AG/10999

Assemblée générale: les pays africains proposent des pistes pour renforcer le rôle de l’ONU dans la gouvernance mondiale

 

Forts de la performance de leur continent dans une économie mondialisée, les chefs d’État africains ont aujourd’hui proposé des pistes pour renforcer le rôle de l’ONU dans la gouvernance mondiale, thème du débat général que l’Assemblée générale a entamé hier. 

Les leaders d’Afrique se sont d’abord attardés sur leur succès.  Mon pays se redresse, a clamé la Présidente libérienne, Ellen Johnson–Sirleaf, qui a dévoilé l’ambition de faire du Libéria un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030.  C’est un objectif ambitieux mais nous sommes déterminés, a-t-elle prévenu, avant que son homologue ougandais ne se réjouisse car « le nuage de l’afro-pessimisme est en train de se dissiper ». 

Certains groupes en Occident, s’est enorgueilli Yoweri Kaguta Museveni, commencent même à évoquer les « lions africains » dans une comparaison avec les « tigres asiatiques » du passé.  Mais quid du rôle de l’ONU dans ces performances? 

Le Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a tranché: « la question n’est pas de savoir si l’Organisation a concouru à l’amélioration de la gouvernance mondiale mais plutôt de s’attacher à rendre son action plus utile et plus efficace dans les bouleversements inédits qui agitent le monde ».

Si le Président de la Namibie, Hifikepunye Pohamba, s’est montré confiant en arguant de l’universalité de l’ONU qui ferait d’elle la structure la plus à même de réformer, par exemple, le système économique international, son homologue du Rwanda s’est montré plus sceptique.

Paul Kagamé a estimé que l’ONU doit d’abord changer.  Il l’a accusée d’être devenue une Organisation reflétant un monde divisé entre ceux qui chériraient les valeurs louables des droits et des libertés et ceux auxquels il faudrait les enseigner.  Il a appelé à un débat entre ces deux catégories de pays pour retrouver les idéaux de l’Organisation et éviter ainsi d’en faire un instrument au service des puissants.

Sommes-nous disposés, s’est interrogé le Président sénégalais, à définir un nouvel ordre mondial au sein duquel l’Afrique et les puissances émergentes joueront pleinement le rôle que leur confèrent les mutations en cours?  Oui, a semblé répondre Nicholas Clegg, Vice-Premier Ministre du Royaume-Uni, dont les propos sur le nucléaire lui ont valu un droit de réponse du représentant de l’Iran. 

Décrivant un monde caractérisé par « une nouvelle géographie des puissances, une mondialisation des problèmes et une plus grande fluidité des formes d’identité », il a estimé que la nouvelle géographie des puissances et ses économies émergentes exigent la réforme des institutions internationales et, en premier lieu, les Nations Unies. 

L’ONU, a renchéri le Président nigérian, Goodluck Jonathan, doit s’adapter aux réalités du moment pour garder sa légitimité.  Il s’est attardé sur la composition du Conseil de sécurité où l’absence de l’Afrique, a-t-il insisté, n’est plus justifiée.  Le Président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a continué à douter de la volonté de certains membres permanents de partager leur droit de veto avec d’autres. 

Celui des Comores a stigmatisé leur mépris pour les résolutions de l’Assemblée générale.  Ahmed Abdallah Sambi, qui a centré son intervention sur l’île de Mayotte a, « face à la situation actuelle », demandé à l’Assemblée d’exiger de la France qu’elle reconsidère sa position par rapport à la main que lui tendent les Comores.

Quand il n’y a aucun recours devant un jugement international, quand les principales institutions ne prennent pas la peine de rendre des comptes et que le citoyen moyen a le sentiment que l’ONU ne peut rien faire pour lui, l’Organisation ne peut être vue comme crédible, pertinente ou démocratique, a prévenu le Président du Rwanda.

L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, samedi 25 septembre, à partir de 9 heures.

RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION: PRÉSENTATION PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE SON RAPPORT ANNUEL (A/65/1)

Suite du débat général

M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie, a annoncé que son pays s’était porté candidat pour devenir un membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période allant de 2012-2013.  Le Président a ensuite réaffirmé l’attachement de son pays aux droits des minorités, estimant que la question doit figurer en tête de l’ordre du jour international.  En attendant, a-t-il indiqué, la Hongrie a décidé de créer à Budapest l’Institut Tom Lantos, centre international pour la promotion des droits de l’homme et la propagation des valeurs de la tolérance. 

Le Président, qui s’est attardé sur les questions de politique étrangère, a dénoncé toutes formes de terrorisme.  Près d’une décennie après les attentats à New York, il a jugé que « l’horrible déclaration faite hier par un des orateurs sur cet évènement tragique est tout simplement inacceptable et défavorable à la noble cause de la compréhension mutuelle et du dialogue entre les religions et les civilisations ».

Venant à la région des Balkans, le Président a dit « respecter » l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’indépendance du Kosovo.  La Hongrie promet d’encourager un dialogue direct entre les pays et les communautés de la région.  Le Chef d’État a, en revanche, déploré la décision prise par l’Assemblée nationale de reporter sa décision sur la résolution relative à la participation de l’Union européenne au travail des Nations Unies.  La Hongrie, qui prendra la tête de la présidence tournante du Conseil européen au premier semestre de 2011, a un intérêt particulier à trouver une solution permettant à l’Union européenne de contribuer de manière plus efficace aux activités des Nations Unies. 

Mme CRISTINA FERNÁNDEZ, Présidente de la République argentine, a tout d’abord commenté l’actuelle crise économique, affirmant que si cette crise était née dans les pays développés, les pays en développement étaient en revanche à l’origine de la reprise économique actuelle.  Elle a indiqué qu’en 2001, l’Argentine avait subi une crise économique très semblable à la crise actuelle, mais qu’elle avait pu la surmonter grâce à des mesures politiques pertinentes. 

Huit ans plus tard, le taux de pauvreté a chuté et le pays a enregistré le taux de croissance économique le plus élevé de son histoire, s’est félicitée la Présidente, précisant qu’il se situait aux alentours de 9%.  Elle a notamment expliqué que l’Argentine avait adopté une politique de rationalisation des réserves, concept qui est actuellement à l’étude au niveau du G-20, afin de s’acquitter de sa dette.  Pour la Présidente, il est urgent d’avoir une législation mondiale en matière de fonds et de réformer le système financier international.

La Présidente a ensuite abordé la question des changements climatiques et la prochaine Conférence de Cancún. « Il n’est pas juste que les pays en développement aient à assumer le fardeau environnemental qui résulte des activités des pays développés lesquels refusent de faire face à leur responsabilité », a-t-elle affirmé.  Il faut repenser les objectifs de la communauté internationale, a-t-elle dit.

La Présidente a rappelé que son pays avait également été victime, en 1992 et 1994, d’actes terroristes perpétrés par des ressortissants iraniens.  En dépit du fait que le système argentin garantit un procès équitable, la demande d’extradition que le pays a présentée au régime iranien est restée lettre morte, a-t-elle regretté.  S’adressant directement à la République islamique d’Iran, elle lui a proposé de choisir un pays tiers où pourrait se dérouler le procès et ce, avec le suivi de l’ONU.  « Il faut en finir avec les excuses de non-neutralité et les tergiversations qui empêchent la traduction en justice des auteurs de crimes, en prétextant un prétendu manque d’impartialité », s’est-elle impatientée. 

La Présidente Fernández a ensuite réitéré la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malouines et a dénoncé la position du Royaume-Uni sur ce dossier.  Comment peut-on avoir une souveraineté sur un territoire qui se trouve à des milliers de kilomètres du sien et où la population a été transplantée, s’est-elle demandée.  Commentant les exploitations « offshore » de ressources pétrolières par le Royaume-Uni, elle a évoqué la possibilité d’une catastrophe écologique, car ce territoire échappe actuellement au contrôle de l’Argentine.

Mme Fernández a ensuite réclamé la révision de la structure actuelle du Conseil de sécurité.  Le Conseil a perdu de sa fonctionnalité car il n’est plus adapté aux dangers d’aujourd’hui, a-t-elle avancé.  Elle a notamment confié que le volet des Malouines n’a pu être résolu parce que les membres permanents du Conseil de sécurité s’y sont refusés.

M. NICHOLAS CLEGG, Vice-Premier Ministre du Royaume-Uni, a déclaré que le monde doit apporter des réponses adéquates aux nouveaux défis que sont la nouvelle géographie des puissances, la mondialisation des problèmes et une plus grande fluidité des formes d’identité.  La nouvelle géographie des puissances exige, a estimé le Vice-Premier Ministre, la réforme des institutions internationales et en premier lieu, les Nations Unies, en particulier le Conseil de sécurité.  M. Clegg a soutenu l’accession du Brésil, de l’Inde, de l’Allemagne et du Japon à un siège permanent au Conseil de sécurité ainsi que pour l’Afrique.  Il a aussi plaidé pour que soit mieux représenté, à l’Assemblée générale, le rôle vital de l’Union européenne dans la promotion du développement et de la prospérité.

Toujours dans le contexte de la nouvelle géographie des puissances, le Vice-Premier Ministre a parlé du terrorisme, du droit pénal international et du nucléaire.  Il a regretté, « une nouvelle fois », que la grande préoccupation de la communauté internationale qu’est le nucléaire, ait été contournée par les propos « bizarres, offensifs et assoiffés de publicité » du Président iranien, hier à cette tribune. 

Après avoir demandé l’élargissement du commerce international, le Vice-Premier Ministre s’est attardé sur la question de la mondialisation des problèmes.  « Le monde doit s’habituer à l’idée de problèmes sans frontière », a-t-il déclaré.  En l’occurrence, le maintien de la paix ne saurait suffire, il faut consolider cette paix, a-t-il plaidé.  M. Clegg a souligné qu’en dépit des contraintes budgétaires, son pays ne reculera pas et transposera en loi sa décision d’octroyer 0,7% de son PNB à l’aide publique au développement d’ici à 2013.

Le Vice-Premier Ministre a conclu sur la question de la fluidité des idées en arguant qu’aujourd’hui gagner la guerre des idées est aussi important que les victoires militaires.  Les valeurs « libérales » d’égalité, de droit et d’autodétermination n’appartiennent à aucune nation car elles sont universelles et au cœur de la Charte. 

