AG/11004

Les pays discutent de leurs responsabilités partagées face au développement et à la lutte contre l’impunité, les trafics illicites et les changements climatiques

27/09/2010
Assemblée généraleAG/11004
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

19e et 20e séances plénières

matin et après-midi


LES PAYS DISCUTENT DE LEURS RESPONSABILITÉS PARTAGÉES FACE AU DÉVELOPPEMENT ET À LA LUTTE

CONTRE L’IMPUNITÉ, LES TRAFICS ILLICITES ET LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


Au quatrième jour du débat général de sa soixante-cinquième session, l’Assemblée générale a entendu une quarantaine de chefs de gouvernement et de ministres s’exprimer sur leurs responsabilités partagées face au développement et à la lutte contre l’impunité, les trafics illicites et les changements climatiques.


La première responsabilité partagée, c’est le développement, a relevé le Ministre des affaires étrangères de la France qui a rappelé que son pays contribue à hauteur de 9 milliards d’euros par an à l’aide publique au développement (APD).  Sans vouloir diminuer cette aide ou esquiver la responsabilité de son pays en la matière, Bernard Kouchner a réitéré la proposition « dont son pays parle depuis 20 ans » d’instaurer une taxe internationale minime, soit 0,005%, sur les transactions financières qui pourrait, selon lui, lever 30 à 40 milliards d’euros par an, près du quart de l’aide publique au développement (APD) annuelle.


Le développement ne peut advenir sans la paix et la sécurité, a reconnu le Ministre français, en parlant en particulier du Moyen-Orient.  « Le processus a failli s’arrêter hier soir et je ne suis pas sûr qu’il continue de façon ordonnée et unanimement soutenue », a dit craindre le Ministre, après la décision d’Israël de ne pas proroger le moratoire sur le gel des colonies en Cisjordanie.


« La Palestine, ce nouvel État membre de l’ONU que nous sommes nombreux à appeler de nos vœux, sera la meilleure garantie de sécurité pour Israël », a estimé Bernard Kouchner qui a appelé Israéliens et Palestiniens à prendre la « décision stratégique » d’en finir avec le conflit et à faire « les compromis douloureux » sur le chemin de la paix.


L’expérience de l’Irlande du Nord a montré que le progrès politique ne peut se faire qu’à travers le dialogue, a commenté le Ministre irlandais des affaires étrangères, Micheál Martin.  Une grande modération pendant les pourparlers serait un modeste prix à payer pour une paix durable, a-t-il dit.


En Afghanistan, la paix, a expliqué le Ministre des affaires étrangères, Zalmai Rassoul, exige que l’on détruise le lien insidieux entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants qui menace de déstabiliser la région tout entière.  La question des trafics de stupéfiants et d’armes a été soulevée par plusieurs délégations de la région des Caraïbes mais aussi par le Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan. 


Ruslan Kazakbaev, qui a imputé les troubles de mai et juin derniers à des « éléments criminels voulant diviser Kirghizes et Ouzbeks », a demandé une assistance technique pour les programmes de lutte contre le trafic de stupéfiants et la criminalité organisée que son pays vient de rétablir. 


Le Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, a réitéré la proposition de son pays d’inscrire le trafic de stupéfiants dans la liste des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI).  Soulignant aussi que dans son pays « les armes légères sont des armes de destruction massive », elle a dit attendre avec intérêt la conférence des Nations Unies pour discuter d’un instrument juridiquement contraignant sur le commerce de ces armes.


Le succès de l’ONU doit être jugé à l’aune de sa contribution à la protection des civils, a estimé le Ministre français des affaires étrangères qui a, par ailleurs, salué la CPI comme « « l’une des avancées les plus essentielles dans l’histoire d’une humanité consciente des dangers auxquels l’exposent ses propres démons ».  La France, a promis Bernard Kouchner, soutiendra toujours l’idée d’une justice pénale internationale impartiale et universelle, seul moyen de faire respecter l’exigence de lutte contre l’impunité.


D’un avis radicalement différent, le Vice-Président du Soudan, Ali Osman Mohamed Taha, n’a pas manqué de dénoncer « la politisation et la sélectivité » de la CPI.  Il a demandé au Conseil de sécurité de « retirer » le dossier du Darfour à la Cour et de le renvoyer au système judiciaire soudanais.


Le thème du changement climatique a continué de retenir l’attention des délégations, notamment celles des petits États insulaires en développement (PEID).  À l’aube de la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue du 29 novembre au 10 décembre à Cancún, le Premier Ministre de Samoa, Tuilaepa Sailele Malielegaoi, a prévenu: «  Les États insulaires n’ont pas le luxe d’attendre.  Ils sont en première ligne pour ce qui est de confronter l’impact destructeur des changements climatiques mais en dernière ligne pour ce qui est des responsabilités ». 


L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, mardi 28 septembre, à partir de 9 heures.


Suite du débat général


M. LENÍN MORENO GARCÉS, Vice-Président de l’Équateur, a rappelé la création de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR) par les pays d’Amérique du Sud, un espace d’intégration qui vise notamment à éliminer les inégalités et à renforcer la démocratie.  L’Équateur, qui en assure actuellement la présidence, passera la main au Guyana en novembre prochain, a-t-il indiqué.  Illustrant la coopération Sud-Sud entre les pays de cette région, il a souligné la solidarité qui a été démontrée envers le peuple d’Haïti.  S’agissant des changements climatiques, le Vice-Président a longuement expliqué les avantages que présente le parc Yasuní, classé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) au rang de réserve mondiale de la biosphère.  Outre sa biodiversité hors du commun et le patrimoine culturel qu’il constitue, c’est le lieu de vie de deux peuples autochtones qui ont souhaité se protéger de la civilisation occidentale, a-t-il précisé.  Il a également mentionné les ressources souterraines que renferme le parc, notamment pétrolières, expliquant que l’Équateur aurait pu extraire 846 millions de barils de pétrole si son Président, M. Rafael Correa, n’avait pas pris la décision de ne pas le faire afin d’éviter les émissions de 407 millions de tonnes de CO2 et de préserver la biodiversité du pays.  « Nous espérons ainsi récolter 3,6 milliards de dollars, ce qui représente la moitié des bénéfices que le pétrole confèrerait au pays », a dit M. Garcés, avant d’appeler la communauté internationale à poursuivre ses efforts en ce sens.  La terre n’a pas été héritée de nos pères mais nous a été prêtée pour que nous la transmettions à nos enfants, a-t-il affirmé.


L’Équateur a atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a poursuivi le Vice-Président, tout en reconnaissant que ces Objectifs avaient omis les personnes handicapées.  M. Garcés, lui-même en fauteuil roulant, a fait part des résultats d’une étude menée par l’Équateur sur ces personnes, qui ont révélé combien ces personnes vivaient de façon isolée et souffraient de la honte.  S’il reste encore beaucoup à faire, l’Équateur a déjà progressé dans ce domaine, a-t-il assuré.  « Nous pouvons maintenant localiser les personnes handicapées par satellite et atteindre celles qui ont besoin de soins », a-t-il expliqué.  « Nous avons aussi créé un salaire minimum pour reconnaître le travail des personnes qui s’occupent des personnes handicapées graves.  Cuba a joué un rôle prépondérant dans cette étude, sans tenir compte du blocus dont il souffre et que l’Équateur condamne », a précisé M. Garcés.


Le Vice-Président a ensuite lancé un appel pour que tous les pays signent la Convention sur les travailleurs migrants et leur famille, soulignant que tous les peuples doivent partager la réalisation d’un rêve, la « citoyenneté universelle ».  Il a enfin souhaité arriver à un monde sans arme nucléaire et appelé à montrer l’exemple.  « Nous devons prendre une décision définitive afin de démanteler les arsenaux nucléaires et pénaliser la production et la commercialisation des armes de destruction massive », a déclaré M. Garcés.


M. MOMPATI MERAFHE, Vice-Président de la République du Botswana, a souligné que, si le Botswana est classé aux premiers rangs des pays à revenu intermédiaire, il n’en reste pas moins qu’il est toujours confronté à un large éventail de défis liés à son développement, au moment même où l’aide publique au développement (APD) se réduit.  La crise économique et financière, a-t-il poursuivi, a montré la nécessité de réformer l’architecture financière internationale afin d’améliorer son système d’alerte précoce, sa capacité de résister aux chocs, l’intégration des États les plus pauvres dans l’économie mondiale.


M. Merafhe a, par ailleurs, appuyé l’accès des pays en développement à l’utilisation pacifique de la technologie nucléaire.  Il a toutefois estimé que ces pays devaient agir de façon transparente et en pleine coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Le Vice-Président du Botswana a conclu en se déclarant optimiste quant à l’issue de la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.


M. MOHAMED WAHEED, Vice-Président de la République des Maldives, a rappelé que si son pays avait atteint cinq des huit Objectifs du Millénaire pour le développement, plusieurs d’entre eux étaient de plus en plus menacés.  Il a estimé que des progrès étaient à faire dans l’autonomisation des femmes et la protection de l’environnement, soulignant que l’extrémisme religieux fragilisait l’égalité et la justice sociale et mettait en danger les progrès faits en matière d’égalité des genres.  Les faiblesses aux niveaux environnemental et économique menacent également les progrès réalisés en faveur des OMD.  Tout en expliquant que son pays était en train de sortir de la liste des pays les moins avancés (PMA), il s’est déclaré néanmoins préoccupé par la réduction soudaine du soutien apporté à ces pays, et a dit attendre le déboursement rapide des sommes promises lors de la Conférence des donateurs en mars dernier aux Maldives.  M. Waheed a aussi indiqué être impatient d’adopter une stratégie de développement qui mettra en exergue une meilleure indépendance et une plus grande stabilité économique via des investissements privé et public.  Il a, au passage, évoqué la fragilité des Maldives avec la récession qui a conduit à des mesures d’austérité.


M. Waheed a souligné que la transition économique de son pays s’accompagnait d’une transition politique ambitieuse, se disant fier des progrès faits vers la démocratie, même si beaucoup reste à faire, notamment face à l’abolition de la torture et en matière de droit des femmes.  Il a aussi salué l’élection des Maldives au Conseil des droits de l’homme.  Le Vice-Président a par ailleurs déploré le développement de l’islamophobie dans les États non musulmans, rappelant que l’intolérance religieuse faisait partie des discriminations qui fragilisaient la mission de l’ONU en faveur de la paix et de la sécurité, et a plaidé pour une culture de la tolérance et la poursuite du dialogue entre les civilisations.  De même, il a fait état des efforts fournis par les Maldives face aux conséquences des changements climatiques, notamment dans des projets d’assainissement des eaux et de défense côtière ou encore des programmes de déplacements volontaires vers des îles plus viables à l’intérieur du pays.  Il a plaidé pour une poursuite des efforts au niveau international et dans la région Asie, et a appelé à se réunir dans un esprit de coopération à Cancún, lors de la prochaine Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. 


