AG/EF/3318

La Deuxième Commission achève son débat général sur les questions du développement agricole et de la sécurité alimentaire

25/10/2011
Assemblée généraleAG/EF/3318
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

22e séance – matin


LA DEUXIÈME COMMISSION ACHÈVE SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LES QUESTIONS

DU DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


Le monde doit investir 83 milliards de dollars supplémentaires par an pour pouvoir

nourrir durablement les 9 milliards de personnes qui habiteront la Terre en 2050, prévient la FAO


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est réunie ce matin et a conclu l’examen du point 25 de son ordre du jour, entamé hier et consacré au développement agricole et à la sécurité alimentaire.  Les délégations ont souligné à quel point relever le défi posé par la faim et la malnutrition à travers le monde est une nécessité incontournable dans l’agenda international, et doit être un objectif prioritaire de la communauté internationale, car la sécurité alimentaire est très étroitement liée à la stabilité sociopolitique de plusieurs régions du monde. 


Cette question est d’autant plus importante qu’approche la perspective d’un monde peuplé de 9 milliards d’habitants en 2050, essor démographique qui se fera sur fond de changements climatiques, de volatilité des prix agricoles et de compétition effrénée pour l’accès aux ressources foncières et agricoles, a notamment souligné la représentante de la France. 


La situation alarmante dans laquelle se trouve la corne de l’Afrique a été soulevée par des représentants de pays de cette région et par des représentants d’un certain nombre d’États développés, mais aussi par la délégation de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et par celle de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Ces intervenants ont de nouveau lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide substantielle aux populations vivant dans le besoin et dans la disette.


Agence de référence en matière alimentaire et agricole, la FAO a souligné que les promoteurs de l’agriculture mondiale devraient trouver des solutions abordables et durables afin de nourrir les 9 milliards de personnes que la planète abritera d’ici à 2050.  La représentante de la FAO a estimé que la production agricole doit augmenter de 70% en moyenne à l’échelle internationale et de 100% dans les pays en développement.  Elle a souligné que 83 milliards de dollars d’investissements supplémentaires par an sont nécessaires pour atteindre ces objectifs, et a suggéré des mesures telles que des financements innovants et l’appui aux petits exploitants agricoles, ainsi qu’à ceux travaillant dans la pêche, dans la foresterie et dans le secteur alimentaire en général. 


Certaines réalisations opérées de manière coordonnée par la communauté internationale, sous l’égide du système des Nations Unies, ont été reconnues par plusieurs intervenants: système d’information sur les marchés agricoles (AMIS); projet de réserves alimentaires d’urgence à mettre en place au niveau régional; lancement d’un code de bonne conduite relatif aux réserves alimentaires d’urgence; ou encore création de la plateforme sur l’agriculture tropicale sous la supervision de la FAO.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) a plaidé pour la mise en place de programmes de soutien aux familles vulnérables et pour la prise de mesures de protection sociale à grande échelle dans les pays qui en ont besoin. 


Tous les intervenants au débat ont demandé la poursuite de ces efforts, soulignant, à l’instar de la délégation de l’Éthiopie, que les programmes menés en ce moment par les gouvernements des pays en développement pour améliorer la durabilité et la productivité de leur secteur agricole ne sont pas suffisants.  Des transferts de technologie, une meilleure assistance technique et des partenariats dans l’innovation sont indispensables pour accompagner ces efforts nationaux, ont souligné les délégations.  Ces propos sont confirmés par le Fonds international de développement agricole (FIDA), dont la représentante a souligné le besoin d’aider les petites exploitations fermières via des financements, des technologies et des formations.  Sur ce point, la délégation d’Israël a réaffirmé l’engagement de son pays à apporter une assistance à travers des innovations technologiques qu’Israël a mises au point dans le secteur des énergies renouvelables et dans celui de la gestion de l’eau. 


La FAO a, pour sa part, rappelé avoir lancé le concept « Rendre l’économie verte grâce à l’agriculture », où il est question d’augmenter la sécurité alimentaire en termes de disponibilité alimentaire, d’accès à l’alimentation, de stabilité dans la production et d’utilisation de méthodes performantes, tout en faisant le moins possible usage des ressources naturelles non renouvelables.  Cela se ferait par l’amélioration de l’efficacité de toute la chaîne alimentaire, a précisé la représentante de la FAO.  Cette dernière a indiqué que la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée le 16 octobre, a eu pour thème cette année « Les prix des denrées alimentaires: de la crise à la stabilité », afin d’attirer l’attention sur les mesures qui ont un impact négatif sur les produits agricoles.


