AG/11300

L’équilibre avec le Conseil de sécurité et la participation à la sélection du Secrétaire général toujours au cœur du débat sur la revitalisation de l’Assemblée

11/10/2012
Assemblée généraleAG/11300
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

23e séance plénière – matin


L’ÉQUILIBRE AVEC LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ET LA PARTICIPATION À LA SÉLECTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

TOUJOURS AU CŒUR DU DÉBAT SUR LA REVITALISATION DE L’ASSEMBLÉE


L’Assemblée générale a tenu aujourd’hui un débat sur la revitalisation de ses travaux au cours duquel une vingtaine de délégations est revenue sur l’équilibre à préserver entre elle et le Conseil de sécurité, sa réelle implication dans le processus de sélection et de nomination des hauts fonctionnaires de l’ONU, en particulier du Secrétaire général et le renforcement du Bureau de son Président.


Le Président actuel, M. Vuk Jeremić de la Serbie, a espéré que le Groupe de travail spécial* que l’Assemblée a créé en 2008 pour examiner les moyens de renforcer encore son rôle, son autorité, son efficacité et son efficience « donnera des suggestions pour aller dans la bonne direction ».  Comme l’Assemblée débattait aussi aujourd’hui de l’application des résolutions de l’ONU, le Président a voulu que cette application devienne « le principe fondamental pour un multilatéralisme effectif au XXIe Siècle ».


Le Président de l’Assemblée a annoncé qu’il a entamé des discussions avec le Secrétaire général, les Présidents du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC) et les chefs des agences et organismes des Nations Unies.  Il a aussi proposé de lancer un cadre consultatif entre l’Assemblée et les institutions financières ou groupements tels que le G-20. 


En attendant, de nombreuses délégations ont dénoncé aujourd’hui la tendance du Conseil de sécurité à empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale, s’agissant, en particulier, du droit international, de sa codification et du développement.  La place de l’Assemblée dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales a été soulignée, à plusieurs reprises, et comme l’a dit le représentant du Japon: « l’Assemblée joue un rôle complémentaire quand le Conseil ne réussit pas à remplir pleinement ses fonctions, comme c’est le cas avec la Syrie ».  Il a appelé les Présidents des deux organes à se consulter régulièrement.


Aujourd’hui encore, les membres du Mouvement des pays non alignés ont, par la voix de l’Algérie, réitéré leur appel à ce que le système de sélection et de nomination du Secrétaire général soit transparent, inclue tous les États Membres et permette à l’Assemblée générale d’y participer sous une forme plus active et plus efficiente, conformément à la Charte des Nations Unies.


Le représentant des États-Unis s’est opposé à tout changement dans le rôle du Conseil de sécurité s’agissant de cette sélection.  Ce processus doit rester dans les limites de la pratique fixée par l’Article 97 de la Charte, a renchéri son homologue de la Fédération de Russie.  Ledit Article stipule que « le Secrétaire général est nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ». 


Plusieurs délégations sont aussi revenues sur la question des moyens dont dispose le Président de l’Assemblée générale pour accomplir sa tâche.  Aussi le représentant de l’Égypte a-t-il jugé, par exemple, inacceptable que le budget du Bureau du Président n’ait pas augmenté depuis 1998 et que le Fonds d’affectation spéciale créé en 2010 n’ait, à ce jour, pas donné les résultats escomptés.  Son homologue de la Chine qui, comme d’autres, a appelé à l’octroi des moyens humains et financiers nécessaires, a exprimé la disposition de son pays à appuyer le budget du Bureau du Président.


Remarquant l’absence de progrès dans ce débat, le représentant du Pakistan a jugé qu’« il est peut-être utile de revitaliser la discussion sur la revitalisation », car la partie « rôle, autorité, efficacité et efficience de l’Assemblée générale » est toujours en chantier.  Il a encouragé ses homologues à explorer de nouvelles idées et à leur donner plus de visibilité.  Il a, en conséquence, proposé que le Groupe de travail spécial examine la possibilité d’organiser une réunion de haut niveau sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  


Toujours ce matin, l’Assemblée a adopté une résolution** autorisant les Comores, la Guinée-Bissau, la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie à participer aux votes jusqu’à la fin de sa soixante-septième session.  L’Assemblée convient en effet que le non-paiement par ces cinq États de la totalité du montant minimum requis pour éviter l’application de l’Article 19 de la Charte –droit de vote- est dû à des circonstances indépendantes de leur volonté.