M. Clegg a déclaré que son pays fondait sa politique étrangère sur les trois nouveaux défis qu’il a expliqués, en particulier sa stratégie de défense et sa politique de sécurité.

M. ALI BONGO ONDIMBA, Président de la République gabonaise, a rappelé que depuis bientôt un an, il avait engagé son pays dans un vaste chantier de réformes économique, sociale et politique avec pour socle la valorisation du patrimoine environnemental, la promotion d’un tissu industriel et la dynamisation du secteur des services.  M. Bongo a indiqué que son pays vient de conclure avec le Brésil et la France, un partenariat visant l’installation d’une station d’images satellites pour le suivi du couvert forestier du bassin du Congo, soit plus de 2 millions de kilomètres carrés de forêts équatoriales humides.

Saluant le rôle des Nations Unies dans la gouvernance du monde, le Président a proposé une nouvelle approche de gestion des conflits, en prônant une philosophie « d’imposition de la paix » et une culture de la prévention.  La quête de la paix et de la sécurité demeure en Afrique la préoccupation de tous les instants, a rappelé le Président, citant à titre d’exemple les incertitudes liées au référendum du Sud-Soudan.  Pour lui, l’espoir de règlement politique d’une épineuse préoccupation de portée régionale, côtoie la crainte de balkanisation d’un continent qui n’a que trop souffert de divisions. 

Il a déclaré que les enjeux du Soudan préfiguraient peut-être un cycle du destin de l’Afrique de demain et a saisi l’occasion pour lancer un appel à la communauté internationale à se mobiliser en faveur du succès de ce référendum.  Abordant la situation en RDC, il a invité les pays de la région et la communauté internationale à soutenir les efforts du Gouvernement congolais dans sa détermination à assurer la sécurité et la stabilité sur son territoire.  Enfin, s’agissant de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Niger et de Madagascar, M. Bongo a exhorté la communauté internationale à les accompagner dans l’organisation d’élections libres et démocratiques. 

Pour ce qui est du processus de paix au Moyen-Orient, autre source de préoccupation majeure de la communauté internationale, M. Bongo a salué la reprise des négociations et a formé le vœu de voir ces consultations se poursuivre et aboutir à la création d’un État palestinien vivant côte à côte avec Israël, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.

S’il s’est félicité de ce que la communauté internationale ait pris conscience de la « nécessité urgente » de trouver une solution au problème du Moyen-Orient, en particulier la question de Palestine, M. MICHEL SLEIMAN, Président de la République libanaise, a prévenu qu’il sera impossible, comme l’expérience l’a montré, de trouver une issue permanente sans une solution « juste et globale » traitant de tous les aspects du conflit, l’exercice d’une réelle pression sur les protagonistes et sans le rejet de toute installation de camps de réfugiés palestiniens dans les pays arabes. 

Le Liban, a réitéré le Président, n’acceptera aucune forme d’installation de réfugiés palestiniens sur son territoire, compte tenu de l’impact qu’il pourrait avoir sur la sécurité et la stabilité du pays.  La question des réfugiés palestiniens ne saurait être résolue dans des négociations israélo-palestiniennes, en ignorant le Liban et d’autres pays hôtes concernés.  C’est à la communauté internationale, a rappelé le Président, que revient la responsabilité d’assurer le bien-être des réfugiés palestiniens, en augmentant les contributions à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Le Président a ensuite dénoncé les violations d’Israël à la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité sur le retrait de toutes les troupes étrangères du territoire libanais.  Nous nous réservons le droit, a-t-il averti, de récupérer ou de libérer nos territoires occupés par toutes les voies légitimes à notre disposition.  Il a aussi demandé un plus grand appui technique et financier au déminage des mines et bombes à sous-munitions dispersées par Israël lors de l’agression de 2006, entre autres.  M. Sleiman a promis de n’épargner aucun effort pour amener Israël à octroyer des indemnisations pour toutes les pertes et dégâts causés au cours de ces agressions. 

Le Président a aussi réaffirmé le droit du Liban à exploiter ses richesses en eau, en pétrole et en gaz naturel, dans les limites de la carte que son gouvernement a soumis au Secrétariat de l’ONU en juillet 2010.  Il n’a pas manqué de souligner l’importance de la coopération et de la coordination entre l’armée libanaise et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). 

M. ABDOULAYE WADE, Président de la République du Sénégal, a évoqué le thème de cette soixante-cinquième session, consacré à « la place de l’ONU dans la gouvernance mondiale ».  À son avis, la question n’est pas de savoir si l’Organisation a concouru à l’amélioration de la gouvernance mondiale mais plutôt comment rendre son action plus utile et plus efficace dans les bouleversements inédits qui agitent le monde.  « Sommes-nous disposés à définir un nouvel ordre mondial au sein duquel l’Afrique et les puissances émergentes joueront pleinement le rôle que leur confèrent les mutations en cours? ».  Après 65 ans d’existence, le système des Nations Unies reste encore marqué par l’héritage d’une période historique close, la Charte de l’Organisation portant en elle-même les stigmates de l’après-guerre et les préjugés coloniaux.

La réforme du Conseil de sécurité se négocie depuis 17 ans sans une perspective réelle de consensus.  « Si nombre de décisions du Conseil de sécurité sont aujourd’hui contestées et leur mise en œuvre défaillante, c’est parce qu’elles sont perçues par la grande majorité des États Membres plus comme l’expression d’intérêts nationaux que la traduction d’un mandat au nom de la communauté des Nations », a souligné M. Wade.  Il n’est pas possible de concevoir un rôle crédible pour l’ONU dans la gouvernance mondiale sans que l’Afrique, qui compose plus du quart de ses effectifs et occupe 70% des questions à l’ordre du jour du Conseil, ne dispose d’un siège permanent.  Le Sénégal a proposé qu’il soit octroyé à ce continent un siège permanent avec droit de veto.

Par ailleurs, le Président a jugé que la Cour pénale internationale (CPI) ne sera jamais crédible si le Président du Soudan doit être le seul poursuivi avec « un empressement suspect ».  La CPI doit refléter les principes agréés par les Nations Unies dans les domaines des droits de l’homme: l’universalité, l’objectivité, la non-sélectivité et l’impartialité.

S’agissant de la gouvernance économique mondiale, le Sénégal, avec d’autres, cherche à mettre en place un cercle indépendant de spécialistes de très haut niveau, pour se placer en amont du G-8 et du G-20 et apporter aux chefs d’État et de gouvernement ses réflexions sur les sujets qu’ils évoquent.  Pour parer à la hausse brutale des prix agricoles, M. Wade a proposé la mise en place d’un mécanisme institutionnel adéquat, associant pleinement les producteurs, afin d’établir une gouvernance mondiale des produits agricoles tenant compte des intérêts des producteurs et des consommateurs.  Ce sera l’objet du deuxième Forum Dakar agricole, après celui de 2005, que le Sénégal accueillera en janvier-février 2011.

Le Sénégal poursuit ses efforts de protection de l’environnement, notamment dans le cadre du projet d’édification de la grande muraille verte le long de la zone sahélo-saharienne, de Dakar à Djibouti.  S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, M. Wade a souligné que l’approche quantitative qui ne voit le développement qu’en termes de financement est insuffisante.  Il a cité un certain nombre d’initiatives mises en œuvre au Sénégal qui montrent la nécessité de recourir à l’innovation pour réaliser les OMD.

En sa qualité de Président en exercice de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), le Président a mis l’accent sur la recrudescence de l’islamophobie dans certains milieux.  Il a souhaité que chacun comprenne que l’islam et les musulmans ne sont les ennemis de personne.  « L’islam est une religion du juste milieu, qui enseigne la modération, exhorte au bien, prêche le respect de la diversité et la coexistence paisible entre les peuples, quelles que soient leurs obédiences. »

Mme TARJA HALONEN, Présidente de la République de Finlande, a déclaré que les changements climatiques et la récente crise économique et financière ainsi que la sécurité alimentaire sont trois questions qui appellent au changement.  Le monde a besoin d’une approche du développement qui est économiquement, socialement et écologiquement viable, s’est-elle expliquée.  Paraphrasant le mahatma Gandhi, elle a dit: « le monde a assez pour répondre aux besoins de chacun mais pas assez pour satisfaire l’avidité de tous ».

La Présidente a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’un accord climatique ambitieux.  Pour arriver à notre objectif, a-t-elle conseillé, il faut mobiliser les ressources nécessaires, s’assurer d’une coopération impliquant les États, les organisations non gouvernementales (ONG), le secteur privé et les citoyens ordinaires, en sachant que les solutions durables aux défis mondiaux ne peuvent être trouvées sans une participation active des femmes aux processus de prise de décisions à tous les niveaux.

Dans ce contexte, elle s’est dite honorée de coprésider le Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur la durabilité aux côtés du Président sud-africain, Jacob Zuma.  Elle s’est aussi dite encouragée par les discussions de cette semaine et la création d’ONU-femmes qui contribuera à la promotion des droits des femmes dans le monde.

Mme Halonen a ensuite réaffirmé la valeur de la trinité paix et sécurité; développement et droits de l’homme avant de demander que la protection des droits de l’homme soit intégrée dans les efforts de consolidation de la paix et la gestion des crises à l’échelle mondiale.  Elle a notamment exigé que l’on mette un terme à l’impunité et a réaffirmé le soutien de son pays au travail de la Cour pénale internationale. 

Mme Halonen a proposé une approche sur le long terme qui intègrerait des programmes de développement et le règlement des conflits.  Dans ce contexte, elle a rappelé le rôle précieux des organisations régionales et des activités de médiation des Nations Unies.

M. JOHNSON TORIBIONG, Président de la République des Palaos, s’est dit heureux d’annoncer que son pays est parvenu à la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), cinq ans avant l’échéance de 2015.  Fort de l’expérience de son pays, il a invité la communauté internationale à réorienter ses priorités et à faire de la biodiversité et du bien-être des écosystèmes la priorité de ces priorités.  Si une question symbolise les menaces à la biodiversité, c’est bien celle des océans, a estimé le Président.  

