CPSD/494

Quatrième Commission: de nombreuses délégations déplorent les pertes humaines et économiques causées par les mines antipersonnel

28/10/2011
Assemblée généraleCPSD/494
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission                                      

18e séance – matin                                         


QUATRIÈME COMMISSION: DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS DÉPLORENT LES PERTES

HUMAINES ET ÉCONOMIQUES CAUSÉES PAR LES MINES ANTIPERSONNEL


Elles dénoncent l’utilisation continue d’armes à sous-munitions par certains États

au mépris de la volonté et des règles promulguées par la communauté internationale


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a examiné aujourd’hui la question de l’assistance à la lutte antimines.


Au cours de cette séance de travail, les délégations ont adopté, sans vote, un projet de résolution relatif à la question inscrite à l’ordre du jour et par lequel l’Assemblée générale encouragerait notamment tous les programmes et organismes multilatéraux, régionaux et nationaux compétents à inclure des activités de lutte antimines, notamment de déminage, dans leurs programmes d’aide humanitaire et d’aide au relèvement, à la reconstruction et au développement.


Le débat général a donné à de nombreuses délégations l’opportunité de faire le point sur les progrès réalisés dans le cadre de leur programme national de lutte antimines. 


L’impact destructeur des mines terrestres antipersonnel et des armes à sous-munitions sur les populations et l’environnement des pays affectés représente un véritable obstacle au développement, ont souligné à plusieurs reprises les délégations des États d’Afrique qui ont pris part au débat.   Certains intervenants ont relevé que l’Afrique est en effet le continent qui compte le plus grand nombre d’États touchés par le problème des mines antipersonnel.  La délégation de la République démocratique populaire lao a rappelé que ce pays était « par tête d’habitant la nation sur laquelle le plus grand nombre de bombes et explosifs de tous genres ait jamais été déversé ».  Autres pays affectés par les mines, la Thaïlande, la Colombie et le Tadjikistan ont eux aussi, à l’instar des pays d’Afrique, exhorté tous les États Membres, ONG (organisation non gouvernementale), société civile et autres acteurs mondiaux, régionaux, nationaux ou locaux, à déployer tous les efforts nécessaires pour que la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de la production, du transfert et de l’usage des mines terrestres antipersonnel, et la Convention contre les armes à sous-munitions deviennent des instruments universels.


Bien qu’un consensus se soit dégagé en ce qui concerne la nécessité de développer des capacités nationales de lutte antimines, les pays directement touchés par ce problème ont cependant souligné que le succès de cette lutte reste tributaire de la coopération internationale en la matière.


Le représentant des nouvelles autorités libyennes a demandé à l’ONU plus de coopération avec la Libye dans le domaine de la lutte antimines afin d’aider son pays à renforcer ses capacités nationales en la matière.  Il a affirmé que lors du conflit que vient de connaître la Libye, « des centaines de milliers de mines antipersonnel ont été déployées à la fois sur des terres agricoles et à l’intérieur des villes par les forces pro-Qadhafi », et que son pays comptait sur un soutien de la communauté internationale pour pouvoir rapidement faire face au défi posé par ces engins explosifs.


Parlant de l’esprit de coopération qui doit régner sur la question de la lutte antimines, le représentant du Soudan a souligné que le Gouvernement soudanais s’est engagé à rendre disponibles les cartes des champs de mines créés par les forces soudanaises dans la région d’Abyei et a émis l’espoir de voir le Gouvernement du Soudan du Sud en faire de même.


Les délégations ont reconnu l’impact majeur qu’a eu la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction.  Mais elles ont dénoncé « certains pays qui, cette année même, ont fait usage d’armes à sous-munitions », en totale violation de l’esprit et des engagements pris lors de la signature de la Convention sur les armes à sous-munitions.


Le rapport* du Secrétaire général sur l’assistance à la lutte antimines a été présenté à la Commission par M. Dmitry Tiitov, Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité, du Département des opérations de maintien de la paix.


La Quatrième Commission se réunira lundi, le 31 octobre, à 15 heures.  Elle procédera alors à l’examen du point de son ordre du jour relatif à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).