M. MIZENGO PINDA, Premier Ministre de la République-Unie de Tanzanie, a souligné l’importance des partenariats mondiaux pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, appelant à ce titre les partenaires de son pays à jouer leur rôle.  Il a illustré les efforts collectifs des pays africains en citant l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), avant de demander que le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose soit pleinement reconstitué.  En Tanzanie, a-t-il poursuivi, où la majorité des peuples vit de l’agriculture, le Gouvernement a mis au point un programme qui fait passer ce secteur en premier, notamment en investissant dans l’irrigation et le transport de l’énergie.  Mais le financement des infrastructures ne peut se faire que grâce à la participation du secteur privé, a-t-il expliqué, précisant qu’une loi avait été adoptée en ce sens.  Le Gouvernement de la Tanzanie réaffirme son engagement envers l’état de droit et la bonne gouvernance, a poursuivi M. Pinda, signalant la tenue d’un référendum qui donne la possibilité de créer un gouvernement d’unité nationale après les élections prévues le 31 octobre.  De plus en plus de pays africains tiennent des élections pacifiques qui mènent à une bonne transition, comme au Kenya, s’est-il félicité.  Il a appelé à trouver une solution pacifique au Darfour et a salué l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour ses efforts.  Le référendum qui aura lieu dans ce pays devra être le résultat d’un processus équitable, a-t-il affirmé.


La Tanzanie continuera à jouer un rôle dans la stabilité en Afrique et ailleurs, notamment par la participation aux missions de maintien de la paix au Darfour et au Liban.  M. Pinda s’est inquiété de la situation en Somalie et en Ouganda, mais il a félicité ce dernier, ainsi que le Burundi, pour leur contribution à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Il a aussi appelé le Conseil de sécurité à s’impliquer davantage pour trouver une solution dans ce pays.  M. Pinda s’est en outre inquiété de la question de la piraterie en Somalie, estimant qu’elle exigeait une réponse intégrée de la part de la communauté internationale.  « Nous avons récemment amendé notre Code pénal pour que nos tribunaux puissent poursuivre les pirates conformément à la compétence universelle », a-t-il expliqué.  Sur la question des réfugiés, il a indiqué que cette population avait diminué en Tanzanie, ce qui a permis de fermer 12 camps de réfugiés.  En outre, cette année, la Tanzanie a naturalisé 162 254 personnes qui étaient entrées dans le pays en 1972, mais cela représente un coût considérable auquel la communauté internationale devrait participer.


M. Pinda s’est ensuite félicité de la création de l’entité ONU-Femmes, rappelant que son pays avait exercé un rôle pilote dans le cadre du programme « Unis dans l’action ».  « Nous serons parmi les premiers pays à présenter un programme en janvier 2011 », s’est-il félicité.  Il a enfin plaidé en faveur de la réforme du Conseil de sécurité, afin de permettre à l’Afrique d’y être représentée par deux sièges permanents et cinq non permanents.


M. ALI OSMAN MOHAMED TAHA, Vice-Président du Soudan, a rappelé que l’Accord de paix global signé en 2005 vient de faire l’objet d’une réunion de haut niveau à l’ONU.  Il a dit souhaiter que « nos frères du Sud » puissent s’exprimer en toute liberté et que l’unité du pays soit le choix de tous les habitants.  Avant d’en venir à la situation au Darfour, il a engagé au respect des résultats du référendum.  Au Darfour, a-t-il dit, le Gouvernement a élaboré une nouvelle stratégie. 


Cette stratégie, a-t-il expliqué, se fonde sur cinq piliers, à savoir la sécurité, la consolidation du développement, la réinstallation des personnes déplacées internes, la réconciliation nationale et la poursuite des négociations politiques.  La stratégie se base également sur le partenariat avec divers organismes internationaux et la participation citoyenne de la population.  Dans ce contexte, le Gouvernement entend améliorer ses relations avec le Tchad, a-t-il ajouté.


Le Vice-Président n’a pas manqué de dénoncer « la politisation et la sélectivité » qui prédominent à la Cour pénale internationale (CPI), « instrument qui brise la volonté des peuples et qui cherche à leur imposer ses choix ».  Il a demandé au Conseil de sécurité de « retirer » le dossier du Darfour à la CPI et de le renvoyer au système judiciaire soudanais, « conformément » au droit international et au droit soudanais.  Après la signature de l’Accord de paix global, nous aurions espéré, a dit le Vice-Président, que la communauté internationale nous tende la main, en annulant, par exemple, notre dette.


M. ORETTE BRUCE GOLDING, Premier Ministre de la Jamaïque, a noté que les conséquences des changements climatiques ne connaissaient pas de frontières, tout comme la crise financière, mais que dans ce monde interconnecté, la recherche d’un dénominateur commun aux nations pour trouver des consensus avait souvent échoué.  Soulignant le manque d’égalité d’opportunités sur la planète, il a estimé que les pays en développement devaient partager le poids de la responsabilité aux cotés des pays développés.  Ils doivent prendre des décisions difficiles et nécessaires pour garantir l’avancement de leurs populations, a-t-il dit.  Selon le Ministre, le système financier mondial ne permettra pas de modifier ces déséquilibres entre pays, les forces de marché et la concurrence sont indispensables pour le développement économique, mais les plus faibles doivent être soutenus pour faire plus que survivre et pour alimenter un équilibre mondial, car une région qui ne peut exporter vers le reste du monde ne sera pas en mesure d’importer, a-t-il affirmé.  Il a plaidé pour que des efforts soient fournis en faveur d’une conclusion du Cycle de Doha allant vers une aide à la compétitivité pour les pays faibles en termes d’exportation.  Il a aussi soutenu l’idée d’une réforme des institutions financières internationales afin de créer une structure plus démocratique.  Il a souhaité que le G-20 intègre les points de vue du monde en développement et que les agences multilatérales progressent dans la garantie d’un système international de paiements sûr.


S’agissant de la question des changements climatiques, il a dit ses espoirs dans des progrès vers un accord légalement contraignant lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre à Cancún, au Mexique.  Rappelant que son pays faisait partie de ceux très vulnérables face au réchauffement climatique, il a répété que la Jamaïque, les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et de l’Alliance des petits États insulaires en développement (PEID) soutenaient l’idée d’une hausse des températures à un seuil de 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels, et non de 2 degrés comme le proposent certains pays, ce qui, a-t-il dit, aurait des conséquences catastrophiques pour les pays de la région de la Jamaïque.  Il a noté en outre que les catastrophes naturelles ayant frappé récemment Haïti et le Pakistan servaient de rappel à la vulnérabilité accrue de plusieurs régions du monde.  Il a salué, au passage, l’engagement de la communauté internationale à verser près de 10 milliards de dollars pour aider à la reconstruction d’Haïti.  Abordant le thème de la sécurité, il a souligné que l’Amérique latine et la zone Caraïbes étaient menacées par le trafic illégal de drogues et d’armes légères.  Il a ainsi appelé à une collaboration bilatérale, régionale et internationale pour lutter contre le crime organisé transnational, plaidant aussi pour un instrument légalement contraignant, sous l’égide des Nations Unies.


M. MOHD NAJIB ABDUL RAZAK, Premier Ministre de la Malaisie, a parlé de la paix et estimé qu’elle doit, pour être durable, se fonder sur un pacte entre hommes de bonne volonté et non pas être imposée par la peur ou la coercition.  Se réjouissant des efforts entrepris s’agissant de l’incident de la flottille humanitaire, le Premier Ministre a aussi salué l’Administration américaine pour ses initiatives visant la réalisation de la paix au Moyen-Orient. 


Le Premier Ministre s’est dit préoccupé par la tendance accrue à l’islamophobie dans certaines parties du monde.  Le problème n’est pas entre musulmans et non-musulmans, mais bien entre modérés et extrémistes de toutes les religions, a-t-il souligné.  Il a donc encouragé un « mouvement mondial des modérés » de toutes les religions pour combattre et marginaliser les extrémistes qui ont pris le monde en otage. 


Le Premier Ministre s’est félicité qu’un groupe de chrétiens évangéliques des États-Unis aient œuvré sans relâche contre la menace de certains de brûler des exemplaires du Coran, en arguant du caractère « antichrétien » d’un tel acte.  C’est là, a-t-il commenté, un exemple probant de ce qui peut être fait quand des modérés tiennent têtes aux extrémistes qui veulent prendre en otage des valeurs propres à toutes les religions.


Le Premier Ministre a aussi félicité le Président Barack Obama et le maire de New York, Michael Bloomberg, pour avoir reconnu le droit de ceux qui militent en faveur de la construction de la « Cordoba House » près du site du « World Trade Center ».  Il a rendu hommage à la « Cordoba House », une fondation de promotion de la paix, de la compréhension et de la modération entre musulmans et non-musulmans et au sein de la communauté musulmane. 


M. JOSAIA VOREQUE BAINIMARAMA, Premier Ministre de la République des Îles Fidji, a estimé que la paix durable, la justice, la dignité et le respect pour tous exigent des États qu’ils ne se cantonnent pas dans des sphères d’influence politiquement prédéterminées et élargissent l’éventail de leurs relations au niveau international.  Ce qu’a fait Fidji, a affirmé le Premier Ministre, en décrivant la nouvelle politique étrangère de son pays.  Au niveau interne et pour se conformer aux conventions internationales, a poursuivi le Premier Ministre, Fidji a adopté une loi qui supprime tous les archaïsmes dans les procès pour viol et une autre sur la violence domestique.


Malgré les nombreux efforts nationaux déployés en coopération avec la communauté internationale, les Petits États insulaires en développement ne peuvent se prévaloir que d’un bilan mitigé s’agissant des OMD, a regretté le Premier Ministre qui a appelé à des ressources pour financer les efforts d’adaptation aux effets des changements climatiques et à leur atténuation, à des moyens pour élargir l’accès aux nouvelles technologies de l’information et à une bonne gestion des stocks de poissons dans le monde. 


M. PAKALITHA BETHUEL MOSILI, Premier Ministre du Royaume du Lesotho, a estimé que la décennie du millénaire nous a appris « la futilité de l’unilatéralisme, de l’intolérance, de la guerre, et le caractère suicidaire de l’égoïsme dans les relations internationales ».  Nous ne pouvons encourager l’injustice et espérer la paix, a dit le Premier Ministre en demandant la levée des sanctions imposées au Zimbabwe pour que son peuple puisse déterminer son propre avenir et choisir ses dirigeants.  Compte tenu du bilan des OMD, il a appelé les partenaires au développement à tenir leurs engagements en matière d’aide publique au développement.


