AG/11038

L’Assemblée souligne le rôle de premier plan du Gouvernement haïtien dans tous les aspects des plans humanitaires, de reconstruction et de développement du pays

15/12/2010
Assemblée généraleAG/11038
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

66e et 67e séances plénières

Matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE SOULIGNE LE RÔLE DE PREMIER PLAN DU GOUVERNEMENT HAÏTIEN DANS TOUS

LES ASPECTS DES PLANS HUMANITAIRES, DE RECONSTRUCTION ET DE DÉVELOPPEMENT DU PAYS


Dans un contexte humanitaire marqué notamment par le tremblement de terre en Haïti et les inondations au Pakistan, comme l’on rappelé toutes les délégations, l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui six résolutions sur la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale.


L’Assemblée a ainsi souligné le rôle de premier plan du Gouvernement haïtien dans tous les aspects des plans d’intervention humanitaire, de redressement, de relèvement, de reconstruction et de développement du pays.  Dans la résolution sur l’assistance humanitaire, secours d’urgence, redressement, relèvement et reconstruction face à la situation d’urgence humanitaire en Haïti, et notamment face aux effets dévastateurs du tremblement de terre1, elle souligneque le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a une fonction de coordination générale qu’il importe d’améliorer, pour aider le Gouvernement haïtien à assurer la cohérence de la réponse internationale.  Elle engagela communauté internationale à renforcer l’appui aux efforts pour faire face à l’épidémie de choléra et demande aux donateurs et aux autres partenaires de contribuer au Fonds pour la reconstruction d’Haïti, conformément à leurs promesses. 


Plus généralement, dans la résolution intitulée « Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies »2, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’accroître l’appui apporté aux coordonnateurs résidents, coordonnateurs humanitaires et équipes de pays des Nations Unies, notamment en leur donnant la formation nécessaire, en mobilisant les ressources voulues, en améliorant les mécanismes de recherche et de sélection pour leur recrutement et en les rendant comptables de leurs actes.


Elle engage les États Membres et la communauté internationale à accroître les ressources afin, entre autres, de renforcer les capacités nationales et locales de préparation et de réaction aux situations humanitaires et prieles organismes humanitaires, les partenaires du développement, le secteur privé, les pays donateurs et les États touchés de renforcer leur coopération pour que l’aide humanitaire favorise le redressement rapide aussi bien que le relèvement et la reconstruction durables. 


L’Assemblée demande aussi aux organismes compétents des Nations Unies de contribuer à l’amélioration de la procédure d’appel global pour en faire un instrument de planification stratégique qui doit être préparé avec les pays touchés.  Elle souligne qu’il importe de continuer d’améliorer le fonctionnement du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) et dit attendre avec intérêt l’évaluation quinquennale du Fonds en 2011.


Par la résolution sur la sûreté et sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies3, l’Assemblée se déclare profondément préoccupéepar la multiplication des menaces et des attaques contre le personnel humanitaire et par le fait que ces attaques tendent à avoir des motivations criminelles ou politiques.  Elle engage les États à prendre des mesures plus énergiques pour que ces attaques fassent l’objet d’une enquête et leurs auteurs soient traduits en justice, et prie le Secrétaire général de prendre les mesures pour faire respecter les droits fondamentaux, privilèges et immunités du personnel des Nations Unies relevant du mandat d’une opération des Nations Unies.


Elle réaffirme que tous les membres du personnel ont l’obligation de respecter la législation, les coutumes et les traditions des pays où ils travaillent.  Ils doivent communiquer clairement leur intention et leurs objectifs aux populations locales. 


S’agissant de l’assistance d’urgence et aide à la reconstruction d’Haïti, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines4, l’Assemblée engage ces Gouvernements à pousser plus loin l’élaboration de stratégies visant à prévenir les catastrophes naturelles et à en atténuer les effets.  Elle priele Secrétaire général et demande à tous les organes et organismes des Nations Unies, ainsi qu’aux institutions financières internationales et aux organismes de développement de continuer de fournir une assistance humanitaire, technique et financière efficace. 


Dans la résolution sur l’assistance au peuple palestinien5, l’Assemblée se félicite des résultats de la Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de la bande de Gaza, tenue à Charm el-Cheikh (Égypte) le 2 mars 2009, au cours de laquelle les donateurs ont annoncé des contributions d’environ 4,5 milliards de dollars.  Elle demande aux donateurs qui n’ont pas encore converti en décaissement leurs promesses d’aide financière de bien vouloir transférer ces fonds aussitôt que possible et encourage tous les donateurs à accroître l’aide qu’ils apportent directement à l’Autorité palestinienne.


L’Assemblée souligne le rôle que jouent tous les instruments de financement, notamment le Mécanisme palestino-européen de gestion de l’aide socioéconomique de la Commission européenne et le Fonds d’affectation spéciale de la Banque mondiale, pour ce qui est d’aider directement le peuple palestinien.  Le représentant d’Israël a expliqué sa position sur ce texte alors que l’Observateur permanent de la Palestine l’a commenté à deux reprises.


Enfin par la résolution sur le renforcement de la coopération internationale et coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl6, l’Assemblée se félicite de l’initiative de l’Ukraine, appuyée par le Bélarus et la Fédération de Russie, de convoquer une Conférence internationale « 25 ans après la catastrophe de Tchernobyl: vers un avenir sûr » en avril 2011 à Kiev.  Elle prie aussi son Président de convoquer, le 26 avril 2011, une séance extraordinaire commémorative de l’Assemblée afin de marquer le vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain jeudi 16 décembre à 10 heures avec l’examen des questions liées aux diamants et aux conflits.