*A/66/292


Rapport du Secrétaire général sur l’assistance à la lutte antimines (A/66/292)


Ce rapport du Secrétaire général couvre la période allant d’août 2009 à juillet 2011.  Le Secrétaire général y souligne l’impact de la lutte antimines dans les cinq grands domaines d’intervention des Nations Unies, à savoir: la paix et la sécurité, les affaires humanitaires, le développement économique, les droits de l’homme et le droit international.  M. Ban Ki-moon y décrit les mesures prises par l’Équipe de lutte antimines de l’ONU pour intégrer la lutte antimines à ces cinq domaines.


Le rapport fait également le point sur les mesures prises pour promouvoir l’universalisation et la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux relatifs à la lutte antimines et mentionne les principaux faits nouveaux, dont l’adoption du Plan d’action de Carthagène pour 2010-2014, qui a pour objet d’appuyer la mise en œuvre renforcée de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel); l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions le 1er août 2010, et la première réunion des États parties à la Convention, qui a eu lieu à Vientiane, en République démocratique populaire lao, du 9 au 12 novembre 2010.


Le rapport revient également sur les évolutions, synergies, progrès et défis qui restent à relever en matière de lutte antimines dans le cadre de la Stratégie des Nations Unies contre les mines pour la période 2006-2010, et dans certains programmes nationaux de lutte antimines, notamment en Albanie,  Afghanistan, Cambodge, Pakistan, Somalie, Soudan, ou Yémen.  Dans ce rapport le Secrétaire général rappelle aussi que la coordination et les partenariats entre différents acteurs des Nations Unies participant à la lutte antimines ont continué dans le cadre du Groupe interinstitutions de coordination de la lutte antimines.  Dans ce cadre, il juge essentiels l’élaboration et le maintien à jour des normes internationales de la lutte antimines pour l’appui fourni par l’ONU aux spécialistes de la lutte antimines.


Par ailleurs, le rapport présente les résultats de la mise en œuvre de la Stratégie interinstitutionnelle des Nations Unies.  Il ressort des premiers résultats que le nombre de civils tués ou blessés par des mines a baissé d’au moins 50%, que la corrélation entre la lutte antimines et les activités humanitaires et de développement donne des résultats positifs, que la lutte antimines a été intégrée dans les plans nationaux de reconstruction et de développement, ou encore que divers pays se sont dotés de services de lutte antimines.  Enfin le rapport contient une série d’observations faites par le Secrétaire général sur la situation des mines dans le monde.  M Ban recommande que la communauté internationale continue d’apporter un soutien politique et financier à l’élimination des mines terrestres au risque de payer un lourd tribut en vies humaines et compromettre les efforts collectifs déployés en vue de promouvoir la paix et la sécurité à long terme.


Assistance à la lutte antimines (A/66/292)


Suite du débat général


M. ANDRAS KOS (Union européenne) a salué les progrès enregistrés ces dernières années dans le cadre de la lutte antimines et dans l’assistance aux victimes de ces engins explosifs, tout en se déclarant conscient des défis qui restent à relever.  Dans ce contexte, le représentant a estimé que la onzième réunion des États parties à la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel), qui aura lieu du 28 novembre au 2 décembre prochain, à Phnom Penh, au Cambodge, donnera à la communauté internationale l’occasion d’évaluer le respect des engagements pris pour un monde sans mines.


Pour sa part, a dit M. Kos, l’Union européenne est disposée à mettre en œuvre le Plan d’action de Carthagène.  De même, l’Union européenne est déterminée à poursuivre sa coopération avec les États victimes de ces mines, à condition toutefois que ces derniers fassent de la lutte antimines et de l’assistance aux victimes une priorité.  L’Union européenne continuera, en outre, à fournir un appui aux États qui veulent finaliser les dispositions de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, a ajouté le représentant, avant d’inviter les délégations à soutenir la résolution relative à l’action antimines qui est traditionnellement présentée par les États membres de l’Union européenne.


