CS/9840

Le Conseil envisage d’autres mesures pour rendre plus étroite et plus concrète la coopération entre l’ONU et les organisations régionales

13/01/2010
Conseil de sécuritéCS/9840
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6257e séance – matin                                       


LE CONSEIL ENVISAGE D’AUTRES MESURES POUR RENDRE PLUS ÉTROITE ET PLUS CONCRÈTE LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES


Il observe une minute de silence en hommage aux victimes du tremblement de terre en Haïti


Le Conseil de sécurité, qui a tenu ce matin un débat thématique sur la manière de renforcer encore la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, a commencé ses travaux par une minute de silence en hommage aux victimes du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti, hier après-midi, en particulier sa capitale Port-au-Prince.


Outre les victimes haïtiennes, le Secrétaire général de l’ONU, présent au débat aux côtés des représentants de 12 organisations régionales et sous-régionales, a indiqué qu’un nombre important du personnel de l’ONU est également porté disparu dont son Représentant spécial et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Hédi Annabi.  Compte tenu de l’étendue des dégâts, Ban Ki-moon a prévenu qu’un effort de secours « majeur » sera nécessaire.  Il a annoncé que le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) a débloqué une somme de 10 millions de dollars.


Le débat thématique a été couronné par une déclaration présidentielle dans laquelle les membres du Conseil soulignent l’importance qu’il y a à établir des partenariats efficaces entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Ils disent envisager de prendre d’autres mesures pour rendre « plus étroite et plus concrète » la coopération entre l’ONU et ces organisations, et de veiller « à la cohérence, la synergie et l’efficacité collective » de leurs efforts. 


Les membres du Conseil reconnaissent d’ailleurs l’importance du rôle de ces organisations dans le règlement pacifique des différends d’ordre local et dans la diplomatie préventive, « étant bien placées pour comprendre les causes profondes de nombreux conflits et des autres défis de la sécurité ».  Ils se disent ainsi déterminés à renforcer l’appui qu’offre l’ONU au règlement pacifique des différends en améliorant les échanges et la coopération avec lesdites organisations.  Ils soulignent qu’il importe que ces organisations, en particulier l’Union africaine, tirent un meilleur parti de l’appui apporté par la communauté internationale.


Au cours du débat qui a précédé la lecture de la Déclaration présidentielle, le Commissaire de la paix et de la sécurité de l’Union africaine a estimé que le défi essentiel réside dans « la nécessité de se retrouver autour de valeurs partagées » et de développer « solidairement » des réponses adéquates à « des situations à l’égard desquelles il existe parfois des positions différenciées ».


Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes a appelé à la création d’un groupe formé de l’ONU et des autres organisations internationales qui se réunirait une fois par an dans le but de relancer le système multilatéral et de le rendre le plus efficace possible.  « Le fait de se contenter de gérer les crises au lieu de les contrer de manière courageuse suscite beaucoup de questions », s’est-il notamment expliqué.


Son homologue de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a proposé un échange de personnel de haut rang au Siège et sur le terrain afin de favoriser une meilleure interaction entre l’ONU et son organisation.  S’il ne sera pas facile de mettre un terme à la fragmentation entre nos organisations compte tenu des différences dans les structures, les procédures et les méthodes de travail, la réunion d’aujourd’hui montre clairement que la communauté internationale sera à la hauteur de ce défi », a-t-il affirmé.


COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITE INTERNATIONALES


Lettre datée du 4 janvier 2010, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la chine auprès de l’Organisation des Nations Unies ( S/2010/9 )


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a tout d’abord remercié les membres du Conseil pour les condoléances qu’ils ont présentées à Haïti et la solidarité qu’ils ont manifestée.  S’exprimant ensuite en français, il s’est dit très touché par la tragédie qui a frappé Haïti.  Nous travaillons avec la communauté internationale pour fournir l’assistance et l’aide nécessaire au peuple haïtien, a-t-il dit.  En anglais, il a indiqué que le nombre de victimes n’avait pas encore été établi, et que compte tenu de l’étendue des dégâts, un effort de secours « majeur » serait nécessaire.  Il a signalé que son Représentant spécial pour Haïti, M. Hédi Annabi, était toujours piégé dans les décombres.  M. Ban a signalé qu’il dépêcherait le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Edmond Mulet, dans le pays dès que possible.  Dix millions de dollars seront débloqués du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF), a-t-il signalé. 


Venant au thème de la réunion, le Secrétaire général a indiqué que la crise avait souligné le caractère essentiel de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Personne ne peut échapper au partage du fardeau, a-t-il averti, avant d’évoquer la retraite auquel il a participé cette semaine avec les chefs des organisations régionales.  Nous avons conscience de tout le potentiel que nous pourrons réaliser ensemble, a-t-il dit, mais il nous reste encore beaucoup à faire.  Le Secrétaire général a passé en revue les initiatives de l’ONU dans ce domaine.  Il a notamment parlé des programmes mis en place avec l’Union africaine en Somalie et au Darfour.  Nos efforts collectifs portent aussi sur la Guinée et la Mauritanie, a-t-il indiqué.


