Conférence de presse

Conférence de presse du Rapporteur spécial sur le droit de toute personne au meilleur état de santé physique et mentale

26/10/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LE DROIT DE TOUTE PERSONNE AU MEILLEUR ÉTAT DE SANTÉ PHYSIQUE ET MENTALE


Le Rapporteur spécial sur le droit de toute personne au meilleur état de santé physique et mentale, M. Anand Grover, a présenté aujourd’hui à la presse les « mesures très radicales » pour faire des droits de l’homme le fondement même de la stratégie de lutte contre la drogue*.


Au cours de la rencontre qu’il a eue avec les médias au Siège de l’ONU à New York, après son passage à la Troisième Commission chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles, le Rapporteur spécial a imputé au système actuel de lutte contre la drogue d’« innombrables violations des droits de l’homme ».  Il a dénoncé le « véritable mythe » qu’est l’objectif d’un monde sans drogue, avant de prévenir que les menaces de sanction pénale risquent de dissuader les consommateurs de drogues de se faire soigner, tout en en perpétuant la stigmatisation.


Il nous faut, a dit le Rapporteur spécial, un véritable « changement de paradigme » pour réaliser l’objectif premier de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, qui est d’assurer la santé physique et mentale de l’humanité.  Il a proposé la mise en place au sein du système des Nations Unies d’une commission indépendante qui contribuerait à l’élaboration des politiques internationales de lutte contre la drogue et dont l’objectif premier serait la protection nécessaire du droit à la santé et des droits de l’homme des usagers de drogues et de leurs communautés.


M. Grover s’est fait le fervent défenseur de la décriminalisation de l’usage et de la détention de drogues, ainsi que des interventions comme les programmes d’échanges de seringues usagées, la prescription de médicaments de substitution ou encore l’installation de salles de consommation de drogues.


Plus globalement, M. Grover a voulu que l’on s’inspire de la lutte internationale contre le tabac, dont la nocivité est avérée, et qui, à la différence des drogues, ne peut nullement être utilisé à but thérapeutique.


Si son rapport contient, selon ses propres termes, des « mesures très radicales », le Rapporteur spécial s’est réjoui que la Troisième Commission lui ait réservé un bon accueil et qu’aucun pays n’ait formulé d’opposition de principe.  Il s’est également félicité de ce que plusieurs ONG aient d’ores et déjà décidé de s’emparer de son rapport pour étayer leurs arguments dans les fora nationaux et internationaux.


*A/65/255


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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