AG/11259

L’Assemblée générale examine la mise en oeuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU et proclame le 20 mars « Journée internationale du bonheur »

28/06/2012
Assemblée généraleAG/11259
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

118e et 119e séances plénières

Matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXAMINE LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE

DE L’ONU ET PROCLAME LE 20 MARS « JOURNÉE INTERNATIONALE DU BONHEUR »


L’Assemblée générale a entamé, aujourd’hui, le troisième examen de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qu’elle a adoptée le 8 septembre 2006.  Les États se sont félicités des propositions du Secrétaire général pour aller de l’avant, notamment la désignation d’un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.


Avant d’entamer cet examen, l’Assemblée a décidé de proclamer le 20 mars « Journée internationale du bonheur », en adoptant par consensus une résolution dans laquelle elle invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, à célébrer cette Journée « comme il se doit », notamment dans le cadre d’initiatives éducatives et d’activités de sensibilisation*.


Adoptée il y a cinq ans, la Stratégie antiterroriste mondiale s’articule autour de quatre piliers -élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme, prévention et lutte contre le terrorisme, renforcement des capacités de tous les États et rôle de l’ONU, et droits de l’homme-, dont la mise en œuvre est appuyée par l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.


Afin d’améliorer la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale, le Secrétaire général fait plusieurs recommandations car, comme l’a dit le représentant des États-Unis, « Al-Qaida est peut-être sur le point d’être démantelé, mais sa portée géographique ne fait que croître, notamment au Sahel ».  Le Secrétaire général recommande donc la désignation d’un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme qui serait responsable de la coordination stratégique, de la cohérence et de la mise en œuvre de la Stratégie, et qui serait également son conseiller principal pour les questions relatives à la lutte antiterroriste. 


Le Secrétaire général rappelle qu’il demeure important d’adopter les meilleurs plans nationaux et régionaux possibles afin de porter au maximum le caractère global de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Il qualifie également d’indispensable la promotion de la coopération internationale dans la prévention et la répression du terrorisme.


Dans ses recommandations, M. Ban Ki-moon met par ailleurs l’accent sur le renforcement de la solidarité internationale en faveur des victimes du terrorisme et aujourd’hui, le Président de l’Assemblée générale a affirmé qu’il est de l’obligation morale des États Membres de promouvoir le droit de ces victimes.  « Pour ôter toute légitimité à la violence terroriste, il faut exposer l’horreur qu’elle cause », a estimé M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, pour qui la Stratégie antiterroriste mondiale demeure un « cadre politique unique ».


Ce dernier a par ailleurs estimé que parmi les quatre piliers de la Stratégie mondiale, le pilier « élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme» et le pilier « droits de l’homme » n’ont pas encore toute l’importance qu’ils méritent. 


Cet avis a été partagé par la majorité des délégations.  S’agissant du premier pilier, le représentant de la Malaisie comme d’autres délégations, a argué des efforts déployés pour éradiquer la pauvreté, répartir équitablement les fruits de la croissance économique et favoriser le dialogue interculturel et interreligieux, avec des initiatives telles que l’Alliance des civilisations. 


De nombreuses délégations dont celles de l’Union européenne ont aussi insisté sur le pilier « droits de l’homme » et la nécessité de veiller à ce que les mesures de lutte antiterroriste soient respectueuses de ces droits de l’homme.  Ce sont les violations de ces droits et des libertés fondamentales qui constituent le terreau propice à des actions terroristes.  Dès lors, leur protection est et demeure l’élément central de la stratégie belge, a par exemple dit le représentant de la Belgique.


Son homologue de la Suède a dénoncé le fait que la peur du terrorisme justifie souvent des réglementations liberticides sur la circulation de l’information sur Internet.  Il a tout de même reconnu le phénomène de la promotion du terrorisme via Internet, et comme d’autres délégations, l’exercice complexe qui consiste à établir un équilibre entre sécurité et liberté d’expression.


Ajoutant aux recommandations du Secrétaire général, les délégations ont multiplié les propositions pour rendre encore plus efficace la lutte contre le terrorisme.  Le renforcement de la coopération régionale a été souligné à diverses reprises.  Le représentant de l’Inde a jugé que le moment était venu d’adopter une convention générale sur le terrorisme international car outre le renforcement de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale, une telle convention, a-t-il insisté, permettrait de combler les lacunes du cadre juridique international que l’ONU a développé. 


Des appels à un accord sur une définition commune du terrorisme ont donc été lancés.  Le représentant du Maroc a voulu la mise au point d’un cadre juridique susceptible de faciliter le travail du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, créé récemment en Arabie saoudite.  Son homologue de l’Union européenne a souligné l’importance du rôle que peuvent jouer la société civile et les partenariats public-privé dans le renforcement de la lutte contre le terrorisme. 


À l’issue de la discussion, les représentants de la Syrie, de l’Iran et d’Israël ont exercé leur droit de réponse.


En début de séance, le Président de l’Assemblée générale a présenté ses condoléances à la famille royale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple de l’Arabie saoudite après la mort du Prince héritier Nayef bin Abdulaziz Al-Saud.


L’Assemblée générale poursuivra l’examen de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale demain, vendredi 29 juin, à partir de 10 heures.


*A/66/L.48/Rev.1


APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES


LA STRATÉGIE ANTITERRORISTE MONDIALE DES NATIONS UNIES


Rapport du Secrétaire général sur les activités menées par le système des Nations Unies pour appliquer la Stratégie » (A/66/762 et A/66/762/Add.1)


Dans ce rapport, le Secrétaire général met en lumière les progrès accomplis par les organismes de l’ONU et les entités concernées dans l’application de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, énoncée dans la résolution 60/288 de l’Assemblée générale. 


M. Ban Ki-moon y présente plusieurs recommandations destinées à une meilleure mise en œuvre de cette Stratégie, dont la désignation d’un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Il fait appel à une coopération accrue en matière de lutte contre le terrorisme aux niveaux local, national, régional et international.


« L’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale par l’Assemblée générale a été le fruit d’un effort mené à l’échelle du système pour renforcer les mandats en matière de lutte contre le terrorisme et pour rationaliser la coordination de l’action de l’ONU en la matière et la rendre plus cohérente », rappelle, d’emblée, le Secrétaire général.


Il souligne ensuite combien les quatre piliers de la Stratégie -l’élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme, la prévention et la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacités de tous les États et le rôle de l’ONU, et les droits de l’homme-, ainsi que la création de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme pour en appuyer la mise en œuvre ont marqué des étapes importantes.


Pour l’avenir, le Secrétaire général recommande la désignation d’un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme afin, dit-il, de donner une impulsion à l’action antiterroriste des Nations Unies et de renforcer la coordination et la cohérence de l’ensemble des initiatives engagées.  


Le coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme serait ainsi responsable de la coordination stratégique, de la cohérence et de la mise en œuvre de la Stratégie, et le conseiller principal du Secrétaire général pour les questions relatives à la lutte antiterroriste.  Le coordonnateur assurera également la présidence de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.


Si, plus de cinq ans après l’adoption de la Stratégie, sa mise en œuvre a bien progressé, beaucoup reste à faire pour atteindre ses objectifs et contrer la menace du terrorisme grâce à des actions concrètes ayant des effets positifs aux niveaux local, national et régional, et dans une logique globale qui aborde tous les aspects de la question, poursuit M. Ban Ki-moon.


Dans cette optique, le Secrétaire général rappelle qu’il demeure important d’adopter les meilleurs plans nationaux et régionaux possibles afin de porter au maximum le caractère global de la Stratégie ainsi que la cohérence de l’appui du système des Nations Unies.  Il se félicite que la région de l’Asie centrale ait montré l’exemple en adoptant, le 30 novembre 2011, le premier plan d’action régional commun pour l’application concrète de l’ensemble des quatre piliers de la Stratégie. 


Il invite d’autres régions, telle l’Afrique de l’Est, à reproduire cette expérience positive et encourage aussi les États Membres à procéder plus nombreux à des consultations en vue d’élaborer des stratégies de mise en œuvre aux niveaux national et régional.


