CS/9970

Le Conseil de sécurité réaffirme que seule une solution politique permettra à l’Afghanistan de retrouver son autonomie

30/06/2010
Conseil de sécuritéCS/9970
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6351e séance – matin


L E CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉAFFIRME QUE SEULE UNE SOLUTION POLITIQUE PERMETTRA À L’AFGHANISTAN DE RETROUVER SON AUTONOMIE


Les membres du Conseil de sécurité ont souligné, aujourd’hui, l’importance des prochaines échéances politiques concernant la situation en Afghanistan.  Réunis à l’occasion de l’examen trimestriel de la question, les membres du Conseil ont fait de la tenue des élections législatives de septembre prochain et de la Conférence de Kaboul, qui aura lieu le 20 juillet, deux étapes essentielles sur la voie de la démocratisation du pays.


La vingtaine de délégations qui ont participé au débat, précédé par un exposé du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), M. Staffan de Mistura, ont insisté sur l’urgence de renforcer la sécurité à l’approche des élections et d’appuyer les efforts du Gouvernement afghan en matière de gouvernance.  Les intervenants ont également souligné le rôle de la Mission.


Le représentant de l’Afghanistan a assuré que le Gouvernement du Président Karzai, épaulé par la Commission électorale indépendante et la Commission du contentieux électoral, s’efforçait de préparer au mieux les élections de septembre.


Il a précisé que 2 755 candidats, dont 406 femmes, sont en lice pour briguer 249 sièges, ajoutant que les commissions en place ainsi que la société civile, qui ont tiré les leçons de l’élection présidentielle de janvier dernier, étaient déterminées à organiser un « scrutin juste, transparent et crédible ». 


De son côté, le Représentant spécial, se référant au rapport du Secrétaire général, a indiqué que l’assistance technique et logistique de la MANUA serait axée sur le renforcement du leadership de la Commission électorale indépendante, la présence de deux membres internationaux au sein de la Commission du contentieux électoral et les efforts visant à augmenter la participation des femmes au processus électoral, conformément à la Constitution.


Saluant le fait que 400 femmes sont actuellement inscrites sur les listes électorales, M. de Mistura a admis que le scrutin de septembre prochain sera une étape cruciale vers la démocratisation et l’appropriation par les Afghans eux-mêmes des efforts en faveur du développement du pays.  « Nous devons toutefois être réalistes et reconnaître qu’assurer la transparence du processus électoral à chacune de ses étapes représente un défi immense », a-t-il prévenu.


Les membres du Conseil ont emboîté le pas de M. de Mistura pour évoquer la récente visite qu’ils ont effectuée en Afghanistan, du 21 au 24 juin.


L’Ambassadeur Ertuğrul Apakan, de la Turquie, qui avait conduit cette mission, a indiqué que la délégation du Conseil avait encouragé les autorités afghanes à poursuivre leurs efforts pour défendre l’état de droit, protéger les femmes et les enfants, et lutter contre la production et le commerce illicite de stupéfiants.


La représentante des États-Unis a, quant à elle, confié qu’elle avait rencontré sur le terrain « un peuple fier et déterminé, travaillant de manière unie à la création d’un avenir durable, après trois décennies de guerre qui n’ont pas pour autant affaibli ses capacités de résistance ».


Si elle n’a pas manqué de saluer l’engagement du Gouvernement et du peuple afghans à « façonner un avenir économique et politique et à s’approprier les institutions nationales », elle a aussi souligné qu’il était urgent pour les autorités en place de renforcer les Forces de sécurité nationales en vue des prochaines élections législatives.


À cette fin, la représentante des États-Unis a estimé que l’ONU devrait aider la Commission du contentieux électoral à sécuriser les plus de 6 000 centres de vote qui seront ouverts pour l’élection de septembre, et « prêter main forte, au sein des différentes communautés, aux acteurs impliqués dans les efforts de réconciliation ».


Sur ce dernier point, les intervenants ont accueilli avec satisfaction la tenue de la Jirga consultative de la paix, au début de ce mois.


Comme l’indique M. Ban Ki-moon dans son rapport, à l’issue de cette réunion, les participants ont approuvé l’initiative du Président Karzai de convoquer un dialogue national en faveur de la paix et demandé que soient radiés les noms des membres de l’opposition afghane figurant sur la liste des sanctions du Comité 1267 ayant rendu les armes et accepté la Constitution.


Le représentant de l’Autriche et Président en exercice du Comité 1267, a assuré qu’il avait expliqué aux interlocuteurs du Conseil en Afghanistan que l’examen des demandes de radiation était un processus fondé sur la résolution 1822 « et non pas un processus lié aux développements sur le terrain ».  C’est pourquoi, il avait demandé aux autorités afghanes de lui fournir, d’ici au 31 juillet 2010, des informations supplémentaires sur les individus figurant sur la liste récapitulative du Comité, a-t-il précisé.


Les délégations ont par ailleurs reconnu unanimement que la solution à la situation en Afghanistan ne reposait pas uniquement sur des succès militaires.  Elles ont considéré en ce sens que la Conférence de Kaboul, qui sera coprésidée par l’ONU, représentait une étape décisive dans la transition du pays vers le contrôle de sa propre sécurité, de sa gouvernance et de son développement.


« La stratégie militaire doit être assortie d’une stratégie politique », a déclaré à ce propos le représentant du Royaume-Uni.  « La Conférence de Kaboul permettra d’entendre le plan d’action détaillé du Gouvernement afghan et les engagements qu’il compte prendre sur la base de la Conférence de Londres », a-t-il dit, souhaitant que la Conférence mette l’accent sur la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance, « deux priorités pour le peuple afghan ».


