CS/10446

Le Conseil de sécurité réfléchit à l’élimination de l’Armée de résistance du Seigneur, menace à la paix et la sécurité en Afrique centrale

14/11/2011
Conseil de sécuritéCS/10446
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6657e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉFLÉCHIT À L’ÉLIMINATION DE L’ARMÉE DE RÉSISTANCE

DU SEIGNEUR, MENACE À LA PAIX ET LA SÉCURITÉ EN AFRIQUE CENTRALE


Il soutient l’approche intégrée de l’Union africaine et demande que

soit précisé le rôle du Bureau régional des Nations Unies en Afrique centrale


En adoptant une déclaration présidentielle à l’issue d’un débat au cours duquel se sont exprimés tous ses membres, le Conseil de sécurité a condamné aujourd’hui « vigoureusement » les attaques perpétrées par l’Armée de résistance du Seigneur (ARS), en particulier celles dirigées contre des civils.


En effet, depuis qu’elle a commencé à opérer dans le nord de l’Ouganda dans les années 1980, l’ARS a infligé des « souffrances indicibles » à des millions de civils dans plusieurs pays des régions des Grands Lacs et d’Afrique centrale, note l’un des deux rapports du Secrétaire général dont était saisi le Conseil aujourd’hui.


Aux termes de la présente déclaration présidentielle, le Conseil engage les derniers combattants de l’ARS à quitter les rangs de ce groupe et à se prévaloir des offres d’aide à la réintégration.


Le Conseil salue les efforts non négligeables que déploient les armées de l’Ouganda, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo et de la République du Soudan du Sud pour faire pièce à la menace posée par l’ARS, et exhorte ces armées à se concerter et à coordonner leurs actions pour arrêter, dans les mois qui viennent, Joseph Kony et les principaux dirigeants de l’ARS et les traduire en justice.


« Avec 49 000 personnes déplacées dans la seule République démocratique du Congo en raison des attaques de l’ARS lors du premier semestre de cette année, la situation humanitaire en Afrique centrale s’est détériorée », a déclaré M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, venu présenter le rapport du Secrétaire général sur la menace que fait peser l’Armée de résistance du Seigneur.


M. Moussa a insisté pour que les opérations militaires conduites par les États concernés pour lutter contre la menace représentée par l’ARS soient axées sur le renseignement, avec l’objectif de contenir les éléments de l’ARS, plutôt que de les disperser.  Il a salué à cet égard le déploiement de 100 conseillers militaires par les États-Unis afin de former et de conseiller les armées nationales en Afrique centrale.


Toujours en vertu de cette déclaration présidentielle, le Conseil salue l’action de l’Union africaine pour créer une force d’intervention régionale, un centre d’opérations conjointet un mécanisme conjoint de coordination.  Il encourage vivement l’Union africaine à nommer rapidement son envoyé spécial pour les régions où sévit l’ARS.


M. Tete Antonio, Observateur permanent de l’Union africaine auprès des Nations Unies, a détaillé dans son intervention les derniers développements concernant l’approche intégrée de l’Union africaine dans sa lutte contre l’ARS.  Il a rappelé qu’à Bangui, en République centrafricaine, les 13 et 14 octobre 2010, et à Addis-Abeba, le 8 juin 2011, la demande a été faite au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine d’autoriser rapidement l’opération de lutte contre l’ARS envisagée par l’Union africaine, et ce, dans toutes ses composantes.  « Le Conseil de paix et de sécurité se réunira le 21 novembre pour examiner le projet de mandat de l’opération qui lui sera soumis », a précisé M. Antonio.


Il incombe au premier chef aux États de la région où sévit l’ARS de protéger les civils, soulignent les membres du Conseil, en notant que, parallèlement, les missions des Nations Unies jouent un rôle important dans ce domaine.  Il demande ainsi que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) accroissent, dans la limite de leur mandat et de leurs moyens, leurs activités de protection des civils dans les secteurs où sévit l’ARS.


M. Louis Sylvain Goma, Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a pour sa part rappelé que la CEEAC comptait une mission en République centrafricaine dont une des priorités est la protection des civils.  Les États membres de la CEEAC estiment que le moment est venu pour les forces centrafricaines de renforcer leurs capacités, a-t-il déclaré, en ajoutant que la CEEAC avait entamé le processus de retrait de sa mission en République centrafricaine dont le mandat expire en 2013


Le Conseil engage aussi le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale à mettre au point, en collaboration avec les missions des Nations Unies et l’Union africaine, une stratégie régionale pour une assistance humanitaire internationale et une aide au développement et à la consolidation de la paix dans la région où sévit l’ARS.


Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, qui avait été inauguré officiellement en mars 2011 à Libreville, au Gabon, fonctionne maintenant pleinement avec 87% des effectifs déjà sur place, a assuré le Représentant spécial pour l’Afrique centrale, qui présentait le premier rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau.


Il a notamment indiqué que le Bureau, chargé de renforcer la coordination des initiatives de paix dans la sous-région, avait identifié les problèmes suivants parmi les plus urgents: l’insécurité transfrontalière et les activités de groupes armés comme l’Armée de résistance du Seigneur (ARS), la prolifération des armes légères et de petit calibre, le chômage des jeunes, l’exploitation illégale des ressources naturelles et la piraterie et la sécurité maritime dans le golfe de Guinée.


Avant le 31 mai 2012, le Secrétaire général devrait, à la demande du Conseil, présenter un rapport unique sur le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et l’ARS définissant, entre autres, le rôle du Bureau régional dans la coordination des actions menées pour lutter contre l’ARS.


RÉGION DE L’AFRIQUE CENTRALE


Rapport du Secrétaire général sur les zones où sévit l’Armée de résistance du Seigneur présenté comme suite à la déclaration du Conseil de sécurité à la presse (S/2011/693)


Ce rapport, présenté conformément à la déclaration faite par le Conseil de sécurité à la presse le 21 juillet 2011, fait le point sur la menace posée par l’ARS, les mesures prises à l’échelon régional pour faire face à cette menace et à ses répercussions, et les efforts déployés par l’ONU dans ce contexte.


Le Secrétaire général rappelle que depuis qu’elle a commencé à opérer dans le nord de l’Ouganda dans les années 1980, l’ARS a infligé des souffrances indicibles à des millions de civils dans plusieurs pays des régions des Grands Lacs et d’Afrique centrale.  Malgré les opérations militaires conjointes en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, avec l’accord des autorités compétentes et le soutien logistique de la part des États-Unis d’Amérique, qui ont notablement sapé les effectifs et la capacité opérationnelle de l’ARS ces trois dernières années, le groupe continue de faire peser une grave menace sur la sécurité des civils, car les moyens des forces de sécurité nationales dans les pays touchés sont modestes, écrit M. Ban.


