SG/SM/13149-SC/10039

« Le terrorisme est peut-être une tempête qui se prépare, mais la réponse internationale prend de l’élan », déclare Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité

27/09/2010
Secrétaire généralSG/SM/13149
SC/10039
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« LE TERRORISME EST PEUT-ÊTRE UNE TEMPÊTE QUI SE PRÉPARE, MAIS LA RÉPONSE INTERNATIONALE

PREND DE L’ÉLAN », DÉCLARE BAN KI-MOON DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


      Vous trouverez ci-après le texte intégral de la déclaration faite par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors du débat du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme, le 27 septembre:


Je vous remercie, Monsieur le Président, de vos chaleureuses et aimables paroles.  Je remercie la présidence turque du Conseil de sécurité d’avoir pris l’initiative de convoquer le présent débat et je vous souhaite Monsieur le Ministre des affaires étrangères Davutoğlu chaleureusement la bienvenue.  Je souhaite également une chaleureuse bienvenue aux autres ministres qui prennent part à cette très importante réunion du Conseil. 


Le terrorisme pose une grave menace à la paix et à la sécurité internationales.  Nombre des pays représentés à cette table ont subi dans leur chair cette menace.  Il y a eu tant d’attentats, de vies perdues et de familles détruites.  L’ONU aussi a été visée, de l’Iraq au Pakistan et de l’Algérie à l’Afghanistan. 


Le terrorisme est peut-être une tempête qui se prépare, mais la réponse internationale prend de l’élan.  Au cours des cinq dernières années, l’ONU a étendu ses activités antiterroristes, accru la coordination entre les agences et renforcé les partenariats avec une large palette d’organisations internationales et régionales.  Des initiatives conjointes avec les États Membres dans de nombreuses régions, notamment le Sahel, la corne de l’Afrique –le Moyen-Orient et l’Asie du Sud et centrale– ont montré que nous pouvons faire beaucoup. 


La lutte contre le terrorisme suppose une approche globale.  D’abord, nous devons poursuivre nos efforts dans les domaines de la sécurité et de l’application de la loi.  Cela inclut des mesures pour priver plus encore les terroristes de ressources financières et de mobilité, et pour les empêcher d’acquérir et d’utiliser des armes de destruction massive.


Deuxièmement, d’autres domaines méritent une attention plus grande.  L’éducation, le développement, le dialogue interculturel et la prévention des conflits revêtent tous une importance grandissante dans la lutte contre les conditions favorables à la propagation du terrorisme.


Troisièmement, nous devons faire plus pour mieux comprendre les raisons qui font que des personnes recourent à la violence, de manière à mieux pouvoir empêcher d’autres de suivre la même voie. 


Quatrièmement, nous devons continuer à renforcer le régime juridique, en faisant fond sur les instruments internationaux de lutte contre le terrorisme existants et sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Ces mesures ainsi que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies n’ont de valeur que si elles sont appliquées de façon égale et cohérente. 


Cinquièmement, nous devons améliorer la manière dont nous mettons en commun les informations et les meilleures pratiques.  Cela signifie qu’il faut mettre sur pied des dispositifs de coordination nationaux et des réseaux régionaux et mobiliser la société civile, le secteur privé et les médias. 


Aucune stratégie antiterroriste ne serait complète sans un plein respect des droits de l’homme et de l’état de droit.  Tant le Conseil de sécurité que l’Assemblée générale ont systématiquement fait de la protection des droits de l’homme un élément constitutif de toute politique efficace de lutte conte le terrorisme, et je me félicite de l’attention que le Conseil accorde à ce sujet.  Plusieurs États –notamment ceux qui ont été victimes du terrorisme– ne demandent qu’à remplir leurs obligations en vertu des cadres de lutte contre le terrorisme mais manquent de ressources et d’autres moyens pour le faire.  Le renforcement des capacités est par conséquent une priorité pour l’ONU. 


Au regard de la gravité de la situation dans la région sahélo-maghrébine, je suis déterminé à travailler avec les dirigeants de la région pour renforcer les capacités nationales de lutte contre le terrorisme.  En Asie centrale, l’ONU œuvre déjà au renforcement des capacités dans les domaines de l’application de la loi, de la justice pénale et de la coopération internationale. 


Je voudrais aussi mettre l’accent sur l’importance d’aider les victimes du terrorisme.  On se souviendra qu’il y a deux ans, nous avons organisé ici au Siège un séminaire très émouvant au cours duquel de nombreuses victimes du terrorisme ont pu parler de leur expérience.  Le 8 octobre, une nouvelle fois ici à l’ONU, nous organisons la projection du documentaire « Killing in the name », qui non seulement jette un coup de projecteur sur les souffrances des victimes du terrorisme mais aidera aussi, nous l’espérons, ces victimes et d’autres à s’engager davantage pour que cessent de tels crimes. 


En ce qui concerne le Conseil de sécurité, je me félicite de la coordination accrue entre les organes subsidiaires du Conseil et les entités partenaires au sein de l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme.  Nous devons tous renforcer notre coopération avec les entités, telle l’Alliance des civilisations, qui traitent des mesures énumérées au titre du pilier 1 de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  L’Alliance est au centre de la riposte des Nations Unies à l’extrémisme et à l’intolérance, et une voix de modération indispensable face à l’incitation et à la haine qui occupent une place si prépondérante dans les manuels de terrorisme. 


Aucune cause ni aucun grief ne peut justifier le terrorisme.  Je voudrais souligner de nouveau la détermination de l’ONU face à un défi mondial et transfrontalier qui cherche à nous causer tant de mal à tous.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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