CS/10349

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour

29/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10349
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6597e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN LE MANDAT DE L’OPÉRATION HYBRIDE UNION AFRICAINE-NATIONS UNIES AU DARFOUR


Il appelle à l’établissement d’un processus politique interne au Darfour


Le Conseil de sécurité a décidé, cet après-midi, de proroger le mandat de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour une durée d’un an, jusqu’au 31 juillet 2012. 


Au titre de la résolution 2003 (2011) adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil se félicite de l’intention du Secrétaire général d’examiner, en consultation avec l’Union africaine (UA), le nombre de fonctionnaires en tenue dont la MINUAD a besoin pour s’acquitter de son mandat de la manière la plus efficace et rationnelle possible.


Le Conseil de sécurité demande ainsi au Secrétaire général de lui faire rapport sur cette question dans les 90 jours suivant l’adoption de la résolution 2003. 


Par ailleurs, le Conseil, qui exprime de nouveau sa préoccupation face à la détérioration de la situation humanitaire dans certaines zones du Darfour, appelle à la pleine mise en œuvre du Communiqué commun du Gouvernement soudanais et de l’ONU sur la facilitation des activités humanitaires au Darfour. 


Le Conseil de sécurité note« que le conflit dans une partie du Soudan touche les autres parties du pays et le reste de la région ».  Il préconise une coordination étroite entre les missions présentes dans la région: la MINUAD, la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).


Conscient du rôle complémentaire que pourrait jouer un véritable processus politique impartial interne au Darfour, mené par l’Union africaine et l’ONU, le Conseil de sécurité prie le Gouvernement soudanais et les mouvements armés de contribuer à la création de conditions propices à l’établissement d’un processus politique interne au Darfour qui permette à toutes les parties prenantes darfouriennes de participer à un dialogue constructif et ouvert.


Texte de la résolution 2003 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant ses précédentes résolutions et les déclarations de son président concernant la situation au Soudan et soulignant l’importance de s’y conformer pleinement,


Réaffirmant également son attachement résolu à la souveraineté, à l’unité, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Soudan et sa détermination d’œuvrer avec le Gouvernement soudanais, en respectant pleinement sa souveraineté, pour l’aider à s’attaquer aux divers défis qui se posent au Soudan,


Rappelant ses précédentes résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009), relatives à la protection des civils dans les conflits armés, qui réaffirment, entre autres, les dispositions pertinentes du Document final du Sommet mondial des Nations Unies; 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011), sur les enfants et les conflits armés; 1502 (2003) sur la protection des agents humanitaires et du personnel des Nations Unies; et 1325 (2000) et les résolutions apparentées sur les femmes, la paix et la sécurité et sur les enfants et les conflits armés,


Rappelant ses résolutions réaffirmant qu’il ne peut y avoir de paix sans justice, et rappelant l’importance qu’il attache à ce que cesse l’impunité et à ce que les auteurs des crimes commis au Darfour soient traduits en justice,


Ayant à l’esprit que la Convention relative au statut des réfugiés du 28 juillet 1951 et son protocole additionnel du 16 décembre 1966, ainsi que la Convention de 1969 de l’Organisation de l’unité africaine régissant des aspects précis des problèmes des réfugiés en Afrique, et la Convention de l’Union africaine du 29 octobre 2009 relative à l’aide et la protection en faveur des personnes déplacées dans leur propre pays en Afrique,


Rappelant le rapport sur les enfants et les conflits armés au Soudan, en date du 10 février 2009 (S/2009/84), notamment les recommandations qui y figurent, ainsi que les conclusions approuvées par le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés au Soudan (S/AC.51/2009/5), et rappelant aussi le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés au Soudan en date du 5 juillet 2011 (S/2011/413),


Exprimant sa volonté et sa détermination résolues de soutenir le processus Union africaine (UA)-ONU de paix au Darfour, accueilli par l’État du Qatar, déplorant le fait que certains groupes refusent toujours de se joindre à ce processus et leur demandant très instamment de le faire sans délai ni conditions préalables,