Comme le fait observer le Secrétaire général dans son rapport, la Conférence de Kaboul ne sera pas une conférence d’annonces de contributions mais il est vraisemblable que les donateurs s’engageront à respecter le principe de l’efficacité de l’aide, a rappelé M. de Mistura.

LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général établi en application du paragraphe 40 de la résolution 1917 (2010) (S/2010/318)


Dans ce rapport, soumis pour la première fois en application de la résolution 1917 (2010), le Secrétaire général fait le point des activités menées par l’ONU en Afghanistan depuis le précédent rapport daté du 10 mars 2010.  Il présente ainsi un résumé des principaux faits politiques et en matière de sécurité survenus au cours de la période à l’examen.


S’agissant des activités de la Mission d’assistance des Nations Unies dans le pays (MANUA), le Secrétaire général souligne que son nouveau Représentant spécial a fixé quatre priorités en vue d’aider le Gouvernement et le peuple afghans à jeter les bases d’une paix et d’un développement durables, tout en poursuivant les activités régulières concernant les droits de l’homme et les affaires humanitaires.  Les quatre priorités politiques sont les suivantes: l’appui aux élections, la réconciliation et la réintégration, la coopération régionale et la coordination de l’assistance.


Concernant l’assistance électorale en vue des élections législatives qui se tiendront en septembre prochain, le Secrétaire général indique que la MANUA, à la demande du Président Karzai, fournira une aide technique et logistique.  Il se félicite déjà de voir que la liste préliminaire des candidats comprend les noms de plus de 400 femmes.  « Le Chef de la Mission travaillera en étroite collaboration avec la Commission électorale indépendante nouvellement désignée », indique M. Ban Ki-moon.


Pour ce qui est du financement de l’assistance électorale, le rapport fait savoir que le Représentant spécial du Secrétaire général a recommandé que la communauté internationale débloque des fonds pour combler le déficit de ressources d’environ 50 millions de dollars, sur un budget d’un montant total de 150 millions de dollars.


Au plan de la réconciliation et de la réintégration, le Secrétaire souligne que la MANUA devant, conformément à son mandat, aider les Afghans à trouver les moyens de poursuivre un dialogue constructif et ouvert et encourager la création d’un environnement politique favorable, reste disposée à faciliter le dialogue entre les représentants des diverses communautés ethniques pour apaiser les griefs et les sources de tension.


En matière de coordination de l’aide, le rapport rappelle que cette fonction incombe au Gouvernement afghan et que le rôle de la MANUA est « de lui apporter son soutien, afin de l’aider à relever ce défi redoutable, notamment en identifiant ses priorités et en mettant en place un cadre de coordination contrôlé par les autorités afghanes en vue de leur mise en œuvre ».


Il indique qu’au cours de la période considérée, le Gouvernement a fait des progrès importants en accordant la priorité à la Stratégie nationale de développement et en mettant en place le mécanisme de gestion financière et administrative requis pour sa mise en œuvre, avant la Conférence de Kaboul.


Le Secrétaire général note que l’engagement pris à la Conférence de Londres d’acheminer progressivement le financement du développement au moyen du budget central demeure crucial pour un pays dans lequel près de 80% de l’aide au développement ne passent pas par le budget de l’État.


Au chapitre de la gouvernance et de la justice, le Secrétaire général indique que la MANUA a poursuivi ses efforts afin de coordonner l’assistance des donateurs.  « Elle a concentré son attention sur la préparation de la Conférence de Kaboul, envisagée par le Gouvernement comme un contrat avec le peuple afghan en vue d’améliorer le développement, la gouvernance et la sécurité », précise-t-il.  « La Conférence, que coprésidera l’ONU, ne sera pas une conférence d’annonces de contributions mais il est vraisemblable que les donateurs aligneront leurs programmes sur ces plans et s’engageront à respecter le principe de l’efficacité de l’aide », ajoute M. Ban Ki-moon.


Dans ses observations, le chef de l’ONU constate en particulier que, malgré la très forte croissance économique et les plans de réforme pour le développement des Forces nationales de sécurité de l’Afghanistan, l’environnement en matière de sécurité demeure instable.


« Pour aborder la réforme du secteur de la sécurité de façon globale, il faut une gouvernance efficace et des avancées progressistes au niveau des processus politiques, afin de contrebalancer les efforts militaires concentrés », préconise-t-il, assurant que la MANUA continuera d’exhorter toutes les parties concernées à accorder la priorité à la sécurité des civils.


Exposés


M. STAFFAN DE MISTURA, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a fait le point sur la première visite qu’il a effectuée dans le pays en tant que Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).


S’appuyant sur le rapport du Secrétaire général, il a indiqué que la Mission, qui a tiré des enseignements des élections présidentielles de janvier dernier, allait axer la fourniture de son assistance technique et logistique selon trois points: le renforcement du leadership de la Commission électorale indépendante, la présence de deux membres internationaux de la Commission du contentieux électoral et l’encouragement à une participation accrue des femmes au processus électoral, conformément à la Constitution.


Saluant le fait que 400 femmes sont actuellement inscrites sur les lites électorales, M. de Mistura a également insisté sur le fait que le scrutin de septembre serait une étape essentielle sur la voie de la démocratisation du pays.  « Nous devons toutefois être réalistes et assurer la transparence du processus électoral à chacune de ses étapes représente un défi immense », a-t-il dit.


Le Représentant spécial, après avoir salué les performances conjointes de la Commission électorale indépendante et de la Commission du contentieux électoral, qui ont lancé la campagne électorale le 23 juin, a mis l’accent sur la nécessité de sécuriser au mieux le scrutin.