1A/65/47; 2A/65/45; 3A/65/31;


4A/65/48; 5A/65/46; 6A/65/25


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie des rapports du Secrétaire général sur les questions suivantes: sûreté et sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé (A/65/344); renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies ( A/65/82–E/2010/88); Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (A/65/290); coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase de secours à celle de l’aide au développement (A/65/35); assistance au peuple palestinien (A/65/77); recherche d’une efficacité optimale dans l’action internationale entreprise pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (A/65/341); aide humanitaire et appui au relèvement fournis à certains pays et à certaines régions (A/65/335) et assistance humanitaire et reconstruction au Libéria (A/65/357)


Déclarations


Mme SYLVIE LUCAS, Vice-Présidente par intérim de l’Assemblée générale, a déclaré en préambule que la multiplication des risques de catastrophes naturelles et de situations de crises rendait, malheureusement, plus que jamais nécessaires les activités humanitaires de l’ONU.  L’Assemblée générale réaffirme chaque année sa volonté de renforcer la coordination de l’aide humanitaire en adoptant une série de résolutions sur la question.  Elle aura en 2011 l’occasion d’approfondir la question de la réponse aux catastrophes naturelles en organisant un débat thématique informel à ce sujet.  S’inquiétant des attaques perpétrées contre le personnel humanitaire, Mme Lucas a souligné l’importance de renforcer la protection de ces personnels.  Elle a également appelé tous les acteurs concernés à continuer de travailler en étroite coopération avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  La Vice-Présidente a enfin lancé un appel aux États Membres pour qu’ils veillent à ce que les ressources adéquates soient mises à la disposition des différentes entités et programmes chargés de l’assistance humanitaire.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a réitéré l’importance des principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance qui doivent présider à toutes les réponses aux situations humanitaires.  Dans ce contexte, il a souligné le premier rôle qui doit être reconnu à l’État concerné dans le lancement, l’organisation, la coordination et la mise en œuvre de l’assistance humanitaire.  Tout en saluant l’action de l’ONU, le représentant a exhorté la communauté internationale à appuyer les efforts des pays en développement visant à renforcer leurs capacités humanitaires, au travers notamment du transfert de technologies et d’expertise, et de la coopération multisectorielle.  Il a réaffirmé sa conviction selon laquelle l’assistance humanitaire doit transcender le concept de secours et être liée aux priorités et aux spécificités nationales.  L’assistance doit être apportée de manière holistique et contribuer à la reconstruction du tissu social des populations affectées tout en ayant un impact positif sur les structures économiques du développement. 


Les efforts visant à atténuer les risques de catastrophes, a poursuivi le représentant, doivent être systématiquement intégrés dans les politiques, plans et programmes nationaux de développement durable et appuyés par la coopération internationale, régionale et bilatérale.  Le Groupe, a-t-il ajouté, condamne tous les actes de violence à l’encontre des travailleurs humanitaires.  Il a salué, à cet égard, le nouveau système de sécurité des Nations Unies.  Il a, en conclusion, rappelé l’importance d’un financement adéquat des activités humanitaires des Nations Unies et la nécessité de respecter le principe de la répartition géographique équitable dans le recrutement du personnel humanitaire, en particulier les hauts fonctionnaires. 


M. JAN GRAULS(Belgique), au nom de l’Union européenne, a estimé que malgré un travail extrêmement difficile en Haïti et au Pakistan, par exemple, et les nombreux progrès enregistrés, l’année dernière, des défis demeurent.  Il a cité le nombre croissant de pays où l’accès humanitaire devient de plus en plus compliqué et où l’insécurité s’aggrave tant pour les bénéficiaires que pour les agents humanitaires.  Le représentant s’est particulièrement dit préoccupé par le fait que dans les situations complexes, le maintien de l’espace humanitaire continue d’être un défi.  Il a réclamé des efforts urgents pour renforcer la protection des civils, arguant que sur le terrain l’action ne correspond pas aux normes établies.  Il faut plus en matière de prévention, d’enquête et de poursuites judiciaires pour les actes de violence sexuelle.  Il faut mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité; la Stratégie globale de la République démocratique du Congo étant une pratique exemplaire au niveau national.


S’inquiétant aussi de ce que les agents humanitaires soient de plus en plus pris pour cibles, le représentant a estimé qu’il faut une action concertée maintenant.  Tous les États et tous les acteurs doivent prendre des mesures nécessaires pour assurer la sécurité de tout le personnel humanitaire et maintenir leur présence dans les zones à hauts risques.  Il faut, pour ce faire, promouvoir une action indépendante, neutre et impartiale afin que les populations concernées aient confiance.  Il a encouragé OCHA et ses partenaires à travailler dans ce sens. 


M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine, a rappelé que, depuis le lancement, par l’Autorité palestinienne, de son plan biennal, en 2009, l’assistance internationale avait principalement porté sur le renforcement des capacités institutionnelles, afin de se préparer à la fin « inévitable » de l’occupation israélienne et de renforcer des institutions opérationnelles, transparentes et responsables d’un État souverain et viable.  Ainsi, en dépit des obstacles constants dressés par la puissance occupante, il est prévu que d’ici à 2013, le budget palestinien n’ait plus besoin d’un appui extérieur.  Il a rappelé le contenu d’un rapport publié en septembre dernier par la Banque mondiale dans lequel il est dit que la croissance économique conjuguée aux réformes place les Palestiniens sur la voie de l’indépendance dans un proche avenir; le seul obstacle étant les politiques destructives d’Israël.  Selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les performances de l’économie palestinienne sont loin d’avoir atteint leur plein potentiel.


