CPSD/493

Quatrième Commission: le maintien de la paix ne doit pas être une fin en soi et ne peut remplacer un processus politique viable, soulignent les délégations

27/10/2011
Assemblée généraleCPSD/493
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

17e séance – matin


QUATRIÈME COMMISSION: LE MAINTIEN DE LA PAIX NE DOIT PAS ÊTRE UNE FIN EN SOI ET NE

PEUT REMPLACER UN PROCESSUS POLITIQUE VIABLE, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS


Les délégations exigent plus de clarté et de transparence dans l’élaboration des

mandats et la définition des concepts, notamment celui de la « protection des civils »


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a conclu, ce matin, son débat général sur les questions relatives au maintien de la paix.


En ce dernier jour d’un débat qui se sera étalé sur quatre séances, de nombreuses délégations ont réitéré le fait que les opérations de maintien de la paix ne doivent en aucun cas être perçues comme une fin en soi ou se substituer à la recherche des véritables causes des conflits.  Il ne faut jamais perdre de vue que l’objectif principal des opérations de maintien de la paix est de soutenir un processus politique de retour à la paix, et qu’elles ne sauraient être des alternatives à cette démarche, a par exemple estimé le représentant du Burkina Faso, dont le point de vue a été partagé par les délégations du Pakistan et de l’Afrique du Sud.  À titre d’illustration, le représentant du Liban a indiqué que s’agissant du cas de son pays, c’est l’occupation israélienne qui est la cause du conflit et des tensions qui perdurent au Sud-Liban, et que la communauté internationale doit résoudre ce problème.


La conformité des opérations de maintien de la paix aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies et à leurs propres principes directeurs a également retenu l’attention des délégations.  Dans ce contexte, la délégation de la Fédération de Russie a observé que les accusations, concernant le manque d’impartialité et d’autres questions portées à l’encontre des missions de l’ONU, sont parfois malheureusement fondées.  En conséquence la Fédération de Russie « n’est pas en mesure d’envisager une mission de maintien de la paix en Libye fondée sur la seule base de la protection des civils et des besoins humanitaires, même si ces objectifs sont louables », a dit le représentant.


La nécessité de clarifier les concepts et les mandats, dont notamment celui de la « protection des civils » a également été soulignée par certaines délégations.  Pour celle de Cuba, « protéger les civils incombe en priorité aux États eux-mêmes.  La confusion créée dans les missions intégrées, en ce qui concerne la distribution des rôles et des responsabilités, peut avoir un impact négatif non seulement sur les différentes composantes d’une mission, mais aussi sur l’ensemble des opérations humanitaires, a ajouté le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 


Enfin s’agissant des ressources dont ont besoin les missions pour s’acquitter de leur mandat, certaines délégations se sont félicitées des efforts du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner le taux de remboursement des frais engagés par les pays contributeurs de troupes.  La représentante de l’Équateur a demandé que les procédures soient accélérées et que tous les pays soient traités de manière égale et équitable.  Pour sa part, la délégation de la Jordanie a fait observer que certaines recommandations du rapport Brahimi vont à l’encontre de la tendance actuelle, qui recommande de « faire plus avec moins ».  Le représentant jordanien a averti que cette tendance risquait de créer un fossé entre les capacités disponibles et la réalisation véritable des mandats qui deviennent de plus en plus complexes et ambitieux.


La Quatrième Commission se réunira demain, vendredi 28 octobre, à 10 heures, pour examiner la question de l’assistance à la lutte antimines.  Les délégations entameront le débat général consacré à ce thème avant de se prononcer sur un projet de résolution.



ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS


Suite du débat général


M. KYAW MYO HTUT (Myanmar) a déclaré qu’en tant que membre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) le Myanmar appuie les efforts conjoints de coopération entre l’ANASE et les Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix, mais souligne que les principes relatifs aux opérations de maintien de la paix doivent être respectés.  Le Myanmar appuie, en outre, la politique de tolérance zéro du Secrétaire général en ce qui concerne les violences et abus sexuels dont peuvent se rendre responsables les personnels opérant dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  Par ailleurs, le Myanmar se fait l’écho des points de vue des autres délégations, s’agissant du manque de ressources et des retards de paiement dans les contributions des États.  Tous les États Membres ont l’obligation de remplir leurs obligations financières en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, a-t-il ajouté, estimant que cela doit se faire dans les temps impartis de façon à ne pas mettre en péril la vie des personnels.