Détaillant les conséquences des attaques aveugles de l’ARS contre les civils, le Secrétaire général rappelle que l’ARS est à l’origine du déplacement de plus de 335 000 personnes pour la seule République démocratique du Congo (RDC), quelque 49 000 personnes ayant fui leur foyer dans la province orientale en RDC, au premier semestre 2011.


Le Secrétaire général passe en revue les initiatives nationales, régionales et internationales dans la lutte contre l’ARS, en rappelant que l’Union africaine assurait un rôle de premier plan dans la coordination de l’action menée contre l’ARS, depuis le sommet de l’Union africaine qui s’était tenu à Kampala en juillet 2010.  Il rappelle que plusieurs propositions avaient été formulées au sein de l’Union africaine aux fins d’une solution aux problèmes posés par l’ARS, y compris la désignation d’un envoyé spécial chargé de la question de l’ARS; la mise en place à Bangui d’un mécanisme conjoint de coordination présidé par le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine; et la création d’une brigade mixte ou d’une force d’intervention régionale.  Cette dernière, qui sera constituée de contingents des armées nationales des quatre pays où sévit l’ARS, conduira des opérations militaires et sera dotée d’un centre mixte d’opérations basé à Yambio (Soudan du Sud) et chargé de la collecte de données de renseignement exploitables et de l’échange de données d’information, poursuit M. Ban.


Le Secrétaire général rappelle également que les chefs de mission des opérations de paix des Nations Unies en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et au Soudan se sont réunis régulièrement en juin 2010 et ont pris des mesures pour améliorer l’échange d’informations et la coordination de leurs activités afin de mieux parer à la menace de l’ARS.  Ils ont notamment désigné dans chaque mission un coordonnateur chargé de la question de l’ARS et créé une cellule de coordination basée auprès de la MONUSCO, assure M. Ban.  Il précise que le 2 mars 2011, avait été établi à Libreville le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, qui appuiera les efforts déployés par les pays de la région de l’Afrique centrale pour consolider la paix, prévenir les conflits et régler les problèmes transfrontières qui compromettent la paix et la stabilité.  Le Bureau régional joue également le rôle de centre de liaison politique régional pour la question de l’ARS, écrit le Secrétaire général.


Dans ses observations, le Secrétaire général rappelle qu’il incombe au premier chef aux gouvernements des pays où sévit l’ARS de prendre l’initiative et de coordonner les mesures visant à éliminer la menace que représente celle-ci.  Les forces nationales de sécurité de ces pays ne disposant pas de toute la gamme de ressources et de moyens en matière de logistique, de collecte de données de renseignement et de puissance aérienne, pour relever elles-mêmes efficacement ce défi, M. Ban exhorte donc les partenaires concernés à apporter l’appui nécessaire à leurs efforts, y compris pour ce qui est d’échanger rapidement des informations sur les déplacements des groupes de l’ARS.  Il encourage également l’Union africaine à nommer sans tarder son envoyé spécial pour les régions où sévit l’ARS et à achever d’organiser la force d’intervention régionale et de la rendre opérationnelle.  L’ONU se tient prête à appuyer la stratégie régionale de l’Union africaine au moyen de ses présences dans la région, indique M. Ban, qui engage toutes les parties à faire en sorte que les organisations humanitaires puissent accéder en toute sécurité et sans entrave aux populations touchées.


Le Secrétaire général engage aussi les pays où sévit l’ARS à prendre les mesures nécessaires, au niveau national, pour prévenir l’impunité et renforcer l’état de droit, ajoutant qu’il conviendrait de donner suite sans retard au mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre les hauts commandants de l’ARS, dont Joseph Kony.  Enfin, M. Ban préconise, dans son rapport, un renforcement des capacités de maintien de la paix des Nations Unies en fonction de leurs mandats et de leurs moyens dans les endroits stratégiques des zones où sévit l’ARS afin de contribuer à prévenir les attaques visant les civils et à faciliter les opérations humanitaires.


Premier rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (S/2011/704)


Ce rapport dresse le bilan des activités que le Bureau a menées depuis son inauguration officielle, en mars 2011, et l’entrée en fonctions, en juin 2011, du Représentant spécial et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, M. Abou Moussa.


Le Secrétaire général rappelle qu’au cours de ces 20 dernières années l’Organisation des Nations Unies a resserré sa coopération avec les mécanismes régionaux et sous-régionaux qui œuvrent en Afrique pour gérer et régler les grandes crises frappant le continent grâce à la diplomatie préventive, aux bons offices, au déploiement de missions pour la paix et à l’aide à la consolidation de la paix.


Répondant aux invitations des pays visant à établir une présence politique des Nations Unies en Afrique centrale en y installant un bureau régional pour faciliter l’application d’un plan d’action complet et intégré en faveur de la paix, de la sécurité et du développement dans la sous-région, M. Ban rappelle le contenu de la lettre adressée au Président du Conseil de sécurité le 11 décembre 2009 (S/2009/697), par laquelle il fait part aux membres du Conseil de son intention de créer à Libreville un bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale.


Ce Bureau devrait servir d’organe de liaison opérationnel et analytique pour la participation de l’Organisation, et du Département des affaires politiques en particulier, à la promotion de la paix et de la sécurité, contribuerait au renforcement des moyens des institutions des pays et de la sous-région, leur permettant de suivre une démarche harmonisée en matière de promotion de la paix et de la sécurité et appuierait les activités régionales visant à régler les problèmes transversaux, écrit M. Ban.  Le Secrétaire général indique que le Bureau régional est pleinement opérationnel et œuvre désormais à l’exécution de son mandat, engageant ses activités en consultant largement les gouvernements des États d’Afrique centrale et les principales organisations intergouvernementales de la sous-région pour évaluer les grands problèmes de sécurité qui se posent aux niveaux politique et institutionnel dans la sous-région.


S’agissant de la menace que représente la piraterie dans le golfe de Guinée, zone bordant à la fois l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, M. Ban indique dans son rapport que son Représentant spécial a été informé que les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avaient commencé à prendre des mesures concrètes aux niveaux national et sous-régional pour faire face à ce problème de plus en plus sérieux.  Dans ce contexte, les États avaient adopté en 2009 à Kinshasa un cadre de sécurisation du golfe de Guinée et un protocole créant le Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale, qui sera installé en République du Congo, poursuit le Secrétaire général.  Il rappelle ensuite que le Bureau régional et la Communauté économique ont fait observer que comme le golfe de Guinée borde à la fois l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, ils devraient travailler en étroite coopération avec le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, entre autres, pour lutter contre la piraterie dans cette zone.


Concernant la menace que l’Armée de résistance du Seigneur, développée dans le rapport S/2011/693, M. Ban rappelle que cette menace est également ressortie des consultations que son Représentant spécial a menées avec les dirigeants de la région.  Le Bureau régional a établi des contacts avec le représentant régional d’ONU-Femmes pour l’Afrique centrale, à Bujumbura, au Burundi, qui a souligné les difficultés particulières rencontrées par les femmes dans le domaine de la paix et de la sécurité, à la fois en tant que victimes des conflits et actrices de la paix.