Les Forces nationales de sécurité présenteront bientôt un rapport à la Commission du contentieux électoral sur la sécurisation des quelque 6 835 centres de vote qui seront ouverts pour l’élection, a-t-il noté, ajoutant que l’intégrité du processus dépendrait pour l’essentiel des efforts nationaux d’observation ainsi que du contrôle exercé par les acteurs de la société civile et des partis politiques eux-mêmes.


S’agissant de la réconciliation, M. de Mistura s’est félicité de ce que la Jirga consultative de paix ait réaffirmé récemment la nécessité de se démarquer nettement des terroristes étrangers et d’inciter toutes les parties à reconnaître la Constitution.  L’ONU a un rôle à jouer aux côtés de la communauté internationale pour faciliter le dialogue entre Afghans, par le biais du Conseil de paix nouvellement créé et des autres mécanismes en place, a-t-il assuré.


Pour ce qui est de la coopération régionale, le Chef de la MANUA a considéré qu’il ne saurait y avoir de solution politique afghane durable sans l’intervention de ses voisins.  Reconnaissant l’importance des diverses initiatives régionales pour renforcer les échanges économiques, la sécurité régionale et la stabilité politique, il a également attiré l’attention sur l’initiative de la « Route de la soie » à Kaboul, lancée conjointement avec le Ministère afghan des affaires étrangères.  L’initiative fait de la lutte antidrogue la première mesure de confiance concrète, a-t-il dit.


M. de Mistura a également évoqué la tenue prochaine de la Conférence de Kaboul, qu’il a décrite comme une étape de plus dans le processus de transition afghan.  Il a précisé que la Conférence, qui se penchera sur la fourniture de services, est considérée par le Gouvernement afghan comme un contrat avec le peuple.


Par le passé, les Afghans ont été les témoins de nombreuses conférences et d’engagements pris en leur nom; cette fois, ils attendent des participants qu’ils affichent un vrai sens des responsabilités et qu’ils répondent à leurs besoins et aspirations, a expliqué le Chef de la MANUA.


M. de Mistura a en outre déclaré que, désormais, le Gouvernement afghan n’attend plus de contributions financières supplémentaires mais un plein soutien politique.  Il a souligné que, dans ce contexte, la MANUA continuera d’œuvrer à l’amélioration de l’efficacité de l’aide en vue, notamment, d’accélérer la mise en œuvre des volets sécurité, gouvernance et développement de la Stratégie de développement nationale afghane.  À cette fin, la MANUA travaillera avec les agences de donateurs et l’équipe de pays des Nations Unies pour réaligner les programmes sur l’action gouvernementale, a-t-il indiqué.


Concernant les capacités de la Mission, M. de Mistura a rappelé que 31 agences, fonds et programmes des Nations Unies travaillaient à ses côtés dans les 34 provinces afghanes, en s’appuyant sur un budget annuel d’un milliard de dollars.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie), qui présentait un exposé sur la mission effectuée par le Conseil de sécurité en Afghanistan, du 21 au 24 juin, qu’il a lui-même dirigée, a affirmé que des discussions importantes ont eu lieu avec des membres des pouvoirs exécutif et législatif, en particulier avec le Président Hamid Karzai.  Des réunions ont également été tenues, a-t-il dit, avec la société civile, les principales parties prenantes internationales, y compris les agences des Nations Unies, la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et l’Union européenne.  Lors de sa visite sur le terrain à Jalalabad, le Conseil a rencontré les autorités locales, les représentants des institutions spécialisées des Nations Unies et des familles de réfugiés.  Le Conseil a également effectué une visite à la mission de formation de l’OTAN.


Lors de ces contacts, les membres de la délégation du Conseil de sécurité ont réitéré le soutien de celui-ci et son engagement durable en faveur du peuple et du Gouvernement afghans en vue d’encourager la paix, le développement et la stabilité du pays, a déclaré M. Apakan.  Ils ont en particulier mis l’accent sur le rôle central de l’ONU en Afghanistan et souligné qu’il était nécessaire que le pays tienne des élections libres et justes.  Tout en se félicitant du grand nombre de femmes candidates aux élections, les membres de la délégation du Conseil ont insisté sur l’importance du développement économique et social et encouragé les autorités afghanes à poursuivre leurs efforts pour défendre l’état de droit, les droits de l’homme, les droits des femmes et des enfants.  Des efforts doivent être entrepris pour lutter contre la production et le commerce illicite de stupéfiants, ont-ils dit, en soulignant l’importance de la coopération régionale, a ajouté M. Apakan.


En sa qualité de représentant de la Turquie, M. Apakan a ensuite plaidé en faveur d’une autonomisation du leadership afghan.  La responsabilité et le leadership de l’Afghanistan devraient constituer les mots clefs de la période à venir, a-t-il estimé.  La prise en charge afghane devrait être, selon lui, soutenue par la communauté internationale.  Les élections parlementaires de septembre 2010 participeront de ce processus, a-t-il dit.  Il doit y avoir un processus politique auquel les Nations Unies doivent participer, a-t-il ajouté.


Le représentant a également défendu l’adoption d’une approche globale qui doit, a-t-il précisé, intégrer la sécurité, la gouvernance, l’état de droit, les droits de l’homme, ainsi que le développement économique et social.  Elle ne devrait pas être limitée aux seuls moyens militaires, a-t-il précisé.  Quatre domaines méritent une attention particulière, a-t-il dit, citant un développement économique complet, une armée et une police bien entraînées et équipées, une réconciliation nationale inclusive et une éducation moderne et un système judiciaire permettant de combattre l’extrémisme avec efficacité.


Avant de conclure, le représentant a estimé que la coopération et le dialogue au niveau régional devraient être renforcés.  Il a rappelé, à cet égard, le Sommet d’Istanbul qui s’est tenu en janvier et qui a rassemblé les pays voisins de l’Afghanistan.  La Turquie poursuivra sa contribution dans ce domaine en organisant, après les élections parlementaires, la quatrième Conférence régionale de coopération économique sur l’Afghanistan.