Par ailleurs, selon lui, le terrorisme, renforcé par la décentralisation permise par la mondialisation, doit être éradiqué en s’attaquant sérieusement à ses causes et non à ses symptômes.  L’intolérance religieuse est très liée au terrorisme, a prévenu le Premier Ministre, avant de rappeler que les dirigeants africains ont proclamé 2010 « Année de la paix et de la sécurité en Afrique ».  Il a appelé la communauté internationale à compléter les efforts et les ressources du continent en matière de maintien et de consolidation de la paix et les protagonistes des conflits à faire preuve de bonne volonté et à faciliter les interventions extérieures pour autant qu’elles soient légitimes.


M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre de Samoa, a regretté qu’en matière de changements climatiques, les intérêts nationaux prennent le pas sur la recherche d’une solution juste et globale de la question.  Les États insulaires n’ont pas eux le luxe d’attendre, a-t-il fait observer.  Ils sont en première ligne pour ce qui est de confronter l’impact destructeur des changements climatiques mais en dernière ligne pour ce qui est des responsabilités. 


Les changements climatiques, a tenu à souligner le Premier Ministre, sont une question transversale qui menace le développement économique et social ainsi que la paix et la sécurité.  Il a averti qu’un instrument juridique ne sera pas efficace sans l’adhésion de tous les États Membres des Nations Unies car, à ce jour, l’absence de solutions ne tient pas tant à l’inaction qu’au refus de certains pays de faire partie d’une action unie. 


Le Premier Ministre a ironisé, en estimant que les promesses de fonds annoncées avec force publicité à Copenhague pour financer les efforts d’adaptation et d’atténuation sont devenues « le secret le mieux gardé ».  Rien ne filtre sinon vaguement, a-t-il accusé, sur la manière dont ces promesses ont été honorées, dont les fonds ont été débloqués et auprès de qui.  


Parlant de la future Conférence de Cancún, le Premier Ministre s’est voulu clair: « nous ne pouvons plus attendre pour prendre les décisions difficiles ».  L’indécision, a-t-il prévenu, ne fait que multiplier, de manière disproportionnée, les risques pour les pays vulnérables.


Mercredi prochain, a rappelé le Premier Ministre, Samoa célébrera le 1er anniversaire du tsunami qui l’a dévastée.  Les efforts de reconstruction et de relance économique avancent bien et cela n’aurait pas été possible sans la générosité des partenaires au développement de la communauté internationale, a souligné l’orateur.


Mme ANTONELLA MULARONI, Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin, a déclaré que « Saint-Marin apprécie l’intérêt que le Secrétaire général a montré vis-à-vis de tous les Membres de l’ONU, sans distinction aucune ».  Elle a ensuite loué son engagement à mener des réformes et sa présence constante sur le terrain pour des raisons de politique internationale ou dans le cadre des catastrophes comme cela s’est vu en Haïti et au Pakistan.  Mme Mularoni a noté que son pays suit, depuis 1994, le processus de réforme du Conseil de sécurité et a dit espérer que ces réformes aboutissent à un « Conseil de sécurité plus démocratique, plus responsable et plus transparent ».  Poursuivant, elle a évoqué la récente crise du système financier mondial et a appelé à des réformes qui pourraient, selon elle, être menées par l’ONU du fait de sa nature d’institution démocratique qui serait la mieux habilitée à œuvrer pour un développement durable pour tous les peuples.  Ces réformes pourraient se faire en complémentarité avec les actions mises en route par le G-20, a-t-elle souligné.


S’exprimant sur les réformes entreprises au sein de l’ONU, Mme Mularoni s’est dite satisfaite des orientations nouvelles qui devraient rendre le système des Nations Unies plus transparent et plus efficace.  Elle a salué, dans ce cadre, la création d’ONU-Femmes qui commence ses activités le 1er  janvier 2011.  Rappelant que les femmes et les enfants constituent les classes humaines dont les droits sont les plus violés, la Ministre s’est dite particulièrement ravie que les Nations Unies aient engagé, en juillet dernier, le Plan d’action mondial sur la lutte contre la traite des personnes.  Relevant que la réalisation des OMD a connu un succès relatif, Mme Mularoni a noté que les crises économique et financière mondiales ainsi que les catastrophes naturelles comme celles d’Haïti et du Pakistan exigent de la communauté internationale qu’elle s’engage, de manière plus coordonnée, dans la réalisation de ces Objectifs. 


M. ABBAS EL FASSI, Premier Ministre du Royaume du Maroc, qui a lu discours de Sa Majesté le Roi MOHAMMED VI, a affirmé que la sécurité et la stabilité, le développement et la prospérité, ainsi que la promotion des droits de l’homme et de la dignité humaine continuaient de constituer le socle du nouvel agenda international.  Il a affirmé que son pays s’était attaché à mettre en « parfaite adéquation » ses priorités nationales avec l’agenda international.  « C’est avec une sincère volonté d’assainir les relations dans notre région du Maghreb, a-t-il poursuivi, que nous avons soumis en 2007 aux Nations Unies, une initiative d’autonomie en vue de régler définitivement le différend artificiellement entretenu autour du recouvrement par le Maroc de ses provinces du Sud. »  Il a indiqué que cette initiative bénéficiait du soutien de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, lesquels avaient salué la « contribution active » du Maroc pour faciliter la résolution de ce différend qui « hypothèque l’intégration maghrébine et entrave la prospérité de cinq peuples maghrébins ».  Le Maroc, a ajouté le Premier Ministre, appelle les autres parties à saisir cette opportunité historique pour s’engager dans des négociations de fond sous l’égide du Secrétaire général et de son Envoyé personnel. 


M. El Fassi a ensuite appelé la communauté internationale à appuyer le processus de négociations directes israélo-palestiniennes qui est en cours sous les auspices de l’Administration américaine.  Il a estimé que les négociations posaient non seulement la question d’un État palestinien exerçant sa pleine souveraineté avec Jérusalem comme capitale, mais également la nécessité d’éviter les actions unilatérales et d’arrêter la colonisation, surtout à Jérusalem.  Jérusalem, a-t-il ajouté, doit redevenir un symbole de coexistence harmonieuse des religions monothéistes.  Abordant ensuite la question des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Premier Ministre a affirmé qu’au vu de sa population et de ses ressources naturelles, l’Afrique pourrait devenir un continent de croissance, mais qu’elle demeurait marginalisée par rapport au flux d’investissements étrangers directs.  Il a proposé l’organisation par l’Assemblée générale d’un dialogue de haut niveau sur l’investissement en Afrique.  Il a également réclamé des « réformes significatives urgentes » de l’architecture actuelle de la gouvernance économique mondiale, ainsi qu’une mobilisation accrue pour jeter les bases d’un nouvel ordre environnemental juste, équitable et opérationnel.  Le Premier Ministre a par ailleurs affirmé que le Maroc avait réalisé des « avancées notoires » en matière d’élargissement de l’espace des libertés individuelles et collectives, ainsi que la sauvegarde de la dignité humaine et des droits de ses citoyens.  Il a notamment rappelé que le Maroc était l’un des cofacilitateurs du processus de révision du Conseil des droits de l’homme.


M. SAM CONDOR, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Saint-Kitts-Et-Nevis, a estimé que, face aux défis actuels, l’ONU devait renforcer ses relations avec les États Membres, en particulier les organisations régionales.  Il l’a aussi encouragée à placer ses relations avec le monde des affaires et la société civile dans un cadre plus structuré, pour pouvoir traiter plus efficacement des questions telles que la fuite de cerveaux qui prive les pays en développement de précieuses ressources humaines.  Compte tenu de la multiplication des catastrophes naturelles qui frappent de manière disproportionnée les petits États insulaires en développement comme le sien, M. Condor a appelé à une approche proactive coordonnée, en collaboration avec les institutions financières, les compagnies d’assurances et autres acteurs de l’atténuation des effets de catastrophes.


M. Condor a ensuite réitéré le point de vue selon lequel davantage d’attention devait être accordée au problème de la violence interpersonnelle et de ses conséquences sur le développement, la santé, la sécurité et la gouvernance.  Chaque jour, a-t-il précisé, 4 300 personnes succombent à cette forme de violence, soit une personne toutes les 20 secondes; la moitié relevant d’homicides.  Pourtant à ce jour, aucune résolution n’appelle à une approche intégrée face à ce phénomène, a regretté le Vice-Premier Ministre.  Aucune résolution ne traite ni de la violence chez les jeunes ni de la nécessité d’une approche multisectorielle.


Le Vice-Premier Ministre a donc engagé les États Membres à appuyer l’adoption, en 2011 à l’occasion de la célébration de l’Année internationale de la jeunesse, d’une résolution allant dans ce sens. 


M. BERNARD KOUCHNER, Ministre des affaires étrangères et européennes de la France, a rappelé aux États Membres qu’ils ont su collectivement se montrer révolutionnaires sur des sujets fondamentaux.  Il a cité la résolution adoptée en 1988, sur l’assistance humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles et en situations d’urgence, et celle en 1991 du Conseil de sécurité sur la situation au Kurdistan qui visait la protection des populations civiles contre l’État oppresseur.  Ce furent là deux moments historiques qui posèrent les premiers jalons du droit d’ingérence, devenu la responsabilité de protéger qui a été adoptée par consensus en 2005.  M. Kouchner a relevé que, pour en arriver là, les États Membres ont franchi des obstacles réputés infranchissables et que rien ne les empêche de recommencer sur des sujets dont ils décideront collectivement de se saisir. 


Notre première responsabilité partagée, c’est celle du développement, a-t-il affirmé.  La France est le deuxième donateur mondial d’aide publique au développement, avec 9 milliards d’euros par an, un engagement qui ne faiblira pas, a-t-il confirmé.  Nous devons aller plus vite et plus loin, a-t-il ajouté, pour les enfants qui meurent du paludisme, pour les familles décimées par le sida, pour tous ceux qui ont faim ou qui ne peuvent aller à l’école.


Serons-nous capables de prendre une décision ambitieuse pour lutter contre les changements climatiques et pour préserver notre environnement, s’est interrogé le Ministre.  Il a appelé à le faire avant qu’il ne soit trop tard et de s’assurer que les engagements pris seront mis en œuvre, que des mécanismes de suivi et des institutions efficaces seront mis en place.  Pour tout cela, a reconnu le Ministre, il faudrait trouver beaucoup d’argent, plusieurs milliards de dollars par an.  Il a donc réitéré la proposition de son Président d’imposer une taxe internationale sur les transactions financières dont la France parle depuis plus de 20°an. 