Dans ses observations, M. Ban se dit préoccupé par le fait que le Bureau régional ne dispose pas de ses propres moyens aériens, alors que les transports aériens sont extrêmement limités dans la région, ce qui représente une perte de temps et un obstacle important pour les activités de son Représentant spécial.  Le Bureau régional aura besoin de l’appui financier et politique continu de la communauté internationale pour mener à bien sa mission, poursuit le Secrétaire général, qui appelle de ses vœux le versement de contributions volontaires.  Il faudrait que le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale poursuivent leur action conjointe pour trouver des solutions aux problèmes pressants qui se posent en matière de sécurité, notamment la piraterie dans le golfe de Guinée et la circulation illégale d’armes et de combattants, problèmes qui concernent les deux sous-régions et pourraient avoir un effet déstabilisateur sur elles, souligne M. Ban.  Dans l’immédiat, ils collaboreront également pour favoriser une action intégrée des Nations Unies face aux conséquences néfastes que le conflit en Libye a pu avoir sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, poursuit le Secrétaire général, qui insiste sur l’importance d’une coopération étroite du Bureau avec les opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique centrale, notamment pour faire face à la menace que représente l’Armée de résistance du Seigneur.


Déclarations


M. ABOU MOUSSA, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, présentant le rapport du Secrétaire général, a rappelé la menace que fait peser l’Armée de résistance du Seigneur qui sème la terreur parmi les populations civiles, en particulier en République centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud.  Avec 49 000 personnes déplacées dans la seule RDC lors de la première moitié de cette année, la situation humanitaire s’est détériorée, a-t-il affirmé.  M. Abou Moussa a également indiqué que malgré les opérations militaires conjointes, les forces de sécurité des pays concernés manquaient des moyens logistiques pour mettre un terme aux agissements de l’ARS.  La communauté internationale, au premier chef les Nations Unies, l’Union africaine et l’Union européenne, doit en conséquence continuer d’apporter son soutien logistique, par l’apport de troupes notamment, a-t-il poursuivi.


Les opérations militaires conduites par les États Membres devraient être axées sur le renseignement, avec l’objectif de contenir les éléments de l’ARS, plutôt que de les disperser, et ce, afin de maximiser leur impact, a souligné M. Abou Moussa.  Le déploiement de 100 conseillers militaires par les États-Unis afin de former et de conseiller les armées nationales en Afrique centrale devrait apporter une contribution appréciable, a-t-il indiqué.  Les gouvernements des pays concernés, a-t-il souligné, devraient faciliter, en liaison avec leurs partenaires, les défections au sein de l’ARS.  Il s’est félicité de l’initiative de l’Union africaine pour l’élaboration d’une stratégie régionale afin de remédier à la menace posée par l’ARS, en ajoutant que le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine continuait d’apporter son soutien, notamment en termes de planification et par un appui à l’élaboration d’un plan de protection des civils.  Il a rappelé les efforts en cours au sein des entités des Nations Unies, y compris le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale pour coordonner davantage leurs efforts.  Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans la région œuvrent à assurer une meilleure protection accrue des civils dans les localités touchées par la menace de l’ARS.


M. TETE ANTONIO, Observateur permanent de l’Union africaine auprès des Nations Unies, a rappelé que l’implication de l’Union africaine pour tenter de régler les problèmes de sécurité causés par l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) en Afrique centrale remontait à la session spéciale de la Conférence de l’Union sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique, qui s’était tenue à Tripoli, en Libye, le 31 août 2009.  Dans le Plan d’action adopté à cette occasion, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sont convenus de « redoubler leurs efforts pour neutraliser l’ARS et mettre fin à ses atrocités et activités de déstabilisation en RDC, au Soudan du Sud et en République centrafricaine ».  La quinzième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, a poursuivi M. Antonio, a réaffirmé cet engagement et demandé à la Commission d’organiser des consultations orientées vers l’action entre les pays touchés par les activités de l’ARS et toutes les autres parties intéressées, en vue de faciliter une action régionale concertée face à la menace que représente ce groupe.


C’est dans ce contexte, a-t-il précisé, que se sont tenues les réunions régionales ministérielles sur les activités de l’ARS, respectivement à Bangui, en République centrafricaine, les 13 et 14 octobre 2010, et à Addis-Abeba, le 8 juin 2011.  La dix-septième session ordinaire de la Conférence de l’Union, en juillet 2011, a demandé au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine d’autoriser rapidement l’opération envisagée dans toutes ses composantes, y compris la force d’intervention régionale, le Centre d’opération conjoint et le Mécanisme conjoint de coordination.  La Conférence, a noté l’observateur de l’Union africaine, avait demandé aux Nations Unies, ainsi qu’aux autres partenaires de l’Union africaine, d’appuyer cette initiative destinée à protéger les populations civiles affectées, y compris par des moyens financiers et logistiques.


Dans le prolongement de ces décisions, la Commission de l’Union africaine avait entrepris les consultations nécessaires avec les pays concernés en vue de la désignation d’un envoyé spécial pour l’ARS.  Elle avait également mis en place une équipe de planification intégrée comprenant des officiers de la Commission et des pays affectés pour une planification détaillée de l’opération, a expliqué M. Antonio.  Le 27 septembre 2011, la Commission avait soumis un rapport d’étape au Conseil de paix et de sécurité, qui avait demandé en retour à la Commission de soumettre le plus rapidement possible les documents finaux de la planification en vue de l’adoption du mandat.  Le Conseil de paix et de sécurité se réunira le 21 novembre pour examiner le projet de mandat de l’opération qui lui sera soumis.


C’est dans cette optique que la Commission avait poursuivi ses consultations avec l’Union européenne pour le financement de certaines composantes de la phase initiale de l’opération, a précisé M. Antonio, qui s’est réjoui par ailleurs de la disponibilité de l’Union européenne à contribuer au succès des efforts de l’Union européenne.  La Commission est en contact avec d’autres partenaires, notamment les États-Unis, pour mobiliser un soutien additionnel et assurer la coordination la plus étroite possible des efforts visant à neutraliser l’ARS, ainsi qu’avec les Nations Unies, dans le prolongement de la précédente réunion du Conseil de sécurité sur la question de l’ARS.  « L’initiative de coopération régionale de l’Union africaine s’agissant l’ARSest une action majeure », s’est félicité M. Antonio, qui a estimé que cette réunion du Conseil de sécurité venait à point nommé à la fois pour faire le point des efforts déployés et pour que la communauté internationale continue à rester mobilisée.