Le Secrétaire général a également signalé son intention de renforcer la collaboration entre l’ONU et l’Union européenne.  Mais la coopération n’est pas une fin en soi.  La réussite dépend des mécanismes mis en place, a prévenu M. Ban. 


M. AMR MOUSSA, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a souhaité que la coopération avec l’ONU ne se fonde pas uniquement sur le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies mais qu’elle soit aussi dictée par la conjoncture internationale et tous les événements dont le règlement nécessite une meilleure coopération entre tous les acteurs de la communauté internationale.  Il a en effet regretté que le Chapitre VIII place la coopération entre l’ONU et les organisations régionales dans le cadre de « l’éventuel » alors que le rôle de ces organisations s’est accru d’une manière importante.  Le Secrétaire général a aussi regretté le manque de planification en matière de prévention. 


Alors que les concepts qui régissent l’action internationale ne cessent d’évoluer, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité devrait se pencher sur toutes les questions qui représentent une menace pour la stabilité comme celles liées aux conséquences des changements climatiques ou à l’échec dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le fait de se contenter de gérer les crises au lieu de les contrer de manière courageuse suscite beaucoup de questions, a-t-il dit, en estimant qu’il était temps de se montrer plus franc et plus transparent à l’égard des parties confrontées en premier chef aux problèmes.


Les organisations régionales ne devraient pas être appelées à collaborer dans un domaine alors qu’elles sont exclues d’un autre.  Citant la contribution de la Ligue arabe à la paix et à la sécurité en Afrique et au Moyen-Orient, il a rappelé que le document fondamental qui a apporté une vision équilibrée de la paix dans le conflit israélo-palestinien a été proposé par la Ligue arabe.  Il a appelé à la création d’un groupe qui, s’apparenterait au G-20 et qui regrouperait l’ONU et les autres organisations internationales.  Il se réunirait ainsi une fois par an, sous la présidence du Secrétaire général, dans le but de relancer le système multilatéral et de le rendre le plus efficace possible. 


M. RAMTANE LAMAMRA, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), a signalé que l’UA avait consacré le pilier « paix et sécurité » comme premier des quatre sur lesquels reposent sa stratégie et ses programmes d’action.  M. Lamamra a rappelé que le partenariat « stratégique » entre l’UA et l’ONU s’était concrétisée par la Mission de l’UA et de l’ONU au Darfour (MINUAD), ainsi que par le module de soutien logistique de l’ONU à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et la coordination de plus en plus effective entre les responsables du Secrétariat et de la Commission de l’UA.


Pour le Commissaire, la coopération entre ces organisations pose des questions dont plusieurs ont trouvé réponse dans le rapport PRODI et dans d’autres études dont il convient de mettre en œuvre les recommandations.  Le défi essentiel, a-t-il ajouté, réside dans la nécessité de se retrouver autour de valeurs partagées et de développer solidairement des réponses adéquates et efficaces à des phénomènes et situations à l’égard desquels il existe parfois des positions différenciées.  Il a notamment évoqué les changements anticonstitutionnels de gouvernement, l’extrémisme religieux et le terrorisme ainsi que les changements climatiques et la sécurité environnementale.


De son avis, le Chapitre VIII de la Charte de l’ONU a révélé une grande flexibilité et capacité d’adaptation.  Cette créativité doit pouvoir être encouragée pour que l’ONU et les organisations régionales puissent avantageusement enregistrer ensemble des gains appréciables d’efficacité. M. Lamamra a ensuite rappelé que l’UA avait proclamé 2010 « Année de la paix et de la sécurité ».


M. LE LUONG MINH (Viet Nam), qui s’exprimait au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a jugé essentiel, dans un monde de plus en plus complexe, d’améliorer l’efficacité de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales pour faire face aux défis des questions de sécurité à la fois traditionnelles et non traditionnelles.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté en octobre 2005 sa première résolution soulignant sa détermination à encourager la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Il a souligné la nécessité de dresser un bilan de cette coopération pour envisager la mise en place d’un mécanisme permettant une plus grande efficacité de cette coopération et aider les organisations régionales à mieux s’acquitter de leurs missions en matière de paix et de sécurité dans leurs régions respectives.


Au sein de l’ANASE, a-t-il dit, a été élaboré un traité de paix et de coopération en Asie du Sud-Est qui mériterait d’être complété par un appui politique et financier de la communauté internationale.  Il a mis l’accent sur l’importance des échanges d’informations en définissant bien les différentes zones de responsabilités pour favoriser les partenariats.  L’ANASE a toujours accordé une grande importance à son cadre institutionnel, a-t-il également affirmé.  C’est dans ce contexte qu’est entrée en vigueur la charte de l’ANASE en décembre 2008 qui renforce le processus de prise de décisions de cet organisme régional.  Il a précisé que l’ANASE avait adopté une feuille de route intitulée « Pour une communauté de l’ANASE pour 2009-2015 ».  Il a souhaité une réduction du fossé stratégique qui demeure en matière de coopération entre l’ONU et les organisations régionales, afin de profiter des avantages comparatifs des uns et des autres dans le domaine de la paix et de la sécurité.  Il a également cité la Déclaration et la Vision récemment adoptées pour 2020 par l’ANASE qui envisage une plus grande coopération au sein de la région Asie-Pacifique.