Mais le tableau le plus sombre reste celui de la bande de Gaza, où le blocus illégal imposé par Israël a eu un impact profond sur tous les aspects de la vie quotidienne de ses habitants, a déploré M. Mansour.  Tout en reconnaissant l’augmentation du nombre d’articles autorisés, il a assuré que ces mesures étaient loin de répondre à ce qui a été demandé à la puissance occupante.  La délégation a également dénoncé l’expansion des colonies de peuplement et la multiplication des points de routiers.  Les pratiques israéliennes, a affirmé l’Observateur permanent, ont coûté 9 milliards de dollars de revenus potentiels à l’économie palestinienne, au cours des six dernières années.  Il n’est pas possible d’aborder la question de l’assistance internationale au peuple palestinien sans évoquer celle des pertes occasionnées par l’occupation israélienne.  L’heure est venue pour la communauté internationale de mettre fin à cette perte de ressources « tragique et inutile » et à l’occupation israélienne.


M. FREDERICK D. BARTON (États-Unis) salue l’initiative « Sauver des vies ensemble », un effort visant à renforcer la coordination entre le système des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) sur les aspects sécuritaires afin d’améliorer la sûreté des travailleurs humanitaires lors des opérations d’urgence.  Il a ensuite indiqué qu’il apportera toute son attention aux résultats de l’enquête indépendante commanditée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur les réponses humanitaires dans les situations à hauts risques.  Le représentant a souligné l’importance que les Nations Unies s’assurent que les coordonnateurs résidents dans les pays sujets à des catastrophes humanitaires aient l’expérience et la formation nécessaires pour coordonner une réponse humanitaire tout en plaidant pour des principes historiques dont l’accès.  En conclusion, M. Barton a fait part de ses préoccupations s’agissant de la persistance de la violence sexuelle dans les situations de crise et a salué le développement de manuels et de directives en la matière.


M. AHMED AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a affirmé que la communauté internationale avait été le témoin de deux exemples de situations où l’assistance humanitaire avait été retardée en raison de la fragilité des capacités nationales et de la vulnérabilité des infrastructures locales: le séisme en Haïti et les inondations au Pakistan.  Aussi a-t-il souligné l’importance de mettre en œuvre les recommandations et les résolutions associées à la réduction des risques de catastrophe naturelle.  Le représentant a ensuite souligné l’importance d’aider les pays touchés à réussir leur transition de la phase de secours à celle de développement.  Rappelant l’ampleur de l’engagement des Émirats en faveur de l’assistance humanitaire, le représentant a indiqué que son pays finançait de nombreuses initiatives menées par le système des Nations Unies.  Le montant total des aides accordées par les Émirats arabes unis pour la période 2009-2010 se chiffre à environ 2 milliards de dollars, a indiqué M. Al-Jarman.  Évoquant enfin la situation dans les territoires palestiniens occupés, le représentant a estimé à 262,7 millions de dollars le montant de l’assistance de son pays au peuple palestinien, rien qu’en 2009.


Mme MARY E. FLORES (Honduras) a estimé que le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) est un des instruments les plus essentiels de la réponse humanitaire.  Elle s’est aussi réjouie de la possibilité de dépêcher dans les plus brefs délais des équipes des Nations Unies pour l’évaluation de la coordination en cas de catastrophe (UNDAC).  Elle a souligné l’impérieuse nécessité de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de préserver la planète afin de prévenir ces catastrophes naturelles, « révolte de la nature contre l’inconscience des hommes ».  Elle a évoqué avec force les drames humains que génèrent les catastrophes et plaidé pour une amélioration des mécanismes d’alerte rapide, la formation des équipes d’urgence et une meilleure préparation face à de telles situations.  Elle a exprimé sa confiance dans le multilatéralisme qui a vu son efficacité restaurée après le succès de la Conférence de Cancún sur les changements climatiques.  Elle a, à ce titre, salué la création d’un « Fonds vert » doté de 100 milliards de dollars que les pays développés se sont engagés à verser par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter et à lutter contre le réchauffement climatique.