M. LOUIS SYLVAIN GOMA, Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), s’est réjoui de l’implantation d’un Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale à Libreville.  Il a rappelé que l’Union africaine envisageait la création d’une force d’intervention régionale pour mettre un terme aux agissements criminels de l’ARS, qui serait constituée des contingents des quatre pays où sévit l’ARS.  Il a également souligné que depuis 2008, la CEEAC comptait une mission en République centrafricaine, en rappelant à cet égard la volonté du Gouvernement centrafricain que l’accent soit mis sur la formation des Forces de sécurité centrafricaines.  Les États membres de la CEEAC estiment que le moment est venu pour les forces centrafricaines de renforcer leurs capacités, a-t-il indiqué, avant d’ajouter que la CEEAC avait entamé le processus de retrait de sa mission en République centrafricaine dont la fin du mandat est prévue en 2013.  La République centrafricaine restera au cœur des préoccupations de la CEEAC, a-t-il assuré avant de conclure.


Reprenant la parole pour présenter le premier rapport du Secrétaire général sur les activités du Secrétaire général sur les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, le Représentant spécial pour l’Afrique centrale a indiqué que le Bureau régional était maintenant pleinement opérationnel, que 87% du personnel avaient pris leurs fonctions à Libreville et que les postes vacants seraient pourvus très prochainement.  Le Représentant spécial a expliqué qu’il s’était engagé dans des consultations avec les chefs d’État et de gouvernement des pays de la sous-région, ainsi qu’avec tous les partenaires, afin de déterminer les défis qui se posent en matière de paix et de sécurité et de sensibiliser au mandat du Bureau.  À la suite de ces consultations, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale a réuni des représentants du système des Nations Unies en Afrique centrale dans le cadre d’un séminaire qui s’est tenu à Libreville, en octobre dernier.  Ce séminaire, et les consultations qui ont précédé, ont permis de pointer les problèmes suivants: l’insécurité transfrontalière et les activités de groupes armés comme l’Armée de résistance du Seigneur (ARS), la prolifération des armes légères et de petit calibre, la traite humaine et le trafic de stupéfiants, la criminalité transnationale organisée, le chômage des jeunes, l’exploitation illégale des ressources naturelles, la piraterie et la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, l’impact du conflit en Libye, le terrorisme, les litiges électoraux, et enfin le renforcement des capacités institutionnelles des organisations sous-régionales et des mécanismes de paix et de sécurité, en particulier de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.


S’agissant de la question des armes légères et de petit calibre, le Représentant spécial s’est félicité de la signature, lors de la trente et unième réunion ministérielle du Comité, par les États membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, de la Convention dite de Kinshasa, qui vise à assurer le contrôle de ces armes et de leurs munitions dans la sous-région.  Il a tenu à attirer l’attention sur la gravité des nouveaux défis posés par le conflit en Libye, qu’il s’agisse de la question du retour des réfugiés ou de la prolifération d’armes acquises par des groupes armés, tels que l’ARS.  Face à ces nouveaux défis, toutefois, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, et le système des Nations Unies dans son ensemble, possède trois atouts majeurs, a assuré M. Moussa.  Il a cité tout d’abord la volonté politique démontrée par les États Membres de la sous-région et leurs partenaires.  Il a ensuite souligné l’existence d’une architecture régionale en faveur de la paix et de la sécurité, et qui s’appuie sur un ensemble d’institutions telles que la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.  Le troisième défi, a-t-il précisé, réside dans l’établissement même du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, qui est chargé de renforcer la coordination des initiatives de paix dans la sous-région.


M. NELSON MESSONE (Gabon) a rappelé que son pays était disposé à apporter un soutien résolu aux activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, acteur clef pour relever les défis de la région.  La mission du Bureau régional est d’adopter une approche intégrée et de faciliter la coordination entre les Nations Unies et les organisations régionales, a-t-il rappelé, en soulignant que le mandat très large du Bureau nécessitait un financement adéquat.  Se félicitant de l’attention portée par le Bureau au processus électoral en République démocratique du Congo, il a affirmé que le Bureau devrait apporter son plein appui aux initiatives visant à lutter contre le fléau de la piraterie dans le golfe de Guinée, en coopération avec tous les partenaires concernés.  Le Bureau a aussi un rôle clef pour la réforme des secteurs de la sécurité des pays de la région, a-t-il poursuivi.  L’Armée de résistance du Seigneur, a-t-il rappelé, fait peser une menace grave sur l’Afrique centrale, par les actions meurtrières qu’elle mène et par les entraves qu’elle oppose à l’acheminement de l’aide humanitaire.  Les capacités réduites des Forces armées de la République centrafricaine constituent un terreau favorable pour les activités de l’ARS, qui lance ses attaques depuis le territoire centrafricain, a fait remarquer le représentant.  L’ARS doit mettre fin aux attaques contre les civils et à l’enrôlement des enfants soldats, a-t-il insisté. 


Le représentant s’est ensuite félicité des efforts de l’Union africaine pour lutter contre l’ARS, en appelant de ses vœux l’entrée en fonctions du centre d’opérations en 2012 que prévoit de créer l’Union africaine et qui constitue un élément de sa nouvelle stratégie pour faire face au défi que pose l’ARS.  Il a ensuite remercié le Président des États-Unis pour son engagement dans la lutte contre l’ARS, avant de passer en revue les efforts régionaux dans cette lutte, notamment ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui a déployé une mission en République centrafricaine.  Les Nations Unies doivent être au centre de la stratégie de lutte contre l’ARS, en assurant l’indispensable coordination des actions entreprises et en renforçant la capacité des États concernés, en ce qui concerne notamment la protection des civils.  Il a ensuite insisté sur la nécessité pour les responsables de l’ARS, en particulier Joseph Kony, de répondre de leurs actes.  La lutte contre l’ARS doit être une priorité du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, a-t-il dit avant de conclure.


