEN-DOR (Israël) a rappelé que le développement de l’agriculture durable et la sécurité alimentaire doivent rester une priorité essentielle de l’agenda international, au vu des projections de croissance démographique mondiale et des besoins en nourriture de cette population.  Ces besoins alimentaires vont doubler d’ici à 2050.  L’agriculture peut créer de la croissance économique, limiter les effets du changement climatique, accroître la sécurité alimentaire et la nutrition, autonomiser les femmes et protéger l’environnement, a affirmé la représentante, ajoutant que l’enjeu est de produire plus de nourriture avec moins de ressources.  Mme Ben-Dor a cité l’exemple d’Israël qui, malgré une superficie cultivable et des ressources en eau très limitées, a une production agricole qui continue d’augmenter, grâce à l’utilisation de technologies et de la coopération entre gouvernements, scientifiques et secteur privé.  Israël réussit notamment à cultiver plus de 40% de ses céréales et légumes dans le désert, a précisé Mme Ben-Dor.  La représentante a souligné qu’Israël consacre la moitié de ses programmes de coopération à l’agriculture, y compris les innovations technologiques et les transferts de compétences.  Elle a aussi plaidé pour un meilleur soutien aux femmes, qui pourraient faire baisser considérablement la faim si elles avaient le même accès aux terres, aux semences, aux outils et aux crédits que les hommes dans les zones rurales.


M. JEAN BENGALY (Burkina Faso) a expliqué que son pays, sahélien et sans littoral, est confronté à d’importants aléas climatiques, qui limitent ses performances en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire.  Plus de 80% de la population vivent des activités agropastorales, et 88% des terres ensemencées sont consacrées aux cultures vivrières, a-t-il indiqué.  Le Gouvernement burkinabè a créé des chambres régionales d’agriculture et instauré la Journée du paysan, ce qui a permis d’adopter des politiques sectorielles cohérentes et audacieuses, notamment en mettant l’accent sur la sécurisation foncière, le développement de la culture de contre-saison grâce à la petite irrigation, ainsi que les mesures d’adaptation et d’atténuation de la vulnérabilité aux changements climatiques.  M. Bengaly a mentionné le Programme national pour la sécurité alimentaire, dont l’objectif est de « contribuer à réduire d’un tiers la proportion de la population qui souffre de la faim d’ici 2015 ».


Le Burkina Faso a mis en place trois phases de prévention de l’insécurité alimentaire: un système d’alerte précoce, des secours d’urgence par la Société nationale de gestion des stocks de sécurité, et la bourse céréalière nationale.  Les producteurs bénéficient en outre d’un appui direct du Gouvernement par le biais de la subvention des intrants agricoles et la vulgarisation des semences améliorées.  Les progrès réalisés par le pays en matière de politique agricole pourraient cependant être remis en cause par les crises humanitaires et sécuritaires qui affectent le Sahel, a prévenu M. Bengaly.  Il a estimé que le développement agricole exige une meilleure organisation du secteur agro-sylvo-pastoral dans des structures performantes, ainsi qu’une une formation aux méthodes modernes de gestion et de conquête des marchés.


M. Usman Sarki (Nigéria) a relevé la nécessité de prendre des mesures d’urgence pour faire face aux exigences de la sécurité alimentaire.  Le Nigéria a été victime de fortes inondations qui ont eu un fort impact sur son secteur agricole, a-t-il indiqué.  Il a demandé à la communauté internationale de prendre des mesures coordonnées pour apporter une aide dans ce domaine, appréciant les efforts de sensibilisation du Secrétaire général ainsi que le lancement de l’initiative « Défi Faim zéro ».  L’agriculture est la clef d’une sécurité alimentaire durable, a-t-il estimé.  Il s’est félicité de l’intérêt de la communauté internationale pour une révolution verte en Afrique, demandant que les efforts en ce sens soient intégrés au programme de développement de l’Afrique.  Le représentant a aussi mis l’accent sur l’importance de l’autonomisation des peuples autochtones, des communautés rurales, des petits producteurs et des femmes.  Les femmes rurales doivent avoir accès au  crédit et à la formation aux technologies agricole, a-t-il demandé.  Il a aussi demandé le renforcement de l’aide technique et financière apportée par la communauté internationale en faveur de la sécurité alimentaire.  Le Gouvernement du Nigéria a mis en place une stratégie de stimulation de la production alimentaire, a ajouté le représentant.  En outre, nous encourageons l’utilisation durable des ressources en eau, et le Gouvernement apporte une formation aux agriculteurs sur cette question. 


M. Mauricio Fernando Dias FAVERO (Brésil) a rappelé que le développement agricole et la sécurité alimentaire sont des éléments essentiels pour relever le défi de l’éradication de la pauvreté et que le Document final de la Conférence Rio+20, « L’avenir que nous voulons », donne d’importantes recommandations en la matière.  Ce Document insiste notamment sur la nécessité de se focaliser sur la situation dans les zones rurales des pays en développement, où la faim et la malnutrition sont les plus répandues, et d’augmenter la production et la productivité par un meilleur accès aux technologies et aux financements.  En ce sens, le Brésil soutient l’initiative « Défi Faim zéro » lancée par le Secrétaire général. 


Le représentant a souligné le rôle important du commerce international et l’impact négatif du protectionnisme des pays développés sur la sécurité alimentaire du monde en développement.  Ayant réussi à faire reculer l’insécurité alimentaire et la pauvreté en une décennie, le Brésil considère que sa stratégie pourrait aider d’autres pays à progresser et que la coopération est un outil essentiel.  Le représentant a précisé que le Brésil a déjà signé de nombreux accords de coopération technique dans le secteur de l’agriculture, dont 17 avec des pays d’Afrique subsaharienne.  Enfin, le Brésil partage les préoccupations de plusieurs délégations sur la volatilité excessive des prix de la nourriture sur les marchés mondiaux, qui affecte en particulier les plus vulnérables. 


Mme YIN PO MYAT (Myanmar) a estimé que le secteur agricole est crucial pour l’élimination de la faim.  Au Myanmar, ce secteur est la base non seulement de la sécurité alimentaire et du développement rural, mais aussi de la croissance économique du pays.  L’agriculture contribue en effet à 35% du PNB et emploie 66% de la main d’œuvre totale au Myanmar, a-t-elle indiqué.  Le Gouvernement a adopté des mesures pour améliorer ce secteur, notamment pour assurer l’autosuffisance en riz.  Il s’efforce aussi de garantir le prix du riz pour parer à la volatilité des prix du marché.  Mme Myat a ajouté que le Gouvernement du Myanmar offre des crédits aux agriculteurs pour favoriser les investissements dans la production agricole.  L’accès aux terres pour les agriculteurs étant aussi essentiel, le Gouvernement prépare une loi pour le faciliter.  La représentante a aussi expliqué que le Myanmar travaille avec la communauté internationale pour améliorer les techniques agricoles.  Elle a enfin appuyé l’initiative « Défi Faim zéro » lancée par le Secrétaire général de l’ONU en juin dernier à Rio.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a indiqué qu’une des plus grandes priorités du programme de développement mis en œuvre par son gouvernement est d’augmenter la productivité agricole et d’assurer la sécurité alimentaire de l’Éthiopie.  Les petits exploitants agricoles doivent ainsi devenir des moteurs de la croissance agricole.  Depuis la mise en œuvre du plan de croissance et de transformation, des progrès importants ont été accomplis dans l’augmentation de la production agricole et de l’élevage.  Le programme de sécurité alimentaire éthiopien a été appliqué dans des zones sujettes à la sécheresse, ainsi que d’autres programmes visant à garantir des filets de sécurité dans ce domaine.  Ces actions ont bénéficié à 7 millions de personnes.  En outre, les investisseurs privés encouragent les exploitations agricoles de grande taille dans des zones qui ne sont pas habitées mais qui peuvent être développées sur le plan agricole et ainsi porter des fruits en termes de sécurité alimentaire, de création d’emploi et d’infrastructures de développement.  S’il appartient en premier chef aux pays d’assurer leur sécurité alimentaire, a dit M. Alemu, nous soulignons l’importance du soutien que peuvent leur apporter leurs partenaires de développement.  Il a apprécié, à cet égard, le lancement de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition qui vise à accélérer le flux des capitaux privés dans la productivité agricole.  Enfin, il a appuyé l’initiative « Défi Faim zéro » lancée par le Secrétaire général de l’ONU en juin à Rio.