M. NIKOLAI BORDYUZHA, Secrétaire général de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a dit soutenir toutes les initiatives lancées pour renforcer la stabilité internationale, pour améliorer l’architecture sécuritaire, en Eurasie notamment.  L’OTSC est prête, a-t-il dit, à participer à la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies qui permettent d’atteindre ces objectifs.  Le Secrétaire général de l’OTSC a en particulier estimé que la lutte contre le terrorisme, la production et le trafic illégaux de stupéfiants, le trafic d’armes illégales, le crime transnational organisé ainsi que la prévention des situations d’urgence, ou la reconstruction, nécessitaient une intensification de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et une meilleure interaction entre les organisations elles-mêmes.  Dans ce dernier cas, il a cité des exemples de coopération fructueuse entre l’OTSC et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en Afghanistan.


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne (UE), a déclaré que l’ONU figurait au cœur de l’engagement international de l’UE.  Il a expliqué que l’UE menait actuellement 11 opérations de gestion de crise et qu’elle travaillait avec l’ONU à la gestion de huit crises dans le monde.  L’UE travaille étroitement avec l’Union africaine et l’ONU pour trouver une solution pacifique à la crise en Somalie.  L’UE appuie vigoureusement les efforts d’édification étatique, notamment en ce qui concerne la réforme du secteur sécuritaire, ainsi que la promotion de la démocratie, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et du respect de l’état de droit, a-t-il déclaré.


Se félicitant de l’initiative « Nouvel Horizon », le représentant a souligné que l’UE est très consciente de la nature multidimensionnelle de la sécurité.  Il a ainsi parlé des engagements ambitieux que l’UE a pris à la Conférence de Copenhague et a souligné que l’UE, qui représente déjà 60% de l’aide internationale, appuie fermement le calendrier d’intégration régionale.  Le chef de la délégation de l’UE a ensuite évoqué le partenariat stratégique Afrique-UE qui illustre le potentiel inexploité d’une coopération triangulaire qui impliquerait l’ONU.  Il a par ailleurs estimé que le Service d’action externe créé récemment au sein de l’UE permettrait d’améliorer sa coopération avec l’ONU.


M. CLAUDIO BISOGNIERO, Vice-Secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a estimé que cette réunion démontrait qu’il y avait un changement fondamental dans la façon de penser le rôle des institutions internationales.  Il s’est félicité d’une prise de conscience que ces organisations ne pouvaient plus travailler de manière isolée et a estimé que la clef des défis liés à la paix et à la sécurité résidait dans l’établissement de nouveaux liens entre ces organisations.  Il a déclaré que l’OTAN était consciente de la nécessité de mieux associer les moyens militaires et civils pour prévenir et résoudre les crises et les conflits.  Il a dit que l’Afghanistan était un exemple vivant dans ce domaine, qui s’inscrit dans un cadre politique plus large avec la participation de seize pays non membres de l’OTAN. 


Il a estimé que la clef du succès sera une meilleure interaction entre les efforts militaires et civils et une gouvernance renforcée avec le secteur privé et le monde des organisations non gouvernementales (ONG).  Il a cité en exemple la coopération entre l’OTAN et l’Union européenne dans les Balkans et en Afghanistan, ainsi que l’appui logistique fourni par l’OTAN aux opérations de l’Union africaine, notamment à la Force africaine en attente.  Nous avons besoin d’une approche globale, c’est-à-dire d’une approche intégrée, avec des organisations qui se complètent et se renforcent dans l’intérêt de la paix et de la sécurité. 


S’agissant de la coopération entre l’OTAN et l’ONU, il a notamment suggéré des échanges de personnels de haut rang, soit sur le terrain soit au siège, en mettant l’accent sur la nécessité d’innover en permanence.  S’il ne sera pas facile de mettre un terme à la fragmentation entre nos organisations compte tenu des différences dans les structures, les procédures et les méthodes de travail, la réunion d’aujourd’hui montre clairement que la communauté internationale sera à la hauteur de ce défi, a-t-il conclu. 


M. VICTOR RICO FRONTAURA, Secrétaire pour les affaires politiques de l’Organisation des États américains (OEA), a tout d’abord engagé les participants à faire tout leur possible pour aider Haïti à traverser cette période difficile.  Il a ensuite estimé qu’il était essentiel d’opérer une distinction entre les conflits sévissant à l’intérieur et à l’extérieur d’un État, car ils appellent, selon lui, une gestion différente.  Soulignant le principe de non-ingérence,  M. Frontaura a rappelé que l’OEA avait jouée un rôle important dans le règlement du conflit frontalier entre Belize et le Guatemala, et de la crise provoquée par le bombardement d’un avion équatorien qui survolait un camp des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).  Pour lui, la coopération entre l’ONU et les organisations régionales doit se fonder sur les avantages comparatifs, s’inspirer du mandat de chaque Organisation et se fonder sur la situation sur le terrain.  L’OEA est tout à fait disposée à approfondir sa coopération avec l’ONU, a-t-il indiqué.