M. MARTIN VIDAL (Uruguay), qui s’exprimait au nom des pays du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a salué le fait que depuis l’adoption de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, plus de 45 millions de ces mines ont été détruites, et leur production et leur vente sont pratiquement arrêtées.  Cela prouve, a dit M. Vidal, l’efficacité des actions prises et menées de manière collective.  Les pays du MERCOSUR tiennent à rappeler quelques éléments qui illustrent la nature perverse des mines antipersonnel, notamment le fait qu’elles soient souvent déclenchées par des civils qui en sont les principales victimes, car une fois posées, elles sont « aveugles » et touchent le plus souvent des innocents.  M. Vidal a également souligné que le déminage est un processus de longue durée, dangereux et coûteux.  Le MERCOSUR est déterminé à poursuivre son action en vue de la destruction des mines antipersonnel dans l’hémisphère des Amériques et à fournir une assistance aux victimes, a souligné M. Vidal.


Le représentant des pays du MERCOSUR a mis également l’accent sur la nécessité de remettre en état les terres qui ont servi de champs de mines.  Si les progrès enregistrés au cours des deux dernières années dans l’action antimines sont les bienvenus, il reste cependant encore beaucoup à faire, a constaté M. Vidal.  À ce titre, il a rappelé que la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel envisage, dans son article 5, que les États parties puissent demander un prolongement des délais de leurs actions de déminage.  Il faut s’assurer que l’engagement pris en la matière par les États soit renouvelé jusqu’à ce qu’ils s’acquittent des obligations qui leur incombent dans le cadre de la Convention.  Un des principaux défis auxquels la communauté internationale est confrontée est celle de faire face aux besoins des nombreuses victimes des mines antipersonnel et de faire respecter leurs droits en tant que personnes handicapées, a relevé M. Vidal.  À ce titre, les pays bailleurs de fonds doivent jouer un rôle important pour aider les autres pays à mettre en place les structures étatiques dont ils ont besoin pour faciliter les prestations d’aide aux victimes.


M. ABUZIED SHAMSELDIM AHMED MOHAMED (Soudan) a rappelé qu’en tant que pays touché par les mines, le Soudan souhaite apporter une assistance aux personnes victimes de ces armes.  Dans ce cadre, le Soudan dispose d’un programme national qui a enregistré de nombreux succès, notamment en matière de déminage, a indiqué le représentant.  Il a ensuite déclaré que le Gouvernement soudanais s’est engagé à rendre disponibles les cartes des champs de mines créés dans la région d’Abyei et a émis l’espoir que le Gouvernement du Soudan du Sud en fera de même.  Le représentant a aussi indiqué qu’un programme de formation a été lancé pour sensibiliser les populations aux dangers que peuvent représenter les mines terrestres antipersonnel.  Par ailleurs, le Soudan, en tant qu’État partie à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, a participé à différents ateliers et séminaires consacrés à ce thème.  « Ceci prouve l’importance que notre pays attache à la lutte antimines et à l’assistance aux victimes », a ajouté le représentant, avant de souligner l’importance de la coopération internationale dans ce domaine.


M. PAPA OMAR NDIAYE (Sénégal) a déclaré que « la menace persistante du terrible fléau des mines heurte les consciences et constitue un défi permanent à la communauté internationale ».  L’Afrique apparaît malheureusement comme le continent ayant le plus grand nombre d’États affectés par ce problème, a-t-il constaté.  Conformément aux dispositions de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, il conviendrait de consentir des efforts politiques, financiers et matériels substantiels et durables pour éradiquer ce phénomène et ses effets.  Ces efforts devraient être déployés dans le cadre d’engagements nationaux, ainsi que dans le cadre de la coopération et de l’assistance bilatérale, régionale et internationale, a dit M. Ndiaye. 


Le représentant a salué le Plan d’action de Carthagène (2010-2014) qui engage les États parties à entreprendre une série d’actions spécifiques au cours des cinq prochaines années afin d’apporter une assistance accrue aux victimes de mines; et de renforcer la mise en œuvre et de promouvoir l’adhésion universelle à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel.  M. Ndiaye a également expliqué qu’en vertu de l’article 5 de la Convention d’Ottawa, le Sénégal avait demandé un délai supplémentaire de sept ans pour retirer toutes les mines antipersonnel qui pourraient se trouver sur son sol.  À cet égard, le représentant a réaffirmé la ferme volonté de son pays à tenir ses engagements dans ce domaine.  Aussi, la Commission nationale a validé, en mai 2009, la Stratégie nationale d’action antimines (2007-2015) ainsi que les normes sénégalaises d’action antimines, a dit M. Ndiaye.