Il a expliqué qu’un prélèvement infime de 0,005% pourrait lever de 30 à 40°milliards d’euros par an, près du quart de l’aide publique au développement.  Ne serait-ce qu’avec la moitié de cette somme, il serait possible de scolariser tous les enfants des pays à faible revenu.  Soulignant que tout le monde est d’accord aujourd’hui sur la faisabilité technique et économique d’un tel mécanisme, le Ministre a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas de diminuer l’APD ou d’esquiver ses responsabilités. 


Poursuivant, le Ministre a considéré que le conflit israélo-arabe, qui inclut les volets palestinien, libanais et syrien, nous concerne tous.  « Nous sommes devant une opportunité historique, nous ne pouvons pas la laisser passer », a-t-il dit.  « Le processus a failli s’arrêter hier soir et je ne suis pas sûr qu’il continue de façon ordonnée et unanimement soutenue », a dit craindre le Ministre.  « La Palestine, ce nouvel État Membre de l’ONU que nous sommes nombreux à appeler de nos vœux, sera la meilleure garantie de sécurité pour Israël », a estimé le Ministre, en affirmant que ce qui est nécessaire c’est qu’Israéliens et Palestiniens prennent la décision stratégique d’en finir avec ce conflit, dans leur propre intérêt.  Il a invité le Président Abbas et le Premier Ministre Netanyahou à faire les compromis douloureux sur le chemin de la paix.


Qu’est-il advenu de la responsabilité de protéger, a, par ailleurs, interrogé le Ministre, expliquant qu’aujourd’hui le succès de l’ONU doit être jugé à l’aune de sa contribution à la protection des civils.  Tous les jours, des massacres et des viols sont commis en Somalie, au Darfour, en République démocratique du Congo, y compris dans des régions où sont déployées des opérations de maintien de la paix, a-t-il noté.  M. Kouchner a salué la Cour pénale internationale (CPI) comme « l’une des avancées les plus essentielles dans l’histoire d’une humanité consciente des dangers auxquels l’exposent ses propres démons ».  Il a assuré que la France soutiendra toujours l’idée d’une justice pénale internationale impartiale et universelle, seul moyen de faire respecter l’exigence de lutte contre l’impunité que dicte l’histoire. 


Il a parlé de la situation en Guinée pour laquelle le Procureur de la CPI a engagé une procédure et où le deuxième tour des élections aura lieu dans deux à trois semaines.  M. Kouchner a dit avoir tenu à parler de ce succès des Nations Unies qui montre que quand « nous sommes tous d’accord et qu’un mouvement se dessine dans la société civile, nous pouvons encore agir ».


M. MOURAD MEDELCI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a appelé à une refonte de la gouvernance financière et économique qui laisserait moins de place aux aléas du marché et à la spéculation et qui assurerait une représentation équitable aux pays en développement.  Parlant des OMD dont les résultats tardent en Afrique, le Ministre a jugé « fondamental » que la communauté internationale respecte ses engagements en matière d’aide publique au développement.  Il a aussi demandé un moratoire sur la dette des pays en développement et une amélioration de l’accès de leurs produits aux marchés des pays industrialisés.


Le Ministre a par ailleurs, souligné la nécessité de renforcer le rôle de l’ONU dans la protection de la biodiversité dans les pays en développement et dans la promotion d’une coopération mutuellement bénéfique permettant de mieux partager les bénéfices découlant de l’exploitation des ressources.  S’agissant de la prochaine Conférence de Cancún, il a voulu que la priorité soit donnée au soutien à accorder aux pays en développement pour leur permettre de s’adapter aux changements climatiques.  Au vu de la multiplication des catastrophes naturelles, il a demandé une restructuration des mécanismes internationaux en charge de ces catastrophes.


S’agissant du nucléaire, le Ministre a indiqué que l’Algérie, qui a toujours plaidé en faveur du droit légitime des pays à l’acquisition de la technologie nucléaire à des fins pacifiques et déploré la politique de deux poids deux mesures, est convaincue que seul le dialogue et les moyens pacifiques sont susceptibles d’aplanir les désaccords.  « La réalité internationale contemporaine nous enseigne qu’aucun État ne peut sanctuariser son territoire par la seule force brutale des armes. »


En matière de lutte contre le terrorisme, le Ministre a rappelé le soutien de son pays à la résolution 1904 portant sur l’incrimination juridique du versement de rançons aux groupes terroristes.  Mais, a-t-il dit, beaucoup reste à faire pour éliminer le terrorisme, en particulier dans le traitement de la problématique de l’élargissement des terroristes en contrepartie de la libération d’otages.  Il a aussi invité la communauté internationale à être vigilante face aux moyens modernes utilisés par les groupes terroristes, tels que l’imagerie satellitaire par Internet.


Le Ministre a ensuite appelé la communauté internationale à exercer des pressions « crédibles » sur la force d’occupation au Moyen-Orient pour l’amener à respecter ses engagements.  Il a encouragé l’Assemblée générale à reprendre ses travaux sous le thème « Unissons-nous pour la paix », unique voie pour doter ses résolutions de la force juridique capable de contraindre la puissance d’occupation à mettre un terme à sa politique « unanimement condamnable ». 


L’Algérie, a aussi dit le Ministre, demeure disposée à apporter son plein appui aux efforts de l’ONU visant à résoudre le conflit au Sahara occidental.  Il est « indispensable », a-t-il ajouté, que la communauté internationale assure sa pleine responsabilité afin de parvenir à une solution politique qui permettra au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination au moyen d’un référendum. 


Le Ministre a conclu en prévenant qu’une justice internationale à deux vitesses et focalisée uniquement sur une région particulière risque de menacer la paix et la sécurité régionales, de dénaturer les nobles causes de cette justice et de l’instrumentaliser, in fine, à des fins politiques et géostratégiques.  Le Ministre n’a pas manqué d’appeler à une réparation de l’injustice historique dont a été victime l’Afrique, seul ensemble à ne pas disposer de représentant dans la catégorie des membres permanents du Conseil de sécurité alors qu’elle compte environ pour le tiers des États Membres de l’ONU.


M. RUSLAN KAZAKBAEV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a indiqué que l’année 2010 avait été marquée de défis pour l’unité de son pays.  Il est revenu sur les événements des mois de mai et juin derniers dans le sud du pays, lorsque des « éléments criminels » ont provoqué des affrontements sanglants entre les communautés kirghize et ouzbek.  Le 27 juin, a-t-il rappelé, une nouvelle Constitution a été adoptée, et aujourd’hui « nous pouvons déclarer que toutes les conditions sont réunies pour organiser des élections parlementaires transparentes, le 10 octobre prochain ». 


Il a indiqué que son gouvernement avait l’intention d’analyser de « très près » les causes des conflits régionaux.  L’unité de la nation doit être renforcée et nous développons des initiatives pour stabiliser la situation, a-t-il fait savoir.  Il a insisté sur l’importance de l’aide humanitaire, faisant remarquer que le pays n’avait reçu que 40% de l’aide promise.  Cette aide est essentielle, les gens sont toujours sans abri, d’autres ont besoin de soins médicaux et plusieurs écoles doivent être construites, a-t-il souligné.


Après avoir averti du risque du terrorisme à tous les États, le Ministre a demandé une assistance pour les programmes de lutte contre les stupéfiants et la criminalité organisée que son pays a rétablis.  Il a ensuite fait part de ses préoccupations au sujet de la situation en Afghanistan et a dit espérer que les élections parlementaires pourront renforcer la paix dans le pays. 


Passant au volet nucléaire, il a évoqué les activités menées par son pays dans le cadre de l’Accord sur la zone exempte d’armes nucléaires en Asie Centrale.  Il a également mentionné les répercussions écologiques de l’industrie nucléaire, notamment les problèmes liés aux déchets d’uranium.  M. Kazakbaev a indiqué que son pays se tenait prêt à contribuer davantage de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, et qu’il était candidat à un siège non permanent au Conseil de sécurité.


CHEIKH KHALID BIN AHMED AL KHALIFA, Ministre des affaires étrangères du Royaume de Bahreïn, a estimé que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 était l’un des principaux défis de la planète, rappelant que son pays était en pointe en matière de protection sociale, d’éducation de base gratuite et de qualité, de santé, de sécurité sociale pour les populations les plus pauvres, d’emploi et de développement des ressources humaines.  Il a fait état du chantier de réforme économique entrepris en 2008 et qui vise à transformer une économie basée sur le pétrole en une économie « concurrentielle et productive », alimentée par un secteur privé « dynamique », permettant le développement d’une classe moyenne.  Sur le plan financier, il a appelé le G-20 à jouer un rôle majeur dans la création de plans d’action collective qui permettront à l’avenir aux pays de répondre aux crises et de progresser vers une économie ouverte et intégrée.


S’agissant du conflit arabo-israélien, il a réitéré les espoirs de son pays pour la conclusion d’un accord de paix durable et complet.  Il a salué les efforts du Président des États-Unis, M. Barack Obama, dans le processus de paix et a rappelé la nécessité de l’engagement sans faille de toutes les parties concernées.  Le Ministre s’est aussi dit impatient de connaître un Iraq pacifié et prospère, capable de fonctionner sans intervention internationale et fidèle à son identité arabo-islamique.  Il a dit son impatience de voir la République islamique d’Iran jouer un rôle dans l’élimination du « fantôme de la discorde » autour de son programme nucléaire.  Il a salué l’engagement de ce pays en faveur d’un programme nucléaire de nature pacifique et a rappelé le besoin de transparence et de respect des exigences de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a, au passage, jugé qu’un accord sur la question des îles des Émirats arabes unis occupées par l’Iran serait une étape essentielle vers la stabilité de la région.  Toujours sur la question de la stabilité régionale, le Ministre a apporté son soutien à la République du Yémen dans ses mesures visant à combattre le terrorisme et s’est dit impatient que les actuelles négociations sur le Darfour soient finalisées.  Le monde fait face à des défis de fond, qu’il s’agisse de sécurité et de terrorisme, mais aussi de catastrophes naturelles, et la communauté internationale, pour répondre à ces menaces, doit restructurer les relations internationales et bâtir des alliances plus inclusives, et ce, en respectant les opinions et les valeurs de chacun, a-t-il conclu.


M. BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de la République de Cuba, a tracé un parallèle entre les leçons de la Seconde Guerre mondiale et la volonté de préserver les générations futures du fléau de la guerre, d’une part, le constat actuel desdites générations qui ne voient que dégradation de l’environnement et menace nucléaire.  Il a dénoncé les « forces puissantes et influentes » aux États-Unis et en Israël qui préparent la scène pour une attaque contre la République islamique d’Iran alors que le Conseil de sécurité « cherche à étrangler l’économie iranienne » par des mesures unilatérales qui ont peut-être pour but d’empêcher l’attaque. 


