Conférence de presse

Conférence de presse de la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW)

21/07/2009
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA PRÉSIDENTE DU COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES (CEDAW )


La Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a annoncé, aujourd’hui, un programme de travail « chargé » pour cette quarante-quatrième session, qui devrait s’achever le 7 août. 


Chargé de surveiller la mise en œuvre de la Convention du même nom, le Comité a prévu d’examiner les rapports initiaux et périodiques de 11 États parties, les questions spécifiques aux femmes âgées et les conséquences économiques du divorce, a précisé Naéla Gabr, de l’Égypte.


Au cours de la conférence de presse qu’elle a donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU, à New York, au lendemain de l’ouverture de la session, Mme Gabr a indiqué que le Comité examinera pour la première fois les rapports de la Guinée-Bissau, du Libéria, du Timor-Leste et de Tuvalu.  L’Azerbaïdjan, le Bhoutan, le Danemark, l’Espagne, le Japon, la République démocratique populaire lao et la Suisse présenteront, eux, leurs rapports périodiques.


Le Comité, a affirmé sa Présidente, est considéré comme l’un des organes de traités les plus efficaces.  L’interaction entre ses 23 experts et les États parties permet de mieux appréhender les contextes nationaux et de parvenir à une meilleure mise en œuvre de l’instrument juridiquement contraignant qu’est la Convention.


Aux côtés de Jane Connors, fonctionnaire au Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Naéla Gabr a souligné l’importance des travaux du Comité pour rendre la Convention plus « visible » et inciter les derniers États qui ne l’ont pas encore fait à adhérer à la Convention, comme vient de le faire récemment le Qatar.  La Convention compte actuellement 186 États parties.


Alors que cette année marque le trentième anniversaire de l’adoption de la Convention et le dixième de celle du Protocole additionnel, la Présidente du Comité a souhaité que, « sans formalités », on saisisse cette occasion pour matérialiser le texte et le faire connaître au plus grand nombre.


Naéla Gabr a expliqué que, outre l’examen des rapports, le Comité peut formuler des recommandations générales, une sorte de « droit flexible » guidant les États parties dans leur interprétation des dispositions de la Convention.  Nous travaillons ainsi sur des recommandations concernant les femmes âgées, a-t-elle signalé.  C’est une question très importante, a-t-elle insisté, en particulier en ces temps de crise où les gouvernements changent leurs priorités et les ressources financières diminuent.


L’autre sujet à l’ordre du jour est celui des conséquences économiques du divorce, a rappelé Mme Gabr.  Commentant la question du divorce verbal par volonté unilatérale du mari, pratiqué dans les pays arabes, la Présidente égyptienne a indiqué que le Comité exerce une sorte de « pression » sur les pays pour qu’ils adoptent des mesures juridiques. 


Nous ne pouvons agir que dans le domaine juridique, a-t-elle souligné, mais c’est une étape essentielle.  En janvier 2010, le Comité examinera des rapports d’au moins deux pays du Moyen-Orient, a-t-elle répondu à un correspondant qui s’étonnait de l’absence de cette région dans l’ordre du jour.


Dans cette région, a-t-elle poursuivi, c’est le manque d’éducation et de sensibilisation aux droits des femmes qui expliquent les discriminations.  Elle s’est réjouie que l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) ait décidé de créer une entité et un mécanisme des droits de l’homme. 


L’Égypte accueillera cette entité qui devrait promouvoir le partage des expertises, du savoir-faire et des bonnes pratiques.  Toujours sur la même région, la Présidente du Comité a dit ne pas croire que les religions soient à l’origine des discriminations.  « N’assimilons pas les pratiques traditionnelles, comme les mutilations génitales, avec les pratiques religieuses », a-t-elle averti. 


Elle a aussi fait remarquer que les pays musulmans n’ont pas tous émis les mêmes réserves à la Convention.  Au sein du Comité, a-t-elle ajouté, les experts ont des origines culturelles différentes qui les amènent à se corriger entre eux en cas d’interprétation inexacte d’une disposition.


Comment le Comité sélectionne-t-il les rapports à examiner?  L’« excellente » organisation du Secrétariat permet de suivre l’ordre dans lequel les rapports sont reçus, en tenant compte aussi de la disponibilité des délégations, a répondu la Présidente.  Les retards dans la présentation des rapports qui doivent être soumis tous les quatre ans sont parfois dus à des raisons politiques ou à un manque de ressources, a-t-elle indiqué.


Naéla Gabr a espéré qu’avec leur nouvelle Administration, les États-Unis ratifieront enfin la Convention, ainsi que celle sur les droits de l’enfant.  Contrairement à ce que certains américains craignent, la Convention n’encourage pas l’avortement.  Elle traite plutôt de la « planification familiale ».


Des États comme la Somalie, la République islamique d’Iran, le Soudan et le Saint-Siège n’ont pas non plus ratifié la CEDAW.  Au Soudan, a rappelé la Présidente, des femmes sont pourtant dans la magistrature et dans la politique, mais il semble que la société ne soit pas encore prête à embrasser les dispositions de la Convention.  S’agissant de la République islamique d’Iran, la Présidente du Comité a attiré l’attention sur les femmes qui siègent au sein du Gouvernement et celles qui ont des responsabilités dans la société civile.


Certains États, a-t-elle admis, refusent de ratifier la Convention de peur qu’après coup, le Comité ne la réinterprète.  Mais c’est le texte qui compte, a voulu rassurer la Présidente.  Le Comité accomplit son travail avec sérieux, dans le strict respect du cadre juridique de la Convention, a insisté Naéla Gabr, membre du Comité depuis plus de 10 ans.


Concluant sur la question de la participation des organisations non gouvernementales (ONG) aux travaux du Comité, elle a estimé qu’elles constituent une des sources d’information dont dispose le Comité, au même titre que les autres organismes de l’ONU ou les institutions nationales.  Certaines ONG des pays en développement n’ont pas la possibilité de venir à New York, a-t-elle regretté, tandis que d’autres sont aidées financièrement pour participer aux sessions.  Pour la quarante-quatrième session, le Comité dialoguera avec des ONG du Japon, de la République démocratique populaire lao, de l’Azerbaïdjan, de l’Espagne et de la Suisse.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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