Conférence de presse

Conférence de presse des délégations du Pakistan et de l’Organisation de la Conférence islamique sur le dialogue et la coexistence pacifique entre les religions

31/03/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DES DÉLÉGATIONS DU PAKISTAN ET DE L’ORGANISATION DE LA CONFÉRENCE ISLAMIQUE SUR LE DIALOGUE ET LA COEXISTENCE PACIFIQUE ENTRE LES RELIGIONS


« Brûler le Coran est une insulte aux trois religions révélées monothéistes », a déclaré aujourd’hui M. Abdullah Hussain Haroon, Représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU, à New York, alors qu’une copie du livre saint de l’islam a été brûlée en public, dans une église, le 20 mars dernier en Floride par deux pasteurs américains.


M. Sirodjidin M. Aslov, Représentant permanent du Tadjikistan auprès des Nations Unies, et modérateur de la conférence de presse, a fait part en préambule d’un communiqué de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui condamne dans les termes les plus fermes « cet acte méprisable, qui a blessé dans leur foi 1,5 milliard de musulmans ».  L’OCI tire la sonnette d’alarme et met en garde la communauté internationale que si les conditions nécessaires ne sont pas créées pour prévenir la récurrence de ce genre d’actes ignobles et islamophobes, des répercussions graves pourraient se produire en ce qui concerne l’harmonie et la coexistence entre les religions et mettre en danger la paix, la sécurité et la stabilité mondiales.  L’OCI exhorte la communauté internationale à condamner l’acte commis en Floride et tout acte de même nature, qui sont des incitations à la haine, à la discrimination et à la violence, basées sur l’appartenance religieuse des personnes.


M. Hussain Haroon a rappelé les tentatives de plusieurs pays comme le Pakistan, la Turquie, l’Espagne ou bien encore les Philippines, de prôner une alliance entre les civilisations et de nouer un dialogue interreligieux au sein notamment de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil des droits de l’homme.


Il a ainsi rappelé que le Conseil des droits de l’homme avait adopté par consensus à Genève, le 24 mars dernier, une résolution condamnant toutes les formes de violence, d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion.


Cette résolution, adoptée après qu’elle eût été purgée de certains passages et aspects que les délégations occidentales jugeaient « belliqueux », est la preuve de l’engagement sincère de l’Organisation de la Conférence islamique en faveur de la promotion d’une culture globale de respect et de tolérance.


« Le dialogue entre les religions nécessitait un texte universel afin de dépasser la logique fallacieuse du conflit des civilisations chère à Samuel Huntington », a poursuivi le Représentant permanent du Pakistan, ajoutant que cette résolution devrait être discutée lors de la prochaine session de l’Assemblée générale.


« Le Coran n’est pas simplement un livre.  Il exprime la parole et les mots de Dieu, dans lesquels les trois monothéismes se retrouvent », a déclaré M. Hussain Haroon en déplorant l’acte commis en Floride dans une église. « Comment est-il possible de brûler le livre de Dieu dans la propre maison de Dieu », s’est-il interrogé.


Répondant aux questions des correspondants de presse, il a indiqué qu’il ne voyait pas la pertinence d’un quelconque droit individuel à brûler un texte sacré, tel que la Bible ou le Coran, car « brûler un livre est toujours condamnable ».


M. Hussain Haroon a ensuite rappelé que des exemplaires de la Bible étaient disponibles dans les hôtels au Pakistan, avant de souligner que la loi pakistanaise punissant le blasphème religieux avait été écrite par les Britanniques du temps de leur colonisation de la région afin d’endiguer les antagonismes religieux.


Enfin, M. Ufuk Gokcen, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique, qui assistait également à la conférence de presse, a indiqué que toute atteinte à une religion ou à un édifice religieux, quels qu’ils soient, devait être condamnée.  « Les destructions de mosquées chiites, ou les restrictions apportées à la pratique de cette foi, seront prochainement débattues par l’Organisation de la Conférence islamique », a-t-il poursuivi.


Les différents points évoqués au cours de la conférence de presse d’aujourd’hui devraient être abordés lors d’une réunion qui aura prochainement lieu entre le Secrétaire général des Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique, a indiqué M. Hussain Haroon.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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