Mme Patricia Bajaña (Nicaragua) a dénoncé l’ordre économique mondial comme étant responsable des multiples crises actuelles, dont la crise alimentaire, et elle a dit que cet ordre était contraire à la « soutenabilité agroalimentaire ».  La représentante a indiqué que le Nicaragua dispose d’un programme de nutrition scolaire qui a été sélectionné comme étant l’un des quatre meilleurs du monde par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Ce programme a contribué à améliorer la souveraineté et la sécurité alimentaire du Nicaragua, a-t-elle indiqué.  Elle a expliqué que les programmes de ce genre mis en œuvre au Nicaragua mettent l’accent sur l’autonomisation des femmes et leur accès au microcrédit et qu’ils ont permis de faire baisser la pauvreté et les inégalités dans le pays.


Mme NOEMI T. DIAZ (Philippines) a rappelé que 70% des 900 millions de personnes privées de sécurité alimentaire vivaient principalement dans les zones rurales.  Aux Philippines, plus de la moitié de la population vit dans ces zones, c’est la raison pour laquelle le Gouvernement philippin cherche à prioriser le développement par l’agriculture et la sécurité alimentaire, à travers une série de programmes nationaux, a expliqué la représentante.  Un des ces récents programmes, a-t-elle ajouté, comprend des interventions visant à améliorer la productivité et à accroître les revenus des agriculteurs.  Par ailleurs, Mme Diaz a fait savoir que le budget consacré à l’agriculture par le Gouvernement des Philippines a augmenté de 60% en 2012 par rapport à celui de 2010.  Elle a également indiqué que son pays avait déployé des investissements importants dans les infrastructures agricoles, notamment dans le domaine de l’irrigation.  Mme Diaz a également mentionné la participation active des femmes de son pays dans les programmes de sécurité alimentaire.


M. OUSMAN SAMADOU (Niger) a expliqué que les questions du développement agricole et de la sécurité alimentaire sont capitales pour le Niger, compte tenu des crises récurrentes d’insécurité alimentaire qu’il connaît depuis des décennies.  L’agriculture nigérienne est axée sur des cultures vivrières de subsistance occupant près de 85% de la population, et elle est soumise aux aléas de la sécheresse et des inondations.  Elle représente 46% du PIB du pays.  Dans le cadre de l’initiative 3N -« Les Nigériens nourrissent les Nigériens »-, le Niger envisage de passer de 3 à 5 millions de tonnes de production céréalière par le développement de l’agriculture irriguée, la production alimentaire à haute valeur nutritive; la promotion des filières à haute valeur marchande; l’amélioration de l’accès des acteurs agricoles aux services financiers ruraux; la lutte contre la dégradation des sols; la réalisation de la grande muraille verte; la redynamisation de la recherche agricole et l’adaptation aux changements climatiques; la prévention et la gestion des crises alimentaires et le renforcement des capacités de stockage et d’anticipation ainsi que la réduction de moitié du nombre de nigériens qui vivent sous le seuil de pauvreté d’ici à 2015, a indiqué M. Samadou.  Il s’agit d’un programme intégré qui allie développement agricole et sécurité alimentaire, les questions de protection et de préservation de l’environnement, ainsi que celles de la lutte contre la pauvreté, a précisé le représentant avant d’expliquer que le montant nécessaire à la réalisation de l’initiative 3N est estimé à 900 millions de dollars.  L’initiative sera gérée par le Haut-Commissariat pour l’initiative 3N et sera financée en partie par la Banque mondiale.  Le Niger compte également sur l’appui de la communauté internationale, compte tenu des engagements pris en ce sens dans la Déclaration du Millénaire et de la vision « Défi Zéro faim » du Secrétaire général annoncée en 2012 à l’occasion de la Conférence Rio+20.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a reconnu que les changements climatiques, qui affectent particulièrement les petits agriculteurs dans les pays en développement, représentent un défi majeur pour l’agriculture.  La délégation de la Nouvelle-Zélande recommande par conséquence d’améliorer « la productivité et la production sur une base environnementale durable » en mettant l’innovation et la technologie au service des réalités locales.  M. McLay a présenté l’investissement dans la recherche agricole, par rapport aux changements climatiques, comme une priorité.  Puisqu’aucun pays ne peut inverser la croissance de la production agricole, « nous devons trouver d’autres moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture », a-t-il préconisé.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a aussi défendu le modèle agricole coopératif, car il peut améliorer les revenus et la productivité des petits agriculteurs.  En prenant pour exemple la Nouvelle-Zélande, « premier exportateur mondial de produits laitiers avec 40% du commerce mondial de beurre, de lait en poudre et de fromage », M. McLay a attribué cette performance aux coopératives laitières.  Conscient du fait que la croissance de la production alimentaire ne peut, à elle seule, satisfaire les besoins grandissants de la population mondiale, M. McLay a souligné qu’un « système commercial ouvert et transparent, permettant aux populations rurales d’améliorer leur quotidien, et aux pays en développement d’avoir accès aux marchés régionaux et internationaux, est tout aussi important ».


M. Oscar LeÓn GonzÁlez (Cuba) a rappelé que le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition est alarmant, alors que le monde produit suffisamment d’aliments pour tous.  Mais une bonne partie de ces aliments est gâchée et jetée de façon impardonnable, a-t-il déploré.  Le représentant a dénoncé la responsabilité du système capitaliste ainsi que les subventions des États-Unis et de l’Union européenne à la production de biocarburants à partir de céréales, aliments de base essentiels.  Il a indiqué qu’il ne serait pas possible d’éradiquer la faim sans un véritable changement des modes de production et de consommation mondiaux et tant que les multinationales agroalimentaires contrôleront les prix, les technologies, les normes, les canaux de distribution et les sources de financement de la production.  Cuba considère le droit à l’alimentation comme un droit de l’homme inaliénable et présente chaque année à l’Assemblée générale de l’ONU et au Conseil des droits de l’homme une résolution sur le droit à l’alimentation, a-t-il rappelé.  Le pays soutient les initiatives de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour faire face aux conséquences de la crise alimentaire mondiale. 


M. Mohamed Diallo (Guinée) a énuméré les différents facteurs d’insécurité alimentaire qui affectent les pays vulnérables comme le sien, notamment le dysfonctionnement des marchés et les coûts de transport élevés.  Le Gouvernement de la Guinée a mis en place des politiques adéquates en vue d’assurer à moyen terme l’autosuffisance alimentaire pour l’essentiel de la population, a-t-il indiqué, citant entre autres les efforts menés pour favoriser l’accès des petits exploitants agricoles aux terres.  Cette stratégie s’appuie essentiellement sur l’augmentation de la productivité agricole, en particulier rizicole, sur une base durable.  Le représentant a signalé une augmentation considérable des terres cultivables et de la production agricole en 2011.  Il a cependant expliqué que la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité constitue une préoccupation majeure pour son pays qui connait une croissance démographique de 3%.  Pour y faire face, le Gouvernement guinéen a facilité l’achat à des prix abordables de certains produits comme le riz, la farine, le sucre et l’huile végétale, grâce à la coopération qu’il reçoit de ses partenaires privés.  Le Gouvernement entend aussi stimuler les exportations de coton, de café et de cacao, a-t-il dit.  Évoquant ensuite les pertes au niveau de la production alimentaire mondiale, il a indiqué que son gouvernement s’attaque à celles qui surviennent après les récoltes, et qui sont dues notamment à la mauvaise organisation de la chaîne de distribution. 