M. NIKITA Y. ZHUKOV (Fédération de Russie) a préconisé une plus grande coopération entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes.  Il s’est inquiété de l’absence d’un accord avec les pays qui accueillent les missions concernant la prolongation des mandats et la structure des missions de maintien de la paix.  Les accusations sur le manque d’impartialité et autres questions, portées à l’encontre des missions, sont parfois malheureusement fondées, a-t-il observé.  Le représentant a, par ailleurs, qualifié d’inadmissible le fait que certains acteurs du maintien de la paix s’impliquent dans des conflits politiques internes.


Évoquant ensuite la situation en Libye, M. Zhukov a estimé que toutes les options n’avaient pas été envisagées pour permettre la tenue d’un dialogue entre les parties.  « Ma délégation n’est donc pas en mesure d’envisager une mission de maintien de la paix en Libye fondée sur la seule base de la protection des civils et des besoins humanitaires, même si ces objectifs sont louables », a-t-il dit.  Il a également souligné l’importance d’assurer la transparence de la planification des stratégies, de tirer un profit maximal des ressources des organisations régionales, d’octroyer des ressources adéquates aux missions et de bien coordonner le travail sur le terrain et au Siège.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a rappelé que les opérations de maintien de la paix sont actuellement confrontées à des défis sans précédent, citant l’absence de clarté des mandats, le manque de ressources ou encore les diverses interprétations de la « responsabilité de protéger les civils ».  Dans ce contexte, les opérations de maintien de la paix doivent demeurer un partenariat mondial où les États contribuent en fonction de leurs ressources, a-t-il ajouté, rappelant aussi que le Japon est le deuxième contributeur au maintien de la paix.  Le représentant a ensuite estimé que le concept de « coopération triangulaire » doit être une priorité pour les Nations Unies, comme l’est le renforcement de la synergie entre maintien de la paix et consolidation de la paix.  Pour le Japon, ce concept, non encore clairement défini doit être approfondi en vue de mettre en lumière la relation entre consolidation de la paix et développement, a dit M. Kodama.  Le représentant a aussi estimé qu’il faut explorer les voies et moyens de faire en

sorte que tous les pays participent d’avantage aux opérations de maintien de la paix.  Enfin, il est nécessaire que tous les pays contributeurs de troupe participent davantage au processus d’élaboration et de mise en œuvre des opérations de maintien de la paix, ceci dans un souci de transparence, a conclu le représentant.


M. MOHAMMAD TARAWNEH (Jordanie) a constaté qu’afin de répondre à l’étendue complexe des menaces à la paix et à la stabilité, qui existent à travers le monde, les opérations de maintien de la paix étaient devenues des initiatives multidimensionnelles dotées de mandats plus compliqués et plus difficiles à mettre en œuvre.  Il a rappelé que, dans une de ses recommandations, le rapport Brahimi avait souligné l’importance d’établir des mandats qui soient applicables et de les assortir des ressources nécessaires à leur exécution.  Cela va à l’encontre de la tendance à « faire plus avec moins », a-t-il commenté, avertissant que cette tendance risquait de créer un fossé entre les capacités et l’achèvement viable des mandats.  M. Tarawneh a, par ailleurs, souligné la nécessité d’avoir des personnels bien formés, bien équipés et motivés pour assurer le succès des missions.  Il a également réclamé une coopération triangulaire plus efficace entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes.