M. EKMELEDDIN IHSANOGLU, Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), s’est dit convaincu du rôle important et efficace joué par les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les organisations régionales, a-t-il expliqué, bénéficient de nombreux avantages comparatifs susceptibles d’être très utiles dans les secteurs de la diplomatie préventive, du maintien de la paix et de la consolidation de la paix, notamment du fait de leur proximité avec les zones de conflits et de leur connaissance de la culture, des traditions, de l’histoire, de la religion et des territoires des populations concernées.  Elles ont surtout une connaissance très pointue des causes des conflits, a estimé le Secrétaire général.


Conformément à sa nouvelle vision, établie dans sa nouvelle charte et dans une feuille de route adoptées respectivement en 2008 et 2005, l’OCI, a-t-il dit, a joué et continue de jouer un rôle important dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits parmi ses États membres, tout en assurant la promotion de la consolidation de la paix et de la reconstruction postconflit.  Ce faisant, a-t-il ajouté, l’OCI apporte une contribution importante aux efforts mondiaux en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationales.


Le Secrétaire général de l’OCI a en outre souligné qu’au cours de la dernière décennie, l’organisation avait concentré ses activités sur l’élimination des causes du terrorisme qui ont frappé certains secteurs de l’Islam.  Il convient, selon lui, d’utiliser des méthodes locales pour détruire l’infrastructure doctrinaire du terrorisme fondée sur une interprétation totalement erronée et manipulée de l’enseignement de l’Islam.


Cette façon de traiter un tel fléau a prouvé qu’un problème mondial pouvait être réglé par des solutions locales en coordination avec le Conseil de sécurité, a-t-il estimé.  Les expériences passées ont montré que la lutte contre le terrorisme par des moyens militaires n’avait donné aucun résultat convaincant, a-t-il poursuivi.  Ainsi, a-t-il déclaré, la meilleure façon de s’attaquer au phénomène du terrorisme relève des efforts visant à en éliminer ses causes profondes.


M. OLEKSANDR PAVLYUK, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a déclaré que l’OSCE -avec ses 56 États membres- était l’organisation de sécurité la plus inclusive de la région « Euro-Atlantique et Eurasie » et était reconnue depuis 1993 comme une organisation régionale au titre du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Il a précisé que cette année marquera le trente-cinquième anniversaire de l’Acte final d’Helsinki qui est en fait l’acte de naissance de l’OSCE.  S’agissant de la coopération avec l’ONU, il a indiqué que l’OSCE promouvait auprès de ses membres la ratification des conventions des Nations Unies et l’application des résolutions du Conseil de sécurité, comme celles relatives à la lutte contre le terrorisme et à la non-prolifération des armes légères et des armes de destruction massive. 


Il a cité les dispositions de l’OSCE visant à compléter les efforts de l’ONU en matière de prévention des crises, de gestion des crises et de réhabilitation postconflit, en donnant des exemples où elle avait pris l’initiative de régler des crises comme celles du Nagorno-Karabakh et de la Transnistrie.  Il a mis l’accent sur la coopération entre l’OSCE et l’ONU en Géorgie.  Au Kosovo, a-t-il précisé, l’OSCE continue à appliquer un mandat basé sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU.  Il a également cité des efforts de formation de l’OSCE pour permettre à l’Afghanistan de mieux contrôler ses frontières. 


Il a dit que 2010 était une année importante alors que l’OSCE est présidée pour la première fois par un État d’Asie centrale.  Il a précisé que c’est au Kazakhstan qu’il appartiendra de faire avancer, cette année, le dialogue sur l’amélioration de la sécurité européenne.  L’OSCE reste attachée au renforcement de la coopération avec l’ONU et à un dialogue actif avec ses partenaires d’Asie, dont le Japon, et ceux de la Méditerranée.  Il a précisé que l’OSCE avait accueilli l’Australie en 2009 comme douzième partenaire à la coopération, offrant ainsi une nouvelle perspective « Asie-Pacifique aux délibérations de l’OSCE ». 


M. GARY QUINLAN (Australie), qui s’exprimait au nom du Forum des îles du Pacifique, a rappelé que depuis sa création en 1971, cette organisation avait apporté sa contribution pour tenter de résoudre des problèmes régionaux et promouvoir la bonne gouvernance et les principes démocratiques parmi ses membres.  Le Forum a ainsi développé un cadre important de règlement des conflits violents, des troubles civils et des crises politiques susceptibles de menacer la paix et la sécurité régionales, y compris la Déclaration d’Aitukaki de 1997 et la Déclaration de Biketawa de 2000.  Le représentant a exprimé la disposition du Forum des îles du Pacifique à travailler avec le Conseil de sécurité dans le cadre des efforts mondiaux, régionaux et nationaux visant à lutter contre les effets des changements climatiques.