L’Assemblée tiendra sa prochaine réunion lundi 15 octobre, à partir de 10 heures, pour examiner les rapports des Tribunaux pénaux internationaux.


*   A/RES/62/276

 **  A/67/502


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES: RAPPORT DE LA CINQUIÈME COMMISSION (A/67/502)


APPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES; ET REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Débat commun


Le Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, M. VUK JEREMIĆ, a dit que le débat sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale n’est pas nouveau puisque que dès 1948, elle a reconnu, pour la première fois, le besoin de s’adapter aux circonstances.  Des décennies après, nous continuons de faire des avancées grâce au Groupe de travail spécial dont le rapport guidera les débat.


Pour la première fois, les deux points figurant à l’ordre du jour aujourd’hui ont été programmés immédiatement après le rapport du Secrétaire général sur les activités de l’Organisation.  Ceci souligne si besoin en était l’importance de l’Assemblée générale, a dit le Président, en fixant comme « principe fondamental pour un multilatéralisme effectif au XXIe siècle », la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée.


Le Groupe de travail spécial a pour mandat, durant cette session, de faire l’inventaire des résolutions de l’Assemblée générale sur la revitalisation des travaux.  Le Président a dit souhaiter que la nouvelle version du rapport « donnera des suggestions pour aller dans la bonne direction ».  Il a annoncé qu’il a entamé des discussions avec le Secrétaire général, les Présidents du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC) et avec les chefs des divers agences et organismes des Nations Unies.  M. Jeremić a aussi proposé de lancer un processus pour établir un cadre consultatif entre l’Assemblée générale et les institutions financières et commerciales internationales tel que le G-20. 


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), s’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, a estimé qu’il fallait éliminer les contraintes qui entravent le processus de revitalisation de l’Assemblée générale.  Il a souligné la « nature politique » de ce processus qui vise essentiellement à renforcer le rôle de l’Assemblée comme organe « le plus représentatif et de délibération principal » du système des Nations Unies, chargé de l’élaboration des politiques.  Ce processus doit être examiné sur un pied d’égalité avec les autres questions importantes.


Il faut respecter pleinement les fonctions et les pouvoirs de chaque organe de l’ONU et maintenir un équilibre entre ceux-ci, conformément à la Charte, a poursuivi le représentant.  Ainsi le Conseil de sécurité doit-il se conformer aux dispositions de la Charte et aux résolutions de l’Assemblée générale.  À cet égard, le Mouvement des pays non alignés est préoccupé par la façon dont le Conseil de sécurité cherche constamment à « empiéter sur les pouvoirs et les prérogatives de l’Assemblée générale ».  Il demande au Conseil de présenter à l’Assemblée un rapport annuel taillé et plus analytique sur ses activités.  Il appuie également l’idée de créer un groupe de travail à composition non limitée chargé de vérifier la bonne application de la Charte.


Le Mouvement des pays non alignés réaffirme le rôle et l’autorité de l’Assemblée générale, y compris sur les questions relevant de la paix et de la sécurité internationales.  Il réaffirme aussi la nature intergouvernementale des Nations Unies et appelle l’attention sur le fait que les États Membres doivent être consultés et pouvoir exprimer leur position à tout moment, a dit M. Benmehidi.  L’Assemblée générale doit rester l’organe principal examinant le travail de tout organe subsidiaire.  Elle a notamment une autorité absolue pour ce qui est d’allouer ou de réallouer les ressources financières et humaines.


Le Mouvement des pays non alignés s’opposera à toute démarche cherchant à saper ou à minimiser les résolutions de l’Assemblée générale, à en réduire le rôle ou le fonctionnement, ou à mettre en cause sa pertinence, a insisté le représentant. Il estime aussi que l’accroissement des activités de l’Assemblée doit être compensé par des ressources complémentaires.


Il réitère son appel à ce que le système de sélection du Secrétaire général soit transparent, inclue tous les États Membres et permette à l’Assemblée générale d’y participer sous une forme plus active et plus efficiente, conformément à la Charte.  En conclusion, le Mouvement des pays non alignés estime qu’une Assemblée générale revitalisée contribuera à améliorer la gouvernance internationale et à renforcer le multilatéralisme.


