Conférence de presse

Conférence de presse inaugurale du douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, Salvador (Brésil), 12-19 avril 2010

12/04/2010
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE INAUGURALE DU DOUZIÈME CONGRÈS DES NATIONS UNIES POUR LA PRÉVENTION

DU CRIME ET LA JUSTICE PÉNALE, SALVADOR (BRÉSIL), 12-19 AVRIL 2010


SALVADOR, Brésil, 12 avril -- À l’occasion de la conférence de presse inaugurale du Congrès, organisée dans le Centre de conférence de Salvador, au Brésil, le Ministre brésilien de la justice, M. Luiz Paulo Teles Barreto -qui avait présidé la séance plénière d’ouverture- a annoncé que le Président du Brésil, M. Lula da Silva, participerait à la réunion ministérielle qui aura lieu le week-end prochain. 


M. Barreto a estimé que la présence du Président Lula témoignait de « l’importance que le Brésil accorde au Congrès ».  


« Dans son sillage, plus de 70 ministres devraient s’exprimer au cours des quatre réunions plénières prévues pour le segment de haut niveau », a ajouté le Secrétaire exécutif du Congrès, M. John Sandage, qui était présent aux côtés de M. Barreto.


Répondant aux questions, le Ministre brésilien de la justice a souligné que les participants au Congrès devront recommander que des mesures globales soient prises pour appréhender les nouvelles formes de criminalité qui se développent elles aussi à une échelle planétaire. 


« L’ampleur des activités de cybercriminalité, par exemple, montre que les criminels ont un temps d’avance technologique sur nous.  Par ce biais, le blanchiment d’argent, la corruption et même le financement du terrorisme deviennent des délits contre lesquels il est extrêmement difficile de lutter.  C’est ce qui explique l’appel lancé par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, en faveur d’une coordination accrue entre États », a noté M. Barreto.


Le haut responsable brésilien a mis l’accent sur l’urgence de mettre un terme aux paradis fiscaux.  « C’est un domaine où une coopération renforcée donnerait les moyens de contraindre certains pays à ne plus tolérer une complaisance dont il est dit qu’elle a pour but de protéger des systèmes bancaires nationaux ou régionaux.  La vérité, c’est que les paradis fiscaux aident le trafic des stupéfiants, la corruption et le terrorisme à se développer.  Cela n’est plus acceptable », a affirmé M. Barreto.


Le Ministre brésilien de la justice a ensuite recommandé d’unifier l’action des différentes institutions nationales, « toutes concernées à des degrés divers par le fléau de la criminalité globale », en créant, « comme l’a fait le Brésil », des départements spécialisés au sein des ministères. 


Pour financer les efforts de lutte contre la criminalité organisée, en particulier dans les pays manquant de moyens techniques et d’infrastructures, il a préconisé d’utiliser les ressources récupérées dans les paradis fiscaux.  « Outre les fonds existants, cette manne supplémentaire faciliterait la mise en œuvre de stratégies nationales et régionales dans les pays en développement », a-t-il estimé.


M. Barreto s’est en outre attardé sur les violations de la propriété intellectuelle et le vol des biens culturels.  « La piraterie, qui repose en grande partie sur le pillage des biens culturels, rapporte chaque année 500 milliards de dollars, soit presque 200 milliards de plus que ce que génère le trafic des stupéfiants.


« Là encore, le fléau, qui est planétaire, est organisé en réseaux que nous devons apprendre à démanteler en empêchant la revente des biens volés puis en assurant la restitution de ceux-ci aux pays lésés.  Faute de quoi, le patrimoine culturel des pays disparaîtra », a prévenu le Ministre brésilien de la justice. 


M. Sandage a, pour sa part, signalé que les participants au débat s’étaient engagés à réfléchir de manière approfondie aux moyens de combattre la cybercriminalité et le blanchiment d’argent.  « Le Secrétaire général et le Directeur exécutif de l’UNODC demandent aux États d’explorer de nouveaux moyens pour combattre ces formes modernes de criminalité, et les pays sont prêts à répondre à cet appel en partageant les pratiques qu’ils ont établies et qui donnent des résultats », a indiqué M. Sandage. 


Il a ajouté que les centaines d’experts qui allaient s’exprimer dans le cadre des différents ateliers thématiques permettraient aux responsables politiques de se forger une idée plus claire des problèmes et des solutions qui peuvent être apportés pays par pays. 


Le Secrétaire exécutif a également estimé que le Congrès devrait aussi être l’occasion de « proposer de nouvelles solutions pour des problèmes anciens », comme la surpopulation carcérale ou encore la criminalité environnementale.  Sur ce dernier point, il a rappelé que le Secrétaire général appuyait tous les efforts multilatéraux comprenant un volet relatif à la lutte contre les changements climatiques et ses conséquences sur le développement des sociétés, « y compris la criminalité organisée ». 


Reprenant la parole, M. Barreto a attiré l’attention sur les dégâts causés par l’exploitation anarchique des plantes médicinales, le trafic d’animaux sauvages et l’abattage illégal.  « Comme vous le savez, le Brésil est confronté à ces trois formes graves et très lucratives de criminalité organisée.  C’est pourquoi le Président Lula a fait de la lutte contre ces activités l’une des principales priorités de son mandat, et le Brésil ne manquera pas de discuter avec les délégations, pendant ce Congrès, des mesures efficaces qu’il a prises au cours de ces dernières années », a-t-il indiqué. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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