Conférence de presse

Conférence de presse trimestrielle du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy

04/08/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE TRIMESTRIELLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX, M. ALAIN LE ROY


« Les forces libanaises affirment avoir tiré un coup de sommation en l’air, alors que les forces israéliennes affirment pour leur part qu’elles ont été la cible du premier coup de feu », a indiqué, cet après-midi à la presse, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, en commentant l’incident survenu hier le long de la Ligne bleue, qui a coûté la vie à deux militaires, un journaliste libanais et un officier israélien. 


La conférence de presse trimestrielle que donnait le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix au Siège de l’ONU à New York, a porté essentiellement sur l’échange de tirs qui a eu lieu, hier matin, entre forces israéliennes et forces libanaises à travers la Ligne bleue au moment où les forces israéliennes coupaient un arbre le long de cette ligne de démarcation.  M. Le Roy a apporté des précisions sur la réaction de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) à la suite de cet incident.  Il a indiqué que l’arbre en question se trouvait sur le territoire israélien entre la Ligne bleue, dont la délimitation relève du mandat de la FINUL, et la barrière technique (grillage) installée par Israël au sud de cette Ligne bleue sur le territoire israélien.  Il a indiqué que la distance qui sépare la Ligne bleue du grillage installé en territoire israélien était inférieure à 80 mètres.  Le fait que le tracé de certaines parties de la Ligne bleue soit contesté par les parties est peut-être à l’origine de cet incident.  Le Liban conteste le tracé de la Ligne bleue sur le lieu de l’incident, tandis qu’Israël conteste le tracé d’autres parties de cette ligne de démarcation telle qu’elle a été établie en 2000, a-t-il indiqué.  Aucun tir, a-t-il assuré, n’a été dirigé en direction des soldats de la FINUL qui sont intervenus sur place dès les premières minutes de l’incident.   


M. Le Roy a précisé qu’à la demande de l’ONU, le Commandant de la Force intérimaire des Nations Unies présidait aujourd’hui à 12 heures, heure de New York, une réunion tripartite qui rassemble les représentants du Liban, d’Israël et de la FINUL.  La tenue de cette réunion tripartite, a-t-il dit, est le meilleur moyen de régler les questions en suspens et de réduire les tensions.  Cette réunion tripartite doit déterminer à quel niveau les ordres d’utiliser la force ont été donnés et considérer des amendements au tracé de la Ligne bleue. 


Le Hezbollah n’est pas impliqué par ces échanges de tirs, a affirmé M. Le Roy.  S’agissant de la réaction des Casques bleus, M. Le Roy a indiqué que la FINUL avait invité les deux parties à se concerter dès qu’elle a appris vers 6 h 30 du matin que les Israéliens voulaient arracher l’arbre en question.  Alors que les Israéliens avaient accepté de le faire quelques heures plus tard, les échanges de feu ont commencé vers 11 h 40, heure locale.  Il a précisé que l’échange de feu, y compris l’intervention d’hélicoptères de combat israéliens pour bombarder des positions libanaises, avait duré environ 30 minutes.


Concernant le Soudan, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a précisé que l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) attendait, depuis 2007, 18 hélicoptères de transport.  Si l’Éthiopie a mis à la disposition de la MINUAD cinq hélicoptères de combat, la Mission doit, au préalable, obtenir l’autorisation pour les utiliser.  Il a indiqué qu’il y avait plus de tensions en 2010.  En 2009, il y avait beaucoup d’espoir pour que le processus de paix aboutisse à un cessez-le-feu.  Les choses sont devenues plus compliquées avec la décision du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) de suspendre sa participation aux négociations de Doha et de retirer sa délégation.   


Il y a de nombreuses questions en suspens avant la tenue des référendums, a-t-il dit, citant notamment les questions de la citoyenneté et de la démarcation des frontières.  M. Le Roy a estimé qu’il était urgent que les commissions chargées de l’organisation du référendum du Sud-Soudan et du référendum de l’Abyei soient mises en place et fonctionnent le plus rapidement possible.  Il a précisé qu’il appartiendra à la Commission chargée de l’organisation du référendum de l’Abyei de se prononcer sur les critères d’enregistrement des électeurs.


Répondant à des questions sur les incidents sanglants qui ont opposé partisans et opposants au processus de paix dans un camp de personnes déplacées, le Secrétaire général adjoint a précisé que 80 000 personnes déplacées se trouvaient sur les lieux au moment des faits.  « S’agissant des cinq personnes qui ont demandé la protection des Nations Unies et que réclame le Gouvernement soudanais », M. Le Roy a indiqué que l’ONU était en négociation avec Khartoum pour discuter des meilleurs moyens de régler cette question.  


À une question sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Le Roy a répondu que la MONUSCO n’apportait aucun appui logistique à la Force armée de la RDC dans ses opérations contre les rebelles ADF au Nord-Kivu, notamment autour de Beni.  Il a également assuré que le nouveau Commandant en Force de la MONUSCO avait de solides compétences en français. 


Par ailleurs, M. Le Roy a rappelé qu’il revenait de Kaboul où il avait participé, aux côtés de près de 80 représentants de pays donateurs dont 40 à niveau ministériel, à la Conférence internationale sur l’Afghanistan.  Des engagements ont été pris en faveur de l’Afghanistan, a-t-il dit, convaincu que cette rencontre a marqué un tournant pour l’avenir du pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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