Nous ne pouvons accepter que « 73 millions de requins finissent chaque année dans un bol de soupe », s’est énervé le Président, en rappelant que son pays a créé le premier sanctuaire mondial pour ces poissons.  Il s’est dit fier d’avoir signé avec le Président du Honduras une Déclaration commune appelant toutes les nations à arrêter la pêche non viable des requins dont la santé, d’après les scientifiques, est directement liée à celle du thon. 

La pêche au thon, a expliqué M. Toribiong, est la principale activité maritime de pays comme le Palaos et pour en assurer la viabilité, les États parties à l’Accord de Nauru ont arrêté certaines mesures.  Le Président a conclu en se félicitant, une nouvelle fois, de ce que l’Assemblée générale ait adopté, l’année dernière, une résolution sur les répercussions possibles des changements climatiques sur la sécurité.  La multiplication des conflits et des déplacements dus aux phénomènes climatiques exigent une réponse urgente du Conseil de sécurité, a-t-il souligné.  Il a conclu en saluant, entre autres, les Émirats arabes unis pour avoir convoqué un sommet « historique » entre la Ligue des États arabes et les petits États insulaires en développement (PEID).

Il n’a pas oublié de rappeler les dégâts causés à son pays pendant l’époque coloniale, en particulier l’exploitation effrénée du phosphate dans la riche île d’Angur.  Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures appropriées pour panser cette « plaie historique ».  Il a aussi appelé les pays concernés à faire enlever les explosifs qu’ils ont parsemés sur son territoire pendant la Deuxième Guerre mondiale.  Il a réservé son dernier mot à la question du développement économique, en arguant que plus que des dons, son pays a besoin d’investisseurs et d’entrepreneurs étrangers. 

M. DIMITRIS CHRISTOFIAS, Président de la République de Chypre, s’est félicité de la reprise des négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne.  Il n’y a pas d’alternative au dialogue et la solution devrait conduire à la création d’un État palestinien souverain et indépendant, coexistant avec l’État d’Israël.  Chypre et la Grèce ont proposé au peuple de Gaza la création d’un corridor humanitaire.

Chypre célèbre cette année son cinquantenaire de la République de Chypre, a souligné le Président.  En tant que membre fondateur du Mouvement des non-alignés, le pays a toujours pris une part active aux travaux des Nations Unies.  Toutefois, l’occupation par l’armée turque de 37% du territoire de la République de Chypre se poursuit, de même que la violation des droits de l’homme de tous les citoyens chypriotes, grecs et turcs.

Le peuple de Chypre a trop souffert.  Il est temps de résoudre les problèmes et de parvenir à une réconciliation entre les deux communautés. Depuis les années 60, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité s’occupent de la question de Chypre.  Depuis mon élection en 2008, je me suis engagé activement, a dit le Président, avec les dirigeants de la communauté chypriote turque dans un processus chypriote mené dans le cadre de la mission de bons offices du Secrétaire général, afin de trouver une solution mutuellement acceptable sur les aspects constitutionnels et internes du problème.

Des progrès ont été réalisés, en dépit des difficultés, a assuré le Président.  Dans un ensemble de trois propositions, il a d’abord suggéré de lier les chapitres relatifs à la propriété, aux ajustements structurels et aux colons.  Ensuite, quand un accord sur les aspects internes du problème se rapprochera, il propose de tenir une conférence internationale sous les auspices du Secrétaire général, avec la participation des membres permanents du Conseil de sécurité, des puissances garantes, de l’Union européenne, de la République de Chypre et des deux communautés, pour examiner les aspects internationaux du problème.

Enfin, en ce qui concerne Famagusta, M. Christofias, qui a proposé de rendre la ville à ses véritables habitants, sous contrôle des Nations Unies, a suggéré de restaurer la partie médiévale où vivent les Chypriotes turcs et d’ouvrir le port au commerce extérieur sous supervision de l’Union européenne.  Un tel développement bénéficierait directement aux Chypriotes turcs et favoriserait les négociations de la Turquie sur son accession à l’Union européenne.  Le Président a également appelé la garde nationale et l’armée turque à annuler de nouveau, cet automne, leurs exercices militaires annuels.

Le Président de Chypre a renouvelé son appel aux dirigeants turcs pour qu’ils le rencontrent, parallèlement au processus de négociation, afin qu’il puisse partager avec eux sa vision pour une solution au problème chypriote qui serve les intérêts des Chypriotes, de la Turquie, de la Grèce, ainsi que de la paix et de la sécurité dans la région.

CHEIKH NASSER AL-MOHAMMAD AL-AHMAD AL-SABAH, Premier Ministre de l’État du Koweït, a souligné que depuis 50 ans, le Koweït n’a cessé de fournir assistance et dons à plus de 100 pays grâce à un budget annuel correspondant à 1,31% du PNB, soit près du double du pourcentage de l’aide publique au développement agréé à l’échelle internationale.  De plus, le Koweït a décidé de quintupler ses contributions à un certain nombre de fonds et de programmes des Nations Unies, renforçant ainsi sa coopération avec l’Organisation. 

Cette année marque l’anniversaire de 20 ans de l’invasion du Koweït par l’Iraq, a rappelé le Premier Ministre qui a décrété que son pays et ses frères iraquiens étaient déterminés à dépasser ce triste épisode.  Président du Conseil de coopération du Golfe, le Premier Ministre a réaffirmé le droit de tous les pays à l’utilisation pacifique du nucléaire et leur devoir de coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Les États concernés, a-t-il insisté, doivent prendre toutes les mesures qui s’imposent pour restaurer un climat de confiance et rassurer la communauté internationale sur la nature leurs programmes. 

Le Koweït souligne que toute question doit être réglée de manière pacifique par la voie diplomatique et des négociations directes.  Une telle approche permettrait d’ouvrir la voie à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a estimé le Premier Ministre. 

Abordant la question du conflit israélo-palestinien, il a émis l’espoir que les négociations directes entamées au début de mois entre les parties conduiront au rétablissement des droits légitimes des Palestiniens et déboucheront sur une paix juste et globale au Moyen-Orient et la création d’un État palestinien avec pour Jérusalem pour capitale.

M. NAOTO KAN, Premier Ministre du Japon, a déclaré que son pays attachait la plus grande importance à la réduction de la souffrance humaine et la construction proactive d’une société dans laquelle une paix véritable peut être réalisée.  Le Japon a contribué de façon significative dans quatre domaines majeurs: le développement, l’environnement, le désarmement nucléaire et le maintien de la paix.

M. Kan a rappelé que le Japon avait réalisé sa reconstruction économique grâce à l’aide internationale après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et qu’il ne peut par conséquent négliger les réalités du monde d’aujourd’hui, dans lequel un milliard de personnes souffre de la faim.  Lors de la Réunion plénière de haut niveau sur les OMD, le Japon s’est engagé à contribuer à hauteur de 5 milliards de dollars en assistance médicale et 3,5 milliards de dollars en aide à l’éducation, sur une période de cinq ans.  De surcroît, le Japon propose d’organiser une conférence internationale, l’année prochaine, sur le renforcement de la coopération entre les gouvernements, les organisations internationales et les ONG.

Dans le domaine de l’environnement, M. Kan a rappelé que son pays avait annoncé l’an dernier qu’il s’engageait à réduire ses émissions de 25% en 2020 par rapport à 1990.  Le mois prochain, la dixième Réunion de la Conférence des États Parties à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité (COP-10) aura lieu à Nagoya, au Japon.  Cette Réunion se doit d’aboutir à un accord sur les mesures à prendre pour stopper la perte de biodiversité, les difficultés principales ayant trait à l’adoption d’un objectif d’action globale et l’établissement d’un nouveau régime dans le domaine de l’accès aux ressources biologiques et du partage des bénéfices.

Le Japon, le seul pays au monde à avoir subi la dévastation des bombardements atomiques, a la responsabilité morale de prendre des mesures concrètes pour créer un monde sans arme nucléaire, a dit M. Kan.  Le Premier Ministre a déclaré que le programme de développement nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) représentait une menace pour la communauté internationale tout entière.  Le Japon insiste pour que la RPDC prenne des mesures correspondant aux résolutions du Conseil de Sécurité et à la Déclaration commune des Pourparlers à Six.  À cet égard, il est indispensable que soit résolue la question des enlèvements.  M. Kan a également appelé l’Iran à faire des efforts afin de dissiper les doutes de la communauté internationale.

S’agissant du maintien et de la consolidation de la paix, la Force d’autodéfense japonaise a contribué aux efforts en cours en Haïti ainsi qu’au Pakistan et au Timor oriental.  Le Japon continuera également de soutenir le développement économique et social de l’Iraq et continuera d’offrir une assistance importante en Afghanistan dans le domaine de l’amélioration de la sécurité, de la réintégration des anciens soldats Taliban, et du développement agricole.

M. Kan a enfin abordé la question de la réforme des Nations unies.  Le Japon, qui a subi des bombardements nucléaires mais qui ne possède pas l’arme atomique, aspire à prendre davantage de responsabilités au service de la paix et de la sécurité internationales en devenant un membre permanent du Conseil, a-t-il conclu.  

M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, Président de la République fédérale du Nigéria, élu le 6 mai dernier, a rappelé que son pays, qui célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance, avait toujours activement participé aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui vient de se tenir, a montré l’énormité de la tâche à laquelle sont confrontés de nombreux pays, dont le Nigéria.

Le Nigéria a eu sa part de défis qu’il lui reste à surmonter, a déclaré le Président.  En ce qui concerne les Objectifs nºs 4 et 5, relatifs à la mortalité infantile et à la santé maternelle, les progrès ont été lents.  En revanche, le Nigéria a bien progressé dans le secteur de l’éducation primaire pour tous.  S’agissant du combat contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies, le pays est à la fois bailleur et bénéficiaire du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et s’apprête à faire une nouvelle contribution de 10 millions de dollars.  M. Ebele Jonathan a demandé l’expansion du Fonds pour inclure les Objectifs nºs 4 et 5.

Le Nigéria accorde une importance fondamentale à la bonne gouvernance, au respect de l’état de droit et des droits de l’homme.  Le retour de la démocratie en 1999 et ma propre accession à la présidence, a dit M. Ebele, montrent l’engagement de tous les protagonistes vis-à-vis de la démocratie.  Il a promis de tenir des élections libres, régulières et crédibles et a garanti que chaque vote comptera au Nigéria.