M. MIKHAIL Y. SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a rappelé l’importance du renforcement du rôle d’OCHA, « garant de la préservation du caractère civil des principes de l’aide humanitaire ».  Malgré une situation interne difficile, le Bureau, a-t-il jugé, s’est bien acquitté de sa tâche cette année, en particulier en Haïti et au Pakistan.  Le représentant s’est dit convaincu que la base de l’efficacité de l’aide humanitaire était le renforcement des capacités des pays touchés à réagir aux catastrophes naturelles et à développer des systèmes d’alerte rapide.  Par ailleurs, ces dernier temps, des progrès ont été accomplis en matière de sécurité du personnel humanitaire de l’ONU, a relevé le représentant.  Il a ensuite affirmé l’appui de sa délégation au maintien du caractère civil de l’aide humanitaire, sauf lorsqu’il n’y a pas d’autre recours que de faire appel aux militaires.  Ceux-ci doivent alors s’en tenir aux principes de neutralité et d’impartialité qui gouvernent l’action humanitaire.  Enfin, a indiqué la délégation, le 26 avril 2011, une séance extraordinaire commémorative de l’Assemblée se tiendra afin de marquer le vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.  La résolution présentée aujourd’hui permettra de consolider l’aide humanitaire, a estimé le représentant.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a salué le mémorandum d’accord entre l’Union africaine et OCHA.  Sa mise en œuvre sera particulièrement importante dans le domaine du renforcement des capacités, dont beaucoup de pays ont besoin.  Le CERF, a-t-il poursuivi, est également un instrument essentiel pour répondre aux besoins des populations vulnérables à la fois dans les situations d’urgence mais aussi lors des « crises oubliées ».  Le représentant a engagé les États parties à accroître leur contribution volontaire à ce Fonds.  Il a réaffirmé que l’augmentation du financement de l’aide humanitaire ne devait pas se faire au détriment de l’aide au développement.  Il a rappelé, à son tour, les principes essentiels de l’aide humanitaire avant de réitérer l’importance de répondre aux besoins des populations vivant dans les crises oubliées qui ne font donc pas la une des journaux, comme les populations vivant sous occupation étrangère.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a rejeté d’emblée l’imposition de concepts ambigus non agréés pour justifier une action contraire aux principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.  L’accord des États à une intervention humanitaire est une exigence « indispensable », a insisté le représentant.  Il a appelé le rôle notoire de son gouvernement en matière d’assistance humanitaire, que ce soit sur le plan national ou international.  Le système des Nations Unies et la communauté internationale portent la responsabilité essentielle d’aider les pays en développement à améliorer leurs capacités de répondre aux catastrophes naturelles, a-t-il ensuite rappelé.  Évoquant par ailleurs la contribution de Cuba aux efforts humanitaires internationaux, le représentant a tout particulièrement attiré l’attention sur le huitième Congrès international sur les catastrophes naturelles, qui s’est tenu à La Havane en juin dernier.  À cette occasion, des experts, des scientifiques et professionnels du monde entier ont réfléchi à la mise en place de programmes de coopération multilatéraux et bilatéraux en ce domaine, s’est félicitée la délégation.  Cuba a fait état, en conclusion, des programmes de coopération que sa Mission médicale a mis en place au cours des 12 dernières années en Haïti.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a indiqué que le Plan révisé de réponse d’urgence aux dramatiques inondations qui ont frappé le Pakistan vise à financer 397 projets pour une somme de 1,94 milliards de dollars.  Il a été lancé conjointement par les Nations Unies et le Pakistan pour une période allant jusqu’à septembre 2011.  À ce jour, s’est inquiété le représentant, il n’a été financé qu’à hauteur de 49%, alors que les pertes sont estimées à 10 milliards de dollars, soit 6% du PNB, entre 2009 et 2010.  Invoquant l’expérience acquise par son pays en matière de réponse humanitaire, le représentant a indiqué neuf pistes pour une meilleure coordination des efforts.  Il a cité le caractère central du rôle premier de l’État concerné dans le lancement, l’identification, la coordination et la fourniture de l’aide humanitaire.  Il a ensuite cité une amélioration du mécanisme de coordination d’OCHA et du leadership du système des coordonnateurs humanitaires.  Il a aussi cité des processus plus méthodiques dans la préparation des évaluations des besoins et la création d'un mécanisme renforcé d’évaluation et de supervision pour une fourniture améliorée de l’aide sur le terrain. 


Il a enfin cité la nécessité de se tourner vers les marchés locaux et le recrutement du personnel local pour réaliser des économies et le renforcement de la confiance entre donateurs, acteurs humanitaires internationaux et États affectés.  La responsabilité des agents humanitaires, le renforcement des capacités des pays vulnérables et la prise en compte dans les rapports du caractère particulier d’une situation donnée sont les derniers éléments cités par le représentant.  Une politisation indue du travail humanitaire a un effet négatif sur les populations, a-t-il insisté.  Tout en condamnant la violence contre les agents humanitaires, il a plaidé pour que les Nations Unies fournissent la formation nécessaire aux travailleurs humanitaires qui doivent être sensibles à l’environnement dans lequel ils travaillent et mieux coordonner leur action avec l’État concerné.  


M. EDUARDO MENEZ (Philippines), rappelant le grand nombre de ressortissants philippins employés par les Nations Unies, a exhorté les gouvernements à faire en sorte que le personnel de l’Organisation reçoive la protection appropriée dans l’exécution de sa mission.  En prévision de l’ouverture d’une « Maison de l’ONU » à Manille, le représentant a jugé extrêmement improbable toute attaque contre le personnel de l’ONU et dans le cas contraire, a-t-il dit, elle devrait être attribuée aux statistiques sur la criminalité plutôt qu’a une hostilité vis-à-vis des Nations Unies.  Le représentant s’est réjoui du succès du CERF; son pays ayant bénéficié du soutien du Fonds, et a salué les opérations humanitaires menées dans son pays par le système des Nations Unies.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a indiqué que son gouvernement, en plus d’avoir fourni une aide humanitaire d’urgence en Haïti et au Pakistan, avait fait une annonce de contribution d’un montant de 500 millions de dollars afin de répondre aux problèmes posés par les inondations au Pakistan.  À ce jour, 267 millions ont été versés auprès de diverses organisations internationales contribuant à l’Appel révisé en faveur de ce pays.  En outre, 30 millions de dollars de plus ont été versés au Fonds pour la reconstruction d’Haïti en novembre dernier, a-t-il déclaré.  Le représentant a rappelé que le Cadre d’action de Hyogo offre une stratégie internationale pour la réduction des catastrophes.  Mon gouvernement, a-t-il dit, a organisé, conjointement avec OCHA, la première Réunion du Groupe consultatif international sur la recherche et les secours, à Kobe, en septembre dernier, à laquelle ont participé plus de 200 experts et qui a abouti à l’adoption de la Déclaration de Hyogo, contenant des principes directeurs de la coopération dans ce domaine. 