M. MICHAEL TATHAM (Royaume-Uni) a déclaré que l’engagement des pays touchés par l’Armée de résistance du Seigneur était essentiel pour lutter contre la menace que représente ce groupe armé pour la paix et la sécurité de la sous-région.  Ses opérations compromettent en effet les efforts déployés pour créer un environnement sûr et stable dans une sous-région où plusieurs pays sont en situation postconflit.  Tout en saluant les activités militaires entreprises par plusieurs États Membres, il a souligné qu’elles devaient avoir lieu dans le respect du droit international humanitaire.  De son côté, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale pourrait, a suggéré le représentant du Royaume-Uni, appuyer les opérations de maintien de la paix déployées dans la région, notamment en diffusant des données qui aideraient ces opérations à protéger les civils.  Faisant référence au rapport du Secrétaire général, le représentant a déclaré qu’il reconnaissait les difficultés, notamment financières, dans lesquelles il est demandé au Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale de s’acquitter de son mandat.  Le représentant s’est félicité que la prévention des conflits figure au cœur même du mandat du Bureau, et a salué la volonté du Représentant spécial de coopérer avec le Bureau régional des Nations Unies pour l’Angola.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est félicité que les pays d’Afrique centrale, après des décennies de conflits, se soient engagés dans un processus de démocratisation et de bonne gouvernance.  Plusieurs pays, qui ont organisé ou organisent des élections démocratiques, ont pris des mesures économiques et engagé la réforme de leur secteur de la sécurité.  Il est crucial, a-t-il souligné, que la communauté internationale continue de soutenir les efforts de reconstruction de ces pays, tout en veillant à ce que l’assistance internationale ne fasse pas obstacle à la souveraineté des États.  Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, la création du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale ouvre la voie à un dialogue en faveur de la coopération sous-régionale, a-t-il estimé.  Pour faire face aux nouveaux défis qui se posent à la sécurité et à la paix en Afrique centrale, notamment les activités de l’Armée de résistance du Seigneur et les conséquences du conflit en Libye sur les pays de la région, il est important pour les pays et les organisations de la région de trouver des solutions appropriées.  Les efforts déployés par les Nations Unies doivent intégrer les initiatives régionales, a-t-il ajouté.  Le représentant de l’Inde s’est ensuite félicité de l’initiative prise par l’Union africaine pour mettre sur pied une force d’intervention régionale avec l’assistance de la communauté internationale.  Si l’assistance immédiate aux communautés touchées par les activités de l’Armée de résistance du Seigneur devrait constituer une priorité, le développement économique et social à long terme des pays concernés serait également déterminant, a déclaré M. Puri.  Dans ce contexte, le Gouvernement de l’Inde, a-t-il annoncé, a ouvert une ligne de crédit de 5 milliards de dollars pour les cinq prochaines années afin de renforcer les capacités des États de la sous-région d’Afrique centrale.


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a déclaré qu’il était important d’adopter une approche multidimensionnelle pour mieux répondre au défi que pose l’Armée de résistance du Seigneur pour la sécurité dans la région, en rappelant que son pays fournissait une aide humanitaire aux populations civiles dans les zones touchées.  Il a ajouté que les pays de la région devraient jouer un rôle de chef de file pour mettre fin aux activités criminelles de l’ARS.  Le processus de désarmement, démobilisation et réintégration devrait être renforcé pour encourager les défections d’éléments au sein de l’ARS, a-t-il ajouté, en invitant les forces armées des États concernés à prendre exemple sur ce qui a été fait par l’Ouganda pour protéger les femmes et les enfants.  Tout en soulignant le rôle clef que joue l’Union africaine dans la lutte contre l’ARS, il a souhaité que l’Union africaine nomme rapidement son envoyé spécial pour cette question et qu’elle adopte les modalités militaires de sa stratégie.  Le représentant s’est ensuite félicité de la coordination entre la MONUSCO et la MINUSS concernant le rapatriement d’éléments de l’ARS.  Les Nations Unies, a-t-il estimé, doivent adopter une approche plus cohérente pour la région et établir clairement les priorités de leur Bureau régional pour l’Afrique centrale.  Pour leur part, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale doit renforcer sa coopération avec le Bureau, a-t-il ajouté.


M. MARTIN BRIENS (France) a déclaré que les attentes vis-à-vis du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale étaient fortes, mais qu’il était essentiel que ce Bureau concentre ses actions sur un nombre réaliste de priorités.  À cet égard, des efforts entrepris pour nouer des partenariats de qualité avec les organisations de la région, en particulier la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), sont bienvenus et doivent être poursuivis.  Le choix de quelques situations régionales exigeant des réponses transversales, telle que l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée ou l’Armée de résistance du Seigneur (ARS), est également souhaitable, compte tenu des moyens limités du Bureau, a estimé M. Briens.  C’est pourquoi, il a encouragé le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale à intensifier sa collaboration avec les missions des Nations Unies, MONUSCO et MINUSS, ainsi qu’avec l’ensemble des institutions des Nations Unies qui travaillent sur ces sujets.  Il a remercié les autorités gabonaises d’avoir fourni les moyens logistiques adéquats pour l’installation du Bureau et a encouragé à explorer d’autres moyens de financement volontaire approprié.


Concernant l’Armée de résistance du Seigneur, le représentant a réaffirmé que la France condamne avec la plus grande fermeté la violence et les massacres commis par l’ARS depuis plus de 20 ans, d’abord en Ouganda, puis dans plusieurs pays d’Afrique centrale aujourd’hui.  L’impact humanitaire est immense, a-t-il fait remarquer.  À ce jour, on compte 440 000 personnes déplacées, ce qui exige une réponse forte et efficace, a souligné le représentant.  « Nous appelons instamment les combattants de l’ARS à quitter ce groupe criminel afin de réintégrer la vie civile », a lancé M. Briens.  Après avoir salué les efforts entrepris par la MONUSCO dans ce domaine, il a recommandé de réfléchir à la meilleure façon d’étendre ce programme à l’ensemble des pays touchés par l’ARS, dans le contexte des moyens contraints de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA).  Après avoir rappelé que les leaders de l’ARS faisaient l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, il a encouragé l’Union africaine à poursuivre et à accélérer ses efforts pour faire face à cette menace.  Après avoir salué les récentes décisions de l’Union africaine sur les structures à mettre en place pour faire face à l’ARS, le représentant a rappelé qu’il incombait en premier lieu aux États de la région de protéger les populations civiles contre l’ARS et les a encouragés à renforcer leur coordination à cette fin.  « L’échange d’informations entre les différents acteurs est déterminant pour lutter efficacement contre l’Armée de résistance du Seigneur », a ajouté M. Briens.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a rappelé l’impact dévastateur des violences commises par l’Armée de résistance du Seigneur en Afrique centrale, précisant qu’à ce jour, 400 000 personnes avaient été déplacées depuis 2008.  Il est important, a-t-elle souligné, que les différents partenaires échangent leurs informations et coordonnent mieux leurs efforts en vue de répondre efficacement à la menace que pose l’ARS pour la région.  Le Nigéria, a-t-elle dit, se félicite des opérations conjointes menées par les pays concernés.  La représentante a souhaité que l’Union africaine nomme rapidement son envoyé spécial chargé de cette question et qu’elle mette sur pied sa force d’intervention régionale.  La coopération bilatérale demeure essentielle pour appuyer les efforts des pays concernés, a-t-elle insisté.


La représentante s’est ensuite réjouie que le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale ait identifié les principales menaces à la stabilité dans la région, notamment les violences de l’ARS, la piraterie dans le golfe de Guinée et l’augmentation des trafics illégaux transfrontières.  Toutes les parties concernées doivent mettre pleinement en œuvre la résolution 2018 du Conseil de sécurité sur la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée, a souligné la représentante, avant d’assurer que le Nigéria était déterminé à appuyer fermement le fonctionnement du Bureau régional des Nations Unies.