Mais « il s’agit d’une menace trop grave pour faire confiance à la capacité du Conseil de sécurité », a souligné le Ministre, rappelant que l’Iraq et l’Afghanistan ont montré que l’on ne doit pas confier à un ou quelques gouvernements la faculté de décider quand les démarches diplomatiques pour prévenir la guerre sont épuisées.  Il est urgent, a dit le Ministre, de réformer radicalement les Nations Unies et de rétablir les pouvoirs de l’Assemblée générale.  La manipulation autour de la non-prolifération nucléaire basée sur une politique de deux poids deux mesures et les intérêts d’un club de privilégiés ainsi que les tergiversations sur le droit des pays du Sud à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire doivent cesser. 


Il a, à ce titre, invité les États-Unis à ne plus s’opposer à la négociation d’accords contraignants pour libérer le monde de la menace nucléaire.  Abordant la question des changements climatiques, il a voulu que les intérêts mesquins et les prétendus agendas serrés ne l’emportent pas sur la nécessité d’adopter des accords contraignants à la Conférence de Cancún.  Il a appelé à des objectifs plus ambitieux de la part des pays développés, principaux responsables du réchauffement climatique. 


S’adressant aux États-Unis, le Ministre s’est dit convaincu que le développement de liens basés sur le droit international et les principes des Nations Unies permettra aux deux pays de gérer un grand nombre de leurs différends et d’en régler d’autres.  Il a noté que la demande de dialogue et d’agenda, présentée en juillet 2009 au Président des États-Unis, M. Barack Obama, n’avait pas reçu de réponse.  Aucune modification n’a été opérée au cours de ces deux dernières années dans la politique de blocus contre Cuba, a aussi dénoncé le Ministre.  « Il est profondément immoral que les États-Unis inscrivent Cuba de manière arbitraire dans la liste illégitime des États qui soutiennent le terrorisme international », a souligné le Ministre, qui a estimé que le Président américain a encore une chance de faire une « rectification historique » du « génocide politique » qui dure depuis 50 ans. 


M. JEAN-PAUL ADAM, Ministre des affaires étrangères des Seychelles, a déclaré que son pays, qui a fait d’énormes progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, était en train de concentrer tous ses efforts à ne pas perdre le terrain si chèrement acquis.  « Les OMD sont-ils une fin en soi? » s’est demandé le représentant seychellois.  Qu’arrivera-t-il après 2015, a-t-il ajouté, appelant dès maintenant à un débat sur les moyens dont disposeront les États Membres après cette date.  M. Adam a rappelé que les petits États insulaires en développement à revenu moyen, dont fait partie la République des Seychelles, devaient affronter des problèmes spécifiques contre lesquels l’architecture du développement international n’a pas de solution.  Il n’y a pas de financement fiable, a dit le Ministre, qui a proposé que le Secrétaire général commence une évaluation de l’efficacité de l’aide des Nations Unies aux petits États insulaires en développement afin d’améliorer le processus.  Il y a urgence à adopter des moyens nouveaux et innovateurs pour financer le développement.


M. Adam a cité l’exemple des Seychelles, qui, sous la pression de crises diverses, a engagé de vastes réformes macroéconomiques et qui a également commencé à recevoir de nouveaux investissements étrangers directs en provenance du Golfe, de l’Afrique et de l’Asie.  Cette dynamique Sud-Sud est souvent négligée, mais nous devons être pragmatiques, et nous devons agir, a-t-il ajouté.  Le Ministre a enfin exprimé son inquiétude concernant la situation en Somalie, précisant que la piraterie avait coûté à l’économie de son pays des pertes équivalent à 4% de son produit intérieur brut.  « Nous devons être prêts à aller au-delà de ce que nous avons déjà essayé », a-t-il conclu.


M. MICHAEL T. SOMARE, Premier Ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a estimé que l’engagement des États Membres à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) était sans équivoque, en dépit des résultats mitigés actuels.  Comme d’autres pays en développement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a connu des réussites en ce domaine, s’est-il félicité, avant de saluer les engagements à hauteur de 40 milliards de dollars décidés lors du dernier Sommet sur les OMD dans le but de réduire la pauvreté et d’améliorer la santé des femmes et des enfants.  Après avoir présenté la stratégie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée en matière d’OMD, le Premier Ministre a exhorté les partenaires donateurs à respecter les principes de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement et le Programme d’action d’Accra.  L’engagement pris par les pays riches de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD) doit également être concrétisé, a-t-il aussi souhaité, en reconnaissant que la réalisation des OMD ne pouvait être le résultat d’une action unilatérale.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une entreprise commune unissant les États développés et les États en développement.  C’est pourquoi, a-t-il souligné, son pays est-il déçu du fait que les pays développés accordent peu d’intérêt à  l’Objectif no 8 relatif à la mise en place un partenariat mondial pour le développement.


Le Premier Ministre a d’autre part appelé la communauté internationale à faire davantage face aux conflits actuels que connaît le monde, et particulièrement en Afghanistan et en Iraq.  Il a également salué les efforts déployés par les forces de maintien de la paix de l’ONU, avant d’annoncer que la Papouasie-Nouvelle-Guinée avait rempli les obligations internationales devant lui permettre de participer dorénavant aux opérations de maintien de la paix.  Il a également appelé au renforcement de la coopération afin de répondre au fléau du terrorisme.  « Mon gouvernement estime que les armes de destruction massive sont inutiles et doivent être éliminées », a par ailleurs poursuivi M. Somare, en apportant son soutien aux efforts menés en vue du renforcement des mécanismes qui soutiennent la non-prolifération.  Il a enfin mis l’accent sur les effets négatifs des changements climatiques en affirmant que certains territoires de son pays étaient graduellement submergés par la montée des eaux.  Il a appelé les partenaires des pays développés à faire preuve de grande responsabilité en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’assistance aux pays en développement, particulièrement les petits États insulaires en développement.  M. Somare a conclu en appelant à une réforme de la composition et des méthodes de travail du Conseil de sécurité.


M. BATBOLD SUKHBAATAR, Premier Ministre de la Mongolie, a proposé à l’ONU de débattre du concept d’« État développeur » né par opposition au néolibéralisme, dans des pays où la croissance rapide a pu être combinée avec des progrès dans la lutte contre la pauvreté.  L’expérience de ces pays a montré que l’État peut délibérément intervenir dans l’économie et même y apporter des corrections et promouvoir ainsi une croissance et un développement durable inclusifs.


Il a estimé que si l’ONU veut renforcer son rôle dans la gouvernance mondiale, elle doit être plus efficace et mener des réformes vigoureuses.  Il a cité, dans ce contexte, la revitalisation de l’Assemblée générale, le renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC) et la réforme du Conseil de sécurité. 


Parlant des pays en développement sans littoral (PDL), le Ministre s’est félicité de ce que les ministres des affaires étrangères de ces pays aient approuvé, la semaine dernière, l’Accord multilatéral sur la création, proposée par la Mongolie, d’un centre international de réflexion sur les PDL.  Poursuivant sur la question du changement climatique, le Ministre a rappelé qu’en 20 ans, 70% du territoire mongolien a été affecté par la désertification.  Il a indiqué que conformément à la réunion spéciale à laquelle son gouvernement a assisté dans « le sable du désert de Gobi », la Mongolie entend mettre l’accent sur la question de la désertification dans le cadre de la Convention pertinente de l’ONU. 


Le Ministre a souligné que la réalisation des OMD passait aussi par l’accès à l’énergie nucléaire.  Cette année, a-t-il indiqué, la Mongolie fait partie des huit pays-sites dans le cadre du Système normalisé de contrôle des accès et pourra ainsi partager son expérience dans la lutte contre la multiplication des cancers induits par l’exposition à l’uranium.


M. WINSTON BALDWIN SPENCER, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a d’abord souligné que l’ONU est la seule organisation ayant la légitimité et la structure opérationnelle capable de créer le consensus économique et politique nécessaire pour affronter les problèmes actuels du monde.  Il a regretté qu’à ce jour, l’action la plus remarquable contre le changement climatique ait été la multiplication des promesses de contributions financières et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Las d’attendre, Antigua-et-Barbuda, a annoncé le Premier Ministre, a pris la décision de réduire son niveau d’émission de 25% d’ici à 2020, date à laquelle le pays aura une « économie verte ». 


Après s’être attardé sur les efforts d’intégration régionale de l’Amérique latine et des Caraïbes, le Premier Ministre a souligné qu’il s’agisse de stratégie politique ou de manœuvre économique, « l’étranglement » de Cuba est tout simplement « injustifiable ».  Il a aussi plaidé pour le retour « sans condition » de l’ancien Président Zelaya à la tête du Honduras. 


Le Premier Ministre a ensuite dénoncé le « jeu » qui se poursuit à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) malgré plusieurs jugements favorables à son pays.  Il a donc appelé les États-Unis à travailler rapidement avec son gouvernement pour régler la question.  De nombreux pays à revenu intermédiaire, a-t-il poursuivi, ont besoin de programmes d’allègement de la dette.  Le service de la dette qu’ils sont obligés de payer dépasse bien souvent leur PNB, a souligné le Premier Ministre.


Soulignant la chute substantielle des revenus et le grave démembrement économique dont son pays souffre depuis les crises économique et financière, le Premier Ministre demande au G-7, au G-20, au FMI et à la Banque mondiale de donner une suite favorable aux nouveaux Accords d’emprunt (NAB).


M. JAUME BARTUMEU CASSANY, Chef du Gouvernement d’Andorre, s’est attardé sur les conséquences du changement climatique, « phénomène qui met en danger les populations les plus pauvres, modifie l’accès à l’eau, aggrave la malnutrition et incite à la violence ».  « Les menaces sont réelles mais les solutions aussi », a-t-il affirmé, avant d’émettre l’espoir qu’un texte ambitieux serait adopté lors de la Conférence sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tendra à Cancún, au Mexique, à la fin de l’année.  De son côté, l’Andorre a pris des mesures en matière de traitement de l’eau et de réduction des substances qui dégradent la couche d’ozone, a-t-il indiqué, ajoutant que son pays avait prévu d’approuver prochainement la ratification de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique.  L’Andorre a pu sortir de la « liste grise » de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) grâce à la signature de 17 accords bilatéraux d’échange de renseignements en matière fiscale, a poursuivi M. Cassany.  « Nous voulons continuer à progresser sur la voie de la transparence et de la coopération internationale dans la lutte contre la fraude fiscale », a-t-il assuré.  À cet égard, il a estimé utile de mettre en place un mécanisme européen permanent de stabilité financière ainsi qu’une régulation très stricte des produits dérivés.  Il s’est dit également favorable à la création d’une agence européenne de qualification de la solvabilité des activités financières et des administrations.  Il a, par ailleurs, encouragé la mise en place d’une définition internationale de minima sociaux.