Mme Sharon Brennen-Haylock, s’exprimant au nom du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds international de développement agricole (FIDA) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé que la faim et la malnutrition ont certes baissé depuis 20 ans à travers le monde, mais que 860 millions de personnes en souffrent encore.  La volatilité des prix et les changements du climat aggravent le problème, notamment pour les plus vulnérables.  Les prix élevés et volatiles touchent particulièrement les plus démunis, qui dépensent plus de la moitié de leur revenu pour se nourrir.  Mme Brennen-Haylock a souligné la nécessité d’autonomiser les femmes et les agriculteurs les plus pauvres et d’accroître la coopération et les partenariats.  Les trois agences alimentaires basées à Rome considèrent que les femmes ont un rôle central à jouer dans le développement des zones rurales et des économies nationales mais, malheureusement, elles n’ont qu’un accès limité au crédit, à la terre, à la technologie et à tous les éléments nécessaires au développement agricole, ce qui limite considérablement l’efficacité du secteur agricole.  Il faut établir un environnement politique plus soucieux de ces problèmes et le PAM, le FIDA et la FAO attendent beaucoup de la Conférence internationale sur la nutrition de novembre 2013, qui montrera certainement que la nourriture, l’agriculture, la santé, l’éducation, la protection sociale et d’autres secteurs doivent mobiliser la volonté politique et les ressources nécessaires pour améliorer la nutrition.  La représentante a relevé que beaucoup de stratégies et d’instruments ont été mis en place, mais qu’il en fallait davantage pour éradiquer la faim et la malnutrition, priorité essentielle pour un développement durable.  


ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT


Note du Secrétaire général intitulée « Promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement » (A/67/228)


Cette note contient le rapport du Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) sur la promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement.


L’écotourisme, terme utilisé pour décrire le tourisme dont l’objectif est d’apprécier les zones naturelles et les cultures traditionnelles associées, répond aux principes du tourisme durable.  Par tourisme durable, on entend les activités touristiques qui tiennent pleinement compte de leurs incidences économiques, sociales et environnementales actuelles et futures, en prenant en considération les besoins des visiteurs, de l’industrie, de l’environnement et des communautés d’accueil.


Dans le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, les participants ont reconnu qu’il fallait appuyer les activités liées au développement durable du tourisme et le renforcement des capacités, à cet égard, de façon à favoriser la connaissance de l’environnement, à conserver et à préserver l’environnement, à respecter la vie sauvage, la flore, la diversité biologique, les écosystèmes et la diversité culturelle, et à améliorer les conditions de vie et les sources de revenu des populations locales.


Plusieurs organismes des Nations Unies, institutions spécialisées et autres organisations internationales ont mis en place des programmes et des activités d’aide qui intéressent l’écotourisme, le tourisme de nature, le tourisme rural et le tourisme communautaire.


Le rapport fait apparaître l’opportunité qu’offre le tourisme pour contribuer à l’élimination de la pauvreté.  Il explique que les pauvres et les communautés locales et autochtones ne peuvent bénéficier des possibilités offertes par le tourisme que si les facteurs commerciaux et marchands sont pris en compte et si les contraintes plus larges qui perpétuent la pauvreté sont éliminées.  En outre, étant donné que le marché du tourisme est très dynamique, il importe que les plans et politiques nationaux dans ce domaine intègrent les tendances du marché et accordent la priorité aux sous-secteurs du tourisme dans lesquels les pays concernés ont un avantage compétitif, en s’attachant toujours à assurer la durabilité du développement et des activités touristiques.


Le présent rapport contient des recommandations visant à encourager le tourisme durable, notamment l’écotourisme, en tant qu’instrument de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement durable et de la protection de l’environnement.  Il conseille notamment que les plans, programmes et politiques nationaux relatifs au tourisme intègrent l’écotourisme dans le tourisme durable et tiennent compte des tendances du marché.  Il faut aussi assurer la durabilité des activités et des aménagements touristiques en longue période, notamment en veillant à la protection de l’environnement, au respect des communautés locales et autochtones et à la génération de retombées positives pour le développement économique local.


Il faut également élaborer des projets qui tiennent compte du contexte social et des modes d’existence particuliers des communautés ou des groupes pauvres, en évaluant de façon réaliste les possibilités qu’ont ces communautés ou groupes de contribuer à des activités touristiques marchandes et en renforçant leurs capacités en ce sens.


L’Assemblée générale pourrait inviter les gouvernements, les organismes internationaux et les autres organisations compétentes à procéder à des évaluations de l’efficacité des divers types de tourisme, notamment l’écotourisme, le tourisme de nature, le tourisme rural et le tourisme communautaire, ainsi que des divers modèles d’entreprises de tourisme du point de vue de la réduction de la pauvreté, de la protection de l’environnement et de la promotion du développement durable et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Elle pourrait les inviter à identifier et à soutenir les meilleures pratiques concernant la mise en œuvre des lignes directrices pertinentes dans le secteur du tourisme.  Il faudrait aussi inviter les gouvernements et le secteur du tourisme à coopérer pour aider les communautés et les populations locales et autochtones à participer au secteur du tourisme en y trouvant un emploi et/ou en y établissant des entreprises.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) (A/67/180)


Ce rapport examine les tendances et les défis de l’élimination de la pauvreté, en insistant plus particulièrement sur l’emploi productif et le travail décent ainsi que sur la crise de l’emploi des jeunes et sur le défi persistant de la pauvreté rurale.  Le Secrétaire général recommande d’agir de toute urgence pour abandonner les politiques macroéconomiques et sociales d’austérité et privilégier plutôt la création d’emplois, le travail décent et l’élargissement des régimes de protection sociale.


Il fait aussi le bilan des plus récentes activités et initiatives conjointes engagées par les organismes de l’ONU compétents en application du plan d’action de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), dont l’objectif est d’appuyer de manière coordonnée la poursuite de la réalisation des objectifs de développement relatifs à l’élimination de la pauvreté arrêtés au niveau international, dont ceux du millénaire.


Le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’encourager les États Membres à redoubler d’efforts pour éliminer la pauvreté et promouvoir l’autonomisation des pauvres et des groupes vulnérables en élaborant notamment des politiques conçues pour améliorer les capacités de production, et soutenir la création d’emplois productifs et la protection sociale pour tous.


Il recommande aussi aux États Membres de privilégier dans leurs stratégies de développement la création d’emplois décents et productifs, en particulier pour les jeunes, et d’appliquer des politiques et des programmes centrés sur la qualité des emplois grâce à des politiques volontaristes et à des régimes de protection adéquats.  Sachant que l’accès universel à la protection sociale de base peut être déterminant pour réduire la pauvreté et les inégalités et entretenir une croissance partagée et équitable, les États Membres devraient aussi envisager d’établir des socles de protection sociale nationaux.  Les efforts des États Membres doivent aussi porter sur l’amélioration de l’accès à une éducation de qualité, aux soins de santé et à la protection sociale.


Le Secrétaire général recommande également, face à la persistance de la pauvreté dans les zones rurales, d’exhorter les États Membres à promouvoir les politiques de développement rural de manière à accroître l’investissement et la productivité et à promouvoir les possibilités d’emploi.  Il recommande aux entités du système des Nations Unies compétentes de continuer d’accorder la priorité à la mise en œuvre du Plan d’action de la deuxième Décennie, en collaboration avec les États Membres et toutes les autres parties prenantes.


Note du Secrétaire général sur la coopération pour le développement industriel (A/67/223)


Cette note contient le rapport du Directeur général de l’ONU pour le développement industriel (ONUDI) qui analyse les dernières tendances du développement industriel, notamment la croissance de la production manufacturière dans les pays et régions en développement et ses liens avec la croissance économique et le développement.


Les statistiques de l’ONUDI montrent que la résilience relative de l’industrie manufacturière dans les pays en développement a protégé de nombreux pauvres contre les effets des crises financière et économique.  Comme l’a montré le développement asiatique, ce secteur reste pour les pays en développement une des principales sources de croissance économique générale.


Toutefois, la croissance de la production et des exportations de l’industrie semble bien ralentir de plus en plus ces dernières années, avec la détérioration de la situation économique et financière de nombreux pays développés.  Il convient de s’attaquer à ces difficultés par la coopération industrielle internationale, notamment celles qui concernent la croissance et l’emploi, l’utilisation efficace des ressources, la pauvreté énergétique et les changements climatiques, les changements démographiques, la création et le transfert des connaissances, et la croissance des inégalités.