M. NESTOR OSORIO (Colombie) a estimé qu’il faudrait continuer à développer des stratégies pour répondre aux défis posés par l’Armée de résistance du Seigneur, tout en reconnaissant que les États affectés étaient responsables au premier chef de la protection des civils.  Les activités internationales doivent aller de pair avec le renforcement des capacités, des institutions et des forces de sécurité nationales, et appuyer les initiatives régionales et sous-régionales.  De même, les actions entreprises contre l’Armée de résistance du Seigneur ne doivent pas se limiter à des opérations militaires.  Pour le représentant, il est indispensable d’assurer un processus effectif de désarmement, de démobilisation et de réintégration, d’établir une stratégie axée sur les victimes et de mettre en œuvre des plans concrets pour améliorer les conditions de vie de la population par le développement économique et social des zones concernées.


M. Osorio a reconnu que l’ONU, à travers ses bureaux en Afrique, les missions sur le terrain et les équipes de pays, jouait un rôle important pour lutter contre l’ Armée de résistance du Seigneur et qu’elle devrait disposer des ressources logistiques et financières nécessaires à cette fin.  La communauté internationale doit aussi faire en sorte que les autorités légitimes des États affectés puissent exercer un plein contrôle sur leur territoire dans le respect des principes de souveraineté, d’intégrité territoriale, d’indépendance politique et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  En outre, tous les États doivent coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI) pour que les auteurs de crimes graves soient traduits en justice.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a souligné que les efforts conjoints du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et de celui pour l’Afrique de l’Ouest seraient indispensables pour gérer les conséquences dévastatrices du conflit en Libye sur ces régions.  Il a rappelé qu’il était nécessaire pour la communauté internationale dans son ensemble de continuer de soutenir le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale dans son mandat en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité de la région, notamment dans une lutte coordonnée contre l’Armée de résistance du Seigneur (ARS).  Le représentant s’est dit profondément préoccupé par les activités criminelles persistantes de l’ARS et leurs conséquences dévastatrices sur les populations civiles de la République démocratique du Congo (RDC), du Soudan du Sud et de la République centrafricaine. 


La Bosnie-Herzégovine, a-t-il dit, salue les mesures prises par les Nations Unies et l’Union africaine pour renforcer leur coopération et développer une stratégie régionale contre l’Armée de résistance du Seigneur, en particulier la mise en place d’une force d’intervention régionale et de centres pour le partage de l’information, ainsi que la nomination d’un envoyé spécial de l’Union africaine pour l’ARS.  Le représentant a souhaité que ces mesures soient prises rapidement.  Les défis liés à la sécurité auxquels l’Afrique centrale est confrontée nécessitent un renforcement des capacités des forces de sécurité et de défense nationales, a également souligné M. Barbalić, en se félicitant à cet égard de la décision des États-Unis de déployer 100 militaires dans la région pour assister à la formation des forces de l’ordre.  Des programmes efficaces de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des membres de l’ARS doivent aussi être poursuivis, a-t-il enfin rappelé.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est déclaré convaincue que le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale pourrait jouer un rôle de coordonnateur des activités des institutions des Nations Unies en Afrique centrale, comme en témoigne la réunion organisée récemment à l’initiative du Bureau régional entre les différentes composantes régionales de l’ONU.  Saluant l’approche intégrée du Bureau régional des Nations Unies en matière de consolidation de la paix, elle a encouragé le Bureau à envisager d’autres moyens pour assister les processus électoraux dans la région.  Pour faire face à la menace que pose l’Armée de résistance du Seigneur, la représentante a préconisé l’adoption d’une stratégie en trois volets.  Il faudrait d’abord aider les pays touchés par les activités de l’ARS à développer des stratégies visant à la neutraliser, ensuite adopter une approche holistique s’appuyant sur un renforcement des capacités et des infrastructures nationales et, enfin, inviter les Nations Unies et les pays de la région à soutenir les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration afin d’encourager les défections dans les rangs de l’ARS.


M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a rappelé les espoirs qui ont été placés dans le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale lors de sa création, compte tenu des défis auxquels fait face la région.  Il a souligné que le Bureau régional avait une responsabilité essentielle en matière de diplomatie préventive et pour renforcer la coordination entre tous les acteurs régionaux, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et les différentes missions des Nations Unies dans la région.  Le Bureau régional doit s’employer à lutter contre les répercussions de la crise libyenne sur les pays de la région et contre la piraterie dans le golfe de Guinée, a souligné le représentant.  Le Bureau, qui joue un rôle clef dans la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur, doit bénéficier de la coopération au niveau régional et au niveau international pour faire face à la menace que pose l’ARS.  À cet égard, il s’est félicité de la tenue d’une rencontre des chefs d’état-major des pays concernés à Kinshasa, en République démocratique du Congo, en septembre dernier.  Il a ensuite exhorté l’Union africaine à mettre en œuvre sa stratégie de lutte contre l’ARS, notamment en créant sa force d’intervention et en nommant son envoyé spécial.


M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a rappelé que les dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur étaient accusés de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI).  Il a ensuite rappelé que le Président des États-Unis, M. Barack Obama, avait annoncé, le mois dernier, le déploiement du personnel civil dans la région où opèrent les forces de l’ARS afin de venir en aide aux États de la région et d’assurer une planification des opérations contre ce groupe armé.  Les États-Unis ne prévoient pas d’engager eux-mêmes une action militaire, mais coopèrent étroitement avec les Gouvernements de l’Ouganda, du Soudan du Sud, de la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine, ainsi qu’avec l’ONU en vue de les aider à mettre fin aux activités de l’Armée de résistance du Seigneur.  Sa délégation s’est félicitée que la MONUSCO ait décidé de renforcer la protection des civils pendant la période des fêtes de fin d’année, au cours de laquelle des violations graves des droits de l’homme ont été commises.  D’une manière générale, il a salué le travail réalisé par cette Mission pour encourager les désertions dans les rangs de l’ARS.  Il faudrait que la même chose soit faite au Soudan du Sud et en République centrafricaine, a toutefois estimé le représentant, qui s’est dit convaincu que l’Union africaine pourrait jouer un rôle important à cet égard.  Avant de conclure, il a demandé aux membres de l’ARS d’accepter les offres de réintégration dans la société civile qui leur sont faites actuellement.