En novembre dernier, le Gouvernement japonais a également organisé, avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), un symposium sur les défis de l’espace humanitaire.  Pour le Japon, la réforme constante du système d’assistance humanitaire est nécessaire afin de le rendre toujours plus efficace.  La délégation a donc estimé qu’une transition sans heurts de la phase d’urgence humanitaire à celles de reconstruction et de développement était cruciale pour veiller à ce que les gains de l’assistance humanitaire ne soient pas dilapidés.


M. MURAT TASHIBAYEV (Kazakhstan) a, pour illustrer la coopération de son pays avec le système de l’ONU, attiré l’attention sur les projets liés au Centre d’Asie centrale pour la réponse et la réduction des catastrophes et au Sous-Bureau de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes.  Ces efforts s’inscrivent, a-t-il dit, dans le cadre d’un nouveau projet du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) visant à renforcer les capacités des pays d’Asie centrale face aux catastrophes naturelles.  Il a conclu en faisant part des efforts de son pays dans le domaine de l’assistance humanitaire, en sa qualité de membre du Conseil d’administration du CERF pour lequel il a encouragé les autres États Membres à faire des contributions.


Mme WANG HONGBO (Chine) a souligné que les pratiques humanitaires de son pays ont, une nouvelle fois, prouvé que les principes directeurs de l’aide sont une bonne condition préalable qui sert de base au renforcement de la coopération internationale et à la confiance mutuelle.  L’action humanitaire ne peut se dérouler sans heurt que lorsqu’elle jouit de l’accord et de la confiance du gouvernement et du peuple concernés, a insisté le représentant.  La représentante a réitéré l’importance pour le système humanitaire de l’ONU et la communauté internationale de faire une priorité du renforcement des capacités des pays en développement face aux catastrophes naturelles.  Ayant constaté une multiplication des acteurs humanitaires, elle a mis en garde contre une fragmentation croissante des tâches humanitaires qui s’ajoute aux difficultés de la coordination.  La représentante a réaffirmé le rôle central d’OCHA dans la coordination qui doit d’ailleurs porter toute son attention au principe de la répartition géographique équitable dans le recrutement de son personnel et promouvoir l’approvisionnement des acteurs humanitaires auprès des marchés locaux.  La représentante a apporté son soutien au CERF. 


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a rappelé la perte économique estimée à 235 millions de dollars qu’a représenté, pour le Bélarus, la catastrophe de Tchernobyl.  Elle a rappelé que les efforts visant un retour à la normale doivent être appuyés par la coopération sous-régionale et les synergies venant de l’échange des connaissances et des pratiques exemplaires.  La représentante a ensuite mentionné l’Appel de décembre 2010 des chefs d’État de la Communauté des États indépendants (CEI) qui s’inscrit dans le cadre du vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.  Le défi reste l’élargissement de l’assiette des donateurs pour appuyer les initiatives locales.  Dans ce contexte, la représentante a souligné l’importance de la Conférence internationale sur Tchernobyl en avril 2011 et des multiples manifestations que son pays compte organiser dans le cadre du vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe.  Elle a souligné l’importance de la Décennie du relèvement et du développement durable des régions touchées, liées à la catastrophe de Tchernobyl (2006-2016) et le Plan d’action sur Tchernobyl. 


M. PAUL SEGER (Suisse) a souligné que les deux grandes catastrophes humanitaires de l’année 2010 au Pakistan et en Haïti avaient mis en avant les limites du système humanitaire.  Le représentant a, concernant des progrès effectués, parlé de l’accès humanitaire, de la nécessité d’harmoniser l’évaluation des besoins, des nouvelles procédures pour le recrutement du personnel et de l’importance d’une meilleure planification, reposant sur des plans de gestion des catastrophes à l’échelle locale, régionale et nationale, afin d’améliorer la réponse aux catastrophes.  Au titre des défis, il a invité les Nations Unies à prendre position sur les relations civilo-militaires et le problème des compagnies militaires et des entreprises de sécurité privées (SMSP).  Il a salué la signature du Code international de bonne conduite pour les entreprises de sécurité privées le 9 novembre dernier à Genève.  Enfin, concernant le financement de l’action humanitaire, il a proposé que les Nations Unies renforcent davantage leurs efforts afin d’attirer les ressources financières, notamment du secteur privé et des fondations. 


M. GARY QUINLAN (Australie) a déclaré que la troisième session de la Plate-forme mondiale de réduction des risques de catastrophes, qui se tiendra à Genève du 8 au 13 mai 2011, sera l’occasion pour la communauté internationale de se concentrer sur le renforcement des mesures de préparation aux catastrophes et de réduction des risques.  Il a ensuite attiré l’attention sur la situation des groupes les plus vulnérables, y compris les femmes et les enfants, et notamment les handicapés, qui représentent 20% des individus les plus pauvres des pays en développement.  Qualifiant leur sort d’« inacceptable », la délégation a exhorté la communauté humanitaire dans son ensemble et le système des Nations Unies à s’aligner sur les principes et objectifs de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, en particulier son article 32, qui porte sur la coopération internationale.  Après avoir assuré que sa délégation voterait en faveur des résolutions présentées aujourd’hui, le représentant a indiqué que son gouvernement accorderait, pour les trois prochaines années, 18 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ainsi que 20 millions de dollars à l’Autorité palestinienne, rien que cette année, par l’intermédiaire du Fonds d’affectation spéciale de la Banque mondiale.