M. ESALA NAYASI (Fidji) a déclaré que les défis auxquels sont confrontées les opérations de maintien de la paix nécessitent beaucoup de ressources et que, dans ce cadre, la coopération entre les Nations Unies et les autres partenaires pertinents doit se poursuivre.  La complexité actuelle des opérations de maintien de la paix exige des efforts collectifs pour s’assurer que les missions disposent d’orientations claires, guidées par une stratégie globale.  Cela est impératif, a-t-il ajouté, estimant aussi que la sécurité des soldats de la paix doit être une priorité.  Dans ce cadre, le représentant s’est félicité des efforts conjoints déployés par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département d’appui aux missions.  Toutes les missions doivent, en outre, respecter les principes directeurs pertinents et ne pas servir de prétexte pour s’immiscer dans les affaires intérieures des États, a-t-il conclu.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a condamné les meurtres de Casques bleus, observant que 86 d’entre eux avaient perdu la vie cette année dans l’exercice de leurs fonctions.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’établir des mandats clairs et réalisables, assortis de stratégies de sortie bien définies pour les missions.  Le maintien de la paix, a-t-il ajouté, n’est pas une panacée, mais doit s’intégrer à une stratégie politique plus vaste.  Il a insisté sur l’importance de respecter le principe d’impartialité et a également estimé que la coopération triangulaire entre les pays contributeurs de troupes, le Secrétariat et le Conseil de sécurité méritait d’être renforcée.  De plus, les ressources doivent répondre à l’ampleur des mandats, a-t-il souligné, observant que les ressources essentielles étaient souvent insuffisantes.  Il a notamment engagé l’ONU à prendre des mesures audacieuses pour que les mandats des missions de maintien de la paix de l’Union africaine approuvées par le Conseil de sécurité disposent de ressources suffisantes.  Le représentant a, par ailleurs, estimé que la Mission d'observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) devait devenir une mission à part entière de l’ONU.  Il a, par ailleurs, rappelé la nécessité d’avoir des femmes dans les contingents de Casques bleus.


M.TOUFIC JABER (Liban) a déclaré que le succès des opérations de maintien de la paix nécessite un partenariat constant entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat.  De plus, le maintien de la paix ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen de trouver les causes des conflits et les résoudre.  En ce qui concerne le Liban, le représentant a déclaré qu’il faut trouver une solution à l’occupation israélienne d’une partie du son territoire libanais qui constitue la cause du conflit.  Par ailleurs, la sécurité des soldats de maintien de la paix est essentielle, a ajouté le représentant, estimant que cela est non seulement une responsabilité collective, mais conforme au droit international.  Le représentant a aussi plaidé pour un élargissement de la base des pays contributeurs de troupes, pour une réforme du secteur de la sécurité et pour une focalisation sur les questions relatives au développement.  Concluant son intervention, le représentant a réitéré le soutien du Liban et de son peuple à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et à l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve, avant de condamner les violences dont leurs effectifs ont été victimes.


M.RODRIGO PINTADO (Mexique) a estimé que pour garantir le succès des missions de maintien de la paix, il est important qu’elles aient des mandats clairs et réalisables et que des ressources suffisantes leurs soient accordées.  Il a également insisté sur la nécessité d’établir des objectifs clairs et une stratégie de sortie; d’avoir une stratégie permettant de passer du maintien de la paix à la consolidation de la paix; de maintenir l’engagement des parties en faveur de la recherche de la paix, afin de trouver une solution pacifique au conflit et, enfin, d’établir une stratégie d’information pour la population.  Le représentant a également réclamé l’élaboration d’un cadre stratégique pour assurer la protection des civils.  Il a aussi recommandé l’établissement de partenariats stratégiques entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Il a, par ailleurs, dit que le Mexique espère que le travail du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’examiner le taux de remboursement des frais engagés par les pays contributeurs de troupes contribuera à donner plus de viabilité financière aux missions de maintien de la paix.


Mme JENNY LALAMA (Équateur) a déclaré qu’en tant que pays contributeur de troupes, l’Équateur considère que les opérations de maintien de la paix doivent être exécutées d’une manière qui soit conforme aux principes directeurs établis dans ce domaine.  L’Équateur regrette aussi que des cas d’abus et de violence sexuelle commis par les soldats de la paix continuent de se produire.  Sur cette question, l’Équateur soutient les initiatives prises par le Secrétaire général et visant à renforcer la tolérance zéro.  La représentante a ensuite estimé que, s’agissant des remboursements des frais engagés par les pays contributeurs de troupes, les procédures doivent être accélérées.  Tous les pays contributeurs de contingents doivent être, par ailleurs, traités de manière égale et équitable, a-t-elle indiqué.  L’Équateur regrette, en outre, avec préoccupation le fait que les montants des dépenses engagées par les pays contributeurs ne sont pas actualisés, vu les fluctuations monétaires, et estime que cela met en danger leur participation aux opérations de maintien de la paix, a dit la représentante.  Elle a plaidé pour une amélioration des méthodes de travail du Comité spécial des Nations Unies sur les opérations de maintien de la paix, de façon à ce que son efficacité en soit accrue.