Les délégations ont enfin insisté sur le corollaire du développement agricole du monde en développement: la libéralisation effective du commerce international des produits agricoles et en particulier la nécessité d’assurer à l’agriculture des pays en développement un meilleur accès aux marchés des pays développés.  À cet égard, la conclusion effective des négociations commerciales du Cycle de Doha, notamment leur volet agricole, a été demandée par la majorité des intervenants, tout comme l’a été l’inscription de la question de la sécurité alimentaire dans l’agenda des grands rendez-vous internationaux de 2012, dont notamment la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20) qui va avoir lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, en juin 2012.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 26 octobre, à 10 heures, en examinant le point de son ordre du jour relatif à la Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.


DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


Suite et fin du débat général


M. AMOS RADIAN (Israël) a rappelé que les nombreuses difficultés liées aux changements climatiques montrent qu’il est essentiel de transformer les méthodes traditionnelles d’agriculture en des modes de production durables.  Il a rappelé qu’Israël est un petit pays qui manque de ressources naturelles et de main d’œuvre dans le secteur agricole.  Pour faire face à ces défis, le pays s’est développé dans l’innovation technologique, a-t-il souligné, pour faire ainsi de ses faiblesses un avantage compétitif: Israël est devenu en l’espace de 60 ans un leader mondial de l’innovation dans l’agriculture et dans les technologies, notamment dans les énergies renouvelables et les techniques de gestion de l’eau, a rappelé M. Radian.  Le représentant a aussi exprimé l’engagement de son pays dans les efforts internationaux pour aider la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a parlé des programmes d’assistance technique menés par Israël en Afrique dans le secteur agricole, et a rappelé qu’il était essentiel pour les pays en développement de pouvoir acquérir leurs propres capacités et technologies pour développer une agriculture durable et responsable.


Mme ALISON CHARTRES (Australie) a déploré les récentes tragédies liées aux conditions météorologiques extrêmes, notamment la sécheresse dans la corne de l’Afrique et les inondations survenues en Asie du Sud-Est et au Pakistan.  D’ici à 2050, a-t-elle rappelé, le nombre d’êtres humains à nourrir atteindra les 9 milliards.  Cela nécessite d’augmenter, d’ici à cette date, la production alimentaire mondiale de 70% en moyenne et de 100% dans les pays en développement, a-t-elle souligné.  Le déclin de l’investissement national et international dans le développement agricole et la recherche, l’adoption retardée de bonnes politiques agricoles, l’insuffisance des infrastructures, sont autant d’obstacles à surmonter, en particulier pour les pays les moins avancés.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des systèmes de protection sociale pour les plus vulnérables; des aides d’urgence, notamment pour l’agriculture et le développement rural; ainsi que de développer l’investissement pour atténuer les effets des changements climatiques, et de prendre des mesures économiques et commerciales appropriées.  L’Australie a mis en place un programme d’aide afin de soutenir l’agriculture dans les pays en développement, a-t-elle indiqué.


Mme PIANG-OR WACHARAPRAPAPONG (Thaïlande) a rappelé que le secteur agricole de la Thaïlande emploie 40% de la population du pays et que les fermiers sont considérés comme l’ossature de la société thaïlandaise, car ils nourrissent l’ensemble du pays.  Ils constituent, par ailleurs, une grande partie des pauvres en zones rurales.  Dans ce contexte, le développement agricole est très important à de nombreux égards, notamment pour renforcer la sécurité alimentaire et la subsistance des fermiers.  À ce titre, la Thaïlande est engagée dans la recherche et le développement afin d’améliorer la productivité agricole, et accorde une grande importance aux transferts de technologie.  La représentante a aussi exprimé l’importance de conclure les négociations commerciales du Cycle de Doha afin de parvenir à un marché international plus ouvert aux produits agricoles des pays en développement.  Elle a appelé à des efforts internationaux accrus et coordonnés pour parvenir à une meilleure libéralisation des échanges, mais aussi atteindre la sécurité alimentaire au niveau mondial.  Ceci est possible à travers des transferts de technologie et une assistance technique aux pays qui en ont besoin, a-t-elle dit.