Mme VALÉRIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que sa délégation partageait les préoccupations du Secrétaire général face à la multiplication alarmante des menaces et attaques à l’encontre du personnel des Nations Unies et du personnel associé, et a rappelé que les dispositions relatives à la sécurité du personnel devaient être prises en considération aussi bien lors des négociations sur les accords de siège que lors de la détermination du statut des missions.  Elle a également attiré l’attention sur la nécessité de protéger le personnel recruté au niveau local ainsi que le personnel des organisations non gouvernementales.


Mme Bruell-Melchior a souligné que le besoin de dégager les ressources financières n’avait cessé d’augmenter face à l’ampleur et l’intensité des catastrophes naturelles qui ont sévi en 2010.  Face à ces besoins croissants, le Gouvernement princier a décidé que les fonds consacrés à l’assistance humanitaire seraient augmentés de 2,5% d’ici à 2012 et qu’ils constitueraient près de 10% de son aide publique au développement (APD).  Le Plan d’urgence que la Principauté entend développer au cours de prochaines années a pour objectif d’inscrire l’assistance humanitaire dans une perspective de long terme et de répondre également aux objectifs de développement lorsque le seuil de vulnérabilité de certaines populations est franchi.


Mme YANERIT CRISTINA MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) s’est félicitée des résolutions présentées aujourd’hui à l’Assemblée générale.  Le renforcement des capacités de l’État touché par une situation humanitaire reste une question déterminante, a-t-elle dit, en se déclarant convaincue de la nécessité de s’appuyer sur le Fonds pour promouvoir et financer les projets humanitaires.  Elle a exprimé son engagement en faveur de la protection de l’« espace humanitaire » et réitéré son soutien à OCHA et à la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde), s’exprimant au nom de l’Inde et de la Suède, a constaté que la gravité des catastrophes naturelles survenues l’année passée n’avait fait que souligner le rôle clef que les Nations Unies avaient à jouer pour soutenir les efforts d’urgence du pays affecté.  Il a rappelé que l’assistance humanitaire devait être fournie en accord avec les principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité.  Les capacités et le rôle des Nations Unies sont essentiels, à cet égard, a-t-il dit, en appelant au renforcement de la coordination de l’aide.  Il a fait l’éloge d’innovations telles que le CERF.  Mais, a-t-il constaté, beaucoup reste encore à faire pour faire face à des besoins croissants.  Il faut augmenter les capacités de coordination opérationnelle d’OCHA, entre autres mesures.


L’Inde et la Suède souhaitent qu’une plus grande attention soit accordée à la prévention des catastrophes et sont d’avis qu’une réponse d’urgence doit être un processus inclusif dans lequel les communautés, la société civile et le secteur privé ont des rôles importants à jouer.  La coopération pour renforcer les capacités locales, nationales et régionales dans le domaine de la réponse d’urgence, de la réduction des risques et de la préparation aux catastrophes bénéficiera à tout le monde, a conclu le délégué.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a réaffirmé le rôle central de l’État touché par une catastrophe dans le lancement, la coordination et la mise en œuvre de l’aide humanitaire, avant de souligner l’importance des principes qui doivent gouverner cette aide. Le représentant a exposé sa conception de l’aide humanitaire qui doit appuyer la reconstruction du tissu social des populations affectées, et le développement socioéconomique, une fois la crise surmontée.  L’aide humanitaire doit être temporaire et, au-delà des secours de première urgence, renforcer la capacité locale dans la prévention et la réponse aux catastrophes.  La coopération internationale devrait intégrer systématiquement des mesures de gestion et de réduction des risques dans les stratégies de développement.  L’opération en cours des Nations Unies en Haïti devrait se transformer en une véritable opération de développement, en répondant aux besoins de la population, a-t-il poursuivi.  En conclusion, il a souligné que la Colombie était un pays particulièrement vulnérable aux aléas climatiques.  À l’heure actuelle, après les pluies torrentielles qui ont frappé la Colombie, le Président colombien a déclaré l’état d’urgence et lancé un appel à la solidarité internationale face aux graves conséquences d’une saison des pluies atypique.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a salué les efforts récemment déployés pour renforcer le leadership humanitaire des Nations Unies et la coordination à l’intérieur des pays touchés par une crise.  Dans un contexte de réduction de l’espace humanitaire et d’insécurité accrue pour le personnel sur le terrain, il a apporté son soutien au Département de la sûreté et de la sécurité.  La Nouvelle-Zélande apporte son soutien à un système humanitaire défini davantage par les notions de « besoins » et de « vulnérabilité » que par celle de « chocs ».  La communauté internationale étant mieux équipée en termes de préparation et de réduction des risques de catastrophes, elle peut donc mieux traiter des situations complexes où des vulnérabilités chroniques et aigües existent déjà. 


Enjoignant la communauté internationale à investir davantage dans la lutte contre les changements climatiques, le représentant a, compte tenu des contraintes budgétaires que connaissent les donateurs, appelé les entités humanitaires du système des Nations Unies à travailler de manière plus pertinente, plus efficace et plus concluante.  Leur travail ne peut se faire qu’avec la contribution de la société civile locale, des ONG internationales et locales, de la Croix-Rouge et du secteur privé qui ont beaucoup à offrir.  Le représentant a conclu en plaidant à son tour pour l’accès humanitaire.  