Il est aussi indispensable de promouvoir la coopération internationale en mettant davantage l’accent sur la prévention et la répression du terrorisme, en adoptant des approches collectives et en renforçant la coopération entre le système des Nations Unies et toutes les parties prenantes concernées aux niveaux national et régional, estime le Secrétaire général. 


Si c’est d’abord aux États Membres qu’il appartient de mettre en œuvre la Stratégie, les organisations internationales, régionales et sous-régionales n’en conservent pas moins leur rôle fondamental dans la promotion de la coopération contre le terrorisme, souligne le Secrétaire général.


Dans ses recommandations, M. Ban Ki-moon met encore l’accent sur le renforcement de la solidarité internationale en faveur des victimes du terrorisme.  Le soutien aux victimes du terrorisme, notamment par des mesures en faveur de leur réadaptation, doit rester l’une des priorités de la communauté internationale, dit-il, car « la voix des victimes est aussi porteuse du message le plus fort qui puisse s’élever contre le discours de violence des terroristes ».


La liste des observations sur la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies émanant d’États Membres, d’organisations régionales et sous-régionales et d’autres organisations concernées figure en annexe du rapport.


Déclarations


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a affirmé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies est complète par sa portée et préventive par sa nature.  Il a estimé que ce « cadre politique unique » était la manifestation de la volonté de la communauté internationale à combattre ce fléau.  Le moment est maintenant venu d’assurer une application plus efficace de la Stratégie, a-t-il ajouté. 


Le Président a insisté sur l’importance de la coopération régionale.  Plusieurs régions ayant démontré les avantages de la coopération, nous devons apprendre de leur expérience et voir comment améliorer la collaboration, a estimé le Président.  Il a aussi estimé que sur les cinq piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, le pilier « dissuader les groupes de recourir au terrorisme » et le pilier « droits de l’homme » n’ont pas encore l’importance qu’ils méritent.


Il a rappelé qu’hier son Bureau a organisé un débat thématique sur la promotion du dialogue et de la compréhension pour lutter contre le terrorisme.  Au cours de ce débat, il a mentionné le rôle crucial de l’Alliance des civilisations.  De même, la protection des droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme sont des questions complémentaires qui demeurent des responsabilités importantes de tous les États.


Dans nos efforts de lutte contre le terrorisme, a insisté le Président, nous ne devons pas renoncer à nos principes et valeurs de protection de la vie, des biens et de la dignité de tous les citoyens.  Il est de notre obligation morale, a-t-il dit, de promouvoir le droit des victimes du terrorisme et d’autres formes de violence politique.  C’est un moyen pratique d’ôter toute légitimité à la violence du terrorisme en exposant l’horreur qu’elle cause.


M. JOHN BAIRD, Ministre des affaires étrangères du Canada, a indiqué que son pays adhère aux quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, et a estimé que les États Membres ont la responsabilité première de les mettre en œuvre.  Il a fait savoir que le Canada a réalisé des progrès importants en ce sens, précisant que son gouvernement veille à ce que les collectivités canadiennes soient plus résilientes face à l’extrémisme et à la radicalisation.  Notre objectif, a-t-il précisé, est de réduire le risque que des personnes se laissent entraîner par l’extrémisme violent et la radicalisation.  Notre gouvernement investit également des ressources importantes dans la recherche sur le terrorisme et la lutte antiterroriste. 


Le Ministre a ensuite passé en revue les différentes mesures concrètes prises en la matière par le Canada.  Il a notamment indiqué qu’une nouvelle loi permet aux victimes du terrorisme d’intenter des poursuites contre les responsables d’actes terroristes et que le Canada s’est en outre doté d’une stratégie de cybersécurité.  De plus, le Parlement canadien examine actuellement un projet de loi sur le terrorisme nucléaire qui, une fois adopté, permettra au Canada de ratifier la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et l’Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.


M. Baird a également parlé du Programme d’aide au renforcement des capacités antiterroristes (PARCA) du Canada.  Le Canada, a-t-il ajouté, fournira également un financement supplémentaire de 8 millions de dollars pour des projets dont le but est de renforcer la coopération globale dans le domaine de l’antiterrorisme.  Le Ministre s’est réjouit de ce que son pays copréside, avec l’Algérie, le Groupe de travail sur le Sahel au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (FMLT).


Abordant ensuite la question du respect des droits de la personne, le Ministre a indiqué que lorsqu’elles luttent contre le terrorisme, les institutions gouvernementales du Canada doivent agir dans le respect des mandats prévus par la loi.  Il a également estimé que, comme la menace terroriste persiste et évolue, la lutte contre le terrorisme doit elle aussi se poursuivre et continuer à évoluer.


S’exprimant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), a fermement condamné le terrorisme sous toutes ses formes et toutes ses manifestations -y compris le terrorisme d’État, de groupe ou individuel- et a réaffirmé son appui à la Stratégie antiterroriste mondiale.  « L’OCI continue de rejeter de manière sans équivoque l’association du terrorisme avec une religion, une nationalité, une civilisation ou un groupe ethnique », a souligné le représentant, « car nous pensons que toute déclaration irresponsable qui tente d’associer le terrorisme avec une religion ou une nationalité est, en soit, une incitation claire au terrorisme ».  


Il a également souligné que l’OCI avait pris note des recommandations du Secrétaire général, en particulier celle visant la désignation d’un coordonnateur.  Il a estimé que, dans le domaine de la lutte antiterroriste, la transparence et la coordination des activités de l’ONU et de ses entités concernées devaient être renforcées afin d’éviter des doublons.  Au nom de l’OCI, il a également rappelé que la mise en œuvre de la Stratégie était du ressort des États Membres et a appelé ceux-ci à renforcer leurs engagements vis-à-vis du travail de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.


En sa capacité nationale, M. Ja’afari, a fait remarquer que son pays était victime, ces derniers mois, d’actes terroristes perpétrés par des groupes qui utilisent « des méthodes non conventionnelles » et de la part de personnes qui résident dans des pays extérieurs.  « Il s’agit de groupes extrémistes religieux qui se servent d’engins explosifs ou de mines pour viser des cibles et des infrastructures vitales, et répandre la mort et la terreur au sein de la population civile syrienne », a-t-il dit.  Il a estimé que certains de ces actes portaient l’empreinte d’Al-Qaida et de son idéologie, et que ces opérations terroristes ne pouvaient pas se produire sans un financement, des armes et même une couverture médiatique.


« Certains États de la région fournissent des services à ces groupes armés », a-t-il soutenu.  Tandis que l’Assemblée générale débat de la Stratégie antiterroriste mondiale, M. Ja’afari a déploré le fait que personne n’ait présenté ses condoléances à la Syrie et à ses victimes, ni condamné les actes qui ont entraîné la mort de nombreux Syriens.  Il a souligné que le Gouvernement syrien avait, de son côté, coopéré avec les organisations pertinentes afin de fournir une assistance à tous ceux qui sont touchés par ces groupes armés.  Il a demandé à tous les États de mettre en œuvre la Stratégie et de ne pas offrir de sanctuaire à tous ceux qui planifient ou commettent des actes terroristes. 


Mme MARA MARINAKI, déléguée de l’Union européenne, a vu dans l’examen de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale un important pas en avant et a appuyé les recommandations du Secrétaire général.  Elle a estimé que davantage d’efforts étaient requis dans le domaine de la prévention et a souligné l’importance d’aider les pays en difficulté à renforcer leurs capacités de lutte antiterroriste. 


La représentante a ensuite fait savoir que l’Union européenne avait mis en place des stratégies établies sur la base d’approches nationale et régionale de manière à favoriser l’appropriation et la participation.  Elle a également estimé qu’une coopération rapprochée entre les institutions publiques, les citoyens et le secteur privé pourrait améliorer les mesures de lutte.  À ce titre, le rôle de la société civile et des partenariats public-privé doit être davantage pris en compte, a-t-elle ajouté.