Se félicitant des résultats de la Conférence de toutes les parties prenantes du Darfour du 31 mai 2011 et de la signature, le 14 juillet, de l’Accord entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice (MLJ) sur l’adoption du Document de Doha pour la paix au Darfour en tant qu’avancée importante du processus de paix et en tant que base pour des consultations sur un processus de paix au Darfour impartial mené dans l’environnement favorable nécessaire, et exhortant le Gouvernement soudanais et tous les mouvements armés à tout faire pour parvenir à un règlement de paix global sur la base du Document de Doha pour la paix au Darfour et s’accorder sans tarder sur un cessez-le-feu permanent,


Se félicitant également de la création du Comité de suivi pour le Darfour, présidé par l’État du Qatar, et de l’engagement continu du Qatar avec l’Union africaine et l’ONU en faveur d’un processus de paix au Darfour facilité sur le plan international, incluant le Gouvernement soudanais et les mouvements armés, et encourageant l’Union africaine et l’ONU à poursuivre activement leurs efforts,


Soulignant, sans préjudice de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui incombe au Conseil de sécurité, l’importance du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique, en particulier au Soudan, et se félicitant en particulier des efforts déployés par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau pour le Soudan sous la conduite du Président Mbeki agissant en coopération avec la MINUAD pour relever, de manière globale et sans exclusive, les défis de la paix, de la justice et de la réconciliation au Darfour,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général du 8 juillet (S/2011/422) sur la MINUAD,


Insistant sur la nécessité pour le Conseil d’adopter une démarche stratégique rigoureuse à l’égard du déploiement des opérations de maintien de la paix, en vue d’améliorer l’efficacité des missions de maintien de la paix, se félicitant de la mise en œuvre de plus en plus complète par la MINUAD de son mandat au titre du Chapitre VII de la Charte, et l’encourageant à poursuivre dans cette voie, et soulignant l’importance de la nécessité que la MINUAD soit en mesure d’empêcher que la mise en œuvre de son mandat soit menacée et d’assurer la sécurité et la sûreté du personnel chargé du maintien de la paix, conformément à la Charte des Nations Unies,


Exprimant sa profonde préoccupation devant la détérioration de la situation en matière de sécurité dans certaines parties du Darfour, notamment les violations du cessez-le-feu, les attaques par des groupes rebelles, le bombardement par le Gouvernement soudanais, les combats intertribaux, les attaques contre les agents humanitaires et les Casques bleus, qui ont restreint l’accès humanitaire à des zones de conflit où se trouvent des populations civiles vulnérables, comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général, et le déplacement de dizaines de milliers de civils, et exhortant toutes les parties à cesser les hostilités, y compris tous les actes de violence commis contre des civils, et à faciliter d’urgence un accès humanitaire sans entrave,


Exprimant aussi sa préoccupation devant la résurgence des hostilités entre le Gouvernement soudanais et l’Armée de libération du Soudan, faction Minni Minawi, et les hostilités qui se poursuivent entre le Gouvernement soudanais et l’Armée de libération du Soudan, faction Abdul Wahid, et le Mouvement pour la justice et l’égalité, et réitérant qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit du Darfour et qu’un règlement politique sans exclusive est essentiel au rétablissement de la paix,


Réitérant sa condamnation de toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au Darfour et en rapport avec le Darfour, exhortant toutes les parties à se conformer à leurs obligations en vertu des droits de l’homme et du droit international humanitaire, soulignant la nécessité de traduire en justice les auteurs de tels crimes, et demandant instamment au Gouvernement soudanais de se conformer à ses obligations à cet égard,


Réaffirmant sa préoccupation devant l’effet préjudiciable de la violence qui se poursuit au Darfour sur la stabilité de l’ensemble du Soudan ainsi que de la région, se félicitant de l’amélioration des relations entre le Soudan et le Tchad, ainsi que du déploiement d’une force mixte, comprenant des forces de la République centrafricaine sous commandement conjoint le long de la frontière, et encourageant le Soudan, le Tchad et la République centrafricaine à continuer de coopérer en vue de parvenir à la paix et la stabilité au Darfour et dans toute la région,


Exprimant sa préoccupation devant les allégations de liens entre des mouvements armés au Darfour et des groupes extérieurs au Darfour,


Constatant que la situation au Soudan constitue une menace à la paix et la sécurité internationales,


1.    Décide de proroger le mandat de la MINUAD établi dans la résolution 1769 (2007) pour une nouvelle période de 12 mois s’achevant le 31 juillet 2012;