Déclarations


M. WANG MIN (Chine) a affirmé qu’en tant que pays voisin, la Chine suivait de très près l’évolution de la situation en Afghanistan.  La reconstruction pacifique de l’Afghanistan est parvenue à une phase cruciale, a-t-il estimé.  La question principale de l’Afghanistan est l’amélioration de la sécurité.  Celle-ci s’est détériorée, a-t-il observé, affirmant qu’elle remettait non seulement en question la confiance des Afghans mais avait également un impact négatif sur le travail d’assistance de la communauté internationale.  Le représentant s’est déclaré préoccupé par cette situation.  La reconstruction économique et sociale est garante d’une stabilisation durable de l’Afghanistan, a-t-il également souligné.  En améliorant la sécurité et la stabilité, la communauté internationale doit accorder davantage d’attention au développement économique et social du pays, a-t-il affirmé.  Le Gouvernement et le peuple afghans, a-t-il souhaité, doivent pouvoir s’approprier le processus de reconstruction et de relèvement.

En fournissant une aide à l’Afghanistan, la communauté internationale doit respecter la souveraineté du pays, a-t-il rappelé, de même qu’elle doit encourager le peuple et le Gouvernement afghans à exercer pleinement leurs droits et à choisir leur mode de développement.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) est revenue sur la visite du Conseil de sécurité en Afghanistan.  Le Conseil a vu un peuple fier et déterminé, travaillant de manière unie à la création d’un avenir durable, après trois décennies de guerre qui n’auront toutefois jamais entamé ses capacités de résistance, a-t-elle dit.  Tout en saluant la détermination du Gouvernement et du peuple afghans à façonner un avenir économique et politique et à s’approprier les institutions, la représentante a souligné qu’il était urgent pour le Gouvernement de renforcer ses propres capacités en matière de sécurité en vue des prochaines élections législatives.  « Sur place, nous avons constaté les efforts engagés pour préparer ces élections, grâce notamment à la Commission électorale indépendante et la Commission du contentieux électoral qui s’efforcent déjà de sécuriser les milliers de bureaux de vote, a indiqué Mme Rice.  L’ONU doit, dans ce cadre, répondre aux besoins de la Commission du contentieux électoral et prêter main forte, au sein des différentes communautés, aux acteurs impliqués dans les efforts de réconciliation, a-t-elle insisté.  Mme Rice a estimé à cet égard qu’il faudrait radier de la liste récapitulative du Comité des sanctions les noms des Taliban qui ont coupé les liens avec Al-Qaida et accepté la Constitution afghane.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a affirmé que le voyage du Conseil de sécurité en Afghanistan avait été très utile.  Les efforts du côté afghan avancent dans la bonne direction, a-t-il estimé, précisant que des progrès significatifs avaient été réalisés en matière de capacités de sécurité.  Il a félicité le peuple afghan pour la discussion constructive offerte par la Jirga de la paix.  Le représentant s’est dit encouragé par les efforts entrepris par les autorités afghanes pour mettre au point les détails de la réintégration et la préparation de la prochaine Conférence de Kaboul.  Il a espéré que la MANUA continuera à jouer un rôle important pour la paix et la reconstruction du pays.  Le développement économique et social est capital pour la reconstruction et le relèvement du pays.  Il s’est dit en outre impressionné par la forte détermination du Gouvernement à s’approprier les priorités du pays.  Il est essentiel pour le Gouvernement de continuer à agir fortement contre la corruption et le trafic de stupéfiants, a-t-il dit.  Le représentant a également mis l’accent sur les prochaines élections parlementaires, soulignant qu’elles contribueraient à bâtir une société démocratique.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a salué la relation forte de travail qui existe entre le Gouvernement afghan et l’ONU.  « Lors de notre visite, nous avons noté que le leadership de la MANUA était crucial et qu’il s’efforçait, dans un contexte difficile, de coordonner les efforts internationaux », a-t-il dit.  « Nous appuyons les priorités définies par M. de Mistura, l’appui aux élections, la réconciliation et la réintégration, la coopération régionale et la coordination de l’assistance », a-t-il assuré.  Se référant au rapport du Secrétaire général, le représentant a qualifié la situation en matière de sécurité de « grave ».  Pas plus tard qu’hier, a-t-il rappelé, un collègue de l’ONU a été tué.  Les attaques-suicides perpétrées par des insurgés contre les civils continuent de préoccuper gravement la communauté internationale, a-t-il poursuivi, appelant à la poursuite et à l’intensification de la formation de la police afghane et des Forces nationales de sécurité.  Le représentant a indiqué que les formateurs britanniques étaient à pied d’œuvre dans de nombreuses provinces et à Kaboul.  En quelques mois, grâce en partie à cet effort, 20 000 nouveaux hommes ont rejoint les rangs de la police et des forces de sécurité, a-t-il noté.  La stratégie militaire doit être assortie d’une stratégie politique, a-t-il dit, rappelant que la Conférence de Kaboul du mois prochain sera l’occasion pour la communauté internationale d’entendre le plan d’action détaillé du Gouvernement et les engagements concrets qu’il compte prendre sur la base de la Conférence de Londres   La Conférence de Kaboul devra mettre l’accent sur la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance, deux priorités pour le peuple afghan, a-t-il ajouté avant de conclure.


