CS/9881

Conseil de sécurité: après la récente crise, la Côte d’Ivoire doit se doter d’une liste électorale définitive pour la tenue du scrutin présidentiel trop longtemps repoussé

17/03/2010
Conseil de sécuritéCS/9881
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Conseil de sécurité

6284e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: APRÈS LA RÉCENTE CRISE, LA CÔTE D’IVOIRE DOIT SE DOTER D’UNE LISTE ÉLECTORALE

DÉFINITIVE POUR LA TENUE DU SCRUTIN PRÉSIDENTIEL TROP LONGTEMPS REPOUSSÉ


Le Conseil de sécurité a examiné ce matin la situation en Côte d’Ivoire, après la crise que vient de connaître ce pays et qui a abouti à un nouveau report des élections.  Comme l’a en effet indiqué le Représentant spécial du Secrétaire général, l’impasse politique qu’a connue le pays en janvier et février, du fait de disputes sur l’établissement de la liste électorale, a ralenti le rythme de la préparation du scrutin. 


Prenant la parole devant les membres du Conseil, le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies a déclaré que l’établissement d’une liste électorale définitive devrait être achevé d’ici un ou deux mois, traçant ainsi la voie pour la tenue des élections.  Outre la confection de la liste électorale, l’autre défi à relever pour aller à des élections crédibles reste la conduite à bon terme du processus de désarmement et la réunification de la Côte d’Ivoire, a souligné M. Alcide Djedje.


Au cours de la période sous examen, a indiqué le représentant, « la Côte d’Ivoire a été marquée par une grave crise causée par l’affaire des fraudes sur la liste électorale au profit de l’opposition ».  Le Président de la Commission électorale indépendante, membre d’un parti d’opposition a fait frauduleusement inscrire plus de 429 000 personnes sur la liste, soit 8% de l’électorat, a accusé M. Djedje.  Le Président de la Commission ayant refusé de démissionner, le processus de paix a été bloqué, ce qui a amené le Président de la Côte d’Ivoire à dissoudre la Commission électorale et à dissoudre le Gouvernement, a rappelé Alcide Djedje.  À ce jour, un nouveau Président a été élu à la tête de la Commission électorale et un nouveau Gouvernement a été formé, a-t-il ensuite annoncé.  


« Le temps est venu de désarmer et de réunifier la Côte d’Ivoire », a déclaré le Représentant permanent.  La Côte d’Ivoire ira aux élections si des progrès importants sont réalisés dans l’application des articles 3 et 8 du quatrième avenant de l’Accord politique de Ouagadougou relatifs à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire qui est la vraie solution à la crise ivoirienne, a-t-il déclaré.


« Les Nations Unies ne peuvent pas valider un scrutin dit national sur un territoire coupé en deux avec interdiction d’accès aux partisans d’un des candidats sur une partie du même territoire et avec une télévision privée dans la zone contrôlée par la rébellion qui fait la propagande d’un seul des 14 candidats », a poursuivi M. Djedje, après avoir estimé que l’ONU; qui consacre dans sa Charte le concept de souveraineté ne peut faire la promotion d’une souveraineté morcelée au gré de « tel ou tel intérêt ».  « Les Nations Unies doivent tout mettre en œuvre pour appuyer le facilitateur dans la crise ivoirienne qui s’active actuellement pour trouver une solution à la question de la réunification », a souligné Alcide Djedje. 


Pour M. Djedje, la priorité doit maintenant être accordée à la confection d’une liste électorale « fiable » pour l’organisation d’élections « propres et crédibles ».


Préoccupé pour sa part par le fait que l’impasse politique en Côte d’Ivoire a « gravement » affaibli le processus électoral, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire, M. Choi Young-Jin, a lui aussi appelé à l’établissement, « dès que possible », d’une liste électorale définitive.  Il a regretté le report des élections, « d’autant plus que leur déroulement semblait être à portée de main, suite à la création, au mois de novembre dernier, de la liste électorale provisoire ». 


M. Choi a estimé qu’au mois de novembre, la liste provisoire établie était « hautement crédible et équilibrée ».  Le Représentant spécial du Secrétaire général a relevé que les violences qui se sont récemment produites en Côte d’Ivoire ont fait 12 morts et de nombreux blessés.  La dynamique actuelle, alliant élections et réunification, pourrait causer de nouvelles démonstrations violentes, a-t-il averti.


Dans ces circonstances, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire s’est donnée trois priorités immédiates que sont le maintien de la paix et de la stabilité dans le pays; la préservation des acquis et des succès accomplis dans le passé; et l’établissement dans les meilleurs délais de la liste électorale définitive.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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