AG/COL/3212

Le Comité spécial de la décolonisation exhorte l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre des négociations sur la question des Îles Falkland (Malvinas)

24/06/2010
Assemblée généraleAG/COL/3212
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session

9e séance – matin


L E COMITÉ SPÉCIAL DE LA DÉCOLONISATION EXHORTE L’ARGENTINE ET LE ROYAUME-UNI À REPRENDRE DES NÉGOCIATIONSSUR LA QUESTION DES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)


Dans une résolution adoptée par consensus, le Comité déplore que l’application des résolutions de l’Assemblée générale sur cette question n’ait pas encore commencé


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit « Comité spécial des Vingt-Quatre », a adopté ce matin, sans vote et par consensus, un projet de résolution* par lequel il prie les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas) conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.


Aux termes de la résolution, le Comité spécial déplore que, malgré le large appui international en faveur de négociations entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni, portant sur tous les aspects relatifs à l’avenir des Îles Falkland (Malvinas), l’application des résolutions de l’Assemblée générale sur cette question n’ait pas encore commencé.


Le Comité réaffirme par ce texte que le règlement pacifique et négocié du conflit de souveraineté entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni est le moyen de mettre de mettre fin à la situation coloniale particulière propre aux Îles Falkland (Malvinas).


Le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et des cultes de l’Argentine, M. Héctor Timerman, est intervenu pour rappeler que les « Îles Malvinas étaient sous la souveraineté ininterrompue de l’Argentine jusqu’en 1833, date de leur occupation par le Royaume-Uni ».  La population locale avait alors été expulsée et le pouvoir colonial avait « transplanté » d’autres habitants, empêchant dans le même temps les populations argentines expulsées de revenir sur le territoire, a indiqué M. Timerman.  Appliquer les principes du droit à l’autodétermination à cette « population importée » représenterait une distorsion de la raison, de la justice, du droit et de l’histoire, a estimé le Ministre.


Cette position a été partagée par le représentant de l’Uruguay, qui s’exprimait au nom des États Membres du MERCOSUR, et qui a notamment déclaré que « dans le cas des Îles Malvinas, décolonisation et autodétermination n’étaient pas synonymes ».  Regrettant « les nombreux actes unilatéraux posés par le Royaume-Uni », il a notamment cité « des activités illégales de pêche, de recherche et d’exploitation des ressources naturelles se trouvant dans les eaux territoriales de l’archipel, et dénoncé la présence d’une base militaire britannique » dans le territoire.


Le Comité spécial a également entendu quatre pétitionnaires, dont les avis étaient divergents, au cours de l’examen de la question.  En effet, deux d’entre eux, membres de l’Assemblée législative des Îles « Falkland », ont exprimé leur désir de voir la situation politique actuelle du territoire demeurer telle qu’elle est.  Invoquant le droit à l’autodétermination des habitants de l’archipel, ils ont estimé que la présence du Royaume-Uni sur le territoire était justifiée, car elle devait le prémunir de toute « occupation forcée ou annexion possible » par l’Argentine.  Les deux autres pétitionnaires ont quant à eux revendiqué l’exercice du droit légitime de l’Argentine, seule habilitée à exercer sa souveraineté sur l’archipel des « Malvinas ».  Ils ont qualifié la présence britannique d’imposition d’une « administration coloniale » aux Îles.


Pour les délégations des États d’Amérique centrale et du Sud qui ont participé au débat de ce matin, la souveraineté de l’Argentine sur les Îles ne fait pas de doute.  Elles ont toutes insisté sur le respect du principe de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de l’Argentine, et ont salué l’attitude constructive du Gouvernement argentin, qui a indiqué qu’il restait disposé à reprendre les négociations avec le Royaume-Uni sur la question de l’exercice de la souveraineté sur les Îles.


Outre les représentants cités, ceux des pays dont les noms suivent ont aussi pris la parole ce matin: Chine, Sierra Leone, Fédération de Russie, République arabe syrienne, Indonésie, Cuba, Bolivie, Équateur, Nicaragua, Mali, Mexique, Brésil et Guatemala.