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a indiqué que les droits des personnes étaient au cœur des opérations humanitaires et que l’appui de la communauté internationale devait être apporté quand l’ampleur des catastrophes le justifiait.  La protection du caractère impartial de l’aide humanitaire est également essentielle à sa crédibilité et à son universalité, a-t-il poursuivi.  Après avoir salué le CERF comme une pièce centrale du système de réponse aux urgences, le représentant a voulu que l’on tienne compte des besoins spécifiques des groupes particuliers.  Il a souligné la nécessité de renforcer la cohérence des efforts internationaux et la capacité locale de répondre aux catastrophes.  Il a rendu hommage au rôle joué par les communautés locales dans l’accueil des personnes déplacées.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a déclaré qu’il fallait tirer parti des expériences en Haïti et au Pakistan pour améliorer la réponse du système humanitaire international.  S’il a jugé « acceptable » la réponse de l’ONU en Haïti, il a en revanche estimé que le leadership avait été trop faible, la coordination trop fragile et le soutien au Gouvernement généralement insuffisant.  De même, au Pakistan, a-t-il poursuivi, les efforts de secours ont pêché par manque de coordination et le Fonds national d’intervention pour les urgences humanitaires n’a été ni assez rapide ni assez flexible. 


L’amélioration de la livraison de l’aide et de la coordination de l’assistance humanitaire sur le terrain sera la priorité de la Norvège à la tête du Groupe de soutien des donateurs d’OCHA, à partir de juillet 2011.  M. Wetland a aussi indiqué que son pays accueillera une Conférence sur les changements climatiques et les déplacements de population au XXIe siècle.  Avant de souligner l’importance qu’il y a à financer correctement OCHA, il a d’abord insisté sur le fait que davantage de pays peuvent et doivent donner plus au CERF. 


Le financement adéquat d’OCHA est une condition préalable, a-t-il poursuivi en rappelant qu’actuellement, 95% de son budget vient des contributions volontaires de 39 États Membres et seulement 5% du budget ordinaire de l’ONU, « un pourcentage dramatiquement bas ».  Cette situation n’est « ni acceptable ni tenable », a dit le représentant.  Le renforcement du système humanitaire, l’amélioration de la préparation aux catastrophes, la reconnaissance du rôle de l’État, l’accroissement et la prévisibilité des ressources d’OCHA, telles sont les priorités de la Norvège pour 2011.


Mme NEDRA P. MIGUEL (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a exposé les conséquences pour son pays de l’ouragan Tomas qui s’est abattu le 30 octobre dernier.  Mille deux cents foyers ont été évacués et l’industrie bananière a été détruite à 100% dans la moitié nord du pays notamment, pour des dommages estimés globalement à des centaines de millions de dollars.  Les tendances climatiques actuelles ont accru la vulnérabilité des Caraïbes aux ouragans.  L’année 2010 a vu 19 tempêtes et 12 d’entre elles se sont transformées en ouragans, ce qui en a fait une des années les plus chargées.  Remerciant tous les pays et organisations ayant apporté leur aide à la reconstruction, la représentante a souligné en conclusion l’importance de l’adoption du projet de résolution sur l’aide humanitaire aux pays touchés par l’ouragan Tomas.


M. SWEN DORNIG (Liechtenstein) a déclaré que la capacité à prêter une assistance humanitaire avait été remise en question de manière spectaculaire par la multiplication des attaques commises contre les personnels humanitaires.  Aussi le Liechtenstein soutient-il la nouvelle approche sécuritaire mise en place par les Nations Unies, qui vise à soutenir davantage les opérations humanitaires.  L’approche de notre pays en matière d’aide humanitaire est déterminée par un intérêt particulier pour les appels sous-financés et les sujets spécifiques, a indiqué le représentant, pour qui le CERF offre la possibilité de mener à bien de tels projets.  Après avoir rappelé l’importance de venir en aide aux personnes déplacées, la délégation a également souligné à quel point il était indispensable d’assurer la protection des femmes et des filles, en particulier celles qui sont contraintes d’aller chercher du bois de chauffe autour des camps de réfugiés.  Il s’est à cet égard félicité que la résolution de cette année sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire tienne compte de cette situation et des risques sanitaires et de dégradation de l’environnement présentés par la combustion du bois de chauffe.


La communauté internationale est-elle prête à faire face, non seulement aux situations d’urgence humanitaire actuelles, mais aussi aux tendances et défis futurs, s’est demandé M. JOHN MCNEE (Canada), qui a évoqué les tendances observées en ce qui concerne la migration, l’urbanisation croissante, la prolifération des acteurs humanitaires et les restrictions de plus en plus rigoureuses imposées à l’espace humanitaire.  Les crises de l’année écoulée ont fait ressortir à la fois des points forts et d’autres qu’il faut continuer à travailler, a déclaré le délégué, qui a souligné l’existence de problèmes à régler, notamment dans la coordination des groupes intersectoriels au sein des Nations Unies.  M. McNee a attiré l’attention sur l’importance du déploiement rapide d’un personnel qualifié pour renforcer les capacités sur le terrain, et a réitéré son soutien à une évaluation plus coordonnée et plus exacte des besoins, fondée sur des preuves.


Le Canada, a-t-il poursuivi, encourage vivement les Nations Unies à consolider ses partenariats avec les gouvernements hôtes et les acteurs locaux afin de les faire participer à toutes les étapes de la planification et de la prise de décision.  Il faut veiller à ce que nos actions soient orientées vers des résultats et débouchent sur une action humanitaire internationale plus efficace au bénéfice des populations éprouvées, a conclu le délégué.


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que les catastrophes en Haïti et au Pakistan ont une fois de plus révélé les obstacles traditionnels à savoir le manque d’un personnel expérimenté et les difficultés de déployer les équipes et leurs matériels.  Il a donc conseillé aux États, à l’instar de ce que fait sa Fédération, d’investir dans la préparation et la réduction des risques et dans la formation d’un personnel compétent.  Il a aussi souligné l’importance de renforcer la capacité des acteurs locaux, de financer de manière adéquate toute réponse humanitaire et de communiquer avec les bénéficiaires de l’aide.  Il a rappelé, avant de conclure, que beaucoup de communautés faisaient face à des catastrophes de moindre ampleur mais tout aussi préjudiciables.  Il a indiqué que sa Fédération avait lancé 52 appels de fonds visant à collecter plus d’1,8 milliard de francs suisses, afin de répondre à toutes les catastrophes quelle qu’en soit l’ampleur. 