M. MURATBEK SANSYZBAYEVICH IMANALIYEV, Secrétaire général de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a affirmé que malgré son jeune âge, l’organisation qu’il dirige était devenue une instance multilatérale efficace.  Il a indiqué qu’elle porte un accent particulier sur la lutte contre le terrorisme, le trafic des stupéfiants et la criminalité transfrontière, ainsi que sur la question du développement et de l’épanouissement social et culturel.  S’agissant de l’Afghanistan, M. Imanaliyev a fait part de son inquiétude face à la menace du terrorisme et à l’instabilité du pays, entre autres.  Il a expliqué qu’un programme d’assistance, financé à hauteur de 220 millions de dollars, avait été mis sur pied par l’Organisation de Shanghai pour la construction de routes et d’écoles.  M. Imanaliyev a affirmé que l’Organisation de Shanghai était ouverte à « toutes sortes de liens » et que sa coopération avec l’ONU se fondait sur la conviction qu’il importe de renforcer l’autorité de l’ONU dans le monde.  L’Organisation de Shanghai fera tout son possible pour renforcer cette coopération notamment dans le domaine de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé que ce débat donnait au Conseil de sécurité et aux organisations régionales et sous-régionales l’occasion de se concentrer sur les moyens de renforcer leur coopération dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Alors que les menaces se multiplient, les capacités de l’ONU ne suffisent plus, a-t-il dit.  L’établissement de liens étroits entre l’ONU et les organisations régionales a des avantages considérables compte tenu de la capacité de ces organisations de mobiliser rapidement des moyens sur le terrain.  Mais il appartient à l’ONU d’appuyer ces moyens en vue de maintenir la paix et la sécurité, a-t-il insisté.  L’Union africaine a fait preuve de sa capacité de médiation et de règlement des conflits sur le continent, a-t-il ajouté, en jugeant que ce débat doit s’inscrire dans un processus permanent de coopération entre l’ONU et l’Union africaine.  Il a aussi mis l’accent sur l’importance d’un renforcement de la coopération interrégionale.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume Uni) a affirmé qu’une collaboration étroite entre l’ONU et les organisations régionales pouvait maximiser l’impact de leurs opérations respectives.  Il a estimé que le Conseil de sécurité devait conserver ses prérogatives en matière de maintien de la paix et de la sécurité, estimant cependant que davantage pouvait être accompli dans le domaine de la diplomatie préventive.  M. Grant a signalé que l’Union européenne comptait faire davantage pour renforcer le pilier « maintien de la paix et de la sécurité ».  Il a également estimé que l’ONU devait être disposée à accepter l’aide de l’OTAN.  Il a affirmé que le partenariat « stratégique et essentiel » entre l’ONU et l’Union africaine (UA) devait être renforcé.  M. Grant a notamment affirmé que la Somalie était un exemple important de ce que les deux organisations pouvaient accomplir ensemble.  Il a également affirmé que la situation en Afghanistan était un test clef de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Il a, dans ce contexte, rappelé l’importance de la tenue prochaine de la Conférence de Londres.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que la coopération entre l’ONU et l’Union africaine, l’UE et l’OEA en Afrique et en Haïti étaient des exemples éloquents des contributions des organisations régionales au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les initiatives des organisations régionales et sous-régionales à l’étape initiale d’un conflit peuvent s’avérer décisives pour éviter que la communauté internationale ait à intervenir de manière massive, a-t-il ajouté, en souhaitant que l’on tire partie des expériences respectives de ces organisations qui ont un avantage comparatif par rapport à des intervenants extrarégionaux. 