Le Comité spécial des Vingt-Quatre reprendra ses travaux demain, vendredi le 25 juin, à 10 heures.  Toutes les délégations ayant souhaité s’exprimer sur la question des Îles Falkland (Malvinas) n’ayant pu le faire aujourd’hui, le Comité reprendra notamment l’examen de ce point à son ordre du jour.


* A/AC.109/2010/L.15



QUESTION DES ÎLES FALKLAND ( MALVINAS )


Audition des pétitionnaires


Mme EMMA EDWARDS, membre de l’Assemblée législative des Îles Falkland (Malvinas), a déclaré que le territoire bénéficiait depuis plusieurs années d’une prospérité économique remarquable.  Le Royaume-Uni nous a toujours apporté son soutien, et son aide a encore été plus massive au cours des derniers mois du fait de la récession économique internationale.  Aucune recette financière locale n’est transférée vers le Royaume-Uni, a-t-elle indiqué.  En matière pétrolière, les Îles Falkland disposent d’une législation efficiente qui permet au territoire de tirer des ressources importantes tout en assurant la protection de son environnement.  Contrairement aux propos avancés par les autorités de l’Argentine, les ressources des Îles Falkland sont bien la propriété de ses habitants, et non celles des autorités britanniques, a-t-elle poursuivi, avant de dénoncer « l’arrêt de certaines lignes de transport entre le territoire et l’Argentine », un blocage des échanges qui a été décidé unilatéralement par ce dernier pays.


Le peuple des Îles Falkland est prêt à débattre des questions relatives aux gisements d’hydrocarbures, mais non pas de celles ayant trait à la souveraineté des Îles Falkland, a-t-elle insisté. Qu’est-ce qui est plus important pour le Comité, les terres ou les individus? s’est-elle interrogée.  Les intentions de ce Comité qui étaient d’aider les petits territoires colonisés à décider eux-mêmes de leur futur, doivent demeurer les mêmes, a-t-elle soutenu.  Le Comité doit continuer de soutenir le droit des individus à l’autodétermination, et non pas soutenir la restitution des territoires à des nations qui s’en proclameraient propriétaires, comme le souhaite l’Argentine, a dit la représentante.  Mme Edwards a ensuite appelé le Comité à prendre « une décision importante en ce XXIème siècle », qui respecte les droits de l’homme et particulièrement ceux des populations des Îles Falkland.  Pour elle, l’Argentine souhaite simplement s’approprier des terres nouvelles pour son expansion.  Ce projet ne doit pas être accepté. L’Argentine doit accepter l’idée que les populations des Îles Falkland ne veulent pas appartenir à sa communauté nationale.


M. GAVIN SHORT, pétitionnaire de l’Assemblée législative des Îles Falkland (Malvinas), a expliqué qu’il faisait partie de la huitième génération de sa famille naissant et vivant aux Îles Falkland.  Il a rejeté l’argument du Gouvernement argentin qui consiste à dire que les habitants des Îles Falkland (Malvinas) y ont été « implantés », et n’ont de ce fait pas de droits sur ce territoire.  Il a également mis l’accent sur le fait que lorsque les habitants des Falkland s’y sont installés ils ne l’ont pas fait en « déplaçant » des autochtones « car il n’y en avait pas ».  Par conséquent, il a dit ne pas comprendre la raison de sa présence aux débats de ce Comité de décolonisation, car les Îles Falkland (Malvinas) sont « autonomes à tous les niveaux », sauf en termes militaires.  Le vrai problème et la vraie menace à l’indépendance de ces Îles réside dans le fait que, sans la protection du Royaume-Uni, le Gouvernement argentin n’hésiterait pas à venir les occuper, a-t-il accusé.


Pour M. Short, l’Argentine déforme sans cesse l’histoire en présentant une situation erronée des Falkland, car, depuis 1833, la seule souveraineté officiellement reconnue sur ce territoire était britannique, et auparavant il n’y a pas eu d’occupation internationalement acceptée de ces îles.  Il a également refusé l’affirmation selon laquelle les citoyens argentins ne sont pas autorisés à venir sur les Iles Falkland (Malvinas), soulignant que plus de 500 Argentins y sont venus ces derniers temps en croisière avec un permis de visiteurs.  Réaffirmant le désir des habitants des Iles Falkland (Malvinas) à pouvoir cohabiter pacifiquement avec leur voisin, l’Argentine, il a néanmoins plaidé pour la reconnaissance, en tant que peuple à part entière, des habitants de ces Îles et pour la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination.