M. ROLAND TRICOT, de la délégation de l’Union européenne (UE), a déclaré que les États européens appuyaient les efforts visant à revitaliser l’Assemblée générale et à renforcer son rôle et son autorité, conformément à la Charte et aux résolutions pertinentes.  Ces États souhaitent que l’Assemblée puisse « concilier légitimité et efficacité » face aux nouveaux défis mondiaux.  L’Assemblée doit demeurer l’un des principaux organes de l’Organisation, a résumé le représentant, avant de souligner l’importance de la mise en œuvre de toutes les résolutions de l’Assemblée et de noter que la revitalisation de ses travaux est étroitement liée à la réforme globale des Nations Unies.


M. L.K. ADVANI (Inde) a souligné que la décennie commencée en 2011 a été marquée par des bouleversements politiques notamment en Asie, dans le Golfe persique et en Afrique du Nord.  Ces bouleversements se poursuivent encore aujourd’hui avec un impact et une ampleur sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.  À cela, a-t-il estimé, il faut ajouter les crises économique et sociale de ces dernières années.  La réponse de la communauté internationale, a-t-il aussi estimé, doit commencer aux Nations Unies et être guidée par un sentiment de l’urgence.   À cette fin, la composition du Conseil de sécurité doit être élargie pour correspondre aux réalités géopolitiques actuelles. Le Conseil doit s’ouvrir aux pays qui ont la volonté de supporter les charges supplémentaires du maintien de la paix et de la sécurité internationales et qui sont capables d’entreprendre des campagnes durables contre les nouvelles menaces, y compris le terrorisme et la piraterie.


« Nous avons également besoin de revitaliser l’Assemblée générale pour en faire un lieu où les questions transnationales qui ont une incidence sur chacun d’entre nous sont débattues rapidement et où des solutions véritablement mondiales sont prescrites », a dit le représentant de l’Inde qui a aussitôt rappelé les propos du Président de l’Assemblée à l’ouverture de la soixante-septième session selon lequel, pour revitaliser l’ONU, les États Membres doivent se faire confiance.  Pour l’Inde, l’Assemblée générale pourra être revitalisée si sa position en tant que principal organe délibérant, politique et représentatif est respectée tant dans la lettre que dans l’esprit.


Le représentant a, à son tour, appelé au respect des mandats respectifs de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité selon l’esprit de la Charte.  Le Conseil ne doit pas empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée, en interprétant de manière large et permissive ce qui constitue, par exemple, les menaces à la paix et à la sécurité internationales.  L’Assemblée, a poursuivi le représentant, doit avoir son mot à dire sur le choix du Secrétaire général.  Son rôle et ses responsabilités dans le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général doivent changer dans l’intérêt du système des Nations Unies, en général et de ses prérogatives, en particulier.


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a estimé que face aux nombreux défis actuels, avoir une Assemblée forte et responsable est plus que jamais une nécessité.  Depuis plus de deux décennies, les États Membres ont adopté par consensus des résolutions sur des mesures spécifiques pour revitaliser les travaux de l’Assemblée générale.  Mais, a déploré M. Khalil, ces mesures n’ont été que partiellement mises en œuvre, faute de volonté politique.  Il a estimé que le Groupe de travail ad hoc devait continuer à évaluer et à assurer la mise en œuvre de toutes résolutions adoptées.  Il a regretté que l’un des obstacles à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale soit « l’empiètement continu » du Conseil de sécurité sur le rôle et les fonctions de cette dernière.


M. Khalil a plaidé en faveur d’une relation mutuelle et complémentaire entre les deux principaux organes de l’ONU.  Le rôle de l’Assemblée, a-t-il dit, ne doit pas se réduire à un simple « forum de délibérations », mais être plus proactif pour répondre aux défis émergents.  Ainsi, il a mis en avant l’adoption par l’Assemblée de la résolution 66/255 sur la situation en République arabe syrienne. 


M. Khalil a appuyé la position des membres du Mouvement des non-alignés qui souhaitent voir l’État de Palestine devenir Membre à part entière des Nations Unies.  La moindre des choses à laquelle on peut attendre de l’Assemblée durant cette session est qu’elle adopte une résolution permettant à la Palestine d’accéder au statut d’État observateur non membre. 