Par ailleurs, le pays renforce ses structures institutionnelles pour combattre la corruption, la criminalité financière, la traite des êtres humains et le trafic de stupéfiants.  Le but est d’assurer la stabilité politique, l’harmonie sociale et la croissance économique.  Il développe également ses capacités pour combattre toutes les formes d’extrémisme; deux projets de loi sur le terrorisme et le blanchiment d’argent étant à l’étude à l’Assemblée nationale.

Le Président a mis l’accent sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) qui déstabilisent le continent africain, sapent les initiatives de paix, empêchent le développement et nourrissent une coutume de criminalité organisée et de violence.  Il a appelé l’ONU à prendre des mesures énergiques pour combattre la prolifération de ces armes qui tuent beaucoup plus de gens sur le continent africain que d’autres types d’armes.  On en compte 100 millions en Afrique subsaharienne et leur utilisation constitue l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les dirigeants africains.  Il est grand temps que l’ONU agisse pour adopter un traité sur le commerce de ces armes.

En tant que Président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),  le Nigéria a choisi le thème de la diplomatie préventive pour le débat organisé lors de sa présidence du Conseil de sécurité en juillet.  M. Ebele Jonathan a exhorté l’ONU à prêter, de nouveau attention, à la diplomatie préventive dans l’esprit des Chapitres VI et VII de la Charte.  En tant que pays contributeur de troupes, il a souhaité la révision des règles d’engagement dans les opérations de maintien de la paix en vue d’éviter un trop grand nombre de morts parmi les Casques bleus.

Enfin, les Nations Unies doivent accélérer les réformes pour s’adapter aux réalités du moment et maintenir leur légitimité.  Le Président a estimé que l’expansion du Conseil de sécurité permettrait une plus grande efficacité dans la gouvernance mondiale, car l’exclusion de l’Afrique dans la catégorie des membres permanents du Conseil de sécurité ne peut plus se justifier.

M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a rappelé que son pays faisait partie de ceux qui tiennent leurs promesses, même en temps de crise.  L’aide publique au développement du Luxembourg, qui avait déjà atteint le seuil de 0,7% du revenu national brut depuis 2000, a franchi la barre de 1% en 2009.  Le Gouvernement luxembourgeois s’engage à maintenir cet effort, a ajouté le représentant.

Faisant référence aux viols de masse et aux agressions sexuelles qui ont eu lieu cet été au Nord-Kivu, M. Asselborn a souligné l’importance d’une action conséquente des Nations unies pour mettre fin au recours à la violence sexuelle comme arme de guerre.  « La communauté internationale doit tout faire pour appuyer le Gouvernement congolais dans ses efforts afin que les responsables de ces crimes atroces soient activement recherchés, jugés et punis », a déclaré le Vice-Premier Ministre.  La lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves doit cesser d’être un objectif abstrait pour devenir une réalité effective et concrète, a-t-il dit.

Le représentant du Luxembourg a exprimé le souhait de voir la paix établie au Moyen-Orient, mais il a ajouté que la reprise des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens ne doit pas se laisser détourner par les ennemis de la paix.  Il est important de mettre fin à toutes les implantations de colonies de peuplement, de trouver d’urgence une solution durable à la situation à Gaza et de relancer son économie.  M. Asselborn a enfin salué le lancement par le Secrétaire général d’une enquête sur l’incident survenu en mai dernier à la flottille d’aide qui faisait route vers Gaza.

Abordant la situation au Soudan, M. Asselborn s’est réjoui qu’après plus de deux décennies d’affrontements, la perspective d’un règlement se dessine enfin.  Il a insisté sur la nécessité d’une démarche globale en Somalie qui seule permettra de lutter contre la menace terroriste que représentent les groupes armés pour la Somalie, la sous-région et la communauté internationale.

Dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, il a souligné l’importance de poursuivre les efforts de désarmement aussi bien nucléaire que classique.  « La constante recherche de la sécurité au plus bas niveau possible d’armement sera une contribution essentielle à la stabilité dans le monde, » a-t-il dit.

Rappelant enfin la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité afin de le rendre plus inclusif et plus représentatif des réalités d’aujourd’hui, M. Asselborn a souhaité que soit garantie une place adéquate pour les petits États qui représentent la vaste majorité des États Membres de l’Organisation.

Mme ELLEN JONHSON SIRLEAF, Présidente de la République du Libéria, a déclaré qu’elle est aujourd’hui devant l’Assemblée générale pour présenter les progrès enregistrés par son pays.  Le Libéria est sur la voie de son redressement, a-t-elle affirmé, en se disant fière d’un pays qui siège parmi les gouvernements ayant montré leur attachement à la bonne gouvernance et prouvé leur respect des droits de l’homme.

La Présidente s’est enorgueillie du fait que son pays ait reçu, dimanche dernier, un prix pour ses progrès dans la réalisation de l’OMD nº3 relatif à l’autonomisation des femmes.  Plaidant pour un fort soutien de la communauté internationale à la Banque mondiale et à la Banque africaine de développement (BAD), la Présidente a prévenu que les progrès de son pays, en particulier en matière de sécurité, continuent d’être fragilisés par la situation de la sous-région.

Elle a aussi évoqué les tensions liées aux milliers de jeunes sans qualification et sans emploi ainsi que le manque criant de routes, d’écoles et d’hôpitaux.  Peut-être, a-t-elle avoué, le pire défi est encore de mettre en place des mécanismes efficaces de lutte contre la corruption.  Elle s’est tout de même arrêtée sur les menaces transfrontières que sont le trafic de drogues et la traite des êtres humains.   

Les élections de 2011, a souligné la Présidente, constituent un véritable tournant, mettant fin à la période de transition dans le pays.  Si elles réussissent, elles seront la preuve que le Libéria est engagé, de manière irréversible, dans la voie de la paix et du développement.

Le Libéria se redresse, a conclu la Présidente.  Sa nouvelle vision est de devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2030.  C’est un objectif ambitieux mais, a affirmé la Présidente, nous sommes déterminés.  Grâce à une judicieuse allocation des fonds et une utilisation des ressources naturelles, nous réussirons, a promis la Présidente.

L’heure de l’Amérique latine a sonné, a estimé, M. JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN, Président de la République de Colombie, nouvellement élu.  Il a d’emblée annoncé la candidature de son pays à un siège non permanent du Conseil pour la période 2011-2012.  L’Amérique latine peut et veut faire partie de la solution aux problèmes du monde, a-t-il dit en vantant le dynamisme économique et les ressources naturelles du continent.  L’Amérique latine doit être une région décisive pour le sauvetage de la planète, a-t-il ajouté.  Avec des indemnisations adéquates, elle est capable de ralentir la déforestation et de planter de nouvelles forêts, a-t-il insisté. 

Saluant les résultats remarquables dans la lutte contre le trafic de drogues dans son pays, le Président est ensuite passé à la lutte contre le terrorisme.  Il a rappelé qu’hier, il a annoncé la mort du principal chef militaire des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dans une opération « impeccablement » conduite par les Forces armées colombiennes.  C’est le coup le plus fatal et le plus décisif porté aux FARC, a commenté le Président, en espérant qu’il rapprochera son pays de la paix. 

Revenant au trafic de drogues, il s’est dit préoccupé par les contradictions de certains qui, d’un côté, demandent une lutte frontale contre ce fléau et de l’autre, légalisent la consommation de drogues, étudient la possibilité de la légaliser et commercialisent certaines drogues.

Ces contradictions rendent nécessaire une révision des stratégies mondiales pour parvenir à une politique unique plus efficace et dans le cadre de laquelle tous les pays feront une contribution égale à cet effort.

M. ROBERT MUGABE, Président de la République du Zimbabwe, a déclaré que les États Membres des Nations Unies devaient trouver un moyen de rétablir le rôle prééminent de l’Organisation.  Pourquoi, alors, les pays occidentaux développés, en particulier les membres permanents disposant du droit de veto, s’opposent-ils à la démocratisation des organes des Nations Unies, en particulier celle du Conseil de sécurité?

M. Mugabe a rappelé la position bien connue de son pays, qui estime complètement inacceptable que l’Afrique demeure le seul continent sans représentation permanente au Conseil.  Cette injustice historique doit être corrigée, a-t-il poursuivi.  « Nous exigeons que les États membres prennent dûment en considération la demande légitime de l’Afrique pour deux sièges permanents avec plein droit de veto ainsi que deux sièges non permanents », a dit le Président.

Les problèmes critiques que nous affrontons aujourd’hui ne peuvent être réglés efficacement tant que de nombreux pays et régions sont exclus du processus de prise de décisions dans les institutions de gouvernance mondiale.  C’est pour cela que le Zimbabwe continue de demander une réforme des institutions financières multilatérales, y compris les institutions de Bretton Woods, a dit M. Mugabe.

Soulignant que les changements climatiques constituent un des problèmes les plus pressants de notre temps, le Président du Zimbabwe a souhaité que la réunion de Cancún produise un résultat qui répondra aux besoins de ceux qui sont les plus affectés par ces changements.

M. Mugabe a également réitéré son appel pour une augmentation urgente et substantielle de l’investissement dans l’agriculture des pays en développement.  Il a ajouté que le Cycle de négociations de Doha doit, non pas mourir à petit feu, mais rester concentré sur le développement tel qu’il avait été envisagé à l’origine.

Le Président du Zimbabwe a déclaré que son pays continuait d’être la victime de sanctions illégales imposées par l’Union européenne et les États-Unis, avec l’intention de provoquer un changement de régime.  « Notre gouvernement inclusif est uni contre ces sanctions illégales et a émis des appels répétés en vue de leur suppression immédiate et sans conditions », a dit M. Mugabe.

Le Président s’est également élevé contre les sanctions imposées par les États-Unis à Cuba et a exprimé ses inquiétudes concernant la situation au Moyen-Orient.