S’agissant du thème des armes légères et de petit calibre, il a rappelé que la résolution 1631 (2005) souligne le rôle des organisations régionales pour combattre le trafic illicite de ces armes puisqu’elles peuvent faciliter leur marquage et leur traçage.  Il serait très utile pour l’ONU d’adopter une démarche intégrée et cohérente de manière à reproduire les succès enregistrés, a-t-il dit.  Il a estimé que nous ne pouvons pas adopter un modèle unique de coopération en raison de la diversité des mandats respectifs des organisations régionales.  Nous devons œuvrer à la mise en place de principes communs qui nous permettrons de mieux tirer avantages des qualités des uns et des autres, a-t-il suggéré.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a estimé que les organisations régionales jouaient un rôle important dans la prévention et la gestion de conflits.  Ces dernières ont un point de vue unique sur les caractéristiques nationales et régionales, ce qui leur permet de contribuer de façon notable au règlement des conflits, a-t-elle estimé.  La représentante a ensuite expliqué que les États-Unis collaboraient avec l’OTAN et l’OSCE, et participaient aux efforts destinés à enrayer le problème de la piraterie en Somalie.  Elle a également évoqué le rôle joué par l’OEA pour gérer la crise hondurienne, avant de féliciter l’Union européenne pour l’adoption du Traité de Lisbonne.  Elle a estimé que l’ONU et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) devraient insister davantage pour assurer la crédibilité des élections en Afghanistan.  Il importe également de renforcer les capacités de l’Union africaine, en raffermissant notamment les liens entre le Conseil de paix et de sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité, a-t-elle aussi estimé, avant d’engager les femmes à jouer un rôle plus important dans le maintien de la paix et de la sécurité.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a déclaré que les Nations Unies ne pouvaient travailler isolément à la paix et à la sécurité internationales.  Il a dit que les défis d’une coopération efficace venaient de la nécessité d’assurer une bonne répartition des rôles entre l’ONU et les organisations régionales.  Il a indiqué que l’engagement de l’Union européenne à soutenir l’ONU se traduisait par l’appui de l’UE à toutes les opérations de maintien de la paix en cours.  À titre d’illustration des avantages que peut apporter l’UE, il a souligné le rôle de l’UE dans l’opération de maintien de la paix au Tchad et en République centrafricaine.  Il a souligné l’importance de la Déclaration conjointe ONU-UE de 2003 pour la gestion des crises.  Il a salué le rôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dans la prévention des conflits, en mettant l’accent sur la référence que constitue le rapport Prodi sur l’appui à fournir aux efforts de maintien de la paix du continent africain. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que les crises actuelles appelaient à l’instauration de nouvelles démarches pour renforcer la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Il a affirmé que l’universalité de l’ONU était son point fort, tandis que les organisations régionales étaient les mieux à même d’être informées de la situation sur le terrain.  Il s’est félicité de la tenue de réunions régulières entre le Secrétaire général et les dirigeants de ces organisations.  M. Churkin a ensuite affirmé que l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) devait accomplir un travail important afin d’être en mesure de contribuer aux opérations de l’ONU et à la stabilisation de l’Afghanistan.  Il a également évoqué le travail important qui doit être accompli en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants, ainsi que pour assurer la stabilité de l’Afghanistan.  Il a souhaité voir se développer davantage de liens entre l’ONU et des organisations semblables à l’OTSC et l’OTAN.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a estimé qu’il faut pleinement tenir compte des caractéristiques, situations et capacités particulières de chaque organisation régionale.  La coopération avec l’ONU doit être complémentaire et non mutuellement exclusive, a–t-il estimé.  Les dialogues de haut niveau et le partage d’informations sont des mesures essentielles à une meilleure coopération dans la promotion de la paix et de la sécurité, a-t-il poursuivi.  L’ONU, a-t-il relevé, compte en fait quatre types de coopération avec les organisations régionales.  Premièrement, elle encourage les organisations régionales à prendre la tête des efforts en matière de prévention et de règlement pacifique des conflits, comme la CEDEAO dans sa sous-région.  Deuxièmement, elle promeut la paix conjointement ou parallèlement avec les organisations régionales, comme elle le fait avec la MINUAD au Darfour.  Elle peut aussi adopter une approche séquentielle où une organisation régionale intervient d’abord et elle ensuite, comme au Tchad et en République centrafricaine.  Enfin, on voit aussi des cas où les organisations régionales fournissent un appui à la sécurité pour protéger les activités de l’ONU, comme en Afghanistan.  En conclusion, le représentant a jugé qu’il faut promouvoir tous les types de coopération.


M. GÉRARD ARAULT (France) a déclaré que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales prévue au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies répondait aux intérêts communs de l’ONU et des organisations régionales.  Si elle permet aux organisations régionales de bénéficier de la reconnaissance nécessaire, elle permet aussi à l’ONU de bénéficier de l’expertise et des moyens opérationnels des organisations régionales dans le monde.  Parmi toutes les organisations régionales, a-t-il ajouté, l’Union européenne est celle qui se singularise par un degré de coopération particulièrement avancé.  Il a cité les initiatives de paix prises par l’UE en Europe et au-delà en se dotant de moyens de maintien de la paix lui permettant d’intervenir concomitamment sur des théâtres d’opérations différents. 


Au-delà du rôle central de l’UE, il a salué le rôle de l’UA dans la prévention des conflits et le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  À titre d’illustration, il a cité l’Opération hybride ONU-UA au Darfour et la Mission africaine autorisée par l’ONU en Somalie (AMISOM).  L’UE apporte son soutien aux opérations de maintien de la paix grâce à sa Facilité de paix pour l’Afrique, a-t-il encore dit.  Si la coopération entre l’ONU et les organisations régionales trouve sa légitimité dans la Charte des Nations Unies, a-t-il ajouté, elle suppose le respect des valeurs de notre Organisation, en particulier des principes du droit international humanitaire.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a affirmé que la diplomatie préventive constituait le moyen le plus sûr pour conduire à la paix et devrait être utilisée activement par le Conseil de sécurité et le Secrétariat.  Elle a soutenu les efforts entrepris à cet égard par le Secrétaire général.  Selon elle, l’implication active des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention des conflits est souvent un facteur décisif de succès.  Dans ce contexte, les Nations Unies contribuent à développer ou à renforcer la diplomatie préventive ou des moyens d’alerte rapide au sein des organisations régionales et sous-régionales.  La coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales s’est également avérée bénéfique dans le domaine du maintien de la paix, a-t-elle souligné, citant l’exemple de la collaboration entre la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti et l’Organisation des États américains en Haïti et de la relation active entre les Nations Unies et l’Union africaine.  Pour la représentante, l’appui aux troupes sur le terrain doit être plus substantiel, tandis que la coordination opérationnelle et le dialogue politique doivent être améliorés et les ressources fournies de manière plus adéquate et prévisible.