M. Khalil a souligné que l’Assemblée générale pourrait continuer à améliorer sa visibilité en organisant des débats thématiques interactifs, et à promouvoir une meilleure interaction avec les membres de la société civile, les ONG et le secteur privé.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance de renforcer le Bureau du Président de l’Assemblée générale, notamment en allouant les ressources humaines et financières nécessaires.  Il n’est pas acceptable que le budget du Bureau n’ait pas augmenté depuis 1998 et que le Fonds d’affectation spéciale créé en 2010 n’ait, à ce jour, pas donné les résultats escomptés.  Concluant son propos, le représentant a, une fois encore, rappelé que la nomination du Secrétaire général était un sujet de préoccupation et a appelé l’Assemblée à s’impliquer davantage dans chaque étape du processus de sélection. 


M. JASPAL SINGH (Malaisie) a rappelé qu’année après année, la question de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale est l’une des questions prioritaires.  En dépit de l’attention portée à cette question et des quelques améliorations enregistrées, les progrès ne sont pas substantiels, a-t-il regretté.  Nous ne devons pas oublier aujourd’hui que le mot-clef est « revitalisation » et non « améliorations mineures ».  L’Assemblée générale, a-t-il poursuivi, est le principal organe représentatif des Nations Unies représentant tous les 193 États Membres. 


La non-mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée continue d’être l’une des principales pierres d’achoppement dans le renforcement du rôle et de l’efficacité de cet organe.  Le représentant a appelé le Groupe de travail ad hoc à poursuivre ses discussions sur cette question.  C’est selon lui, la première étape vers un meilleur fonctionnement de l’Assemblée.  Cette dernière et le Conseil de sécurité, a-t-il dit, doivent respecter leur mandat respectif et travailler ensemble afin de créer une relation de travail plus harmonieuse. 


Le rôle et les activités du Président de l’Assemblée général se sont renforcés de manière significative au cours de ces dernières années, a-t-il dit, estimant naturel de doter le Bureau des ressources nécessaires pour permettre au Président d’exercer son rôle de manière efficace.  Notant, une fois encore, que la question de la revitalisation des travaux de l’Assemblée était inscrite à l’ordre du jour depuis 1991, il a tranché: « c’est une question sur laquelle nous pourrions arrêter de débattre ». 


M. VLADIMIR SERGEYEV (Fédération de Russie) a souhaité que l’activité du Groupe de travail spécial revête un caractère « réaliste et dépolitisé ».  L’accent devra, selon lui, être mis sur les méthodes de travail de l’Assemblée ainsi que sur la rationalisation de son ordre du jour.  « Le calendrier de l’Assemblée est surchargé », a en effet noté le représentant, plaidant pour l’allègement du débat général.  Il a aussi proposé d’étudier la possibilité de « consolider la mémoire institutionnelle » de l’Assemblée, en fonction des ressources disponibles.  Quant au rôle de l’Assemblée dans le choix, la sélection et la nomination du Secrétaire général, il a estimé qu’il devait rester dans les limites de la pratique fixée par l’Article 97 de la Charte.  Enfin, a-t-il conclu, il faut être conscient de la façon dont les résolutions peuvent être mises en œuvre d’un point de vue pratique.  « Il vaut mieux en faire moins, mais le faire mieux. »


M. YURY YAROSHEVICH (Bélarus) a jugé urgent de revitaliser les travaux de l’Assemblée générale.  Une revitalisation, a-t-il poursuivi, qui prenne en compte la consolidation de la paix et de la sécurité internationales, le maintien de l’équilibre entre les organes principaux de l’ONU, la mise en œuvre pleine et entière des résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le renforcement du rôle du Président de l’Assemblée générale et de son Bureau.  Le représentant a rappelé que le Groupe de travail ad hoc a, au cours de la soixante-sixième session, mis l’accent sur l’organisation de débats interactifs et une meilleure coopération entre les présidents.  Après s’être félicité de ces mesures, il a souligné la nécessité de mettre en place un meilleur mécanisme de désignation des candidats aux bureaux des grandes Commissions pour garantir une meilleure représentation régionale. 