Le principal foyer de la pauvreté mondiale s’est nettement déplacé, la majorité des pauvres vivant désormais dans des pays à revenu intermédiaire.  Si l’on veut mieux répartir dans les sociétés les bienfaits de la création de richesse, il faut inscrire le développement industriel dans la perspective du programme de développement pour la période post-2015 et s’attacher à mettre en place des modes de développement industriel inclusifs et durables.


Les États Membres devraient aussi se fixer pour objectif d’accroître les capacités de production et de maximiser la productivité de façon durable tout en intégrant les objectifs relatifs à l’accès à l’énergie, à l’utilisation efficace de l’énergie et à l’énergie renouvelable définis dans l’initiative « Énergie durable pour tous ».  Il faut aussi encourager le transfert de technologies et la mise en réseau des connaissances, en utilisant pour modèle la plateforme pour l’énergie verte et l’initiative « Énergie durable pour tous », ainsi que les diverses plateformes de l’ONUDI en matière de partage des connaissances pour le transfert de technologies pour pouvoir constituer les éléments opérationnels d’un futur mécanisme destiné à faciliter le développement, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement.


Afin d’aider les pays en développement à mettre en place des capacités humaines et institutionnelles, à renforcer leur compétitivité internationale, à promouvoir l’investissement et le transfert de technologies, à encourager la création d’entreprises, à favoriser l’emploi des femmes et des jeunes, à développer le secteur agroalimentaire, à garantir l’accès à l’énergie et son utilisation plus rationnelle dans le domaine industriel et à promouvoir l’industrie verte, l’ONUDI devrait renforcer encore plus ses activités concernant les moyens d’action suivants: coopération technique, rencontres pour le transfert des connaissances et leur mise en réseau, activités normatives et services d’analyse et de conseils stratégiques, préconise le rapport.


Débat général


M. LARBI DJACTA (Algérie) parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que l’élimination de la pauvreté est un élément essentiel pour la réalisation du développement durable dans les pays en développement.  Il s’est inquiété qu’à mi-chemin de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté, le nombre de personnes vivant toujours dans la pauvreté continue de croître dans certains pays, les femmes et les enfants étant les principales personnes affectées.  Il y a aussi des « poches de pauvreté » dans des pays à revenu intermédiaire, a-t-il aussi noté, avertissant des risques de voir une inversion de la croissance économique et une augmentation des niveaux de pauvreté dans ces pays.  Il s’est donc inquiété du risque que courent de nombreux pays de ne pas atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté d’ici à 2015.  Le représentant a donc appelé la communauté internationale à renverser la tendance au déclin des flux de ressources internationales, notamment en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD).  Il faut aussi renforcer les efforts menés pour remédier au chômage et à la crise de l’emploi, tout en renforçant les capacités de production et le développement agricole.


M. Djacta a également plaidé en faveur de l’allègement de la dette comme outil qui permettrait aux pays en développement d’éliminer la pauvreté.  L’extension du commerce international peut aussi contribuer à la croissance économique et à l’élimination de la pauvreté, a-t-il ajouté.  Il a exhorté les partenaires au développement à éliminer leurs barrières commerciales et leurs subventions agricoles.  Il leur a également demandé de garantir le transfert de technologie aux pays en développement et d’optimiser les outils de microfinancement, notamment pour autonomiser les femmes pauvres.  Il a attiré l’attention sur la forte proportion de femmes qui demeurent pauvres malgré le fait qu’elles aient un emploi.  Il a regretté que l’amélioration de la condition des femmes dans les pays en développement ait été entravée par les inégalités économiques.  Il a enfin appelé à renforcer les capacités des ressources humaines, afin de parvenir à créer un secteur de l’emploi plus créatif et productif.


M. Raymond HaroldLANDVELD (Suriname), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que l’agriculture est la principale source de revenu pour les pauvres et a souligné la nécessité d’une approche intégrée, multisectorielle et régionale de la sécurité alimentaire, ce qu’a fait la CARICOM avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  La CARICOM est préoccupée par l’impact négatif de la crise économique mondiale sur la création d’emplois décents et productifs, nécessaires à la réduction de la pauvreté.  Parmi ces impacts, le représentant a relevé la concurrence accrue pour l’emploi informel, la surreprésentation des jeunes chez les chômeurs, les travailleurs pauvres, et dans le secteur informel, ainsi que la hausse des prix de l’alimentation, qui accroît la pauvreté.  La crise a aussi un impact négatif sur les investissements dans la santé, l’éducation et la formation professionnelle, leviers pourtant essentiels pour lutter contre la pauvreté, a regretté le représentant.  Par ailleurs, la CARICOM regrette le classement des pays de la région, à l’exception d’Haïti, parmi les pays à revenu intermédiaire en fonction du seul critère du revenu par habitant, sans qu’il soit tenu compte de leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles, critère pourtant essentiel, comme les dégâts de l’ouragan Sandy viennent de le rappeler, a-t-il dit.


La CARICOM considère que l’éradication de la pauvreté devrait être la première des priorités des Nations Unies dans l’agenda du développement et que des stratégies coordonnées et cohérentes doivent être adoptées aux niveaux national, régional et international.  Atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devrait rester un but capital et passe par un renforcement du partenariat mondial pour le développement, a conclu le représentant.


M. YUSRA KHAN (Indonésie), qui parlait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a relevé que, malgré le déclin au niveau mondial du nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême, les niveaux de pauvreté restaient très élevés dans de nombreuses parties du monde.  Beaucoup vivent juste au dessus du seuil de pauvreté dans une situation précaire, ce qui les rend vulnérables aux chocs, a-t-il expliqué.  Il a souligné combien les crises économique, alimentaire et énergétique ont entravé les progrès en cours en matière d’élimination de la pauvreté.  Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il y a plus de 900 millions de personnes souffrant de malnutrition.  M. Khan a également cité les chiffres de l’Organisation international du Travail (OIT) selon laquelle il manque toujours 50 millions d’emplois dans le monde par rapport à la situation d’avant la crise.


Le représentant indonésien a indiqué que l’ASEAN a adopté une feuille de route afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui se concentre sur cinq domaines comme la coopération régionale et le partage d’expertise.  L’ASEAN est aussi attachée au développement rural, et a adopté un plan à cet égard.  M. Khan a indiqué que l’ASEAN s’attaque aussi à la volatilité des prix des produits d’alimentation.  Nous renforçons en outre les réseaux de sécurité sociale dans la région, a-t-il ajouté, précisant que l’ASEAN appuie la recherche et les échanges d’information dans ce domaine.  Il a également plaidé en faveur de mesures visant à garantir un emploi productif et décent pour tous.  Enfin, M. Khan a rappelé la nécessité de mobiliser des ressources adéquates pour investir dans l’aide aux pays en développement, appelant les pays développés à respecter leur engagement en matière d’aide publique au développement (APD).


M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a rappelé que l’élimination de la pauvreté est essentielle pour parvenir au développement durable dans les pays en développement et que des mesures doivent être prises pour renverser la tendance actuelle, notamment en éliminant les barrières commerciales, et en ouvrant les marchés des pays développés aux produits agricoles des pays en développement.  Il est urgent de résoudre le problème de l’exclusion des pays du Sud de l’usage des technologies, facteur essentiel au développement, et de parvenir à des partenariats, notamment dans les pays les moins avancés (PMA), a dit le représentant.  Cela passe par la volonté politique et l’aide aux plus vulnérables, a-t-il précisé.  En ce qui concerne la Libye, le représentant a dit que le régime précédent avait rendu la majorité des citoyens dépendante des subsides de l’État, et que le Conseil national de transition, qui dirige la nouvelle Libye, a décidé d’augmenter les revenus, pour améliorer le bien-être et réduire la pauvreté.