Rappelant que son pays ne dispose pas d’armée, le Chef du Gouvernement andorran s’est félicité de vivre en paix depuis plus de 700 ans, tout en signalant qu’il allait ratifier prochainement la Convention sur les armes à sous-munitions.  En novembre prochain, l’Andorre sera soumise pour la première fois à l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, a poursuivi M. Cassany.  La lutte contre la violence faite aux femmes est l’une des priorités du Gouvernement, a-t-il ajouté, se prévalant de la création récente du Secrétariat d’État à l’égalité et au bien-être qui vise à favoriser la situation de la femme.  L’Andorre ratifiera au cours des prochains mois la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, a-t-il aussi indiqué, avant de saluer la création récente de l’entité ONU-Femmes.  M. Cassany a ensuite mis l’accent sur la solidarité dont faisait preuve son pays face aux grandes catastrophes et aux crises humanitaires dans le monde, par des contributions internationales volontaires.


M. EDWARD NIPAKE NATAPEI, Premier Ministre de la République du Vanuatu, a, en tant que Président du Forum du Pacifique, donné lecture de la déclaration finale de la 41ème réunion que l’instance a tenue, le mois dernier, dans son pays.  Il a ensuite annoncé qu’en prévision de la Conférence de Cancún, Kiribati accueillera en novembre prochain, une réunion des pays les plus vulnérables au changement climatique avec les représentants des principales économies.


Le Premier Ministre s’est par ailleurs interrogé sur les processus d’autodétermination.  Il a jugé « troublant » de voir que l’ONU pourrait par ces actes « légitimer » des pratiques contraires aux principes sur lesquels elle repose.  Les questions liées à la décolonisation et aux violations graves des droits de l’homme doivent être examinées de manière impartiale, a-t-il tranché. 


Le Premier Ministre a aussi estimé que les mécanismes et critères pour évaluer l’éligibilité à la gradation doivent être distincts de la vulnérabilité permanente et inhérente aux pays comme le sien.  Il a jugé tout à fait irréaliste que les agences de l’ONU examinent des progrès et fassent des projections sans tenir dûment compte des questions liées à cette vulnérabilité et de la réelle capacité des pays à soutenir la croissance.  Les indicateurs, a-t-il plaidé, indiquent clairement que ces pays avancent très lentement vers le développement  humain.  Le changement climatique, les irruptions volcaniques et les autres catastrophes naturelles sont toujours des facteurs importants qui font obstacle au développement des petits États insulaires.  Ces facteurs doivent être soigneusement inclus dans les critères de gradation, a insisté le Premier Ministre.


M. TILLMAN THOMAS, Premier Ministre de la Grenade, a déclaré qu’un affaissement des Nations Unies ne pourrait être dans l’intérêt général, ajoutant que celles-ci devaient demeurer, selon l’expression utilisée par la reine Elizabeth II lors de son allocution devant l’Assemblée générale, le 6 juillet, une « force réelle pour le bien commun » dans le monde.  Face aux nouvelles réalités d’un monde changeant, les Nations Unies doivent s’adapter, a poursuivi M. Thomas, qui s’est félicité des récentes avancées faites dans le domaine de la cohérence du système des Nations Unies, et en particulier de la création de l’ONU-Femmes.  En outre, les Nations Unies doivent reconnaître la nécessité d’une gouvernance démocratique.  En ce sens, la Grenade soutient l’idée d’une réforme du Conseil de sécurité prévoyant un siège pour les petits États insulaires.  M. Thomas a rappelé l’importance pour son pays du changement climatique, qui doit rester l’une des priorités de la communauté internationale.  La Grenade continue de demander l’adoption d’objectifs ambitieux pour limiter les effets adverses du changement climatique, a ajouté le Premier Ministre, qui a rappelé qu’à ce jour, seule une fraction des 30 milliards de dollars promis au titre du fonds « fast start » destiné à aider les pays en développement à prendre des mesures d’adaptation, a été effectivement versée.  Cet état de fait doit être corrigé, a-t-il ajouté.


Le Premier Ministre s’est félicité de la tenue, la semaine passée, de la Réunion de haut niveau sur la biodiversité, ainsi que de la Réunion d’examen de la Stratégie de Maurice pour le développement des petits États insulaires en développement.  Rappelant que la Grenade, présidente de l’Alliance des petits États insulaires en développement, avait joué un rôle de coordination dans ce processus d’examen, il a souhaité que l’adoption, samedi, de la Déclaration, permette de mettre rapidement en œuvre l’intégralité de la Stratégie de Maurice.  Soulignant l’engagement de son pays en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Thomas a demandé un réexamen approfondi des critères de détermination des pays à revenu intermédiaire.  Les petits États insulaires en développement ne pourront atteindre le plein développement s’ils sont abandonnés sur le rivage de l’océan du développement du fait d’un diagnostic erroné sur le degré de préparation, a affirmé le Premier Ministre.  M. Thomas a également appuyé l’idée d’une réunion de haut niveau en 2011 consacrée aux maladies non contagieuses, rappelant que ces dernières constituaient la première cause de mortalité dans les pays de la Caraïbe.  Il a également demandé aux États-Unis de mettre fin à leur embargo économique contre Cuba, « ne serait-ce que sur une base humanitaire », et de respecter la récente décision de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le différend qui les opposait à Antigua et Barbuda.


Mme KAMLA PERSAD-BISSESSAR, Premier Ministre de la République de Trinité-et-Tobago, a estimé que la gouvernance mondiale ne veut pas dire seulement s’entendre  sur des lois, des règles et des pratiques qui placeraient l’ONU au centre de toutes les questions.  La gouvernance veut dire tenir les dirigeants et les institutions comptables de leurs actes.  La gouvernance mondiale, a-t-elle poursuivi, ne saurait se limiter à l’élaboration d’instruments relatifs à la promotion de la démocratie.  Elle devrait être une composante clef des règles « justes et équitables » pour améliorer les perspectives de développement des pays du Sud. 


Elle a donc appelé à la création de canaux prévisibles et réguliers pour un dialogue entre le G-20 et le G-192, soit tous les membres de l’ONU.  Elle a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur les efforts déployés par le Commonwealth pour appuyer les économies vulnérables et a dit son intention, en tant que Présidente de l’association, de promouvoir une coopération renforcée avec l’ONU.  Elle a engagé les institutions financières internationales à voir si certaines de leurs politiques n’avaient pas contribué à un perpétuel cycle de pauvreté dans certains États, petits et vulnérables. 


La bonne gouvernance, a-t-elle poursuivi, exige des pays développés qu’ils honorent les engagements pris lors du Sommet du Millénaire.  Elle a ensuite engagé les États Membres à participer au plus haut niveau à la réunion de l’Assemblée générale, l’année prochaine.


Passant à la question des changements climatiques, elle a réclamé aux pays développés qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 à 50% d’ici à 2020, et de 85% à 90% d’ici à 2050.  Mme Persad-Bissessar s’est ensuite penchée sur les problèmes liés à la prolifération des armes légères et de petit calibre.  Elle a estimé que l’accord juridiquement contraignant sur les armes conventionnelles devait comporter une clause sur le commerce de ces armes, ainsi qu’un mécanisme de vérification et un régime de sanctions en cas de non-respect.  Dans les Caraïbes, a-t-elle fait savoir, les armes de destruction massive sont les armes légères et de petit calibre, a souligné le Premier Ministre.


Elle a également réclamé une action concertée pour répondre au problème du trafic de stupéfiants et a réitéré la proposition de son pays d’inscrire ce trafic parmi les compétences de la CPI.  Elle a conclu en annonçant l’intention de sa délégation de présenter à la Première Commission une résolution sur les femmes, le désarmement, le contrôle des armes et la non-prolifération.


Mme JADRANKA KOSOR, Premier Ministre de la Croatie, a estimé que le développement accéléré du monde contemporain exigeait une action concertée, une responsabilité commune et une nouvelle solidarité.  La Croatie, a-t-elle dit, contribue aux forces de maintien de la paix, de police et aux effectifs d’experts militaires des 14 missions internationales des Nations Unies, de l’OTAN et de l’Union européenne.  Le pays, a-t-elle ajouté, est prêt à offrir des conseils et ses services en matière de sécurité et de défense pour des pays sortant de conflit armé, rappelant que la consolidation de la paix était l’un des défis les plus difficiles pour les Nations Unies.  Dans ce contexte, la Croatie souhaite continuer à contribuer aux efforts dans ce domaine et est candidate pour un siège de membre au sein de la Commission de la consolidation de la paix (CCP) pour la période 2012-2013.


Mme Kosor a par ailleurs salué les « étapes concrètes » prises par certains États pour réduire leurs capacités nucléaires, et a appelé tous les États à respecter leurs engagements sur le sujet.  Elle a aussi souligné l’engagement de son pays à lutter contre le terrorisme et à prévenir cette menace.  Au cours de son mandat de deux ans au Conseil de sécurité, la Croatie a présidé le Comité contre le terrorisme.  De même, a-t-elle précisé, sous sa présidence du Conseil de sécurité, la Croatie a organisé un débat sur le sujet de la menace que constituent les actes de terrorisme à la paix et à la sécurité internationales.  En tant que membre de l’OTAN et futur pays président de l’Union européenne, la Croatie est fortement engagée dans les opérations de maintien de la paix et de la stabilité dans les régions du sud-est de l’Europe, a-t-elle dit, appelant à « une perspective euro-atlantique » pour les États de la région.  Il faut appliquer les principes initiaux de l’Union européenne, a-t-elle insisté, citant la coopération, le dialogue et le respect mutuel.  Elle a mis en exergue, dans cette perspective, l’accord entre la Croatie et la Slovénie sur leur frontière commune ainsi que la résolution sur le Kosovo adoptée par acclamation par l’Assemblée générale. Mme Kosor a en outre souligné que son pays appuyait le travail du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et saluait la stratégie de sortie du Tribunal. 


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a estimé que le monde actuel nécessitait l’engagement de tous de travailler ensemble.  L’ONU joue un rôle clef pour remplacer le désespoir par la prospérité, a-t-il estimé.  Il a affirmé que l’Afghanistan était fermement engagé à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), mais que des défis liés au terrorisme, entre autres, rendait la tâche difficile.  « Malgré nos efforts, les terroristes continuent d’infiltrer nos frontières et de nuire à notre population », a-t-il dit.  Pour gagner cette guerre, il faut regarder au-delà des villages afghans pour démanteler les réseaux mondiaux.  C’est un phénomène mondial qui exige la coopération des fora concernés, a fait savoir le Ministre, pour ensuite faire part de l’engagement de l’Afghanistan à lutter contre ce fléau.