2.    Se félicite de l’intention du Secrétaire général d’examiner, en consultation avec l’Union africaine, le nombre de fonctionnaires en tenue dont la MINUAD a besoin pour s’acquitter de son mandat de la manière la plus efficace et rationnelle possible, et prie le Secrétaire général de présenter un rapport sur cette question, dans le cadre énoncé au paragraphe 12, 180 jours au plus tard après l’adoption de la présente résolution;


3.    Souligne que la MINUAD doit faire tout ce que lui permettent son mandat et ses capacités, en accordant la priorité aux décisions concernant l’utilisation de ses capacités et ressources pour a) assurer la protection des civils partout au Darfour, y compris en déployant des troupes à titre préventif et en organisant des patrouilles dans les zones à haut risque, en sécurisant les camps de personnes déplacées et les zones adjacentes, et en mettant en œuvre une stratégie et des capacités d’alerte rapide à l’échelle de la mission et b) assurer un accès rapide, sûr et sans entrave aux organisations humanitaires, la sûreté et la sécurité du personnel humanitaire et la protection des activités humanitaires, de façon à faciliter l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire dans l’ensemble du Darfour; et prie la MINUAD d’utiliser au mieux ses capacités, en coopération avec l’équipe de pays des Nations Unies et les autres acteurs internationaux et non gouvernementaux, pour mettre en œuvre sa stratégie globale à l’échelle de la Mission visant à atteindre ces objectifs;


3 bis. Réaffirme qu’il importe de promouvoir le processus politique mené par l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies en faveur du Darfour, se félicite de la priorité accordée aux efforts menés en permanence par la MINUAD pour soutenir et compléter cette action conformément aux paragraphes 5, 6 et 7 ci‑après, et salue l’action menée par le Groupe de haut niveau de l’Union africaine pour le Soudan à cet égard;


4.    Souligne le mandat qui a été confié à la MINUAD en vertu du Chapitre VII, comme défini dans la résolution 1769 (2007), selon lequel les tâches essentielles de la Mission consistent à protéger les civils, sans préjudice de la responsabilité principale du Gouvernement soudanais, et à assurer la libre circulation et la sécurité de son personnel et des agents humanitaires;


5.    Exige de toutes les parties au conflit, y compris tous les mouvements armés, qu’elles s’engagent immédiatement et sans condition préalable à faire tout leur possible pour parvenir à un cessez-le-feu permanent et à un règlement de paix global, sur le fondement du Document de Doha pour la paix au Darfour, afin de permettre à la région de connaître une paix stable et durable;


6.    Est conscient, à cet égard, du rôle complémentaire que pourrait jouer un véritable processus politique impartial interne au Darfour, mené par l’Union africaine et l’ONU; prie le Gouvernement soudanais et les mouvements armés de contribuer à la création de conditions propices à l’établissement d’un processus politique interne au Darfour qui permette à toutes les parties prenantes darfouriennes de participer systématiquement et durablement à un dialogue constructif et ouvert; note que, malgré des avancées dans le processus de paix, certains aspects importants des conditions préalables à l’établissement d’un processus politique interne au Darfour ne sont toujours pas en place, notamment le respect des droits civils et politiques des participants garantissant qu’ils puissent exprimer leur opinion sans crainte de représailles, la liberté d’expression et de réunion pour que les consultations soient ouvertes, la libre circulation des participants et des membres de la MINUAD, la participation proportionnelle de tous les Darfouriens, le droit de vivre à l’abri du harcèlement, des arrestations arbitraires et de l’intimidation, et le droit de ne pas subir de pressions de la part du Gouvernement ou des mouvements armés; prie la MINUAD d’évaluer si les groupes défavorisés, tels que les personnes déplacées, les réfugiés et les associations de femmes, sont prêts à y participer, et de renforcer les capacités de ces groupes;


7.    Prie le Secrétaire général de communiquer dans les rapports qu’il présente régulièrement, dont il est question au paragraphe 12 ci-après, une évaluation des éléments énoncés au paragraphe 6 ci-dessus, pour lui permettre de définir, en tenant compte des avis de l’Union africaine, l’appui que la MINUAD doit continuer d’apporter au processus politique interne au Darfour;