M. WANG MIN (Chine) a rappelé l’impact pour le développement de l’Afrique centrale des menaces à la sécurité qui subsistent, notamment la piraterie dans le golfe de Guinée.  Tous les acteurs de la région doivent renforcer la coordination des efforts déployés pour faire face à ces menaces, a-t-il souligné, en rappelant à cet égard le rôle clef que joue le Bureau régional des Nations Unies en Afrique centrale.  L’Armée de résistance du Seigneur pose une menace constante pour les pays de la région, a souligné le représentant, en exhortant les membres de l’ARS à déposer les armes.  La Chine se félicite que l’Union africaine ait adopté une approche intégrée dans sa lutte contre l’ARS. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a déclaré que le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale était crucial pour soutenir les efforts entrepris par les différentes entités du système des Nations Unies en Afrique centrale et pour assumer le rôle de médiation et de bons offices auprès des gouvernements des pays de la sous-région.  Préoccupé par les activités criminelles de l’Armée de résistance du Seigneur (ARS), qui continuent de toucher des milliers de personnes, le représentant s’est félicité de la coopération des pays de la région sur le plan militaire et de la stratégie régionale adoptée par l’Union africaine en juin 2011, visant notamment l’établissement d’une force d’intervention, d’un centre d’opération conjoint et d’un mécanisme conjoint de coordination.  M. Sangqu a demandé à la Commission de l’Union africaine d’établir un rapport sur les modalités de cette coopération.  Il s’est par ailleurs félicité de la décision de l’Union africaine de nommer un envoyé spécial, chargé de coordonner les différents pays partenaires engagés dans la lutte contre l’ARS, « mais sans nuire à leurs arrangements bilatéraux ».  Selon le représentant, les interventions militaires devraient s’inscrire dans le cadre d’une stratégie plus vaste englobant les activités de démobilisation, désarmement et réintégration.


M. ZHUKOV (Fédération de Russie) s’est félicité que la situation dans les pays de la région de l’Afrique centrale était relativement calme.  Il s’est cependant dit préoccupé par la libre circulation d’armes et la piraterie dans le golfe de Guinée.  Le Bureau régional des Nations Unies est un instrument essentiel dans la lutte contre ces deux phénomènes, en particulier pour renforcer la coordination entre tous les acteurs, a-t-il dit.  Tout en se félicitant de la réduction du potentiel militaire de l’Armée de résistance du Seigneur, il s’est dit inquiet de la tournure que prennent les activités de l’ARS.  Sa délégation appuie les mesures prises par l’Union africaine, et en particulier la stratégie régionale, visant la création d’une force d’intervention.  «Les opérations militaires ne suffiront pas pour éliminer l’ARS », a-t-il estimé, en souhaitant que soit adoptée une solution globale prévoyant le renforcement du processus de désarmement, démobilisation, réintégration et le développement économique et social des zones concernées.


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a fermement condamné les atrocités commises par l’Armée de résistance du Seigneur, en particulier le recrutement d’enfants soldats, les meurtres, les mutilations et les viols.  En dépit de la diminution du nombre de combattants dans les rangs de l’ARS, les activités de ce groupe armé ont continué d’avoir un impact dévastateur sur la région, a-t-il rappelé.  Il est donc crucial que tous les acteurs, nationaux, régionaux et internationaux, s’engagent en faveur de la neutralisation de cette menace, a insisté le représentant.  Encouragé par l’attention accordée par l’Union africaine et les Nations Unies à ce problème, M. Cabral a appelé les deux organisations à passer à l’action.  Tandis que les Nations Unies sont bien placées pour améliorer les efforts des pays concernés grâce au renforcement de la coopération et de l’échange d’informations, l’initiative de l’Union africaine devrait être appuyée par la communauté internationale, a souligné le représentant.  « Les campagnes destinées à faciliter la désertion des combattants de l’ARS devraient s’intensifier, de même que les activités de désarmement, de démobilisation et de réintégration », a-t-il dit.  Le représentant a ajouté que le travail réalisé jusqu’à présent était très encourageant, notamment dans la coordination des activités des Nations Unies dans la sous-région.  Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale devrait développer ses propres activités, en étroite coordination avec les gouvernements des pays d’Afrique centrale, a préconisé en conclusion M. Cabral.


M. CHARLES ARMEL DOUBANE (République centrafricaine) a rappelé que son pays vivait depuis 2008 « les affres d’une rébellion extérieure dont il s’interroge encore sur le mobile et le bien-fondé ».  L’insécurité créée par cette situation renforce la pauvreté.  La République centrafricaine, « État fragile, postconflit, dont les Forces de sécurité et de défense sont en restructuration, luttant déjà contre des rébellions internes et coupeurs de route », a déployé des hommes qui « ne sont pas parvenus à neutraliser ces bandits, aujourd’hui éparpillés sur les préfectures du Haut-Mbomou, du Mbomou et de la Haute-Kotto ».  Une unité de défense des Forces ougandaises patrouille conjointement avec les Forces centrafricaines dans cette partie orientale du territoire centrafricain.


M. Doubane s’est félicité que, depuis quelques temps, l’Union africaine, la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la récente implication des Nations Unies, à travers son Bureau régional en Afrique centrale, multiplient les rencontres en vue de trouver une solution globale.  Il a également salué la décision du Président des États-Unis, M. Barack Obama, d’envoyer dans la sous-région une centaine d’hommes pour renforcer la lutte contre « l’une des plus cruelles barbaries de notre temps ».  « Plus grande encore serait notre satisfaction si cet engagement pouvait susciter l’adhésion d’autres partenaires, restés jusque-là silencieux, voire sceptiques », a-t-il déclaré. 


Reprenant la parole, leSecrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) s’est réjoui du niveau de coopération qui prévaut déjà entre le Bureau régional des Nations Unies et la CEEAC.  Il a tout particulièrement insisté sur l’importance de la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée, question qui, a-t-il dit, doit bénéficier du soutien du Conseil de sécurité.  Le Secrétaire général de la CEEAC s’est félicité de l’adoption récente par le Conseil de sécurité de la résolution 2018 (2011) sur la question, qui reflète bien les préoccupations de la CEEAC.  M. Goma a également remercié le Gouvernement des États-Unis pour le soutien qu’il apporte aux efforts de lutte contre la piraterie dans la sous-région.


Déclaration du Président du Conseil de sécurité


      Le Conseil de sécurité condamne vigoureusement les attaques que l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) mène dans certaines parties de l’Afrique centrale, qui menacent en permanence la sécurité dans la région.  Le Conseil exprime à nouveau sa profonde inquiétude devant les atrocités commises par l’ARS, qui ont des conséquences graves sur le plan humanitaire et pour les droits de l’homme, comme le déplacement de plus de 440 000 personnes dans toute la région.  Il reste profondément préoccupé que l’ARS n’ait pas entendu les appels qu’il lui a précédemment lancés pour qu’elle cesse ses attaques.


Le Conseil condamne fermement les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme auxquelles l’ARS continue de se livrer.  Il condamne également le recrutement et l’emploi d’enfants, les meurtres et les mutilations, les viols, l’esclavage sexuel et les autres violences sexuelles, et les enlèvements.  Il exige de l’ARS qu’elles mettent immédiatement fin à toutes ses attaques, en particulier celles dirigées contre des civils, engage instamment ses dirigeants à libérer tous ceux qui ont été enlevés, et insiste pour que tous les éléments de l’ARS mettent un terme à ces pratiques, se rendent et rendent leurs armes. 