Mme Marinaki a aussi insisté sur la nécessité de veiller à ce que les mesures de lutte antiterroriste respectent les droits de l’homme, faisant observer que de graves violations de ces droits pouvaient créer des conditions propices à la propagation du terrorisme.  Elle a toutefois relevé que des préoccupations se faisaient jour face à la possibilité que les contributions d’un État au renforcement des capacités antiterroristes d’un autre État ne soient utilisées d’une manière non conforme au respect des droits de l’homme.


Le défi essentiel consiste donc à réduire ce risque en améliorant la mise en œuvre des normes de respect des droits de l’homme, a-t-elle observé.  La représentante a également souligné l’importance de respecter le droit des victimes et a engagé les États Membres à promouvoir la solidarité internationale dans ce sens.  Mme Marinaki a rappelé qu’en 2009, l’Union européenne avait mis sur pied son premier programme global de lutte antiterroriste et que ses programmes d’assistance mettent l’accent sur le lien entre développement et sécurité.


M. FERNANDO ARIAS GONZÁLEZ(Espagne) a, tout d’abord, tenu à saluer les efforts réalisés par le Canada dans la préparation du projet de résolution dont est saisie l’Assemblée.  Rappelant que son pays avait joué un rôle important dans l’adoption de la Stratégie, il a estimé indispensable d’adopter des mesures pour faire face aux divers problèmes qui sont à l’origine de la propagation du terrorisme.  Il a également mis l’accent sur la promotion de la solidarité internationale, ainsi que sur l’appui aux victimes.  Dans ce domaine, il a d’ailleurs précisé que l’Espagne avait mis en place un des systèmes les plus complets au monde de prise en charge des victimes et il s’est dit prêt à offrir l’expérience acquise en la matière à tous les États qui voudraient mettre en place des mesures similaires.


Le représentant a ensuite appuyé le souhait du Rapporteur spécial pour la promotion et la protection des droits de l’homme de mettre en œuvre, dans la lutte antiterrorisme, un mécanisme international sur ces droits et ces obligations.  Notant que l’Espagne a ratifié les 18 conventions et protocoles des Nations Unies qui constituent le cadre international des mesures en vigueur contre le terrorisme, il a souligné que sa délégation avait l’intention de travailler au renforcement de celui-ci, en vue, a-t-il espéré, d’aboutir à une convention des Nations Unies contre le terrorisme.  Dans ce contexte, il a appuyé la proposition du Secrétaire général de désigner un coordonnateur pour la lutte contre le terrorisme.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné l’importance d’assurer le suivi de toutes les mesures prises par l’ONU dans le cadre de la lutte antiterroriste.  Il a mis l’accent sur l’importance de prévenir la radicalisation des « tendances sociales négatives » et d’empêcher que l’Internet ne soit utilisé à des fins terroristes.  Le représentant a également plaidé pour la poursuite d’un dialogue ciblé dans le cadre des groupes de travail établis au sein de l’Équipe spéciale et a appuyé la proposition du Secrétaire général de nommer un coordonnateur pour la lutte contre le terrorisme.  M. Churkin a cependant estimé que les différentes réformes envisagées ne doivent par porter atteinte à l’efficacité des travaux des autres organes de lutte antiterroriste de l’ONU.


Le représentant a indiqué que son pays accorde une attention particulière aux partenariats public-privé ainsi qu’au recours à l’Internet.  Le pays met également l’accent sur la coopération avec les médias, les institutions culturelles et scientifiques, les instituions religieuses, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, la priorité pour tous les États doit être d’appliquer pleinement la Stratégie.  On ne peut, a-t-il insisté, diluer ses objectifs.


M. DISEKO(Afrique du Sud) a déclaré que l’Afrique du Sud a toujours appuyé une mise en œuvre équilibrée des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.  Il a fait siennes les conclusions du symposium de 2011 qui a été l’occasion de réaffirmer que la Stratégie restait le mécanisme international le plus pertinent et crédible.  Il a appuyé le contenu du rapport du Secrétaire général qui stipule que la protection des droits de l’homme ne peut pas être perçue comme un obstacle à une lutte efficace contre le terrorisme mais comme un élément essentiel de toute stratégie durable.  Il a exhorté le Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) de jouer un rôle majeur dans l’examen de cette question avant de saluer l’élargissement du mandat de l’Ombudsman et l’institutionnalisation de la « clause de rendez-vous ».  Il a jugé indispensable d’appuyer les travaux du Rapporteur spécial pour la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA(Cuba) a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale représentait un « véritable jalon dans la lutte contre le fléau du terrorisme » et a réitéré la « volonté inébranlable » de Cuba face à ce fléau, « y compris les actes commis directement ou indirectement par des États », a-t-il souligné.  « Jamais le territoire cubain ne sera utilisé pour planifier, organiser ou financer des actes terroristes », a-t-il déclaré.  Le représentant a ensuite expliqué que 3 478 Cubains avaient été victimes d’attentats terroristes et que 2 099 autres étaient devenus handicapés en raison des actes perpétrés contre son pays.  « Un grand nombre des responsables de ces actes se promènent dans les rues américaines et, malgré cela, le Gouvernement des États-Unis persiste à inclure Cuba dans la liste des États qui, selon eux, promeuvent le terrorisme international », a-t-il dit, rejetant la présence de son pays parmi ceux-ci. 


Il a, par la suite, souligné que Cuba avait ratifié les 12 premiers instruments internationaux du cadre international de lutte contre le terrorisme et avait mis en vigueur des mesures juridiques nationales pour faire face à ce fléau.  Il a encore affirmé que son pays respectait strictement les obligations qui découlent des résolutions 1373, 1267 et 1540 du Conseil de sécurité et fournit, à ce titre, régulièrement aux Nations Unies des informations sur les mesures qu’il applique en la matière.  Le représentant a encore appelé la communauté internationale à ne pas accepter que, sous la bannière de la lutte contre le terrorisme, certains États fassent ingérence dans les affaires internes d’autres États ou commettent des violations flagrantes des droits de l’homme, telles que les tortures ou les exécutions arbitraires.


M. TAMOTSU SHINOTSUKA, Ambassadeur du Japon chargé de la coopération internationale pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, a noté que les efforts des États Membres et de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme ont fait des progrès mais dans le même temps, des actes terroristes continuent d’être commis et leurs auteurs utilisent des méthodes de plus en plus diversifiées.  Le Japon, a-t-il dit, soutient la nomination d’un coordonnateur de la lutte contre le terrorisme et salue la création récente du Centre des Nations Unies de lutte contre le terrorisme en Arabie saoudite. 


Au plan national, le Japon a développé des relations de coopération avec de nombreux pays et organisations régionales centrées sur la réduction de la pauvreté, la croissance durable et la consolidation de la paix.  Le but est de freiner la propagation du terrorisme et, à cet égard, le Japon continue d’apporter son assistance à l’Afghanistan.  Le Japon poursuivra d’ailleurs son assistance aux Forces de sécurité afghanes au-delà de 2014.  Il organisera en outre, le 8 juillet prochain à Tokyo, une Conférence internationale sur l’Afghanistan qui verra la participation de près de 70 pays et de nombreuses organisations internationales.  Enfin, le Japon souligne l'importance d’assurer la protection des droits de l’homme et de l’état de droit dans la lutte contre le terrorisme.   


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a rappelé que la responsabilité première de la mise en œuvre de la Stratégie reposait sur les États Membres.  Le Secrétariat des Nations Unies devrait assister les États à développer des stratégies nationales en identifiant leurs besoins et en consolidant leurs capacités.  Dans ce contexte, il a plaidé en faveur d’un engagement renforcé des États Membres dans le travail de l’Équipe spéciale, les appelant à participer à l’élaboration de programmes et d’activités qu’elle mène, elle et ses groupes de travail.