M. GUILLERMO CLIFTON, chercheur, a appelé le Royaume-Uni à mettre en œuvre les nombreuses résolutions des Nations Unies qui l’appellent à quitter les Îles Falkland (Malvinas), et faciliter ainsi leur développement économique.  Aujourd’hui, a-t-il souligné, les problèmes  rencontrés par ce territoire sont divers.  Il a cité notamment la dégradation des ressources naturelles, l’inflation économique et l’absence de marché pour certains produits locaux.  L’état des secteurs de l’éducation et de la santé doit aussi être amélioré, a-t-il souligné, en présentant les difficultés auxquelles font face les habitants des Îles. Rappelant que l’Argentine avait été expulsée de ce territoire par les forces britanniques, il a invité le Royaume-Uni à rependre les négociations en vue de parvenir à une solution satisfaisante pour les Îles Falkland (Malvinas).  Mais, a-t-il soutenu, cette solution doit être trouvée de façon pacifique.


M. ALEJANDRO BEATTS, pétitionnaire des Îles Falkland (Malvinas), précisant qu’il réside actuellement en Argentine, a revendiqué la souveraineté de l’Argentine sur cet archipel et dénoncé « l’occupation coloniale britannique », faisant remarquer que l’Assemblée législative des Îles Falkland (Malvinas) ne comprend que cinq membres insulaires sur 13, les autres étant britanniques.  Il a également indiqué que plus de 60% des habitants des Îles Falkland (Malvinas) ne sont pas nés sur le territoire.  Le pétitionnaire a réaffirmé que les Îles Falkland (Malvinas) relèvent de la souveraineté de l’Argentine.  Il a estimé qu’il avait suffisamment de raisons pour dénoncer la poursuite d’une administration coloniale britannique dans les Îles Falkland (Malvinas) et s’est dit convaincu par les arguments juridiques invoqués par l’Argentine pour défendre ses droits sur cet archipel.  Il a expliqué que le refus systématique du Gouvernement britannique à reconnaître la souveraineté de l’Argentine sur cet archipel et à engager des négociations bilatérales avec l’Argentine était à l’origine de l’impasse actuelle qui empêche de trouver une solution juste et pacifique à ce différend sur la souveraineté.


M. NELSON GLADWELL, pétitionnaire, intervenant en son nom propre, a rappelé que depuis son installation dans les Îles Falkland (Malvinas), sa famille avait toujours montré son attachement à ce territoire, bien que certains membres de la famille demeurent profondément « Anglais ».  Il a cependant déclaré qu’il souhaitait une solution durable et pacifique sur le devenir des Îles Falkland (Malvinas).  « Je souhaite en ce sens que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni se rencontrent et poursuivent leurs négociations », a-t-il précisé.


Déclarations


M. HECTOR TIMERMAN, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a réaffirmé le droit inaliénable de son pays sur les Îles Malvinas et les eaux territoriales qui y sont rattachées.  En application de la résolution 2065 de 1965, qui demande aux gouvernements de négocier une solution pacifique tenant compte des intérêts des habitants de l’archipel, l’Argentine a engagé, depuis les années 1970, un processus de négociation avec le Royaume-Uni, a rappelé le Ministre.   Il s’est dit confiant qu’à terme, une solution sera trouvée pour régler le différend sur la souveraineté de ces Îles.  Il a cependant fait remarquer que cet archipel était occupé de manière illégitime par le Royaume-Uni depuis 1833, en expulsant de force les habitants argentins qui y vivaient.  À ce jour, l’Argentine n’a toujours pas accepté cette spoliation, a affirmé le Ministre.  Si les Îles Malvinas constituent une situation de territoire colonial, il n’existe cependant pas de peuple « colonisé » et, par conséquent, de revendication légitime à l’autodétermination.  Il a souligné à cet égard qu’en 1985, la communauté internationale avait voté par une vaste majorité contre la tentative du Royaume-Uni d’inclure une référence au principe d’autodétermination sur la question du différend de souveraineté dans les résolutions des Nations Unies.