M. WALTER A. FÜLLEMANN, Observateur permanent du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a indiqué que si le Comité avait toujours soutenu les mécanismes existants de coordination de l’assistance humanitaire, il s’abstient toutefois de s’associer à des efforts de coordination qui risqueraient de nuire à sa crédibilité en tant qu’institution neutre et indépendante menant des activités strictement humanitaires.  Dans les situations de conflit armé, l’accès du CICR aux personnes ayant besoin d’assistance ainsi que la sécurité du personnel ne peuvent être garantis que si les différentes parties au conflit acceptent son action, a précisé l’Observateur permanent.  Il convient de séparer clairement action humanitaire et action politico-militaire, toute confusion entre ces deux sphères risquant de compromettre la sécurité du personnel humanitaire et sa capacité d’accéder aux personnes ayant besoin d’aide. 


Du fait de son mandat et des activités qu’elle mène dans les conflits armés et les autres situations de violence, il est impératif pour le CICR que les acteurs étatiques et non étatiques respectent sa neutralité, son indépendance et son impartialité si elle veut avoir accès à toutes les victimes de ces situations.  L’action humanitaire contemporaine doit intégrer plus résolument les responsabilités et les capacités locales, a ajouté l’Observateur permanent.  Les efforts de coordination devraient garantir que l’action humanitaire se fonde sur les capacités nationales existantes dans les secteurs public et privé.  Le CICR a estimé que la création des partenariats entre les acteurs nationaux et internationaux est une condition essentielle pour assurer une aide humanitaire efficace.


M. MICHELE KLEIN SOLOMON, Observatrice permanente de l’Organisation internationale pour les migrations (OMI), a déclaré que la question de la coopération et de la coordination était particulièrement pertinente pour son Organisation, surtout au lendemain des catastrophes naturelles observées en Haïti et au Pakistan.  Rappelant que la réponse humanitaire ne dépendait pas seulement des acteurs humanitaires, mais aussi des gouvernements, elle a rappelé que la complexité des défis qui se posaient dans les situations de crises exigeait l’intervention de toutes les parties prenantes.  En outre, le nombre de personnes déplacées est à son plus haut niveau depuis le milieu des années 90, ce qui a conduit l’OIM à apporter une réponse vigoureuse aux problèmes qu’elles rencontrent à l’intérieur et à l’extérieur des camps où elles se regroupent, a expliqué Mme Solomon.  Elle a aussi attiré l’attention sur les effets des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement, dont l’impact se fait ressentir sur des communautés vulnérables de plus en plus nombreuses.


Explications de position


Le représentant d’Israël a indiqué que la résolution sur l’assistance au peuple palestinien est constructive, contrairement aux textes habituellement présentés.  Il a rappelé que pendant les neuf premiers mois de l’année 2010, Israël a étendu les heures d’ouverture des points de passage de Gaza pour intensifier le mouvement.  Ainsi, au cours de l’année 2010, le PIB a cru de 9% en Cisjordanie et de 6% à Gaza.  Pourtant, Gaza reste une zone de laquelle partent, de façon continue, des tirs de roquettes, a-t-il dénoncé, avant d’émettre des réserves face à une résolution qui ne tient pas suffisamment compte de la sécurité, notamment pour la politique d’aide à Gaza.  Néanmoins, malgré ses réserves, Israël se joint au consensus, a dit le représentant en souhaitant que les négociations bilatérales permettent de concrétiser la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.


Commentant la résolution sur l’assistance humanitaire en Haïti, le représentant de la Belgique s’est, au nom de l’Union européenne, félicité de ce que le texte ait été adopté par consensus, un texte plus que jamais pertinent au lendemain du passage de l’ouragan Tomas.


Déclarations


Le représentant du Japon, qui a pris la parole au titre d’une motion d’ordre, a demandé aux États Membres de soutenir les projets énumérés au paragraphe 6 du dispositif de la résolution sur le renforcement de la coopération internationale et la coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.  Dans ce paragraphe, l’Assemblée se félicite des efforts déployés par le Gouvernement ukrainien et les donateurs internationaux pour mener à bien la réalisation du massif de protection et les projets de sécurité nucléaire connexes à Tchernobyl, afin que le site se stabilise et ne présente plus de risque pour l’environnement.  Elle engage toutes les parties à faire preuve au plus haut niveau d’une ferme volonté et de persévérance afin que cette entreprise vitale puisse être menée à bien.


L’Observateur de Palestine a remercié les États Membres qui ont adopté par consensus les résolutions présentées aujourd’hui, notamment celle qui porte sur l’assistance au peuple palestinien.  Il leur a demandé une fois encore de redoubler d’efforts et de contraindre la puissance occupante à se rallier au consensus international selon lequel l’occupation israélienne constitue une entrave à la paix au Moyen-Orient.  Il a rappelé à Israël les obligations qui lui incombent en vertu du droit international humanitaire.  Rejetant le tableau positif brossé par le représentant d’Israël en Cisjordanie, qui a essayé, selon lui, de faire croire que la situation y était plutôt encourageante, l’observateur a dénoncé les « actes de terreur » perpétrés par la puissance occupante.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.