M. PIET DE KLERK (Pays-Bas) a souligné que la crise alimentaire qui affecte la corne de l’Afrique, alors que d’autres populations de la planète jouissent d’une prospérité croissante, était un rappel que la faim n’a toujours pas été éradiquée sur la planète: 925 millions de personnes souffrent de la faim et 2 milliards d’autres sont exposées à la malnutrition chronique, manquant de nutriments essentiels comme le fer, l’iode et la vitamine A.  « Pour nourrir les 9 milliards de personnes que le monde comptera en 2050, il faudrait augmenter de 70% la production alimentaire actuelle, alors que nous ne disposerons que de 15% de capacités de terrains supplémentaires » a prévenu M. De Klerk.  Les Pays-Bas estiment qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème de production mais aussi d’un problème de consommation, alors que de plus en plus de personnes vivent dans les villes, ce qui fait d’eux des consommateurs et non des producteurs de nourriture.  Le secteur privé doit jouer un rôle pour améliorer la production, a-t-il été suggéré: il faut pour cela encourager l’entreprenariat en milieu agricole, faciliter l’accès aux financements pour les exploitants, améliorer la formation, et inciter ces entrepreneurs à créer des emplois.  Le représentant des Pays-Bas a aussi souligné l’importance de développer des infrastructures adaptées pour le transport et le stockage de denrées alimentaires, et a indiqué que son pays soutenait des initiatives en ce sens.


M. APPOLINAIRE DINGHA (République du Congo) a salué le lancement du Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP), qui est administré par la Banque mondiale.  Il a noté que ce Programme a permis à 12 pays de bénéficier de subventions d’un montant total de 520 millions de dollars, sur un total de 925 millions de dollars promis par les donateurs.  Le représentant a souligné que la République du Congo dispose de terres arables, de conditions climatiques favorables, et de ressources hydrauliques abondantes pour la mise en place d’initiatives en rapport avec la sécurité alimentaire.  Il a ajouté que son pays est engagé dans la mise en œuvre du Programme national pour la sécurité alimentaire couvrant la période 2008-2012.  Ce Programme, a-t-il précisé, vise à freiner l’exode rural par la construction de villages agricoles.  La mécanisation de l’agriculture est également un point de ce Programme, tout comme le désenclavement des zones rurales par la construction et la réhabilitation de routes rurales.  Des actions de promotion touchent également l’élevage bovin et le secteur de la pêche, a souligné M. Dingha.


Mme ANNA ANDERSON (Irlande) a indiqué que même si la crise alimentaire de la corne de l’Afrique était résolue aujourd’hui, des crises similaires pourraient voir le jour.  Elle a expliqué que la communauté internationale a échoué à éliminer les causes de la faim dans le monde.  Elle a ainsi préconisé la prise de mesures orientées vers le long terme, et a proposé des solutions que prône le Gouvernement irlandais: soutenir la productivité des petits exploitants agricoles, notamment les femmes, en Afrique subsaharienne: réduire la malnutrition maternelle et infantile: promouvoir la bonne gouvernance, et favoriser un leadership efficace pour réduire la faim aux niveaux national et international.  Elle a annoncé que les fonds consacrés à l’agriculture vont représenter 20% du montant total de l’assistance au développement de l’Irlande en 2012.  Elle a ensuite noté que l’Irlande est l’un des principaux donateurs des programmes d’assistance agricole, notamment en Afrique.


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a déploré qu’1 milliard de personnes souffrent de la faim aujourd’hui dans le monde et que la situation de la corne de l’Afrique en particulier soit « une réalité insupportable ».  Il a souligné que l’Éthiopie souffre de sécheresse et d’insécurité alimentaire depuis des décennies.  Pour faire face à ces problèmes, couplés à un secteur agricole encore trop primitif, l’Éthiopie a déployé des politiques de développement de l’agriculture, efforts qui commencent à porter leurs fruits puisque le pays enregistre une croissance de plus de 11% par an depuis ces 10 dernières années.  Cette croissance est attribuable en grande partie au développement agricole et aux efforts déployés dans le secteur des services.  L’Éthiopie, avec son climat tempéré et ses ressources en eau abondantes, ne devrait pas être sujette à la faim et à l’insécurité alimentaire, a dit son représentant, ajoutant que son gouvernement est prêt à explorer l’usage de technologie et pratiques supplémentaires pour améliorer sa productivité agricole, y compris à travers des partenariats avec le secteur privé.  Il a relevé que l’Éthiopie fait face de façon responsable à la question de la saisie des terres; qu’elle est soucieuse du bien-être de sa population, et qu’en aucun cas le pays accepterait que des populations soient déplacées pour fournir des terres à des investisseurs privés.  Il a enfin rappelé que les efforts des pays en développement pour garantir la sécurité alimentaire ne pourront seuls suffire sans un soutien de la communauté internationale.  Il a, à ce titre, exhorté l’Équipe spéciale de haut niveau du Secrétaire général sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire à redoubler ses efforts via le Cadre d’action global pour mieux encadrer cette aide, sur le court et le long termes.