L’Argentine, tout en réaffirmant sa souveraineté sur les Îles Malvinas,  reste ouverte à un processus de négociation pour créer un cadre propice à un règlement pacifique, a affirmé le Ministre.  Le Royaume-Uni a déclaré qu’il n’était pas disposé à s’engager dans ces négociations, a-t-il regretté.  Le Ministre s’est dit préoccupé par une telle déclaration qui émane, a-t-il rappelé, d’un membre permanent du Conseil de sécurité.  De l’avis du Ministre, il ne peut y avoir de politique de « deux poids deux mesures » pour traiter de cette question.  C’est la raison pour laquelle l’Argentine compte sur le rôle primordial que pourrait jouer le Secrétaire général pour faire avancer le règlement de cette question de souveraineté.  Il a réaffirmé que l’Argentine n’avait rien contre les habitants des Îles Malvinas, et qu’elle s’était engagée à prendre leurs intérêts en compte, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.


Le Ministre a également saisi l’occasion pour dénoncer les forages offshore entrepris par le Royaume-Uni ainsi que les activités illégales de pêche dans les eaux qui entourent les Îles Malvinas.  Ces activités, a-t-il dit, constituent des violations des dispositions de la résolution 31/49 de l’Assemblée générale et sont dénoncées de manière unanime par les pays d’Amérique centrale et du Sud.  Le Ministre a souligné que la recherche et l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables dans des zones sous contrôle britannique causaient de graves risques pour l’environnement de la région.  Il s’est par ailleurs dit très préoccupé par l’utilisation illégale des Îles Malvinas comme base militaire britannique.


M. LI BAODONG (Chine) a réaffirmé que son pays a toujours privilégié le règlement pacifique des conflits, conformément à la Charte de l’ONU.  C’est pourquoi, il a invité les deux parties à reprendre leurs négociations, en vertu des résolutions et déclarations pertinentes des Nations Unies.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a appuyé la position du Ministre argentin sur les Îles Malvinas, avant de rappeler que depuis sa création, le Comité spécial avait adopté un total de 44 résolutions sur cette question.  En dépit des 11 résolutions adoptées par l’Assemblée générale, peu de progrès ont été enregistrés, a-t-il regretté.  Le différend entre les deux États doit être résolu par le biais de négociations bilatérales qui tiennent compte des droits de la population de ce territoire, a-t-il dit.  Il a par ailleurs dénoncé l’interdiction faite aux Argentins expulsés par les Britanniques de revenir sur le territoire.  Aujourd’hui, Cuba réitère que les Îles Malvinas sont une partie indivisible de l’Argentine. Elles sont et resteront argentines, a-t-il insisté.  Le Royaume-Uni doit tenir compte des recommandations de ce Comité et des appels lancés par les autorités argentines en faveur de la reprise des négociations afin de mettre fin à ce différend, a-t-il conclu


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a salué les intentions sérieuses dont fait preuve l’Argentine pour trouver une solution pacifique au différend qui l’oppose au Royaume-Uni sur la question de la souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas).  Il a invoqué l’importance du respect de la légitimité internationale et du principe de l’intégrité territoriale dans la recherche d’une solution à cette question, s’alignant sur la position prise par le Sommet arabe, sur celle des États d’Amérique centrale, et sur celle adoptée par le Mouvement des non-alignés sur ce problème.  L’adoption par consensus du projet de résolution présenté aujourd’hui réaffirmerait le rôle que doit jouer la communauté internationale dans le règlement de ce différend de souveraineté, a déclaré le représentant syrien.


Mme DIANA K. ELOEVA (Fédération de Russie) a appuyé le projet de résolution sur la question des Îles Falkland (Malvinas), et a émis l’espoir de voir ce texte adopté par consensus.  Elle a également lancé un appel aux  Gouvernements concernés pour qu’ils reprennent leurs négociations bilatérales au plus vite.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a rappelé la position de sa délégation, qui a clairement déclaré que des critères « universels » ne sauraient s’appliquer à tous les cas de décolonisation dans la mesure où chaque cas est unique, ce qui est bien illustré par la situation des Îles Falkland (Malvinas).  Il a demandé la reprise des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni sur la base du respect de principe de l’intégrité territoriale, mais aussi sur celle de la prise en compte des intérêts des habitants de ces Îles.