8.    Salue l’intention du Secrétaire général d’établir une feuille de route pour le processus de paix au Darfour, et le prie, pour ce faire, de travailler en concertation étroite avec l’Union africaine, et de consulter, selon qu’il conviendra, toutes les parties prenantes soudanaises ainsi que le Comité de suivi pour le Darfour, compte tenu des paragraphes 5, 6 et 7 ci-dessus, et prie également le Secrétaire général de lui rendre compte de la feuille de route dans son prochain rapport trimestriel;


9.    Remercie les pays qui fournissent des contingents et des effectifs de police ainsi que les donateurs à la MINUAD; condamne énergiquement toute agression contre la MINUAD; souligne que toute attaque ou menace contre la MINUAD est inacceptable; exige que de telles attaques ne se reproduisent pas, souligne la nécessité de renforcer la sécurité et la sûreté du personnel de la MINUAD ainsi que de mettre fin à l’impunité de ceux qui attaquent les soldats de la paix et, à cet égard, exhorte le Gouvernement soudanais à tout mettre en œuvre pour traduire en justice les auteurs de ces crimes;


10.   Se félicite de la crédibilité de l’action du Mécanisme tripartite, mais se dit profondément préoccupé par les restrictions qui continuent d’être imposées à la liberté de mouvement et aux opérations de la MINUAD, en particulier dans les zones où il y a eu un conflit récemment; demande à toutes les parties au Darfour de lever tous les obstacles empêchant la MINUAD de s’acquitter intégralement et convenablement de son mandat, notamment d’assurer sa sécurité et sa liberté de mouvement; et, à cet égard, exhorte le Gouvernement soudanais à respecter intégralement et sans retard les dispositions de l’Accord sur le statut des forces, notamment en octroyant les autorisations de vol et d’importation de matériel, en permettant à la MINUAD de faire pleinement usage des moyens aériens à sa disposition, et en délivrant rapidement les visas destinés au personnel de la MINUAD; déplore les retards qui persistent dans la délivrance de ces visas, ce qui risque de mettre sérieusement en péril la capacité de la Mission de s’acquitter de son mandat; et prie instamment le Gouvernement soudanais d’honorer l’engagement opportun qu’il a pris de rattraper le retard accumulé dans l’examen des demandes de visa; et exprime sa vive inquiétude quant à la détention par le Gouvernement soudanais, en violation de l’Accord sur le statut des forces, d’agents de la MINUAD recrutés sur le plan local, et exige du Gouvernement soudanais qu’il respecte les droits dont bénéficie le personnel de la MINUAD en vertu dudit accord;


11.   Exige qu’un permis soit délivré à la MINUAD, conformément à ce que prévoit l’Accord sur le statut des forces, pour qu’elle dispose de son propre émetteur radio et puisse ainsi communiquer librement avec toutes les parties prenantes darfouriennes;


12.   Prie le Secrétaire général de continuer à lui faire rapport tous les 90 jours sur les progrès réalisés dans l’exécution du mandat de la MINUAD dans l’ensemble du Darfour, y compris sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie mentionnée au paragraphe 3 ci-dessus, notamment en évaluant ces progrès à l’aune des objectifs et des indicateurs énoncés dans l’annexe II du rapport du Secrétaire général du 16 novembre 2009, ainsi que sur les progrès concernant les conditions de sécurité et la situation humanitaire, y compris dans les sites de déplacés et les camps de réfugiés, les droits de l’homme, les violations du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme, et sur les actions de relèvement rapide et le respect par toutes les parties de leurs obligations internationales;


13.   Exige de toutes les parties au conflit au Darfour qu’elles mettent fin immédiatement à la violence et aux attaques contre les civils et les personnels humanitaires, et respectent les obligations que leur imposent le droit des droits de l’homme et le droit international humanitaire; affirme, à cet égard, qu’il est fermement opposé à toute violation grave du droit international humanitaire et des droits de l’homme; demande un arrêt immédiat des hostilités et invite toutes les parties à s’engager à respecter un cessez-le-feu durable et permanent; prie le Secrétaire général de procéder à des consultations avec les parties afin d’établir un mécanisme plus efficace de surveillance du cessez-le-feu; et souligne que la MINUAD doit notifier tout cas grave de violence qui porte atteinte aux efforts constructifs et sans réserve des parties en vue de la paix;