M. NAWAF SALAM (Liban) a réaffirmé le soutien de son pays à la MANUA et a appelé à renforcer la coordination entre la Mission et le reste des forces internationales présentes en Afghanistan.  Il s’est dit préoccupé par le fait que la situation en matière de sécurité ne se soit pas améliorée dans le pays et que le personnel humanitaire continue d’être la cible d’attaques.  Le représentant a insisté sur la nécessité de lutter contre le trafic de stupéfiants.  Il a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre les efforts visant la réconciliation après la tenue récente de la Jirga consultative de la paix.  Il a par ailleurs souligné l’importance de la coopération régionale pour ramener la paix et la sécurité dans le pays.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré qu’en dépit des engagements pris lors de la Conférence de Londres, l’insécurité continue d’augmenter en Afghanistan.  L’amélioration de la capacité des Forces nationales de sécurité est une priorité absolue, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’outre la sécurité, le renforcement de la gouvernance et des conditions propices de développement permettront d’assurer une stabilité durable dans le pays et de le remettre sur la voie de la prospérité.  Mme Ribeiro Viotti a ensuite salué les recommandations émises par la Jirga consultative de la paix au début de ce mois, « qui viennent appuyer les processus de paix en cours et de réconciliation », a-t-elle dit.  De l’avis de la représentante, la stabilité de l’Afghanistan dépend autant de la réconciliation nationale que de l’efficacité de la coopération régionale.  C’est en ce sens qu’elle a indiqué que son pays soutenait l’initiative de la « Route de la soie » à Kaboul, au titre de laquelle diverses mesures concrètes ont été prises visant à promouvoir la coopération régionale dans les domaines politique, économique et de la sécurité, ainsi que des mesures de confiance.


M. ALFRED ALEXIS MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) s’est dit profondément préoccupé par la recrudescence des violences perpétrées contre les populations civiles, les personnels de la MANUA, de l’OTAN et les travailleurs humanitaires en Afghanistan.  Concernant la sécurité du personnel des Nations Unies, il a souhaité que le Conseil de sécurité saisisse l’opportunité du prochain débat sur la protection des civils pour intégrer dans sa réflexion cette question spécifique.  Le représentant s’est également félicité, dans la perspective des élections prévues en septembre prochain, de la démocratisation des mécanismes chargés d’organiser le scrutin, à savoir la Commission électorale indépendante et la Commission du contentieux électoral.  Il a estimé, avant de conclure, que la stratégie nationale de reconstruction ne sera effective que si elle s’accompagne d’un dialogue permanent et constructif entre l’Afghanistan et les pays limitrophes.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a notamment souligné que, durant la visite de la mission du Conseil de sécurité en Afghanistan, le Conseil de sécurité avait entendu la demande de la Jirga consultative de la paix visant la radiation de la liste récapitulative du Comité de sanctions, créé en vertu de la résolution 1267,  les noms des Taliban ayant déposé les armes et reconnu la Constitution afghane.  « En ma qualité de Président du Comité 1267, j’ai expliqué à nos interlocuteurs que l’examen des demandes de radiation était un processus basé sur les dispositions de la résolution 1822 et non pas un processus lié aux développements sur le terrain », a-t-il expliqué.  C’est ainsi qu’il a fait savoir que le Comité avait demandé aux autorités afghanes de lui fournir, d’ici au 31 juillet 2010, des informations supplémentaires sur les individus figurant sur la liste récapitulative.  Le représentant a ensuite indiqué que la Conférence de Kaboul représentait une étape essentielle dans la transition du pays vers le contrôle de sa propre sécurité, de sa gouvernance et de son développement.


M. GÉRARD ARAUD (France) a salué et soutenu pleinement l’action du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan.  Le représentant a estimé que la présente réunion du Conseil de sécurité prenait un relief particulier dans un contexte marqué par la tenue de la Jirga consultative de la paix en mai dernier, les préparatifs de la Conférence de Kaboul en juillet, les élections parlementaires du mois de septembre prochain et la récente visite du Conseil de sécurité dans le pays.  M. Araud, qui a jugé nécessaire la dernière offensive militaire, a affirmé que la politique de réconciliation nationale et de réintégration constituait un élément positif du processus en cours.


Le représentant de la France a insisté sur l’importance de la renonciation à la violence, de la rupture des liens avec Al-Qaida et le terrorisme, et le respect de la Constitution afghane.  L’Ambassadeur Araud a rappelé qu’il ne saurait y avoir de réconciliation nationale sans négociation et sans accord politique.  C’est cet accord politique que nous devons viser, a-t-il indiqué.  M. Araud a mis l’accent sur l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption, afin, notamment, de restaurer la confiance de la population.  Enfin, il a rappelé que la solution de la crise afghane était liée à la stabilisation nécessaire de la région, soulignant ainsi qu’il faudrait accorder une attention à l’initiative de la « Route de la soie », présentée par le Représentant spécial.