Il s’est engagé à travailler activement au sein du Groupe de travail spécial et a estimé que pour revitaliser l’Assemblée, il fallait suivre à la lettre l’esprit de la Charte qui fixe les rôles respectifs de chaque organe.  L’Assemblée doit continuer à réagir de façon adéquate et efficace aux évènements mondiaux.  « C’est le centre numéro 1 de situation », a estimé le représentant, qui « doit s’adapter au monde contemporain ». 


M. WANG MIN (Chine) a estimé que la situation mondiale de plus en plus complexe exige de l’Assemblée générale qu’elle s’y adapte pour apporter les réponses attendues.  Les pays en développement espèrent ainsi que l’Assemblée retrouve sa vitalité et son rôle de défenseur des intérêts de tous les États Membres, en général, et ceux des pays en développement, en particulier.  À cet effet, elle doit veiller à la répartition équitable des tâches entre les différents organes des Nations.


En ce qui concerne la paix et la sécurité internationales, l’Assemblée doit travailler efficacement avec le Conseil de sécurité pour résoudre les crises actuelles.  Les rapports de ce dernier doivent être concis, clairs et ciblés.  Le représentant a aussi appelé les États Membres à promouvoir le respect et la crédibilité de l’Assemblée, en mettant en œuvre ses résolutions.   Il a aussi jugé « essentiel » le fonctionnement sans heurt du Bureau du Président de l’Assemblée.  La Chine, a-t-il promis, est prête à apporter son appui au budget du Bureau pour aider les pays en développement à avancer leurs dossiers.


M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a jugé inacceptable que de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale continuent de ne pas être appliquées, qu’elles restent « inertes », au lieu de constituer un important corps normatif.  « Le travail de revitalisation de l’Assemblée ne doit pas se limiter à de simples discours », a-t-il martelé.  L’Assemblée générale jouit de toutes les prérogatives juridiques pour pouvoir agir.  L’Assemblée est le principal organe délibérant, politique et représentatif des Nations unies, a poursuivi le représentant.  Son prestige découle du fait qu’elle est « l’expression maximale du principe de l’égalité souveraine entre États ».  Il a déploré l’absence de volonté politique de certains États qui prétendent imposer à la majorité leurs intérêts politiques étroits. 


M. González a également condamné les tentatives du Conseil de sécurité de « faire abstraction du fait qu’il est de la responsabilité exclusive de l’Assemblée générale de développer progressivement le droit international et sa codification ».  Il s’agit d’une violation flagrante des dispositions de la Charte.  Pour Cuba, il faut une réforme radicale du Conseil de sécurité.  Quant à l’Assemblée générale, elle doit être transformée en centre de débats et de travail multilatéral.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a voulu que l’Assemblée générale continue de refléter les aspirations et les préoccupations de tous les États Membres et a exhorté le Groupe de travail spécial à tirer parti des progrès réalisés les années précédentes.  S’agissant de la procédure de sélection des chefs d’agence des Nations Unies et des hauts fonctionnaires du Secrétariat, il a voulu qu’il soit conforme au principe de la répartition géographique équitable.  Après avoir insisté sur une mise en œuvre complète des résolutions de l’Assemblée, le représentant a plaidé pour un rôle de supervision plus fort de l’Assemblée, indispensable notamment dans la gestion et l’approvisionnement des opérations du maintien de la paix et dans les efforts de reconstruction après-conflit.  Le manque de volonté politique est, selon lui, à l’origine de l’absence de progrès dans les travaux de revitalisation.  Il a prévenu que les problèmes complexes d’aujourd’hui ne seront pas résolus, si les États ne travaillent pas ensemble avec la même volonté de renforcer le cadre multilatéral de l’ONU.  Dépassons nos différences et soutenons l’Assemblée générale pour qu’elle puisse s’acquitter de sa tâche avec efficacité.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a estimé que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale en tant qu’organe principal et représentatif des Nations Unies, et outre son rôle indispensable dans la mise en place des normes et de la codification du droit international, était aujourd’hui devenue indispensable.  La Tunisie, a-t-il dit, appuie cette revitalisation et insiste sur la nécessaire mise en œuvre et application des résolutions adoptées par l’Assemblée.  Le représentant a plaidé pour un organe qui prendrait en compte les questions urgentes d’intérêt commun et qui s’adapterait aux changements mondiaux afin de relever les nouveaux défis.  Il a également souligné la nécessité de poursuivre cette année les débats thématiques qui se sont tenus au cours de la soixante-sixième session et de continuer à intégrer dans ses débats la société civile. 