14.   Se déclare profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans certaines parties du Darfour, par les menaces qui continuent de peser sur les organisations humanitaires et par la restriction de la liberté de passage des secours au Darfour, conséquences de l’insécurité accrue, des agressions contre le personnel humanitaire et du refus d’accès par les parties au conflit; demande que les termes du Communiqué commun du Gouvernement soudanais et de l’ONU sur la facilitation de l’activité humanitaire au Darfour soient intégralement appliqués, y compris en ce qui concerne la délivrance rapide de visas et de permis de travail au personnel des organisations humanitaires; et exige du Gouvernement soudanais, de toutes les milices, des groupes armés et de toutes les autres parties prenantes qu’ils veillent à ménager aux organisations humanitaires et à leur personnel tout accès, en toute sécurité et liberté, aux populations dans le besoin afin qu’elles puissent leur apporter l’aide humanitaire nécessaire et souligne l’importance du respect des principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance dans la fourniture de l’aide humanitaire;


15.   Condamne les violations des droits de l’homme commises au Darfour ou liées au Darfour, notamment les arrestations et détentions arbitraires, se déclare vivement préoccupé par la situation des personnes ainsi détenues arbitrairement, parmi lesquelles se trouvent des membres de la société civile et des personnes déplacées, et souligne qu’il importe de s’assurer que la MINUAD, dans le cadre de son mandat actuel, et d’autres organisations compétentes sont en mesure de surveiller la situation de ces personnes; demande au Gouvernement soudanais de s’acquitter pleinement de ses obligations, y compris d’honorer l’engagement qu’il a pris de lever l’état d’urgence au Darfour, de libérer tous les prisonniers politiques, de permettre la liberté d’expression et de s’efforcer effectivement de faire en sorte que, quels que soient les auteurs de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ils soient tenus de rendre des comptes, et souligne qu’il importe que la MINUAD œuvre à la promotion des droits de l’homme et s’emploie à porter les atteintes aux droits de l’homme à l’attention des autorités et à rendre compte des violations flagrantes au Conseil de sécurité;


16.   Note que le conflit dans une partie du Soudan touche les autres parties du pays et le reste de la région; et préconise une coordination étroite entre les missions présentes dans la région, notamment la MINUAD, la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), et prie le Secrétaire général d’assurer une coopération efficace avec d’autres missions;


17.   Souligne qu’il importe de trouver pour les réfugiés et les déplacés des solutions durables et dignes, et d’assurer leur pleine participation à la préparation et à la mise en œuvre de ces solutions, exige que toutes les parties au conflit au Darfour créent les conditions propices au retour librement consenti et durable, en toute sécurité et dans la dignité, des réfugiés et des déplacés, ou leur intégration locale; prend note des informations porteuses d’espoir, qu’a relayées le Secrétaire général dans son rapport, selon lesquelles un certain nombre de personnes déplacées seraient rentrées volontairement dans leurs villages ou leurs lieux d’origine; souligne le rôle essentiel du mécanisme conjoint de vérification pour s’assurer que les retours sont effectivement volontaires et se déclare vivement préoccupé que des obstacles administratifs en réduisent l’efficacité et en sapent l’indépendance;


18.   Note que de bonnes conditions de sécurité et la liberté de circulation faciliteront grandement les initiatives en faveur d’un relèvement rapide et le retour à une situation normale au Darfour; souligne qu’il importe de déployer des efforts en vue d’un relèvement rapide du Darfour, lorsque ces efforts sont appropriés et, à cet égard, encourage la MINUAD à faciliter, dans les limites de son mandat actuel, les travaux de l’équipe de pays des Nations Unies et des organismes spécialisés visant au relèvement et à la reconstruction rapides du Darfour, en assurant notamment la sécurité de la zone; et appelle toutes les parties à accorder une entière liberté d’accès et le Gouvernement soudanais à lever toutes les restrictions d’accès, à s’employer à éliminer les causes profondes de la crise du Darfour et à accroître l’investissement consacré aux activités de relèvement rapide;


18 bis. Se félicite des résultats de la conférence internationale du Darfour sur l’eau, tenue à Khartoum les 27 et 28 juin 2011, qui sont un pas en avant vers une paix durable, et appelle la MINUAD, dans les limites de son mandat, et tous les autres organismes des Nations Unies, en particulier l’UNICEF, le PNUD et le PNUE, ainsi que les acteurs et donateurs internationaux, à honorer les engagements qu’ils ont pris à cette conférence;