M. BULUS PAUL ZOM LOLO (Nigéria) a salué l’engagement du Conseil de sécurité à l’égard de la situation en Afghanistan.  Par sa mission, qui lui a permis d’entendre les Afghans directement, le Conseil a pu constater le courage et la résistance du peuple afghan et du personnel de la MANUA qui envoient ensemble un message clair aux ennemis de la paix en œuvrant au retour à la normale après des décennies de guerre, a-t-il ajouté.  Les élections législatives de septembre prochain  renforceront le processus de paix en cours si elles sont tenues de manière libre, transparente et régulière, a-t-il encore dit.  Pour le représentant, les recommandations de la Jirga consultative de la paix et les engagements pris lors de la Conférence de Londres sont des signes encourageants en vue de la tenue de la Conférence de Kaboul.  Cette réunion devra permettre de faciliter la mise en œuvre rapide de programmes nationaux dans les domaines prioritaires que sont la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance, a estimé le représentant du Nigéria.  Il a conclu en appelant les pays de la région à participer activement aux efforts visant à instaurer la paix et à renforcer les capacités de développement économique du pays.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) s’est déclaré préoccupé par l’augmentation significative du nombre d’incidents.  L’insécurité demeure un obstacle aux efforts de paix et de réconciliation menés en Afghanistan, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il a insisté sur l’importance pour le Gouvernement de dialoguer avec tous les Afghans dans leur quête de paix.  Il s’est, à cet égard, félicité de la tenue, le mois dernier, de la Jirga consultative de la paix, espérant des résultats concrets de cette initiative.  M. Rugunda, qui a salué la détermination du Gouvernement afghan à s’approprier les priorités, a également souligné les liens étroits qui existent entre la sécurité, le développement, la coopération régionale et l’amélioration des relations avec les pays voisins.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que la mission du Conseil de sécurité en Afghanistan marquait sa volonté de contribuer directement à une solution de la situation dans le pays.  Les efforts internationaux doivent continuer à viser en priorité le renforcement des capacités nationales en matière de sécurité et de développement économique, rappelant que les Nations Unies doivent jouer dans ce cadre un rôle de coordonnateur.  Les élections législatives de septembre prochain et la Conférence de Kaboul seront des étapes supplémentaires vers l’instauration de la démocratie en Afghanistan, a-t-il ajouté.  L’Ambassadeur Churkin, évoquant ensuite la réconciliation nationale, a souligné que le dialogue ne pouvait être mené qu’avec les Taliban qui ont déposé les armes et reconnu la Constitution afghane.  Il a également demandé que les dirigeants afghans respectent les principes du régime de sanctions de l’ONU, qu’il a qualifié de « réel instrument de lutte contre le terrorisme ».  Pour combattre le trafic de stupéfiants, qui « constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales », M. Churkin a proposé la création d’une large coalition antidrogue qui, forte de l’implication de l’ONU, des États intéressés et des organisations internationales et de la société civile, s’attacherait à mettre fin à la culture du pavot tout en intensifiant les activités de lutte contre la pauvreté et la corruption.


Mme MIRSADA ČOLAKOVIC (Bosnie-Herzégovine) a estimé que les prochaines élections du mois de septembre sont d’une importance cruciale pour le développement politique et sécuritaire du pays, se félicitant à cet égard du rôle efficace et du leadership de la MANUA.  Elle a en outre salué le succès de la récente réunion de la Jirga consultative de la paix et pris note des préparatifs de la Conférence de Kaboul, en espérant qu’elle donnera des résultats concrets.  La représentante s’est dite cependant profondément préoccupée par la situation en matière de sécurité dans le pays, et a appelé toutes les parties au conflit en Afghanistan à redoubler d’efforts pour assurer la protection de la population civile, en particulier les enfants.  Elle a également souligné l’importance de la bonne coopération actuelle entre la FIAS, l’OTAN et la MANUA, en espérant qu’elle sera maintenue à l’avenir.  De même, la représentante a estimé que la coopération régionale était d’une importance essentielle pour aboutir à un climat de sécurité dans le pays.  Elle a, ainsi, salué les efforts entrepris par le Représentant spécial et le Gouvernement afghan visant à promouvoir et à développer les relations entre l’Afghanistan et les pays voisins, notamment le Pakistan, l’Inde et la Fédération de Russie.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné que la paix et la stabilité en Afghanistan demeuraient au centre des priorités de l’ordre du jour du Conseil de sécurité.  « Lors de notre visite dans le pays, nous avons pris toute la mesure des défis politiques et militaires qu’il faudrait relever pour régler le conflit », a-t-il dit.  « Nous devons poursuivre nos efforts en gardant à l’esprit que la période actuelle de transition doit préparer l’appropriation des processus de paix et de développement par le Gouvernement afghan », a-t-il estimé.  Pour M. Heller, la MANUA doit, dans ce contexte, se rapprocher de la Force internationale d'assistance à la sécurité et de l’OTAN pour améliorer la protection des civils, et s’efforcer d’impliquer plus avant la société civile dans la préparation des élections et informer la population sur les principes démocratiques.  La lutte contre le trafic de stupéfiants est une responsabilité partagée qui doit reposer sur des stratégies communes destinées à restaurer la confiance de la population dans la classe dirigeante, a rappelé le représentant.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé qu’il y a sept mois, le Président Karzai avait présenté un plan national pour encourager le peuple afghan à participer activement aux efforts de gouvernance, de développement et de sécurité.  Cette initiative a été appuyée par la Conférence de Londres, a-t-il ajouté.  Les derniers mois ont clairement montré que le Gouvernement afghan était en train de reprendre en main les rênes du pays en faisant face aux Taliban dans des zones clefs, a indiqué le représentant.  Le Gouvernement afghan démontre également chaque jour sa détermination à combattre la corruption et à promouvoir l’état de droit, la présidence ayant récemment pris des mesures robustes pour prévenir le népotisme, a-t-il fait remarquer.  M. Tanin a ensuite mis en exergue les actions entreprises par les autorités pour relancer le secteur agricole, axées sur la durabilité des exploitations et le développement des ressources humaines.


S’agissant du processus de réconciliation et de paix, M. Tanin a évoqué à son tour la tenue de la Jirga consultative au début du mois de juin, et à l’issue de laquelle la volonté commune des Afghans de bâtir ensemble une société sûre et pacifique a été clairement exprimée.  Passant aux élections législatives de septembre prochain, le représentant a assuré que le processus de préparation se déroulait dans de bonnes conditions, 2 755 candidats, dont 406 femmes, étant en lice pour briguer 249 sièges.  Il a ajouté que les commissions en place, ainsi que la société civile, qui ont tiré les leçons de l’élection présidentielle de janvier, étaient déterminées à organiser un scrutin juste, transparent et crédible.  Le représentant a exprimé sa gratitude pour l’assistance technique et financière apportée à cette fin par les Nations Unies et la communauté internationale.