Le Conseil engage les derniers combattants de l’ARS à quitter les rangs de ce groupe et à se prévaloir des offres d’aide à la réintégration.  Depuis que l’ARS existe, plus de 12 000 combattants et victimes d’enlèvement ont quitté ses rangs, ont été réintégrés et ont retrouvé leur famille grâce à la Commission d’amnistie ougandaise.  Le Conseil souligne qu’il appuie, dans les pays touchés, la poursuite des efforts faits pour désarmer et démobiliser les ex-combattants de l’ARS et les aider à reprendre une vie normale, et note que 30 femmes et enfants ont réussi à s’échapper de deux groupes de l’ARS déployés le long de la frontière entre la République du Soudan du Sud et la République démocratique du Congo.  Il prend acte de l’action importante que mène le bureau de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) chargé du désarmement, de la démobilisation, de la réintégration, de la réinstallation ou du rapatriement en vue d’encourager et de faciliter de nouvelles défections au sein de l’ARS, et souhaite que l’ONU collabore avec les gouvernements des pays de la région pour élargir cette action à l’ensemble de la zone où sévit l’ARS.


Le Conseil salue les efforts non négligeables que déploient les armées de l’Ouganda, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo et de la République du Soudan du Sud pour faire pièce à la menace posée par l’ARS, et exhorte ces armées à se concerter et à coordonner leurs actions pour arrêter, dans les mois qui viennent, Joseph Kony et les principaux dirigeants de l’ARS et les traduire en justice.  N’ignorant pas les difficultés auxquelles sont confrontés les gouvernements de la région, le Conseil se félicite des mesures prises par la communauté internationale, en coordination avec l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies, pour donner aux armées des pays de la région les moyens de conduire des opérations efficaces contre les principaux dirigeants de l’ARS et de mieux protéger les civils.  Il note, par exemple, que les États-Unis collaborent avec les armées de la région.  Il souligne que toutes les mesures prises contre l’ARS doivent respecter les dispositions applicables du droit international humanitaire, du droit des droits de l’homme et du droit des réfugiés.


Le Conseil se félicite que l’Union africaine se mobilise davantage pour régler cette question dans le cadre de son initiative de coopération régionale pour l’élimination de l’ARS et salue l’action qu’elle mène pour créer une force d’intervention régionale, un centre d’opérations conjointet un mécanisme conjoint de coordination.  Il salue par ailleurs l’appui que fournit le Secrétaire général de l’ONU à la Commission de l’Union africaine dans le cadre du processus de planification et encourage l’Union africaine à promouvoir la coordination des activités relatives à l’ARS en communiquant dès que possible ses plans de lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur.  Il encourage vivement l’Union africaine à nommer rapidement son envoyé spécial pour les régions où sévit l’ARS, et forme le vœu que celui-ci agira promptement pour consolider la coopération entre les gouvernements de la région et promouvoir l’établissement d’un cadre régional concernant la désertion, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des combattants de l’ARS.


Le Conseil souligne qu’il incombe au premier chef aux États de la région où sévit l’ARS de protéger les civils et engage ces États à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour ce faire.  Il note, parallèlement, que les missions des Nations Unies jouent un rôle important dans la région, notamment au moyen de mesures de protection des civils, comme l’établissement de relations suivies avec la population locale, et souligne qu’elles doivent jouer un rôle prééminent dans la coordination entre toutes les parties engagées dans la lutte contre l’ARS.  Il demande que la MONUSCO et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud s’efforcent, dans la limite de leur mandat et de leurs moyens, d’accroître, au cours des prochains mois, leurs activités de protection des civils dans les secteurs où sévit l’ARS, en s’attachant tout particulièrement à protéger les populations les plus vulnérables.  Il se félicite que le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine accorde une attention accrue aux activités relatives à l’ARS en République centrafricaine et engage l’ONU à prendre de nouvelles mesures pour répondre aux besoins des populations touchées par les opérations de l’ARS dans ce pays.  Il engage tous les bureaux et toutes les missions des Nations Unies présents dans la région où sévit l’ARS à continuer d’améliorer la mise en commun de l’information et la coordination avec tous les acteurs concernés, et se félicite de l’établissement d’un rapport régional sur les droits de l’homme et l’ARS.


Le Conseil salue également les efforts consentis par l’Union européenne, les États-Unis et d’autres donateurs pour fournir une aide humanitaire aux populations touchées par les opérations de l’ARS en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et en République du Soudan du Sud.  Il souligne qu’il faut adopter une stratégie renforcée, globale et plus régionale pour faire face à la situation humanitaire, notamment apporter une aide aux victimes de violences sexuelles et d’autres attaques, et rappelle qu’il faut que toutes les parties s’attachent à promouvoir et à assurer l’accès, en toute sécurité et sans entrave, des organisations humanitaires à la population civile.  Il engage la communauté internationale à apporter son soutien au renforcement des capacités, à la bonne gouvernance et à l’action humanitaire dans les secteurs où sévit l’ARS.


Le Conseil accueille avec intérêt le rapport du Secrétaire général sur l’ARS et salue les efforts que le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale déploie, en coordination avec le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, pour établir une concertation avec les missions des Nations Unies dans la région où sévit l’ARS, ainsi qu’avec l’Union africaine et les États d’Afrique centrale touchés en vue de faciliter la coopération sur les questions liées à la lutte contre la menace que représente l’ARS.  Il engage le Bureau régional à mettre au point, en collaboration avec les missions des Nations Unies et l’Union africaine, une stratégie régionale pour une assistance humanitaire internationale et une aide au développement et à la consolidation de la paix dans la région où sévit l’ARS, qui permettrait de consolider les mécanismes transfrontières en vue d’améliorer la protection des civils, les dispositifs d’alerte rapide, l’accès et l’intervention du personnel humanitaire et l’appui nécessaire à la réintégration des déplacés, des victimes d’enlèvementet des ex-combattants, ainsi que de renforcer la capacité globale des États concernés d’exercer leur autorité sur l’ensemble de leur territoire. 


Le Conseil rappelle les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale à l’encontre de trois autres dirigeants de l’ARS qui sont accusés, entre autres choses, d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, y compris des meurtres, des viols et des enlèvements d’enfants pour les enrôler, et engage tous les États à coopérer avec les autorités ougandaises et la Cour pour exécuter ces mandats et traduire en justice les auteurs des atrocités.  Il rappelle également sa déclaration de juin 2006 (PRST/2006/28) et réaffirme qu’il importe au plus haut point de promouvoir la justice et l’état de droit, notamment le respect des droits de l’homme, en tant qu’élément indispensable d’une paix durable.


Le Conseil prie le Secrétaire général de le tenir informé de la situation concernant l’ARS, en lui présentant notamment, avant le 31 mai 2012, un rapport unique sur le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et l’ARS faisait état des possibilités d’améliorer l’échange d’informations entre l’Union africaine, les États touchés par les opérations de l’ARS et les missions des Nations Unies et définissant le rôle du Bureau régional dans la coordination des actions menées pour lutter contre l’ARS.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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