M. Rassoul a ensuite indiqué qu’une jirga de la paix consultative avait été convoquée au printemps dernier afin de relancer un processus représentatif de paix et de réconciliation.  La jirga a engagé les Taliban à mettre un terme à la violence et a mis sur pied une structure pour vieller à la bonne réintégration des anciens combattants, a-t-il notamment expliqué.  Évoquant les Conférences de Londres et de Kaboul sur l’Afghanistan, il s’est dit convaincu que son gouvernement réussirait à concerter ses efforts pour lutter contre les terroristes ainsi que pour mener le programme de réforme promis par le Président Karzaï.  Il a de plus souhaité que les Forces de sécurité afghanes assument un plus grand rôle dans la sécurité du pays.  Le peuple afghan aspire à un avenir meilleur, mais le lien insidieux entre le terrorisme et le trafic de stupéfiants menace de déstabiliser la région, a-t-il dit.  Il a indiqué que des mesures supplémentaires seraient lancées pour réduire la production et la consommation de pavot.  L’Afghanistan, a-t-il ajouté, pourrait jouer un rôle clef dans le transit commercial de la région.  Il a ensuite passé en revue plusieurs accords signés entre l’Afghanistan et ses voisins dans ce domaine.  Le Ministre a ensuite eu un mot sur la Palestine et s’est dit encouragé par la reprise des pourparlers directs.


M. SAMUEL SANTOS LÓPEZ, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a attribué au capitalisme mondial la responsabilité des crises profondes auxquelles le monde fait face.  Les pays pauvres, a-t-il dit, peuvent démasquer ceux qui les ont conduits au bord de l’extinction par soif d’argent, de pouvoir et par égoïsme.  Le Nicaragua est opposé à la guerre comme moyen de résoudre les conflits entre États et de s’approprier les ressources de la planète.  Le Ministre a estimé que l’établissement de bases militaires sur le sol latino-américain menaçait la stabilité politique des nations.  Il y a, au contraire, une relation étroite entre désarmement et développement.  Le développement doit être centré sur l’être humain, tandis que les ressources dégagées par le désarmement doivent garantir nos objectifs nationaux de développement social.  Le Nicaragua souhaite que le monde aboutisse à un désarmement nucléaire complet dans un climat de confiance et de solidarité.  Il appuie le droit inaliénable des parties au Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  S’agissant de l’Iran, M. Santos López considère que la déclaration tripartite –Brésil, Turquie, Iran– constitue une alternative vers la paix régionale et mondiale.


Le Ministre a souligné la nécessité de démocratiser l’ordre mondial, à commencer par l’ONU et le Conseil de sécurité.  « Nous avons pris la décision historique de créer la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes »,  a-t-il indiqué, et « l’Alliance bolivarienne des peuples de nos Amériques est à l’avant-garde du processus de changement ».  Le Nicaragua s’est également joint au peuple de Porto Rico pour brandir la « bannière de son indépendance injustement violée ».  Le blocus criminel des États-Unis contre Cuba doit être levé immédiatement, a poursuivi M. Santos López, qui a en outre exprimé sa solidarité avec le peuple argentin dans sa revendication de souveraineté sur les Îles Malouines.  « Le Sommet de Copenhague sur le changement climatique nous a fait perdre notre temps », a déploré par ailleurs le Ministre.  Il a espéré que les pays arriveront unis à Cancún, au Mexique, pour parvenir à des accords qui inverseront en partie le mal, et trouver la voie pour rétablir l’équilibre entre l’homme et la planète Terre.  Évoquant la situation intolérable de centaines de millions de personnes affamées dans le monde et de la dizaine de millions d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année dans les pays en développement, M. Santos Lopez a demandé aux pays développés d’honorer leurs engagements pour mettre fin à cette souffrance.     


M. PETER SHANEL AGOVAKA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Îles Salomon, a salué le travail des 400 observateurs nationaux et internationaux, qui, grâce à la coordination du Bureau des affaires politiques des Nations Unies et du PNUD, ont supervisé les élections nationales du mois dernier aux Îles Salomon.  Les recommandations de réformes électorales que ces observateurs ont proposées seront dûment prises en compte pour l’amélioration du système électoral national, a assuré le Ministre.  Il a souligné que chaque pays devait décider du type et de la forme de démocratie qu’il adopte, car « la démocratie ne peut pas être imposée ». 


C’est la raison pour laquelle les Îles Salomon préfèrent le dialogue aux sanctions et à la confrontation avec Fidji, et appuient les efforts de Fidji pour déterminer son avenir.  Rappelant la présence de la Mission d’assistance régionale aux Îles Salomon (RAMSI), qui existe depuis 7 ans, le Ministre a expliqué que le cadre de partenariat actuel favorise une plus grande cohérence et une meilleure prévisibilité de la coopération en matière de développement.  Il a cependant souligné que si les relations avec RAMSI ont permis de créer une stabilité politique et financière, les causes profondes du conflit n’ont toujours pas été réglées, notamment les questions liées à la tolérance et au respect des différentes cultures.  Le Ministre a assuré que son gouvernement était déterminé à s’occuper de ces questions. 


Abordant la menace des changements climatiques, le Ministre a insisté sur l’urgence de parvenir à un accord international juridiquement contraignant à la Conférence de Cancún.  En tant que PEID, les Îles Salomon se rallient à l’appel visant à limiter l’augmentation de la température en deçà de 1,5ºC et à réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.  Le Ministre a rappelé que cette année, huit des petits États insulaires du Pacifique, dont les Îles Salomon, avaient décidé de coordonner la gestion et la conservation des stocks de thon.  Il a regretté que les engagements internationaux en faveur du Programme d’action de la Barbade restent décourageants alors même que la situation des PEID est de plus en plus vulnérable.


M. MICHEÁL MARTIN, Ministre des affaires étrangères de la République d’Irlande, a rappelé la nécessité de tenir les engagements pris pour protéger les plus vulnérables des effets de la récession actuelle.  Il est impératif, a-t-il dit, que les pays développés et ceux en développement mènent un examen rigoureux des actions qui ont véritablement contribué à la lutte contre la pauvreté.  Nous avons besoin de nous concentrer plus clairement sur les secteurs clefs, a déclaré le Ministre, qui a également appelé à ce qu’une action ferme soit entreprise contre la menace du changement climatique.


M. Martin a d’autre part mis l’accent sur la nécessité d’une réforme des Nations Unies, en particulier celle du Conseil de sécurité, afin que les structures de ce dernier reflètent les objectifs et les réalités du XXIe siècle.  Le système régissant la répartition des dépenses doit refléter le principe de la capacité de payer, a-t-il ajouté.


S’agissant du processus de paix dans le Moyen-Orient, l’expérience de l’Irlande du Nord a montré que le progrès politique ne peut se faire qu’à travers le dialogue, a déclaré M. Martin.  Une grande modération pendant la durée des pourparlers serait un modeste prix à payer pour une paix durable, a dit le Ministre, qui a déploré la décision israélienne de ne pas proroger le moratorium sur les colonies de peuplement.  Nous ne devons pas oublier le sort de Gaza, où les conditions de vie sont simplement inacceptables.  Le travail vital de relèvement et de reconstruction doit être facilité, ainsi que les exportations de Gaza, a dit M. Martin. 


Le Ministre irlandais a exprimé son inquiétude en l’absence de progrès sur la question du programme nucléaire iranien.  Il a appelé le Gouvernement iranien à se conformer aux conditions clairement énoncées dans de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).


M. Martin a enfin exprimé l’espoir que toutes les parties soudanaises continueront d’apporter leur soutien aux efforts des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour.  Il a également appelé pour une libération immédiate et sans condition d’Aung San Suu Kyi en Birmanie.


M. MAMADOU TANGARA, Ministre des affaires étrangères de la Gambie, de la coopération internationale et des Gambiens de l’extérieur, a déclaré qu’en l’absence d’actions pour mettre en œuvre une réforme des Nations Unies, la légitimité des actions de cette organisation était en question.  Il est temps d’arrêter de consigner l’Afrique à un statut de seconde classe, a-t-il dit, appelant à une redéfinition des rôles de l’Afrique et de l’Asie sur une base d’équité et de justice, et non pas en fonction de la puissance économique ou militaire.  Les Nations Unies ont été créées pour unifier le monde, non pour le diviser, a dit M. Tangara.  Le droit pénal international et ses institutions ont un rôle crucial à jouer dans un monde où dominent l’abus de pouvoir et la violation des droits de l’homme par le biais de guerres illégitimes et autres formes d’intervention excessive.  Le représentant gambien a demandé à ce que les sanctions imposées par le Conseil de sécurité, qui ont un effet négatif sur les vies et le bien-être de personnes innocentes, soient levées immédiatement.


L’Afrique a été un perpétuel objet d’exploitation, de marginalisation et d’humiliation, a poursuivi le Ministre, et des tentatives sont constamment faites pour tromper le peuple africain et lui faire accepter des concepts étrangers à sa culture politique.  Le concept de gouvernance mondiale doit aller au-delà des systèmes politiques pour englober les stratégies employées pour contrôler les pays fragiles.  La bonne gouvernance doit imprégner les structures financières telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), a déclaré M. Tangara.  Le Ministre a observé que l’Afrique de l’Ouest était la cible des trafiquants de drogues, qui tiennent certains États de la région pratiquement en otage.  Les dangers des narcotiques transcendent les frontières, et les Forces de sécurité de la Gambie sont fermement engagées dans ce combat.  M. Tangara s’est par ailleurs élevé contre l’islamophobie, et a mis en garde l’Occident contre les actions d’une petite minorité qui maltraitent le Coran et menacent même de le brûler.  Le représentant gambien a enfin plaidé en faveur de l’admission de la République de Chine (Taiwan), qui contribue immensément à la communauté internationale à travers le commerce, l’investissement, le transport aérien, la finance, la technologie et la protection de l’environnement.  Il a également appelé à la fin de l’embargo américain contre Cuba.


M. MANUEL SALVADOR DOS RAMOS, Ministre des affaires étrangères et des communautés de Sao Tomé-et-Principe, a appelé au renforcement du rôle des Nations Unies en matière de prévention et de règlement des conflits, de promotion de la paix et de l’appui au développement.  Cela suppose, selon lui, une réforme du Conseil de sécurité.  Le Ministre a engagé la communauté internationale à faire pression sur les parties concernées par le conflit au Sahara occidental à poursuivre sur la voie du dialogue.  Il a également souligné que le conflit israélo-palestinien représentait potentiellement un risque d’embrasement pour tout le Moyen-Orient et une menace à la paix et la sécurité mondiales.  À cet égard, son pays encourage la reprise récente du dialogue entre Palestiniens et Israéliens, et salue l’engagement personnel du Président américain Barack Obama en vue de trouver une solution permanente à ce conflit.  En tant que pays disposant d’un long littoral, Sao Tomé-et-Principe est directement concerné par les nouvelles menaces internationales comme la piraterie, le crime transnational et le trafic de drogues.  Par conséquent, le pays accorde un intérêt particulier aux organisations régionales et aux mécanismes de prévention et de gestion des conflits pour assurer la paix et la sécurité en Afrique centrale. 