M. Tanin a ensuite annoncé que la Conférence de Kaboul aura lieu dans trois semaines.  Cette réunion sera l’occasion de renouveler le partenariat entre la communauté internationale et le Gouvernement et le peuple afghans, et de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de plan d’action concret, a-t-il indiqué.  La Conférence de Kaboul, qui sera coprésidée avec l’ONU, ne sera pas une conférence des donateurs mais l’occasion de détailler les objectifs reflétés dans la plate-forme inaugurale du Président Karzai et le document final de la Conférence de Londres, a précisé M. Tanin.


M. JOHN MCNEE (Canada) a reconnu la nécessité de restructurer la MANUA pour que l’important travail qu’elle effectue se poursuive avec un minimum d’obstacles, étant donné les défis auxquels elle doit faire face tous les jours.  Compte tenu du manque de capacités du Gouvernement afghan au niveau infranational, qui a une incidence sur sa capacité à fournir des services à la population afghane dans les différentes régions du pays, les Nations Unies devront trouver des moyens de poursuivre leurs activités et leur engagement à l’extérieur de Kaboul, a-t-il dit.  Le représentant a également jugé essentiel pour la stabilité de l’Afghanistan que des efforts en matière de réconciliation et de réintégration soient entrepris et s’adressent à ceux qui renoncent à la violence, qui respectent la Constitution et qui n’ont aucun lien avec Al-Qaida ou toute autre organisation terroriste.  M. McNee a notamment considéré que les prochains mois, au cours desquels auront lieu la Conférence de Kaboul et les élections législatives, seront très importants pour la réalisation de progrès mesurables à la fois pour le Gouvernement afghan et pour la communauté internationale.  Il est essentiel en ce moment critique pour les Afghans, le Gouvernement afghan et la communauté internationale, a-t-il dit, de poursuivre la collaboration pour instaurer la paix, la stabilité et la prospérité en Afghanistan, a-t-il conclu.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a indiqué que le nombre de formateurs italiens dans le domaine de la sécurité, au sein de l’OTAN en Afghanistan, devrait s’élever à un effectif de 600 personnes d’ici à la fin de l’année.  Actuellement, 400 formateurs sont déployés dans la province d’Herat, a-t-il précisé.  Une équipe d’appui de 40 spécialistes va bientôt être déployée sur la base aérienne de Shindand pour y former des pilotes d’hélicoptère, a-t-il ajouté, en assurant que l’Italie participe activement au renforcement des capacités de contrôle des frontières.  Le représentant a ensuite indiqué qu’à cette présence militaire italienne s’ajoutait une présence civile destinée à appuyer les efforts internationaux de lutte contre la corruption et de consolidation du secteur public.  La clef du succès en Afghanistan, a-t-il dit, réside dans la mise en place d’institutions politiques solides et du rétablissement de la confiance entre ces institutions politiques et le peuple afghan.  Le représentant a expliqué que c’est en ce sens que le Gouvernement italien avait formé, par le biais de diverses initiatives, quelque 2 500 juges, procureurs et fonctionnaires afghans.  L’Italie organise actuellement un programme de formation à l’intention des diplomates afghans, a-t-il assuré.


M. PETER WITTIG (Allemagne), soulignant l’importance de la prochaine Conférence de Kaboul, a estimé que l’avenir de l’Afghanistan dépendait d’un véritable processus de réformes ainsi que de la stabilité de la région.  Les relations entre l’Afghanistan et le Pakistan demeurent un élément clef de la stabilité régionale, a-t-il fait observer, tout en se félicitant que la coopération régionale figure en bonne place dans l’ordre du jour de la Conférence de Kaboul.  Le représentant a jugé que la réintégration et la réconciliation étaient des étapes importantes dans le règlement politique de la situation en Afghanistan.  M. Wittig a assuré que son pays, sous le parapluie des Nations Unies, continuera de contribuer de manière importante aux efforts de la communauté internationale en Afghanistan, en particulier en matière d’assistance aux civils ou de formation des Forces de police et de sécurité afghanes.


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne aux Nations Unies, a estimé que la Conférence de Kaboul représentait une opportunité pour progresser dans l’examen des questions relatives aux droits de l’homme, à l’égalité entre les sexes, à la liberté d’expression et à la justice transitionnelle en Afghanistan.  Concernant les élections législatives de septembre prochain, il a salué le travail des commissions pertinentes qui, avec l’appui de la MANUA, prépare ce scrutin en tenant compte des leçons apprises de l’élection présidentielle de janvier mais aussi des élections législatives de 2005.  La tenue d’élections crédibles, justes, inclusives, organisées dans un climat de sécurité et reflétant la volonté du peuple, est dans l’intérêt de tous, et en premier lieu du Gouvernement afghan, a fait remarquer M. Serrano.  Il a également exprimé la préoccupation de l’Union européenne sur les difficultés rencontrées par la MANUA dans le recrutement de son personnel, « en raison de la situation en matière de sécurité sur le terrain ».  Il est important que toute modification de la taille de la Mission ne compromette pas l’exécution de son mandat, a déclaré M. Serrano, avant d’assurer que l’Union européenne, par le biais de son Plan d’action pour l’Afghanistan, continuera d’apporter un plein soutien aux activités de l’ONU dans la région.