Selon le représentant, l’établissement en novembre 2011 d’un Centre des Nations Unies de lutte contre le terrorisme au sein de l’Équipe spéciale représente une évolution importante susceptible de contribuer efficacement à la mise en œuvre de la Stratégie.  Le délégué égyptien a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité pour la communauté internationale d’œuvrer activement à régler les causes profondes du terrorisme et à adopter des mesures impartiales concernant les conditions politiques, économiques et sociales qui conduisent à sa propagation.  Parmi les plus importantes de ces mesures, il conviendrait, a-t-il dit, de mettre fin aux occupations étrangères et de reconnaître le droit légitime des peuples à l’autodétermination, tout en réalisant la justice et l’état de droit, ainsi que le développement économique et social.


Pour M. ANDRÉ VANDOREN, Directeur de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) et Avocat général en Belgique, l’OCAM est né de la volonté de la Belgique d’améliorer les synergies entre tous les services nationaux impliqués dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le radicalisme.  Il s’agissait de permettre le développement d’une approche commune et intégrée de l’analyse de la menace terroriste et extrémiste, au bénéfice des autorités nationales et des partenaires étrangers.  L’OCAM a été doté d’une position centrale que le législateur a renforcée de manière inédite en sanctionnant pénalement ceux des services partenaires qui auraient volontairement omis d’alimenter l’OCAM en informations pertinentes. 


En outre, a-t-il révélé, c’est à l’occasion de l’assassinat du réalisateur néerlandais Théo Van Gogh que la Belgique a réellement pris la mesure du danger posé par l’extrémisme et la radicalisation.  Dans cette perspective, a dit M. Vandoren, le Plan d’action Radicalisme (Plan R) du Gouvernement belge constitue l’un des éléments clefs du dispositif national en matière de lutte contre ces phénomènes.  Ce Plan s’articule autour de sept axes principaux qui concernent notamment les sites Internet radicaux, les prédateurs extrémistes et les prisons. 


Par ailleurs, l’architecture de lutte antiterroriste en Belgique reflète la mise en œuvre d’un cadre légal et institutionnel hérité de ses obligations internationales, a fait savoir le Directeur de l’OCAM, qui a révélé qu’une loi récente réglemente désormais les méthodes de recueil des données par les services de renseignements et de sécurité et leur usage.  Plus la méthode utilisée sera intrusive, plus elle fera l’objet d’un contrôle approfondi par des autorités indépendantes.  Enfin, a-t-il dit, la Belgique ne dispose d’aucun régime dérogatoire spécifique pour les personnes soupçonnées ou condamnées pour des faits de terrorisme.  En effet, a-t-il conclu, il ne fait aucun doute que ce sont les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui constituent le terreau propice pour le développement d’actions terroristes.  Dès lors, la protection rigoureuse de ces droits est et demeure l’élément central de la stratégie de lutte contre le terrorisme de la Belgique.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a déclaré que l’institutionnalisation de l’Équipe spéciale en 2009 et la création en 2011 du Groupe d’action contre le terrorisme des Nations Unies représentaient aux côtés de la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée en 2006 des étapes importantes pour renfoncer les efforts de l’ONU aux niveaux mondial, régional et sous-régional.  Tout en insistant sur le fait que la responsabilité première de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale incombait aux États, le représentant a invité ces derniers à fournir une plateforme propice à l’engagement de l’Équipe spéciale et du Groupe d’action qui doivent être guidés par les besoins spécifiques des États. 


M. Puri a déclaré que l’Asie du Sud avait été ravagée par les pires actes terroristes d’Al-Qaida, des éléments Taliban, Lashkar-e-Taiba, Jamat-ud Daawa et autres.  Tout en combattant le terrorisme, a-t-il dit, nous devons adopter une approche holistique qui assure une tolérance zéro à l’égard du terrorisme.  Il a jugé indispensable le renforcement de la coopération internationale et régionale et des capacités nationales.  Il a jugé que le moment était venu d’adopter une convention générale sur le terrorisme international qui se fait attendre depuis trop longtemps et qui ne pourra que renforcer la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Une telle convention, a-t-il insisté, permettrait aussi de combler les lacunes du cadre juridique international que l’ONU a développé pour lutter contre le terrorisme.


M. MOHAMMED LOULICHKI(Maroc) a estimé que le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée renforçait les constantes auxquelles avaient abouti les deux précédents examens.  Il a mis l’accent sur le rôle pivot de l’Assemblée dans la mise en œuvre de la Stratégie, sur l’interaction des États Membres dans ce domaine et sur la nécessité de mettre en œuvre ses quatre piliers de façon équilibrée.  Il a également noté que, pour la première fois, les États Membres avaient demandé des programmes pour les victimes du terrorisme et avaient souhaité faire allusion aux moyens de communication et d’information modernes utilisés par les terroristes. 


Notant les progrès, le représentant a toutefois estimé que la communauté internationale devait redoubler d’efforts face à un fléau qui adopte aujourd’hui de nouvelles formes aux niveaux national, régional et international.  « Les Nations Unies sont le cadre idoine et juridique pour une réponse internationale adéquate », a-t–il dit, en appelant au renforcement de la coordination et des efforts.  Il a aussi insisté sur la nécessité de mettre au point le cadre juridique qui pourra permettre au Centre des Nations Unies de lutte contre le terroriste d’entreprendre ses travaux.  Préoccupé par l’apparition des mouvements séparatistes et par les trafics de drogues et d’êtres humains dans la région du Sahel et dans la corne de l’Afrique, il a estimé que ceux-ci exigeaient une approche « bien déterminée et globale, qui se fonde sur la solidarité, le dialogue et la prise de conscience que la sécurité ne saurait être divisée ».


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour assurer la mise en œuvre des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Répondre aux conditions propices à la propagation du terrorisme est la meilleure façon d’empêcher la récurrence de ce phénomène sur le long terme, a-t-elle notamment commenté.  La prévention est toujours la meilleure politique à suivre, a ensuite souligné la représentante, pour qui il importe de répondre aux problèmes d’exclusion sociale et d’injustice, mais également de promouvoir les valeurs démocratiques ainsi que la tolérance.  Elle a aussi estimé que le respect des droits de l’homme devait constituer le fondement de la lutte antiterroriste.


Mme Dunlop a tout autant estimé que les dimensions régionales et sous-régionales étaient essentielles à la lutte antiterroriste.  Elle a précisé à ce titre que le Marché commun du Sud (MERCOSUR) avait établi un Forum spécialisé chargé d’évaluer et de proposer différentes activités de lutte antiterroriste.  Le Brésil, a-t-elle ajouté, estime que l’efficacité de la lutte dépend de la coopération entre États dans la promotion des politiques de prévention et de répression.  À ses yeux, il profiterait à tous de veiller à la mise en place d’un cadre juridique international renforcé et global.


M. JOSÉ SBATELLA (Argentine) a constaté qu’au cours des deux prochaines années, le défi qui se posera sera de réussir la mise en œuvre équilibrée de la Stratégie, notamment en renforçant les piliers « conditions propices à la propagation du terrorisme » et « respect des droits de l’homme ».  Le représentant a ensuite passé en revue les différentes mesures déployées par son pays et a indiqué que l’Argentine poursuit dorénavant tout auteur d’« offense contre l’ordre financier et économique », à savoir la collecte de fonds ou de biens destinés à financer des actes terroristes.  Un décret adopté ce mois-ci établit par ailleurs les procédures nécessaires au gel des avoirs destinés à financer le terrorisme. 


Le représentant a également précisé que les manifestations sociales ne pouvaient être qualifiées d’actes terroristes.  M. Sbatella a aussi fait savoir que les forces de l’ordre argentines travaillent avec leur homologues des pays voisins dans le cadre de la lutte contre le trafic d’armes et de stupéfiants, le blanchiment d’argent ou encore la traite des personnes.  L’Argentine participe également au Forum spécialisé sur le terrorisme du MERCOSUR.