Mme U. JOY OGWU (Nigéria) s’est félicitée de l’ampleur de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine et des progrès accomplis dans ce cadre.  Tout en affirmant la nécessité de renforcer ces acquis, elle a estimé que des entités régionales, comme l’UA et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, devaient faire preuve de leadership au sein de la communauté internationale afin de diriger l’appui en faveur du maintien de la paix et de la sécurité régionales.  Elle a évoqué l’importance de leur proximité géographique, ainsi que de leur familiarité avec le contexte politique et culturel local.  Selon elle, l’ONU se doit notamment d’appuyer des initiatives régionales comme celles lancées par la CEDEAO en Guinée, Guinée-Bissau et au Niger.


Elle a également engagé l’ONU à renforcer la mise en œuvre du Programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine et d’assurer l’opérationnalisation du système continental d’alerte précoce.  Elle a estimé qu’il importe avant tout de classer les actions par ordre de priorité, d’adopter des approches novatrices, d’évaluer l’impact et la durabilité, et de promouvoir la complémentarité des rôles.  Mme Ogwu a, par ailleurs, insisté sur l’importance d’intégrer l’Afrique au sein des systèmes financiers et commerciaux internationaux.  Le continent ne parviendra pas à assurer son développement durable seul, a-t-elle soutenu.


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a mis l’accent sur la nécessité d’examiner des moyens nouveaux et pratiques de renforcer la coopération avec les organisations régionales et de mettre en place des mécanismes aptes à refléter de manière efficace l’esprit de partenariat qui a prévalu lors de la réunion tenue aujourd’hui.  Des partenariats solides et efficaces au niveau régional sont nécessaires, a-t-il dit.  Une collaboration authentique avec de telles organisations exige notamment des consultations régulières, un échange d’expériences et de pratiques exemplaires, ainsi qu’une aide au renforcement des capacités lorsque cela s’avère nécessaire.  C’est en particulier le cas, a-t-il ajouté, pour les efforts de maintien et de consolidation de la paix déployés de plus en plus par les Nations Unies.  Toute contribution des organisations régionales dans ce domaine est d’une grande importance, non seulement pour le partage du fardeau mais aussi pour assurer l’appropriation régionale, qui, comme elle l’a souvent prouvé, est la meilleure garantie pour obtenir la paix et la sécurité, a expliqué le représentant.


M. EMMANUEL ISSOZE NGONDET (Gabon) a souligné que l’Afrique avait fait la démonstration de son engagement à recourir à des solutions africaines aux problèmes africains, comme c’est le cas au Burundi, au Soudan ou en Somalie.  Mais, a-t-il ajouté, l’Afrique se heurte à l’insuffisance des moyens financiers et logistiques.  L’exemple de la Somalie, où, selon lui, l’Union africaine ne saurait à elle seule ramener la stabilité, atteste clairement de la nécessité par la communauté internationale, plus particulièrement les pays donateurs, d’accroître leur appui technique, financier et logistique aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine.  Il a affirmé que le Gabon soutenait pleinement les propositions contenues dans le rapport du Groupe d’experts Union africaine-ONU, en particulier la création d’un fonds d’affectation spéciale pour financer les capacités de maintien de la paix de l’Union africaine. 


Ce fonds, qui serait alimenté par plusieurs sources novatrices de financement donnera à l’organisation panafricaine les moyens de mener à bien l’ensemble de ses activités en matière de prévention, de règlement des conflits et de reconstruction, a expliqué le représentant.  Enfin, la paix ne pourra, à ses yeux, être restaurée en Afrique ou ailleurs uniquement en y déployant des troupes.  Il faut également, a-t-il dit, concevoir des stratégies à long terme qui aideront les pays africains à mettre en pratique les vertus de la bonne gouvernance.  La communauté internationale doit ainsi les assister dans la recherche des solutions à leurs problèmes économiques.


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a souligné que la complémentarité des rôles des Nations Unies et des organisations régionales dans plusieurs domaines clefs avait contribué à la paix et à la sécurité.  Les organisations régionales, a-t-il dit, peuvent agir comme des passerelles lorsque l’appropriation des processus de paix est transférée des organisations internationales aux autorités locales.  Le représentant a ajouté que la lutte contre le terrorisme international ou la non-prolifération des armes de destruction massive nécessitait une coopération équivalente.  Il a également jugé importants les rôles et les responsabilités des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention des conflits, mettant en particulier l’accent sur la coopération et le partage des informations. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a souligné le rôle complémentaire des organisations régionales aux efforts des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Leur succès réside dans le fait que ces organisations sont proches des théâtres des conflits, une proximité qui leur permet de mieux comprendre la nature et la source des tensions.  Il a souhaité que cette coopération se concentre sur trois niveaux à savoir avant les conflits pour la diplomatie préventive, durant les conflits pour leur règlement et après les conflits pour la reconstruction et la consolidation de la paix.  Il a dit qu’il était essentiel d’élargir le cadre de coopération entre l’ONU et les organisations régionales afin qu’elle englobe également les questions de développement économique et social, ainsi que les questions environnementales et culturelles. 