M. RENÉ GARCIA PRÉVAL, Président de la République d’Haïti, a commencé par saluer la mémoire des victimes du séisme qui a touché Haïti.  Cependant, chaque tragédie apporte son lot de solidarité humaine, et les Haïtiens savent apprécier à sa juste mesure l’immense mouvement de solidarité et de compassion que la communauté internationale a exprimée à son endroit depuis le tremblement de terre, a-t-il déclaré.  La Commission intérimaire en charge de coordonner les ressources pour la reconstruction d’Haïti, a-t-il indiqué, a déjà approuvé plus d’une trentaine de projets se rapportant à l’éducation, la santé ou aux infrastructures, pour plus d’un milliard de dollars. 

Pour ce qui est de la réalisation des OMD, M. Préval s’est demandé ce qu’il faut dire des milliers de milliards de dollars engloutis par des guerres depuis 10 ans, des budgets de défense qui chaque année dépassent de loin ce qu’il faudrait pour atteindre les OMD, des incalculables richesses volatilisées dans la spéculation, dans l’arrogante suprématie de l’économie virtuelle, de la baisse continue de l’aide publique au développement qui ne représente plus que le tiers des subventions agricoles. 

Pour lui, le moment est venu d’inventer une nouvelle forme de mondialisation fondée sur la simple notion de la communauté humaine, sur la confiance, la coopération, le respect mutuel, celui de l’environnement et de toutes les formes de vie sur terre.  Il faut rompre d’urgence avec la vision qui érige le profit en véritable divinité, réduit les citoyens au rang de simples consommateurs et la Terre en une colonie dévastée par les hommes.

En tant que PEID, le Gouvernement haïtien et son peuple sont particulièrement inquiets du réchauffement de la planète et des dérèglements climatiques.  La guerre contre la drogue, a-t-il encore dénoncé, se traduit par des escarmouches dans les pays consommateurs et par des batailles sanguinaires dans les pays producteurs et de transit, allant jusqu’à menacer l’existence même des États.

Pour le Président, le seul espoir qui subsiste est un humanisme renouvelé, lucide, englobant tout le vivant et l’environnement.  En ce sens, la coopération Sud-Sud est porteuse de promesses selon M. Préval, qui a convié les dirigeants des pays du Sud à approfondir cette voie pour le bien-être de leur peuple.  Avant de conclure, il a formulé le vœu de voir levé l’embargo contre le peuple cubain.

M. PAUL KAGAME, Président de la République du Rwanda, a estimé que l’ONU est devenue une Organisation reflétant un monde qui semble divisé en deux catégories de pays, à savoir ceux qui ont les valeurs louables des droits et des libertés, d’une part, et ceux auxquels il faut enseigner ces valeurs.  Le Rwanda et de nombreux pays du monde en développement appartiendraient à la deuxième catégorie.  Non seulement marginalisés et méprisés, nous sommes également considérés comme des violateurs chroniques de nos propre droits de l’homme, a dénoncé le Président. 

La conséquence est que les Nations Unies imposent des normes différentes en fonction des pays, en particulier lorsqu’il s’agit de questions internationales où chaque État Membres devrait être traité de la même manière devant la loi.  Le Président a appelé à un débat entre ces deux catégories de pays pour retrouver les idéaux de l’ONU.  Lorsqu’il n’y a aucun recours devant un jugement international et que l’on voit un déficit de reddition des comptes dans les principales institutions et le sentiment chez le citoyen ordinaire que l’ONU ne peut pas l’aider, l’Organisation ne peut être vue comme crédible, pertinente et démocratique.  Il faut faire en sorte que l’ONU ne devienne pas l’instrument des puissants, pour renforcer leur influence ou l’user contre les autres. 

Au Rwanda, a conclu le Président, nous savons que la stabilité est une condition préalable au développement et à l’amélioration des conditions de vie.  Nous continuerons à travailler avec nos voisins, les organisations régionales et internationales et l’Union africaine pour assurer la paix et la sécurité et faire en sorte que l’Afrique réalise son potentiel, a conclu le Président.

M. HIFIKEPUNYE POHAMBA, Président de la République de Namibie, a engagé les États Membres à réaffirmer le rôle central de l’ONU dans la gouvernance mondiale.  Il a estimé que l’universalité de l’ONU la rendait le mieux à même de veiller à la refonte du système économique international.  Il a indiqué que son pays souffrait toujours des cicatrices laissées par son passé colonial.  Nous vivons la répartition la plus inégale des revenus au monde, a-t-il notamment indiqué.  Il a appelé les institutions internationales à aider les pays à revenu intermédiaire à accéder aux ressources pour le développement à des termes concessionnels.

Passant ensuite à la question des changements climatiques, le Président namibien a indiqué que son pays avait connu des inondations et des sécheresses très graves qui avaient détruit ses cultures.  Il a appelé les pays développés à faire preuve d’une plus grande volonté pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et intensifier les efforts d’adaptation et d’atténuation aux effets des changements climatiques. 

Il s’est félicité de la création d’une nouvelle entité pour appuyer l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Il s’est plus précisément félicité de la nomination de Michelle Bachelet à sa tête.

M. Pohamba a ensuite fait savoir que son pays continuerait de travailler avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à la recherche d’une solution à la crise politique de Madagascar.  Il a par ailleurs demandé la mise en œuvre immédiate et sans condition du plan de règlement de l’ONU pour le Sahara occidental.  Il a également réclamé la levée du blocus économique imposé à Cuba et des sanctions économiques dont le Zimbabwe est l’objet, faisant remarquer que ces mesures avaient une incidence sur le bien-être économique des autres membres de la SADC.

En venant au volet nucléaire, le Chef d’État de la Namibie a estimé que le multilatéralisme était l’option la plus viable pour créer un monde exempt du danger nucléaire.

M. BHARRAT JAGDEO, Président de la République du Guyana, a soutenu l’idée que le seul moyen pour venir à bout des défis d’aujourd’hui, qui ne connaissent plus de frontières et qui témoignent du degré d’interconnexion du monde, était de trouver des réponses « mondiales ».  La notion de pouvoir défendre les intérêts nationaux et mondiaux par des réponses nationales n’est plus d’actualité, a-t-il dit.  Il y va de l’intérêt de tout le monde que les Nations Unies développent une plate-forme qui faciliterait les réponses mondiales, a poursuivi M. Jagdeo, avant d’avertir qu’il restait beaucoup à faire pour la concrétisation d’une telle initiative.  M. Jagdeo a illustré son propos par les progrès modestes obtenus en termes d’OMD, ce qu’il impute à l’absence de volonté du monde développé à honorer ses engagements.  Il a également évoqué la crise financière mondiale qui n’a pas réussi à encadrer les bénéfices d’un système financier ouvert avec des mesures de protection aux risques liés à un tel système. 

S’agissant des changements climatiques, il a dénoncé le fait que la communauté internationale n’ait pas été capable de lier les évidences scientifiques à une politique mondiale permettant d’affronter les nouveaux défis climatiques.  Plutôt que de continuer sur cette voie, le Président Jagdeo a invité les États Membres à prendre leurs responsabilités, et a demandé aux Nations Unies de définir un cadre adéquat pour trouver des réponses mondiales qui soient à la hauteur des ambitions de l’Organisation.  Allant plus loin, il a proposé que l’ONU développe un ensemble d’indicateurs de « responsabilité mondiale » qui permettraient de voir de manière transparente si les États Membres poursuivent des politiques « responsables », qui ne se limiteraient plus à offrir de l’aide au développement, mais qui couvriraient également les pratiques commerciales injustes et les politiques en matière de changements climatiques. 

Un premier groupe de ces indicateurs a été développé à travers les OMD, a noté M. Jagdeo, qui a appelé à des actions plus fortes en termes de protection de l’environnement et de la biodiversité.  Cela suppose un passage délibéré vers des économies plus « vertes » et des sources d’énergie moins polluantes, a-t-il poursuivi, avant de regretter que la communauté internationale n’ait pourtant toujours pas adopté les mesures qui s’imposent pour y arriver.  C’est la raison pour laquelle, le Président du Guyana milite en faveur d’un traité sur le climat juridiquement contraignant.  Dans ce contexte, il a souligné que les pays qui n’avaient pas souscrit à l’Accord de Copenhague pouvaient cependant appuyer les dispositions qu’il défend en attendant un tel traité.  Pour sa part, le Guyana a d’ores et déjà développé un mécanisme de financement qui lui permet de protéger toute sa forêt vierge et, en utilisant les ressources qui lui sont accordées pour avoir protégé la forêt vierge, le pays réoriente son économie vers une économie plus verte.

M. AHMED ABDALLAH SAMBI, Président de l’Union des Comores, a centré son intervention sur « l’importante question » de l’île comorienne de Mayotte, différend qui oppose son pays à la France depuis plus de 30 ans.  Il a notamment affirmé qu’il ne pouvait y avoir de stabilité durable dans son pays sans une solution définitive à cette question.  Il est revenu sur les résolutions de l’ONU qui confirment la légitimité de la revendication comorienne sur l’île de Mayotte, pour citer notamment la résolution 31 (IV) du 21 octobre 1976 dans laquelle il est dit que « l’occupation par la France de l’île comorienne de Mayotte constitue une atteinte flagrante à l’unité nationale de l’État comorien ».  La résolution, a rappelé le Président, condamne également les référendums du 8 février et du 11 avril 1976.  Elle a argué que le principe de l’intangibilité des frontières était devenu une règle coutumière internationale codifiée par l’article 6 de la résolution 1514 (1960), et que la jurisprudence internationale reconnaît pleinement le principe de l’indivisibilité des entités coloniales.

Le Président comorien a dénoncé l’instauration, en 1994, par la France d’un visa pour tout Comorien désirant se rendre à Mayotte, ainsi que le lancement, en 2000, du processus illégal de départementalisation de l’île.  « Je tiens à souligner que l’imposition de ce visa a des conséquences humanitaires dramatiques.  Elle fait du bras de mer d’environ 70 kilomètres séparant Anjouan de l’île sœur de Mayotte le plus grand cimetière marin au monde, avec près de 7 000 morts déjà comptabilisés, a notamment fait savoir M. Sambi.  Il s’est dit étonné que la France n’ait pas donné de réponse positive à la proposition novatrice d’« un pays, deux systèmes » proposée par son pays l’an dernier.  Il a expliqué que ce double système garantirait le respect du droit international tout en permettant à la France de continuer à administrer l’île comorienne de Mayotte de façon légitime, pendant une période qui serait déterminée de commun accord.