M. TOMAS ROSANDER (Suède) a indiqué que son pays avait lancé, pour la toute première fois, un plan d’action national contre l’extrémisme violent pour une période de trois ans.  Il a précisé que ce plan accorderait une attention particulière aux groupes suprématistes blancs, à la gauche autonome ainsi qu’à la violence religieuse.  Une attention particulière sera en outre accordée aux jeunes ainsi qu’aux rôles des écoles et de la société civile.  La vulnérabilité des jeunes est le principal défi auquel doit faire face la Suède, a précisé le représentant. 


Pris à la croisée de cultures et systèmes de valeurs différents et à la recherche de solutions faciles à leurs frustrations, les jeunes sont des proies faciles pour les messages extrémistes, a déploré M. Rosander, qui a insisté sur l’importance qu’il y a à leur donner les outils nécessaires au développement d’une pensée critique.  Il a également souligné l’importance, à cet égard, d’appuyer les organisations de la société civile.


Le représentant a également indiqué que le plan d’action de la Suède comprend une étude sur les meilleurs moyens de renforcer les valeurs démocratiques parmi les jeunes et de les rendre moins vulnérables aux messages antidémocratiques propagés via Internet.  La promotion du terrorisme via Internet demeure cependant une question complexe.  Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, a-t-il ajouté.  La peur du terrorisme est utilisée de plus en plus comme une excuse pour restreindre la libre circulation de l’information sur Internet, ce qui est une censure, a-t-il déploré.  La lutte contre la propagation des messages de haine sur Internet doit revenir aux agents de l’ordre et se faire dans le cadre du respect de l’état de droit et de la protection des droits de l’homme et libertés fondamentales.


Pour la représentante de l’(Australie), Mme PHILLIPA KING, les Nations Unies ont la capacité de combattre et de faire face au terrorisme sous toutes ses formes et de s’assurer que l’effort mondial pour combattre le terrorisme respecte les droits de l’homme, l’état de droit et le principe de règlement pacifique des conflits.  Elle s’est réjouie ensuite des succès dans la lutte contre le terrorisme depuis la dernière revue de la Stratégie antiterroriste mondiale, notamment l’emprisonnement des plus hauts responsables des groupes terroristes comme Abu Bakar Baasyir et Umar Patek en Indonésie, et de Khalid S. Mohammed aux États-Unis.  Mais les menaces terroristes n’ont pas diminué pour autant.  Les terroristes exploitent l’instabilité dans certaines régions du monde pour s’étendre géographiquement. 


Le défi est d’assurer que la coopération internationale contre le terrorisme s’adapte aussi rapidement aux menaces nouvelles.  L’Australie appuie fermement les approches régionales et en Asie du Sud, elle développe une coopération visant à renforcer le système judiciaire et les capacités par le biais du « Jakarta Centre for Law Enforcement Cooperation ».  L’Australie est aussi présente en Afrique, notamment dans des partenariats contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  La représentante a également évoqué les menaces qui se posent dans la région du Sahel et du Maghreb exacerbées par la pauvreté, la crise alimentaire et les crises politiques.  L’Australie appuie à la fois le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée et la nomination d’un coordonnateur des Nations Unies.


M. ABULKALAMABDUL MOMEN (Bangladesh) a fait part de l’attachement de sa délégation à la Stratégie antiterroriste mondiale et a insisté sur l’importance de la transparence ainsi que sur la nécessité de renforcer sa mise en œuvre.  Il a également estimé que les États Membres devraient être davantage tenus informés des activités de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT). 


Le représentant a ensuite fait savoir que la loi antiterroriste et la loi contre le blanchiment d’argent de son pays avaient été renforcées cette année.  Le Bangladesh a également ratifié, l’an dernier, la Convention de Palerme et le Gouvernement continue d’appliquer une politique de tolérance zéro à l’égard du terrorisme et de l’extrémisme religieux.  Ces catégories de crimes sont d’ailleurs passibles de peine de mort.  Le Bangladesh, a affirmé son représentant, a démantelé tous les groupes désignés par le Comité 1267 du Conseil de sécurité et appelle à un accord universel sur une définition juridique du terrorisme.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a insisté sur l’importance de mettre en œuvre tous les piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale de manière équilibrée et a réaffirmé le rôle primordial des États s’agissant de la mise en œuvre.  Il a ensuite expliqué que son pays occupait une place de premier plan dans la lutte contre le terrorisme grâce, notamment, à l’éventail des traités signés et à des initiatives nationales.  Il a cité, à titre d’exemple, l’adoption d’une loi organique contre la criminalité transnationale organisée et le financement du terrorisme. 


« La plus abominable des formes de terrorisme est toutefois le terrorisme d’État », a-t-il dénoncé, en soulignant que tous les États doivent honorer leurs obligations internationales.  Il a dénoncé le fait que « certaines puissances impérialistes pratiquent le terrorisme et le justifient en s’abritant derrière des raisons de sécurité nationale ».  Ce type de terrorisme agresse la sécurité des nations, nie le doit international et viole les droits de l’homme. 


Le représentant a regretté le fait que « le monde continue à constater comment, au nom d’une supposée responsabilité de protéger, des attaques sont lancées contre des peuples innocents ».  Citant plusieurs coupures et articles de presse, il a fait remarquer qu’au nom de la lutte contre le terrorisme, les États-Unis violaient au moins 10 des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


M. IBRAHIM MOUSSA AL-HATMI (Qatar) a indiqué que son pays a adopté une politique culturelle et éducative basée sur le dialogue avec l’autre.  Dans le contexte de la mise en œuvre du premier pilier de la Stratégie antiterroriste mondiale, le Qatar a accueilli de nombreuses conventions et réunions sur le dialogue œcuménique et l’Alliance des civilisations.  Il a également créé le Centre de Doha pour le dialogue œcuménique en 2007 et le Comité national pour l’Alliance des civilisations en 2010.  S’agissant du second pilier, il a indiqué que le Qatar a adopté plusieurs lois criminalisant le terrorisme dans toutes ses formes, dont la loi nº3 de 2004 sur la lutte contre le terrorisme et la loi nº4 de 2010 sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  Pour ce qui concerne le troisième pilier relatif au renforcement des capacités, il a indiqué que le Qatar avait, en coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), organisé de nombreux séminaires sur la lutte contre le terrorisme.  Pour ce qui est du quatrième pilier, il a dit le souci de son pays d’assurer le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales en précisant que le Qatar avait adhéré à toutes les conventions internationales sur les droits de l’homme.    


M. WITOLD SOBKÓW (Pologne) a indiqué que son pays avait mis sur pied une stratégie nationale de lutte antiterroriste pour la période 2012-2016 et que son processus d’adoption était actuellement en cours.  Il a précisé que cette stratégie met notamment l’accent sur la prévention de la radicalisation et du recrutement par des entités terroristes, ainsi que sur la coopération internationale.  La Pologne améliore également son potentiel de gestion de crise suite, notamment, à l’adoption au mois de mars du Programme national de protection des infrastructures critiques.


M. Sobków a ensuite rappelé que pendant sa présidence du Conseil de l’Union européenne, la Pologne avait proposé des mesures destinées à veiller à la sécurité aérienne dans le cadre du système antiterroriste intégré de sécurité des frontières, et avait soulevé la question de la protection des grands évènements sportifs.  Le représentant a également fait savoir que la Pologne avait rejoint en 2011 le Centre d’excellence pour la coopération dans la défense cybernétique qui est basé à Tallinn.  Il s’est par ailleurs inquiété du fait que certains acteurs non étatiques cherchent à obtenir ou à produire des agents chimiques ou biologiques et a appelé à la mise sur pied de mécanismes de réglementation sur les plans national et international.


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a jugé essentiel que la Stratégie antiterroriste mondiale adopte une approche holistique qui favorise la communication et la cohérence au sein du système des Nations Unies, ainsi que dans les mécanismes régionaux.  Elle a souhaité promouvoir l’échange d’informations entre les services secrets, à différents niveaux du gouvernement d’un pays tout comme aux niveaux régional et international.  L’échange de bonnes pratiques et d’expériences est aussi indispensable, a-t-elle ajouté.  La représentante a reconnu que la Stratégie antiterroriste mondiale avait permis de concilier les impératifs de sécurité et ceux du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, comme en témoigne la nomination d’un Ombudsman pour la radiation des personnes et des entités de la Liste du Comité concernant Al-Qaida.  La représentante a également plaidé en faveur du renforcement des capacités nationales et a signalé que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme s’est rendue au Mexique.