Mme RUEANNA HAYNES (Trinité-et-Tobago) a relevé que son pays souffre d’une situation caractérisée par une faible productivité agricole et une grande dépendance aux importations de denrées alimentaires.  Elle a reconnu les efforts déployés par la communauté internationale dans le cadre de l’assistance au développement de l’agriculture des pays en développement.  Mais elle a invité les pays riches à augmenter leur contribution, notamment dans les domaines du renforcement des capacités et de l’assistance technique.  Dans le cadre des mesures d’accompagnement de l’agriculture dans les pays en développement, Mme Haynes a également suggéré la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha, notamment son volet agricole.  Elle a ensuite souhaité une plus grande coordination internationale des initiatives de sécurité alimentaire, dans le cadre du Comité de la sécurité alimentaire mondiale.


M. DER LAURENT DABIRÉ (Burkina Faso) a relevé que le Burkina Faso, pays sahélien et sans littoral, est soumis à d’importants aléas climatiques et à des contraintes physiques et socioéconomiques qui limitent ses performances en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire.  Il a noté que plus de 80% de la population du Burkina Faso vivent d’activités agropastorales.  Dans ce contexte, a indiqué le représentant, des politiques sectorielles ont été adoptées afin de mécaniser l’agriculture, développer les cultures de contre saison à travers la petite irrigation, et grâce à des mesures d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques.  M. Dabiré a également souligné le besoin de désenclaver les zones de production, et de réaliser des infrastructures qui ont un rapport avec le secteur agricole.


Mme JULIE MORIZET (France) a estimé que la crise qui sévit actuellement dans la corne de l’Afrique exige de mobiliser la communauté internationale pour y renforcer la sécurité alimentaire et a rappelé que la faim est l’un des défis majeurs de notre temps, surtout dans la perspective des 9 milliards d’habitants que le monde comptera en 2050 sur fond de changements climatiques et de compétition pour l’accès aux ressources foncières et agricoles.  La représentante a noté les progrès réalisés en termes de réforme de la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire depuis 2009 et a cité les avancées réalisées par le G-20 sous la présidence de la France.  Sur ce dernier point, elle a cité la coopération entre le G-20 et les instances des Nations Unies, qui a débouché sur des résultats concrets, comme la mise en place du système d’information sur les marchés agricoles (AMIS), ou encore le projet pilote de réserves alimentaires humanitaires d’urgence.  Elle a conclu qu’il est de la responsabilité des Nations Unies de contribuer à l’accomplissement des étapes nécessaires pour parvenir à la sécurité alimentaire, et de placer cette question dans l’agenda des priorités de 2012, notamment lors de la Conférence sur le développement durable qui se tient à Rio de Janeiro, au Brésil, en juin prochain.  


Mme PHYO THU ZAR AUNG (Myanmar) a déclaré que les causes de la crise alimentaire sont variées, allant de la spéculation sur les prix des denrées alimentaires, à la hausse de l’usage des biocarburants, en passant par les changements climatiques et la baisse des investissements dans le secteur agricole.  Elle a reconnu que l’une des leçons tirées de cette crise est la nécessité d’investir davantage dans l’agriculture, et d’apporter une assistance technique aux pays en développement.  Elle a relevé que le Myanmar est un pays dont l’économie est foncièrement agricole, avec un apport de 30% des revenus du pays.  70% de la population vivent en zones rurales.  Afin de promouvoir les exportations de produits agricoles du Myanmar, la représentante a indiqué que les efforts sont concentrés sur l’augmentation des productions de certains produits tels que le riz, le coton, le haricot et la canne à sucre.  Ce développement a permis l’expansion des surfaces cultivées du pays, qui sont passées de 19,9 millions d’hectares en 1988 à 33,7 millions d’hectares aujourd’hui.  Elle a, en outre, rappelé que le Myanmar est autosuffisant en riz, et elle a indiqué que le Plan de développement rural et de réduction de la pauvreté, pour la période allant de juillet 2011 à décembre 2015, comporte huit chantiers majeurs étroitement liés aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  


M. LOH SECK TIONG (Malaisie) a apporté le soutien de sa délégation aux conclusions du Secrétaire général.  Il a rappelé les divers programmes entrepris par son pays pour accroître la production et les réserves de riz, ainsi que pour améliorer la productivité de la pêche, et pour créer des emplois verts dans le pays.  Il a indiqué que la Malaisie promouvait la pérennité de son agro-industrie à travers le développement de technologie visant le développement durable.  