Mme NOORA AL-SARIAA (Iraq) a déclaré que son pays a placé la lutte antimines et l’assistance aux victimes comme une des priorités de l’action de son Gouvernement.  Il faut noter que toutes les unités industrielles chargées de produire des mines ont été démantelées ou détruites, a souligné la représentante.  Malgré les nombreux défis que représente le déminage, de nombreuses opérations ont, en outre, été menées dans ce domaine, ceci, dans le cadre d’un plan national.  Dans le domaine de l’assistance aux victimes, la représentante a indiqué que des plans d’aide et d’assistance sont mis en œuvre en Iraq, mais manquent de ressources suffisantes.  Par conséquent, l’aide internationale serait d’un grand secours pour permettre à l’Iraq de mener à bien cette tâche, y compris, en ce qui concerne les statistiques qui y ont trait, a-t-elle conclu.


M. RODRIGO PINTADO (Mexique) a déclaré que la première responsabilité de mener la lutte antimines incombe aux États et qu’il en est de même en ce qui concerne l’assistance aux victimes.  Il ne fait pas de doute que les instruments internationaux régissant la lutte antimines ont permis de faire des progrès significatifs dans les deux domaines plus haut cités, a dit M. Pintado, en indiquant que le Mexique encourage donc tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier ces instruments.  Il a également plaidé en faveur de l’intégration des activités relatives aux mines dans les opérations de maintien de la paix, ainsi que dans les programmes humanitaires et de développement de l’ONU.  Pour le Mexique, les progrès dans la lutte antimines dépendent de la participation de tous les pays et autres partenaires à cette action.  À ce titre, a estimé M. Pintado, les efforts des Nations Unies et des ONG sont la pierre angulaire des efforts internationaux en la matière.  S’agissant des armes à sous-munitions, il a fait part des préoccupations qu’éprouve le Mexique à la suite d’informations relayées par des ONG qui affirment que ce type d’armes a de nouveau été utilisé par les forces de certains pays, cette année même.  Il faut redoubler d’effort, pour mettre en place des mécanismes et des mesures basés sur la coopération pour venir à bout de la menace que représentent les armes à sous-munitions, a recommandé M. Pintado.


M. HAMAD ALAWADI (Émirats arabes unis) s’est déclaré préoccupé par la grande menace que représentent les mines terrestres antipersonnel, non seulement en matière de sécurité internationale mais aussi d’environnement.  Résoudre le problème créé par ces engins exige une coopération internationale accrue et requiert que les Etats responsables de la prolifération de ces armes fassent preuve de volonté politique pour aider à localiser les champs de mines, a ajouté le représentant.  Dans ce contexte, il a souligné le rôle que jouent les Émirats arabes unis dans les programmes de déminage au sud du Liban, avant de lancer un appel à la communauté internationale afin qu’elle fasse pression sur Israël, pour qu’il donne les cartes des champs de mines posés au sud du Liban.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a expliqué que sa délégation appuie tout effort visant à « universaliser » les deux instruments juridiques internationaux portant sur la lutte antimines.  Elle est disposée à travailler dans le cadre de la nouvelle stratégie interagences de lutte antimines des Nations Unies.  En tant que partenaire international de taille de l’action antimines, l’Australie y a alloué 100 millions de dollars dans le cadre de son programme d’aide internationale pour la période 2010-2014, a noté Mme King.  L’Australie est un partenaire de développement de longue date des pays les plus touchés par le problème des mines antipersonnel en Asie du Sud-Est, a-t-elle ajouté.  Elle a indiqué que l’Australie a notamment soutenu les efforts de déminage au Cambodge et en République populaire démocratique lao, ce qui a permis de réhabiliter plus de 12 millions de mètres carré de territoire dans ces deux pays.