En tant que petit État insulaire en développement, Sao Tomé-et-Principe milite en faveur d’un nouvel accord sur le commerce international équitable et pour la signature d’une Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il a également appelé à un esprit nouveau de partenariat en matière de développement, et à des efforts renouvelés en termes d’aide publique au développement.  Le Ministre a rappelé que son pays avait enregistré des progrès notables en termes d’éducation et de santé, y compris une baisse de la mortalité infantile et de la prévalence du VIH/sida et du paludisme.  Il a cependant reconnu que beaucoup restait à faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour avoir d’ores et déjà subi les conséquences néfastes des changements climatiques sur la production agricole et, partant, sur la sécurité alimentaire, le Gouvernement de Sao Tomé-et-Principe espère pouvoir compter sur la collaboration de la communauté internationale et des organismes spécialisés des Nations Unies, a-t-il déclaré. 


M. ANTOINE GAMBI, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et de la francophonie de la République centrafricaine, a noté qu’aux conflits armés touchant pratiquement tous les continents venaient s’ajouter les crises alimentaire, énergétique et financière qui, a-t-il dit, rendant de plus en plus précaire la vie des populations les plus vulnérables.  Il s’est dit convaincu que la prévention des conflits et leur règlement par des moyens pacifiques constituaient le gage le plus sûr pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Le Ministre a estimé que la coopération internationale de lutte contre la faim devait privilégier une approche fondée sur le soutien à l’agriculture, en lieu et place de l’assistance alimentaire qui ne devrait répondre que de manière ponctuelle à des circonstances exceptionnelles.  M. Gambi a précisé que dans son pays, 72% des personnes pauvres et souffrant de la faim vivaient dans les zones rurales où l’agriculture joue un rôle primordial.  Le Ministre a fait savoir que le taux de scolarisation au primaire était de 55% dans son pays et, il a invité les partenaires au développement à soutenir le plan de développement de la République centrafricaine.


M. Gambi a plaidé pour une pleine représentation de l’Afrique dans les organes de prise de décision et plus particulièrement au Conseil de sécurité.  Il a ajouté que toute réforme viable au Conseil de sécurité devait prendre en compte le poids politique et numérique de l’Afrique à l’Assemblée générale.  S’agissant de son pays, le Ministre a noté que le programme de désarmement des ex-combattants connaissait des avancées appréciables dans la partie nord-ouest et au centre du territoire.  Néanmoins, la sécurité reste un problème dans le nord-est du fait du conflit du Darfour, tandis que le sud-est est aussi victime de l’incursion des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA).  Cette situation entraîne des déplacements de populations des campagnes vers les centres urbains, a noté M. Gambi.  Il a aussi rappelé que le mandat de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) arrivait à terme le 31 décembre 2010, lançant ainsi un appel à la communauté internationale en vue d’une assistance dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des Forces armées centrafricaines, qui devront prendre le relais pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité dans le pays.


M. MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Brunei Darussalam, a déclaré que la sécurité, le progrès et le développement relèvent de la responsabilité individuelle des pays.  Toutefois, a-t-il souligné, le débat de l’Assemblée générale sur les OMD a démontré que de nombreux enjeux auxquels font face les pays vont au-delà de la sphère nationale voire régionale.  Nous avons besoin d’aide et de compétences et c’est ce que les Nations Unies nous offrent, s’est-il réjoui, en se félicitant particulièrement de l’aide de l’Organisation mondiale de la santé pendant l’épidémie de grippe A H1N1.  Sans les fonds et programmes, le rôle de l’ONU dans la gouvernance globale serait au mieux une idée ou des mots creux. 


M. OLDEMIRO MARQUES BALÓI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a expliqué que grâce à sa stabilité politique, le Mozambique avait entamé une reforme globale de son service public et du processus de décentralisation de son administration.  Cette stabilité sociopolitique, cumulée à une bonne gestion macroéconomique, et soutenue par une législation en matière d’investissements attractive, a contribué à la mise en place de conditions appropriées pour la promotion de la croissance économique et le développement durable, a-t-il souligné.  La lutte contre la pauvreté, a-t-il insisté, exige de s’attaquer simultanément aux autres défis que représentent les changements climatiques, la crise énergétique et l’insécurité alimentaire, qui touchent particulièrement les pays en développement.  Faire face aux changements climatiques doit continuellement être une priorité, et la question doit être abordée de façon globale, aux niveaux national, régional et international, a-t-il maintenu.  Les États d’Afrique subsaharienne touchés par les effets de ces changements climatiques ne possèdent pas les ressources financières requises pour entreprendre les mesures d’atténuation des effets des changements climatiques, a souligné le Ministre, avant de réaffirmer l’engagement de son pays à travailler de façon concertée avec les partenaires internationaux et l’ONU sur cette question.


M. Balói a également souligné la nécessité de renforcer le rôle de l’ONU en matière de gouvernance mondiale, en lui octroyant les ressources adéquates et l’autorité appropriée à sa responsabilité mondiale qui est de trouver des réponses aux besoins planétaires croissants.  C’est dans ce contexte qu’il a plaidé pour la mise à disposition de ressources et de l’autorité suffisante à l’Assemblée générale de l’ONU, afin de lui permettre d’assumer ses responsabilités au nom de la communauté internationale.  De même, a-t-il souhaité l’octroi de sièges permanents au Conseil de sécurité à l’Afrique.  Il a conclu en défendant la nécessité de trouver une solution durable au problème du Sahara occidental.


M. BHIM BAHADUR RAWAL, Ministre des affaires intérieures du Gouvernement du Népal, a déclaré que les engagements exprimés par les leaders la semaine dernière ont fait renaître l’espoir que le monde sera différent en 2015.  Il a également souhaité que la réforme des Nations Unies sera poursuivie de façon systématique afin d’améliorer la stature mondiale de l’Organisation.  Les réalités du monde contemporain exigent un changement dans la composition et les méthodes de travail du Conseil de sécurité, a ajouté le représentant népalais, qui s’est également prononcé en faveur d’un plus grand rôle pour le Conseil économique et social.  Il a présenté la candidature du conseiller de son Premier Ministre pour le processus de paix et les affaires internationales à la présidence de la soixantième-sixième session de l’Assemblée générale. 


Évoquant le cas du Pakistan voisin, qui a souffert des pertes tragiques à la suite des inondations récentes, ainsi que celui d’Haïti, M. Rawal a affirmé que le changement climatique représentait une menace multidimensionnelle contre l’écologie mondiale et la civilisation humaine.  Le Népal, qui fait partie des pays les moins avancés (PMA) et qui, de surcroît, est dépourvu de littoral, est extrêmement vulnérable au changement climatique, a-t-il dit.  Le réchauffement climatique a accéléré la fonte des neiges dans l’Himalaya népalais et deux douzaines de lacs peuvent rompre à tout moment, infligeant des pertes énormes. Les pays comme le Népal ont un impact minimal sur le changement climatique, mais ils en subissent les conséquences de façon disproportionnée.  Nous ne pouvons pas attendre éternellement, a dit le Ministre. 


M. Rawal a constaté que les réponses internationales aux besoins et problèmes des PMA ont eu un succès limité.  Les PMA sont à la traîne quand il s’agit des objectifs liés au développement.  Ces problèmes ne peuvent être surmontés sans un nouveau partenariat mondial pour le développement. Les Nations Unies accueilleront la quatrième Conférence sur les PMA à Istanbul l’an prochain, a rappelé le représentant, qui a souhaité que la conférence débouche sur des résultats concrets.  


Le Népal est en train de traverser une période de transition ardue, a noté M. Rawal.  Nous avons fait un long chemin depuis juin 2006, lors du début du processus de paix.  La prochaine étape importante sera l’établissement d’une nouvelle constitution pour la jeune république, a dit le Ministre, qui a informé l’Assemblée d’un accord entre le Gouvernement et le Parti communiste du Népal (maoïste) pour compléter le processus d’intégration et de réhabilitation des ex-combattants maoïstes.


M. Rawal a enfin fait part des efforts en cours pour relancer l’économie, en particulier la célébration de l’année du tourisme népalais en 2011.  Le Népal espère mettre en place des mesures de relance ambitieuses, avec le soutien de la communauté internationale.


M. KALOMBO MWANSA, Envoyé spécial du Président et Ministre de la défense de la Zambie, s’est félicité de la tenue du Sommet sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et a invité les partenaires au développement à honorer leurs engagements afin que les objectifs fixés pour 2015 soient atteints dans les temps.  Il a expliqué que certaines des mesures prises par son pays pour combattre la faim et la pauvreté avaient permis à des familles paysannes pauvres d’améliorer leur productivité et a annoncé que la récolte de maïs, principale production du pays, avait atteint cet année un niveau record, qui devrait permettre d’assurer la sécurité alimentaire et d’augmenter les revenus des agriculteurs.


Toutefois, a averti le Ministre, les conséquences du changement climatique représentent des menaces graves pour l’agriculture et la production alimentaire en général ».  Selon lui, le débat sur le changement climatique ne doit pas perdre de vue la nécessité d’aider des pays en développement comme la Zambie à se doter de capacités nationales.  Sans cette assistance, la Zambie  continuera de connaître la faim et la pauvreté, a affirmé M. Mwansa.  Il s’est également dit inquiet de la perte de biodiversité, mais a estimé que celle-ci ne pourrait être préservée que si chacun renforçait ses efforts pour atteindre les OMD et les autres objectifs de développement internationalement agréés.


Le Ministre a en outre estimé que le commerce illicite des armes légères menaçait la sécurité et retardait le développement socioéconomique.  La Zambie plaide donc en faveur d’un traité international fort et contraignant sur le commerce des armes et apporte tout son appui à la convocation d’une conférence des Nations Unies en 2012 pour adopter une convention en ce sens.  La Zambie souhaite par ailleurs une réforme du Conseil de sécurité qui permette à l’Afrique de disposer d’au moins deux postes permanents.  Par ailleurs, il a appelé la communauté internationale à fournir une assistance financière à son pays pour lui permettre d’assumer ses responsabilités et de fournir des servies de base aux réfugiés.  Il a en outre appelé l’attention sur le sort du nombre croissant de personnes déplacées, notamment en Afrique.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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