M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a réitéré l’attachement de son pays au droit légitime et juste de l’Argentine à revendiquer l’exercice de sa souveraineté sur les Îles Malvinas.  Il a ensuite estimé que la reprise des négociations bilatérales demeure la voie appropriée pour trouver une solution juste, pacifique et durable à la revendication de l’Argentine et à la cessation des violations commises par le Royaume-Uni.  Il a, d’autre part, encouragé la poursuite des bons offices menés par le Secrétaire général des Nations Unies, en vue de trouver une solution à ce différend.  « L’occupation des Îles Malvinas est une blessure profonde au cœur de notre continent qui doit être effacée », a-t-il plaidé en concluant.


M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a défendu le droit de l’Argentine à la souveraineté sur les Îles Malvinas.  De l’examen de cette question, il ressort bien que la question des Malvinas est un problème d’occupation et non d’autodétermination, a-t-il dit. L’Assemblée générale de l’ONU a confirmé ce point de vue, en regrettant que la communauté internationale ne progresse point sur la résolution de cette question.  Les occupants ne peuvent faire valoir aucun droit à l’exercice d’une quelconque souveraineté sur ce territoire, a dit le représentant.  Il a enfin rappelé que tout règlement de différend devait se dérouler dans un climat pacifique et à travers un dialogue entre les parties.


M. FRANCISCO CARRION MENA (Équateur) a regretté qu’il n’ait toujours pas été possible de reprendre les négociations entre le Royaume-Uni et l’Argentine, et il a appelé le Royaume-Uni à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies sur le différend de souveraineté qui l’oppose à l’Argentine concernant les Îles Falkland (Malvinas).  L’Équateur réaffirme son soutien aux droits légitimes de l’Argentine dans ce litige de souveraineté, une position qui a été réaffirmée par les pays d’UNASUR lors de leur Sommet régional de mai 2010, a-t-il rappelé.  Il a également signalé « l’attitude constructive du Gouvernement argentin qui a toujours été disposé à reprendre les négociations » sur la question des Malvinas, qui reste non résolue depuis plus de 50 ans.  M. Carrion Mena a dit que la délégation équatorienne, coauteur du projet de résolution, espère le voir adopté par consensus.


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a qualifié d’incontestable le droit de l’Argentine à exiger l’exercice de la souveraineté sur les Îles Malvinas.  Le Royaume-Uni, a-t-il dit, occupe illégalement ce territoire, et cette « usurpation » doit prendre fin.  La Déclarationsur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux,réclame la fin du colonialisme, a-t-il rappelé.  En conséquence, elle doit être totalement et entièrement appliquée à la question soulevée par l’Argentine, a-t-il soutenu.  Il a ensuite estimé que la résolution du différend entre Argentins et Britanniques passe par la reprise des négociations entre les deux parties.  L’Argentine a toujours marqué sa volonté de reprendre les négociations bilatérales avec le Royaume-Uni, mais ce dernier refuse cette reprise et continue à s’approprier les richesses du territoire des Malvinas, a en outre relevé le représentant.  Il faut restituer à la nation argentine sa propriété et ses droits sur les Îles Malvinas, a-t-il conclu.


Mme VICTORIA M. SULIMANI (Sierra Leone) a plaidé en faveur d’un règlement pacifique de la question qui se pose concernant l’exercice de la souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas).  Elle a invité les Gouvernements argentin et britannique à reprendre sans plus tarder des négociations bilatérales sur la question.  Elle a également réaffirmé le soutien de son pays aux aspirations des habitants de ces Îles, tant sur le plan des droits de l’homme que de l’exercice du droit à l’autodétermination.


M. OUMA DAOU (Mali) a estimé que la situation relative au règlement du différend relatif aux Îles Falkland (Malvinas) n’avait pas véritablement évolué. Aussi a-t-il appelé les deux parties à reprendre les négociations sur une base bilatérale.  Il a, d’autre part, appuyé le projet de résolution soumis au Comité et s’est dit persuadé que le Comité spécial arriverait à convaincre les deux parties de revenir au dialogue, afin de trouver une solution durable à ce différend.