Cette année, a poursuivi Mme King, l’Australie s’est engagée à verser 20 millions de dollars sur une période de 4 ans à la lutte antimines en Afghanistan.  En se basant sur l’expérience australienne dans la lutte antimines, la représentante a présenté certaines approches qui se sont révélées particulièrement efficaces dans ce contexte.  Elle a vanté les mérites d’une approche intégrée qui prenne en compte le déminage, l’éducation des populations locales et l’assistance aux victimes.  Elle a également insisté sur le fait qu’il fallait aider les pays à développer leurs propres programmes de déminage.  De plus, il faut encourager les bailleurs de fonds à soutenir des méthodes simples et pratiques qui ont fait leurs preuves pour déminer les terres affectées par des champs de mines, a préconisé Mme King.  Un financement pluriannuel permet d’améliorer la prédictibilité et la souplesse des aides bilatérale et internationale à la lutte antimines, a fait remarquer la représentante.  D’autre part, une approche qui prend en compte les questions d’âge et de sexe permet d’améliorer les résultats obtenus, ceci, en faveur de tous les segments de population des sociétés touchées par les mines antipersonnel, a-t-elle aussi relevé.


M. TESUYA KIMURA (Japon) a déclaré qu’il ne fait pas de doute que la promotion de l’universalisation de la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, ainsi que de la Convention sur les armes à sous-munitions, peut avoir un impact réel dans le monde.  Il a assuré que le Japon ne ménageait aucun effort en ce sens et, en particulier, pour faire en sorte que la région Asie-Pacifique ne soit plus celle ayant le moins de pays signataires de ces deux Conventions.  Par le biais de son nouveau programme « Zéro victime des mines », le Japon poursuit son assistance aux actions antimines à travers le monde.  Depuis 1998, plus de 436 millions de dollars ont été dépensés à cet effet dans plus de 42 pays, a précisé M. Kimura.  Pour venir à bout de ce problème, il faut adopter une approche intégrée qui englobe le déminage, l’éducation sur les risques associés aux mines, ainsi que l’assistance aux victimes, a préconisé le représentant.  Un autre aspect important de la réponse est « l’appropriation nationale » du processus et la mise à niveau des capacités nationales de déminage, a encore affirmé le représentant.  Il a également mis en valeur les synergies existantes entre les actions bilatérales et multilatérales dans le domaine de l’action antimines.


M. ANDRIY TSYMBALIUK (Ukraine) a déclaré que l’obtention de ressources adéquates pour la lutte antimines reste un défi constant à relever pour les Nations Unies.  Par conséquent, il est urgent d’assurer la mobilisation rapide de ressources de la part de pays donateurs, a dit le représentant, car ces ressources sont essentielles pour le succès des programmes d’action antimines.  Le représentant a ensuite estimé que l’interdiction du transport et de l’entreposage des mines doit être l’objectif final de la communauté internationale.  Il a toutefois reconnu qu’atteindre cet objectif nécessite d’agir de manière graduelle et qu’il est indispensable que le plus grand nombre possible d’États parties au Protocole relatif aux restes explosifs de guerre y participent.  Pour sa part, l’Ukraine reste engagée à détruire les 6 millions de mines terrestres entreposées sur son territoire et continuera d’appeler à l’universalisation de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d’Ottawa), a dit le représentant.  Il a rappelé l’expertise ukrainienne en matière de déminage, indiquant aussi qu’un grand nombre d’experts ukrainiens sont à pied d’œuvre dans de nombreux pays, dont l’Angola, afin d’y soutenir les activités de déminage.


M. FADEL ABDELATIF BENASHUR (Libye) a fait part de l’intérêt que porte sa délégation à la coopération internationale dans le domaine du déminage, car la Libye a souffert des mines et des explosifs implantés sur son territoire depuis la Deuxième Guerre mondiale.  Rappelant que son pays « émerge d’un conflit armé et d’une guerre imposés par le dictateur Qadhafi contre son propre peuple », le représentant a indiqué que « les forces pro-Qadhafi n’ont pas hésité à recourir aux mines antipersonnel et à des engins explosifs qui sont beaucoup plus dévastateurs que les vestiges de la Deuxième Guerre mondiale ».  Il a affirmé que « des centaines de milliers de mines antipersonnel ont été déployées à la fois sur des terres agricoles et à l’intérieur des villes ».  Compte tenu de cela, « le déminage est l’une des priorités actuelles des nouvelles autorités libyennes qui espèrent pouvoir compter sur une coopération avec l’ONU afin de renforcer les capacités nationales de la Libye dans ce domaine », a dit le représentant.