« Malgré les efforts entrepris par la communauté internationale pour essayer de réduire la menace terroriste, celle-ci n’a pas pris fin », a observé M. ALJADEY (Libye), qui a estimé qu’il faudrait toujours évaluer les efforts.  Il a souligné, à cet égard, que le rapport du Secrétaire général contenait de nombreuses étapes qui nécessitent, selon le représentant, une discussion plus approfondie. 


Rappelant que la Libye était parvenue à s’extraire d’une situation difficile et que l’ancien Président, Mouammar Qadhafi, avait recruté de nombreux étrangers pour ses brigades de sécurité, il a mis l’accent sur la menace posée par ces mercenaires, rentrés chez eux, et qui collaborent à présent avec certaines organisations terroristes de la région du Sahel dans le trafic d’armes et de stupéfiants.  « Le non-respect de l’état de droit sous Qadhafi reste aujourd’hui une source de préoccupation pour le Gouvernement libyen qui essaie de prévenir l’impunité et de rétablir l’ordre », a-t-il ajouté.  Il a affirmé que son gouvernement ne ménagerait aucun effort pour continuer à lutter contre le terrorisme.  Il a cité, à titre d’illustration, la Conférence ministérielle territoriale sur la sécurité des frontières, qui s’est tenue, les 11 et 12 mars derniers, à Tripoli.


M. WANG MIN (Chine) a dit appuyer la mise en œuvre complète de la Stratégie antiterroriste mondiale et a insisté sur l’importance de traiter les symptômes et les causes de ce fléau mais également d’adopter une stratégie d’ensemble.  Il importe également de résoudre les différends régionaux et de combattre le séparatisme, a-t-il ajouté.  De son avis, les organes subsidiaires du Conseil de sécurité pourraient prendre part à la mise en œuvre de la Stratégie.  Le représentant a appelé, dans ce cadre, au respect de l’intégrité territoriale des pays.  En matière de lutte antiterroriste, a-t-il par ailleurs souligné, aucun pays ne peut se permettre de protéger les terroristes.  Il s’est également opposé à ce que le terrorisme soit associé à un groupe ethnique ou religieux.


M. JÜRG LINDENMANN (Suisse) a d’abord rappelé que « les terroristes continuent de menacer nos sociétés et nos valeurs.  Ils recourent à des technologies modernes et se lancent dans des campagnes d’agression ».  Face à cela, « nous devons faire preuve de vigilance et de détermination », a dit l’Ambassadeur, qui a ajouté que « la Stratégie antiterroriste des Nations Unies définit une approche équilibrée, intégrée et globale que doit refléter le dispositif institutionnel ».  Il a poursuivi son intervention en disant que « la nouvelle résolution que nous allons adopter sur la Stratégie antiterroriste mondiale reconnait que la responsabilité principale de sa mise en œuvre incombe aux États ».


À cet égard, « la Suisse est très soucieuse de s’acquitter de cette tâche chez elle et aussi en soutenant un certain nombre de projets à l’extérieur », a dit M. Lindenmann.  Dans le cadre de son appui aux pays du printemps arabe, pour ne citer que cet exemple, elle a affecté des crédits à la mise en place de structures garantissant la primauté du droit, à la réforme et au renforcement des capacités du secteur militaire et de la sécurité, à la protection des droits de l’homme, et à la consolidation de sociétés pluralistes.  Dans le même temps, la Suisse coparraine trois initiatives du Conseil de sécurité dans le domaine du financement du terrorisme.


M. Lindenmann a ensuite fait savoir que son pays attend avec impatience le débat sur la création à l’ONU d’une fonction de coordonnateur de la lutte antiterroriste.  En outre, a-t-il dit, « une meilleure coordination à l’intérieur de l’Organisation accroîtrait l’efficacité et la cohérence de la lutte antiterroriste, et à l’extérieur, le coordonnateur prêterait son visage et sa voix à l’ONU dont il rehausserait la visibilité en montrant qu’elle oppose aux terroristes un front uni et fort ».  Enfin, a conclu le représentant, la Suisse est sensible au fait que la résolution invite de nouveau la société civile à participer à la mise en œuvre de la Stratégie, et que les États ne parviendront pas à vaincre le terrorisme par eux-mêmes.  Ils ont besoin de l’appui de leurs sociétés.


M. JEFFREY DELAURENTIS(États-Unis) a constaté que malgré les importantes avancées réalisées ces derniers temps, la lutte contre le terrorisme demeurait urgente.  Al-Qaida est peut-être sur le point d’être démantelé, mais sa portée géographique ne fait que croître, s’est notamment inquiété le représentant qui a évoqué, entre autres, les attentats commis récemment au Sahel.  Il a exhorté les États Membres à redoubler d’efforts contre les bases politiques et les institutions terroristes qui servent au recrutement.


Le représentant a ensuite indiqué que les États-Unis appuient deux projets novateurs à l’ONU, à savoir la formation de responsables de police dans diverses régions du monde et les programmes de réforme pour renforcer la lutte contre le terrorisme.  Compte tenu de l’expansion du système existant, M. Delaurentis s’est félicité de la proposition de créer un poste de coordonnateur pour la lutte contre le terrorisme qui permettrait ainsi d’unifier l’architecture antiterroriste de l’ONU.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a noté les progrès accomplis récemment dans la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale, comme les initiatives menées par l’Équipe spéciale.  Il a ainsi mentionné les ateliers régionaux qui sont organisés partout dans le monde.  L’Afghanistan a participé activement à ces initiatives, a-t-il assuré.  Il a cependant estimé qu’il restait encore beaucoup à faire pour mettre en œuvre de façon large la Stratégie antiterroriste mondiale.  Il a estimé qu’il y avait un manque de cohérence entre les différentes institutions onusiennes chargées de cette question ainsi que des doubles emplois.  Il a soutenu à cet égard la recommandation du Secrétaire général de désigner un coordonnateur ainsi que la création du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.


En tant que pays qui a longuement subi le terrorisme, l’Afghanistan est très engagé dans cette lutte, a-t-il affirmé, se basant sur les résultats de ces dernières années.  Des complots terroristes ont été déjoués et de nombreux terroristes ont été arrêtés, a-t-il précisé.  Le Gouvernement a également renforcé le cadre juridique de la lutte antiterroriste, notamment pour réprimer le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.  Au plan international, M. Tanin a assuré que son pays travaille en collaboration avec le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité de l’ONU et les autres comités pertinents.  À propos de la coopération régionale, il a mentionné une Conférence qui s’est tenue récemment à Kaboul sur la paix et la prospérité dans la région.  Il a aussi souligné l’importance du dialogue interreligieux et interculturel comme moyen de renforcer la paix et l’harmonie.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a invité la communauté internationale, dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, à promouvoir la coopération internationale et régionale.  À ce titre, il a indiqué que la Colombie participe activement aux nouveaux mécanismes de coopération régionale et multilatérale existant à l’ONU, à l’Organisation des États américains (OEA), ainsi qu’à travers le Forum mondial de lutte contre le terrorisme.  Nous travaillons avec des pays latino-américains et des Caraïbes, ainsi qu’avec des pays d’Afrique, pour partager nos expériences et renforcer nos capacités respectives, a-t-il ajouté. 