« Face à cette attitude », a poursuivi le Président comorien, nous nous trouvons dans l’obligation de solliciter notre chère Organisation d’exiger de la France qu’elle respecte et se conforme au droit international et qu’elle reconsidère sa position par rapport à cette main tendue.  Pour M. Sambi, il y va de l’avenir des Comores, de l’honneur de la France et de l’honneur des Nations Unies.

M. CARLOS MAURICIO FUNES CARTAGENA, Président de la République d’El Salvador, a mis l’accent sur les problèmes de son pays, à savoir la pauvreté, la violence faite aux femmes, l’injustice sociale ou la criminalité organisée.  Alors que l’Assemblée générale a achevé mercredi son débat sur les OMD, le Président a estimé que les efforts entrepris jusqu’à maintenant n’ont pas eu les résultats escomptés. 

M. Cartagena a dénoncé l’assassinat de 72 migrants dont 14 Salvadoriens, qui tentaient de fuir vers les États-Unis ou le Canada à la recherche d’une vie meilleure.  Cela est une tragédie qui met en lumière la pauvreté, la misère et l’injustice généralisée qui touche les populations d’Amérique latine, a-t-il souligné.  Sur les 9 millions d’habitants au Salvador, 3 millions ont émigré vers d’autres pays.  Le trafic des armes et l’insuffisance de résultats dans la lutte contre la pauvreté sont un constat d’échec pour les politiques mises en place jusqu’à présent au Salvador, a-t-il reconnu.  Il a appelé la communauté internationale à s’attaquer aux racines du mal et à ne pas abandonner l’Amérique centrale à son triste sort. 

M. Cartagena a rappelé que El Salvador n’était pas le seul pays victime des cartels de la drogue.  Il a proposé la création d’une commission d’enquête sur les crimes organisés, qui prendrait des mesures, en partenariat avec les pays voisins, en vue de coordonner les politiques.  Selon lui, la création d’une telle commission contribuerait au renforcement des institutions qui bien souvent sont infiltrées par le crime organisé. 

Dévoilant sa stratégie, il a expliqué que la commission reposerait sur la transparence et s’attaquerait à la création de narco-États au sein même des pays.  Les défis sont considérables, a-t-il estimé, et El Salvador est à ce jour le seul pays de la région d’Amérique centrale à obtenir des résultats, notamment grâce à la mise en place d’un Sous-Secrétariat à la transparence et à la lutte contre la corruption. 

M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de la République d’Estonie, a rappelé que les OMD ne seront atteints que si les États Membres assument leur responsabilité et marchent dans la même direction.  Il ne nous reste plus que cinq ans, a-t-il averti.  L’Estonie contribue à la réalisation des OMD par une politique de développement et de coopération, notamment en Afghanistan.  En plus de fournir une aide à travers la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), elle œuvre aussi à des projets à long terme dans les domaines de la santé et de l’éducation dans la province de Helmand, a dit le Président.

Les technologies de l’information et des communications ont été un moteur de développement et de modernisation crucial pour l’Estonie, a-t-il rappelé, avant de dire que son pays a créé un institut de formation pour aider les gouvernements dans les pays en développement.  Il a ajouté que l’Estonie contribue depuis 10 ans au budget de maintien de la paix et continuera de le faire.

L’Estonie exprime son ferme soutien à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à la sécurité et à la stabilité de la Géorgie, conformément au droit international.  Les problèmes humanitaires dans cette zone doivent être pris avec sérieux, a estimé le Président, en appuyant aussi la justice pénale internationale.

Il a appelé à une coopération entre États pour les menaces d’attaques informatiques, avant d’exprimer son soutien au renforcement du Conseil des droits de l’homme, dont l’Estonie espère faire partie en 2012.

M. BENIGNO S. AQUINO III, Président de la République des Philippines, a rappelé que la mondialisation avait apporté son lot de défis « mondiaux » à relever comme le terrorisme, les changements climatiques ou encore la prolifération des armes de destruction massive, la traite illicite d’êtres humains, les pandémies et le crime organisé.  Ainsi, désormais, le problème d’un seul pays devient celui de tous, a noté le Président.  Les réponses doivent, en revanche, tenir compte du fait qu’aucun pays ne peut fonctionner en vase clos et que les progrès ne peuvent se faire que si toutes les nations progressent en tant qu’une seule.  La recherche de la dignité humaine ne peut être définie par des frontières géographiques, raciales ou culturelles, a poursuivi M. Aquino, qui a soutenu la notion selon laquelle tout progrès mondial doit être équitable.  Cela signifie, selon lui, qu’il faut venir en aide à ceux qui sont dans le besoin.  « C’est à la fois humain et nécessaire », a-t-il affirmé.  Même si cette idée est prônée depuis des décennies, dans les faits les inégalités restent l’un des plus grands défis à relever, a-t-il souligné.  « Le fossé entre les puissants de ce monde et les autres est loin d’être comblé », a-t-il estimé. 

Cet écart est, selon le Président philippin, d’autant plus frappant en termes d’efforts mondiaux pour lutter contre les changements climatiques.  M. Aquino a expliqué que ceux qui avaient le plus à perdre n’étaient pas ceux qui étaient à l’origine de ces changements climatiques.  Il y va, a-t-il dit, de la simple justice que de venir en urgence en aide aux pays les plus vulnérables.  Parallèlement, les grandes économies devraient prendre des engagements ambitieux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a-t-il souligné.

Pour les Philippines, la coopération internationale doit en premier lieu avoir pour vocation la réalisation des huit OMD d’ici à 2015.  Cela ne signifie cependant pas pour autant que le monde en développement doit demeurer passif et se contenter de l’aide internationale.  Pour M. Aquino les pays en développement doivent activement s’impliquer dans la coopération Sud-Sud et promouvoir leurs propres intérêts économiques.

M. FILIP VUJANOVIĆ, Président du Monténégro, a déclaré que son pays, le plus jeune membre des Nations Unies, était un partenaire fiable de l’Organisation.  Le Monténégro continuera à jouer un rôle constructif dans la stabilité de la communauté internationale, notamment dans les Balkans occidentaux et en Europe du Sud Est, a-t-il dit.  Le pays renforce sans cesse sa participation et sa contribution aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Le Président a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale et tous les instruments juridiques sur le contrôle des armements et le désarmement. 

S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, la crise, a-t-il souligné, a mis en relief la nécessité de réaliser un développement durable, qui implique un équilibre entre le développement économique et social et la protection de l’environnement.  Le Monténégro encourage un partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique, en vue d’éliminer la pauvreté sur ce continent.    

Déplorant les catastrophes naturelles récentes qui ont frappé Haïti et le Pakistan, M. Vujanović a estimé qu’il fallait trouver une réponse mondiale aux changements climatiques, conformément à la Convention-cadre des Nations unies sur cette question.  Le Monténégro a établi un forum régional avec des pays voisins et de la région pour traiter des défis et de la prévention des changements climatiques aux niveaux national et régional.  Enfin, le Président a donné son plein appui aux activités du Conseil des droits de l’homme et du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, et à une interaction renforcée entre l’Assemblée générale et les commissions concernées.

M. YOWERI KAGUTA MUSEVENI, Président de la République d’Ouganda, a déclaré que son pays allait à coup sûr atteindre les OMD liés à l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’éducation, la promotion de l’égalité femmes-hommes, l’environnement durable et le partenariat pour le développement.  S’agissant de la santé maternelle et infantile, domaine dans lequel l’Objectif pourrait ne pas être atteint, l’Ouganda a développé une feuille de route.  Le pays a également fait des progrès énormes en matière de la prévention et du contrôle du VIH/sida.

L’Ouganda, a déclaré M. Museveni, n’a jamais pensé que les contributions des bailleurs de fonds constituent une solution durable aux OMD.  Ces Objectifs doivent être ancrés dans la croissance et la transformation des économies des pays cibles.

« Il est particulièrement réjouissant, à cet égard, que le nuage de l’Afro-pessimisme soit en train de se dissiper », a dit le Président.  Certains groupes en Occident ont commencé à évoquer les « lions » africains, les comparant sans doute aux « tigres » asiatiques du passé.  L’Ouganda a ainsi été classé par le groupe McKinsey parmi les économies en transition, a dit M. Museveni, qui a fait noter que les économies africaines avaient collectivement enregistré un taux de croissance du PIB de 4,9%, contre 2% dans les pays de l’OCDE.

Si nos partenaires pouvaient concentrer leurs efforts sur le développement de l’infrastructure, la transition de l’Afrique pourrait s’accélérer davantage, a dit le Président.  Que se passera-t-il quand les goulots d’étranglement de l’infrastructure pourront être résolus?  Que se passera-t-il quand l’électricité deviendra bon marché et abondante, quand les transports routiers et ferroviaires deviendront plus abordables?  L’aide dans les secteurs pertinents sera la bienvenue.

« L’Afrique a été le maillon faible dans la lutte pour une meilleure gouvernance dans les 50 dernières années; une amélioration de la performance économique de l’Afrique sera donc bonne pour elle et bonne pour le reste du monde », a conclu M. Museveni.

M. CHOUMMALY SAYASONE, Président de la République démocratique populaire lao, a déclaré qu’il était temps de pleinement concrétiser les promesses faites et les engagements pris.  Le processus de réforme des Nations Unies devrait prendre une forme plus concrète pour assurer des bénéfices à tous les États Membres.  Les résultats de l’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de mai dernier n’ont pas satisfait nos attentes, a-t-il dit, en regrettant qu’un consensus soit toujours loin à cause des doutes et de la méfiance mutuelle.

Plusieurs décennies après les guerres, le pays souffre encore cruellement de leurs conséquences, a dit le Président.  La guerre d’Indochine a laissé derrière elle une quantité énorme de vestiges et de munitions non explosées, qui ont continué de tuer et de blesser des innocents.  Plus de 30% du territoire laotien a été contaminé par les munitions non explosées, a-t-il précisé.