M. DEEPAK DHITAL (Népal) a considéré que l’élimination de la pauvreté constitue le défi le plus grand à relever à l’époque actuelle.  Il faut adopter une démarche intégrée et bien ciblée dans ce domaine, a-t-il estimé.  Il a mentionné que la pauvreté extrême a continué de baisser au niveau mondial en dépit des multiples crises.  Mais les gains restent précaires et pourraient être inversés s’ils ne sont pas accompagnés d’un appui continu, a-t-il averti.  Il faut s’attaquer aux poches restantes de pauvreté, a-t-il demandé, notant la difficulté qui résulte du fait que ces poches sont éparpillées partout dans le monde.  Le Népal a mis la lutte contre la pauvreté au cœur de ses efforts, a assuré le représentant.  Il a cependant reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.  L’objectif est d’éliminer la pauvreté en augmentant les possibilités d’emploi et de travail décent, a estimé M. Dhital.  Il a expliqué que les zones enclavées et montagneuses de son pays rendent plus difficiles les efforts en vue de l’élimination de la pauvreté.  Il a aussi indiqué que la migration des Népalais augmente et, de fait, les envois de fonds aussi.  L’élimination de la pauvreté passe par une coordination mondiale, a-t-il conclu.


M. AbulkalamABDUL MOMEM (Bangladesh) a salué les efforts déployés par plusieurs pays au cours de la Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté, notamment par les pays en développement, pour formuler et réaliser des plans nationaux pour mettre fin à la pauvreté.  S’il a enregistré de nombreux progrès pour éradiquer ce fléau, il a également noté que dans plusieurs cas les progrès étaient trop lents.  Par ailleurs, il a également fait part des préoccupations du Bangladesh concernant l’insuffisance des financements provenant de l’aide publique au développement (APD).  L’allégement de la dette ne permet pas de dégager suffisamment de ressources, a-t-il regretté.  La pauvreté est une nouvelle fois au cœur des préoccupations internationales, a poursuivi le représentant.  Il a rappelé que selon une récente étude de la Banque mondiale, le nombre de personnes souffrant de la pauvreté extrême et de la faim avait finalement dépassé un milliard.  M. Momem a estimé que la magnitude et la complexité des défis de la pauvreté nécessitaient la mise en place d’un plan d’action immédiat.  Il a ajouté que sa délégation appuyait les recommandations du Secrétaire général pour la mise en place d’un plan d’action complet et pragmatique pour une seconde Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté.


Mme Claudia Assaf Bastos Rebello (Brésil) a noté les progrès réalisés dans la réduction de la pauvreté ces dernières années grâce aux efforts de toutes les parties prenantes, y compris des gouvernements, du système des Nations Unies, du secteur privé et de la société civile.  Néanmoins, beaucoup reste à faire, en particulier pour réduire la pauvreté extrême dans beaucoup de pays en développement et pour aider les pays à revenu intermédiaire, où sont concentrés en grande majorité les pauvres.  Certains considèrent même politiquement que ces défavorisés ont besoin de moins de fonds et de programmes d’assistance.  Le Brésil estime qu’à l’approche de la date butoir de 2015, fixée pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la communauté internationale et les gouvernements doivent se concentrer sur l’amélioration des mécanismes de protection sociale et de création d’emplois décents.  Ces mécanismes, pour être efficaces et durables, doivent s’inscrire dans une politique macroéconomique qui aille dans le même sens, autrement dit qui promeut le développement industriel, incluant le secteur manufacturier, l’agro-industrie, l’énergie et le secteur minier.


Mme TATIANA Leshkova (Bélarus) a estimé que le développement de l’industrie représente une grande part des efforts de développement.  Elle a salué les activités menées à cet égard par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et appuyé la coopération internationale en matière énergétique.  Il faut accorder une attention particulière aux pays en développement et aux pays à revenu intermédiaire qui dépendent en grande partie de l’industrie, a-t-elle demandé.  Elle a plaidé pour que ces pays aient un véritable accès aux nouvelles technologies durables et vertes.  Le Bélarus envisage de lancer l’Année de la plateforme industrielle verte, a indiqué la représentante.  Nous recherchons aussi, en lien avec l’ONUDI, des modèles de coopération pour le transfert de technologies énergétiques, a-t-elle indiqué.  Enfin, la représentante a jugé inadmissible tout retard dans l’accomplissement des objectifs fixés à la Conférence Rio+20.  Elle a plaidé en faveur d’un ordre du jour énergétique pour l’ONU qui serait basé sur les engagements pris dans ce domaine.


M. SHARIF AHMAD WAHEEDI (Afghanistan) a noté que, même s’il a été possible de faire baisser de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême bien avant l’échéance initialement fixée, il reste toujours des parties du monde où les progrès dans ce domaine n’ont pas été à la hauteur des attentes.  En fait, la majeure partie des succès ont été réalisés en Asie de l’Est alors que d’autres parties du monde restent affligées par la pauvreté, comme l’Asie du Sud, où 45% de la population vivent toujours avec moins de 1 dollar 25 par jour et 70% avec moins de 2 dollars.  M. Waheedi a précisé que son pays, l’Afghanistan, faisait partie des pays ayant accusé un retard dans l’éradication de la pauvreté, avec 36% de sa population qui se trouvent en dessous du seuil de pauvreté et une espérance de vie moyenne de moins de 50 ans.  Il a imputé une large partie des problèmes de l’Afghanistan à son emplacement unique et à son histoire. 


En tant que pays enclavé, l’Afghanistan a difficilement accès au marché mondial.  De plus les systèmes de transport et d’irrigation y sont sérieusement endommagés suite aux décennies de conflit, ce qui affecte le système agricole qui emploie 80% de la population active.  M. Waheedi a également fait état des problèmes liés au faible niveau d’éducation, au taux de chômage élevé ainsi qu’aux prix des denrées alimentaires exorbitants,  ce qui pousse, selon lui, les Afghans à travailler pour des organisations criminelles et des milices.  Cela nuit à son tour à la situation sécuritaire dans le pays et donc aux efforts de développement. « Nous sommes dans un véritable cercle vicieux de la pauvreté », a expliqué le représentant, qui a toutefois remarqué sur une note d’espoir que tout effort de développement pouvait dès lors être comparé à un « cercle vertueux » où les succès dans un domaine peuvent conduire à des améliorations dans un autre.  Il a également indiqué que la stratégie de développement arrêtée par les autorités afghanes prévoit un pays avec un secteur privé puissant et une économie de marché d’ici à 2020, ainsi que l’égalité sociale et la viabilité environnementale.  Le représentant s’est dit confiant quant à l’avenir, à condition que l’on puisse compter sur le soutien de la communauté internationale.  Les engagements pris en ce sens lors de la conférence de Tokyo sur l’avenir de l’Afghanistan, qui a eu lieu cette année, sont à cet égard rassurants, a estimé M. Waheedi.


Mme Bielkina (Ukraine) appuie l’approche intégrée des Nations Unies pour lutter contre la pauvreté, accordant la priorité à la qualité de l’emploi et au développement industriel.  L’ordre du jour du développement pour l’après-2015 devra être plus large, incluant le développement des capacités productives nationales, par exemple, a souligné la représentante.  La marginalisation des pays les moins avancés (PMA) dépasse de loin les relations traditionnelles entre bailleurs de fonds internationaux et bénéficiaires, a-t-elle dit, et les programmes d’action de Bruxelles et d’Istanbul comme les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont montré la nécessité d’une coopération internationale à tous les niveaux.  L’éradication de la pauvreté est une priorité pour l’Ukraine, qui a mis en place plusieurs initiatives sociales pour améliorer le marché de l’emploi et connaît une réduction de la pauvreté depuis 2009.  Le taux de pauvreté extrême a été réduit de moitié entre 2009 et 2011 et le pays a aussi progressé pour réduire la pauvreté des enfants, a expliqué Mme Bielkina.  L’Ukraine est convaincue que l’ONU est aussi efficace et indispensable que jamais et réitère ses engagements pour être un partenaire précieux dans ses programmes.


M. APISAKE MONTHIENVICHIENCHAI (Thaïlande) a déclaré que la lutte contre la pauvreté reste au cœur de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015 et au-delà, ainsi que de la formulation d’une politique de développement durable.  Il ne fait pas de doute que s’il faut assurer une croissance économique durable, équitable et inclusive, il va falloir s’attaquer au défi de la pauvreté parallèlement aux défis environnementaux et sociaux.  La Thaïlande a fait de la lutte contre la pauvreté une priorité nationale, et, à cet effet, elle a élargi la protection sociale et les services étatiques dont bénéficient les démunis.  L’une des priorités urgentes reste toutefois l’accès de tous les citoyens à une éducation de qualité, et la Thaïlande s’efforce de rendre les spins santé accessibles à toute sa population, a noté le représentant.  Compte tenu de l’impact de la crise économique et financière mondiale sur les économies nationales et les sociétés, en particulier dans le monde en développement, la Thaïlande estime que la communauté internationale devait s’unir pour arrêter des mesures à court, moyen et long termes en vue d’amortir l’impact de la crise sur les démunis à l’échelle mondiale et encourager un développement allant dans le bon sens.  Parallèlement, les pays en développement doivent pouvoir compter sur un cadre bilatéral et multilatéral porteur pour la réalisation des OMD.  Dans cet esprit, 90% de l’aide publique au développement (APD) de la Thaïlande sera dédiée aux investissements dans des programmes éducatifs et de santé dans les pays de son voisinage, a dit M. Apisake.


