SOC/CP/348

Ouverture à Salvador, au Brésil, du douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale

12/04/2010
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Douzième Congrès des Nations Unies

pour la prévention du crime

et la justice pénale

1ere séance - matin


OUVERTURE À SALVADOR, AU BRÉSIL, DU DOUZIÈME CONGRÈS DES NATIONS UNIES

POUR LA PRÉVENTION DU CRIME ET LA JUSTICE PÉNALE


Le Secrétaire général plaide pour la création d’un mécanisme

d’examen de la Convention contre la criminalité transnationale organisée


SALVADOR, Brésil, 12 avril -- Le douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale a été ouvert ce matin à Salvador, au Brésil, par la lecture d’un message du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, qui a appelé à la création d’un mécanisme d’examen de la Convention de l’ONU contre la criminalité transnationale organisée, s’inspirant de celui établi l’an dernier à Doha pour la Convention contre la corruption. 


Ce Congrès, présidé par le Ministre brésilien de la justice, M. Luiz Paulo Teles Barreto, rassemble jusqu’au 19 avril plus de 3 000 participants, dont des ministres et représentants de haut niveau de 120 pays, autour du thème: « Des stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux: les systèmes de prévention du crime et de justice pénale et leur évolution dans un monde en mutation ».


« La criminalité organisée pose une menace à la paix et à la sécurité internationales dans des dimensions jamais connues auparavant », a déclaré le Secrétaire général, dans un message lu par le Secrétaire exécutif du douzième Congrès, M. John Sandage.  La criminalité organisée, a-t-il estimé, « est une entrave majeure à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et c’est un fléau qui frappe plus durement encore les groupes les plus vulnérables de la population, en particulier les femmes, les enfants et les migrants ».


Dix ans après l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, et « au moment où l’inquiétude monte face aux aspects les plus sombres de la mondialisation, le monde attend de ce Congrès qu’il fournisse une meilleure compréhension du crime et qu’il renforce les moyens dont dispose la justice pénale pour y répondre », a poursuivi M. Ban, qui a exhorté tous les États à ratifier et à mettre en œuvre la Convention ainsi que ses trois Protocoles. 


Lors de cette séance d’ouverture, au Centro de Convenções da Bahia, le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), M. Antonio Maria Costa, dans un message également lu par M. Sandage, a emboîté le pas du Secrétaire général en invitant les États Membres à participer en nombre et activement à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale qui se tiendra, en juin prochain à New York, pour appuyer la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée. 


Après avoir invité à son tour les pays qui ne l’ont pas fait à ratifier cet instrument et à créer le mécanisme d’examen que M. Ban appelle de ses vœux pour « mieux suivre les progrès et identifier les besoins en matière d’assistance technique », M. Costa a souligné que le crime demeurait « une grave menace pour la sécurité, la justice et le développement ».  Le Congrès, a-t-il dit, doit « apporter sa contribution à l’établissement d’une justice adaptée à un monde en évolution ». 


Le Ministre brésilien de la justice, M. Luiz Paulo Teles Barreto, qui préside le Congrès, a affirmé que le thème de celui-ci reflétait « l’importance croissante de la coopération internationale en vue de faire face, d’une part, au caractère transnational de la criminalité, et, d’autre part, à la complexité des instruments nécessaires et des actions pour la combattre dans le monde d’aujourd’hui ».


« Reconnaissant qu’il reste beaucoup à faire, le Brésil a répondu sans hésitation à ces défis, a—t-il dit, soulignant que le renforcement du droit à la sécurité reposait non seulement « sur un système de sécurité au sens strict, mais aussi sur la gestion du système pénitentiaire et le système de justice pénale ».


Pour leur part, les présidents des groupes régionaux ont assuré qu’ils participeraient pleinement aux débats dont ils ont souhaité qu’ils contribuent à fixer la marche à suivre en matière de lutte contre la criminalité organisée.  Ils ont notamment souligné le besoin de mieux comprendre les nouvelles tendances criminelles, y compris celles affectant directement l’environnement. 


Les présidents de ces groupes ont de plus appelé au renforcement de la coopération internationale afin de lutter plus efficacement et de manière coordonnée sur tous les fronts, qu’il s’agisse de mettre fin à la cybercriminalité et aux vols de biens culturels ou encore de rompre les liens entre trafic de stupéfiants, criminalité organisée et terrorisme. 


Ils ont également mis l’accent sur la nécessité d’impliquer plus avant les organisations non gouvernementales (ONG) à l’élaboration de stratégies politiques basées sur un examen approfondi des causes sociales de la criminalité.  En effet, pour les présidents des groupes régionaux, le développement de politiques sociales, y compris de programmes éducatifs adaptés aux réalités et aux besoins des groupes défavorisés, est le plus sûr moyen de faire baisser la criminalité des plus jeunes.  Ils ont admis, à ce propos, que la question de l’intégration ne saurait être envisagée uniquement sous l’angle sécuritaire. 


Le Secrétariat de l’UNODC, par la voix de M. Steven Malby, a ensuite présenté le rapport du Secrétaire général sur l’état du crime et de la justice pénale dans le monde*.


Dans ce rapport, M. Ban décrit les tendances et l’évolution de la criminalité depuis le précédent Congrès, qui a eu lieu à Bangkok du 18 au 25 avril 2005.  Il livre également les conclusions préliminaires de la onzième Enquête des Nations Unies sur les tendances de la criminalité et le fonctionnement des systèmes de justice pénale, des informations provenant d’autres sources nationales et internationales de données et de statistiques sur la criminalité et la justice pénale, ainsi que les principales conclusions des enquêtes en population générale sur la criminalité et la corruption.


M. Malby, qui a ainsi énuméré les dernières tendances internationales sur les homicides, la criminalité classique, les infractions liées à la drogue, la traite des personnes et la corruption, a souligné que l’UNODC allait renforcer son action en vue d’accroître ses connaissances sur la criminalité organisée et mieux comprendre les tendances sectorielles.  Il a, de même, réitéré l’engagement de l’UNODC à présenter des statistiques précises, exhaustives et dans les temps, et à améliorer les capacités nationales pour une meilleure collecte et une meilleure analyse. 


Auparavant, le Congrès avait élu les membres d’une partie de son Bureau, sur la base du principe de la répartition géographique équitable.  Celui-ci se compose ainsi pour l’instant de représentants de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Soudan, de la Zambie, du Zimbabwe (pour le Groupe des États d’Afrique), de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie, du Kazakhstan, des Philippines, de la République de Corée (pour le Groupe des États asiatiques), de l’Argentine, de la Colombie, de Cuba, du Mexique, du Panama, du Pérou (pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes), de l’Australie, de l’Autriche, du Canada, des États-Unis, de la Finlande, de l’Italie (pour le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États).  De même, M. Sitona Osman, du Soudan, présidera le Comité I, tandis que Mme Natti Joutsen, de la Finlande, présidera le Comité II.


Le Congrès a, en début de séance, observé une minute de silence à la mémoire du Président polonais Lech Kaczynski et de toutes les autres victimes de l’accident d’avion dans lequel ils ont péri à Smolensk, samedi dernier.  Les délégations qui se sont exprimées ce matin leur ont rendu hommage.


Le Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, qui célèbre son cinquante-cinquième anniversaire, a lieu tous les cinq ans dans une région différente du monde.  Il contribue à l’élaboration de politiques internationales et nationales et à la promotion d’idées et d’approches originales pour aborder les questions complexes qui sont au cœur de l’une des principales institutions de l’État moderne: le système de justice pénale.


*     A/CONF.213/3


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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