Par ailleurs, le représentant a souhaité que l’Assemblée réagisse plus rapidement et que ses rapports comme ceux du Conseil de sécurité soient plus analytiques afin de refléter le contexte dans lequel les décisions ont été prises.  Le représentant a noté une meilleure organisation des réunions de haut niveau même si beaucoup reste à faire, notamment pour simplifier les pratiques de travail des commissions et faciliter l’accès des pays en développement aux informations en ligne.  Il a jugé essentiel de doter le Bureau du Président de l’Assemblée des ressources financières et humaines suffisantes, reflétant les besoins croissants de l’Organisation.


M. WILLIAM POPE (États-Unis) a assuré que son pays travaillera avec les autres États Membres pour trouver les meilleures options pour revitaliser l’Assemblée générale.  Il a espéré un débat constructif en vue d’améliorer les méthodes de travail, l’efficacité et la transparence de l’Assemblée.  Pour les États-Unis, il faut se concentrer sur la rationalisation des travaux et fixer les priorités à l’ordre du jour de l’Assemblée et des grandes commissions.  « L’Assemblée générale doit garder sa pertinence. »


Le représentant a prôné une interaction accrue et une meilleure coordination entre les chefs des organes principaux, les présidents des commissions et le Président de l’Assemblée générale.  « Il faut cesser d’adopter des résolutions sur des questions caduques ou obscures », a-t-il ajouté, et proposer des résolutions globales.  Les États-Unis demandent également aux États Membres de « faire preuve de plus de discipline quand ils présentent des résolutions à l’Assemblée » et d’envisager des résolutions biennales ou triennales.  De même, il serait bon de fixer des échéances pour les objectifs des groupes de travail et de rationaliser le calendrier des séances pour permettre une plus grande participation des États Membres.  Par ailleurs, le rôle de l’Assemblée générale et des autres organes est clairement défini dans la Charte des Nations Unies.  « On ne doit pas changer le rôle du Conseil de sécurité dans la sélection du Secrétaire général », a conclu M. pope.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a jugé essentiel de renforcer les relations entre l’Assemblée générale et les autres organes principaux des Nations Unies.  Il a souligné l’importance de l’Assemblée dans la diplomatie multilatérale.  S’agissant des rapports entre l’Assemblée  et le Conseil de sécurité, il a estimé que l’Assemblée joue un rôle complémentaire quand le Conseil ne réussit pas à remplir pleinement ses fonctions, « comme c’est le cas avec la Syrie »,  a-t-il fait remarquer.  C’est la raison pour laquelle les présidents des deux organes doivent se consulter régulièrement.


Par ailleurs, l’Assemblée générale doit pouvoir montrer aux peuples du monde qu’elle est capable de répondre de façon adéquate aux défis émergents et de produire des résultats tangibles.  À cet égard, M. Kodama a encouragé les débats thématiques sur des questions d’actualité, comme celui qui s’est tenu en avril dernier sur la réduction des risques de catastrophes naturelles.


Enfin, a poursuivi le représentant, il faut rationaliser les travaux de l’Assemblée générale de telle sorte qu’elle puisse mieux se concentrer sur les défis contemporains et sur les évènements qui intéressent la communauté internationale dans son ensemble.  Il est également bon de réfléchir aux moyens de rationnaliser l’ordre du jour de l’Assemblée et de ses grandes commissions.  Les méthodes de travail doivent être améliorées, a-t-il dit en rappelant que les États Membres ne sont pas encore parvenus à trouver un consensus sur la composition d’un groupe de travail pour s’occuper des objectifs fixés en matière de développement durable.  À ce sujet, il a soulevé la question de la sous-représentation des groupes de la région Asie-Pacifique.


M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a voulu que le nouveau round de discussions sur les travaux de revitalisation des travaux de l’Assemblée générale débouche sur des décisions qui seront mises en œuvre dans une période raisonnable.  L’objectif de cette revitalisation est de renforcer le rôle et la position de l’Assemblée générale en tant qu’organe délibérant, législatif, de décision et représentatif de la communauté internationale.  Elle doit jouer un rôle moteur dans l’agenda international, en formulant une approche multilatérale pour résoudre les problèmes mondiaux.