Abordant également la question de la coopération en matière de développement industriel, le représentant de la Thaïlande a appelé l’ONUDI à faciliter l’échange d’informations et des meilleures pratiques ainsi que les transferts de technologie, en particulier dans le domaine de l´énergie propre, pour aider les industries à s’adapter aux problèmes posés par les changements climatiques.  La Thaïlande souhaite également que les organismes onusiens chargés des questions énergétiques et environnementales travaillent de manière plus intégrée tant au plan national que régional en vue d’aider les pays en développement à avoir accès aux technologies et programmes de construction de capacités ainsi qu’à l’utilisation efficace de l’énergie, a dit le représentant.


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a estimé que l’élimination de la pauvreté restait l’un des plus grands défis auxquels le monde est confronté et que cette question a, à plusieurs reprises, été l’objet de discussions, notamment lors de la Conférence Rio+20.  Le ralentissement de l’économie mondiale, couplé à la volatilité des prix des denrées alimentaires et des matières premières, pose un certain nombre de défis en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté, dans les pays en développement, notamment ceux d’Afrique, a dit M. Hassen.  Le représentant a noté que des progrès tangibles ont été accomplis pour éliminer ce fléau et a ajouté que beaucoup restait cependant à faire, particulièrement en Afrique. 


M. Hassen a souligné que les efforts déployés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devaient se poursuivre au cours des trois prochaines années, afin de permettre à de nombreux pays africains de réaliser leur aspiration au développement.  Mettant ensuite l’accent sur la situation qui prévaut dans son pays, il a expliqué que le Gouvernement éthiopien avait déployé de nombreux efforts pour mettre fin à la pauvreté, notamment par l’intermédiaire d’un plan de développement de cinq ans conçu pour assurer à l’Éthiopie une transformation économique rapide.  Il a expliqué que son pays était en train de déployer tous ses efforts pour parvenir à rejoindre, d’ici à 2020, le groupe des pays à revenu intermédiaire.  Enfin, M. Hassen a indiqué que la croissance économique rapide de son pays et les progrès réalisés dans le développement social ont contribué positivement à la création d’emplois et à l’amélioration de la qualité de vie de la population.


M. SACHA SERGIO LLORENTY SOLÍZ (Bolivie) a relevé que les conséquences des crises récentes continuent de saper les efforts menés en vue de l’élimination de la pauvreté dans les pays en développement.  Il a noté avec préoccupation que des centaines de millions de personnes sont au chômage dans le monde et que de nombreuses familles vivent avec moins de 1 dollar 25 par jour.  Il a donc appelé la communauté internationale à accorder une place importante à l’élimination de la pauvreté et à promouvoir une plus grande cohérence dans les activités menées par le système des Nations Unies.  Le représentant a demandé en particulier de promouvoir le plein emploi pour tous.  Le plan d’action pour la deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté constitue un programme important permettant de lutter efficacement contre la pauvreté, a-t-il estimé.  Il a ensuite appelé à réfléchir aux causes de la pauvreté.  Il a par ailleurs appelé les pays développés à consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD), comme convenu.  M. Llorenty Solíz a indiqué que les pays de l’Amérique latine avaient réussi à réduire la pauvreté ces dernières années.  En ce qui concerne la Bolivie, les améliorations constatées dans l’élimination de la pauvreté sont dues à l’application de politiques publiques et à la création d’emplois, ceci dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de développement.  Il a ajouté que les investissements publics avaient atteint 230 millions de dollars, permettant de faire sortir de la pauvreté de nombreux Boliviens.


Mme ANNU TANDON, membre du Parlement de l’Inde, a relevé que, si des progrès ont été accomplis dans la réduction de la pauvreté, les défis à relever pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à la date butoir de 2015 sont considérables.  Sans lutte contre la pauvreté, le monde ne pourra pas progresser dans la lutte contre les inégalités ni dans la volonté d’associer développement durable et équité, a précisé la représentante.  Les impacts de la crise économique mondiale continuent d’être très négatifs en ce qui concerne le combat contre la pauvreté, a-t-elle dit, citant la volatilité des prix de la nourriture et de l’énergie, qui érode la marge de manœuvre des pays en développement en quête de réalisation des OMD.  La croissance économique durable est un facteur essentiel, et si l’Inde a réussi à faire baisser considérablement la pauvreté, elle compte encore le plus grand nombre de pauvres au monde en valeur absolue, soit 300 millions de personnes, a précisé Mme Tandon.  Convaincue que la croissance doit non seulement être soutenue mais également inclusive, l’Inde a lancé des programmes socioéconomiques à grande échelle pour faire face à la pauvreté, en y incluant la lutte contre la faim et la malnutrition, la réduction de la mortalité infantile, la promotion de la santé et de la femme, cette dernière étant placée au centre des politiques de développement.  Les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), ceux sans littoral ou enclavés, les petits États insulaires en développement (PEID) et certains pays d’Afrique, ont un besoin urgent d’un environnement international qui les aide à relever le défi difficile de l’éradication de la pauvreté, a conclu la représentante.  


M. ABDULLAH KHALID O. TAWLAH (Arabie saoudite) a estimé que la création des conditions favorables à l’élimination de la pauvreté passe par un effort collectif basé sur la responsabilité commune.  Nous avons éliminé la pauvreté en Arabie saoudite avant l’échéance fixée, qui est 2015, grâce à des activités intenses et efficaces, a-t-il dit.  Il a expliqué que son pays avait contribué aux efforts de développement dans de nombreux pays en développement et notamment des pays les moins avancés (PMA), par le biais de programmes régionaux et de programmes menés par le Fonds monétaire international (FMI) pour réduire l’endettement des pays pauvres.  L’Arabie saoudite a fait des dons généreux à ces pays, a-t-il précisé.  Notre pays a aussi participé au Fonds international de développement de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole(OPEP), a indiqué le représentant.  Il a ajouté que l’Arabie saoudite partage les aspirations du monde en matière de développement durable.  Nous continuerons à travailler à la réalisation des objectifs de Rio+20, afin de parvenir au développement économique, social et environnemental durable, a-t-il assuré.


Mme CLARISSE LI (Singapour) a déclaré soutenir les recommandations du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la seconde Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté, notamment celles relatives à la création d’emplois productifs et celles relatives à un travail décent pour tous.  À Singapour, les autorités ont mis en place un vaste programme fiscal favorisant la réalisation de tels objectifs, a ensuite affirmé la représentante.  « Au delà des stratégies, c’est leur mise en œuvre effective qui porte les fruits », a-t-elle poursuivi.


Même s’il revient en premier lieu aux États d’assurer leur propre développement, les programmes nationaux de lutte contre la pauvreté peuvent élégamment être mis œuvre grâce aux partenariats régionaux et internationaux, a assuré Mme Lee.  La coopération transrégionale, l’échange des bonnes pratiques ou la création des opportunités économiques sont bénéfiques, a encore estimé la représentante.  C’est dans ce cadre que Singapour travaille avec ses partenaires de l’ASEAN, notamment par le biais de la formation et de l’expertise technique. Depuis 1992, plus de 80 000 officiels de 170 pays ont ainsi reçu une formation financée par Singapour, a indiqué la représentante.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a estimé que, dans le contexte de la crise économique mondiale, une action collective est nécessaire de manière urgente, dans le but d’accroître les capacités productives, les investissements et la création d’emplois, notamment en faveur des familles les plus vulnérables.  La Malaisie a brillamment réduit la pauvreté qui touchait plus de la moitié de sa population en 1970, a indiqué M. Haniff.  Aujourd’hui seuls 2,8% des Malaisiens sont concernés par la pauvreté, a déclaré le représentant.  Pour parvenir à ce résultat, plusieurs mécanismes et programmes ont été mis en place, dont une base de données nationale sur la pauvreté, une loi sur le développement des terres ou encore une agence pour l’emploi chargée de placer les personnes sans emploi et d’identifier les besoins en matière d’emploi.  La distribution des fruits de la croissance économique à toutes les couches de la population étant une nécessité, la Malaisie entend éradiquer totalement la pauvreté à l’horizon 2020, a précisé le représentant.  