M. SAHBI KHALFALLAH (Tunisie) a souhaité que le projet de résolution soit adopté par consensus et a formulé le souhait de voir les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine retourner à la table de négociation.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay), s’exprimant au nom des États membres du MERCOSUR, a réaffirmé le soutien des pays du MERCOSUR aux droits légitimes de l’Argentine dans le différend de souveraineté qui l’oppose au Royaume-Uni sur les Îles Malvinas.  Il a rappelé que toute mesure unilatérale n’est pas compatible avec ce qui a été décidé aux Nations Unies, et a réitéré l’intérêt de toute la région du MERCOSUR à ce qu’une solution soit trouvée le plus rapidement possible.  Il a souligné que dans le cas des Malvinas, même s’il n’y existe pas de peuple colonisé, il s’agit d’un problème d’intégrité territoriale et d’unité nationale pour l’Argentine.  Il a rappelé qu’il s’agit là d’une situation particulière et spéciale de décolonisation, comme cela est reconnu par les résolutions pertinentes des Nations Unies depuis 1964.  Il a insisté sur le fait que « la notion de décolonisation n’est pas forcément synonyme d’exercice d’un droit à l’auto-détermination ».  Cette question implique uniquement les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine, a-t-il précisé, en saluant l’attitude constructive de l’Argentine, qui a toujours été disposée à reprendre le processus de négociation pour parvenir à un règlement pacifique du différend de souveraineté.  M. Cancela a invité le Royaume-Uni à en faire rapidement de même, conformément à ce qui est demandé par les résolutions pertinentes des Nations Unies.


Mme SOCORRO ROVIROSA (Mexique) a souligné qu’à l’occasion de leur Sommet de l’unité, les chefs d’État et de gouvernement d’Amérique latine et des Caraïbes avaient réaffirmé leur soutien au droit légitime de l’Argentine à revendiquer sa souveraineté sur les Îles Malvinas.  Ces autorités, a-t-elle ajouté, ont également rappelé l’intérêt régional en faveur de la reprise des négociations entre les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine, en vue de trouver le plus tôt une solution juste, pacifique et durable au différend relatif à la souveraineté sur les Îles Malvinas, et ce, conformément aux résolutions et déclarations pertinentes des Nations Unies et de celles de l’Organisation des États américains.  La représentante a, par ailleurs, rejeté l’inclusion des Îles Malvinas dans le nouveau Traité européen de Lisbonne, au titre de « territoire associé d’outre mer ».  Cette inclusion est incompatible avec les droits de l’Argentine, a-t-elle souligné.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a rappelé l’occupation violente des Îles Malvinas en 1833 par les forces britanniques.  La situation particulière de ces Îles doit être abordée de façon pacifique par l’Argentine et le Royaume-Uni, a-t-il indiqué, en défendant les droits souverains de l’Argentine sur ce territoire.  Le représentant, qui a regretté l’absence de progrès sur cette question, a appelé à prendre en considération la situation des populations locales.  Il a par ailleurs soutenu la mission de bons offices conduite par le Secrétaire général au nom de l’Assemblée générale et dénoncé la prise de mesures économiques unilatérales par le Royaume Uni en ce qui concerne les ressources des Îles.  Ces mesures sont contraires aux attentes et exigences de l’Assemblée générale des Nations Unies, a-t-il maintenu.


M. JOSE ALBERTO BRIZ GUTIERREZ (Guatemala) a réitéré son appui au droit légitime de l’Argentine à revendiquer l’exercice de sa souveraineté sur les Îles Malvinas.  Depuis 45 ans, ce Comité a reconnu l’existence d’une lutte pour la souveraineté sur ces Îles.  La spécificité de cette situation est claire: il s’agit avant tout d’une question d’occupation, a dit le représentant.  Les populations qui peuplent actuellement les Îles Malvinas ont été placées sur ce territoire au détriment des anciens originels, a estimé le représentant guatémaltèque.  Le principe d’autodétermination ne peut donc être appliqué à ce territoire, qui doit plutôt être restitué à l’Argentine, a-t-il insisté.  Il a également émis l’espoir de voir les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine poursuivre un dialogue constructif et efficace pour trouver une solution pacifique à leur différend.  Le Royaume-Uni doit donner une réponse favorable à la demande de reprise de négociations qui lui est faite, a-t-il conclu


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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