Le représentant a aussi déclaré qu’il y a un besoin d’harmoniser le travail et les relations entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité ainsi que le développement international.  Il a ajouté que le rôle et les activités du Président de l’Assemblée générale sont essentiels et doivent bénéficier de ressources humaines et financières prévisibles, pour que le Président de l’Assemblée générale ne dépende plus des bailleurs de fonds et des contributions volontaires et pour que sa crédibilité et son impartialité soient garanties.  Avant de conclure, M. Rahman a réclamé un rôle plus accru de l’Assemblée dans la nomination des hauts responsables de l’Organisation.  Les processus de sélection et de nomination doivent être plus transparents et plus inclusifs.  Ils doivent impliquer tous les États Membres, a-t-il insisté.       


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a rappelé que depuis 1991, 20 résolutions ont été adoptées sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale et que très peu ont été suivies d’effet en raison du manque de volonté des États Membres.  Ceci montre à quel point cette revitalisation est importante.  Ceci montre aussi que nous devons redoubler d’efforts pour parvenir à une revitalisation complète de l’Assemblée générale.  Le représentant a déploré les empiètements des rôles et des mandats de l’Assemblée par le Conseil de sécurité.  Il a tenu à rappeler l’Article 13 de la Charte qui stipule que l’Assemblée générale est chargée de l’élaboration progressive du droit international et de sa codification.  Il a aussi demandé que l’Assemblée générale joue un plus grand rôle dans la sélection et la nomination du Secrétaire général.  Il a enfin plaidé pour plus de moyens humains et financiers en faveur du Bureau du Président de l’Assemblée. 


M. JAIME HERMIDA (Nicaragua) a appuyé la déclaration faite par l’Algérie au nom des pays non alignés.  La démocratisation des Nations Unies étant essentielle, il faut continuer à agir pour restaurer l’autorité de l’Assemblée générale.  La revitalisation des travaux de l’Assemblée, qui s’intègre dans la réforme d’ensemble de l’Organisation, doit revêtir un caractère universel, transparent et responsable. 


Le Nicaragua est d’avis qu’il faut renforcer la relation de l’Assemblée générale avec les autres organes de l’ONU, et consolider le Bureau du Président de l’Assemblée en lui allouant les ressources humaines et financières nécessaires.  S’agissant de l’élection du Secrétaire général, M. Hermida a estimé que l’Assemblée devait « exercer sa responsabilité avec la plus grande rigueur ».  La voix de tous les États Membres doit pouvoir se faire entendre.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a noté qu’au cours des deux dernières décennies, de nombreux efforts ont été faits pour revitaliser l’organe unique et universel qu’est l’Assemblée générale.  Il a qualifié ces efforts de « dignes d’intérêt » puisqu’ils ont permis de progresser de manière considérable à rationaliser les travaux des Commissions et les dépenses tout en améliorant la qualité des travaux.  Il a reconnu que plusieurs délégations ont déploré l’absence de progrès, notamment dans l’application des résolutions adoptées, le manque de volonté politique ou encore l’empiètement des prérogatives de l’Assemblée par le Conseil de sécurité. 


« Peut-être est-il temps de revitaliser cette discussion sur la revitalisation », a-t-il argué.   Alors que nous entamons un nouveau débat sur cette question, il serait peut être utile de se concentrer sur la question de l’efficacité et de l’efficience, a poursuivi M. Tarar.  De trop nombreuses discussions ont été tenues sur la manière d’améliorer les méthodes de travail mais la question de l’efficacité et de l’autorité de l’Assemblée n’a pas encore reçu de réponse.  Il est peut être temps d’explorer de nouvelles idées sur la manière de relancer cette discussion, en lui offrant plus de visibilité, a suggéré le représentant qui a proposé que le Groupe de travail spécial examine la possibilité d’organiser une réunion de haut niveau.  


M. DANIEL YILMA (Éthiopie) a dit que la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale renforcera l’attachement des États Membres au multilatéralisme.  Il a ensuite énuméré les failles actuelles dans les méthodes de travail de l’Assemblée générale en évoquant notamment la multiplication des résolutions qui finalement ne sont jamais mises en œuvre.  Aussi, le délégué a-t-il proposé le renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée qui doit avoir les ressources humaines et financières nécessaires.  Il a aussi plaidé pour un rôle plus grand de l’Assemblée générale dans la sélection et la nomination du Secrétaire général.      


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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