En tant que pays le plus affecté par les munitions non explosées, notamment les bombes à sous-munitions, le pays joue un rôle actif dans le Processus d’Oslo, qui a mené à l’adoption de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Il continuera de coopérer avec la communauté internationale pour assurer la pleine application de la Convention, a dit M. Sayasone.

L’année 2010 est riche de sens pour le pays qui a complété la mise en application du sixième Plan quinquennal de développement socioéconomique et qui prépare son septième plan pour 2011-2015.  L’économie s’est développée à un rythme de 7% en moyenne.  La pauvreté a reculé de façon continue, et le niveau de vie du peuple multiethnique du pays s’est amélioré de façon progressive. 

Cependant, a continué le Président, le Laos reste exposé à la crise financière et économique mondiale qui contribue à la chute du taux de croissance économique.  Le pays a encore besoin d’assistance et de soutien de la part de la communauté internationale afin d’atteindre son objectif final, qui est de quitter le groupe des pays les moins avancés (PMA) en 2020. 

M. MARCUS STEPHEN, Président de la République de Nauru, a tout d’abord relevé que son allocution intervenait au cours d’une semaine particulièrement importante pour son pays et pour les petits États insulaires en développement du fait de la session de l’Assemblée générale consacrée aux OMD et de celle relative à la Stratégie de Maurice.  « Nauru a connu un tournant majeur de son histoire en 2005, avec l’adoption de sa Stratégie nationale de développement durable », a-t-il noté.  Ce plan, a-t-il expliqué, a permis à Nauru de connaître de nombreuses avancées dans divers secteurs de la vie nationale.  Soulignant que ces avancées avaient été possibles grâce au soutien de la communauté internationale, le Président de Nauru s’est aussi félicité de l’ouverture d’un Bureau conjoint des Nations Unies dans son pays afin de toucher du doigt les réalités locales et mieux traiter les problèmes du pays.

Évoquant les problèmes qui minent la jeunesse de son pays, M. Stephen a néanmoins prédit que Nauru devrait réaliser l’objectif lié à l’éducation primaire pour tous à l’horizon 2015 et a mis l’accent sur la place que son gouvernement accorde aux jeunes qui sont les dirigeants de demain.  « Les Nations Unies devraient permettre la mise en place d’une nouvelle catégorie formelle de groupe de pays dénommés petits États insulaires en développement », a-t-il déclaré.  Il a ajouté que la communauté internationale avait déjà reconnu la vulnérabilité de ce groupe de pays mais que des marques de reconnaissance formelle étaient encore à attendre, notamment des mécanismes clairs de soutien au développement de ces pays spécifiques.  Ces pays, a expliqué M. Stephen, restent impuissants face au pillage de leurs ressources halieutiques et à la pêche industrielle illégale qui hypothèquent l’avenir de leurs enfants.

Le Président de Nauru a également mis l’accent sur l’importance de la prochaine Conférence de Cancún sur les changements climatiques, cette année.  « Nous devons agir comme si l’avenir de nos enfants dépendait des décisions que nous prenons », a déclaré M. Stephen.  Estimant que les changements climatiques posaient de nombreuses menaces, y compris à la sécurité, il a jugé que le Conseil de sécurité, en tant qu’organe garant de la paix et de la sécurité internationales, devait jouer son rôle en la matière.

M. VALDIS ZLATERS, Président de la République de Lettonie, a d’entrée rappelé que cette année marque le vingtième anniversaire de l’indépendance de son pays, après 50 ans d’occupation, d’oppression et d’injustice soviétique.  L’histoire de la Lettonie montre que l’on peut surmonter les divisions les plus profondes, a-t-il soutenu.  Abordant la question des OMD, il a estimé que nous sommes sérieux dans la volonté d’atteindre ces objectifs, nous devons montrer de l’engagement et de l’action.

Il a appelé à faire face à la menace des changements climatiques et des catastrophes qui en résultent, en invitant la communauté internationale à considérer cette question comme étant une problématique sécuritaire.

Malgré les difficultés économiques auxquelles elle doit faire face, la Lettonie, a poursuivi le Président, a contribué à hauteur de 150 000 euros au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF), s’est félicité M. Zlaters qui s’est par ailleurs exprimé sur le fonctionnement du système des Nations Unies.    

Il a appelé à une réforme du Conseil de sécurité qui doit maintenant refléter les réalités du XXIe siècle.  Il a aussi salué la promotion de l’égalité entre hommes et femmes menée par l’ONU et marquée par la création d’ONU-Femmes.

Après s’être satisfait de la conclusion du nouveau Traité START entre Américains et Russes, et estimé que cet instrument est un exemple remarquable des avancées qui peuvent être faites pour réduire la menace des armes stratégiques, le Président a apporté son soutien aux discussions sur la sécurité nucléaire entamées par le Président américain.  Il a conclu en appelant la communauté internationale à poursuivre son soutien à l’Afghanistan où son pays entreprend un projet de formation de la police.

M. GJORGE IVANOV, Président de l’ex-République yougoslave de Macédoine, s’est félicité du fait que les États aient réussi à faire face aux crises économique et financière mondiales qui auraient pu entraver les progrès accomplis dans la réalisation des OMD et dans le combat pour la paix à travers le monde.  Se félicitant du résultat final de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les OMD, M. Ivanov a appelé à poursuivre la réalisation de ces Objectifs pour lesquels son pays reste engagé, en dépit du ralentissement actuel.  Il a, à son tour, souligné la menace que représentent les changements climatiques et estimé que la lutte pour la préservation de la nature ne devait pas se contenter de discours et rester à l’échelle mondiale.  Elle doit être présente dans chaque ville, chaque État et incluse dans toutes les stratégies nationales de développement, a-t-il dit.

Le Président a ensuite rappelé la nécessité de s’attaquer aux conflits récurrents, en adoptant une approche régionale et internationale.  C’est seulement en promouvant la paix, les droits de l’homme et l’état de droit par le dialogue et avec tolérance, que l’on peut créer un monde juste et équitable.  Il a par ailleurs apporté son soutien aux efforts menés en vue d’améliorer la cohérence du système des Nations Unies, puis s’est attardé sur les réformes politiques et économiques entamées par son pays qui attend l’ouverture des négociations devant mener à son adhésion au sein de l’Union européenne et de l’Organisation de l’Atlantique Nord (OTAN).  Par ailleurs, M. Ivanov a indiqué qu’il avait rencontré hier au Siège de l’ONU le Premier Ministre grec dans le but d’établir un climat de confiance mutuelle et de compréhension.  Il a ainsi dit souhaiter qu’en tant que voisins, les deux pays puissent trouver une solution acceptable.  « Ce sera une grande étape pour nous, mais une étape énorme vers l’aboutissement de la vision commune à l’ensemble de notre région », a déclaré le Président de la République de Macédoine.

M. GILBERT FOSSOUN HOUNGBO, Premier Ministre de la République togolaise, a remercié les Nations Unies pour leur appui multiforme tout au long du processus de démocratisation et de consolidation entamé depuis des années par son pays, avant de les appeler à s’investir davantage dans la voie de la diplomatie préventive, en réfléchissant notamment sur les mécanismes qui doivent conduire les parties à accepter les résultats d’élections reconnues crédibles et transparentes par la communauté internationale.  En quête d’une meilleure gouvernance et du bien-être de ses populations, le Togo poursuit inlassablement et de façon irréversible sa marche vers plus de démocratie, de liberté et de justice dans la paix et la stabilité, a-t-il déclaré.  Le Togo, a-t-il promis, poursuivra sans relâche l’œuvre engagée en vue de consolider les acquis de la démocratie et de la paix, tout en consacrant davantage ses efforts à la réalisation des OMD pour un développement humain durable pour tous.

S’il existe des signes annonciateurs, en ce qui concerne la relance de l’économie mondiale, il n’est pas exagéré de dire que le chemin vers la stabilisation et le contrôle des effets perturbateurs est encore périlleux et incertain, a–t-il dit, avant d’appeler les États à répondre à la menace que représentent les changements climatiques.  L’heure n’est plus au discours, il est temps d’agir et d’agir maintenant, a insisté le Premier Ministre.  Le Premier Ministre a également estimé que le récent Sommet sur les OMD avait permis de démontrer le lien intrinsèque qui existe entre aide et développement, d’une part, et entre développement et volonté politique, aux plans national et international, d’autre part.  Les résultats modestes obtenus par le Togo, a-t-il dit, auraient pu être bien meilleurs et se seraient rapprochés davantage des objectifs dans les délais prescrits, s’ils n’avaient été privés, pendant de trop longues années, de l’apport précieux que constitue l’aide au développement.

M. EMIL BOC, Premier Ministre de la Roumanie, a indiqué que le monde était confronté à des défis immenses qui exigent d’exercer hautement, les grandes responsabilités placées dans les dirigeants de la planète par les générations présentes et futures.  Il s’est dit réconforté de voir plus d’engagement de la part des États à agir de façon collective face à ces défis.  En dépit des retards constatés dans la réalisation des OMD, il s’est dit convaincu de la capacité des États à atteindre ces Objectifs à la date butoir de 2015.  Il a ensuite appelé à des progrès à la prochaine Réunion de Cancún au Mexique sur les changements climatiques.  Cette rencontre doit ouvrir la voie à l’adoption d’un accord juridiquement contraignant pour l’après-Kyoto, a-t-il souhaité.

Tout développement qui n’est pas assis sur la bonne gouvernance ne peut être durable, a-t-il souligné, en défendant aussi l’importance de l’égalité entre les citoyens, de la protection des droits et de la liberté dans ce processus.  Il a par ailleurs plaidé pour la recherche de voies et moyens visant à améliorer l’état de ces libertés dans la région des Balkans de l’Ouest et en Europe de l’Est.

Rappelant la priorité qui doit être accordée à la prévention et au règlement des conflits par la communauté internationale, le Premier Ministre a indiqué que son pays contribuait de façon substantielle aux opérations civiles et militaires menées sous les auspices de l’ONU.  Il a part ailleurs appelé à poursuivre l’engagement aux côtés de l’Afghanistan, en se félicitant des résultats obtenus à la suite des Conférences de Londres et de Kaboul. 