M. CHRISTOPHE LOBRY-BOULANGER, Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné que dans la plupart des cas, les famines qui causent des décès ne sont pas des crises subites, mais des situations chroniques et récurrentes.  Il a noté que plus de la moitié des personnes qui ne mangent pas à leur faim dans le monde est constituée de femmes.  Elles constituent également au moins la moitié des petits exploitants agricoles, a-t-il noté.  Il a indiqué que la productivité agricole pourrait augmenter de 20 à 30%, si seulement l’égalité des genres était respectée.  M. Lobry-Boulanger a ensuite affirmé que la réduction des risques de catastrophes est essentielle pour prémunir les communautés des situations de crises telles que celle qui sévit dans la corne de l’Afrique.  Il a également prôné l’adoption de mesures orientées sur le long terme, et de manière durable, en direction des systèmes agricole et alimentaire.


Mme XENIA VON LILIEN, Fonds international de développement agricole (FIDA), a déploré le fait que l’essentiel du milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde aujourd’hui vivent dans les zones rurales des pays en développement et vivent du secteur agricole.  « Nous sommes en retard par rapport à l’objectif de réduction de la faim et de la pauvreté tel que formulé dans les Objectifs du Millénaire pour le développement », a-t-elle noté.  Il y a toutefois de l’espoir, a-t-elle dit, citant des engagements renouvelés de la part des pays donateurs et des institutions internationales, ainsi que des financements venant d’économies émergentes et des ressources nationales mobilisées par les pays en développement eux-mêmes.  Face au défi de nourrir 9 milliards de personnes à travers le monde en 2050, il existe des solutions, a dit la représentante du FIDA, qui a cité le développement de petites exploitations fermières.  Celles-ci ont besoin d’un meilleur accès aux ressources de production, aux financements, aux marchés internationaux et régionaux, et à la technologie, a indiqué Mme Von Lilien.  Ces fermiers doivent aussi devenir des partenaires du développement au niveau local, a insisté la représentante.


M. PEDRO MEDRANO, Programme alimentaire mondial (PAM), a relevé que la sécurité alimentaire va au-delà des simples aliments et de l’agriculture, mais concerne aussi l’accès que les gens doivent avoir à des aliments adéquats et nutritifs en quantité suffisante pour l’ensemble des familles.  Il a indiqué qu’avec la flambée des prix des denrées alimentaires, les pauvres mangent moins et consomment davantage d’aliments peu nutritifs.  Cela a un impact désastreux sur les plus vulnérables que sont les enfants de moins de deux ans et les femmes enceintes ou qui allaitent, a déploré le représentant du PAM.  Pour assurer la sécurité alimentaire, il a proposé la prise de mesures telles que les repas scolaires, le soutien aux familles vulnérables, et la mise en place de mesures de protection sociales à plus grande échelle pour toute les populations.  Ceci est indispensable, pour faire face, a-t-il expliqué, aux situations d’urgence et de crise.  Le représentant a ensuite suggéré l’autonomisation des femmes dans le secteur agricole et une plus grande coordination, à l’échelle internationale, entre les instituions du secteur alimentaire et agricole, grâce notamment au Comité de la sécurité alimentaire mondiale qui, de son avis, devrait être réformé, afin de pouvoir pleinement jouer le rôle qui lui est assigné.


Mme LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que les promoteurs de l’agriculture mondiale devraient trouver des solutions abordables et durables afin de nourrir 9 milliards de personnes d’ici à 2050.  À ce propos, a relevé la représentante, la production agricole doit augmenter de 70% à l’échelle internationale, et de 100% dans les pays en développement.  Elle a souligné que 83 milliards de dollars d’investissements supplémentaires par an sont nécessaires pour atteindre ces objectifs.  Des mesures telles que des financements innovants et l’appui aux petits exploitants agricoles seraient, selon Mme Ratsifandrihamanana, des pistes pour augmenter la productivité agricole mondiale.  Elle a précisé que cette nouvelle approche devrait prendre en considération, à la fois, l’agriculture, la pêche, la foresterie, et le secteur alimentaire. 


La représentante a rappelé que la FAO a lancé un concept intitulé « Rendre l’économie verte grâce à l’agriculture ».  Il est question, a-t-elle expliqué, d’augmenter la sécurité alimentaire, en termes de disponibilité alimentaire, d’accès, de stabilité et d’utilisation, tout en faisant le moins possible usage de ressources naturelles.  Cela se ferait par l’amélioration de l’efficacité de toute la chaine alimentaire, a-t-elle précisé.  Elle a enfin indiqué que la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée le 16 octobre, a eu pour thème cette année « Les prix des denrées alimentaires: de la crise à la stabilité », afin, a-t-elle dit, d’attirer l’attention sur les mesures qui ont un impact négatif sur la vie des consommateurs démunis, des petits producteurs agricoles, et de l’agriculture en général.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.