Mme KARLA GARCIA (Honduras) a déclaré que son pays a été le premier État à adopter la Convention d’Ottawa et est exempt de mines depuis juin 2001, même si de nombreuses personnes continuent d’y être victimes de ces armes.  La représentante a ensuite estimé qu’il est important de réintégrer socialement les personnes victimes des mines terrestres et elle a réaffirmé l’engagement du Honduras en faveur du déminage.  Si on ne met pas un point final à ce fléau, les sociétés humaines continueront de payer un lourd tribut en termes de vies humaines, a-t-elle conclu.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a rappelé que son pays fait partie de 68 pays touchés par le problème des mines antipersonnel.  Il a affirmé que les seuls responsables de ce problème en Colombie sont « les groupes armés illégaux ».  Néanmoins, grâce à la lutte antimines, la Colombie a pu faire des progrès remarquables depuis qu’elle a procédé à la ratification de la Convention d’Ottawa.  Elle a notamment procédé au nettoyage de plus de 93 000 mètres carré de terres agricoles, a indiqué M. Camilo Ruiz.  Il a ajouté que le Gouvernement colombien avait également mis en place un « programme présidentiel de lutte intégrale contre les mines antipersonnel » qui couvre notamment l’impact social, économique et environnemental des mines terrestres antipersonnel et celui des armes à sous-munitions sur les populations et la société colombiennes.  Dans le domaine des droits des victimes de mines antipersonnel, 61% des victimes colombiennes ont désormais accès à une aide étatique, a précisé M. Camilo Ruiz.  La Colombie a également mis en place le Plan d’action de Carthagène, a-t-il précisé.


M. ALEXIS AQUINO (Pérou) a présenté les résultats obtenus par son pays en matière de lutte antimines, chiffrant à 4 251 le nombre de mines détruites entre décembre 2010 et août 2011, grâce notamment à la méthode « un homme par sentier » qui a permis d’atteindre une efficacité de plus de 200% par rapport aux techniques traditionnelles, tout en préservant la sécurité des mineurs.  Des campagnes de sensibilisation ont aussi été menées, ainsi que des programmes de réintégration des victimes, dont 97 ont déjà été mis en œuvre, a-t-il aussi indiqué.  Le représentant a ensuite salué la coopération entre le Pérou et l’Équateur en matière de capacités et de bonnes pratiques, citant les initiatives communes qui ont été mises en œuvre, notamment à la frontière des deux pays.  Ces initiatives ont été menées en appui au Programme d’action intégral contre les mines terrestres antipersonnel, a précisé le représentant du Pérou.


Mme KANIKA PHOMMACHANH  (République démocratique populaire lao) a exprimé l’appui de son pays aux efforts de l’ONU et de la communauté internationale en vue de rendre universels les instruments juridiques internationaux de la lutte antimines.  En tant qu’habitants du pays qui a été le plus bombardé dans le monde par rapport à son nombre d’habitants, le peuple de la République démocratique populaire lao ne « connaît que trop bien » l’impact terrifiant des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions, a dit la représentante.  Avec plus de la moitié des victimes des armes à sous-munitions, et la moitié de ses terres contaminées par des munitions non explosées, notre pays a pris toute la mesure de l’impact dramatique de ces armes sur le développement.  Il a été aux premières loges de la coopération internationale dans l’action antimines, ce qui a permis de sécuriser les campagnes et villages laotiens, a expliqué la déléguée.  Compte tenu de ce vécu, la délégation lao se réjouit de voir qu’avec 66 États parties, la Convention  sur les armes à sous-munitions n’a mis que trois ans pour entrer en vigueur en 2010.  Pour prouver son attachement à cette Convention, la République démocratique populaire lao a accueilli la première réunion des États parties à cette Convention en novembre 2010, a indiqué Mme Phommachanh.  Notre pays a également adopté un plan national qui intègre les directives du Plan d’action adopté sur cette question, en particulier pour ce qui est du nettoyage des munitions non explosées.