Il a aussi salué l’implication de la communauté internationale à la reconstruction de l’Iraq.  Abordant la question du Kosovo, il a estimé que l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice à la demande de la Serbie, ne répondait pas à la question essentielle de la légalité ou non de la création d’un État.  La Roumanie maintient qu’en vertu du droit international, toute sécession unilatérale est impossible, a-t-il conclu.

M. STEPHENSON KING, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a souligné l’importance « critique » de la réunion de Cancún sur les changements climatiques.  Il a aussi souligné que les petits États insulaires en développement (PEID), dont Sainte-Lucie, sont les plus vulnérables aux changements climatiques alors qu’ils ne contribuent qu’à moins de 1% aux émissions totales de gaz à effet de serre sur la planète.  C’est pour cette raison qu’ils sont déterminés, a dit le Premier Ministre, à soutenir la conclusion d’un accord juridiquement contraignant et qu’ils rappellent que la victoire sur ce phénomène exige des ressources financières nouvelles et additionnelles et un transfert des technologies pour l’adaptation et l’atténuation. 

M. King a en outre souligné la nécessité d’un retour rapide à une économie mondiale qui soutienne la croissance, avant de faire part de son inquiétude face aux incertitudes qui continuent de caractériser les marchés occidentaux.  Il a indiqué que son pays avait pris des mesures pour faire face à la crise, en mettant notamment en place un plan stratégique pour la période 2011-2016.  Cependant le rôle des institutions financières et du G-20 est primordial dans la stabilisation de l’économie mondiale et la restauration de la croissance des PEID, a-t-il maintenu.

Le Premier Ministre a par ailleurs demandé des réponses à la grande tragédie que représente le trafic illicite de drogues, en s’étonnant que l’on ait décidé de fermer la représentation caribéenne du Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime.

M. MURRAY MCCULLY, Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a exprimé sa préoccupation devant le fait que la région du Pacifique Sud soit classée juste après l’Afrique subsaharienne en termes de progrès dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire.  C’est pourquoi la Nouvelle-Zélande déploie de plus en plus de ressources dans sa propre région.  Elle continuera d’augmenter son aide malgré les obstacles qui s’opposent à sa propre économie, a promis M. McCully.  Cependant, a poursuivi le Ministre, l’argent n’est pas tout; l’efficacité de l’aide et la coordination entre donateurs sont des éléments cruciaux.  Le progrès dépend également de la bonne gouvernance dans la région.

L’année passée n’a fait que montrer l’importance de la préparation face aux catastrophes et de la capacité à gérer les crises.  M. McCully a pris pour exemple le récent tremblement de terre de Christchurch, le plus destructeur de l’histoire de la Nouvelle-Zélande, ainsi que les tremblements de terre en Haïti et au Chili.

M. McCully a également mis l’accent sur le maintien de la paix, qui est une responsabilité essentielle de cette Organisation.  Les soldats, ingénieurs, policiers, douaniers, médecins et autre personnel néo-zélandais prennent part à 12 opérations de par le monde, en Afrique, en Afghanistan, au Moyen-Orient, en Asie et dans le Pacifique.  La Nouvelle-Zélande a notamment eu un rôle majeur au Timor-Leste, a dit le Ministre.

Le Ministre a exprimé son soutien au Plan d’action adopté cette année à la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, au Sommet sur la sécurité nucléaire, et à l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Il a cependant fait part de son inquiétude face à l’inertie qui continue de caractériser la Conférence du désarmement.

M. ÖSSUR SKARPHÉŎINSSON, Ministre des affaires étrangères, de l'industrie, de l’énergie et du tourisme de l’Islande, a rappelé qu’il y a seulement un an, son pays était ravagé par une crise financière qui avait laissé son système bancaire dans un état d’effondrement total.  Après le passage de mesures d’urgence et une réforme fiscale radicale, le pays est sur la voie de la reprise, a déclaré M. Skarpheŏinsson.  Cette crise, a continué le Ministre, a ouvert nos yeux sur ce qui importe vraiment dans la vie, les valeurs essentielles de la démocratie et des droits de l’homme.  L’Islande a pris des mesures importantes pour augmenter le pouvoir du peuple, assurer l’égalité des partenariats du même sexe, et promouvoir la participation des femmes au processus de prise de décisions.  À cet égard, il a appelé l’Iran à épargner Sakineh Ashtiani, condamnée à la lapidation.

M. Skarpheŏinsson a également évoqué les risques liés aux changements climatiques, qui menacent les petits États insulaires, le Pakistan et les Inuits. Il a appelé à des mesures plus radicales que celles préconisées à Copenhague.  L’Islande, qui a appris à maîtriser l’énergie géothermique, a commencé des discussions avec certaines grandes nations d’Afrique de l’Est pour former des partenariats.  Le Ministre a conclu en exprimant le soutien de son pays au peuple palestinien, occupé par une force d’oppression.  L’Islande, qui n’a pas craint de reconnaître l’indépendance des pays baltes, n’a pas peur aujourd’hui de se lever en faveur du peuple palestinien.

M. BASILE IKOUEBE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Congo, s’est félicité de l’adoption d’un plan d’action au cours du Sommet sur les OMD qui s’est tenu récemment, avant d’affirmer l’engagement du Congo à atteindre ces OMD.  L’Afrique, a-t-il souligné par la suite, sort d’un cycle de violences armées qui ont mis à mal son évolution vers le développement et la prospérité.  Mais grâce aux efforts de l’Union africaine avec l’appui de la communauté internationale et des dirigeants africains, de nombreux conflits sont en voie d’être résolus, s’est-il satisfait.  En dépit des difficultés constatées dans la conduite des processus électoraux, la démocratie s’installe indéniablement en Afrique, a en outre estimé le Ministre en fondant l’espoir de voir se dérouler dans un climat apaisé les prochaines échéances électorales qui auront lieu, notamment, en Centrafrique et en Côte d’Ivoire.  Concernant l’Afrique centrale, le Ministre a estimé que l’ouverture imminente du Bureau des Nations Unies dotera sa sous-région d’un instrument supplémentaire qui contribuera à promouvoir la bonne gouvernance et à renforcer la paix, la coopération et le développement.

M. Ikouebe, a également expliqué que le Congo avait œuvré âprement pour asseoir la paix et la réconciliation sur son territoire, après les événements l’ayant endeuillé dans les années 90.  Il s’est ensuite appesanti sur les relations de bon voisinage qu’il entretient avec les autres États.  Ces relations trouvent une parfaite illustration dans la manière avec laquelle le Congo gère la crise humanitaire résultant de l’arrivée de plus de 100 000 ressortissants de la province de l’Équateur en RDC, sur son sol, a-t-il souligné.  Évoquant le sujet de la biodiversité, il a rappelé que son pays compte parmi les pays qui abritent le bassin du Congo, lequel représente un important puits de carbone.  « Nous ne doutons pas que les conclusions de la prochaine Réunion de Nagoya, au Japon, sur la biodiversité porteront un regard sur les conclusions du récent segment de haut niveau sur la biodiversité, organisée par l’Assemblée générale », a-t-il conclu.

M. MARIO CANAHUATI, Secrétaire d’État au Ministère des relations extérieures du Honduras, a déclaré que les OMD étaient difficiles et ambitieux, mais réalisables.  La lutte contre la pauvreté exige des efforts supplémentaires et nous avons la responsabilité collective de protéger et partager ces biens publics mondiaux.

Le Gouvernement du Honduras assume son adhésion à ses objectifs et étant donné les résultats, le Président Porfirio Lobo Sosa a lancé un appel pour que le pays arrive dès que possible à un accord mondial qui guiderait ses actions à partir de 2015, a poursuivi M. Canahuati.

Le Honduras s’est engagé dans un programme d’aide aux plus démunis et tient également à bâtir une société inclusive et à renforcer le processus de participation des citoyens dans la formulation des politiques publiques.  M. Canahuati a cité un programme national de promotion de l’emploi ainsi que des programmes de coopération avec l’Union européenne, le Japon et Taiwan.  Il faut favoriser les investissements privés pour donner des emplois dignes aux 200 000 jeunes qui se déversent chaque année sur le marché du travail.  Grâce à ces efforts, une nouvelle ère s’ouvre, a-t-il dit.

Pendant 30 ans, les Honduriens se sont efforcés de renforcer leurs institutions démocratiques et au bout de trois décennies, ils sont parvenus à passer d’un monopole du pouvoir exécutif à un système plus équilibré.  Au cours de cette évolution, a affirmé le Secrétaire d’État, le pays a souffert d’une crise politique dont il a réussi à sortir après que le peuple eut voté massivement et dans une grande transparence, a déclaré M. Canahuati. 

Le Honduras a envoyé un message sans équivoque sur son attachement à la démocratie, au respect de ses institutions et son choix du dialogue au détriment de la confrontation.  Ce message a été accepté et respecté par la grande majorité des nations ici présentes, et il doit être accepté par tous les pays.

M. Canahuati a ajouté qu’une Commission vérité et réconciliation avait été mise en place afin que les évènements de 2009 ne se répètent plus jamais.  Le rapport de la Commission devrait devenir opérationnel au 1er trimestre de l’année prochaine, a-t-il assuré. 

Droit de réponse

      Répondant aux remarques du Royaume-Uni, le représentant de la République islamique d’Iran a souligné que, lors de son intervention, son Président n’a fait que soulever un certain nombre de questions concernant l’un des évènements les plus importants de cette dernière décennie qui a d’ailleurs affecté les relations internationales et eu des conséquences sur le monde.  La réaction du Royaume-Uni, a estimé le représentant, montre la montée de l’intolérance et du mépris pour la liberté d’expression dans un pays qui se prétend pourtant seul défenseur de ces valeurs.  L’époque où les centres de pouvoir dictaient à l’opinion publique mondiale la façon de penser est révolue, a dit le représentant avant de rappeler que l’Iran a été l’un des premiers pays à qualifier de « crime lâche et horrible » les attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York.     

Commentant ensuite les propos tenus par le pays « ami » qu’est le Koweït, le représentant a nié toute existence de conflit s’agissant des îles concernées qui, a-t-il souligné, font partie intégrante de l’Iran et relèvent de sa souveraineté.  Il a regretté les termes malheureux pour qualifier la question, avant d’assurer de la détermination de son pays à préserver les relations de bon voisinage dans le golfe Persique. 

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