M. ANTOINE SOMDAH (Burkina Faso) a estimé qu’il ne fallait jamais perdre de vue que l’objectif principal des opérations de maintien de la paix était de soutenir un processus politique de retour à la paix, et qu’elles ne sauraient être des alternatives à cette démarche.  Il a observé que l’efficacité des opérations de maintien de la paix était en grande partie tributaire de la définition de mandats clairs, réalisables et adaptés aux réalités du terrain, entre autres.  M. Somdah a également relevé que le renforcement de la coopération triangulaire entre les pays contributeurs de troupe, le Secrétariat et le Conseil de sécurité était une donnée importante du processus.  La complexité des conflits exige une réponse collective fondée sur des partenariats stratégiques entre l’ONU et les organisations régionales, a-t-il par ailleurs indiqué.  M. Somdah a aussi estimé qu’il fallait renforcer les capacités institutionnelles et opérationnelles de l’Union africaine en matière de déploiement d’opérations de maintien de la paix.  Le représentant a également souligné l’importance de faire figurer en bonne place un volet « protection des civils » dans les mandats des missions, ajoutant par ailleurs que la sécurité des Casques bleus devait continuer d’être au centre des préoccupations de l’ONU.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a rappelé le rôle prépondérant joué par les pays du Mouvement des non-alignés, dont le Pakistan fait partie, dans les efforts de maintien de la paix des Nations Unies.  À ce titre, ces pays souhaitent que leur voix soit mieux entendue, et que l’on tienne davantage compte de leurs opinions au sein des Nations Unies, a dit M. Tarar.  L’ONU est « victime du succès de ses opérations de maintien de la paix », a poursuivi le représentant, car ce succès a entraîné une augmentation de la demande, et a aussi été à l’origine de la complexité des mandats qui sont de plus en plus octroyés aux missions.  Le Pakistan estime qu’il est essentiel de ne pas perdre de vue les principes directeurs du maintien de la paix.  Il ne faut pas non plus oublier ceux parmi les soldats de la paix qui ont perdu leur vie au service de la paix et de la sécurité mondiales, a souligné M. Tarar en rappelant que cette année, 86 Casques bleus sont morts au service de la paix.  C’est la raison pour laquelle il faut améliorer la sécurité de ces personnels de maintien de la paix dans le but d’atténuer les risques immédiats auxquels ils sont soumis.  Cela suppose, en particulier, qu’on leur fournisse les ressources et les équipements de qualité dont ils ont besoin pour remplir leur mission.


En tant que pays contributeur de contingents, le Pakistan pense avoir une connaissance approfondie des problèmes rencontrés par les soldats de la paix sur le terrain, a dit M. Tarar.  À ce titre, il a notamment évoqué la nécessité d’avoir des mandats clairs et réalistes assortis de ressources suffisantes.  Il est également important que les missions disposent de stratégies d’entrée et de sortie claires pour pouvoir assurer à la zone en conflit une transition sans heurts vers une situation postconflit.  Pour pouvoir faire face aux nombreux défis posés au maintien de la paix, M. Tarar a estimé qu’il faut améliorer les consultations triangulaires et le dialogue entre Conseil de sécurité, pays contributeurs de contingents et Secrétariat.  Il faut plus de transparence, a insisté le représentant.  Il a précisé que cette transparence est d’autant plus importante pour les contingents déployés dans des situations où les réalités politiques peuvent rapidement changer, comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire et au Soudan du Sud.   Le Pakistan estime, d’autre part, que le maintien de la paix ne peut pas se substituer à un processus politique viable qui nécessite des compétences civiles et un dialogue politique continu.  Il faudrait en outre étoffer les composantes de police des opérations de maintien de la paix pour qu’elles soient mieux équipées pour assurer la protection des civils, lorsque cela est stipulé par le mandat, a conclu M. Tarar, en soulignant que le Pakistan a mis en place des modules de formation obligatoires pour les contingents qu’il met à la disposition de l’ONU.