Mme FENG XIN (Chine) a noté les graves défis auxquels fait face la communauté internationale dans ses efforts visant l’élimination de la pauvreté.  Les progrès dans ce domaine en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne connaissent un certain retard, a-t-elle noté, avant de demander que les objectifs d’élimination de la pauvreté restent au cœur du programme de développement de l’après-2015.  Elle a plaidé en faveur de mesures visant à promouvoir le travail productif et décent, ainsi qu’en faveur de l’emploi des femmes.  Les pays doivent renforcer la coordination des politiques macroéconomiques pour promouvoir une croissance stable et durable, a-t-elle aussi recommandé.


Mme Feng a demandé aux pays développés d’honorer les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD).  Les gouvernements doivent impliquer la société civile dans les efforts visant l’élimination de la pauvreté, a-t-elle aussi préconisé.  Elle a invité à ne pas perdre de vue les grandes disparités existant entre les différents pays, les différentes régions, et les zones urbaines et rurales.  La Chine continuera à accorder la priorité à la lutte contre la pauvreté dans les 10 années à venir, a-t-elle assuré, en favorisant l’accès des pauvres à l’alimentation, à la santé et à l’éducation.  Elle a aussi indiqué que la Chine allait continuer sa coopération Sud-Sud dans ce domaine.  Elle a ensuite parlé des activités de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, indiquant que sa délégation appuyait ses efforts visant à augmenter la productivité dans ce secteur.


M. AL-DURRA (Iraq) a souligné que la pauvreté menace le tissu social et sa cohésion.  Malheureusement, elle n’a pas été au cœur des priorités en Iraq au cours des dernières décennies, a regretté le représentant.  Depuis, le Gouvernement iraquien a pris des mesures en faveur du développement du secteur privé et de la création d’emplois.  L’éducation et l’effondrement du secteur des services sont d’autres défis à relever pour l’Etat iraquien, qui cherche, dans la mesure de ses possibilités, à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à éradiquer la pauvreté.  Augmenter la productivité du secteur agricole, mettre en place des prêts pour les pauvres,  relever les revenus journaliers, se concentrer sur les soins préventifs, améliorer l’accès à l’eau potable, et favoriser la scolarité font partie des politiques et stratégies mises en place par notre gouvernement, a précisé le représentant


M. NAY MENG EANG (Cambodge) a indiqué que, malgré ses ressources limitées, le Cambodge est convaincu de pouvoir atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 et réduire la pauvreté de sa population de 20% en 2012.  Le pays a adopté une stratégie de protection sociale, pour les pauvres et les plus vulnérables, qui vise à leur apporter les fruits de la croissance et du développement et à les faire sortir de la pauvreté par le biais de l’investissement dans le progrès des communautés locales, de la création d’emplois, et de l’accès à la santé et à la nutrition.  En ce qui concerne la santé, le représentant a notamment mentionné les programmes de lutte contre le VIH/sida, qui ont fait baisser le taux de mortalité due à la maladie.  Le Cambodge a également mis l’accent sur la sécurité alimentaire qui, à son sens, ne consiste pas uniquement à produire suffisamment d’aliments mais aussi à assurer un revenu suffisant aux personnes pour qu’elles puissent acheter de la nourriture, être en bonne santé et avoir de bonnes conditions d’hygiène et un accès aux infrastructures sanitaires, a expliqué le représentant.  L’éradication de la pauvreté et de la faim demande des engagements politiques efficaces de la part de tous les pays, des organisations internationales, des partenaires de développement et de la société civile, a conclu le représentant. 


Mme DIANA ALI AL-HADID (Jordanie) a indiqué que la complexité du problème de la pauvreté freine le développement durable et que la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour éradiquer l’extrême pauvreté.  Il lui faut adopter une nouvelle approche qui renforce le développement économique, social et environnemental, a-t-elle préconisé.  Parmi les outils à adopter pour lutter contre la pauvreté, la représentante a mentionné un meilleur accès à l’éducation dans les zones rurales pauvres et à la microfinance. 


M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que les politiques macroéconomiques influent de façon importante sur le rythme de croissance économique et que bien conçues, elles favorisent l’emploi et l’inclusion sociale.  Dans notre pays, le passage à une économie de marché a entraîné une attention accrue sur le développement centré sur les personnes et sur des politiques inclusives, a dit M. Aliyev.  Une croissance économique dynamique a permis de lancer des programmes nationaux à long terme en vue de l’élimination de la pauvreté et du développement durable.  Un environnement réglementaire propice a aussi favorisé les investissements et l’innovation, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué par ailleurs que les victimes des déplacements forcés ayant suivi l’agression de l’Arménie contre son pays constituent un groupe vulnérable.  Il s’est plaint que les mesures prises pour aider cette catégorie de personnes représentent un fardeau supplémentaire pour le Gouvernement azerbaïdjanais.  M. Aliyev s’est félicité de l’amélioration du niveau de vie de la population en Azerbaïdjan, pays qui a connu une croissance de 12% au cours des 10 derniers mois.  Alors que 49,3% de la population résident dans des zones urbaines, le Gouvernement azerbaïdjanais accorde une attention particulière à la promotion du développement rural et à l’agriculture, a indiqué le représentant, en évoquant les politiques adoptées en faveur de l’éducation et de la formation, en particulier pour les jeunes.


M. AUNG KYAW ZAN (Myanmar) a relevé que si le taux de pauvreté a baissé dans quelques pays à revenu intermédiaire, le nombre de personnes au bord de l’extrême pauvreté continue à augmenter dans certains pays les moins avancés (PMA), en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.  La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour parvenir à un développement équitable et se concentrer sur la création d’emplois décents, la protection sociale, l’accès à l’éducation, aux soins de santé de base et à des niveaux de nutrition corrects, a déclaré le représentant.  Il a précisé les efforts et politiques menés par le Myanmar, notamment dans les zones rurales où des comités de travail ont été mis en place sur la production agricole, le stockage des vivres, la productivité et la socioéconomie rurale, l’énergie ou encore la préservation de l’environnement.  Le Gouvernement du Myanmar a également encouragé les investissements étrangers directs dans l’appareil productif et la création d’emploi, ainsi que l’accès à l’éducation et aux soins.  Le Myanmar a fait baisser le taux de pauvreté de sa population de 32% à 26% mais doit encore redoubler d’efforts pour parvenir à 16% d’ici à 2015 pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit le représentant.  Le Myanmar considère qu’une coopération intégrée, coordonnée et cohérente est essentielle pour atteindre les objectifs de développement, y compris celui de la réduction de la pauvreté, a-t-il conclu.


M. Katsuhiko Takahashi (Japon) a indiqué que son pays appuie le développement humain et social dans les pays en développement.  Il a invité la Commission à suivre de près, chaque année, les progrès accomplis dans le domaine de l’élimination de la pauvreté.  Le rapport du Secrétaire général indique que la baisse de la pauvreté n’a pas été égale dans les différents pays, a-t-il relevé, rappelant qu’il ne reste plus que trois ans avant l’échéance de 2015.  Il a souhaité que l’élimination de la pauvreté reste au cœur du programme de développement durable de l’après-2015.  Le représentant a ensuite énuméré les questions à régler pour éliminer la pauvreté, dans des domaines comme l’agriculture, l’éducation, la santé, les infrastructures, l’autonomisation des femmes et l’emploi.  M. Takahashi a appelé les différents acteurs à y travailler de concert, en respectant les programmes des pays.  Les partenariats public-privé, ainsi que la coopération Sud-Sud et triangulaire, contribueront aussi aux efforts des pays en développement, a-t-il ajouté.  Enfin, il a plaidé en faveur d’une meilleure cohérence des politiques et des partenariats au sein des organes, agences et institutions du système des Nations Unies, notamment les institutions financières internationales.