Il est essentiel d’organiser une réunion annuelle entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, a-t-il insisté, en encourageant un soutien matériel à ces organisations.  Il a, par ailleurs, appelé à une meilleure coordination entre l’ONU et la Ligue des États arabes qui comprend 22 États dans une zone volatile.  Il a mis l’accent sur la contribution de la Ligue arabe à la recherche de solutions au conflit israélo-palestinien et à la promotion de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 


M. ZHANG YESUI (Chine) a mis l’accent sur les avantages qu’ont les organisations régionales en matière de diplomatie préventive et de facilitation.  Il a demandé au Conseil de sécurité de les encourager à jouer un rôle positif en la matière.  Il a souhaité une démarche souple et pragmatique en ce qui concerne le cadre de coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Il a jugé nécessaire que soit attribuée aux organisations régionales et sous-régionales une assistance plus grande dans le souci de renforcer leurs capacités de maintien de la paix et de la sécurité.


Texte du projet de déclaration présidentielle S/PRST/2010/1


1.          Le Conseil de sécurité rappelle ses précédentes résolutions et les déclarations de son Président sur la question, dans lesquelles il a souligné l’importance qu’il y a à établir des partenariats efficaces entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, conformément à la Charte des Nations Unies et aux textes constitutifs des organisations régionales et sous-régionales concernées.


2.          Le Conseil rappelle également les buts et principes de la Charte des Nations Unies, réaffirme la responsabilité principale que celle-ci lui assigne en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, et rappelle en outre que la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales dans ce domaine, sous l’empire du Chapitre VIII de la Charte, peut améliorer la sécurité collective.


3.          Le Conseil entend envisager de prendre d’autres mesures en vue de rendre plus étroite et plus concrète la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales dans les domaines de l’alerte rapide en cas de conflit, de la prévention des conflits ainsi que de l’établissement, du maintien et de la consolidation de la paix, et de veiller à la cohérence, la synergie et l’efficacité collective de leurs efforts.  À cet égard, il salue les fortes initiatives de coopération unissant déjà l’ONU et des organisations régionales.


4.          Le Conseil salue les efforts que fait le Secrétariat pour contribuer à la consolidation du partenariat avec les organisations régionales et sous-régionales et se félicite de la tenue, les 11 et 12 janvier 2010, du séminaire organisé par le Secrétaire général à l’intention des chefs des organisations régionales et autres.  Il entend se livrer dans l’avenir à un dialogue interactif informel avec les organisations régionales et sous-régionales.


5.          Le Conseil réaffirme son attachement au principe du règlement pacifique des différends, et reconnaît l’importance du rôle que les organisations régionales et sous-régionales jouent dans le règlement pacifique des différends d’ordre local et dans la diplomatie préventive, étant bien placées pour comprendre les causes profondes de nombreux conflits et des autres défis de la sécurité.  Il souligne qu’il importe de tirer parti des capacités et potentialités des organisations régionales et sous-régionales à cet égard, y compris en engageant les pays de la région concernée à régler pacifiquement leurs différends par le dialogue, la réconciliation, la concertation, la négociation, les bons offices, la médiation et les voies judiciaires.  Le Conseil est déterminé à renforcer l’appui qu’offre l’ONU au règlement pacifique des différends en améliorant les échanges et la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales.


6.          Le Conseil invite le Secrétariat et toutes les organisations régionales et sous-régionales dotées de moyens de maintien de la paix à resserrer leur collaboration et à réfléchir à la façon de mettre celle-ci plus efficacement au service de l’exécution des mandats de l’ONU et de la réalisation de ses objectifs, afin d’établir un cadre cohérent aux fins du maintien de la paix.  Il souligne qu’il importe que les organisations régionales et sous-régionales, en particulier l’Union africaine, améliorent leurs moyens de maintien de la paix et tirent un meilleur parti de l’appui apporté par la communauté internationale, au regard du programme décennal de renforcement des capacités de l’Union africaine, lancé par l’ONU et l’Union africaine en 2006.


7.          Le Conseil salue le rôle que les organisations régionales et sous-régionales peuvent jouer dans le cadre de la consolidation de la paix, du relèvement, de la reconstruction et du développement au lendemain d’un conflit, et affirme l’importance des échanges et de la coopération entre elles et la Commission de consolidation de la paix.  Il engage cette dernière à continuer de travailler en étroite concertation avec les organisations régionales et sous-régionales, dans le but d’établir des stratégies plus cohérentes et mieux intégrées en matière de consolidation de la paix et de relèvement au lendemain de conflits.


8.          Le Conseil souligne qu’il faut assurer une coopération étroite avec les organisations régionales et sous-régionales pour permettre, selon qu’il convient, la mise en œuvre cohérente et efficace de ses résolutions, notamment celles concernant les questions thématiques s’appliquant aux situations de conflit les plus diverses. 


9.          Le Conseil engage le Secrétariat et les organisations régionales et sous-régionales à étudier les moyens de développer leurs échanges d’informations sur leurs capacités respectives et les enseignements tirés du maintien de la paix et de la sécurité internationales, et à continuer de recenser les pratiques optimales, en particulier dans les domaines de la médiation, des bons offices et du maintien de la paix.  Il engage également les organisations régionales et sous-régionales à renforcer la coopération et le dialogue à cet égard.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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