M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que la communauté internationale reste loin d’avoir atteint l’objectif de la Convention d’Ottawa, qui est de faire en sorte que le slogan « Zéro victime des mines » devienne une réalité.  Dans ce contexte, il faut évaluer les programmes nationaux, notamment en ce qui concerne les ressources, les capacités nationales et le nettoyage des zones minées, a dit le représentant.  Il a dans ce cadre exhorté les États Membres et autres partenaires à prendre des mesures et des initiatives en vue de respecter les engagements et dispositions de la Convention d’Ottawa.  À l’échelle nationale et depuis la ratification de ladite Convention en 1999, le Mozambique a accompli des progrès significatifs, a dit le représentant.  Le Mozambique a proclamé 60 de ses 114 districts « zones exemptes de mines et explosifs de guerre », a–t-il souligné.


Le Mozambique développe en outre un nouveau plan national antimines de cinq ans, a ajouté le représentant, soulignant que ce plan est une priorité pour les autorités du pays.  Parallèlement, le Mozambique s’efforce d’établir un mécanisme de prévention des accidents relatifs aux mines et, dans ce contexte, la formation des opérateurs nationaux et la fourniture d’informations relatives aux zones minées sont une priorité du Gouvernement mozambicain.  Le représentant a en outre rappelé que de nombreux défis demeuraient et, dans ce contexte, il a lancé des appels aux partenaires du Mozambique.  « Notre pays a besoin de capacités techniques pour créer des compétences locales en matière de destruction de mines, et de 20 millions de dollars pour remplir ses engagements », a déclaré le représentant.


M. YE HI (Chine) a expliqué que son gouvernement soutient les cadres juridiques internationaux relatifs à l’impact humanitaire des mines terrestres antipersonnel.  Le succès de l’action antimines internationale dépend du renforcement de la coopération en la matière, a dit le représentant.  La Chine part du principe que cette coopération doit tenir compte des besoins spécifiques des pays récipiendaires de l’assistance, être axée sur le renforcement des capacités nationales des pays touchés par les mines et envisager de nouvelles approches du déminage.  Depuis 1998, la Chine a établi des programmes d’assistance internationale au déminage qui ont profité à plus de 40 pays.  Cette assistance a porté sur des formations, des financements, la mise à la disposition des pays récipiendaires de matériels de déminage et sur l’assistance aux victimes, a précisé le représentant.


M. BAKHODUR RAHNONOV (Tadjikistan) a déclaré que son pays a commencé à mettre en œuvre les dispositions de la Convention d’Ottawa et s’assure notamment de la destruction de toutes les mines présentes sur son territoire.  Un centre antimines, chargé de leur destruction, a par ailleurs été mis sur pied au Tadjikistan, a indiqué M. Rahnonov, avant de souligner que de nombreux défis restent cependant à relever.  Dans ce contexte, le représentant a rappelé que le Tadjikistan souhaite faire de l’Asie centrale une zone exempte de mines et, dans ce cadre, appelle à l’adoption de mesures pratiques pour parvenir à cet objectif.


Mme THANAVON PAMARANON (Thaïlande) a rappelé qu’en tant que pays signataire de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, depuis 1997, son pays n’a ménagé aucun effort pour soutenir l’assistance à la lutte antimines, qu’il s’agisse du déminage, de l’assistance aux victimes ou encore de la coopération avec des pays touchés par ce problème.  Le Centre thaïlandais de lutte antimines (TMAC) a développé une stratégie nationale de lutte antimines pour la période 2010-2014, et a bénéficié d’un appui technique du PNUD, a indiqué Mme Pamaranon.  Cela a notamment permis aux victimes de mines antipersonnel de bénéficier de l’aide et des services appropriés, indépendamment de leur nationalité, a-t-elle explique, ajoutant qu’un plan cadre d’assistance aux victimes couvrant la période 2012-2016 est en cours de préparation.  La Thaïlande, qui est directement touchée par le problème des mines antipersonnel et des engins non explosés qui sont toujours responsables du décès de 10 à 30 personnes par an, accorde un intérêt particulier à la coopération internationale humanitaire dans le domaine de la lutte antimines.  Parallèlement aux actions de déminage, le Gouvernement thaïlandais met également l’accent sur des campagnes de sensibilisation aux risques des mines antipersonnel et à l’assistance aux victimes.