Mme DAYLENIS MORENA GUERRA (Cuba) a réitéré que le respect des principes régissant les opérations de maintien de la paix est une condition sans laquelle leur légitimé ne peut être établie et reconnue.  De plus, tout document visant à réglementer la participation des États dans ces opérations doit être négocié et établi dans le cadre d’une large négociation entre les États Membres, a ajouté la représentante, estimant dans le même temps qu’il faut élargir la coopération entre les pays hôtes, les pays contributeurs de troupes et le Conseil de sécurité.  La représentante a ensuite déclaré que, pour Cuba, la « responsabilité de protéger les civils » incombe d’abord aux États eux-mêmes et que, dans ce contexte, il faut en priorité s’attaquer aux causes des conflits en combattant notamment la pauvreté.  Par ailleurs, les opérations de maintien de la paix ne sont pas une fin en soi.  Dans cet ordre d’idée, les opérations de consolidation de la paix sont un outil indispensable pour aider les pays et les zones affectés par l’instabilité à sortir des conflits.  La Commission de consolidation de la paix doit jouer un rôle primordial dans ce contexte, et les arrangements régionaux doivent respecter les dispositions du Chapitre 8 de la Charte des Nations Unies, a conclu la représentante de Cuba.


M. AUGUSTINE UGOCHUKWU NWOSA (Nigéria) a déclaré que la tendance de plus en plus marquée d’avoir des opérations maintien de la paix, dotées de mandats complexes et de large portée, nécessite qu’une nouvelle réflexion soit menée en termes d’orientation, de ressources, et de renforcement des capacités et d’expertise du personnel de maintien de la paix.  Le Nigéria pense que pour pouvoir relever ces nouveaux défis du maintien de la paix, il faudra pouvoir compter sur un partenariat global entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de contingents et les organisations régionales.  Un tel dialogue refléterait le fait que la paix et la sécurité internationales sont une responsabilité collective, a insisté M. Nwosa.  À ce titre, le maintien de la paix doit recevoir un appui politique de la communauté internationale et doit pouvoir bénéficier d’une base beaucoup plus large de pays contributeurs de contingents et de matériels militaires, a précisé le représentant.


Le Nigéria estime qu’il faut adopter une approche systémique des mandats des missions de maintien de la paix, en mettant en place les orientations stratégiques appropriées pour faire le lien entre les diverses composantes de ces mandats.  Cela signifie qu’il faut établir un équilibre entre les exigences de mise en œuvre des mandats et les ressources mises à la disposition de la mission concernée.  Compte-tenu de la relation indéniable entre paix, sécurité et développement, a dit M. Nwosa, le maintien de la paix doit s’accompagner de mesures de consolidation de la paix, mesures qui sont à la fois politiques, économiques et sociales.  Le maintien de la paix ne peut se substituer à un processus politique quand on veut jeter les bases d’une paix durable.  Le Nigéria demande aussi la mise en place d’un processus consultatif plus large en ce qui concerne l’élaboration des mandats.  Ce processus devrait réunir le Conseil de sécurité, le Secrétariat, les plus grands pays contributeurs de contingents et les experts militaires.


Mme TAMARA AL RIFAI, Comité international de la Croix-Rouge, a déclaré qu’un des risques inhérents aux missions intégrées est la confusion qu’elles créent en ce qui concerne la distribution, en leur sein, des rôles et des responsabilités.  Ceci peut avoir un impact négatif non seulement sur les différentes composantes d’une mission, mais aussi sur l’ensemble des opérations humanitaires que mènent certaines de ses composantes.  Dans ce contexte, la définition claire des différents rôles des différentes composantes d’une mission permettrait au Département des opérations de maintien de la paix, en étroite collaboration avec les pays fournisseurs de contingents, de garantir que les ressources disponibles et les formations données aux personnels permettent d’accomplir des tâches de plus en plus complexes. C’est un point crucial, a ajouté Mme Al Rifai, estimant aussi que la complémentarité des divers acteurs peut contribuer à améliorer la protection des civils.  Dans ce domaine particulier, le Comité international de la Croix-Rouge tient à engager un dialogue bilatéral et confidentiel avec tous les acteurs impliqués dans l’usage de la violence armée, afin de s’assurer qu’ils connaissent et respectent leurs obligations découlant du droit international humanitaire et autres dispositions applicables.  La Croix-Rouge entend, en outre, poursuivre sa coopération avec le Département des opérations de maintien de la paix, a conclu Mme Al Rifai.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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