19.   Se déclare vivement préoccupé par la persistance de la violence et des conflits localisés et par leur impact sur les populations civiles mais, dans ce contexte, note que le nombre des affrontements intertribaux diminue, et appelle toutes les parties à faire cesser ces affrontements et à s’engager sur la voie de la réconciliation; se déclare vivement préoccupé également par la prolifération des armes, en particulier des armes légères et de petit calibre et, à cet égard, prie la MINUAD de maintenir son appui aux mécanismes locaux de règlement des différends, afin de vérifier si des armes et matériels connexes sont présents au Darfour, conformément à son mandat tel qu’il est défini au paragraphe 9 de la résolution 1769 et, dans ce contexte, de continuer à coopérer avec le Groupe d’experts sur le Soudan créé par la résolution 1591 (2005) afin de faciliter son action;


20.   Exige que les parties au conflit prennent immédiatement les mesures nécessaires pour protéger les populations civiles, notamment les femmes et les enfants, contre toutes les formes de violence sexuelle, conformément à la résolution 1820 (2008); demande à la MINUAD de signaler les cas de violence sexuelle et sexiste et d’évaluer les progrès accomplis dans l’élimination de ces violences, et insiste sur la nécessité d’inclure la protection des femmes et des enfants contre les violences sexuelles et sexistes dans la stratégie de protection des civils à l’échelle de la mission mentionnée au paragraphe 3 ci-dessus, et prie le Secrétaire général de veiller à ce que la MINUAD applique les dispositions pertinentes des résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010), notamment celles qui visent à promouvoir la participation des femmes par la nomination de conseillers pour la protection des femmes, et de faire figurer des informations à ce sujet dans son rapport au Conseil;


21.   Prie le Secrétaire général d’assurer a) le suivi constant de la situation des enfants et l’établissement des rapports à ce sujet visés au paragraphe 12 ci-dessus, et b) la poursuite du dialogue avec les parties au conflit en vue de l’élaboration de plans d’action assortis d’un échéancier destinés à mettre un terme au recrutement et à l’emploi d’enfants soldats et aux autres violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme dont les enfants sont des victimes;


22.   Prie le Secrétaire général d’examiner et de mettre à jour régulièrement le concept d’opérations et les règles d’engagement de la MINUAD, conformément au mandat de la Mission défini dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, et d’en rendre compte, dans les rapports auxquels il est fait référence au paragraphe 12 ci-dessus, au Conseil et aux pays fournisseurs de contingents;


23.   Décide de rester saisi de la question.


Déclarations après le vote


L’Afrique du Sud, le Nigéria et le Gabon se sont félicités de l’adoption d’une résolution saluant la signature, le 14 juillet dernier, de l’Accord entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice (MLJ), et portant sur l’adoption du Document de Doha pour la paix au Darfour, « en tant qu’avancée importante du processus de paix et en tant que base pour des consultations sur un processus de paix au Darfour impartial mené dans l’environnement favorable qui était nécessaire ». 


Ces trois délégations ont également attiré l’attention sur le rôle indispensable de la MINUAD pour promouvoir la paix et la stabilité au Darfour et dans tout le Soudan, l’Ambassadeur du Nigéria estimant que la coopération renforcée entre l’ONU et l’Union africaine « est un socle pour la paix ».  Ces délégations africaines ont aussi souligné que le processus de paix au Darfour doit constituer une priorité du Conseil de sécurité basée sur les aspects positifs des négociations de Doha. 


De leur côté, les États-Unis et le Royaume-Uni ont déclaré qu’il incombe en premier lieu au Gouvernement du Soudan de créer un environnement propice et favorable au processus politique de paix au Darfour.  Les représentants de ces deux pays ont jugé que la MINUAD avait un rôle unique à tenir pour protéger les civils en continuant en particulier de demander au Gouvernement soudanais de garantir les accès humanitaires aux populations dans le besoin dès que la nécessité s’en fait sentir. 


Pour sa part, la Fédération de Russie a insisté sur le fait qu’il est indispensable que soit mis en place un véritable dialogue interne au Darfour, comme le demande la résolution, ce dialogue devant inclure la société civile.  « La MINUAD peut faciliter cette intégration », a estimé le représentant russe. 


La Chine a, quant à elle, plaidé pour la mise en œuvre de la résolution 2003, qui représente une « nouvelle feuille de route pour l’avenir du Darfour ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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