En outre, il a estimé qu’il fallait lutter plus efficacement au niveau international contre le financement du terrorisme.  La protection et le soutien aux victimes du terrorisme sont un autre aspect du problème et sont tout aussi importants que la lutte elle-même, a indiqué M. Ruiz.  La Colombie a participé à plusieurs initiatives de l’ONU à cet égard, comme la publication du Manuel sur la réponse de la justice pénale pour soutenir les victimes d'actes de terrorisme, élaboré par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), a-t-il indiqué.  En ce qui concerne la recommandation du Secrétaire général de nommer un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, il a exprimé le souhait de la Colombie que soient évités les doubles emplois et que soit assurée une meilleure coordination des activités des Nations Unies et des États Membres dans ce domaine.


M. HOSSEIN GHARIBI (République islamique d’Iran) a exprimé son ferme attachement en faveur d’une mise en œuvre équilibrée de la Stratégie antiterroriste mondiale et a encouragé l’Équipe spéciale (CTITF) à avoir des relations avec l’ensemble des États Membres, et ce, de manière régulière, afin de gagner un soutien renforcé et de faciliter l’appropriation nationale.  Il a ensuite expliqué que la République islamique d’Iran avait été victime, durant des décennies, du terrorisme et continuait à souffrir d’attaques terroristes sous diverses formes et manifestations, y compris le terrorisme d’État.


« En tant que cible du terrorisme parrainé par certains États, l’Iran comprend parfaitement les conséquences du terrorisme pour la population et la société », a souligné son représentant.  Il a illustré son propos par l’attaque terroriste qui a visé, le 11 janvier dernier, un scientifique iranien, à Téhéran, spécialiste du nucléaire, et qui a également blessé trois autres personnes, dont l’une est décédée à la suite de ses blessures. 


« Il est regrettable que de tels incidents abominables n’aient suscité qu’un minimum de réactions de la part de ceux qui sont censés prendre toutes les mesures pour combattre le terrorisme », a-t-il regretté, estimant qu’il s’agissait, là, d’un exemple d’une politique de deux poids, deux mesures.  « De telles démarches devraient être rejetées car elles pourraient saper la confiance de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il estimé.  Il a également souligné que le recours illégal à la force ou à l’occupation, ainsi que le recours disproportionné à la force militaire, préparaient la voie à un cercle vicieux de violence et de terrorisme.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a déclaré que son pays remplissait ses obligations en matière de lutte contre le terrorisme, notamment en mettant en œuvre diverses conventions internationales de lutte contre le terrorisme.  Nous avons ratifié 10 des 13 conventions de l’ONU et nous sommes signataires de la Convention de l’ONU contre la criminalité transnationale organisée de 2000, a précisé M. Tarar.  Il a ajouté que le Pakistan est devenu partie à la Convention de l’ONU sur la suppression du financement du terrorisme et a promulgué une loi de référence pour lutter contre le blanchiment d’argent.  Il a cité la création d’un service de surveillance financier au sein de la Banque centrale du Pakistan, afin d’enquêter sur toute transaction financière douteuse.  Il a indiqué que, grâce à cette surveillance, 64 comptes bancaires et un montant total de 750 millions de roupies pakistanaises ont été gelés récemment. 


Il a précisé que le Pakistan a déployé 160 000 soldats le long de sa frontière avec l’Afghanistan et a installé 822 postes frontière, afin d’empêcher le passage aux membres d’Al-Qaida et des Taliban.  Par ailleurs, il a indiqué que le Pakistan considérait la Stratégie antiterroriste mondiale et ses quatre piliers comme un travail en évolution constante et a souhaité que cette Stratégie soit évaluée et révisée régulièrement en fonction des nouveaux développements.  Il s’est félicité de ce que le projet de résolution sur le troisième examen de la

Stratégie mette l’accent sur la nécessité de protéger les droits de l’homme et de respecter l’état de droit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en estimant que les exécutions extrajudiciaires de terroristes ne pourront que nourrir l’extrémisme.


M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a fait part de l’expérience de son pays dans la lutte antiterroriste aux plans national et régional.  Ayant ratifié 14 instruments juridiques internationaux et guidé par la Stratégie antiterroriste mondiale, le Kazakhstan a harmonisé ses lois avec les dispositions internationales et les recommandations des Nations Unies.  Le représentant a notamment assuré que son pays respecte les recommandations du Conseil de sécurité en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.  La stratégie du pays se concentre sur l’élimination des causes du terrorisme et vise à détecter suffisamment tôt la menace et les incidences du terrorisme.  Le Kazakhstan a renoncé à posséder un quart de l’arsenal nucléaire mondial et, à ce titre, accorde une grande importance à la mise en œuvre des mesures visant à prévenir l’accès des terroristes aux armes de destruction massive.


Le Kazakhstan est un membre actif de plusieurs organes régionaux de lutte antiterroriste, a ajouté le représentant.  Il a également mentionné l’adoption, à Ashgabat, le 30 novembre 2011, du Plan d’action conjoint de mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale dans la région de l’Asie centrale.  Enfin, il s’est inquiété des liens qui se tissent entre le terrorisme et la criminalité organisée, invitant à lutter contre le trafic de drogues qui est une source de financement des activités terroristes.


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a dit que la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU offrait une base solide aux activités antiterroristes de la communauté internationale.  Parallèlement l’Équipe spéciale a intensifié ses efforts, afin de renforcer la coordination et la coopération non seulement avec les États Membres mais aussi entre les organismes du système des Nations Unies, s’est-il félicité.  Le représentant s’est particulièrement inquiété des risques croissants d’attaques terroristes impliquant des armes de destruction massive.  Dans ce contexte, la République de Corée a accueilli en 2011 la plénière de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire ainsi qu’un Sommet sur la sécurité nucléaire, en mars 2012. 


Le représentant a souligné l’importance capitale de la coopération internationale pour détecter, suivre et répondre au trafic illicite de matériel nucléaire.  Soulignant les efforts de son pays pour appuyer les capacités antiterroristes des États Membres, M. Shin a notamment cité une aide de 36 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale de l’Armée nationale afghane.  Nous avons aussi fourni une assistance technique et des équipements aux pays d’Asie du Sud-Est dans le cadre d’une coopération avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).        


M. RON PROSOR (Israël) a estimé que la communauté internationale avait une responsabilité solennelle et se devait de produire une évaluation très claire des progrès enregistrés en matière de lutte contre le terrorisme.  « Les mots ne peuvent pas se substituer à l’action.  Si nous n’avançons pas dans nos efforts collectifs contre le terrorisme, les terroristes, eux, avanceront », a-t-il prévenu.  Il a ensuite estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale fournissait un cadre adéquat et s’est dit convaincu que ses quatre piliers devaient être appliqués avec une détermination égale.  Saluant la proposition de désigner un coordonnateur pour la lutte contre le terrorisme, il a toutefois considéré qu’une telle nomination devait faire l’objet d’un examen détaillé en vue de ne pas faire double emploi.  « Nous devrions nous méfier de confondre procédure et progrès », a-t-il ajouté à ce propos.


M. Prosor a ensuite estimé que les voix des victimes du terrorisme devaient se faire entendre plus fortement que les voix des terroristes partout dans le monde.  Il a souligné que, depuis de nombreuses années, Israël mettait en garde contre le lien très clair qui peut exister entre l’incitation et le terrorisme.  « Le terrorisme ne commence pas par des attaques dans des bus ou des restaurants.  C’est ainsi qu’il finit », a-t-il dit, appelant la communauté internationale à prévenir l’incitation à la haine. 


« Le terrorisme commence lorsque le monde ne fait rien quand on prône une culture de la mort ou quand on enseigne à la prochaine génération d’enfants la haine au lieu de la paix », a-t-il ajouté.  Pour Israël, la communauté internationale a l’obligation d’empêcher cela dans les écoles, dans les mosquées, dans les médias ou ailleurs, a insisté son représentant.  Il a ensuite fustigé l’Iran qui appuie le terrorisme, a-t-il dit, et qu’il a qualifié de « banquier et principal formateur du terrorisme ».  Il a aussi demandé à la communauté internationale de se prononcer avec force et sans équivoque contre l’antisémitisme et la haine dont fait preuve l’Iran.