M. MATO SKRABALO (Croatie) a estimé que pour atteindre les objectifs concernant la destruction des mines terrestres antipersonnel et l’assistance aux victimes, les États doivent adopter une approche basée sur les droits de l’homme, en renforçant notamment leurs systèmes sociaux et en intégrant les victimes au marché de l’emploi.  En tant que pays affecté par les mines, la Croatie est consciente de la nécessité du partage des connaissances et des expériences avec les autres pays.  Dans ce cadre, elle a intensifié sa coopération avec les pays de la région du Sud-Est de l’Europe, à travers des programmes de formation des personnels de déminage ou d’assistance aux victimes.  Par ailleurs, une loi relative aux armes à sous-munitions est en cours d’élaboration et vise à pénaliser, prévenir et supprimer toute activité relative aux armes à sous-munitions, a aussi indiqué le représentant.


Mme RITA KAZARGIENE (Lituanie) a annoncé que le Gouvernement lituanien avait l’intention cette année de contribuer au Fonds volontaires des Nations Unies pour le déminage.  En tant que cinquante et unième État partie à la Convention sur les armes à sous-munitions, la Lituanie a salué le nombre croissant d’adhésions à cette Convention et a appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à la signer en vue de son universalisation, ainsi que de celle du Protocole sur les restes explosifs de guerres, a indiqué la représentante.  L’assistance à la lutte antimines, qui relève en premier lieu de la responsabilité de chaque État, dépend cependant largement de la coopération internationale, a soutenu la déléguée.  À cet égard, elle a souligné qu’il était important que les pays donateurs et récipiendaires de l’aide internationale honorent leurs engagements.  La Lituanie estime qu’il existe un besoin clair d’envisager des approches plus intégrées de la lutte antimines, et notamment de veiller à ce que le déminage soit inclus dans les missions de maintien de la paix, a souligné la représentante.  Elle a indiqué que son pays préconise notamment l’adoption d’approches tenant compte de l’âge et du sexe des personnes.


Projet de résolution sur l’assistance à la lutte antimines (A/C.4/66/L.6)


Aux termes de ce projet de résolution, adopté par consensus par les délégations de la Quatrième Commission, l’Assemblée générale prierait instamment tous les États, en particulier, ceux qui sont le mieux à même de le faire, ainsi que les organismes des Nations Unies et les autres organisations et institutions compétentes en matière de lutte antimines, d’aider les États et les territoires touchés par le problème des mines en fournissant, selon qu’il conviendra, une assistance aux pays touchés par le problème des mines et des restes explosifs de guerre pour leur permettre de créer ou développer leurs propres capacités de lutte antimines; un soutien aux programmes nationaux en vue de réduire les risques que font courir les mines terrestres et les restes explosifs de guerre, en prenant en considération les besoins différents des femmes, des filles, des garçons et des hommes; des contributions régulières et prévisibles en temps voulu, notamment à l’appui des campagnes nationales de lutte antimines et des programmes de lutte antimines des organisations non gouvernementales, ainsi qu’aux fonds d’affection spéciale nationaux, régionaux et mondiaux appropriés, notamment au Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance à la lutte antimines; les informations et l’assistance technique, financière et matérielle nécessaires pour localiser, éliminer, détruire ou neutraliser dès que possible, les champs de mines, les mines, les pièges, d’autres dispositifs et les restes explosifs de guerre, conformément au droit international.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale engagerait en outre tous les États touchés par le problème des mines à s’efforcer d’identifier toutes les zones sous leur juridiction ou leur contrôle où se trouvent des mines ou des restes explosifs de guerre, de la manière la plus efficace possible, et à recourir à des techniques telles que le repérage technique et non technique et le déminage, selon qu’il convient.


Par ce texte, l’Assemblée générale encouragerait tous les programmes et organismes multilatéraux, régionaux et nationaux compétents à inclure des activités de lutte antimines, notamment de déminage, dans leurs programmes d’aide humanitaire et d’aide au relèvement, à la reconstruction et au développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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