Mme MONA JUUL (Norvège) a souligné l’importance d’un appui continu des Nations Unies à la promotion des droits de l’homme, en étroite coopération avec les autorités afghanes et la Commission afghane indépendante des droits de l’homme.  La représentante a estimé que la Jirga consultative de paix, qui s’est tenue il y a un mois à Kaboul, avait mis l’accent sur la nécessité d’une réconciliation et d’une paix durable dans le pays.  Tout processus de réconciliation doit être dirigé par les Afghans, conformément à la Constitution.  Seul un processus politique susceptible d’aboutir à un règlement politique avec l’opposition armée sans s’aliéner les groupes qui soutiennent le Gouvernement afghan sera durable, a-t-elle fait remarquer.  Mme Juul a également considéré que les élections législatives de septembre prochain constitueront un test important pour le processus politique, lequel est associé à l’appropriation afghane et à la réconciliation.  Le renforcement des institutions démocratiques légitimes permettra un dialogue entre les Afghans et contribuera à atténuer les risques d’une nouvelle fragmentation politique, a-t-elle ajouté, mettant en outre l’accent sur la Conférence de Kaboul du mois de juillet.


M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a indiqué que le contingent civil australien en Afghanistan passera de 30 à 50 effectifs d’ici à septembre 2010.  Ce personnel civil s’appuiera sur les contingents militaires australiens, qui sont constitués de 1 550 personnes, a-t-il ajouté.  Comme son homologue italien, le représentant a mis l’accent sur la contribution de son pays en matière de formation et précisé que les troupes australiennes sont déployées pour l’essentiel dans la province d’Uruzgan.  Saluant l’engagement constant de la MANUA pour appuyer les efforts civils dans le pays, M. Quinlan a réaffirmé le soutien de son pays aux priorités identifiées par le Chef de la Mission dans son exposé, à savoir l’appui aux élections, la réconciliation et la réintégration, la coopération régionale et la coordination de l’assistance.  Il a par ailleurs annoncé que l’Australie contribuera à hauteur de 25 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale pour la paix et la réintégration, à la condition que des fonctions de gouvernance et de gestion de cet instrument soient confiées aux principaux donateurs.  Sa délégation, a-t-il dit, accueille favorablement le projet de plan de paix et de réintégration présenté par le Gouvernement afghan, qui marque une étape importante vers l’appropriation par les autorités nationales du processus de réintégration, a déclaré M. Quinlan.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a estimé que la Jirga consultative de paix du mois dernier à Kaboul était une initiative louable.  Le Pakistan appuie le dialogue intra-afghan, a-t-il dit, notant que le communiqué publié à l’issue de la Jirga était un document contribuant à élaborer une stratégie nationale pour une paix durable.  M. Haroon a, de même, souligné l’importance des prochaines élections législatives de septembre prochain pour le renforcement de la démocratie et de la gouvernance en Afghanistan, et a mis l’accent, à cet égard, sur le rôle pivot joué par la Commission électorale indépendante et le travail important accompli en coopération avec la MANUA.


Le représentant du Pakistan a par ailleurs assuré que les questions de sécurité devraient être résolues en priorité, sans chercher à extérioriser le problème.  Une stratégie de sécurité efficace dépend de la capacité à consolider des institutions nationales militaires et de police, a-t-il affirmé, notant avec satisfaction que les objectifs de recrutement établis lors de la Conférence de Londres aient été remplis.  Le représentant a en outre souligné que son pays était engagé à renforcer ses liens bilatéraux fraternels avec l’Afghanistan, dans l’esprit de la Déclaration conjointe sur la coopération bilatérale, signée par les Présidents des deux pays en 2009.  Le Pakistan est aussi engagé dans la coopération en matière de sécurité et de renseignement, y compris à travers la Commission tripartite, qui inclut également les États-Unis et la FIAS, a-t-il ajouté.  Le représentant a, de même, mis l’accent sur l’implication de son pays dans le retour volontaire, progressif, sûr et digne de près de trois millions d’Afghans qui vivent toujours au Pakistan.  Il a, à cet égard, souligné la nécessité de renforcer les programmes de réintégration pour les réfugiés dans le cadre de la stratégie de développement de l’Afghanistan.  Il a souhaité une aide des Nations Unies et de la communauté internationale dans ces efforts.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a, à son tour, appuyé les priorités identifiées par M. de Mistura dans son exposé, à savoir l’appui aux élections, la réconciliation et la réintégration, la coopération régionale et la coordination de l’assistance.  La sécurité doit être rétablie par le Gouvernement afghan lui-même, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de créer un environnement favorable à une paix et un développement durables en Afghanistan, a ajouté le représentant.  L’aggravation de la situation en matière de sécurité résulte en grande partie, a-t-il estimé, de l’existence de sanctuaires à l’étranger à partir desquels les Taliban et Al-Qaida préparent et lancent leurs attaques.  « Nous appuyons pleinement les efforts visant à consolider les ressources et les capacités de la police et de l’armée afghanes », a assuré le représentant de l’Inde.  Il a conclu en indiquant que le programme d’assistance de son pays en Afghanistan, financé à hauteur de 1,3 milliard de dollars, devrait assurer la création d’infrastructures dans des domaines clefs comme la gouvernance, la santé, l’éducation, l’agriculture et l’emploi.


Reprenant la parole, le représentant de l’Afghanistan a exprimé la gratitude de son gouvernement pour le travail crucial effectué par la communauté internationale en faveur de son pays.  Le Gouvernement et le peuple afghans continuent leur partenariat avec la communauté internationale et savent combien l’assistance de celle-ci est essentielle, a-t-il dit.


Intervenant de nouveau, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan a reconnu que la sécurité en Afghanistan était une préoccupation permanente qui exigera d’être actif pendant tout le temps que durera la période de transition.  « J’ai le sentiment, a-t-il dit, que les Afghans vont nous indiquer la voie qu’ils comptent suivre dans les mois à venir ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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