Le terrorisme ne peut être vaincu sans respect des droits de l’homme et de l’état de droit, a déclaré M. KNUT LANGELAND (Norvège).  La démocratie, la liberté d’expression, les libertés fondamentales et l’état de droit sont essentiels pour prévenir l’émergence du terrorisme, a-t-il souligné.  L’attentat terroriste commis en juillet dernier en Norvège montre qu’aucun pays ne peut prendre ces valeurs pour acquis.  La prévention du terrorisme requiert une approche large et sur le long terme.  Les mesures prises doivent être à la fois politiques, économiques, judiciaires, en plus d’être militaires.  Tout ceci se trouve déjà inscrit dans la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a constaté le représentant.  C’est pourquoi la Norvège appuie cette Stratégie, mais exhorte aussi les États Membres à adopter une politique contre le terrorisme à long terme. 


Les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans la coordination des efforts contre le terrorisme aux niveaux mondial, régional et national en assistant les pays dans la mise en œuvre de la Stratégie, a estimé le représentant.  La Norvège appuie la proposition de création du poste de coordonnateur pour la lutte contre le terrorisme, a-t-il ajouté.  Elle soutient aussi l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme aux plans politique et financier et se réjouit d’être associée à l’Initiative d’assistance intégrée pour la lutte antiterroriste (I-ACT).  M. Knut Langeland a terminé son intervention en soulignant que « nous devons reconnaître le rôle que peuvent jouer les victimes du terrorisme ».  « Nous devrions écouter les victimes et nous laisser guider par leurs expériences lors de la formulation des politiques antiterroristes », a-t-il plaidé.  Par ailleurs, il a également noté que la société civile peut apporter sa contribution dans différents domaines de la lutte contre le terrorisme et l’a encouragée à multiplier ses engagements à cet égard. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a constaté que malgré les menaces posées à l’ensemble des États Membres par le terrorisme et l’extrémisme violent, les priorités nationales diffèrent souvent.  Aucun pays ne peut prétendre être à l’abri du terrorisme et nous ne pourrons gagner ce combat que si nous unissons « nos mains et nos cœurs », a estimé le représentant.  Il a estimé que si le volet sécuritaire de cette lutte était essentiel, il ne suffisait pas pour atteindre les objectifs souhaités. 


Il faut, a-t-il soutenu, préserver « l’équilibre critique » entre les exigences sécuritaires d’une part et les libertés démocratiques et les droits de l’homme de l’autre.  M. Apakan a cependant estimé qu’on devait s’abstenir d’abuser de la liberté d’expression.  Les incitations au terrorisme et à la violence ou encore la glorification des actes terroristes ne sauraient être tolérées.  Le représentant a par ailleurs estimé que le renforcement des capacités devait bénéficier d’une attention particulière, avant d’insister sur la nécessité d’établir de nouveaux partenariats, d’améliorer les capacités institutionnelles et de créer des réseaux de coopération.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a estimé que l’Assemblée générale devait continuer à jouer un rôle clef pour façonner le travail des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme, avec le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l’homme.  Selon le représentant, le plein respect des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement une obligation qui découle du droit international, mais aussi un élément essentiel de l’efficacité du combat, sachant que les violations systématiques des droits de l’homme peuvent être exploitées par ceux qui souhaitent promouvoir les mouvements terroristes.  L’importance de la dimension des droits de l’homme, a-t-il dit, exige également que les Nations Unies montrent l’exemple dans des domaines où elles prennent des mesures concrètes pour prévenir et combattre le terrorisme.  Il a ainsi appelé le Conseil de sécurité à examiner cette question, en particulier lorsqu’il devra proroger le mandat de l’Ombudsman du Comité créé en vertu de la résolution 1267 (1999), à la fin de cette année.


M. SAIFUL AZAM ABDULLAH (Malaisie) a estimé qu’il était important de traiter les différents aspects du terrorisme de manière équilibrée et d’accorder une attention égale aux quatre piliers de la Stratégie mondiale.  Le délégué a rappelé que son pays avait ratifié 9 des 13 conventions et protocoles internationaux, et pris diverses mesures en vue de remplir ses obligations établies par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  Le délégué a souligné la conviction de son pays selon laquelle la prévention du terrorisme est plus efficace que son traitement. 


Ainsi, a-t-il ajouté, la Malaisie s’est attachée à prendre des mesures en vue d’éradiquer la pauvreté extrême dans le pays et de faire en sorte que la population puisse équitablement bénéficier des fruits de la croissance économique.  De même, a-t-il ajouté, la Malaisie soutient les initiatives en faveur du dialogue interculturel et interreligieux, telle que l’Alliance des civilisations.  De telles initiatives, a-t-il affirmé, concourent à promouvoir une meilleure compréhension parmi les religions et les civilisations dans le monde.


M. ANSYAAD MBAI (Indonésie) a estimé que la coopération internationale représentait la seule réponse « réaliste » à la menace terroriste et a insisté à ce titre, sur la nécessité pour les États Membres de veiller à la pleine et bonne mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Le représentant a ensuite fait savoir que l’Indonésie avait ratifié 7 des 16 instruments relatifs à la lutte antiterroriste et qu’elle avait participé à plusieurs initiatives sur le plan régional, notamment la Réunion ministérielle de Bali.  Le représentant a également indiqué que l’Indonésie avait ratifié, au mois d’avril dernier, la Convention antiterroriste de l’ANASE.


M. Mbai a aussi fait savoir que « des centaines » de personnes soupçonnées d’avoir commis des actes terroristes, avaient été traduits en justice.  Cela-dit, a-t-il ajouté, notre Agence nationale de lutte contre le terrorisme emploie également des méthodes douces pour favoriser la « déradicalisation ».  Le Gouvernement promeut par ailleurs les dialogues interreligieux, a ajouté le représentant avant de souligner l’importance de la coopération technique et du dialogue entre les États Membres.


Droits de réponse


Répondant aux propos d’Israël, le représentant de la République arabe syrienne a qualifié de terrorisme d’État, ce que fait ce pays depuis qu’il a vu le jour aux dépens de peuple arabe.  « Israël a pris l’habitude de brouiller les cartes et d’envoyer des messages fallacieux pour détourner l’attention du monde de ses actes terroristes », a-t-il dit.  Il a posé une question: « l’expulsion des citoyens en Palestine, en Syrie et au Liban n’est-elle pas une forme de terrorisme? » a-t-il demandé. 


Réagissant à son tour aux propos de la délégation israélienne, le représentant de la République islamique d’Iran a regretté les allégations alors que des crimes sans pareil ont été commis par le régime israélien.  Il a également considéré que ce type de déclarations n’était qu’une tactique pour détourner l’attention des activités criminelles qui sont commises, notamment la terreur contre des scientifiques iraniens, au cours de ces derniers mois. 


Rétorquant à ces propos, la représentante d’Israël a estimé que la Syrie et l’Iran étaient « les éléments essentiels de la topographie et de la carte du terrorisme ».  « Chaque fois que l’un s’exprime, nous avons l’occasion de mieux identifier les délégations des États qui sponsorisent le terrorisme », a-t-elle ajouté.  Elle a estimé ne pas avoir de leçon à recevoir de la part d’un régime qui a tué et qui continue de tuer des milliers de ses citoyens.


Elle a considéré que la Syrie était une autoroute pour la circulation des armes vers le Liban et ailleurs, et que les récentes attaques terroristes en Géorgie, en Inde et en Thaïlande démontraient que l’Iran est le principal argentier du terrorisme.  Ce pays fournit des armes sophistiquées au Hamas, au Hezbollah et à d’autres organisations et agents du terrorisme au Moyen-Orient, a-t-elle accusé.


Reprenant la parole, le représentant de la République arabe syrienne s’est dit surpris de la référence qu’a faite la représentante du « régime sioniste » à la topographie alors que son pays exclut les habitants d’un territoire pour les remplacer par d’autres.  Il a, en outre, considéré que le terrorisme israélien avait de nombreuses dimensions, dont celle de la menace nucléaire qu’il dirige contre tous ses voisins.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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