M. FAIÇAL Souissi(Maroc) a relevé que si des progrès importants ont été enregistrés au cours de la dernière décennie en matière de lutte contre la pauvreté dans la plupart des pays en développement, ces efforts risquent d’être compromis par les répercussions de la crise financière mondiale, de la volatilité des prix alimentaires et de la hausse des coûts de l’énergie.  Le représentant a également noté que les progrès réalisés ont été inégaux selon les régions, les pays à revenu intermédiaire, les pays les moins avancés (PMA) et les pays enclavés demeurant la catégorie la plus concernée par la pauvreté, en particulier celle affectant les femmes et les enfants.  Le caractère multidimensionnel et complexe de la pauvreté, qui se répercute notamment sur le chômage, le sous-emploi, l’éducation et le logement, exige une approche appropriée et des stratégies politiques multisectorielles, a préconisé le représentant.  Il a critiqué les indicateurs de pauvreté actuellement utilisés et a évoqué la nécessité de les améliorer pour obtenir une mesure plus juste et représentative de la réalité sur le terrain.  Il a expliqué les politiques mises en place par le Maroc, depuis 2004, à travers l’Initiative nationale de développement humain qui a permis de créer plus de 40 000 emplois et d’améliorer la qualité de vie de la population.  La stratégie repose sur la valorisation des ressources humaines, l’amélioration du système éducatif, et la généralisation des prestations sociales.


Mme MINH THUY VU (Viet Nam) a reconnu le rôle central des Nations Unies dans les activités de développement et notamment dans la mobilisation des efforts internationaux pour éliminer la pauvreté.  Elle a estimé que le taux de déclin de la pauvreté qu’ont connu beaucoup de pays n’a pas été suffisant pour réduire le nombre absolu de personnes vivant dans la pauvreté extrême.  Elle a invité la communauté internationale à persister dans ses efforts en vue de l’élimination de la pauvreté et notamment à renforcer l’aide au développement, faciliter les échanges commerciaux, alléger la dette et transférer  les technologies.  Au Viet Nam, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue a baissé de 75% entre 1990 et 2010, ce qui place le pays dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, a-t-elle indiqué.  Mais, a-t-elle tempéré, face aux nombreuses difficultés auxquelles est confronté le Viet Nam, le pays menace de retomber dans la pauvreté, ces difficultés mettant la pression sur la création d’emplois.  La représentante a mentionné la Stratégie nationale d’élimination de la pauvreté au Viet Nam, qui couvre la période 2011-2020 et se concentre sur les groupes les plus vulnérables.  Le Gouvernement vietnamien est engagé à promouvoir la protection sociale et à créer des emplois décents, a-t-elle notamment expliqué.  Mme Vu a enfin remercié l’ONU de son soutien aux efforts menés en vue d’éliminer la pauvreté.  Nous voulons partager nos expériences dans ce domaine, a-t-elle ajouté.


Mme RONIT BEN-DOR (Israël) a relevé le fort consensus international qui s’est dégagé sur la nécessité d’éradiquer la pauvreté.  La pauvreté est caractérisée par un manque de revenu suffisant mais aussi par la faim et la malnutrition, l’accès limité à l’éducation et à d’autres services de base, la discrimination sociale et l’exclusion, ainsi que par le manque de participation à la vie sociale, civique et culturelle, a expliqué la représentante, précisant qu’éradiquer la pauvreté n’est pas synonyme de charité.  Elle a placé le chômage et le sous-emploi au cœur du problème de la pauvreté et a souligné la nécessité pour les gouvernements de procurer des emplois décents à la population.  En ce sens, Israël a développé des programmes de formation pour les plus défavorisés et encourage l’entreprenariat dans tous les secteurs, a expliqué la représentante.  L’accès à la santé et à l’éducation sont d’autres facteurs essentiels pour briser le cercle de la pauvreté et faire en sorte qu’elle ne soit pas transmise de génération en génération.  Le développement rural et la productivité agricole sont cruciaux, a fait observer Mme Ben-Dor, citant également les programmes de coopération mis en place par Israël en la matière. 


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), parlant au nom des pays les moins avancés (PMA), a expliqué que, malgré les efforts qu’ils déploient, les PMA n’ont pas connu une diminution de la pauvreté, leur situation étant désastreuse.  Le pourcentage de populations vivant dans l’extrême pauvreté dans les PMA reste aujourd’hui très élevé, soit 53%, ce qui constitue un record absolu comparé aux autres pays en développement, a-t-il relevé.  Le représentant a ajouté que la situation de ces pays s’est aggravée après les différentes crises mondiales et à cause des effets des changements climatiques.  Sans protection sociale de base, les pays ne peuvent pas maintenir leur progrès dans l’élimination de la pauvreté, a-t-il aussi noté.  La protection sociale permet de briser le cercle vicieux de la pauvreté et c’est un élément important de la croissance inclusive et équitable, a souligné le représentant.


M. Zinsou a appelé à cet égard à étendre l’initiative du Plancher de protection sociale lancée par les Nations Unies en 2009.  Il a estimé que l’accès universel aux services sociaux et la fourniture de planchers de protection sociale doivent être considérés comme un objectif de développement durable.  Les PMA sont les pays les plus touchés par le chômage des jeunes, a poursuivi M. Zinsou, expliquant que la création d’emplois décents est un véritable défi pour ces pays.  Il a invité la communauté internationale à optimiser le potentiel des jeunes, notamment en améliorant leur accès à l’éducation et en adaptant les formations aux exigences du marché.  Enfin, M. Zinsou s’est félicité des recommandations figurant dans le rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) sur l’écotourisme.  Il a regretté par ailleurs que les PMA ne soient pas mentionnés dans le rapport relatif au développement industriel.


Droits de réponse


Le représentant de l’Arménie a exercé son droit de réponse.  Répondant à la délégation de l’Azerbaïdjan, il a estimé que la référence à l’agression dont aurait été responsable son pays était erronée.  L’Azerbaïdjan a utilisé des armes lourdes contre la population pacifique du Haut-Karabakh pour empêcher ce peuple d’exercer son droit à l’autodétermination, a-t-il soutenu.


Exerçant à son tour son droit de réponse, la représentante de l’Azerbaïdjan a estimé que les propos de la délégation de l’Arménie sur l’utilisation d’armes lourdes relevaient « de la guerre des étoiles ».  Les preuves sont nombreuses pour démontrer que c’est l’Arménie qui a commencé cette guerre et procédé à une épuration ethnique de grande échelle, a-t-elle affirmé.  Ce que l’Arménie considère comme un droit à l’autodétermination par un groupe minoritaire a été qualifié par le Conseil de sécurité et les organisations internationales de recours illégal à la force contre l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, a-t-elle dit.  Le Gouvernement arménien, qui a créé une culture mono-ethnique, devrait être le dernier à promouvoir ce genre de choses, a-t-elle estimé.  Les réfugiés sont reconnus dans mon pays comme un groupe vulnérable, a-t-elle ajouté.


Reprenant la parole, le représentant de l’Arménie a jugé que la Commission n’était pas le lieu pertinent pour venir soulever des questions de politique intérieure.  Il n’y a pas eu d’agression de la part de l’Arménie mais simplement une légitime défense, et l’exercice du droit à l’autodéfense de la population du Haut-Karabakh, a-t-il soutenu.  Il a assuré que l’Arménie accorde une grande importance à la promotion et au maintien de la paix et de la sécurité, ainsi qu’à la protection des droits de l’homme.


La représentante de l’Azerbaïdjan a repris la parole et a indiqué que des faits d’épuration ethnique ont été documentés par l’ONU et le Conseil de sécurité.  L’occupation du Haut-Karabakh ne peut en aucun cas être interprétée comme une légitime défense, a-t-elle dit.  Selon elle, c’est un acte de recours à la force d’un État contre un autre État.  Elle a dénoncé ce qu’elle appelé « les tentatives de l’Arménie de légaliser cette agression ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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